Isis completement dépourvu de toute volontée (Fini)

Isis se sentit moins prise au dépourvu. Jonathan avait eu une réaction très calme ce qui calma à son tour Isis. Elle l'en remercia intérieurement.

Tu crois vraiment qu'on peu reprendre ?

Vu toutes les insultes propageaient à travers le jeu, Isis en doutait vraiment. Pourtant elle aurait été ravie de jouer avec lui. Peut-être que dans la salle commune ils pourront en faire une autre.

On en refera une quand les pièces seront calmées

pense : et quand je connaîtrais les règles aussi...

Tu en dis quoi ? A moins que tu ne le veuilles pas.

pense : T'as qu'a lui dire de ne pas t'aimer tssssssssssssss


Sinon, j'ai un jeu qu'une de mes amies m'a appris... enfin c'est Deneb il y a très longtemps. Mais ce jeu, il est plutot passif, il n'y a pas beaucoup d'action, c'est plus une question de réflexion. Si cela te dit bien sur.

Isis lui fit un sourire en attendant sa réponse et commença à ranger toutes les pièces dans la boite. Elle glissa le petit pion qu'elle tenait encore et qui lui dit "j'aimerai etre encore dans votre camp à votre prochaine partie". Isis sourit à la petite pièce et referma le couvercle.

*Isis venait de poser une panoplie de questions auxquelles Jo ne répondit que lorsqu'elle eu terminé. Cependant, il avait lui aussi commencé à ranger ses pièces. Il se demandait pourquoi ça avait autant dégénéré. Habituellement, il y avait parfois des querelles, mais jamais à ce point... Lorsque toutes les pièces furent dans le sac et que la planche de jeu fut replié, Jo daigna ouvrir la bouche.*

-Je crois aussi que c'est mieux d'attendre

~Comme si elle ne s'en était pas douté~

*Il y eut une hésitation, alors qu'il se levait en s'appuyant sur sa main droite. Il remit l'oiseau sur sa tête, mais celui-ci s'évapora au même moment. Jo connaissait plus Deneb de réputation qu'autre chose et il se demandait quel genre de jeu se pouvait être, mais il faisait confiance à Isis. Ce point l'emporta sur l'autre.*

-Voilà qui répond à notre question de tout à l'heure!

Hum, oui c'est d'accord, je veux bien. Mais tu m'expliques ce que c'est avant? Ce n'est pas que j'ai peur, mais j'aimerais mieux savoir de quoi il s'agit...

*De toute façon, Jo aimait bien se creuser la cervelle, réfl exionner échir et même se cult urer iver.*

Oh, n'est pas peur, c'est pas un jeu méchant...

Isis se leva et lui tendit la main.

Faudrait trouver un endroit plus calme et moins passant. Voyant la tête interrogative de Jo elle lui sourit.

C'est juste que ca... enfin tu comprendra.

Isis savait que ce jeu pouvait faire remonter des choses qu'on ne vaudrait pas que d'autre entende.


Ils marchèrent jusqu'à un saule pleureur près du lac. Il était éloigné du sentier et c'était un endroit très calme. Isis appréciait particulièrement cet endroit, une sorte de refuge.

Bien

Isis se posa contre le tronc de l'arbre.

La règle de ce jeu est assez simple.

Il suffit de dire un mot sur une couleur, un sentiment, une personne ou un animal et l'autre dit ce qu'il pense de ce mot.

Par exemple si tu me dis blaireau : je te dis Poufsouffle.

Mais bien entendu, les réponses faut les développer.

Ca te dit ?

Isis attendit qu'il réponde.

Si tu veux commence par poser le mot, pour mieux comprendre.

*Jo suivit Isis dans un coin un plus éloigné et tranquille, à l'ombre, cette fois-ci, d'un saule pleureur. Il avait son jeu d'échec sous les bras. L'endrait était enchanteur, presque sorti d'un conte de fées. On entendait un léger clapotis provenant du lac et un bruissement de la forêt interdite, dans laquelle un vent intermitent soufflait. Jo se sentait aussi très calme, bien qu'il se demandait de quelle nature était le jeux Denebois pour que Isis prenne tant de précautions et fasse tant de cachoteries. Jo s'assit finalement devant Isis, tentant de comprendre ses explications. S'il comprenait bien, c'était une sorte de balle verbale qu'ils se renvoyaient, mais ils devaient en plus justifier leur choix. Jo aurait aimé qu'Isis justifie le choix de Poufsouffle en réponse à blaireau, pour voir si un simple «c'est l'emblème de notre maison» suffit. Croyant avoir comprit le jeu, Jo se lança immédiatement.*

-Je crois que j'ai compris, ça ne devrait pas aller trop mal !

Alors voilà, je commence en disant, euh...

*Il regarda autour d'eux. Il n'avait pas vraiment idée quoi dire, mais il finit par trouver...*

-Tiens, pourquoi pas... Si je dis saule cogneur?

*Il s'attendait à quelquechose comme «blessure» ou «ouch», mais au contraire, la réponse de Isis le surprit...*

Isis écouta la question et prit une grande bouffée d'air frais

Saule cogneur.

Isis regarda le lac tout en réfléchissant à sa réponse.

C'est le symbole de la force tranquille. Pour moi c'est le calme avant la tempête. Le saule cogneur ne bouge jamais et c'est un arbre calme, sauf quand il se sent en danger. Là il devint puissant, empli de force et de puissance.

Ce saule est aussi craintif d'un coté. Il ne se laisse pas approcher que par des entres doux et qui ne lui feront aucun mal. Des qu'un etre le défi, c'est la qui va devenir agressif. Mais si un oiseau vient juste se poser pour se reposer, ou quand Chourave va le soigner, il reste calme dans la mesure du possible.

En faite, le saule cogneur représente la force sous un calme apparent et surtout il est un des arbres le plus secret et peureux par la défense qu'il s'est créer.

Isis leva les yeux vers Jonathan. Elle lui fit un sourire quand elle vu les yeux étonnés de Jo.

Oui, je sais, c'est pas ce que tu pensais. Ca devait rimer avec massacre ou blessure.

Isis rougit un petit peu.

Tu vois c'est pour ca que je ne voulais pas que d'autre entende. Parce que certain mot rapporte à des choses très personnelles.

Isis lui fit un sourire.

Voyons, je te dit ...

Isis posa son regard sur le lac

La pluie.

*Isis hésita un instant avant de répondre à la question de Jonathan. Elle réfléchissait, les yeux dans le vague, en direction du lac. Elle ne semblait pas être complètement à ses côtés, perdus dans ses pensées. Elle parlait comme les moldus parlent aux psychologues : les yeux dans le vide, la voix rêveuse, sans regarder Jo. Ce qu'elle avait à dire semblait très poétique pour Jo. Finalement, elle le regarda, les joues rosies, et vit qu'il était surpris de sa réponse. Mais il l'aimait bien malgré tout. Elle était si ... réaliste. Jo ne comprenait pas pourquoi Isis en était gênée, mais il ne fit aucun commentaire. Au bout d'un moment de réflexion, elle lui annonça son mot : pluie.*

*Malgré la tristesse qui se trouvait dans la pluie, Jo n'avait pas ce mot en tête. Il vit, en lettres d'or, le mot renaissance, puis le mot espoir s'écrire dans sa tête. Il s'appuya sur ses mains, la tête vers les nuages et répondit au bout d'une courte pause.*

-Pour moi, la pluie, c'est deux mots à la fois. L'un causant l'autre. D'abord, c'est la renaissance. Parce que j'associe la pluie au printemps, et que le printemps c'est la renaissance. Aussi, quand il pleut, les plantes et les animaux peuvent se réhydrater, ça leur permet de survivre et de renaître, plus forts. Même l'automne, la pluie qui arrache les feuilles des arbres permet la renaissance, parce que les feuilles laissent leur place aux futurs bourgeons.

Le deuxième mot, c'est espoir. Parce que la renaissance, c'est l'espoir d'un univers plus beau, meilleur, une autre chance de se prouver, de vivre. Et quand il pleut, on a toujours l'espoir de voir un arc-en-ciel...

*Il avait parlé tranquilement, mais clairement. Parfois, ses coudes fléchissaient puis se redressaient. C'était autour de Jo d'être perdu dans cette bulle psychologique. Au bout d'un certain temps, il donna un nouveau mot à Isis, un mot qu'il se doutait qu'elle aimait bien...*

-Chat...

Isis était ravi de sa réponse. Pour elle, la pluie ne rimait en rien avec ce qu'il venait de dire, mais le simple de fait de connaître un autre avis que le sien lui plaisait énormément. Elle adorait confronter ses idées avec celle des autres. Pour elle c'était vital, cela était la seule façon d'avancer de se faire une opinion, de pouvoir se sentir utile dans ce monde. Oui, c'est ça utile vu qu'Isis avait du mal à savoir où se situer dans ce monde. Elle était prise entre deux univers si différent n'arrivant pas à etre dans l'un ou dans l'autre, être sorcier ou moldus.

Mais elle n'eut pas à se pencher sur cette idée qui la tracassait tellement. Jonathan lui avait posé son mot, alors qu'elle-même n'avait pas encore pu lui dire qu'elle était vraiment heureuse de sa réponse. Qu'elle était contente qu'il se soit prêté à ce jeu et qu'il soit sincère.


En connaissant le mot chat, Isis ne put s'empêcher d'émettre un petit rire cristallin.

Ah oui, les chats...

Isis prit une grande inspiration et commença son explication.

Les chats sont les gardiens de la mort, les gardiens de l'âme, c'est une idée qui me hante. Je ne les vois guère autrement que comme ça. Ils sont mon symbole, mon emblème, mes protecteurs. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens qu'ils me protégent, qu’ils veillent sur moi. De quoi ? Je ne sais pas mais c'est une chose dont je suis sure.

Isis jeta un coup d'œil à Jo. Il devait sûrement la prendre pour une dingue. D'ailleurs au départ Shanty avait fait de même, mais elle l'a cru au bout d'un moment.

Tu n’es pas obliger de me croire, tu peux même me prendre pour une cinglée… c’est ce que je ferais à ta place

Isis resta pensive un instant, mais elle continua. Elle n’en avait jamais parlé de ce fait là, pourquoi voulait-elle se confier à lui, nul ne savait et surtout elle.

Tu vois, quand j'ai eu 8 ans, j'ai faillit mourir dans un naufrage. Je m'en suis sortit et mes parents aussi.

Mais quand je me suis réveillée sur la plage, j’ai été la première à reprendre connaissance. Il était très tard et il n’y avait aucuns passants qui nous avaient vu.
Quand j’ai ouvert les yeux, je n’ai vu que des chats. Combien je ne sais pas, mais je sais qu’il y en avait beaucoup, je le sentais au plus profond de mon cœur. Je savais qu’ils s’inquiétaient, je le sentais… comme je le resens quand Daïmon s’inquiète pour moi. Je me suis évanouie et quand je me suis réveillée de nouveau, il n’y avait plus personne, juste le sourire de ma mère et la sensation des bras de mon père et de son parfum ennivrant. Mais plus de trace des chats…


Isis avait les yeux embués de larmes qui ne coulèrent pas. Revivre ce moment était difficile pour elle. Elle le ressentait comme le tournant le plus dérangeant de sa vie. Celui qui a fait d’elle ce qu’elle était, une sorcière qui à des parents moldus. Et cela, elle n’a jamais réussi à s’y faire.

Je ne sais pas si ceci est vrai, ou si je l’ai simplement rêvé, imaginé… mais depuis ce jour là, j’ai toujours eu un chat qui me « protégeait », un chat sur qui je pouvais compter, comme un protecteur.

Isis sourit à Jo.

Tu vois, Daïmon à beau faire plein de bêtises, me pourrir la vie, je sais qu’il restera toujours avec moi. Comme si il veillait sur moi, comme si il était le protecteur de ma mort...

Isis regarda le lac, les yeux dans le vide.

Je ne les jamais raconté, ce passage de ma vie… même pas à Shanty…

Isis ne dit plus un mot, à quoi bon. Il était intelligent, il devait savoir qu’elle lui avait confié un secret et qu’elle ne lui pardonnerait jamais de le dire à une tierce personne. Il pouvait l’oublier, la prendre pour une folle, ou même la croire. Elle s’en fichait, tout ce qui comptait c’est qu’elle avait confiance en lui et qu’elle lui ait dit. Elle ne sera jamais sa compagne, jamais sa meilleure amie. Isis le savait, mais pour elle, il était une sorte d’etre extérieur qui pouvait garder ses secrets et ses craintes, rien de plus, rien de moins, mais tellement tout...

*Jo savait qu'il venait d'entendre un bien douloureux souvenir. Un secret. Un pacte muet même. Il ne pourrait en parler à personne, mais ne pourrait pas l'oublier non plus. Même Shanty n'était pas au courant, et pourtant, elles sont les meilleurs amies. Il était pris avec un secret tragique, ne sachant pas quoi faire, et surtout ne sachant pas quoi dire. Une petite voix au fond de lui lui proposait de ne plus réfléchir, pour une fois. Il lui obéit. Se doutant que son amie avait besoin de chaleur humaine, il se déplaça lentement, en lui parlant à voix basse.*

- Moi ce sont les oiseaux qui veillent sur moi... ils gardent ma liberté, en même temps.

*Il n'aurait jamais cru que le petit jeu pourrait être aussi touchant, profond, émotif. Il ne croyait pas qu'il lierait d'un fil magique et invisible les âmes des deux poufsouffles.
Si il avait su tout ce qui lui arrivait aujourd'hui, peut-être n'aurait-il pas passé par la grande porte, aujourd'hui. Mais il croyait qu'il fallait laisser faire les événements. En fait, il ne croyait plus.
Il laissait un marionnettiste invisible diriger son bras autour de l'épaule de Isis. Lui caresser la joue. Lever son menton de son index. Il savait ce qu'il faisait, mais ne savait pas pourquoi. Il n'agissait plus en fonction de sa tête, mais du destin. Il s'approcha finalement d'Isis, et posa ses lèvres sur les siennes pour lui offrir un vrai premier baiser, sans savoir si elle en voudrait.
Lui, par contre, savait qu'il le voulait.*

*Isis s'était laissée faire, contre toute attente. Jo se sentait bien. Était-il amoureux? Probablement. Sa tête revint sur ses épaules, le traitant de profiteur, lui disant qu'elle était faible, à cause de Pats, et du bal... et de cette histoire qui venait de remonter en elle. Le cerveau de Jo lui hurlait des insultes, alors qu'Isis se décollait de lui, puis s'éloignait, courant. Il avait honte. Il ne savait plus se qu'il devait faire?
En parler? Certainement...
À qui? À Isis et personne d'autre...
Quand? Un jour...
Quand? Peut-être...
Quand? Si elle en parle?
Non! Il devait lui en reparler, ne pas être lâche, pour une fois, ne pas fuir.
Se rendant compte trop tard du départ de Isis, il lui murmura tout de même.

-Excuse-moi...

*Il resta un long moment, le pied gauche sous lui, l'autre jambe pliée devant lui, le bras droite sur son genoux, la main gauche dans le gazon, la tête penché, le regard perdu. Tout lui semblait différent. Il ne savait pas ce qu'il avait fait. Son coeur lui criait qu'il était amoureux, et sa tête lui criait que c'était impossible, que ça s'était passé trop vite.

Le cri d'une corneille déchira le ciel de Poudlard, où le soleil descendait tranquillement. Le vent balançait tendrement les branches du saule au pied duquel il était toujours. Jo voulait hurler. Hurler de rage. Hurler contre lui-même. Il tressaillit et finit par se lever, décidé à reparler à Isis.*