Une punition qui ne sert à rien ....

[HJ: Mark Resnald a écrit "une femme sadique". Ca ne se dit pas. T'es nul, c'est un pléonasme. Désolé, ça faisait un bail que j'avais pas été macho, ça me manquait.]



Sambre avait attendu assez longtemps à la fin de sa journée que le jeune Resnald vienne le voir dans son bureau. N'avait-il pas dit: "Demain soir, quand vous irez effectuer votre punition, passez me voir avant... je vous accompagnerai."? Si. Il l'avait dit. Mais ce n'était pas la première fois que Mark n'écoutais pas. Lors du premier cours de Botanique, déjà, le français l'avait attendu à la fin de l'heure pour que le Préfet de la maison de Serpentard s'acquitte de la tâche qui lui incombait suite à une punition pour un retard. Mais Mark s'en était allé comme si de rien était. Soit. Sambre avait laissé passer. Une fois. Un retard. Rien de grave.

Cette fois-ci, l'absence de nouvelle du Serpentard auquel il avait promis de donner un coup de pouce en utilisant son don, le chagrinait un peu plus.

"Qu'est-ce qu'il fait? Il aurait oublié? Même pas un hibou pour m'informer..."

Après tout, Sambre avait déjà fait ses études, avait déjà subi diverses punitions de ce style quand il avait leur âge, il avait été diplômé, il dirigeait aujourdh'hui deux classes et il n'avait absolument rien à prouver à Resnald. Alors si le jeune homme oubliait... que pouvait bien en faire Merlin? Rien. Et Sambre? Rien non plus.

Pourtant, le Directeur des Rouges imagina que le jeune homme et lui s'étaient mal compris. Peut-être Mark souffrait d'une faiblesse de la mémoire... Peut-être qu'il valait mieux aller vérifier sur le terrain que tout allait bien...

Sur le terrain.

"Il se moque de moi? Il n'est même pas passé au bureau... à dire qu'il aime le jardinage..."

Sambre s'approcha de Mark après l'avoir interpelé de loin.

- Pourquoi n'êtes vous pas passé à mon bureau avant de venir? Nous serions venus ensemble... du moins, j'aurais su à quelle heure vous projetiez de venir sur le terrain... pas grave.

Et le professeur d'expliquer une nouvelle fois à Mark la façon dont son don fonctionnait.

Il conclut:

- ... Donc pour 'enregistrer' certains éléments dans ma mémoire, il faut que je vous regarde faire ce soir, au moins une fois. Ensuite, et durant toute la semaine, cela sera un double de vous qui sera visible sur le terrain aux yeux de vos camarades et des professeurs. Par solidarité, j'avais même demandé à certains de vos amis de venir vous aider mais je ne sais pas s'ils viendront vraiment. En tout cas, pendant le temps de l'illusion, vous pourrez vaquer à des occupations plus intéressantes... toutefois, vous devrez absolument les effectuer caché afin qu'il n'y ait jamais deux Mark.

HJ: Tous les soirs, de la semaine, Mark postera un court message qui sera identique à chaque fois (de mardi à vendredi, même message "Mark fait ceci et fait cela"; Un copié collé d'un paragraphe de 5 lignes.)
'L'ami du soir' pourra quant à lui venir déposer 'sa pelle' en guise de coup de main et laisser un petit mot sous forme de DJ aux duplicatats de Mark.

Spoiler:

*Bouwaaaaaah...*

Une main devant la bouche graaande ouverte, l'autre tenant une pelle jaunette, Loevi Leroy, préfète de Maison, bâillait ostensiblement. Avec vigueur. Tant et si bien que ses yeux n'avaient plus assez de place sur son visage pour rester ouvert. Et ouais, c'était possible, de bâiller à ce point.

Les yeux fermés, elle parvint tout de même jusqu'à la porte donnant sur la serre donnant sur le parc. Comment ? Mystère. En fait derrière la première porte y'avait la serre, et à l'autre bout de la serre y'avait une porte et derrière cette... Bon ok c'était pas la question. Comment elle pouvait se diriger sans rien y voir ? Quoi, ça vous interpelle ça ? Bah... qu'est-ce j'en sais moi ? Au radar, peut-être.

Bref. Loevi mit le pied dans la serre et fit aussitôt demi-tour pour se réfugier dans sa Salle Commune, abandonnant la pauvre pelle sur le sol dans un "clac !" retentissant. L'objet canari resta bien là un long moment, dans un silence pensant et glacé, avant que la porte de la Salle Commune se rouvre à nouveau sur la préfète, chaudement emmitoufflée dans son épaisse cape et son épaisse écharpe et ses épais gants. Brrr, faisait froid, ce soir.

La pelle quitta provisoirement le sol et toutes deux sortirent dans le vent glacé de ce soir glacé d'octobre. Vous trouvez que Loevi en faisait trop ? Eh bien elle aussi, mais c'était voulu, vous croiyez quoi ? Son intraitable cousin avait écopé d'une impossible punition d'un improbable professeur. Une aubaine. Comme si elle allait se priver d'aller lui rire au nez ! Quand le professeur des Lys, le petit français qui faisait Bota et Potirons, lui avait proposé d'aller punitionner aussi, elle avait sauté sur l'occasion sans hésitation.

Elle traversa le parc avec un sourire niais collé sur le visage. Le genre de sourire niais qu'il avait toujours haï, déjà à l'époque où ils étaient des mioches pas plus hauts que deux pommes, une poire, et un scoubidou en réglisse à moitié bouffé. Aha, elle allait le garder jusqu'au bout, rien que pour le faire ch***. Il lui en avait fait baver l'année précédente ? Soit, elle avait là l'occasion rêvée de se foutre de lui. Retour à l'envoyeur. Bien fait.

Hé.

Héhé.

Héhéhé.

Elle ne pouvait pas s'empêcher de rire. C'était trop drôle ! Elle l'imaginait déjà tout seul au milieu du terrain, à trimer comme un de ces Moldus qu'il détestait. Fallait bien que toutes ses trolleries lui retombent dessus un jour non ?

Le terrain se profilait devant elle. Son sourire s'accentuait à mesure qu'elle approchait. Elle traversa les gradins en ralentissant le pas, savourant à l'avance l'image que lui inspirait toute cette histoire. Dire que tout ça n'était que le début !

Encore un pas, et elle déboucha sur le terrain où, effectiment, elle voyait la silhouette solitaire de son cousin, agenouillé sur l'herbe humide. Elle s'immobilisa : d'un coup, elle n'avait pas autant envie de rire. D'ailleurs son sourire était parti. Envolé avec le vent automnal. Il avait l'air tellement misérable, tout seul au milieu de ce grand espace vide... Bon, il l'avait cherché, c'était certain. Il le méritait, ça aussi c'était sûr. Mais euh... bah c'était son cousin, quoi. On change pas les liens de sang - ni les souvenirs.

Elle regarde sa pelle d'un œil sceptique. Y'avait un malaise en fait. Une pelle pour râtisser un terrain ? Qui avait été assez stupide pour décréter qu'on pouvait râtisser un terrain vague avec une pelle ? Qui ? Là était la question. Fallait vraiment avoir une case en moins. Mais bon, ça faisait peut-être partie de la subtilité de la chose : comment faire craquer Mark Resnald en... 8 leçons ? Qui avait entendu ses prières ?

Oui mais non. Elle se dirigea d'un pas assuré vers son cousin, prête à recevoir un torrent d'insultes en tous genres - très imaginatif, le cousin - mais fut surprise de constater qu'il ne relevait même pas la tête, alors qu'elle faisait suffisamment de bruit pour faire déguerpir un troupeau de dragons. Non non, monsieur était concentré sur sa tâche et ne s'occupait de rien d'autre. Comme si elle n'existait pas, la cousine jaune soleil.

Elle s'arrêta devant lui et attendit. Un bon moment. Mais il faisait toujours comme si elle était pas là. Ah ! elle avait voulu aider, pendant une seconde, et voilà ce qu'elle recevait ! Bah elle se le ferait pas dire deux fois, ni même une. Après tout, elle était là en volontaire, même si elle avait eu l'intention de se moquer de lui.

-Alors, pas froid aux mains, le Serpy ? Et les genoux, ça baigne ? tenta-t-elle tout de même.

Aucune réaction du Serpy en question. Un peu frustrant le cousin, lui qui ne manquait d'habitude pas de répartie. Bon, eh bien soit. Elle haussa les épaules et laissa tomber la pelle blonde à ses pieds.



-Tiens, voilà mon aide pour ce soir, lança-t-elle, vexée. Puisque tu es aussi aimable qu'un gnome qu'on vient d'expulser d'un jardin, eh bien je vais me faire le plaisir de te laisser à ta bien-aimée solitude. Bonsoir.

Elle fit demi-tour et quitta le stade, finalement beaucoup moins amusée que prévu.





HJ : tiens Mark, voilà un post miniature pour toi

Andrew ne comprenait pas comment certaines personnes pouvaient faire preuve d’autant de réticences face à ce noble loisir qu’est le jardinage. Parce que le jeune homme le considérait comme un hobby à part entière : une activité que l’on exerçait régulièrement et qui pouvait nous procurer un plaisir intense si l’on s’y donnait à fond. Bien sûr, il ne fallait pas avoir peur de transpirer ni même de se salir les mains ou toute autre partie du corps. De même qu’il ne faut surtout pas oublier d’entrer dans le potager couvert d’autant mieux que l’on fabriquait des protections très esthétiques (bottes, gants, imperméable ou autre tablier). Malheureusement, on les trouvait essentiellement en vert, ce qui était tout de même bof en soi et Andrew désespérait de voir sortir une nouvelle ligne de vêtements pour jardiniers rose.

D’ailleurs, Andrew regrettait amèrement de ne pas s’être inscrit au premier cours de botanique car il est certain que le professeur n’aurait manqué d’assouvir sa soif de connaissance en la matière, en particulier par l’intermédiaire des travaux pratiques. De plus, Andrew avait entendu dire que le professeur de botanique disposait d’une collection remarquable de pelles qu’il distribuait avec une générosité inhérente à son caractère serviable. Et le jeune homme se demandait si un jour viendrait où il pourrait avoir accès à toute l’étendue de son outillage.

On pouvait dire ce qu’on voulait mais un jardinier n’est rien sans son matériel. Très important le matériel. Et ce qui était bien, c’était qu’il y en avait pour tous les goûts : de différentes tailles, de différentes formes et même de différentes couleurs. Et puis, il ne fallait pas oublier non plus les mains du jardinier. Très importantes les mains. Un bon jardinier devait avoir de belles mains bien larges. Il devait aussi en prendre grand soin. En effet, à force de manipuler les manches des pelles, binettes, bêches, râteaux ou autres pioches, les mains risquaient de devenir quelque peu rugueuse si bien que l’application de crèmes protectrices pouvait s’avérer nécessaire. Andrew nota dans un coin de son esprit de porter davantage d’attention aux mains du professeur des Lys histoire de s’assurer qu’il représente un véritable expert en jardinage.

Ce jeudi-là, Andrew avait renoncé à s’avancer dans ses devoirs pour mieux profiter de sa soirée sur le terrain de Quidditch. Il avait ouï dire que le préfet des Serpentard s’était vu attribué toute une flopée de punitions et le Gryffondor s’était alors charitablement proposé pour venir l’aider et lui témoigner tout son soutien.

Bon, Andrew aurait peut être préféré donner un coup de balai dans les vestiaires mais les activités de ce soir lui convenaient tout autant.

Mais les conditions dans lesquelles se trouvait le terrain étaient idéales pour creuser des trous. En effet, les précipitations de la vieille avaient rendu la terre plus malléable. La bêche pourrait donc s’y enfoncer sans difficulté pour la retourner avant de l’ameublir. Si un jour la pelouse du terrain avait besoin d’être renouvelée, Andrew se porterait très certainement volontaire. Il se voyait déjà tenant fermement le manche de son outil, légèrement courbé en avant, en train d’enfoncer sa bêche dans la terre pour la retourner avant d’y enfouir de la fumure en guise d’engrais. Il avait d’ailleurs remarqué que plus la bêche était large, plus elle permettait de mieux soulever, retourner et émietter la terre.


Lorsque le Septième Année arriva enfin sur le lieu de pénitence, le préfet des Verts se trouvait déjà sur place et Andrew fut surpris de le voir en plein labeur.

- Salut ! Pas trop dur, j’espère ? Mais bon, je suppose qu’au bout d’un moment on finit par choper le coup de main et trouver son rythme.


Pas de réponse…


Bon, ok, pas grave…


*Il n’aime pas le rose, c’est un Serpentard… Forcément, tous les gens qui n’aiment pas le rose sont aigris.*

- Comme je constate que tu te débrouilles très bien tout seul, je vais te laisser terminer, lança-t-il en s’approchant du Serpentard.

- Tiens, je t’ai apporté un petit quelque chose. Tu iras plus vite avec. Ah et inutile de me remercier…conclut-il en déposant près de préfet sa superbe pelle dernière génération pour mecs branchés.



Ce n’était pas la pelle que la dame de velours lui avait gracieusement offert parce que celle là, il n'allait pas la prêter et en plus elle était rikiki. Non, il s’agissait d’une pelle qu’il avait customisée et qui était carrément trop tendance. Il constata, cependant, que le rose jurait affreusement avec le vert mais il haussa les épaules en se disant que Mark Resnald se rendra peut être compte à quel point le mauvais goût des Serpentard était inquiétant.

- Bonne soirée…, finit-il par lancer par-dessus son épaule en reprenant la direction du château.

Quel temps idéal pour aller faire un tour : de la bruine, une température avoisinant les 0°, un vendredi soir qui plus est, la fin de semaine, le repos du week end, mais non, la chaleur du foyer n’était pas pour tout de suite, Mary devait se rendre auprès de Mark. Heureusement que la solidarité Serpentard l’emportait sur son petit confort personnel, car sinon, en aucun cas elle n’aurait mis un pied dehors.

Marc avait déjà plusieurs jours de punition à son actif, est cela était loin d’être la fin, encore plusieurs semaines, chacune d’entre elle apportant sa nouvelle corvée. Rogue débordait d’idées plus farfelues les unes que les autres, comment savoir ce qui allait se passer en début de semaine suivante ; aider les elfes de maison dans la préparation du repas, dépoussiérer un à un les livres de la bibliothèque, écrire un hymne à la gloire de Rogue..., le choix était vaste et les idées de Rogue sans limites.

Vêtu d’une combinaison de jardinage verte enfilée par dessus ses vêtements, elle sortit tranquillement du château et pris la direction du terrain de quidditch. Elle n’avait rien contre le fait de filer un coup de main à Mark, mais elle n’y courait pas non plus : elle aimait jardiner, mais nettoyer le terrain ne pouvait que de très loin s’apparenter à une telle activité. Il y avait déjà quatre jours que Marc s'attelait à la tâche, Mary pensait bien ne pas y passer trop de temps.

Armée de sa petite pelle, et d’un second modèle gracieusement prêté par Des Lys, Mary se dirigeait donc vers le stade. D’autres élèves : Andrew, Demelza ou encore Leovi l’avaient précédé les jours passés, et Mary terminait la liste.



Elle aperçu Mark, s’en approcha, et se mit au travail.

- « Salut, comment vas tu ? Courage, plus que quelques minutes et tu seras libéré de cette corvée, enfin pour cette semaine »

Manque de tact ? Elle préféra s'arrêter là dans la discution, d’autant que son préfet ne semblait pas trop enclin au bavardage.

Mary fit donc sa part de travail, bien heureuse de ne le faire qu’un unique jour. Par Merlin, que cette activité était rébarbative et sans intérêt.

Le terrain impeccable, enfin selon elle, elle ramassa son matériel, salua Mark et s’en alla. Tout en partant, elle adressa un dernier petit mot à Marc.

- « Ne t’embêtes pas trop à fignoler, le vent se lève et la pluie arrive, tu ferais mieux de rentrer avant d'attraper une pneumonie, d’autant plus que Zagora t’auras remis sur pied pour lundi. »