[Etude des Moldus et Histoire] Cours N°1

Après un regard interrogateur vers Toni, Eden brandit son objet du bout des doigts.

- C’est l’objet essentiel à la soirée réussie de certains moldus. Lança-t-elle amer. Il s’agit d’une télécommande. C’est un boîtier qui permet de contrôler les télévisions. Un écran sur lequel, les moldus regardent les films. Un peu comme ce qu’on voit dans les cinémagik mais en moins… élaboré.

Elle reposa son objet sur la table et haussa les épaules.

- C’est un objet parfaitement inutile si on n’a pas la télé qui va avec. Ça sert à changer les programmes, voir d’autres films, monter le son, le baisser, régler la luminosité de l’écran ou l’éteindre. C’est la baguette magique du moldu. Sauf que ça marche avec des piles. C’est ça qui fourni l’énergie.

Après moi les piles comment ça marche… c’est pas trop mon chaudron.

Dans un sourire ironico-sarcastique Eden posa son menton au creux de sa main avant de se souvenir qu’elle devait expliquer pourquoi rien ne marchait ici. Elle reprit de sa voix un peu rauque.

- Et ça ne marche pas ici parce qu’il semblerait qu’en présence de magie les objets électroniques se détraquent. Le concentré d’ondes magiques dans Poudlard parasiterait leur bon fonctionnement. On m’a dit un jour que la magie serait peut être liée aux ondes électromagnétiques…

Mais alors là, c’est pire que les piles …

- Par contre les mécaniques ça marche.

Elle jeta ensuite un œil curieux à Liam et son pistolet se demandant et d’un comment ils allaient expliquer son fonctionnement et de deux, s’il parviendrait à se retenir de faire une démonstration sur elle.

Bonne dernière, Toni se leva en tenant vers ses camarades l’objet quelle avait fait apparaître. C’était un caméscope, et plus particulièrement, c’était celui de ses parents. Elle aurait beau s’échiner à le faire fonctionner, ça ne servirait rien et elle ne pourrait pas prouver à ses amis les plus sorciers que l’objet avait belle et bien les caractéristiques qu’elle leur narra. Il y avait un peu de frustration dans sa voix mais elle commença :

- Ceci est un caméscope. C’est une petite caméra portable qui sert à enregistrer des images pour les garder en souvenir. En appuyant sur ce bouton...

Et de montrer le bouton en question :

- On enclenche l’appareil et sur le bouton rouge, on déclenche l’enregistrement. Ensuite, grâce à ce petit écran, on peut déjà avoir une idée de ce qu’on filme. Il y a des tas de fonctions qui permettent de préciser les réglages. Comme ça, on peut filmer en noir et blanc, en sépia, en 16/9ème ou en 4:3 (c’est un format pour les écrans de télévision qui vont avec l’appareil que vous a montré Eden), on peut régler le son, la date, la qualité de l’image, l’exposition la lumière etc. C’est électronique et ça fonctionne sur batteries rechargeables, comme la console portable de Tuppence. Quand il n’y a plus de batterie, plus d’énergie, on ne peut plus le faire marcher. Les moldus s’en servent pour collectionner leur souvenir et les visionner plus tard... c’est une sorte de Pensine... On peut aussi s’amuser à créer des histoires avec des acteurs, comme au cinémagic...

Toni s’assit, pensant avoir fait le tour de l’utilité de cet objet.
Elle eut soudain un sursaut et leva la main d’un air déterminé en reprenant la parole :

- Excusez-moi, M’dame, est-ce qu’il existe des sortilèges qui permettraient à ces objets de fonctionner à Poudlard ou est-ce que c’est vraiment vrai que la magie et l’électronique se marient pas ? Y’en a... qui parviennent à détourner des objets moldus pour s’en servir avec un peu de magie...

Et Toni évita bien de dévisager Victoria Swan qui - ce n’était plus un secret pour personne - possédait un lecteur MP3 qui marchait à Poudlard.

- « C’est une arme à feu. Les moldus s’en servent pour s’entretuer. Malgré les lois qu’ils ont écrites, ils les fabriquent en masse. Les armes font l’objet d’un commerce étendu et lourd à travers le monde.

Cette petite chose, contrairement au Sortilège de Mort, peut être achetée et utilisée par un enfant de sept ans.

Certains en ont des beaucoup plus gros. Ils vont à l’école avec et, sur un coup de folie, ils tuent tous les gens de leur classe... les professeurs...

Les adultes vont en guerre avec. Ils se menacent avec. Ils se sentent protégés et plus forts. Ils se prennent pour des dieux car ils ont ainsi un droit de vie et de mort instantané sur celui qu’il vise.

Pour cela, rien de plus simple. C’est mécanique. Ca peut même fonctionner à Poudlard... il suffit d’appuyer sur la gâchette. Dedans il y a des sortes de petites billes ovales en métal ou je ne sais, qui sont propulsées à une très forte vitesse... si forte qu’elle transperce peau, chair, os, entrailles à n’importe quelle distance. C’est une chouette invention moldue n’est-il pas ? » termina-t-il sarcastique.

Liam se tut et défia la prof du regard. Si elle osait trouver une excuse aux moldus, il quitterait la classe. Il n’avait envie d’entendre que ces gens-là avaient du génie. A part dans la pratique de la mort et de la destruction, les moldus n’étaient bons à rien.

Le révolver de Liam me mit étrangement mal à l'aise. L'intervention du professeur me sembla plus qu'opportune. Il émanait d'elle beaucoup de sérénité, de calme. Si elle n'avait pas été assortie d'une dose de sévérité induite par certains de ses gestes, elle aurait presque pu faire peur. les gens calmes cachent parfois beaucoup de choses, c'est sur eux qu'on se fait le plus de fausses idées.

Dans ma main tournicotait ma console. Je me sentais presque bête à côté de ce qu'avait fait apparaître Liam. En l'entendant discourir, presque philosopher sur les armes moldues, je ne pouvais qu'acquiescer. L'histoire moldue était jonchée d'inventions, les unes pire queles autres, pour faire toujours plus peur, toujours plus mal. Il en avait résulté des gurres, fratricides, pour la maîtrise d'un territoire, d'un peuple... il m'a gâché la journée ce troll avec son révolver.

- Je souscris entièrement à ce que tu dis,à un détail près. Je suis à moitié moldue et à moitié sorcière, et si je me souviens de tous mes cours d'histoire de la magie...
Les adultes sorciers peuvent autant succomber à la folie une baguette entre les mains qu'un moldu avec son arme. Et ils se sentent autant protégés et forts qu'eux.
Si un enfant ne maîtrise pas le sortilège de la mort, en grandissant, il acquiert des compétences magiques propres à blesser n'importe quel autre sorcier. Parfois, ces découvertes l'entraînent vers les noirceurs les plus profondes de la magie...

Petite pause, je sens que je m'emballe. Dans ma tête repassent quelques images fortes de mes livres d'histoire moldue et sorcières. Un détour est fait vers Guernica...

- Ce que j'essaie maladroitement de dire, c'est que la communauté moldue n'a pas l'apanage de la bêtise et de la folie, sinon, on n'aurait jamais entendu parler de V... Vous-Savez-Qui ou de Grindelwald. Les moldus et les sorciers ont tous leur propre morale qui est parfois défaillante.
Je ne vais pas dans le sens des mldus, je tempère juste tes propos Liam.


Je ne savais pas si la prof apprécierait mon intervention. c'était très impulsif. Je levais les yeux vers elle, tant pis si je me faisais enguirlander.

C’était étrange finalement, les ressemblances qui existaient entre les deux mondes. On avait beau chercher, elles étaient bien présentes. Les Moldus avaient leur magie d’une certaine façon. Léa n’avait jamais cherché à s’imaginer la vie sans magie, plongée dans le monde sorcier depuis toute petite.

Il fallait donner son opinion à présent, et justement la Gryffondor avait quelque chose à dire. Elle savait que ça ne changerait rien, de toute façon le débat ne changerait pas le monde moldu, mais elle pensait que cela serait aussi pertinent que les remarques des autres élèves. C’est surtout Victoria, lorsqu’elle avait prononcé le mot "dangereux", qui l’avait fait réagir. Elle se souvenait de ce que sa mère avait dit lorsqu’elles avaient reçu le sèche-cheveux.

- C’est dangereux… Je veux dire, je ne parle pas des armes, bien sûr que ça l’est, mais l’électricité… C’est vrai, par exemple le sèche-cheveux s’il tombe dans l’eau et qu’on est en contact avec, et bien on meurt électrocuté… Si des enfants mettent leurs doigts dans une prise, c’est pareil, et puis s’il y a des mauvais branchements, ça provoque des incendies…

Léa ne voulait pas casser l’enthousiasme d’autres camarades sur l’invention de l’électricité mais tout n’était pas rose non plus de ce côté là.

- Je sais qu’ils font avec ce qu’ils ont, mais il y a de gros risques… Il y en a aussi en magie, mais ils sont moindres, je pense… Si l’on veut se sécher les cheveux au pire, si l’on rate son coup, on aura les cheveux d’une autre couleur, on ne risque quand même pas d’en mourir…

Elle jeta un œil à la prof. Avait-elle dit quelque chose de complètement faux au sujet de la magie ? Elle n’avait jamais pensé qu’un sort pour des choses assez quotidiennes, mal effectué puisse conduire à la mort.

La Gryffondor avait bien écouté les interventions qui la précédaient. Elle n'était pas d'accord avec la totalité de ce que disait Liam, ni avec ce qui suivit qu'elle trouva trop timide. Pas assez profond. La réflexion était trop difficile et "nuançable" pour en débattre au sein d'un cours :

- Je crois que les objets électroniques et mécaniques moldus sont très pratiques. Ils deviennent dangereux selon l'utilisation qu'on en fait. Tout comme les sortilèges que nous utilisons. Tous les êtres humains ont besoin de confort, de se défendre et d'améliorer leur quotidien. Toutes ces inventions vont dans ce sens. Par contre, les armes, c'est mal et c'est indiscutable. C'est la volonté de tuer ou de blesser et avoir cette volonté, à la base, c'est mal. Ca n'apporte aucun confort et, pour se défendre, il y a d'autres façons. Même pour l'utilisation d'un sortilège de mort... il y a d'autres façons. La radicalité n'est pas une invention intéressante pour des gens intéressants. J'espère ne jamais me trouver en position de l'utiliser, ne jamais avoir à ressentir le besoin de l'utiliser. Pareil pour une arme.

Pour Toni, le débat pouvait s'arrêter là. Il ne s'agissait pas de savoir ce qui était bien ou mal, noble ou non. Il fallait savoir ce qui motivait les inventions et leur utilisation. C'était tellement propre à chaque individu que le débat serait éternel.

- Je ne sais pas si quelqu'un tuait un ami à moi devant moi, reprit-elle hésitante en tripotant nerveusement sa plume, ... je ne sais pas si je n'aurais pas tellement de haine qu'il me viendrait à l'esprit d'avoir à mon tour envie d'anéantir... Les inventions sont dangereuses entre les mains dangereuses motivées par des desseins dangereux.

Pour répondre à la question du professeur, elle releva la tête et regarda parmi les objets présents dans la salle celui qu'elle préférait et qu'elle trouvait le plus pratique :

- Sinon, je trouve que bien que ça ne soit pas un objet électrique ou mécanique en soi, l'ampoule électrique est vraiment une invention extraordinaire !

Il y avait des propos en demi teinte qui scandalisaient complètement Maeva mais la prof avait dit soyez courtois. Elle avait eu plein d’idées sur tout ce qui s’était dit mais c’était assez difficile pour elle d’accepeter de prendre la parole sans se laisser emporter par son tempéremment. Elle savait qu’elle aurait dévié et qu’elle serait rentré dans le lard de Liam cullen.

Il n’y avait pas idée de démontrer sa these avec un objet aussi facile que celui-ci. C’était sur que c’était pas la meilleure création des moldus mais il y avait tant d’autres choses pratiques et géniale meme si très étranges qui peuplaient leur univers que de les réduire au symbole de la violence semblait à Maeva quelque chose de cruel et de réactionnaire.

Des fois elle détestait les sorciers pour ce genre d’arguments réducteurs. Son avis se rangeait derrière ceux qu’elle trouva plus tempérés. Elle n’aimait pas particulièrement la cousine de Liam mais la serpentard avait au moins eu l’intelligence de se montrer plus modérée dans ses propos.

Encore un peu médusée par le revolver qui était enfermé dans une boite en verre sur le bureau de la prof, Maeva se mit à penser a des horreurs si les sorciers comme Victoria qui aimaient trafiquer les objets moldus se mettaient à trafiquer les armes. Ils seraient peut-être capable d’inventer un truc pire que la bombe à Neutron. Maeva ne savait pas trop qui était ce Neutron mais elle l’imaginait aussi vil que Voldemort, aussi tordu que Liam Cullen avec des fusils à la place des dents.

Elle sortit son parchemin et sa plume pour commencer a rédiger le devoir que leur demandait la prof. Elle trempota sa plume dans son encrier et réfléchit à quelques concepts qu’elle ne voudrait ou ne devait pas aborder avant de se mettre à écrire.

Il fallait trouver quelque chose qui la fasse pas s’emporter dans une longue dissertation. Si elle s’était écouté elle aurait carrément écrit un pamphlet contre la guerre et la violence qui menait les sorciers comme les moldus a se laisser aller dans des guerres fratricide. On inventait la poudre et quelque année plus tard ca devenait une arme destructrice. On inventait la baguette et la meilleure chose qu’on trouvait à faire avec c’était de chercher un sortilège de mort. C’était profondément humain la tuerie.

Citation :

Cours d’études des moldus, les objets mécanique et électronique.

Ce que j’ai appris aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas d’innocence dans les inventions des hommes. Les objets moldus sont très curieux et compense la magie qu’ils n’ont pas. Mais il y a toujours une déviation de leur utilisation qui rend d’innocentes créations aussi dangereuses qu’un avada. Rien n’a été inventé qui n’engendre pas la destruction partielle ou totale lente ou rapide de la vie. La recherche du confort par les objets électriques et autres semble malheureusement aller conjointement avec une forme de destruction. L’objet qui m’a le plus marqué était le revolver car je n’en avais jamais vu de vrai même si je connaissais leur existence. La vue de cet objet m’a mis mal a l’aise et je ne sais pas pourquoi. Ce n’était même pas que j’avais peur qu’on l’utilise, c’était seulement ce qu’il représentait. La console de jeu, la télécommande ou la boite a musique n’étaient pas associées a des choses négatives alors elle me mettait pas mal à l’aise. Même si en cherchant très loin, on peut se dire qu’indirectement le moindre objet mécanique moldu pourrait causer la perte intentionnelle ou accidentelle de la nature ou d’un être humain. Le cours me laisse songeuse mais je persiste à croire qu’utilisé a bon escient aucun objet électrique n’est naucif. Protéger Poudlard contre ces objets est bien car ça permet aux sorciers d’être a l’abri de dangers qui ne les concerne pas. C’est peut être la seule vraie différence entre les moldus et les sorciers: nous vivons écologiquement. Même si nous devront peut être un jour payer la dégradation de la nature par les moldus.

Maeva Grogan, 3ème année, Serdaigle.

Maeva donna sa copie à madame McAdams et sortie discrtement comme elle l'avait demandé. Elle se remit du cours pendant le repas à la grande salle où elle s'asseoir avec ses copines pour discuter de choses futiles comme les garçons et ça lui fit tout oublier très vite.

Je n’écriai pas de devoir, se jura Liam.

Il resta fasciné par la sérénité guindée avec laquelle le professeur McAdams lui subtilisa le revolver. Il suffisait de la voir refouler ses gestes et prétendre traiter l’objet comme une simple punaise pour se rendre compte que tout ce manège ne visait qu’à dédramatiser l’importance et le symbole d’un tel outil.

Il en avait entendu des aberrations durant la discussion qui suivit. De ceux qui niaient l’évidence à ceux qui tempéraient leur propos, il ne songea qu’à deux mots les liant tous alors qu'il les entendait s’exprimer sur l’inutile : « hypocrites peureux. »

Le Serpentard sortit malgré tout un morceau de parchemin. Il y griffonna quelques phrases avant de se lever en emportant ses affaires.

- « Vous êtes exquises », plastronna-t-il en s’approchant du professeur. Il déposa son parchemin sur la pile de ceux qui y étaient déjà sans détacher ses yeux de McAdams. Son regard dévia un instant vers le révolver et il sourit, moqueur : « vous me le rendez ? »

Un dernier sourire :

- « Bien sûr que non... faites attention, je crois que je l’ai fait apparaître chargé. Gardez-le, on ne sait jamais si un jour vous faisiez un cours sur les mille et une façons de mourir chez les moldus. Bonne fin de journée. »

« Liam Cullen – 7ème année.

Ce que j’ai appris ? Rien de spécial à part que vous avez deux très jolis grains de beauté au coin du menton. Si vous ne m’aviez pas approché d’aussi près je ne les aurais jamais remarqués. Vous n’aviez pas à m’approcher d’aussi près. Le courant ne passe pas entre nous. Mais, admettons : vive l’électricité. »