Une leçon entre Gryffys

C’était assez étrange, ce samedi après-midi là de voir Léa franchir l’entrée du terrain de Quidditch, encore plus étrange de l’y voir avec un balai de l’école. On aurait sérieusement pu croire qu’elle avait bu un coup de trop ou qu’elle avait des envies suicidaires. Sauf que même si Léa n’était pas dans un super état, elle savait très bien ce qu’elle faisait. Elle voulait combattre sa peur du vide, sa peur de voler sur un balai et pour cela il n’y avait pas trente-six mille solutions.

C’était donc avec appréhension mais avec motivation tout de même qu’elle avait pris la direction du terrain de Quidditch. Elle suivrait les bons conseils de son amie et préfète et batteuse de Gryffondor, Althéa. Et peut-être même que Mélusine les rejoindrait, cela motiverait encore plus Léa. N’empêche, elles en avaient du courage de venir l'aider dans sa terrible entreprise, parce que ça n’allait sérieusement pas être de la tarte. Sa phobie du vide était apparue dans sa petite enfance lorsqu’elle avait chuté d’un cerisier. Depuis cet événement, elle n’était plus jamais montée aux arbres et les hauteurs la terrorisaient. Le peu de cours de vol qu’elle avait eu avait été un vrai calvaire autant pour elle que pour le prof.

L’idée de maîtriser sa peur lui était venue comme ça un soir qu’elle ne faisait rien de super passionnant. Elle était allée trouver Althéa pour lui demander de l’aider et elle avait accepté soufflant l’idée dans les oreilles de Mélusine par la même occasion. Léa alla s’asseoir en plein milieu du terrain. Non elle ne monterait pas sur le balai tant qu’il n’y avait pas quelqu’un pour l’assister, elle attendrait patiemment qu’Althéa se manifeste.

Althéa était sur le chemin pour aller sur le terrain de Quidditch. Elle sifflait (ou essayait ), elle gambadait, elle souriait, elle disait bonjour à tout le monde... Bref, elle était heureuse !
Une raison à cette joyeuse humeur ? Et bien, oui ! Elle était fière ! Fière d'être la préfète de ses Gryffondors... Et d'une en particulière !
Léa l'avait en effet mandé pour l'aider à vaincre son horrible vertige... Althéa était toute contente qu'elle lui ait demandé à elle car c'était preuve de confiance... Et Merlin savait pourtant combien elle faisait des trolleries !
Elle s'en allait donc, clopin, clopant, rejoindre son amie... En plus, pour finir de la mettre de bonne humeur, Mélusine son autre grande amie, devait venir les rejoindre ! Elle espérait bien qu'elles passeraient un bon moment toutes les trois ! Même si cela promettait d'être plus dur pour Léa...

Elle arriva alors au terrain pour y trouver son amie assise en plein milieu... Avec un balai !
Althéa eut un grand sourire et enfourcha le sien. Elle décolla de quelques mètres dans les airs pour filer pas très haut mais assez vite vers sa coéquipière. Elle s'arrêta net près d'elle et se jeta littéralement dans ses bras.

- Coucou toi !, lui fit-elle en lui faisant la bise. Ca va ? Pas trop stressée ?

Althéa pouvait bien voir que ci. Pourtant cela lui importait peu. Si Léa était motivée, elles y arriveraient ! Fois d'Althy !
Elle récupéra son balai et le posa à terre.

- Prête pour le grand vol ? Tu vas voir une fois décrispée, comme c'est bon d'être dans les airs !

Elle sourit en s'imaginant elle-même là-haut. Sentir le vent dans les cheveux, le ciel qui nous appartient.... C'était fantastique ! Elle adorait !

- Et tu sais quoi ? Mélu' doit arriver d'un instant à l'autre ! On va quand même attendre les sages conseils de notre capitaine, hein ?

Et Althéa lui fit un clin d'oeil.

Se detendre… Léa avait fermé les yeux pour y arriver, ne pas penser à sa nouvelle lubie. Un léger vent et Léa ouvrit les yeux pour voir juste à temps Althéa lui sauter dessus pour la saluer.

- Althéa ! ça va, enfin pour le moment…

Léa prit appui au sol et se releva, frottant ses mains. Prête pour le grand vol ? Parce qu’Althéa s’imaginait qu’elle allait se passer de sa peur comme ça ? Sérieusement si Léa arrivait à décoller du sol d’un mètre ce serait un miracle. Pour en finir Mélusine venait ? mais c’était génial ! elles ne seraient pas trop de deux pour l’aider, surtout que Léa était d’une nullité totale dans cette discipline.

- Euh… Tu sais, je ne suis vraiment pas douée, mais alors pas du tout…

Entrée fracassante de Mélusine. Y’en a pas une pour rattraper l’autre…

- Euh et bien non…pas d’hallucination ! c’est gentil à vous, de vous être libérée pour moi ! je sais pas ce que ça donnera mais il paraît que la volonté d’y arriver suffit à tout…

Oui enfin c’était beau de le dire mais encore fallait-il qu’en pratique ça se vérifie.

" Pitié ! qu’elles aient pitié de moi quand même ! "

- J’espère que vous avez de la patience, parce que c’est pas gagné…mais je vous écoute !

" Du moment que je termine pas à l’infirmerie tout ira pour le mieux… "

Oui, parce qu'avec la peur des hauteurs s'ajoutait la phobie des infirmeries, la première se comprenait la deuxième pas vraiment.

Juché en haut d'une tribune de Poufsouffle, je préparais tranquillement la mise en place tactique de mon équipe en consultant mes fiches. Durant l'été, ma chambre s'était transformée en autel dédié au quidditch et en bibliothèque (qui l'eût cru? ). Cinq ouvrages rares ne m'avaient pas quittés. Evidemment, le Quidditch à travers les âges, Mille et une tactiques ou comment ridiculiser votre adversaire, Danse avec les batteurs, , Les plus beaux buts commentés par James Alhambra, et enfin, l'inoubliable Schémas de vol pour poursuiveurs.

De tous ces livres, j'ai réussi à compiler une vingtaine de pages de tactiques et de feintes à mettre en place dès le premier entraînement.

Du haut de mon perchoir, je vis arriver trois gryffondor à la langue bien pendue. Ahhhh des filles... " Aaron, il va encore t'arriver des bricoles" aurait dit Sully. Mais non, penses-tu. Je les regardais d'un oeil distrait en pensant pouvoir peut-être surprendre un entraînement secret...

Alors je décidais de ranger mes fiches dans ma robe, et de regarder ces demoiselles sur leur balai. Avec un peu de chance les rejoindrais-je bientôt!

- Mais pourquoi faut-il toujours qu'elles mettent trois heures avant de se bouger? Décidément, nous ne nous comprendrons jamais...

Je me tapais la tête avec le plat de la main et attendit de voir un beau spectacle en chantonnant, comme d'hab.

Althéa souriait encore à Léa quand elle entendit un cri... C'était sur, Mélusine arrivait ! Elle n'eut que le temps de tourner la tête pour confirmer son impression que la nouvelle rouge s'exclamait devant Léa. Pour une surprise, Althéa reconnaissait que s'en était une !
A trois, elles y arriveraient c'était sûr... Patience ou non à l'appui ! Elle ne remarqua même pas le jeune homme en haut d'une tribune. De toute manière, elles auraient dû être vides à cette heure ! Elle n'avait donc pas de raison de s'apercevoir de sa présence... Sauf si, dans un futur proche, elle volait dans sa direction par le plus grand des hasards.

Donc Althéa était toute à Léa. Elle décida de rappeler même les règles élèmentaires à son amie... Cela servirait toujours ! Assistée par Mélusine, elle se mit au boulot.

- Déjà, tiens ton balai... Non, comme cela, la main doite plus haut. C'est bon. Maintenant descend ton pouce... Parfait !

Althéa sourit. La première des règles était de bien avoir en main son balai... Cela devrait aller maintenant. Elle saisit le sien comme elle venait de montrer à Léa.

- Et maintenant, tu l'enfourches. Descends un peu ton arrière-chaudron... Redresse toi... C'est pas mal !

Re-sourire. Elles étaient prêtes.

- Et maintenant, Mélu' va te dire comment décoller... en douceur et pour l'instant à un pas seulement de hauteur ! Tu ne pourras pas avoir le vertige, de là !

Althéa lui fit une petite grimace encouragente. Elle se déplaca un peu sur le côté pour laisser de la place pour que Mélusine puisse se rapprocher. A elle de jouer !
Elle leur faisait entièrement confiance pour y arriver...Peut-être pas du premier coup mais quand même !

Léa écouta attentivement les conseils d’Althéa, essayant au mieux de les respecter. Elle n’avait pas vu le jeune homme dans les tribunes et peut-être heureusement pour elle, car elle n’avait besoin de personne pour la voir s’écraser au sol. Léa était peut-être motivée, mais ça ne l’empêchait pas au fond d’elle-même de partir défaitiste. Non pas qu’elle se disait qu’elle n’y arriverai jamais, mais disons que si elle y arrivait, cela serait après pas mal de déboires.

Mal à l’aise, très mal à l’aise, même à quelques centimètres du sol, elle se voyait s’écraser. Alors là haut, elle verrai le sol qui se rapproche et qui s’éloigne, qui tremble et qui la nargue, elle le verrai qui tourbillonne et qui l’attire… Et pourtant avant, elle n’avait pas peur, avant le sol elle n’y faisait pas attention… mais maintenant c’était comme si toute son attention était capté par ce sol.

" Quoi il y a quelqu’un?! Pitié, faites qu’il soit complètement aveugle ! "

Léa ouvrit des yeux ronds quand elle vit Mélusine s’installer devant elle…

- Euh…Oui d’accord…

" Ha oui Althéa reste à côté, comme ça si je glisse tu pourras toujours me rattraper… "

Mélusine décolla et Léa s’agrippa à elle tout de suite, à espérer qu’elle ne l’étouffe pas… Et ferma les yeux, c’était la seule solution pour ne pas regarder en bas… ce qui lui provoquerait le vertige et ensuite attraperait un malaise. Léa essaya d’ouvrir un œil, elles n’étaient pas fort haut et n’allaient pas très vite... pourtant un sentiment de malaise commençait tout doucement à s’emparer d’elle. Elle se revoyait petite, dans cet arbre duquel elle avait chuté…

Et après, plus haut… Léa tomberait encore… la peur grandissait au fur et à mesure, elle accaparait toute la place et Léa ne contrôlait plus rien…le sol se brouillait doucement…

- Mélusine… je ne me sens pas très bien…

Apparemment, la petite Léa ne savait pas voler. C'était pas bon, ça, pas bon du tout.

Ben tiens, il en faut plus pour m'impressionner ma petite. Ce ne sont pas quelques petites boucles rousses qui me feront fuir. Si je bouge, ce sera de mon plein gré.

Je n'ai pas pour habitude de me laisser marcher sur les pieds ou de mettre mon cerveau en surchauffe. Fan de sport, le balai a toujours été une seconde nature. C'est mon père qui nous a appris à voler à Sully et à moi quand nous étions petits. Mais l'expérience a été vécue différemment pour nous deux. La tête brûlée que je suis a voulu tout de suite essayer d'y aller tout seul. Sully est parti dans la maison et a essayé de dresser les balais pour lui. Bon, comme il se prenait déjà la tête à l'époque, il a dû se rabattre sur les balayettes de maman !
Et moi comme j'étais déjà casse-cou, à six ans, courageusement, j'ai pris le Comette de papa et je suis monté dans l'arbre du jardin. Et je me suis élancé dans les airs... Enfin, j'ai sauté, et le sol m'a rattrapé. C'est comme ça que j'ai connu mon premier séjour à Sainte-Mangouste pendant que mon frère jouait à Fantasia avec les balayettes.
Je sais que c'est pas évident d'avoir peur. Après mon exploit, j'ai eu peur du vide pendant un petit moment.

- Je ne jarterai pas, mais je ne viendrai pas. Je déteste qu'on me donne des ordres et qu'on me parle mal. Ce n'est pas parce qu'on ne partage pas le même blason que tu as le droit de me parler de manière aussi vulgaire. Ce sont des manières de faire que j'ai souvent vu chez les Serpentard, vos ennemis de toujours.
Tu es une fille assez fine et intelligente à ce qu'on dit. Je mettrai cette intervention sur le compte de l'angoisse que tu dois percevoir de ton amie.
Je ne suis pas voyeur, je ne suis pas moqueur.

Pris d'une idée de génie à la McFlury, je saisit mon balai et décolai rapidement pour les rejoindre. Une fois pied à terre, je repris mon speech, le sourire aux lèvres. Au milieu de trois filles, j'étais vraiment dans mon élément.

- Par contre, je suis un pro des accidents et catastrophes en tous genres: fractures, entorses, ensorcellements malheureux, empoisonnement par potion... Bref, avant que vous ne décolliez, je voudrais procéder à quelques vérifications...

Je m'avançais vers Léa et mit mes doigts sur sa carotide pour prendre son poul. Puis, je fis jetais un coup d'oeil sérieux sur ses pupilles à la manière d'un médicomage pointilleux. Quelques vérifications d'usage sur le balai et il ne me restait plus qu'à dresser le constat.

- Voilà Miss Baldwin, objectivement, vous n'avez aucun risque d'avoir un accident si vous avez confiance en votre chauffeur et si vous faites de votre peur votre meilleure amie. Méditez cela en décollant, c'est un spécialiste qui parle.

Un poufsouffle arriva sur le terrain. Celui là même que Mélusine venait d'appeler. Il avait l'air tout remonter contre l'impolitesse de son amie...
Nié ?, pensa-t-elle. Elle a pas été méchante ! Elle a juste dit : soit tu aides, soit tu serts à rien donc tu peux partir... Dis un peu brusquement mais vraiment pas de quoi en faire un chaudron !

Elle secoua la tête d'un air surpris mais ne dis rien. Mélu' sembla faire un peu près pareil. Preuve énorme qu'elle n'était vraiment pas une Serpy !
Puis il s'approcha de Léa et l'examina pour terminer enfin par un : "vous n'avez aucun rique si vous n'avez pas peur". Mais c'était bien là le problème ! Pourtant, elle lui fut reconnaissante pour ses quelques paroles rassurantes.

Puis Mélusine décolla avec Léa. Althéa enfourcha aussitôt son balai sous l'oeil du pouffy. Elle décolla prestement et se mit à la hauteur de ses deux amies. C'est comme cela qu'elle entendit Léa murmurer qu'elle ne se sentait pas bien... A deux mètre du sol !

Althéa se rapprocha en vitesse d'elles et soutint Léa dans le dos. Voyant qu'elle pouvait difficilement tomber, elle se lacha enfin et résuma la situation de son point de vue... Un peu brusquement peut-être.

- Attends Léa, c'est pas pour dire mais maintenant tu vas vraiment regarder le sol ! Il est à même pas à trois mètre ! C'est comme ci tu étais perché sur la table dans la grande salle sur mon dos ! En plus, Mélusine est avec toi et je te tiens... Fais nous confiance. On va pas plus haut. On va juste avancer. Et on va pas vite. Tu ne crains rien.

Sur ces bonnes paroles, Althéa commença doucement à avancer. Sous sa main collée au dos de son amie, elle sentait celle-ci tremblée. Elle la massa quelque peu tout en tenant son balai de l'autre poingne pour la détendre et lui montrer son soutient. Elle serait toujours là, même s'il fallait y passer une journée entière voir plus !

Léa ne se sentait pas bien, oui malgré le super examen du spécialiste Poufsouffle, elle n’allait pas bien. S’accrocher. Léa ne faisait que cela, elle ne pouvait pas faire mieux, sauf si Mélusine voulait mourir étouffée en plein vol ! Penser à quelque chose d’agréable.

" Euh, du chocolat ? Ha non Léa… c’est déjà la gourmandise qui est à l’origine de ta peur du vide, alors niet ! Oh et puis… allez, je survole une énorme piscine de chocolat fondu, pas un terrain de quidditch ! "

Elle sentit la pression de la main d’Althéa sur son dos et essaya de se décontracter, surtout en imaginant l’allure qu’elles devaient avoir à elle trois. Qu’est-ce qu’elles ne faisaient pas pour elle, c’était vraiment quelque chose de génial. Léa avait demandé un peu d’aide à Althéa et avec Mélusine, elles n’avaient pas hésité.

- Althéa, je ne suis jamais montée sur la table de la grande salle et encore moins sur ton dos !

Il n’y avait qu’Althéa pour lui faire une comparaison de ce genre. Elles allaient monter plus haut. Bon, elle devait se détendre… et quoi déjà ? ne pas regarder en bas… pour le moment… faire abstraction du sol et des hauteurs…

- D’accord…

" Je suis maintenue, pas de raison d’avoir peur… mais comment pourrai-je faire des progrès si j’ai besoin d’être tenue ? "

Il ne fallait pas qu’elle perde espoir, si elle perdait sa motivation, jamais elle ne serait capable de voler sur un balai. Après tout, Mélusine et Althéa étaient venues, c’était qu’elle pensait que son entreprise était réalisable.

" Allez, une piscine de chocolat… tout va bien..."

Hj: Althéa, tu me fais peur! si je suis en train d'apprendre à voler avec quelqu'un qui voit plus clair, c'est la cata! Aaron n'est pas à Serdaigle mais à Poufsouffle

AVec un hochement de tête souriant à la proposition de mademoiselle la préfète des Gryffondor, Mélusine se tourna vers Winnie (ce qui tenait finalment plus d'une tentative désespérée pour attraper un torticolis) pour lui adresser son plus beau sourire de réconfort:

"Tu vas voir;.. Tu vas y arriver...
Et dans quelques temps, tu adoreras ça..."

'Enfin, j'espère..'

Oui, elle espérait. Et pas seulement parce qu'elle avait envie que son amie rejoigne l'équipe... Mais aussi et surtout parce que c'était un tel plaisir de voler que c'était presque pécher que de ne pas pouvoir en profiter.... Ca serait tellement génial si, sous peu, Poudlard contenait une nouvelle Quidditch addicted. Elles pourraient passer de bons moments ensemble...

Tu jettes un petit coup d'oeil Tu me tiens, je te tiens..."

Et effectivement, Mélusine serra un peu plus fort son emprise sur Léa... Il n'y avait pas de raison qu'elle soit la seule à manquer étouffer... Mais non. Elle se contentait de la maintenir fermement afin que son amie se sente en confiance. Il ne manquerait plus qu'elle manque d'air et c'était le malaise assuré. D'un ton confiant, elle continua:

"Et quand tu seras habituée, tu feras un petit tour seule avec nous deux à tes côtés... Et après, tu seras une parfaite petite future joueuse de Quidditch....
Parce que tu fais ça pour rentrer dans mon équipe, hein?"

Sont pas nettes ces filles. C'est pas comme ça qu'elles vont arriver à la faire se détendre et accepter de regarder sa peur en face. Mais comme elles ne voudraient certainement pas l'entendre, autant que je les laisse faire. Devant l'assurance et l'anthousiasme des deux Gryffondor, je m'asseyais vite fait sur la pelouse sans pouvoir réellement m'empêcher de les regarder pour voir si une catastrophe n'allait pas arriver...

En écoutant parler la capitaine des rouges, je ne pus m'empêcher de parler. La pauvre Léa devait trembler comme une feuille.

- Excusez-moi, mais je ne pense pas vraiment que vous employez la bonne méthode pour dissiper sa peur... Si elle n'y arrive pas comme ça, faites la descendre et j'emploierai ma propre méthode. D'accord?

La mettre d'emblée face à sa peur n'aurait pour conséquence que d'accentuer l'impression de vide qu'elle resentirait. Mon balai était à portée de main pour parer à n'importe quelle éventualité, mais j'espérais vivement qu'elles arriveraient à s'en sortir sans problème.

- Allez Léa, tu peux y arriver! criais-je du plus fort que je pouvais.

Y arriver, c’était une chose, aimer une autre et alors adorer c’était au-delà du réel… c’était un peu soudain… inhabituel. Léa c’était les deux pieds sur terre qu’elle se sentait bien. Lorsqu’elle était petite, elle ne se rendait pas compte des situations dans lesquelles elle se mettait, on est très insouciant quand on est petit, du moins en général. Mélusine lui parlait d’un tour seule ensuite.

- Oui, mais…

Mais voilà elle n’était pas du tout sûre d’elle, et d’un seul coup elle avait peur de leur faire perdre leur temps…

" Future joueuse de Quidditch ?! Hein ? Elle avait de l’espoir Mélusine ! "

La seule chose qu’elle connaissait parfaitement en quidditch, c’était la théorie mais alors la pratique, si elle s’y essayait ça virerai au carnage, non ?

- Euh Mélu.. Tu crois sincèrement que je suis capable de faire partie d’une équipe de quidditch ?

Elle entendit la voix du Poufsouffle. A l’en croire, il avait une autre méthode. Léa était preneuse de toutes les idées tant qu’il ne s’agissait pas de la faire sauter d’un arbre… Mais elle laisserait Mélusine et Althéa donner leur avis. C’était elles les spécialistes, pas Léa.

Althéa trouvait déjà qu'elles avaient bien avancé. Elles étaient dans les airs, personne était tombé... Et Léa n'avait ni vomi, ni ne c'était évanouie. Plutôt un bon début.
Mais voilà, son amie ne semblait pas rassurée. Elle ne pensait pas être capable d'être dans l'équipe de Quidditch.

Maintenant c'est vrai, après cela, cela ne le sera plus !, se dit Althéa.

Mais Léa était crispée. Impossible de le nier. Alors quand le poufsouffle proposa une autre méthode, Althy eu le réflexe de penser :

Mais pour qui il se prend celui là ! Antant dire qu'on est nulle !

Mais elle se reprit vite. En plus de cela, Léa semblait bien vouloir tester cette autre méthode. Et Althéa n'était pas contre de l'aide. Tant que cela pouvait faire voler son amie... Peut-être pas comme une pro mais pour l'instant, juste pour le plaisir. Et puis le pouffy l'encourageait et cela lui fesait plaisir.
Elle regarda donc Mélusine et lui dit :

- On redescend doucement pour tester cette autre méthode ?

Puis les trois jeunes filles commencèrent à revenir vers la terre. Quand elles posèrent e pied sur celle-ci, Althéa se tourna vers le jeune homme.

- A toi !, lui fit-elle avec un sourire.

Puis elle se tourna vers ses deux compagnes et surtout vers Léa qu'elle gratifia d'un autre sourire.
Elle empoigna son balai et lui fit un clin d'oeil :

- Tu vas voir, on va faire des miracles !

Toujours assis sur l'herbe, je ne fus pas mécontent de les voir redescendre pour lui laisser sa chance. Lorsqu'elles posèrent pied à terre, je me hâtais de les retrouver. Je n'avais pas grand chose à lui proposer, sinon une approche plus moldue, plus psychologique.

Je saisis Léa par le bras et l'emmenais s'asseoir quelques minutes pour se remettre d'applomb.

- Hey ça va? Je ne vais pas te faire faire quelque chose de révolutionnaire, ni de génial. Mais tu vois, quand j'étais petit, à cause d'une bêtise que j'ai faite, j'ai mis un moment à chasser ma peur du vide.

Un petit peu de temps pour qu'elle puisse assimiler ce que je viens de lui dire, et où je veux en venir. Sur le terrain de quidditch, le calme était complet. Une aubaine pour Léa qui n'aurait pas à se soucier de quelques moqueries vertes.

- Tu vois, ma mère est psy. Elle m'a toujours dit que pour être capable d'affronter sa peur, il faut pouvoir dire d'où elle vienne, et pourquoi elles nous affraient de cette manière.
Avant d'essayer quoi que ce soit, j'aimerais que tu me dises si tu as le vertige ou si ta peur est dûe à un évènement particulier.
Je ne te cache pas que si c'est le vertige, il n'y a rien qui pourra te soigner... Alors, vas-y, je t'écoute.

Je ne savais pas ce que les autres pensaient de ce que j'essayais de faire, mais bon. Je voulais quand même essayer. Après tout, ça avait marché pour moi, alors pourquoi pas pour elle...

Retour à la terre ferme, Léa se décrispa complètement. Le jeune Poufsouffle l’entraîna s’asseoir et Léa invita ses deux amies à ses côtés pour écouter sa proposition. Il lui expliqua être déjà passé par là et elle lui adressa un sourire, reprenant confiance. Au moins, elle n’était pas un cas désespéré, puisque quelqu’un avant elle, avait réussi à chasser sa peur du vide.

- Hum, oui, ça va… je suis encore entière…

Psy, sa mère était psy… Il fallait pouvoir expliquer la raison de sa peur. Ce n’était pas vraiment trop compliqué pour elle, Léa savait exactement ce qui avait été le déclic de sa peur. Elle se demandait juste si elle devait s’en tenir aux simples faits ou s’il fallait entrer dans les détails du pourquoi de sa chute.

- Non quand j’étais petite, je n’avais pas le vertige…

Mélusine fit une proposition sympathique pour qu’elle puisse parler en toute confiance, une sorte de petit marché. Et un gros sourire pour Mélu, un ! Et un aussi pour Althéa, allez hop distribution générale de sourires!

- C’est d’accord, mais je vous préviens ce n’est pas si transcendant que ça !

Léa prit un instant de réflexion pour pouvoir raconter sa petite histoire.

- Quand j’étais petite, j’adorais grimper aux arbres, surtout l’été… dans mon jardin, il y a un cerisier…C’était assez agréable de manger ses fruits. Mais un jour, il s’est passé quelque chose dans la maison, j’ai pris peur. J’ai voulu descendre, mais dans la précipitation j’ai glissé… J’ai perdu connaissance et quand je me suis réveillée, j’avais le bras cassé…

Voilà c’était un peu tout… elle s’en souvenait très bien, cet événement avait été au cœur de ses cauchemars l’an dernier. Maintenant Léa fixa le jeune Poufsouffle, une question se formait dans la tête de la brunette. C’était bien beau de lui avoir raconté cela, mais que pouvait-il bien faire avec ce récit ? Comment expliquer sa peur, l’aiderai à la chasser ?

- Tout s'explique alors!

Du moins pour moi! La peur peut être un étonnant stimulant ou le blocage de nos vies embourbées. En l'occurrence, la peur d'un nouvel accident la paralysait dans sa vie de jeune sorcière normale. Qui aujourd'hui ne sait pas voler sur un balai, non mais franchement, je vous le demande.

Le balai fait partie de nos gènes depuis des centaines d'années, et il appartient également à Léa. Le tout c'est de lui faire surmonter sa peur. Ce n'est jamais une mince affaire... mais foi de McAaron, j'y arriverai.

Pris à fond dans ma volonté d'aider la jeune demoiselle et le défi que cela constituait, je mis non-chalamment mon bras autour des épaules de cette petite sorcière.

- Bah alors? Tu vois que tu savais dompter le vide. A toi de vouloir retrouver ce pouvoir lionne de Gryffondor. Un bras cassé, ce n'est rien qu'une potion Poussos ne eut réparer. Ca fait un peu mal et alors, la belle affaire?

Elle avait bien besoin d'être rassurée et pour cela, aaron peut faire beaucoup de choses... Entre autres celle que je lui proposerai ce soir. Mais ça se ferait sans les autres, si elle avait le cran d'accepter.
Je regardai vite fait les amies de ma patiente en leur souriant.

- J'aimerais beaucoup que tu me fasses le plaisir de m'accompagner ce soir pour une petite virée nocturne. Seule. Je ne suis pas aussi Gryffondor que vous toutes ici, mais je suis assez courageux pour braver une punition de notre cher concierge dans le but de t'aider.
J'essaierai de t'aider, mais sans balai... c'est promis, et je ne te forcerai jamais à faire quelque chose que tu ne souhaites pas faire.

Voilà, j'avais fait tout ce que je pouvais faire ici. c'était à Léa de décider ce qu'elle voulait à présent... J'espérais de tout coeur qu'elle accepterait sans avoir peur de quoi que ce soit. Ma proposition était tout ce qu'il y avait de plus honnête. je voulais vraiment l'aider.