Jus de citrouille contre balai de course (PV: Alhambra)

A peine sa mixture avalée -bananes écrasées (hommage à Althéa), chocolat chaud, amandes en poudre (gracieuseté de Maman McEwan) et sept gouttes de sirop d'orgeat-, Mlusine s'esuiva de la Grande Salle sans un mot. Ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas faire profiter ses amis de son sourire et de ses traits d'esprits mais les quelques amis en question, loin d'être vexés, arboraient ce même matin un sourire narquois. C'était LE matin. LE matin du mois où Zyn engloutissait son petit déjeuner sans prononcer un seul mot, les yeux tournés vers le plafond. LE matin où Kriket, son hibou, tendait la patte avec un mélange de fierté et d'appréhension... ELLE lui arrachait toujours des plumes... Bref, c'était LE jour où McEwan-la-roge recevait Balai Magazine.

Par principe, personne ne dérangeait Mélusine McEwan ce jour-là. le seul imbécile téméraire à l'avoir tenté, un petit bichounours de première année,s'était trouvé obligé de passer la semaine suivante entouré d'un Charme du Bouclier que seul le professeur Merwick avait su rendre assez puissant, pour échapper à la batte de la jeune fille qui menaçait de lui fracasser le crâne à tout moment... Zyn ignorait d'ailleurs comment sa baguette avait réussi un tel miracle (c'était relativement dommage, elle en aurait bien fait profiter Leonhart ou De Lansley ces derniers temps...)... Bref, le tout Poudalrd se tenait à carreau pendant la petite heure et demi où la lionne McEwan dévorait BM.

La jeune fille avait déjà lu l'édito et le premier article ('Pourquoi le Twigger 92 de Flyte et Barker ne figurera jamais en tête des ventes') lorsqu'elle parvint à sa place habituelle, de l'autre côté du Grand Hall, entre la onzième et la douzième armure.

1.Jeté de sac négligé
2. Assise confortable
3. Feuilletage jusqu'à la page suivante... Le dossier 'Retrospective'




Silhouette athlétique et regard de braise... James Liam Alhambra, non content d'être un des meilleurs joueurs de cette décennie, peut aussi se flatter d'être en tête de liste dans le coeur de ces dames.

Membre des Droits du Vif de Marseille, des Kenmare Krestels, de l'équipe d'Angleterre, Alhambra a remporté de nombreux tournois et mené ses équipes à la Victoire. Sacré meilleur joueur français à deux reprises, meilleur joueur britannique quatre années consécutives et surtout Meilleur Joueur lors de la Coupe du Monde de 98.... (la suite dans Balai-Magazine....)


Un bruit de pas.... Les yeux de Zyn quittèrent le regard de papier pour se retrouver fichés dans ceux bien réels de James Liam Alhambra lui-même. Elle ne put pas plus empêcher le rouge de lui monter aux joues et ses paupières de voiler un instant ses pupilles bleues qu'un Moldu n'aurait été capable de stopper le Poudlard Express lancé à pleine vapeur...




(hj: à toi de voir si tu veux que ce soit avant ou après l'Australie....)

"...."

A chaque fois qu'il croisait Mel dans un recoin du château c'était ça. Il pouvait faire ce qu'il voulait, c'était pareil. Depuis qu'ils étaient revenus d'Australie, son cerveau se mettait toujours en mode silence radio dès que son parfum si distinctif commençait à chatouiller ses narines. Et ça, objectivement, il avait du mal à le comprendre. Se rendre bête pour une gamine de dix-sept ans, non mais franchement! Et pourtant...


De manière très caricaturale, il ressemblait de plus en plus à ce célèbre personnage:



(Soupir)

Melusine dans une suite. Melusine à la plage (Melusine en maillot surtout). Melusine au stade, Melusine à la rencontre de l'équipe d'Angleterre, Melusine au cocktail... Melusine se fait aborder par un freluquet Bulgare ...
Bref, on aurait pu décliner le thème en bande dessinée pour enfants. Satête n'était remplie que d'iamges de la jeune fille au point même que de retour le dimanche soir, il avait dû prendre une bonne douche froide pour se remettre les idées en place.

James descendait l'escalier pour sortir dans le parc, pourquoi pas plonger dans le Lac pour fuir ses pensées concernant l'étudiante. Malheuresement... le picotement de son nez ne le trompait pas. De la canelle, une pointe de fleur d'oranger... Elle était là, il pouvait sentir sa présence. Le fragrance qu'elle dégageait conduisit son regard entre quelques armures, la onzième et la douzième précisément.

Panique à bord, les profs et le whisky d'abord!

"..."

Ses jambes se dérobaient presque sous lui. Il se sentait fondre. Incapable de faire le moindre mouvement cohérent ou d'organiser ses pensées dans l'ordre, il se contenta de la regarder dans les yeux. Heureusement que son regard dévia et atterrit sur le mag qu'elle avait sur les genoux.

"Ah..." En net progrès James, une syllabe.

- Euh... Bonjour.

Phrase courte et d'une banalité affligeante. Tout le monde le savait. Pas la peine de lire Balai-mag pour ça. Etait-elle aussi malà l'aise que lui?

En même temps que son esprit reprenait le dessus, James était curieusement resté dans la même position, figée, raide, droite, comme si son corps et son cerveau ne pouvaient pas agir de concert. Il aurait pu:

a- partir en courant dans le parc sans lui parler
b- lui envoyer une bonne vanne et partir en courant
c- partir encourant. Ah, je l'avais déjà dit.

Il abandonna toute idée de fuite.

Sa cervelle ne l'avait pas entendu de la sorte. Cetteharpie avait préféré engager la conversation. Mais quelle conversation? Il n'allait pas en ce lieu public lui parler de sa famille, de son père qu'elle n'avait jamais connu, bref, de tous les secrets familiaux dont elle lui avait parlé à Sydney. Ce n'était pas approprié à la situation.
Il ne pouvait pas non plus se vanter de ses divers titres et trophées., Curieusement, ils ne l'avaient jamais fait avant, et avec elle, il ne ressentait pas le besoin de fanfaronner à ce propos.

" Maudit sois-je! Maudits soient les hommes et Merlin qui leur a donné des hormones. Pourquoi est-ce que je ne peux pas lui dire ce que je ressens?






Qu'est-ce que tu as dit? Que dices? What did you just said?
Et qu'est-ce que tu ressens?.................."

James se mordit la lèvre inférieure en s'avouant enfin ce qu'il s'évertuait à ignorer depuis quelques temps. Il regarda la jeune fille d'un air confus et presque désolé. L'attraction physique, ça faisait belle lurette qu'il l'avait identifiée. Le voyage en Australie n'avait fait que la confirmer. Après tout, elle était jeune, jolie, plutôt bien faite de sa personne, dirait-on en termes respectueux. Par contre, le côté sentiments avait été soigneusement occulté. Et il venait de sirgir de sa boîte de pandorre...

Que faire? Elle ne connaissait rien au jeu de l'amour et du hasard, il était vieux. Elle semblait l'admirer pour sa carrière, il s'en sentait tellement loin! Elle était innocente, il risquait tout.

Fuir. Fuir? Non, quand on a trente ans, on ne fuit plus. On se retient. Le plus malheureux était surtout que leur amitié naissante risquait de le rapprocher d'elle encore plus.

Et si elle lui parlait d'un garçon? Et si elle tombait amoureuse? Il ne se sentait pas l'âme d'un Cyrano...

Son esprit continuait à divaguer, catastrophé, lorsqu'il se rendit compte qu'il fallait lui répondre.

- Merci. Vous avez l'air occupée, je vais vous laisser.......... Euh, je vais prendre l'air.

- Vous voulez m'ensorceler?

Quels étaient ces sourires affichés? Il l'avait rarement vue comme ça. En fait il n'y avait eu qu'à la plage qu'elle avait donné autant de sourires autour d'elles. Il n'était pas près de l'oublier.

A sont tour maintenant... Il se laissa tomber à genoux et ouvrit les bras en fermant les yeux.

- Comment voudriez-vous m'atteindre alors que je suis déjà ensorcelé. Agitez cette baguette et je n'aurais plus qu'à mourir à vos pieds princesse.

Il adorait carrément ce qu'il venait de faire et de dire qui lui avait grandement rapelé son enfance passée à jouer aux chevaliers. Mais sur le coup, il ne mesura pas la conséquence de ses paroles et il laissa s'installer entre eux un silence assez gênant.

Lorsqu'il vint à y penser, il décida de ne pas s'en préoccuper, se releva, et se rapprocha d'elle pour finir par s'asseoir à ses côtés.

- Alors, les nouvelles sont fraîches?

- Ah mais c'était juste de l'humour, ce n'était pas un air surpérieur. dit-il déçu en se relevant. Son visage se ferma et il regarda ses pieds presque honteusement. Heureusement pour lui qu'elle avait pris ça pour un jeu. D'un autre côté... Il pensait que quelque part, son intervention était drôle.

James resta coi quelques instants se demandant si elle avait laissé son sens de l'humour en Australie. Ben quoi, ça peut arriver: elle avait peut-être fait ses valises trop vite, et dans la précipitation, elle a oublié ça là-bas.

Bon d'accord c'est nul. " Je comprends qu'elle n'ait pas souri. Ok, OK, redevenons sérieux." Le vieux sportif reprit un air digne et vint s'asseoir à ses côtés pour discutailler quidditch, et de lui donc puisque ça avait l'air de l'intéresser.

- Ouais le Dom Juan des stades... J'avais oublié ça. Pourrais-je savoir en quoi il est amusant cet article sur moi?

Le twiger, il n'en avait rien à faire. Un balai d'avant-guerre. Il savait bien que son balai était l'un des plus puissants et fiables du marché, c'était sans doute écrit dans l'article. D'ailleurs, quand il avait signé le contrat de sponsoring avec la marque Comet, il était le sorcier le plus heureux de la terre. Non pour le montant mirobolant qu'il venait d'empocher, mais parce que la ligne de balais "Halley" que Comet venait de lancer était exceptionnelle. Ce n'était pas pour rien que l'équipe bulgare en avait équipé tous ses joueurs...

Mais revenons-ens à nos balais, enfin, au reste.

Il lui tardait de savoir pourquoi elle trouvait l'article amusant. Surtout la comparaison de son auguste personne à Dom Juan. Alors, il attendait... Elle allait répondre oui? Doutait-elle de son charme? De son aura?

"Elle le fait exprès pour se moquer de moi, j'en suis sûr. Quel mauvais caractère cette fille!"

La femme qui a écrit ça... Il la connaissait: Sandy Miller. Hi hi, quel bon souvenir! Quelques nuits de folie passées auprès d'elle, il ne pouvait pas ne pas s'en souvenir. " Quelle bombe !"

Le fil de ses pensées s'arrêta net lorsqu'elle prononça le nom de Morris. Melusine redevint rouge pivoine Sans doute était-elle encore troublée par les avances de ce troll des cavernes
Le sentiment de James était partagé à son propos. Comment ne le serait-il pas? Après le forcing qu'il avait fait pour embarquer Melusine lors de la soirée à l'ambassade James s'était senti jaloux, un sentiment pour le moins troublant qui l'avait pris au ventre, raidi tous ses muscles, et renvoyé à des pulsions primaires.

Il aurait très bien pu lui casser la gueule devant toute la bonne société présente à la soirée, ça n'aurait rien changé.


Mais le tour qu'il lui avait joué vallait bien mieux que de se donner vulgairement en spectacle. En prononçant une petite menace de rien du tout (franchement à qui ça peut bien faire peur d'être menacé de se retrouver pendu par les tripes à un lustre?) et il était reparti tout penaud et vert. Le sourire "légendaire" de James revint à nouveau sur ses lèvres.

- Morris qui? demanda-t-il malicieusement. Je ne connais aucun joueur de quidditch assez doué portant ce nom là qui mériterait de se voir consacré un article dans balai magazine. Non, vraiment je ne vois pas. A moins que la sulfureuse Sandy Miller n'aie plus de chair fraîche dans ses draps. Dans ce cas là, évidemment...

Un homme, une femme, deux visions différentes d'une seule et même situation...

La voilà qui voulait partir à présent. Mais pourquoi? Oui, pourquoi, c'était la seule question qui lui passait par la tête. Tout à l'heure, quand il avait voulu déserter, ce n'était pas parce qu'elle l'avait blessé. C'était plutôt parce qu'il ne voulait pas se laisser embarquer par ses émotions et gâcher sa journée par des déclarations dont elle n'avait que faire.

Il avait mauvais caractère. Elle était lunatique. Bref, les deux ensembles devaient forcément produire un effet détonnant. Pour lui, l'affaire Morris, c'était un blanc-bec marchant sur ses plates-bandes. Apparemment pour elle c'était... "J'en sais fichtre rien. Je croyais pourtant avoir bien agi. Ah les femmes! Toujours un truc de travers. Elles ne savent jamais ce qu'elles veulent." Vexé, il tapa rageusement son poing contre une colone et serra les dents.

Il lui fallait se rattraper, mais il ne savait pas comment faire. "Mais qu'est-ce que j'ai bien pu dire pour la faire fuir? Je sais bien qu'elle a pas cours."

Soyons logiques: elle n'avait rien compris au geste d'Alhambra quand il avait chassé Morris. Et lui qui pensait que c'était trop explicite! Il ne dénigrait pas les goûts de Morris, il avait simplement eu peur que ledit Morris soit au goût de melusine. Et comme sur regard suppliant semblait lui dire que non, il en avait profité.
Ils étaient à mille lieues d'un point d'entente et de compréhension question amour ces deux-là. Rembobinage, débobinage, baratinage. " Que dire, que faire?"

a- un sortilège d'attraction qui la ramène dans tes bras. Non, elle se débattrait comme un strangulot hors de l'eau.

b- Tourner une jolie phrase lui parlant discrètement de tes sentiments... Oui mais après?

c- Revenir sur le cas Logan Morris sans avoir l'air d'y toucher.

Au final, il ne sut toujours pas que faire et fit un mix des trois. Mais avant qu'il n'ait pu esquisser le moindre mouvement concernant le sortilège d'attraction, James s'aperçut que la jeune fille avait laissé son magazine sur la marche. Un signe pensa-t-il!

- Votre magazine. dit-il en se levant.
Puisque vous n'avez pas cours, je peux abuser de trente secondes de votre temps, après cela si vous voulez vous pourrez partir.
Je ne sais pas vraiment et je ne comprends pas trop ce qui vous chagrine lorsqu'on parle de ce troll Morris.

"Cogite... cogite...cogite..." Il avait presque de la fumée qui lui sortait des oreilles.

- Lorsque je l'ai fait fait dégager, je croyais que vous étiez mal à l'aise avec lui... Et puis, au fond de moi, j'avais du mal à supporter qu'un jeunot m'enlève votre charmante compagnie pour vous mettre dans son lit. Croyez-moi, les hommes sont tous pareils en ce point.
Je sais bien qu'il a été le seul à le faire, mais si vous aviez remarqué tous les regards qui se sont tournés vers vous lorsque nous sommes entrés! james Alhambra n'existait aux yeux de ce monde que pour vous présenter.
Enfin bref, tout ce que j'essaie de vous dire, c'est que j'ai été très égoïste et que si je vous ai blessée, je m'en excuse.

C'était tout. Notons bien que des excuses et un aveu de la part de cet homme dans la même conversation, c'était de l'inédit, et ce n'était pas près de se reproduire.

Maintenant, elle allait sûrement partir en courant, le gifler, crier, ou pire se mettre à pleurer, l'insulter ou lui lancer un mauvais sort. tant pis, là, il avait juste le sentiment d'avoir bien agi.

En général, quand on est un homme et qu'on se retrouve dans ce genre de situation, on ne comprend pas pourquoi on vient de s'excuser? En l'occurrence, c'était le cas. Même s'il sentait qu'il devait le faire, il ne comprenait pas pourquoi. Pas par trollerie, mais parce que les hommes et les femmes vivent sur des planètes différents.

"Euh... merci"

Voilà, il était tout content de lui.
Pas peu fier, il commença à retrouver un peu de fierté et s'imagina à nouveau seul avec elle sur la plage de Sydney. Eau, soleil et crème solaire ! Ah, c'était bien clair que cette fois, il ne se retiendrait plus de rien! Il se rappela non sans coquinerie lorsqu'ils avaient joué au rugby sur la plage, lorsqu'il l'avait soulevée dans ses bras comme une plume... Et toute cette retenue ? Disparue, évaporée avec la mauvaise humeur de la jeune fille. Il s'imagina croquer ses lèvres pour savoir leur goût...

"On est pas censé dire: Excusez-moi quand on est poli...?"

C'était vraiment la reine pour lui couper tous les effets! "Elle se moque de toi. Elle te fait marcher comme un pantin de septième année, et toi tu fonces. Fini." N'ayant pas saisi la nuance, James se renfrogna et retourna s'asseoir tout en disant dos tourné:

- Non, quand on est poli on demande le pardon à quelqu'un. Parce que l'impératif sonne comme un ordre. Je n'ai pas d'ordre à vous donner. Donc je vous ai demandé votre pardon.

Quelle susceptibilité! D'habitude il était impulsif, teigneux, bagarreur, moqueur, mais jamais susceptible. Il s'assit, mais ne pouvait tenir en place. Il ressemblait plus à un animal blessé qu'à un professeur rempli d'autorité. Il se releva et se dirigea vers la porte du Grand-Hall en commençant à penser à ce qu'il ferait ce soir. Le pire, c'était que depuis qu'il l'avait en tête, il ne s'adonnait plus à ses plaisirs habituels à Londres, au Velvet ou ailleurs.

Il mit la main sur la porte du Grand Hall et tourna la poignée de l'autre.

Un partout balle au centre comme disent les moldus.

Elle venait de s'excuser. Surpris de ce comportement si inhabituel de sa part, il se retourna et la scruta un long moment. Ils avaient eu pas mal de mots tous les deux, des mots aux maux il n'y avait pas long. Il l'avait blessée, elle l'avait blessé, ils s'étaient blessés.

Et comme aux grands maux on applique les grands remèdes, il fallait bien qu'ils trouvent une solution. Les mots ne seraient peut-être pas suffisant pour ça.

James rebroussa chemin et se retrouva nez à nez avec Melusine.

- Melusine consentiriez-vous à faire quelques pas avec moi dans le parc?

Pour ajouter du geste à la parole, il tendit son bras en bon gentleman.

James considérait que s'ils arrivaient à mettre à plat quelques uns de leurs différends, à coeur ouvert, ils arriveraient sans doute à établir une sorte de trève qui serait certainement salutaire pour leur amitié. Maintenant, à quoi allait mener cette remise à plat? Nul ne le savait.

Hors de question pour lui de repartir dans son trip. Il s'agissait simplement d'une demande polie. Bon, il y avait bel et bien un but derrière, évidemment. Et comme des deux, c'était lui le plus adulte, il se sentait responsable de ce qui arrivait et voulait absolument avoir une discussion franche et salutaire.

Il l'emmena dans le parc, en prenant soin de bien regarder et de choisir un endroit dans lequel ils seraient tranquilles. Pas besoin qu'une horde gnomique de premières année les encerclent ou les épient, ils avaient besoin d'un moment de tranquillité.

Les grosses pierres sembllaient être bien isolées de toute activité sorcière. Aucune gerbe d'étincelles, aucune lumière colorées témoins d'un lancer de sort mal ajusté. Pas de bruits, pas de mouvements, là-bas, ce serait lidéal. Ils marchèrent silencieusement jusqu'à leur destination. Bienq u'ils ne croisèrent personne en chemin, James eût la désagréable impression d'être épié. Il aurait mis sa main à couper que Weltz était derrière tout ça...

Arrivés à destination, Poudlard et ses recoins, James sépara son bras de celui de Melusine et lui fit signe de s'asseoir. Presque paralysé par son angoisse, James resta debout et se gratta la barbe, comme à son habitude. Elle devait savoir maintenant qu'il était anxieux. Ils commençaient à se connaître, eux et leur gestuelle.

- Melusine, j'ai préféré venir ici, à l'écart de toute oreille mal intentionnée, pour que nous puissions parler en totue tranquilité.

Gratte la barbe, gratte la barbe.

- J'aimerais que nous discutions paisiblement tous les deux pour arriver enfin à dissiper tout malentendu. La seule fois que nous avons pu le faire, c'était à Sydney, dans le noir. Je sais que nous sommes à Poudlard, en plein jour, et à deux pas de nos amis, mais j'en éprouve le besoin. J'en ai assez d'avoir peur de vous dire quelque chose qui va vous mettre en colère, assez de voir votre doux visage s'assombrir de mes remarques de troll, même quandje n'ai pas l'impression d'en dire. Bref, s'il vous plaît... Dites-moi ce qui cloche chez moi.

Passe la main dans tes cheveux, une fois ... deux fois... Détourne ton regard, trouve un menhir subitement plus intéressant qu'elle. Devient plus rouge que le rouge de Godric.

James décocha un regard interrogateur. Sa virilité mêlée à sa stupidité masculine avait beaucoup de mal à comprendre ce malaise. Il finit par s'approcher et s'assit à ses côtés en soupirant.

- Vous savez, les points en moins et la retenue, c'était pour garder mon image de vieux briscard des stades, nouveau professeur ringard, sévère et indifférent à tout sauf à son bonheur, imbu de lui-même et de son pouvoir sexuel.

" Je lui ai déjà dit que je l'aime bien quand elle devient toute rouge? Oui, je m'en souviens, c'était dans la forêt." Curieusement, tout embarras s'était dissipé à partir du moment où il avait commencé à lui parler sérieusement.

- J'ai été égoïste et méchant parce que vous m'avez démasqué, en jouant cette scène, en faisant ce stupide test... Je savais que ce que je faisais était mal et pourtant, je ne me suis pas arrêté, j'ai préféré garder la face. Je suis certainement responsable d'une part de ce malaise.

Il s'assura que personne ne venait vers eux en se penchant légèrement en avant. Ils étaient toujours seuls, tant mieux. Avant de reprendre la parole, il essaya de capter son regard pour la persuader de sa sincérité dans ce qui allait venir.

- Je ne sais pas pourquoi vous seriez mal à l'aise avec les hommes. Vous disposez de tous les atouts nécessaires pour être sûre de vous. Vous êtes jolie, jeune, bon, vous avez un sacré caractère... c'est vrai.

Il mit tout de suite son index sur la bouche de la jeune fille pour l'empêcher de réagir.

- C'était de l'humour... Mais regardez, redit-il sérieux, un garçon comme Morris est venu vous voir... la moitié de l'équipe d'Angleterre se serait mise à vos pieds. A vous de vous en convaincre mantenant et n'ayez plus peur des hommes. Honnêtement, nous n'en valons pas la peine, je me mets dans le lot.

il retira son index et la laissa dgérer tout ce qu'elle venait d'entendre.