[TM] Regard vers le futur (PV Ginny)

-Te sauves pas Corner.

Ginny venait de le repérer. Il commençait à être temps. Depuis qu'ils avaient rompus, Michael se sauvait presque chaque fois qu'elle arrivait dans les parages. Ri-Di-Cu-Le. En le voyant agir ainsi, elle se demandait comment elle avait bien pu lui trouver quelque chose. Certes, il était beau garçon. Ça, il n'y avait pas de doute. Michael était beau. Mais ça n'est pas tout dans la vie. Avec le temps, Ginny avait noté son côté snob, supérieur et prétentieux. Comme si Môssieur était nettement au-dessus de la moyenne, puisqu'il était à Serdaigle. Pffffffffffffffffff. Il la traitait souvent comme une gamine lorsqu'elle ne saisissait pas tout de suite, mais adorait l'aider dans ses devoirs (bien sûr, pour montrer que LUI, savait. )

Bref, le voilà qui remettait ça, une fois de plus. Dommage, parce que s'il ne s'était pas retourner pour partir, il aurait eu droit à un sourire presque sincère, elle était de bonne humeur cette journée là (rien à voir avec le sourire qu'Harry lui avait lancé dans la salle commune juste avant de descendre. Non vraiment.). Malheureusement, Corner n'avait pas fait le bon mouvement... Elle était exaspérée.

Elle le rattrappa en jogginant et le saisi par le bras pour l'obliger à s'arrêter.

Ginny replaça machinalement une mèche de cheveux qui lui retombait dans le visage (jamais ils ne tiendraient tous ensemble bien sagement dans un élastique... jamais.) en haussant les sourcils. Tant pis pour lui, pour une fois qu'elle était de bonne humeur et qu'elle lui aurait parler calmement.

Elle fit toutefois un effort, se reprit mentalement et essaya de sourire tout de même. Peine perdue. Il recommençait à parler de BUSEs... Et bla bla bli, et bla bla bla, et moi je fais mes buses, et moi je dois travailler, et moi et moi et moi... grrrrrrrrrrrrrrrr ce qu'il pouvait l'énerver!

-T'amuser, des fois, dans la vie, ça ne t'arrive pas?

Non, ça ne lui arrivait jamais. C'était bien lui le pire. Elle enchaîna.

-Je voulais juste savoir si tu pouvais me redonner mon cahier de note de métamorphose bientôt. Parce que, contrairement à ce que tu peux le penser, j'étudie moi aussi, des fois. Ça m'arrive, avait-elle dit sur un ton arrogant et sarcastique, mais avec le sourire évidement.

Michael lui avait emprunté son cahier de note, non pas parce qu'il avait perdu le sien (loin de là) mais pour le lire, puisque cette année, le professeur McGonnagall avait couvert plus de matières avant les fêtes, sur lesquelles elle avait passé plus rapidement. Voulant être certain d'avoir tout bien saisi pour ses buses, il avait demandé à Ginny de lui prêter.

Là, la bonne humeur de Ginny s'en était définitivement allée. Qu'est-ce que c'était que ce ton? Grrrrrrrr un ton supérieur à la Corner. D'accord, elle n'était pas une élève aussi dévouée que lui à ses études, mais peu importe, elle étudiait néanmoins souvent, enfin, lorsqu'elle en avait le temps (ce n'était pas sa faute à elle si Môssieur ne comptait pas le Quidditch faisant parti intégrante de l'éducation d'un jeune sorcier).

*Calme toi, Ginny, ça ne sert à rien, tu devrais savoir, avec le temps...* pensa-t-elle.

Maintenant. Avait-elle autre chose à lui dire? Puisqu'il lui demandait si gentiment, non. Bon, c'était vrai, elle n'avait rien d'autre à lui dire. Mais même si elle avait réellement eu quelque chose à lui dire, probablement qu'elle se serait abstenu. Elle trouva tout de même plus pertinent de lui répondre sur le même ton.

- Oui, en effet. Passe une bonne jour... Attend, qu'est-ce que c'est que ça?

En tournant machinalement les pages de son cahier, Ginny venait d'en sortir une feuille qui n'en faisait pas parti. Elle reconnu l'écriture soignée de Michael. Il semblait s'agir d'une lettre. Intéressant. Une lettre de quoi? D'insulte à son égard? D'amour à une autre? D'amour à un autre (on sait jamais)? De demande de bourse quelconque? De chicane avec Madame sa Mère? Elle eu un mouvement pour déplier la lettre (si lettre c'était), malheureusement, ne pu l'ouvrir puisqu'elle quitta ses mains en un clin d'oeil.

Oh oh! Si la lettre n'était pas restée longtemps dans ses mains, c'est qu'il ne voulait pas qu'elle le lise. Peut-être que c'était embarrassant. Peut-être que c'était LUI qui avait reçu une lettre d'amour... Oh, mais non, cette option ne pouvait pas être la bonne, compte tenu du fait qu'elle avait déjà identifier l'écriture de Corner. Zut, elle aurait pu se marrer un petit brin. Tant pis.

Elle s'en allait demander qu'est-ce que c'était lorsque la possibilité de vérifier elle même se renouvela. Merlin garde les Serpentards qui passent par là au bon moment. La lettre n'avait pas atteint les mains de son propriétaire et jonchait maintenant sur le sol, entre Michael et elle.

-Accio lettre! fit-elle d'une voix forte, accompagnée d'un mouvement de baguette magique.

Voilà à quoi servait le quidditch: à avoir de rapides réflexes! De toute façon, Michael ne semblait pas tout à fait remis de sa collision, mais ça ne saurait tarder. Vite, rattraper la feuille!

Aussitôt pensé, aussitôt fait. La main de Ginny s'était refermée sur l'objet convoité avant celle de son propriétaire. La jeune Gryffondor leva les yeux vers Corner, un sourire malicieux aux lèvres, tenant fermement le bout de papier entre ses doigts cette fois.

- Mais qu'est-ce que ça peut bien être? fit-elle commençant à le déplier...

Ginny regardait Michael avec délectation. Il semblait fulminer de rage de la voir déplier ce parchemin, et surtout, il semblait vraiment tenir à ce qu'elle ne le lise pas. Encore mieux! Raison de plus pour qu'elle ait envie de la lire. Malheureusement, trop concentrée à savourer sa victoire, elle n'avait pas constaté que le propriétaire du précieux bout de papier tenait toujours sa baguette et qu'il s'apprêtait à jeter un nouveau sort. Le Cradbadaboum atteint donc sa cible comme prévu (Corner un jour, Corner toujours... il ne pouvait bien sûr pas manquer un sortilège aussi enfantin que celui là). La lettre sauta donc des mains de Ginny, enflammée, et tomba sur le sol. La jeune Weasley eu le réflexe (merci au Quidditch) d'écarter ses pieds afin que ses souliers ne prennent pas en feu également.

-Ah! C'est malin! cria-t-elle, furieuse. Non seulement tu as brûlée la lettre, mais tu aurais pu me brûler moi! Agression par le feu en plein corridor, mon cher, Rusard se serait régalé!

Elle dirigea sa baguette vers ce qui restait du fameux bout de papier et lança un aguamenti assez violent, qui eut pour effet d'éclabousser légèrement ses chaussures, les chaussures de Corner et les chaussures des spectateurs (que Ginny n'avait pas remarqué jusque là. Tant pis pour eux si leurs souliers étaient trempés, ils avaient choisis d'assister aux premières loges, ils n'avaient qu'à en assumer des conséquences.)

Ginny figea, la bouche grande ouverte, une main derrière une oreille en train de replacer une (éternelle) mèche de cheveux, incrédule. Quoi? Elle avait lancé le papier par terre??? Bon, en théorie, c'était le cas. Mais il s'attendait à quoi, qu'elle le garde dans ses mains? Qu'elle se laisse brûler? Elle n'était pas et n'avait jamais été pyromane, qu'elle sache, et se demandait vraiment ce que Michael s'était imaginé...

'Et puis d'abord, tu y vas un peu fort avec ton inondation, et de toute façon, ça ne compte pas, c'était de la légitime défense...' pensa-t-elle, exaspérée.

Son ex-copain dirigea sa baguette magique vers ses propres chaussures, puis vers les spectateurs, à qui il s'adressa si gentiment...

'Et revenez nous la semaine prochaine, dans le nouveau numéro "Corner va se prendre une volée s'il continu" présenté exclusivement aux flaneurs du Grand Hall de Poudlard...' pensa-t-elle avec une voix d'annonceur de radio. Heureusement pour le pauvre Corner qui devait déjà mourir de honte (bien fait pour lui), Ginny ne fit que le penser, un rictus en coin.

Finalement, après un soupir d'exaspération, le bellâtre de Corner sécha les souliers de Ginny. Non pas par gentillesse, mais par principe, bien sûr.

-Merci. Trop aimable, fit-elle d'un ton mi-dédaigneux, mi-... mi rien d'autre. Dédaigneux. point.

Michael semblait, pendant un instant, perplexe devant l'expression de Ginny. Probablement essayait-il de s'imaginer ce qui se passait dans sa tête. Il faisait ça souvent, puisque sa "supériorité" intellectuelle lui permettait une telle analyse, bien sûr. Comme s'il pouvait comprendre un esprit aussi différent que le sien...

Ginny se reposa la question une fois de plus, question qu'elle se posait chaque fois qu'elle croisait Michael... Pourquoi? Pourquoi était-elle sorti avec lui? Il était beau. Vrai. Mais il y avait sans doute plus. Ah, oui, c'est vrai, au début, Michael était moins ... comment dire... coincé? Peut-être... Oui, c'est vrai, il semblait plus détendu. En fait, il disait qu'il avait besoin d'elle pour se détendre, entre de longues et exhaustives périodes d'études intenses de BUSEs. Peut-être... M'enfin.

Le dit Michael, cependant, était toujours devant elle. Il attendait quoi au juste? Sûrement une nouvelle opportunité pour se moquer d'elle... D'ailleurs, elle observa à ses pieds les restants de leur "spectacle".

-Ben alors, puisque je ne pourrai jamais lire d'une façon ou d'une autre... tu peux me dire au moins ce que c'était?

Ce serait la moindre des choses, après l'avoir attaqué si sauvagement...

Ginny le fixa aussi, le regard interrogateur, comme si elle se demandait à quoi il pensait. C'était drôle, parce que si c'était le cas, c'était exactement ce à quoi lui pensait. Il se demandait ce qu'elle traficotait dans sa tête. Il crut un instant qu'elle pensait à un plan de vengeance alliant bombabouze, chocogrenouille et chauve-furie. Un mélange "explosif" signé Weasley. De toute façon, son esprit était plutôt confus, perdu entre la lettre brûlée et ses souvenirs, assez récent, de leur temps passé ensemble. Oui, elle le faisait décompresser. Oui, elle était jolie. Oui, elle était impétueuse et imprévisible. Mais elle était parfois trop imprévisible, elle prenait tout ce qu'il disait mal... Il lui semblait, qu'au début qu'ils étaient plus ensemble, elle était plus souriante qu'à présent. Qu'ell était plus naïve et confiante aussi. Surtout confiante en lui...

Elle regarda les restants noircis par terre. Michaël, qui avait toujours sa baguette dans la main, fit deux vagues mouvements en lançant

-Evanesco et la flaque d'eau se volatilisa.
-Récurvite et le papier calciné disparut aussitôt.

Pourquoi était-il resté planté là? Il venait de se réveiller... Ginny allait en profiter pour ui lancer une de ces acerbes remarques acides dont elle avait le secret. D'ailleurs, elle ouvrait déjà la bouche. Un frisson d'appréhension lui parcourut l'échine, mais il ne cilla pas. L'atmosphère lui semblait beaucoup plus détendu, tout d'un coup. Ils étaient de nouveau seuls, ou presque. Quelques élèves circulaient dans les corridors et deux poufsouffles avaient décidé de s'arrêter à quelques décimètres d'eux, pous discuter. Apparemment, le garçon avait des difficultés avec son sac... Il leur jeta un regard en biais, hostile, qui voulait dire «Qu'est-ce que vous fichez encore là?» puis se résolut à répondre à Ginny, en espérant que sa réponse ne soit pas entendue par les deux blaireaux. Un léger ton de reproche perçait dans la voix de Ginny, mais elle semblait tout de même assez zen. Aussi lui répondit-il sur un ton égual, léger mais pas chaleureux pour autant :

-C'était une lettre que je t'avais écrite, puisque tu tiens à tout savoir.

Elle était curieuse, il était honnête. Ceci expliquait plusieurs de leurs chicanes et probablement aussi, en partie, leur rupture. Non mais, quelle idée de demander des trucs personnels quand on connaît très bien la réponse mais que ce n'est pas celle qu'on veut entendre...
Il trouvait tout de même que cette curiosité n'était réellement pas pertinente, étant donné que c'était justement en raison de sa curiosité que le parchemin avait été détruit. Non mais franchement!

L'expression de Ginny changea du tout au tout. L'instant auparavent détendue et sérieuse, la voilà maintenant allumée et moqueuse. Ce changement c'était effectué surtout au niveau de son sourire, sourire qui prit le qualificatif moqueur, laissant celui d'allumé pour le regard. Avec cette expression faciale qui lui était propre (souvent utilisée pour ses frères, en particulier Ron et Charlie), elle toisa du regard ce cher Michael qui se tenait devant elle. Elle transféra son poids sur sa jambe droite, repliant un peu la jambe gauche de mannière à être "assise" dans sa hanche droite, et croisa les bras sur sa poitrine.

Une lettre pour elle. Tiens donc...

-Mais alors, si elle était pour moi, pourquoi n'aurais-je pas eu le droit de la lire?

Ce devait être une lettre de bêtise, et que, prit de remords, il ne voulait pas qu'elle la lise. Oui, ce devait être ça. Il n'avait jamais vraiment été bon pour insulter les gens, ça devait être pathétique comme résultat...

- Les circonstances??? fit-elle avec une voix faussement innocente. Mais quelles circonstances, Mickael?

Ha! Les circonstances. Parlons-en des circonstances! En effet, elles avaient plutôt changé. À commencer par la situation présente. La fin de la dispute seraient sans doute différente des précédentes... M'enfin... de celles de l'an dernier. Pas de réconciliation jolie et romantique comme tout. Nah, ça finirait sûrement par un commun accord "personne-n'a-gagné-personne-n'a-perdu-on-fait-juste-arrêter-là".

Ginny décroisa les bras, ses mains détachant son élastique pour refaire sa queue de cheval. Elle laissa donc retomber ses cheveux sur ses épaules un instant, pestant mentalement contre la génétique qui lui avait donné une tignasse si lourdement épaisse. Coup de peigne/doigts, devant, côté, derrière, autre côté, une autre fois devant, élastique, un tour, deux tours, trois tours, un quatrième? Oh, non... ça ne rentre pas. Tant pis.

Ginny roula des yeux vers le ciel et leva la tête et les épaules, faisant semblant de venir tout juste de comprendre de quoi Michaël voulait parler. Bien sûr qu'elle savait. Franchement. C'était du pur sarcasme... que Michaël n'avait sûrement pas pigé. Enfin, si, il devait avoir pigé, et qu'il devait se payer sa tête en ce moment. En même temps, il n'avait pas l'air d'apprécier le jeu que Ginny jouait. Peu importe.

Les répliques se bousculaient dans la tête de Ginny. Elle ne savait plus quoi répondre. Elle hésitait entre continuer dans la ligne directrice qu'elle avait prit, ou se remettre à crier après lui car il l'avait appelé Ginou. Elle avait toujours détester ce surnom (déjà que Ginny tout court en était un...), et il le savait. Bon, avec le temps, elle c'était fait à l'idée, mais comme les FAMEUSES CIRCONSTANCES avaient changées... Finalement, après 2 secondes de combat acharné entre sa raison et son amour propre, elle décrocha:

- Ah, mouais. ÇA. Tu peux éviter de m'en reparler s'il te plait?

Non mais elle venait tout juste de manger, tout de même...