[Etude des Moldus et Histoire] Cours N°1

Un grain de folie, un rien qui mettait Léa de bonne humeur. Mais alors vraiment un rien… Parce que les recherches ne donnaient toujours, justement rien et qu’au bout de tout ce temps, elle avait fini par cesser de s’acharner et de se contrarier.
Elle était sûrement l’une des premières levées, ce matin-là. Léa avait toujours été matinale. Silencieusement, elle avait fait sa toilette, puis en se brossant les dents, elle avait eu une idée. Ok, pas une qui allait révolutionner le monde, non plus…
De retour dans le dortoir, elle avait pris dans sa valise le plus discrètement possible, une petite boîte qui contenait des vernis à ongles de différentes couleurs… Puis elle avait peint ses ongles, chacun d’une couleur différente. En rangeant la boîte, elle avait aperçu les pinceaux de Tup’ sur sa table de nuit. Bah, Tuppence ne lui en voudrait pas… Elle en pris quelques-uns qu’elle glissa dans son chignon aux mèches rebelles et laissa un mot pour que sa camarade ne cherche pas partout après…

Voilà, parée pour le cours d’étude des moldus ! ça, ça va, c’était pas sorcier comme cours… ça lui plaisait bien et souvent les heures passaient vite. A espérer que la nouvelle prof saurait rendre les cours intéressants.
Un morceau de chocolat pour se donner du courage avant de rentrer dans la salle, et voilà. Léa se dirigea vers les tables près des fenêtres, pas devant ni derrière. La table de la deuxième rangée, c’était impeccable.

Présentation de la prof, entrée en matière, directives. Bon, ben action alors ! Léa prit le temps de réfléchir. Bien sûr elle savait ce qu’étaient les objets que la professeure demandait. Mais quoi prendre ? Un truc qui ne servait à personne, que si Léa le faisait apparaître ici, un moldu ne chercherait pas après ensuite… Oui c’était une manie de vouloir épargner aux gens des recherches inutiles, peut-être justement parce que la Gryffondor en avait par-dessus la tête de chercher après des trucs, des informations.
Finalement, elle se souvenait très bien, chez elle en Irlande, dans un vieux carton rempli de choses dont on ne se servait pas. Ça, ça ne manquerait à personne, on ne se rendrait même pas compte qu’il avait disparu. Léa visualisa le carton, puis le sèche-cheveux de sa mère qui n’avait jamais servi. Il s’agissait de ne pas faire apparaître tout le carton, sinon bonjour les bricoles inutiles qui encombreraient la table !
La formule, un léger mouvement de baguette et l’objet couvert d’une fine couche de poussière se trouvait devant elle.

Comme les autres, Toni découvrait la nouvelle prof d’Etude des Moldus et d’Histoire. Comme les autres, elle découvrit les instructions et se mit au travail. Sans préambule, elle estima de mémoire les objets qu’elle pourrait faire apparaître. Un objet électrique ne fonctionnerait pas dans l’école. Quant aux objets avec un mécanisme indépendant qui n’utilisait aucune source d’énergie, il n’y avait pas de raison qu’ils ne fonctionnent pas. Son choix se posa sur un entredeux. Un caméscope. Un caméscope sur batterie n’utilisait pas directement l’énergie électrique... ça devrait fonctionner et elle pourrait même montrer des images à ses camarades, s’interrogeait-elle, incertaine de sa déduction.

Elle leva sa baguette au-dessus de sa table.

- Camescope appareo ! essaya-t-elle une première fois sans succès.

Un petit soupir. La jeune quatrième année n’avait pas l’habitude d’utiliser des sortilèges d’apparition. Sa spécialité restait les formules liées à la télékinésie ou à la métamorphose. Autour d’elle, sur les pupitres de ses camarades, divers objets apparaissaient : un lecteur MP3, une boite à musique...

Toni se concentra de nouveau. Le caméscope 3CCD que ses parents avaient acheté avant leur voyage à Cuba... il était petit... noir et gris métallique... rangé dans sa housse... dernier étage de l’étagère du salon... aller...1...2...3...

- Caméscope appareo !

Un grésillement chatouillant fit trembloter sa baguette. Un son mat retentit. Toni retenait sa respiration. Devant ses yeux inquiets, le caméscope apparut. Elle sourit et relâcha sa respiration et sa baguette.

- Génial ! s’exclama-t-elle.



Elle reposa la baguette sur le coin de sa table – fit un petit signe de salutation à Maeva qui arrivait en retard – et essaya de mettre le caméscope en fonction. Ses déductions étaient ratées. L’objet ne marchait pas plus qu’une lampe électrique dans l’enceinte de Poudlard. Désappointée, Toni afficha une petite moue. Elle repoussa la caméra avec déception et croisa les bras sur sa poitrine en attendant la suite du cours.

A quoi ça sert de faire apparaître des objets qui ne marcheront pas ici ?! bougonnait-elle en regardant les autres terminer l’exercice.

Ce que Liam connaissait des moldus était l’application qu’ils mettaient dans la destruction et la violence.

Il se méfiait de leurs inventions car chacune menait à l’inévitable massacre, aux manipulations mal intentionnées, à l’avilissement ou la destruction sanitaire de soi-même. Un lecteur MP3 brisait les tympans. Un téléphone portable, ça donnait le concert de l’oreille. Un caméscope, pour mieux espionner ses voisins. L’électricité, pour détruire les écosystèmes. Un rasoir électrique... quoi ? Un rasoir ?! Ok, c’était inoffensive, c’était même plutôt bien pour protéger le désir de l’homme. Soit. Mais dans tous les autres objets qui apparurent, Liam ne voyaient que le mal. Il se méfiait de tout. Il pensait même qu’une femme pouvait se servir de son rasoir électrique comme d’une fronde pour tuer son petit ami infidèle.

En fait, au milieu de tous ces objets moldus, le Serpentard ressentit soudain l’insécurité. Les inferi d’Acroyd lui paraissaient maintenant moins dangereux.

Par provocation et pour soutenir sa thèse sur la folie meurtrière des moldus, voici que Liam fit apparaître :



L’arme à feu représentait exactement tout ce qu’il pensait des moldus. Il ne toucha pas à l’objet. De toute manière, il ne savait pas s’en servir. Il le laissa sur sa table sans le regarder.

Alors là, trop facile!

Enfin un cours où sans me crever j'arriverai à la moyenne. Vive mon côté moldu! avais-je envie de crier tant j'étais contente. Autour de moi, tout le monde faisait ou avait déjà fait apparaître son objet. Des objets électroniques ou mécaniques j'en connaissais un rayon. Il n'y avait plus qu'à choisir lequel.

En réfléchissant bien je me dis qu'il fallait absolument que j'en choisisse un qui était dans mon dortoir. Plus simple...

Ouais!!!!!!!!!!!!!!!! Je sais!!!!!!!!! m'exclamai-je intérieurement. Ma console!!!!!!!

Concentration. Visualisation. Apparition. En quelques secondes ce serait réglé c't'histoire.

Problème: c'est où ue je l'ai mise la dernière fois que je m'en suis servie?

Voilà, c'est ça s'être bordélique. J'avais les coudes sur la table. Je fermai les yeux et glissai mes mains sous ma casquette pour me gratter les cheveux. c'est le truc qui marche pour m'aider à réfléchir.

La dernière fois où j'y ai joué... Mmmmm en salle commune. Django sur l'épaule. il essayais d'attraper les aliens prédateurs avec ses griffes et a failli bousiller l'écran. Ok mais où elle est maintenant? Alors, je l'ai rangée pour que la petiote Cindy de première année vienne pas me la chiper pendant que j'étais en cours comme la dernière fois... Donc.

Malle, sous les livres de DCFM, enroulée dans un bandana noir et blanc. Easy girl, easy.

Je me concentrai tout en sortant la baguette. Je la voyais bien, rouge, brillante, belle. dedans il y avait le jeu de défonce où il fallait tuer tout le monde pour survivre.

c'est parti. La formule, et hop! Voilà ma console devant moi.

*Cool, j'avais raison.*

Sur cette pensée éminement satisfaite, Jörgen alla gratter sa plume sur un bout de parchemin, reprenant en note les infos données par la prof. Ca pourrait toujours être utile et ça serait sans nul doute très intéressant à potasser.
Il se sentait déjà tout émoustillé à la vue de cet étalage d'artefact moldu. Certains avaient fait apparaître des trucs de fou, même si Jörgen n'était pas entièrement sûr que les trucs de fou en question ne sortent pas parfois de l'imagination tordue de certains de ses camarades. Le truc noir avec plein de boutons, par exemple... Ca n'était certainement pas un truc moldu. Trop... sobre.
Impatient d'entendre les explications, le jeune homme jugea que le meilleur moyen de faire avancer les choses, c'était de se lancer en premier. Les gens osaient rarement commencer, alors...

Levant bien haut son magnifique briquet rose, fier comme un paon, Jörgen commença à voix haute:

- C'est un briquet.

Ton triomphal comme s'il annonçait la ... énième merveille du monde.

- C'est un cadeau d'une... euh... amie. Qui savait combien j'aimais les Moldus. Ca sert à faire du feu. Enfin, un tout petit feu, pas comme un Incendio, mais une jolie flamme quand même. Bon, pour allumer un feu, c'est un peu lent, mais c'est...

Un peu plus loin dans la salle de classe, Jörg savait que James formerait le moten silence.

- Génial.
Je vais vous montrer comment ça marche.

Un doigt sur la petite 'languette', l'index de l'autre main qui fait tourner la roulette, la langue tirée pour faire bonne mesure. Au bout de trois essais, une petite flamme vacilla un court instant avant de s'éteindre. C'était beaucoup mieux que tout ce à quoi il était parvenu jusqu'à présent.

Un briquet ? Léa avait déjà vu son père allumer les bougies comme ça à la maison, quant au téléphone portable, elle en avait aussi entendu parler. Mais dans le village sorcier, il n’y avait pas de… réseau ? C’était ça qu’il avait dit ? Et de toutes façons, on s’en passait très bien. C’était comme le hibou en fait, mais chez les moldus. Après l’histoire de l’ampoule et de la lampe de poche, c’était à son tour.

- C’est un sèche-cheveux et comme son nom l’indique… ben ça sert à sécher les cheveux. Ça se branche sur une prise électrique puisqu’il y a le machin avec les deux bâtons au bout du fil. Et il faut appuyer sur le bouton aussi pour l’allumer, il y a de la chaleur qui sort de cet endroit là...

Et comment avait-elle connu ce truc inutile ? Oh la la… toute une histoire. Il avait suffi que Mamy Janet veuille venir leur rendre visite à la maison pour un week-end. Il avait fallu prévenir tout le village que la famille moldu débarquait. La mise en scène qu’il avait pas fallu faire pour que les grands-parents ne se rendent compte de rien… Atroce !
Et bref, Mamy Janet avait découvert avec effroi qu’on n’avait pas de sèche-cheveux. Heureusement qu’elle n’avait pas apporté le sien, sinon elle aurait découvert qu’il n’y avait pas non plus de prise électrique. Remarque positive de tout ça, c’est qu’elle n’avait pas voulu sortir de toute la journée sous prétexte qu’elle allait s’enrhumer, ce qui avait arrangé tout le monde, surtout les voisins.
Bref, résultat à Noël, en plus des cadeaux immondes de d’habitude, la mère de Léa avait trouvé un sèche-cheveux. Depuis, il était resté dans un carton en compagnie de choses dont on ne se servait jamais

- Je dirais que c’est du superflu, que ce n’est pas vital, que les moldus peuvent s’en passer aisément, en plus c’est super bruyant comme engin…

Et pas très beau… Il n’y avait que la grand-mère de Léa pour trouver ça vital et super.

Clin d'œil à Léa. Un séchoir, c'est super utile pour les moldus. Vital, non, pas pour moi. Mais pour certaines dingues... Non, certaines femmes à l'abondante chevelure noire... oui. Soupir.

Bon c'est pas tout ça, au travail Toupie. La lampe après l'ampoule, c'était pas mal comme truc, le téléphone... bon, fallait comprendre. Le briquet, ben c'était un briquet. Les explications accompagnant les objets n'étaient pas terribles, mais en même temps, venant de certains sorciers de pure souche, c'était tout à fait normal puisque le monde moldu leur est tout à fait inconnu. Le manque de compréhension entre ces deux mondes semble pareil à un gouffre sans fin. Heureusement que des sorciers issus de parents moldus sont là pour y remédier. Non que je trouve ça primordial. Je dirai que c'est plutôt essentiel pour un peu de compréhension et de cohabitation.

A mon tour maintenant.

- L'objet que je tiens est une console de jeu portable d'une marque très connue de tous les enfants moldus. C'est un appareil qui permet de jouer à des jeux électroniques. ça, c'est pas facile à expliquer. Le mieux c'est que je vous montre.

J'appuie sur le bouton pour faire démarrer la chose mais j'avais oublié que ma console ne pouvait pas démarrer... Too bad!

Une jeu électronique est fait pour s'amuser, on vous propose d'incarner un héros pour s'inscrire dans un scénario etc... enfin bref.
J'ai connu ça la première fois quand j'avais huit ans à noël. Il s'agit d'un appareil électronique, bourré de circuit, mais aussi électrique car il marche grâce à une batterie qu'il faut recharger sur une prise électrique.
Voilà.

Je me recale dans ma chaise le temps que quelqu'un d'autre prenne la parole.