Miss McEwan et la clairière scintillante [PV McEwan retenue]

C'était l'ehure du moment le plus redouté de la journée. La veille au soir, James avait passé un triste moment en compagnie de Miss McEwan la dragonne. Si l'on devait résumer le cours de la soirée, ce serait:

- Honte incommensurable en jouant une tragédie sur scène
- Ridicule devant un test révélant sa vraie personnalité à la jeune fille
- Mise à l'épreuve forcée par une scène terrible devant la serre tournée vers eux.

Résultat, il s'était vu obligé de retirer dix points à son ancienne maison, et infliger une retenue à la jeune fille avec laquelle il s'était conduit comme un troll.

James passa une nuit affreuse. Comme débuts en tant que professeur, il avait rêvé mieux. En pls il commençait à redouter ce que la jeune furie lui réservait comme réactions durant la retenue. Il tourna, retourna dans son lit sans trouver le sommeil. Ce n'est qu'à l'aube qu'il commença à s'endormir, jusqu'à ce que Piccolo ne vienne réclamer qu'il ouvre la fenêtre.

Le temps du petit-déjeuner, le professeur le passa à réfléchir à la fameuse retenue, et à ce qu'il allait bien pouvoir lui faire faire. Normalement, Rusard s'occupait de la majorité de retenues. Mais là, il ne pouvait pas faire autrement. Impossible de se défiler. " Une retenue en balai, ce n'est pas très punitif. Remarque, si ce n'était pour son tempéremment colérique, elle ne devrait pas être en retenue." La matinée, il passa la matinée à réfléchir lorsqu'il reçut un hibou de la part de Madame Rosmerta. La joie illumina son sourire: elle lui avait donné l'idée lumineuse s'il pouvait dire.

18 heures. James était prêt. Il attendait patiemment la jeune fille dans le parc, son Halley à la main, et Piccolo sur l'épaule.

Enfin elle était là. A supposer qu'elle soit arrivée en retard, le Professeur ne lui aurait certainement pas enlevé de points. A voir sa figure renfrognée, il comprenait qu'elle n'avait toujours pas digéré ce retrait de points. " Quelle joie, je vais devoir me la coltiner pendant un moment maintenant. Même pas un mot. J'espère qu'elle ouvrira le bec quand même."

- Bonsoir Miss McEwan. Vous n'avez d'aucune évience envie d'être ici et je vous comprends. Maintenant, venons-en aux faits. En fait de "retenue" vous allez juste devoir voler sur un balai pour m'aider dans une mission assez spéciale, rien de dangereux pour vous. Je suis désolé de vous prendre de votre temps mais j'y suis obligé.

Pour l'instant, il n'essaya pas de s'expliquer davantage au sujet de cette malheureuse retenue. D'ailleurs, il était pratiquement sûr qu'elle ruminait tellement qu'elle ne voudrait pas l'écouter. Il se résigna donc à lui indiquer la nature de cette mission.

- Nous allons dans la forêt interdite pour chercher des plants de jeune asphodèle et des feuilles de Cynopium gras. Ensuite, et bien vous verrez, nous rendrons service à Madame Rosmerta. En principe, nous serons rentrés pour le dîner.

James enfourcha son balai et décolla. Il se stabilisa à cinq mètres de hauteur et attendit Miss Tête de mule. D'après Weltz, les plants d'asphodèle se trouvaient à un kilomètre et demi du parc vers le nord. Cette zone de la forêt était relativement calme, aucune créature dangereuse ne s'était établie dans les environs depuis quelques mois apparemment. pour ce qui était de la clairière, c'était le jour à ne pas manquer.

Il faillit lever les oreilles à la manière d'un chat lorsqu'elle se décida à rompre son silence, mais il se contenta intérieurement. Le ton était courtois certes, et surtout ironique quant au tittre qu'elle lui avait envoyé à la face. " C'est déjà mieux que rien".

Maintenant, il ne lui restait plusqu'à espérer avoir suffisamment chatouillé sa curiosité pour tenir jusqu'à ce qu'ils aient tout récolté et qu'elle continue. La question qu'elle venait de poser n'était pas dénuée de bon sens...

- Deux points pour Gryffondor, Miss. Bonne question. L'asphodèle se situe à un kilomètre et demi d'ici et la nuit ne va pas tarder à tomber. En volant à une vitesse constante et soutenue, nous atteindrons notre destination dans environ trois minutes, ce qui nous laissera un bon quart d'heure de lumière naturelle pour ramasser ce dont nous avons besoin. Nous éviterons ainsi un périple dangereux et inutile à travers la forêt en pleine nuit ey une recherche au lumos. Pour la suite, nous aurons besoin de la nuit de toute façon.

Inutile de lui dire qu'un chêne fouttard se trouvait aussi sur le chemin et qu'il serait beaucoup plus sage de le survoler que de passer à côté ou dessous ce qui leur aurait fait perdre une bonne dizaine de minutes, et leur aurait coûté quelques plaies inutiles. Il s'abstint également de lui répondre sèchement en bon Alhambra qu'elle était en retenue avec un Professeur de vol et que dans un sens, sa question était stupide.

Sans faire plus de cérémonie, James laissa démarrer son fidèle Halley. Piccolo resta juché sur son épaule. Sa course de l'après-midi l'avait épuisé et il s'était mis en grève des ailes en prenant ses airs supérieurs. James sourit en le regardant et fit signe de la main à McEwan de le suivre. La vitesse fit voltiger ses cheveux et son petit oiseau en avait tellement plein le bec qu'il préféra s'envoler pour aller se poser sur le manche de la jeune fille.

Dans un match de Quidditch, de niveau international s'entend, lors d'une période de domination de l'adversaire, il faut savoir laisser passer l'orage pour mieux contrer après. Apparemment, avec miss Tête de Mule, c'était pareil. Il serrait les dents depuis un bon moment à chaque mot qu'elle prononçait. Mais lorsque son oiseau s'envola auprès d'elle, là, il fallut qu'il se maîtrise encore plus. " Un de ces jours, tu finiras grillé par un incendio petit piaf! Elle me cherche et toi tu t'amuses?" Décidément, il fallait toujours qu'il s'évertue à lui rendre la vie dure.

Il ouvrait toujours le chemin filant vers le nord en se fiant aux indications de Weltz. Et voilà qu'à présent... "Elle chante?! " Oui. Une chanson qui lui était inconnue. "... Tiens, ça parle de balai..." se dit-il laissant glisser sur lui les ondes négatives envoyées par la mauvaise humeur de McEwan. Fort de cette constatation, il la laissa faire et ne dit mot jusqu'à ce qu'ils arrivent à proximité de leur destination. Il lui fallait repérer un endroit où ils pourraient atterrir en toute tranquilité. Il réduisit donc progressivement sa vitesse et chercha du regard. Tout en faisant cela: "C'est plutôt pas mal comme chanson. Elle chante pas mal non plus d'ailleurs. Non mais ça va pas de penser ça? Au boulot jamie."

A environ 200 mètres de leur position, les arbres étaient assez clairsemés. Il fit un signe de la main à la jeune fille pour lui dire d'entamer la descente. c'était parti. 60° d'inclinaison du manche, il allait se poser en douceur. une fois au sol, il regarda Melusine. S'était-elle un peu calmée? Il l'espérait.

- Nous sommes dans la zone de pousse fraîche. En principe, nous devrions trouver de quoi remplir ces musettes, dit-il en sortant de sous sa poche deux minuscules objets.

Il leur jeta un engorgio, puis il tendit une des deux besaces à la jeune fille.

- L'important est de repérer les plantes d'environ 50 cm de diamète maximum. Sinon, elles ne seront pas assez grasses pour leur utilisation. Je vous fais confiance. Il ne nous reste pas trop de temps avant la tombée de la nuit, un quart d'heure environ. Soyez sur vos gardes. Nous sommes en principe dan une partie calme de la forêt, mais... on ne sait jamais.

Sur ce, il commença à se pencher et regarda les plantes et herbes sur le sol humide de la forêt. Par chance, il repéra du cynopium et alla en cueillir quelques feuilles bien dodues.

Il était déjà sur la terre ferme lorsque Melusine finit sa chanson. " Une pause? Une trève serait encore mieux j'imagine."

Pour avoir assisté caché de sa cape noire au premier match de Quidditch de l'année, James savait que cette jeune fille savait se servir d'un balai. Donc, les efforts démultipliés de la Gryffondor ne furent même pas remarqués par le Professeur. Ce dernier se contentait de chercher les fameux plants d'asphodèle.

James finit par lever le nez et constata que Piccolo jouait encore les joli-coeurs auprès de Melusine. Apparemment, elle s'inquiétait à propos de leur sécurité, ce qu'il pouvait aisément comprendre. La forêt interdite n'était pas réputée pour la douceur de son climat et sa paisibilité légendaire.

- Weltz n'a pas repéré de traces d'animaux magique ayant foulé ce sol depuis trois jours. Les dernièrs passés sont des Scroutts à pétard et des botrucs. Les centaures et autres créatures plus violentes sont déjà passées la semaine dernière.
Mais j'imagine que vous savez quoi faire si jamais vous tombez nez à nez avec l'un ou l'autre de ces animaux. Je me trompe? demanda-t-il gentiment. " De toute façon, je ne serai pas bien loin de vous." pensa-t-il.

Plusieurs paroles plus rassurantes lui passaient par la tête, mais étrangement, aucune d'elles ne voulait sortir. " Je vous aiderai, ne vous inquiétez pas... Ne pensez pas que je vous aurais emmené dans la forêt si j'avais imaginé une minute mettre votre vie en danger." Il pensait que ces quelques mots auraient été mal interprétés et il ne voulait pas la mettre davantage en colère que ce qu'elle ne l'était déjà. De la même manière, il garda pour lui les railleries qu'il aurait pu lui cracher à la face comme du venin. " Au moins si l'une ou l'autre vous embarquait, je serai bien débarrassé!... Ce serait bien fait pour votre chaudron...."

Les sentiments des deux James Alhambra étaient exacerbés. Au final, James le juste n'arrivait pas à surmonter et percer à jour de peur de la froisser. Jales le bavard et fier se contenait du mieux qu'il pouvait afin de déclencher de nouvelles hostilités. Les deux forces et facettes de ce personnage s'annulaient. Lui même avait conscience de ce qui se passait en lui, mais il ne pouvait pas donner de nom à ce phénomène.

Il naviguait à vue dans ses sentiments et fut heureux de se changer les idées en trouvant un petit plant bien gras d'asphodèle qu'il coupa délicatement et enfourra dans son sac. Il se releva et se tourna vers elle.

- Vous voyez, les toutes petites comme celle-ci sont parfaites.

"Tant mieux, je n'aurais pas à jouer les nurses empressées! Cette fille est plus têtue qu'un sombral enragé" pensa-t-il en cueillant une autre plante.

La nuit tombait progressivement dans le sous-bois de la forêt qui était déjà très sombre. L'obscurité gagnait du terrain si bien que James ne voyait plus très bien Melusine. Pendant tout le temps qu'elle avait passé à cueillir l'asphodèle, il jeta quelques regards en coin " histoire de voir si elle n'était pas en difficulté" se disait-il pour se justifier.

Il ne distinguait plus qu'une vague forme en guise de Melusine. Il lança un lumos et se rapprocha d'elle.

- J'ai une quinzaine de plants. déclara-t-il. Et vous?

Les plants d'asphodèle serviraient à James pour fabriquer un cirage spécial qu'Augustin lui avait appris à élaborer. Mêlé à de la graisse de dragon et un peu de branchiflore, on obtenait une pâte appelée " la bile du diable". Les joueurs professionnels le passaient sur le manche de leur balai afin de les protéger d'une malédiction lancée sur eux.

Si jamais Miss Tête de Mule se déridait un peu, il lui expliquerait cela. " Il y a peu de chance pour que cela arrive." Ils ne s'étaient pratiquement pas adressé la parole durant ce long quart d'heure. " Quand elle se tait, elle est presque agréable à regarder. Finalement, ça ne m'aurait pas déplu de jouer aux gentils sauveurs."

Oui, calmante... Elle n'avait irne d'autre à faire qu'à se concentrer sur ce qu'elle faisait, et laisser ses pensées vagabonder au fil de son esprit, et de préférence le plus loin possible de tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin à James Alhambra... C'était d'ailleurs bien la première fois de ces dix-sept années d'existence que la seule pensée du Quidditch ne la ravavissait pas... Sans doute le monde de l'enfance et de l'innocence qui touchait à sa fin, songeait-elle avec une vague amertume.

Au bout d'un petit quart d'heure mi-assise mi-penchée sur la végétation, McEwan la rouge en avait quand même un peu marre. Pas de doute, elle préférait l'action... C'est ce moment-là que choisit le prof de vol pour rompre le silence.

'Quand on oublie sa présence, il est presque supportable' se surprit-elle à penser.

"J'en ai une dizaine.... On est sensé en ramasser combien... Pas que j'en ai marre...notez bien... Mais... quand même un peu... Ca manque d'action... J'avais pensé à une retenue un peu plus...sportive..." conclu-elle d'un ton un peu boudeur...

Après tout, la nécessité d'un balai présageait de moments plus agréables... Mais bon... Il était bien capable de se vexer encore une fois si elle lui sortait qu'il manquait un peu d'imagination dans le cadre des punitions... En même temps, se reprit-elle, elle avait suffisament goûté à son don d'improvisation la veille au soir...

McEwan la rouge s'aventura donc sur des terrains moins glissants... Cédant par là-même à sa sempiternelle curiosité...:

"Hmmmm...Professeur...?"

Une fois de plus, elle n'avait pas pu s'empêcher d'appuyer le 'professeur'...Et puis, quoi...? Tant pis, elle avait mauvais caractère et c'était comme ça... Même si elle se considérait habituellement comme quelqu'un de plutôt souriant...Il avait le don de la mettre en rogne, point barre...

"Euh... Pourquoi on ramasse ces plants..Enfin, si je peux me permettre la questioN.. J'ai toujours trouvé un peu stupide de faire des choses sans en connaître le but exact..."

La manière dont elle avait parlé, c'est à dire beaucoup de phrases en peu de temps commença à faire penser à James qu'elle prenait confiance. Rien n'était gagné cependant, il le savait. " Quand je pense que la seule chose que je veux c'est lui faire oublier la piteuse image que je lui ai donné de moi hier soir... Si j'avais voulu autre chose, j'aurais du ramer comme un malade. Quoi que non, vu sa personnalité, je n'aurais même pas eu envie d'essayer. Mais qu'est-ce qu'il ma pris de simuler ce baiser?"

- C'est parfait alors, nous pouvons passer à la suite. En balai voyageuse, je vais vous expliquer à quoi servent ces plantes quand nous aurons repris notre vol. Quant au sport, vous allez être servie avec ce qui suivra...

James remit la main sur son balai et décolla. Une fois bien au-dessus des arbres, il commença à tout expliquer à la demoiselle concernant la "Bile du Diable". Innocemment, il lui proposa même de lui en montrer la fabrication un de ces jours.

- ... Je suis persuadé que ce qui nous attend plus loin va vous ravir.

La clairière scintillante comme il l'appelait voilà ce qui l'attendait, et l'exercice auquel elle devrait s'adonner satisferait certainement son envie de bouger. En même temps, c'était un vrai cadeau qu'il allait lui faire. La rencontre d'un lieu et d'un esprit, d'un phénomène et de la sérénité.

- Voyez-vous la tâche lumineuse là-bas? demanda-t-il en pointant un endroit au loin. C'est notre prochaine destination. Nous allons nous arrêter cent mètres avant car il faut y aller avec précaution.

Entouré de tout le mystère des paroles qu'il avait prononcées, James avança à une allure raisonnable vers l'endroit en question.

Malgré son 'porfessseur' appuyé, Mélusine avait de plus en plus de mal à retenir sa mauvaise humeur qui s'échappait d'elle comme les volutes des chaudrons de Rogue -plaisante comparaison-. Elle n'y pouvait rien si elle était lunatique... impossible de se concentrer longtemps sur un même sentiment... Et puis, être en rogne était relativement épuisant... Se forcer à ne pas sourire, à tirer une tête à faire peur à un scroutt.... La bouche était faite pour sourire, non? Et puis, niveau communication, les cris n'étaient pas en tête de ses préférénces...

Bon, elle n'allait pas non plus sombrer dans la guimauve... Mais un peu de meilleure humeur...? Qui cela pourrait-il bien gêner...? Au pire, Alhambra penserait qu'il avait réussi à la dérider... Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire à elle...? Qu'il pense ce qu'il veux... Ca ne l'empêcherait pas de vivre...

Et c'est le moment qu'Alhambra choisit pour lui annoncer la suite du programme... Et son moral grimpa un échelon sur l'échelle vers la bonne humeur... Non, ils allaient vraiment bouger?

D'enthousiasme, Zyn attrapa son balai après un petit 'Accio' et décolla presque parallèlement au prof de vol. L'air lui soufflant dans les oreilles l'empêcha presque d'entendre ce que lui disait Alhambra... Il avait bien dit que quelque chose allait lui plaire. Qu'il l'ait fait pour essayer de se racheter ou juste par intérêt personnel, McEwan la rouge décida d'être touchée par ce geste. Elle esquissa donc un petit sourire et suivit du regard la direction que lui indiquait son prof:

"Qu'est-ce que....?" demanda-t'elle alors qu'ils s'approchaient de plus en plus de leur destination...

Ca avait l'air... magique.... Tel un papillon attiré par la flamme, Zyn augmenta encore un peu sa vitesse de vol.

James ne laissa rien transparaître de ce qu'il pensait à ce moment là. La miss semblait intéressée à présent, tant mieux pour elle, enfin pour lui. Elle lui était presque passée devant, à tel point qu'il dut accélérer pour reprendre de le contrôle de leur marche en avant. L'air s'était considérablement refroidi depuis que la nuit était tombée. James reserra le col de sa cape autour de son cou. Piccolo jouait toujours aux crampons avec la jeune fille ce qui le rassurait maintenant. Malgré une très haute estime de lui, le minuscule oiseau avait toujours su faire preuve de discernement à propos des individus que côtoyait son maître. Apparemment, Miss McEwan était bien digne de confiance, ce qu'il subodorait déjà.

La descente était amorcée. Il fallait faire le moins de bruit possible.

- Essayez d'atterrir le plus doucement possible. Il nous faut respecter le silence des lieux si nous voulons pouvoireffectuer notre travail céans. lui dit-il tout bas.

Lorsque James posa le pied à terre, il observa faire la jeune fille avec une grande attention qui contrastait sans le moindre doute avec son atitude sur son précédent atterrissage.

- Venez!

Il s'enfonça dans la dense végétation en faisant signe à la jeune file de le suivre. Jamais le surnom de panthère ne sembla être autant fait pour lui tant on aurait dit un véritable félin se mouvant entre les arbres et branchages. Et puis tout à coup...



La clairière scintillante se tenait sous leurs yeux ébahis. James avait déjà assisté au spectacle trois fois dans sa vie et il ressentait toujours la même vive émotion. Des miliers de lucioles magiques voletaient dans un petit périmètre, surtout, dans le chêne à lucioles.

La nuée se déplaçait telle un nuage lumineux produisant de magnifiques effets de contrastes et d'ondes colorées. Le jeune professeur s'en voulut d'interrompre la magie de ce moment qui se produisait égaleent dans les yeux de son accompagnatrice, mais il le fallait.

- Désolé de vous interrompre, mais je dois vous dire plusieurs choses. Tout d'abord, je dois vous demander de ne pas révéler l'existence de ce lieu dans lequel l'équilibre biomagique est très fragile. Ce sanctuaire sert aux lucioles magiques à se reproduire. La période de reproduction s'étale sur une semaine à compter d'aujourd'hui. Nous sommes venus à pied car une arrivée dans les airs aurait perturbé leyr cycle et les aurait faites partir.

Maintenant, nous allons avancer au milieu de la clairière et attendre que ces petits animaux s'habituent à notre présence. Une fois qu'elle l'auront fait, si elles ne partent pas, vous aurez un travail à effectuer pour Rosmerta.

De sa poche intérieure, il sortit quatre minuscules bocaux auxquels il redonna une taille normale.

- Vous allez vous envoler au milieux d'elle, sélectionner cinq grosses lucioles et les enfermer. Cinq par bocaux, rappelez-vous.



- Rosmerta les utilisera pour la prochaine fête de Poudlard qui se déroulera à Pré-Au-Lard. Dès le lendemain, nous irons les relâcher, évidemment. Allez, venez à présent. Allons nous présenter à elles.

Il mit une main dans le dos de la jeune fille et la fit avancer avec lui, en se promettant de l'enlever dès lorsqu'elle aurait fait son premier pas.

Lorsqu'elle s'avança et se décida, James alla s'allonger au pied d'un arbre sans la quitter des yeux. Tout comme la veille, il ressentit à nouveau cette drôle de chose dans son estomac, celle qui l'avait conduite à devenir désagréable avec elle. " Ce n'est pas la faim pourtant. J'ai trop mangé à midi, deux poulets c'était peut-être même trop." Quand il ne voulait pas comprendre, il y mettait du coeur.

Heureusement pour ses faibles convictions qu'il ne savait pas ce qui passait par la tête de Melusine sinon il aurait bien pu partir prenant son balai à son cou. Rendez-vous, allonger dans l'herbe, ajoutons à cela les 99% de ce test stupide sur la compatibilité des prénoms et c'en était fini de lui. Non, ce n'était pas un rendez-vous, non il ne se coucherait pas dans l'herbe (avec elle) et non ils ne seraient jamais ensemble.

La vérité c'est qu'il avait peur de lui-même. Il savait qu'il s'était toujours conduit comme le dernier des idiots avec les femmes, en homme diraient certains. Jamais il n'avait voulu s'attacher, jamais une femme n'était restée trop longtemps dans son ombre. Il était en contradiction avec lui-même. Comment pouvait-il reprocher à son père d'avoir fait ce qu'il avait fait à sa mère et se conduire de la sorte? Sa seule justification était "au moins je n'ai abandonné personne"

Son raisonnement était faux du début à la fin. Il avait peur de lui, peur d'abandonner en s'attachant alors qu'il faisait exactement l'inverse. Et la jeune demoiselle qui s'élevait dans les airs était dangereuse pour lui. Elle, elle lui donnait des envies. Il se souciait de ce qu'elle pensait car elle connaissait le fond de son âme. Il se souciait et aurait bien volontier voulu savoir ce qui s'était passé en salle commune et dont il avait eu vent rien que pour la venger, il aurait voulu qu'elle lui dise ce qu'elle pensait de l'endroit, il aurait voulu... il aurait voulu tout court.

La silouhette longiligne de la jeune fille dansait au milieu du nuage lumineux et se dessinait en ombre chinoise. Mille et une pensées accompagnaient son regard langoureux, ce qui le mit mal à l'aise. Aussi préféra-t-il fermer les yeux et attendre sagement.

Oui c'était comme un rendez-vous, oui il aurait bien aimé qu'elle soit juste à côté de lui, et non ils ne seraient jamais ensembles pour toute une foule de bonnes raisons: elle le détestait, il la trouvait butée, elle était lunatique, il détestait ça, elle ne pouvait pas le voir, il aimait bien être admiré, elle était élève, il était professeur... Il venait d'arriver et ne voulait pas être viré, elle était pureté et il ne voulait pas la salir.

Mai lorsqu'on a les yeux fermées, rien n'empêche de trouver une autre foule de raisons permmettant tout ou presque.

Naïve... Une petite fille naïve. Voilà ce qu'elle était vraiment. Il suffisait d'un coup de baguette magique -en l'occurence, un vol en balai et quelques lucioles- pour que le monde retrouve toute sa beauté et sa pureté. Et le monde, vu avec les yeux d'un enfant était tellement différent.

Sans plus se préoccuper d'Alhamabra et le laissant aux pensées qui devaient être les siennes -sans doute les plus grands exploits de James Alhambra lui-même, star de Quidditch ou quelque chose du genre-, Zyn volait lentement au milieu des lucioles, plongée dans un rêve plus beau que jamais. Fallait-il vraiment qu'il prenne fin? Plus elle mettrait de temps à capturer ses... vingt lucioles... plus elle resterait longtemps dans cet endroit enchanteur... Peut-être pourrait-elle revenir un autre jour, mais elle avait l'étrange sentiment que ce ne serait pas pareil alors... D'où lui venait ce sentiment de sérénité et de sécurité?

L'esprit ouvert, la jeune fille volait donc au rythme des insectes, consciente de vivre un expérience unique, chantonnant doucement, sa baguette envoyant de vagues lueurs sans qu'elle l'eut vraiment voulu...

...

Enfin, après un long moment passé à... vivre, aurait-elle dit, elle prit enfin la résolution d'accomplir sa 'mission'. Pendant un moment, un moment merveilleux, elle avait tout oublié: la pression qui reposait sur ses épaules, la tension qu'elle ressentait depuis la veille au soir. Elle avait même oublié la présence d'Alhambra. Le sentir -re-sentir- près d'elle tout un coup, la troubla. C'était une chose de partir dans un voyage intérieur, c'était autre chose d'avoir un spectateur.

Avec une volonté de fer, McEwan la rouge repoussa la rougeur qui lui montait aux jouesn et reporta son regard sur les lucioles.

'Repérer les plus grosses...' Telles étaient les instructions.

Avec un pincement au coeur à l'idée de capturer de si belles créatures -même si c'était pour les relâcher après-, la batteuse des Gryffondor scruta le terrain, imaginant un instant être Harry, le célèbre Potter, à la recherche du vif d'or. Ca ne devait pas être plus difficile... Plus facile même, sans doute. Ses yeux bleus en repérèrent une, plus grosse que les autres, un peu plus lente aussi. Elle s'amusa un instant à voler de paire avec elle, avant de l'attraper d'un geste lent dans son approche et vif dans son achèvement.

Mélusine frissona vaguement à la sensation de la créature tremblotante au creux de sa paume. Repoussant ses états d'âme, elle la déposa délicatement dans l'un des quatre bocaux...

'Plus que dix-neuf...'

L'ambivalence de ses sensations le chagrinait. Il se sentait bien. C'était rare. Il n'aurait pas voulu bouger de la soirée. " Mais il va falloir sinon, les gens vont tiquer." lui disait sa petite conscience. C'était agréable d'être là, de ne rien faire, ne rien avoir à faire, et se sentir bien, protégé, enveloppé, drappé comme un petit bébé. James poussa un soupir, gardant les yeux fermés plus que jamais. D'un autre côté, l'image du grand sportif imbus de lui-même et prétentieux le poussait nerveusement pour qu'il parte et demande à la jeune fille de se presser. C'était une lutte de tous les instants contre celui qu'il avait pris l'habitude de laisser parler et diriger au gré de sa folie. " Ouvre les yeux Jamie" lui ordonna sa conscience.

Il le fit. Elle volait toujours. Il ne la quitta plus des yeux. Elle en saisit une, enfin. Il sourit. Elle voulait prendre tout son temps, il le lui accordait. Tant pis pour les autres. Il était déjà 19 heures, au diable la Grande Salle surchauffée d'hormones adolescentes. Elle prenait du plaisir à être là, il ne voulait pas la déranger, juste l'accompagner.

Il referma ses yeux et se mit à chantonner tout bas la chanson de son enfance. Ce vieux standart américain que lui chantait sa mère. Lentement, il appuya sa tête sur la racine d'un arbre et serra bien sa cape autour de lui.

- There was a boy, a very strange, enchanted boy. They said he wandered very far, very far, over lands and seas...

Il finit par se taire. S'était-il endormi? Non, il écoutait la jeune fille voler et s'affairer à son travail, car oui, on pouvait écouter les gens voler.