[SDD]Les nymphettes de Poudlard

- Isis… Par Merlin, je t’en conjure… cesse de gesticuler ainsi, articula-t-il difficilement alors qu’elle venait de s’appuyer plus profondément contre lui.

C’est alors qu’elle lui posa THE question. Le genre de question que seule une fille psychologiquement perturbée pouvait poser. Savoir s’il aimait les hommes. Il n’y avait vraiment qu’une déviante dans son genre qui pouvait l’imaginer avec un homme.

- Mais ça va pas ! s’écria-t-il en tentant d’éloigner cette tordue de lui. En vain. Les lianes prenaient un malin plaisir à le prévenir de toute tentative d’évasion. Je ne suis certainement pas attiré par les hommes. Alors tes petits fantasmes pervers, tu te les gardes. Tordue, va !

Andrew ne faisait pas parti de ses hommes qui se plaisaient à se faire titiller la prostate. S’il en avait un qui ferait le titillement, ce serait assurément lui. Et même cette pensée lui tira une grimace et un tremblement de répulsion.

*Quoique… je pense pas que je dirai non, si c’était avec…non, non non, jamais de la vie !*

- Je vais te montrer moi si j’aime les hommes, marmonna-t-il pour lui-même. En revanche, il semble inutile de te demander où vont tes préférences… termina-t-il espiègle.

La situation semblait inextricable et il espéra un instant que quelqu’un viendrait les aider parce qu’il ne pouvait décemment pas rester dans cette position avant une jeune fille qui ne cessait de remuer sur ses cuisses.

Finalement, il se laissa retomber en arrière, sur le lit, entrainant avec lui la jeune femme. Il finit par s’allonger totalement sur le lit et Isis sur lui. Aussitôt, il sentit les lianes se desserrer légèrement mais pas suffisamment pour tenter une échappée.

- Y’avait rien dans ton mode d’emploi qui pourrait nous aider ? demanda-t-il en regardant soigneusement le plafond et en essayant d’imaginer Rogue en tutu rose en train de danser le flamenco pour s’obliger à penser à autre chose qu’à la jeune femme contre lui. Encore une idée qui ne fonctionnait pas…

- Je ne vois que deux solutions : soit on attend sagement que quelqu’un s’inquiète de notre absence et parte à notre recherche. Autant dire qu’on est encore là en 2050.
Soit, on retire ta robe. Je ne vois pas d’autre solution. Bien plus efficace que tes idées bizarres où on doit se raconter des histoires gores, si tu veux mon avis.
Alors, tu préfères quoi la méthode manuelle ou un petit evanesco ?

Isis regarda la carte d'explication sous toutes les coutures. Elle tenait la carte au-dessous d'elle et lisait à voix basse les différentes recommandations apparaissant alternativement avec l'adresse de la boutique et son enseigne.

Allongée sur Andrew, qui ne parlait plus, elle écoutait son cœur résonnait contre son propre corps. Elle divaguait avec ses grandes mains posaient sur son ventre qui la maintenaient de façon à ce qu’elle ne tombe pas. Elle aimait entendre son souffle qui se terminait invariablement dans ses mèches de cheveux.

Elle ferma les yeux un moment. Elle était plus détendue qu'au moment du dit massage. C'était dans cet état d'esprit qu'elle remarqua une petite phrase de danger sur le mode d'emploi "Les plantes utilisés sont des dérivés du filet du diable. Bien que sans danger, elles sont toutefois à porter loin de...

Mais elle ne lit plus la suite. Andrew venait du lui proposer un marché qu'elle trouva obscéne.

- Obsédé. Andrew tu es un véritable obsédé. J'enlèverai pas ma robe... pas devant toi.

Isis essaya de se relever mais peine perdue. Elle maudit ses plantes. Après quelques injures peu digne d'être citées ici, Isis choisit une autre solution pour aller mettre son petit poing de fille tout fragile dans la tête de l'autre troll.

Elle se glissa félinement jusqu'à a arriver à se retourner complètement. Ventre à ventre, Isis s'assit, enfin plaça ses jambes de part et d'autre du cops de l'homme en dessous d'elle. Elle mit ses mains à côté du visage séducteur de son compagnon d'infortune et le menaça du regard.

- Andrew Tyler ! je...

Isis ne continua pas. Elle était subjuguée par ce qu'elle voyait. Elle trouvait Andrew très beau. Un regard chapardeur, des lèvres séductrices, un sourire coquins et un petit air mutin qui...
Elle ne put s'empêcher de lui sourire.

- Je préfère te savoir aimer les femmes. Sinon on aurait perdus un très bel homme.

Elle s'approcha doucement de son oreille.

- Mais cela n'empêche que je n'enlèverai pas ma robe... et ne t'avise pas de faire l'evanesco sans mon accord ou sinon tu ne pourras plus jamais aller au toilette même pour soulager ta vessie. Ais-je bien été clair ?

Les lianes commençaient doucement à se dénouer. A ce train là ils seront là encore en 2050... mais cela ne dérangeait pas plus que ca la poufousffle. Elle était d'humour coquine ce jour. Il fallait dire que cela faisait un bout de temps qu'elle n'ait pas vu Jon. Et William s'amusait à dévergonder une serdaigle en ce moment. Isis se sentait un petit peu seul.

- Et pour ta gouverne, je n'ai pas d’idée bizarre

pense : enfin la seule qui me vient c'est de t'embrasser... satanée plante.

A mesure que le temps continuait sa course, Andrew se demandait ce qu’il devait craindre le plus : les lianes qui prévenaient le moindre mouvement, Isis qui lui faisait désormais face ou lui-même qui ne savait combien de temps il pourrait rester dans cette position. Aussi, pour s’assurer que ses gestes ne se laissent guidées par ses pensées turbulentes, ses mains quittèrent les hanches d’Isis pour venir se glisser sagement sous lui.

Bien qu’il soit loin d’être de nature timide, il pouvait sentir son visage le brûler sans que le souffle chaud de la jeune femme ne fasse rien d’autre que d’attiser cette effervescence qui crépitait en lui. Isis, quant à elle, semblait avoir totalement surmonté sa réserve initiale pour faire preuve d’un entrain qui ne rassurait absolument pas le pauvre Gryffondor.

Au lieu de prendre en considération ses supplications un brin désespérées, elle les avait mises de côté pour mieux rapprocher son visage du sien, se jouer de son inconfort et lui murmurer des paroles qui ne parvinrent même pas jusqu’à son cerveau qui venait à peine de le gratifier d’un « bye bye » accompagné d’un signe moqueur de la main.

Les résolutions pressurées à l’intérieur de son corps se brisèrent sous l’enserrement de l’étau des attentions de la jeune femme. Tout commença alors que ses mains se dégagèrent de sous lui pour venir retrouver les hanches de la Poufsouffle. Il prit ensuite appui sur son côté gauche pour venir faire pivoter leur deux corps jusqu’à ce qu’elle se retrouve à son tour dos au lit.

- On t’a déjà dit à quel point tu étais belle quand tu te voulais menaçante ? murmura-t-il souriant à la commissure de ses lèvres avant d’y déposer un chaste baiser.

- Sache que je ne me permettrai jamais de te retirer ta robe sans ton assentiment express…affirma-t-il en dégageant une mèche de ses cheveux qui barrait son front.

Comme pour venir sceller cette promesse, ses lèvres glissèrent jusqu’aux siennes pour y soutirer un baiser timide et délicat et paresseux. Une main s’était mise à bercer régulièrement son flanc pendant que l’autre remontait subtilement jusqu’à la courbe de son épaule pour y dégager ses cheveux. Et c’est après un dernier lapement résolu que ses lèvres quittèrent sa bouche sucrée jusqu’à se laisser promener le long de son cou gracile.

Afin de leur laisser une plus grande liberté de mouvement, les lianes s’étaient peu à peu faites moins insistantes dans leur volonté de les garder prisonniers l’un à l’autre, et cela à leur insu. Pour sa part, Andrew les avaient totalement oubliées tant toute son attention était canalisée sur la jeune femme dans ses bras.

Malgré tout, au fond de lui, il savait que ce qu’ils étaient en train de faire ou s’apprêtaient à faire n’était pas correct, ni vis-à-vis de lui, ni vis-à-vis d’elle, ni vis-à-vis de son petit ami. Cette petite voix appelée conscience lui susurrait vicieusement qu’il se devait d’arrêter parce qu’Isis était déjà prise et qu’il n’avait aucun droit sur son corps. Une autre voix, celle par qui ses lèvres et ses mains se laissaient guider, l’encourageait plutôt à suivre le chemin tracé par les souffles de la jeune femme.

Courageusement, il préféra laisser le soin à Isis de décider.

Isis…murmura-t-il contre son épaule dénudée. Si tu veux qu’on arrête, dis le moi maintenant. Parce qu’après, je ne pense pas que j’en serai capable.

Spoiler:

J’ai pressé le pas dans le couloir et je tâtonne à présent le mur où j’attends qu’une porte se dessine d’elle-même. Je dois le vouloir et la porte apparaîtra. Je le veux tellement...


J’ai pris un peu de retard à force de réfléchir et je me demande si c’est encore possible de les arrêter. Mon choix d'intercession n’était pas très clair avant cette dernière heure. Je ne savais où les trouver, ni les conditions dans lesquelles les évènements s’enchaîneraient. J’ai beau savoir ce qu’il va se passer et auprès de qui je dois intervenir, je n’ai toutefois que des segments d’informations très flous à chaque fois. Mais surtout, dès que la situation m’apparaît nettement, encore faut-il que j’intervienne subtilement sans créer une autre situation pis encore. Cette fois-ci, mon intrusion passera certainement pour une incongruité manifeste aux yeux des collégiens mais je sauverais sans doute quelques têtes d’un futur proche pas très glorieux.

Vous connaissez l’effet papillon? Je suis là pour changer la donne.

Isis couche avec Andrew, Alohamora, Marâtre entre car elle a oublié ses porte-jarretelles, elle découvre le couple en plein ébat, n’en dit rien, ressort. Le lendemain, papa légilimens, pour une toute autre chose, fouille dans sa tête et se tord de rire lorsqu’il trouve dans la mémoire de Charlotte ce souvenir d’Isis recourbée sur Andrew. Nus. Dans l’après midi, c’est sans mauvaise intention qu’il chahute Jon, lequel est de passage à l’université alors qu’il a entrepris de jouer au globe trotteur. La mauvaise fortune et le drame ont toujours un timing de métronome quand il s’agit de bousiller la vie des autres.

Le visage de Jon blêmit quand il comprend les insinuations - pourtant en partie erronées - de Sacha qui s’excuse - sans penser ses excuses - pour leur rupture avec Isis et la promptitude qu’a eu celle-ci à se trouver quelqu’un d’autre. Pa' ne sait pas qu’il vient de commettre une sacrée gaffe en voulant charrier. Jon file vers Isis et il "sent." Pour la première fois, il voit en elle. Ses joues roses. Le mensonge. Et il se sent trahi. Il n’en dit rien de plus. Encaisse mais cherche vite à dissoudre sa douleur dans le lac noir qui l’accueille avec rapacité. Gelé. Le froid le taillade. On est en hiver. On le repêche in extremis, au bord de la mort. Il est ébranlé.

La vie passe. Isis se sent si coupable qu’elle décide d’expier en sacrifiant sa véritable volonté pour rester aux côtés de Jon. Quoi que la vie leur réserve. Ne plus jamais le laisser tomber et risquer qu’il en meure. Il fit la même chose pour elle autrefois. Ensuite, elle vit à moitié triste ou à moitié heureuse, selon qu’on sera pessimiste ou optimiste. Et dans ce scénario mélo... pas d’Iccam, pas de possibilités d’annihiler les desiderata d’Antarès.

Aujourd’hui, Charlotte ne devait pas entrer dans la salle sur demande. Je devais les arrêter avant.


La porte se dessine enfin sur le mur de pierre. Le cliquetis consécutif au jeu de ma baguette contre la poignée m’indique que la porte est ouverte. Je la pousse sans faire de bruit. Je pénètre dans une pièce. Observe. Un paravent. Un lit. Un appareil photo laissé pour compte. Les deux trolls sont là. Allongés l’un sur l’autre, entourés d’une drôle de plante. L’atmosphère est électrique. Je suis étonné. Je ne connaissais pas les conditions que j’allais interrompre.

Au début je crois qu’ils sont en danger, étouffés par un filet du diable et je me demande si mes notes ne m’ont pas menti. Je devrais pourtant savoir que le futur a toujours raison. Je comprends assez vite la situation et la réajuste à la hauteur de ce qu’elle est.

Je toussote et me compose un visage amusé. Mon cœur bat à toute vitesse mais je cache cette crainte très profondément pour ne rien gâcher. Si pour eux je ne suis que l’interférence dans l’ébullition de leurs hormones, pour moi la situation vaut l’espoir d’une paix sur une guerre mondiale. Comme quoi. Ce que peuvent faire de simples porte-jarretelles, mes aïeux!

S’ensuit une foule de formules magiques informulées dont ils ne verront jamais les effets: Les sous-vêtements de ma future Marâtre disparaissent d’ici et réapparaissent dans le couloir pendus en guirlande à la statue de Sir Ambroise du Chêne. Je me permets d’ajouter aux porte-jarretelles une rigolote pancarte dont l’écriture en latin explique "Propriété de Charlotte Leonhart. JF cherche JH pour aller avec." La BRIME appréciera. Elle se prendra trois heures de colle. Je ferme la porte et...

- Evanesco... désolé Isis, fais-je réellement désolé. La robe a disparu. J’accours pour déposer sur le couple ma robe noire de sorcier afin de protéger la nudité de la jeune fille et je beugle en direction du Gryffondor, Tyler, tu fermes tes yeux! Isis, toi, tu sors de là... prends la cape s’il te plaît.

Mon regard ne quitte pas le Gryffondor, s’il a le malheur de tourner la tête vers le derrière de ma marraine, je l’éclate.

La question d'Andrew était plus que tentante et Isis n'a jamais su s'opposer à la tentation. Elle succombait à la moindre intention qui la séduisait comme une façon de se protéger.
Elle l'apprendra bien plus tard que cette façon de s'accrocher à tous ceux qui l'aimaient lui permettait de ne pas ébranler ce qu'elle portait en elle.


Elle releva la tête pour happer la bouche d'Andrew avant de rouler pour être sur lui. En-dessous les lianes l'empêchaient de bouger et quel intérêt de reste allonger sur le dos, immobile, en attendant que le temps passe. Où trouvait-on dans cette stature le plaisir que procure une relation intime ?

Elle se pencha de nouveau pour prendre la bouche avide de son ami avant de commencer à déb...


Sa robe s'ôta directement, les lianes disparurent aussitôt. Isis était nu et ce n'était pas elle qui l'avait décidé. Ni Andrew vu le regard ébahi qu'il avait, surtout que sa baguette n'était plus dans ses mains. Elles étaient trop occupées à se balader sur sa chute de rein.

- Tyler, tu fermes tes yeux! Isis, toi, tu sors de là... prends la cape s’il te plaît.

Une robe épaisse vint la protéger et une main la sépara immédiatement de son amant. Pour le coup, toute envie était partie se faire la malle. Elle eut du mal à comprendre où elle était et ce qui s'était passé. Elle rajusta vite fait la robe de sorcier trop grande qu'on avait approximativement jeté sur ses épaules et qui cachait pas grand chose à par ses épaules et son dos. Et elle alla se réfugier derrière le paravent.

Elle se rhabilla en quatrième vitesse et sortit en trombe, à moitié vêtue. Son jean n'était pas boutonné et son chemisier n'avait que la moitié de ses boutons attachés convenablement car elle avait mit le premier avec le second. Bref, passons sur son accoutrement digne de...

- Caleb, tu ne sais pas frapper ou quoi ? Et puis... euh... c'est pas ce que tu crois. On prenait juste une photo.

Mais les joues d'Isis rosirent de plus en plus. La colère était passée, la honte apparue.

- Ouai, mais euh, bon... euh

Ses yeux se baladaient dans toute la pièce et surtout pas sur Caleb. Elle était trop cool la décoration, y a pas à dire. Et puis c'était tout propre, pas une seule toile d'araignée au plafond. Et...

- Je vais aller... voir s’il n'y a pas d'autre candidate. Je revins.

Isis partit en courant dans l'autre pièce en maudissant Caleb. Bien entendu elle n’avait aucune idée qu’en faite il s’appelait Noah De Lansley, qu'il était son neveu préféré.

Andrew mit un certain temps avant de retrouver ses repères, bien plus de temps qu’il n’en fallut à Isis pour qu’elle reprenne ses esprits et qu’elle ne bondisse hors de lui comme si elle venait de se brûler – mais pas avant qu’une main ne vienne effleurer l’extérieur d’un sein nu. Il laissa s’échapper un grognement suite à la perte soudaine de la chaleur irradiante de la jeune femme mais les cellules de son cerveau étaient lentement en train de se reconstituer et il comprit finalement qu’il y avait quelque chose d’intrinsèquement faux dans la présence d’une autre personne à un moment tel que celui-ci.

Il laissa sa tête retomber lourdement sur un enchevêtrement de couvertures et de draps froissés. Pendant l’espace d’une seconde, elle s’était retrouvée nue, sur lui et tout ce qu’il avait pu en apercevoir était le haut de sa tête brune.

*J’en ai marre de devoir prendre des douches froides…* geignit-t-il en laissant retomber à côté de lui le bras qu’il avait posé en travers de ses yeux.

Sous le poids du regard insistant de Caleb, Andrew se redressa lentement pour s’assoir au bord du lit avant de se relever. Il réajusta vaguement ses vêtements débraillés avant d’enfiler sa cape oubliée au pied du lit en évitant de croiser le regard de Caleb.

Sans un mot, il accompagna du regard Isis qui s’enfuit hors de la pièce, le laissant seul avec le Poufsouffle. Sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, il sentit le poids de la culpabilité peser contre lui, comme s’il avait été sur le point de profiter d’elle et de la souiller. En les interrompant, Caleb les avaient contraints d’atterrir sur la planète réalité. Et dans cette réalité, le cœur d’Isis appartenait à un autre homme que lui et ses mains n’avaient rien à faire sur son corps. Si invitant. Si pliant. Si tentant. Si interdit. Si…

- Elle a raison, tu sais. On ne faisait rien de mal, lança-t-il d’un haussement d’épaules en se tournant vers le Poufsouffle. C’est à l’insu de notre plein gré que nous nous sommes retrouvés prisonniers de cette fichue robe. Tu aurais fait quoi, toi, si tu te serais retrouvé dans notre situation ?

Il se sentait obligé de se justifier même si toute cette histoire ne regardait en rien Caleb selon lui.

- Et puis, s’il y en a un qui a dû se rincer l’œil, c’est bien toi, fit-il sur le ton du reproche mêlé à un soupçon d’envie. T’aurais pu trouver autre chose que l’evanesco pour nous aider même si je maitrisais parfaitement la situation…
Plus sérieux.

- En revanche, ça serait sympa si tu pouvais garder ce que tu as vu pour toi ou encore mieux effacer ça de ta mémoire. Fais-le pour Isis…

Et elle était où Isis ? Sans doute déjà en train de regretter ce qui avait failli se dérouler et qualifier le tout de monstrueuse erreur.

Un temps pendant lequel Andrew jaugea du regard le Poufsouffle d’un air méfiant.

- Et on peut savoir pourquoi t’es venu jusqu’ici ? Tu es venu pour te faire photographier peut-être ?

Durant toutes les justifications d'Andrew, mes pupilles vert foncé ne le quittent pas d'un cil. Je m'en fous dans le fond qu'il la tripote. Ils pourront bien recommencer quand j'aurai le dos tourné. Je ne suis pas leur conscience. A seize on n'a que ça en tête, je suis bien placé pour le savoir même si en réalité, à cette époque, j'aborde à peine mon troisième mois d'existence dans un faubourg de Londres. Mais en 2023, j'ai 16 ans et les filles sont jolies et à la place d'Andrew, j'aurai fait pareil... je me dis ça avant qu'il me "pause" (hihi) la question mais quand je l'entends de sa bouche ça m'énerve. Je sais, je sais, je ne suis qu'un sale hypocrite.

Tu aurais fait quoi, toi, si tu te serais retrouvé dans notre situation ?

Quel tartempion. J'en aurais profité évidemment. Mais ce n'est pas le problème. Je me renfrogne et lui adresse un regard encore plus sombre, genre "pour qui tu m'prends!?"

Et puis, s’il y en a un qui a dû se rincer l’œil, c’est bien toi. Tu aurais pu trouver autre chose que l’evanesco pour nous aider même si je maîtrisais parfaitement la situation…

"Maîtrise de la situation? Maîtrise des nichons, ouais..."

A cette remarque, même si mon masque essaye de rester impassible en attendant le retour d'Isis, derechef, je le gratifie d'un froncement de sourcils qui peut le faire douter qu'il sortira un jour vivant de cette pièce s'il dit une autre trollerie de ce genre. C'est la femme à mon parrain, il est couillon ou quoi? Je ne vais pas me rincer l'œil sur la femme à mon tonton. En même temps, il n'en sait rien, le pauvre. Je roule des yeux. Je ne prends pas la peine de justifier l'utilisation de ce sortilège.

En revanche, ça serait sympa si tu pouvais garder ce que tu as vu pour toi ou encore mieux effacer ça de ta mémoire. Fais-le pour Isis…

Je ne réponds toujours rien. J'ai une irrésistible envie de le cogner mais je ne m'explique pas pourquoi. Merlin, faites qu'il se taise. Je roule encore des yeux et je ne lui cache rien de mon exaspération. En gros, mon soupir lui signifie qu'il peut éventuellement se taire.

Tiens, il se tait.

Et on peut savoir pourquoi t’es venu jusqu’ici.

Non, ça repart.

Tu es venu pour te faire photographier peut-être ?

Nouveau soupir. Allons bon, monsieur fait dans l'ironie.
Isis est fringuée. Charlotte doit être en train d'expliquer à la BRIME la raison pour laquelle ses porte-jarretelles sont pendus à la statue de Sir Bidule. Jonathan n'apprendra rien de fâcheux incident et il sera heureux et aveugle demain encore. Tout le monde est sauvé sauf la morale.

Toutefois, je me dis qu'Andrew n'est pas un mauvais bougre s'il pense à l'honneur d'Isis malgré sa frustration de n'avoir été jusqu'au bout. Je finis par me détendre et par m'asseoir à côté de lui en me jetant en arrière sur le lit. Je regarde le plafond, je ressens enfin le contentement de réussir une mission, aussi petite fut-elle. Je tourne la tête vers lui.

- Tu sais, il n'y a rien de moral dans l'interruption de vos ébats. Je venais par hasard parce que...

Que dire?

- J'ai appris que ça allait être rempli de minettes.

Idiot mais plausible.

- Si elle te plait vraiment, vous serez bien amenés à vivre ce que vous avez à vivre, de toute manière. Seulement, tu sais comme moi qu'elle est avec quelqu'un... t'es pas moche, pas idiot non plus, je suis certain que tu peux avoir toutes les filles de l'école en un claquement de doigts... si c'est seulement par fantasme, si c'est juste une attirance comme ça, alors vérifie que ça vaille le coup de t'immiscer dans sa vie de couple. Voilà, j'ai fait mon chiant, maintenant je laisse parler ta b... baguette.

Eden entra dans la salle. Paraître au calendrier des Nymphettes ? Pourquoi pas… Soit, elle n’était pas un canon de la beauté ni un stéréotype de la fille parfaite.
A côté des voluptueuses filles de Poudlard aux formes généreuses, des pulpeuses et des petites veinardes aux courbes aguicheuses, elle faisait un peu chaton mouillé. Pas bien grande, plutôt maigrichonne. Elle avait une beauté plutôt sauvage et tribale qu’Hollywoodienne. Mais peu importait. Elle avait un très beau visage, et son maintient couronné d’un port de tête élégant pouvait aisément doubler un corps de Vénus. Elle se savait séduisante. Alors pourquoi ne pas éprouver cette séduction ?

Alors qu’elle se convainquait elle-même des bonnes raisons de participer, Isis Kitlee, l’une des organisatrices du casting, s’adressa à elle. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’avait pas l’air au mieux de sa forme. Eden ne l’avait pas remarquée en entrant. Une grimace de dégoût tentait de fuir son visage lorsqu’elle annonça à Eden :

- Euh... ah euh oui. Herm. Euh, on va reprendre, on s'était accordé une pause. Je viendrais te chercher. Tu as le temps de te préparer.

Eden se contenta d’hocher la tête en signe d’affirmation. Elle sentait son interlocutrice troublée…voire gênée… des ennuis ? Elle était vêtue… Etrangement !
Se préparer serait rapide… Elle se retrouva rapidement seule dans la pièce et en profita pour revêtir sa petite robe blanche. Il était rare qu’elle porte des robes, bien qu’elle se sache jolie dans celle-ci. Question de praticité pour tout dire. On ne pouvait pas vraiment dire que ses activités favorites soient des plus féminines. Quidditch, grimper aux arbres, parcourir le parc en tout sens… La robe n’aurait pas survécu. Elle la gardait pour des occasions très particulières.
L’étole glissa sur sa peau douce, telle une seconde peau. Elle était simple, mais c’est ce qui faisait le charme du vêtement. Blanche, pure, parfaitement ajustée au corps de la demoiselle. Elle agrémenta la tenue d’un collier aux allures tribales (lui aussi) qui mettait en valeur le cou gracile et fin. Une légère retouche maquillage et le tout était parfait. Eden lâcha ses cheveux et secoua la tête.
Elle farfouilla encore un peu dans son sac pour en sortir un petit flacon, remplit d’eau et de savon. Non pas qu’elle veuille commettre un méfait quelconque, bien au contraire. Elle trouvait que quelques bulles achèveraient esthétiquement sa tenue.

On revint la chercher quelques minutes plus tard. La petite poupée suivit docilement son accompagnateur, sans se démunir d’un éternel sourire en coin, légèrement moqueur.
Elle adressa haussa un sourcil surpris à la vue de la gente masculine présente dans la pièce… ça faisait partie du casting ça ? Soit. Allons-y alors.

Elle sorti son petit flacon magique et souffla gracieusement dans le petit anneau, qui produisit une flopée de petites bulles de savons enchanteresse.

*Et aucune magie réelle dans tout ça* songea Eden. *Pas si nuls les moldus*

Lorsqu’elle jugea le décor à son goût, la demoiselle se dirigea avec une grâce féline vers l’estrade, sans un regard de plus sur les organisateurs, et s’assit avec délicatesse et simplicité sur le sol, parmi les bulles. Sans se démunir de sa moue à tendance ironique, la rouge et or fixa intensément l’objectif de ses yeux gris. Les explications viendraient ensuite, les bulles n’attendraient pas la fin du blabla.



Une fois la photo prise, Eden se releva et s’avança vers le jury d’une démarche souple et assurée.

« Je suis Eden. J’ai tenu à poser ma candidature pour ce projet pour plusieurs raisons. Premièrement l’idée me plait, j’ai trouvé le calendrier des Dieux de Poudlard très esthétique, ensuite j’avais envie de m’investir dans la vie de l’école en général. Participer aux activités extra scolaires permet bien souvent de rencontrer des gens intéressants et à la fois fait vivre la communauté étudiante de Poudlard. Et puis enfin je ne pouvais me faire à l’idée d’avoir sous le nez tous les mois des filles à la plastique de Barbie. J’avais envie de dire qu’on pouvait ressembler à une planche à repasser et être sensuelle. »

Voila pour les raisons. Un mois c’était long. Se farcir la photo d’une personne trente jours d’affilés il y avait plutôt intérêt à ce que ce soit esthétique. Mais Eden se sentait confiante. Sa pose était simple, mais fraîche. C’était le but.

« Si je pouvais choisir un mois j’opterai pour Juin. C’est la transition entre la fraicheur du printemps et la torpeur de l’été. J’aime cette période qui rime avec liberté. Au mois de juin on se sent généralement bien. Une fois les exams passés, ce sont les promenades en soirée au bord du lac, les nuits fraîches et étoilées, en bref, ce mois est pour moi celui du bien être. Ceci dit, si le mois de Juin est pris, je tiens à préciser que je me sens bien les autres mois aussi.»

Eden adressa alors un petit regard malicieux aux membres du jury. Quoi qu’il en soit, elle aurait essayé. Et sus aux mensurations de poupées plastiques !

Elle sortit de la pièce, sans oublier de récupérer son précieux petit flacon à bubulles.

- Ma baguette te demande juste de garder ce que tu as vu pour toi, rien de plus. Ce qui se passe, a failli se passer ou se passera ne regarde qu’Isis et moi, répliqua-t- il d’un ton catégorique, mettant un point final à la conversation.

Un peu vexé de s’entendre faire la morale par un Poufsouffle d’un an son cadet, mais qui paraissait tellement plus mature que lui – non pas qu’il aille un jour l’avouer haut et fort – Andrew avait malgré tout porté une certaine attention à ses paroles. Elles le confortèrent dans la décision qu’il avait pris de se refuser à mettre en péril le couple d’Isis. Seulement, si elle venait à lui, il ne dirait inévitablement pas non. Il n’était pas si troll que ça. Ou peut être l’était-il complètement ?

Isis revint annoncer l’arrivée d’une candidate. Elle serait la dernière et tombait plutôt mal. Le temps avait vite passé et il était grand temps de mettre fin au concours. De toute manière, Andrew n’avait plus la tête à ça. L’atmosphère était mi-tendue, mi-embarrassée entre Isis et lui et rester davantage en sa présence ne ferait qu’accroitre ce malaise.

- Tu as de la chance, lança-t-il à Caleb, un peu espiègle. Toi qui voulais voir des minettes, en voilà justement une…

Il désigna d’un signe de tête Eden qui venait de faire son apparition avant de quitter l’estrade et de reprendre sa place à la table du jury en évitant de croiser le regard d’Isis. Mary, qui avait répondu à l’appel d’Isis, enclencha pour la dernière fois de la matinée son appareil photo mais c’est tout juste si Andrew avait relevé la tête en direction de la scène ou écouter la Gryffondor prendre la parole et de ça, il ne se sentait pas coupable. De toute manière, elle était pratiquement certaine d’être choisie à moins qu’Isis n’oppose son véto.

D’un sourire trop crispé pour être naturel, il remercia Eden de sa participation et l’assura de l’annonce prochaine des résultats. Qui ne se feraient qu’après délibération des deux jury. Qui devraient pour cela se retrouver seuls. Qui… Qui…

*Rien du tout, il ne se passera rien du tout.*

Sauf si…

*Ah oui, sauf si…*

Pour occuper ses mains moites, Andrew remit de l’ordre dans ses notes illisibles avant de se relever brutalement.

*Il faut que je sorte d’ici.*


- Je compte sur toi pour nous envoyer les photos dès que tu les auras développées, fit-il à Mary avant de se diriger vers la porte.

- Isis, je ne pense pas que je pourrai me joindre à vous pour déjeuner. J’ai…euh… je dois terminer mon devoir pour Rogue. Mais on pourra se retrouver plus tard pour délibérer, ok ? Il lui offrit un maigre sourire avant de saluer d’un signe de tête Caleb.

- A bientôt Caleb, termina-t-il avant de sortir vaillamment de la SSD.

Mais pour qui ils me prennent ces deux là? Ca fait la deuxième fois qu’on me demande si je vais garder ça pour moi. A qui pensent-ils que je vais aller le dire? Aaron? Pour que ça soit en première page du journal clandestin de demain matin? Non. Très peu pour moi.

Je suis scandalisé par sa remarque. Je suis censé être à Poufsouffle. Loyauté et tout et tout, c’est pipeau ou quoi? Je t’en foutrais des voyages dans le futur, tiens!

Je lui passe devant sans répondre. Ca la fera mijoter et c’est tant mieux pour elle.

Tu m’étonnes que j’avais l’air de la juger. Mais pas dans les termes qu’elle croyait. Tout ce que je pensais en filant vers les couloirs, c’était qu’elle manquait de respect. Moi, j’étais peut-être un sale dissimulateur à force de mentir dans tous les sens à cause de ma présence à cette époque qui n’aurait pas dû être, en tout cas, je n’avais pas été élevé sans honneur. Les de Lansley, comme les Sutham, ont un grand sens de l'honneur. Et qu’on me l’enlevât d’une remarque aussi petite me renfrogna jusqu’à la fin de la journée.

En plus avec tout ça, je n’avais même pas pris le temps de mater.

Sale journée.