Entrée en résistance.

Huit heures du matin, Grande Salle de poudlard.

Le vent soufflait par de fortes raffales à l'extérieur, ce qui avait perturbé le sommeil de la préfète des Gryffondor. Enervée et fatiguée à force de tourner dans son lit, la jeune fille se leva très tôt, vers six heures, et se dirigea dans la Salle de Bain des préfets, un endroit qui commençait à lui être familier. Elle y venait souvant depuis quelques temps, l'endroit était toujours vide, et propice à la réflexion.

Après avoir passé un petit moment à lire, elle descendit dans la Grande Salle pour prendre son petit déjeûner. Elle ne savait pas trop comment l'expliquer, mais elle avait l'impression que quelque chose ne tournait pas rond dans l'école, et ce sentiment fut renforcé par un exemplaire du Prophet qui traînait sur la table.

Assise devant ses tartines et son bol de lait, elle saisit la feuille de chou et commença à parcourir les titres principaux, à la recherche des horreurs pondues par cette teigne de Rita Skeeter.

L'évidence lui sautait à présent aux yeux: depuis quelques temps certains professeurs n'étaient plus là. La rumeur collective prétendait que certains avaient de bonnes raisons, d'autres, non. Mais le fait est que ces personnes n'avaient plus donné signe de vie depuis des lustres, spécialement le Professeur Dumbledore. Hermione avait entendu dire qu'il était parti pour affaires à Londres, mais rien n'avait été annoncé publiquement. Le doute s'insinuait à présent dans la tête de la jeune fille qui se posait beaucoup de questions.

Hors, la première, et non des moindres, était la plus évidente:

" Pourquoi avoir nommé le Juge Lara à la place de Dumbledore si celui-ci devait revenir? Normalement, c'est le Professeur McGonagall qui doit assurer cette charge. Je ne comprends pas. De plus, les débuts de cette femme à la tête de l'Ecole ont été calamiteux, mais en même temps, pourquoi accepter la tenue de ce simulacre de procès?"

Elle mordit dans une tartine lorsque quelqu'un vint s'asseoir auprès d'elle.

Harry venait de passer une de ses pires nuits à Poudlard, en excluant celles où il rêvait de Voldy -qui d’ailleurs avait disparu de la circulation- tuant des innocents.
Il avait à peine eut le loisir de se laissé tomber sur son lit et de fermer les yeux, emporté par la fatigue qu’il avait accumulée depuis des semaines, que ce chère et adoré Dobby surgit dans la pièce sombre, accompagné d’un « Plop » assourdissant qui réveilla Harry pour de bon. L’elfe de maison était venu lui annoncer une nouvelle plutôt dramatique à son goût : l’absence de Dumbledor, que le gryffondor avait soupçonnée, et le prise de la direction de Poudlard par la Juge Lara qui était en plein jugement.
Après avoir su cela, il n’avait pu se rendormir et s’était rendu à la volière d’où il avait envoyé Hedwige porter une lettre à leur Directeur absent, puis, il s’était rendu dans une des salles vides du château et avait réalisé quelques sorts et enchantements, histoire de ne pas perdre la main, et enfin, il avait fini par se rendre dans la Grande Salle où peu de personnes étaient présentes. Il repéra rapidement Hermione, assise, seule, à la table des Gryffondor. Il se dirigea vers elle et s’assit silencieusement à ses côtés, tandis qu’elle lisait le journal -et c’était l’un des moments où elle aimait le moins être dérangée-. Il attendit donc qu’elle lâche sa lecture pour lui adresser la parole :

-Salut…T’es au courant pour Lara ?

Il tendit la main vers l’assiette de son amie et prit une tartine à la confiture de citrouille qu’il enfourna entièrement dans sa bouche grande ouverte.

Hermione sursauté lorsqu'Harry lui parla et redescendit immédiatement sur terre. Apparemment, lui aussi avait eu vent de ce changement de direction et se faisait du souci. Elle n'eut pas le temps de lui répondre qu'il avait déjà enfourné une tartine. Décidément, elle ne comprendrait jamais il faisait pour avaler d'aussi grandes quantités de nourriture sans jamais être malade...

- Oui, je viens de lire cet exemplaire du Prophet. Tiens, lis ce qu'a écrit cette vache de Skeeter.

Elle lui tendit le journal ou vert à la bonne page pour qu'il puisse lire. En même temps, elle lui fit part des questions qui l'assaillaient.

- Normalement, en cas d'empêchement de la part du Directeur, c'est à la Directrice de prendre sa place. Or, ils ont directement nommé cette Juge Lara. On ne sait même pas d'où elle sort. Il est érit qu'elle fait partie du Jugenmagot... mais à son âge, la performance ne serait pas passée inaperçue. Apparemment, il y a très peu de personnes qui savent des choses sur son passé. Même cette fouine de Skeeter n'a rien trouvé d'autre.

Il but une gorgée de jus de citrouille et poursuivit.

- Je me fais du souci Harry... Souviens-toi ce qu'il s'est passé avec Ombrage, et cette fois, Dumbledore ne sera plus là pour nous défendre. Il faut qu'on le retrouve.

Harry continuait à engloutir son petit déjeûner, apparemment, il ne se faisait pas plus de souci que ça, ou alors, il le cachait bien.

"Toc toc toc"
Une chouette cognait au carreau du dortoir des septièmes années de poufsouffle. Jonathan, le sommeil sensible, s'était levé pour lui ouvrir le carreau, quand il reconnut Borée. Qu'est-ce que le harfang de sa mère faisait à Poudlard, lui qui n'avait jamais été un hibou postal...?
Jo lui prit le journal qu'il tenait entre ses serres, puis le laissa repartir. En sortant du dortoir, il entendit un habituel "Ah! Boum! Aye!" qui sigbifiait le réveil de Dimitri, préfet de sa maison. Jonathan s'installa dans la salle commune pour lire le journal. Dans l'index, un article avait été entouré et l'écriture d'Iris avait inscrit "ça devrait t'intéresser". Jonathan lu aussitôt l'article, se demandant ce qui s'était passé, puis il laissa le journal sur un vieu fauteuil duquel sortait parfois un peu de bourre lorsqu'on s'assisait dessus.

Il ne se dirigea ni vers la salle de bain, ni vers la grande salle, mais vers les serres, où il médita sur ce qu'il venait de lire, à l'abri des pouvoirs jugesques et des yeux indiscrets. Il monta ensuite à la volière, où il manquait une quantité phénoménale de hiboux. Probablement étaient-ils tous en correspondance entre les parents et les élèves... Mais pourquoi cette nouvelle faisait sensation à ce temps de l'année alors qu'il y a déjà plusieurs mois que les professeurs n'ont pas donné signe de vie (ou de mort)... Caressant une chouette ou un hibou de temps en temps, il décida d'aller déjeuner. Il était tôt, mais peut-être y aurait-il des gens pour en discuter...?

En effet, il y avait des gens. Jo courut vers Hermione et Dimitri, accompagnés du célèbre Harry Potter. Il les salua tous trois, à bout de souffle, puis s'installa à la table des gryffondors sans s'apercevoir qu'il ne s'agissait pas de la sienne. Il se servit une pomme en écoutant ce qui se disait : ils parlaient déjà de l'article du Daily Prophet...

Harry prit des mains le journal, ouvert à la page du fameux article, que son amie lui tendait. Il le parcourut rapidement, survolant les lignes, écoutant les remarques d’Hermione, qui, bien qu’elles fussent pertinentes, ne servaient à rien. Ils savaient tous les deux qu’ils devront affronter la Juge, et se doutaient dans le fond qu’elle était pour quelque chose dans toute cette histoire d’enlèvements.

-Oui je sais !… Dobby est venu me voir hier soir, il m’a dit qu’il avait ouïe dire que Lara n’était pas tout à fait innocente…si tu vois ce que je veux dire …

Il eut à peine le temps de répondre à Hermione en lui lançant un regard entendu, que Dimitri puis Jonathan arrivèrent et se joignirent à eux. Ils semblaient être au courant de ce qui se passait et avaient l’intention d’en discuter comme du temps qu’il faisait. Il les salua et se servit de la tarte à la citrouille, même si les circonstances n’étaient pas à la nourriture, il allait s’évanouir d’une minute à l’autre s’il n’engloutissait pas rapidement son petit déjeuner.

hj: avec ce qu'a écrit le Juge, tu devrais peut-être être moins cétégorique sur ce que tu sais ou non sinon on va charger...

DJ:
- Moi aussi Dim, c'est justement ce que j'étais entrain de me demander. Je pense que le Ministère veut profiter de ce fait pour mettre la main sur Poudlard. Dumbledore est trop autonome dans sa gestion par rapport à eux. Scrimgeour le sait. Mais je pense que tout cela n'est pas bon pour Dumbledore. Si mon intuition est juste, je me demande si le Ministère fera tout ce qui est en son pouvoir pour le libérer, et même, s'il n'a carrément pas de rapport avec son enlèvement.

Jonathan vint se joindre au petit groupe bien installé. Hermione savait parfaitement que Jo était digne de confiance et qu'ils pouvaient parler de cette affaire devant lui.

- Salut Jonathan.

Puis, elle se tourna vers les deux autres.

- Mais ça ne résout pas le mystère de l'enlèvement des autres disparus.

Hermione écouta attentivement son ami. Comment Dobby pouvait-il déjà être au courant de tout ça? Un hibou vola vers les élèves discutant. Il laissa tomber une lettre devant la préfète.

La lettre manqua de peu de tomber dans son bol de lait. C'était la journée des surprises. Ses parents ne lui écrivaient pas de lettre en semaine, c'était étrange. Elle prit l'enveloppe et constata avec surprise qu'un cachet de cire la scellait. Elle le regarda avec attention. C'était une lettre officielle de Poudlard, le blason était sur le cachet. Il était très rare que des lettres soient envoyées aux élèves de l'école. A l'aide d'un couteau, elle fit sauter le cachet et sortit une lettre lui apprenant...

- Par les chaussettes de Merlin ! J'ai été prise pour juger le procès du Juge Lara... Manquait plus que ça.

Dans sa tête, elle vit apparaître des images de cet étrange et inattendu personnage, dna son costume de corsaire, son monocle brillant à l'oeil, et son maillet à la main... Un adversaire?

" Comment va se dérouler le procès? Les règles d'équité seront-elles de mise? Je me demande comment tout cela va tourner."

Ce qui passait aux yeux des élèves comme une révolution démocratique dans l'histoire de Poudlard, en donnant la possibilité aux élèves de juger l'action d'un dirigeant de l'Ecole, devenait inquiétant à la lumière des faits énoncés par le Prophet.

- Les amis, j'ai l'impression que nous devrions nous organiser pour essayer d'en savoir un peu plus à la fois sur le Juge, et sur les disparitions. Mais nous devons faire ça dans la discrétion, et en petit comité pour l'instant. Qu'en pensez-vous?

La question de Jonathan méritait des explications. En effet, il n'vait pas fait partie de l'AD l'année précédente. Elle regarda autour d'eux pour voir si des oreilles mal intentionnées n'écoutaient pas ce qu'ils se disaient.

- Je pense que pour l'instant, nous devrions rester ce petit groupe ensemble, et ne pas trop étendre notre réseau. J'en parlerai à Ernest, je réponds de lui. harry en parlera à Ginny, et à Ron. Nous serions huit avec Mcrine s'il veut nous rejoindre et nous aurons un émissaire dans chaque maison, il faut penser à ça. Moins nous serons, plus nous aurons de chances de ne pas être repérés pendant notre mission d'information.

un autre regard autour d'eux, puis, elle chercha de l'approbation dans le regard des autres.

- Nous devons obtenir des informations sur: la disparition de Dumbledore, savoir une date précise, s'il avait prévenu de son absence, et si McGonagall sait plus que ce qu'on nous a dit. Je veux bien aller voir notre Directrice avec Harry si vous voulez.
Jonathan et Dim, il faudrait essayer d'en savoir plus sur les autres disparitions: Chourave, Eden, Bibine... Posez-vous les bonnes questions: pourquoi eux? Qui aurait eu un intérêt à les enlever, explorez les serres ou quelque chose comme ça.

Elle baissa la voix et leur dit:

- Une fois que nous aurons ces informations, nous nous retrouverons dans une des salles vides du château. Je vous préciserai laquelle deux jours avant pas plus. Vous êtes d'accord?

Battre le pavé de Poudlard, braver les interdits et les règles, voilà une idée qu'Hermione n'aimait pas trop, mais son courage et sa ténacité pour retrouver les disparus et en savoir plus sur le Juge l'incitaient à briser les règles. De plus, une petite avanture avec leurs amis ne lui ferait pas de mal. Mais justement, ses amis n'étaient pas Gryffondor. Seraient-ils assez courageux pour tenter le coup?

La tranquillité de cette matinée fut rapidement perturbée par une déflagration étouffée qui résonna parmi tous les murs du château.

Les grandes baies vitrées de la salle tremblèrent sous le choc, déformant l’image du paysage qu’elles laissaient transparaître. Les surfaces des boissons contenues dans les tasses des petits-déjeuners des élèves dessinèrent des cercles concentriques sous l’onde de choc. Une cruche de jus de citrouille tomba même de l’une des tables des Poufsouffles pour venir se fracasser violement sur le sol.




Cette fois-ci, l’explosion n’était plus étouffée, bien au contraire même, puisqu’une fraction de seconde après, les portes de la grande salle s’ouvrirent pour laisser apparaitre un épais nuage de fumée verdâtre. Les yeux rivés sur l’action, bon nombre d’élèves devaient se demander se qu’il était entrain de se passer. Pour le savoir, il fallut qu’ils attendent quelque peu, pour que l’écran opaque provoqué par la fumée se disperse et laisse apparaître la scène qui se déroulait juste dans le Hall.

En plissant les yeux, on pouvait difficilement apercevoir une petite silhouette courir en direction de la salle. C’était Dobby. Habillé comme n’importe lequel de ses semblables, un unique pagne crasseux en guise de vêtement sans aucunes autres fioritures.

L’air encore plus perturbé que jamais, le petit elfe entra dans la grande pièce sans se soucier de la présence des autres personnes. Il semblait être préoccupé par ce qu’il pouvait se trouver derrière lui. Il ne cessait de tourner la tête comme pour s’assurer que personne ne soit à sa poursuite, tout en essayant à maintes reprises d’éviter de trébucher. Les yeux écarquillés par la peur, tentant de contrôler ses tremblements, le petit elfe stoppa net sa course une fois arrivé vers le milieu de la salle, non loin de la place ou était assise Hermione, son regard figé sur la grande table vide des professeurs.

Dans la panique, Dobby avait totalement oublié que le professeur Dumbledore était porté disparu. Comme si cette révélation refaisait soudain surface en lui, il baissa la tête et ne put s’empêcher de murmurer un "Professeur … non". Une sensation étrange emplit rapidement son esprit. Une sensation similaire à celle que l’on peut ressentir quand notre esprit est convaincu qu’il nous reste encore une marche à gravir et que notre pied s’effondre dans le vide. Un trouble vertigineux dans lequel il semblait partir inexorablement.

Pendant cette absence, Dobby, essoufflé, avait partiellement omis la présence de son éventuel poursuiveur. Une sirène d’alerte résonna dans son crâne comme pour lui rappeler le danger. Sans attendre plus, il se retourna, le visage durcit par une colère inhabituelle, et dirigea la paume de sa main dans la direction des deux grandes portes qui se fermèrent et se verrouillèrent aussi tôt dans un claquement sec.

Laissant retomber sa main le long de son corps, il hocha une nouvelle fois la tête pour décompresser des évènements. Les tremblements qu’il avait jusqu’à ce moment réussi à contenir exultèrent. Ne pouvant plus rien contrôler, il s’effondra sur ses genoux et se mit à sangloter.

Un grand chambardement eut lieu dans la grande salle, si bien que tous les sens d'Hermione se remirent en alerte. Un grand bruit sourd, comme une déflagration, et un tremblement de terre. Tout remblait sur la table et dans la salle.

- Qu'est-ce que...

La porte s'ouvrit et se refermas avec fracas. Dobby venait d'entrer dans un nuage de poussière. Il semblait affolé et regardait bêtement vers la table des professeurs.

Le petit elfe semblait terrifié. Ok, ce n'était pas la première fois, c'était même habituel chez lui. Mais le voir dans un tel état et agir de la sorte devant tout le monde... Non, ça jamais. Hermione bondit de son banc et alla vers lui. il se mit à sangloter devant elle. Ignorant tout le reste, elle s'agenouilla près de lui sans trop savoir quoi faire. Après tout, les gens savaient qu'elle avait fondé la S.A.L.E., ils ne devaient pas être surpris de son attitude.

- Dobby! Que t'arrive-t-il?

Elle sortit un mouchoir de sa poche et le lui tendit.

Les yeux du petit elfe ressemblaient à ces espèces d'attrape touriste moldu, ou de petites figurines sont emprisonnées dans des globes remplit d'eau, qui imitent la tombée de la neige quand on les secoue. Les grosses larmes qui coulaient sur ses joues tombaient sur le sol et alimentaient une petite flaque qui grossissait de plus en plus.


Il releva la tête quand il entendit une voix lui parler. Sa vue étant troublée par ses pleures, il ne reconnu pas tout de suite le visage qui était devant lui. Il se servit du revers de sa main pour s'essuyer et cligna plusieurs fois des yeux.

Dobby ouvrit la bouche, mais aucun son ne put sortir. Son corps tout entier semblait être éprit par des convulsions qui l'empêchaient de pouvoir dire quoi que ce soit. Seules les personnes qui le connaissaient vraiment pouvaient voir en cette situation une chose somme toute habituelle. Les autres, en revanche, auraient vite envisagé la possibilité que l'elfe de maison était tout simplement devenu hystérique à force de passer son temps à nettoyer le château. Ce qui n'était pas si éloigné de la réalité.


La petite voix appartenait à Hermione Granger, l'amie de Harry Potter, qui lui tendait un mouchoir. A ses côtés, un jeune garçon était aussi présent. Dobby, hébété, les regarda tour à tour. Le visage du jeune Poufsouffle, qu'il avait deviné grâce à l'écusson qu'il portait, lui était inconnu.


La vue de ces deux jeunes sorciers fut comme une révélation. Il se rendit enfin compte qu'il n'était pas le seul dans la pièce, et que bien au contraire, il y avait une multitude d'élèves qui étaient entrain de prendre leur petit-déjeuner.

Certains visages portaient encore les traces de la stupéfaction, alors que d'autres, affichaient un franc sourire, amusés par la situation. Mais ces derniers devaient ignorer ce que Dobby savait. Il n'y avait absolument pas de quoi rire. Non, absolument pas ! Poudlard courait un grave danger.


Son visage affichait une nouvelle fois la même panique que quand il était entré. Il se releva dans un bon et perdit l'équilibre. Le petit elfe tomba à la renverse mais se n'en inquiéta pas. Sur le dos, il tenta de ramper avec les coudes pour disparaître de tous les regards qui le fixaient. Dans un sursaut, il se releva une deuxième fois. Il tremblait de tous ses membres.


" Qu'est-ce que Dobby a-t-il fait ! " s'exclama-t-il en même temps qu'il courait vers la place ou était assise peu de temps avant Hermione.


" Vilain Dobby … BOOM … Méchant … BOOM … Dobby n'aurait pas … BOOM … dû voir ça … BOOM … Oh non ! ... BOOM ... Dobby n'aurait pas dû … BOOM " hurlait-t-il en se frappant violement la tête sur le banc de la table des Gryffondors.


" Méchant Dobby ! Méchant ! ... BOOM ..."

L'autopunition du petit elfe lui faisait toujours aussi mal au coeur. Du plus profond de son âme, elle espérait qu'un jour enfin, les elfes puissent s'émanciper. Et si la S.A.L.E. pouvait aider, elle n'en serait que plus fière. Autour d'eux, sur les bancs fournis, les élèves regardaient la scène, certains avec amusement, d'autres, avec mépris. Rien ne leur faciliterait la tache décidément. Cette matinée s'engageait fort mal.

Hermione mit sa main dans le dos de la petite créature pour la faire avance jusqu'à la table des Gryffondor. peu^t-être qu'une fois assis, il pourrait un se calmer et leur expliquer pourquoi il se trouvait dans cet état, et précédé d'une telle déflagration.

Entre temps, Jonathan qui était tombé lors de l'arrivée tonitruante de l'elfe, eut juste le temps de dire un "euh" qui ne lui serait pas d'une grande aide.

- Dobby! Dobby! Arrête, calme-toi! Tu n'as rien fait de mal, tu as juste eu peur. Dobby!! Viens t'asseoir s'il te plaît.

Poussé par la main d'Hermione, Dobby se hissa sur le banc. Ses pieds pendus dans le vide se balançaient sur le rythme de ses hoquets. Tant bien que mal, il tenta de cacher sa tête entre ses genoux pour éviter les regards curieux des élèves. Bien évidement, cela ne fit que les augmenter. Certains élèves étaient même montés sur leur siège pour ne pas perdre une miette de la situation.


"Oh pauvre Dobby ! Pauvre Dobby" ne cessait-il de répéter en gémissant.


Ses gros yeux soudains remplis d'une fierté inhabituelle fixèrent ceux d'Hermione.


"Mais Dobby s'est bien défendu ! Oh Oui ! Dobby a eu peur, mais Dobby c'est bien défendu, Hermione Granger."


Un léger sourire se dessina sur ses lèvres avant qu'il ne rebaisse la tête pour fixer d'un regard trouble son pagne. Il revivait intérieurement chacune des étapes qu'il venait de vivre comme si le choc qu'il avait subi en avait effacé une partie. Le petit elfe se mit alors à marmonner des paroles incompréhensibles.


"... entrer ... salle ... vilain garçon ... courir ... vite ... aider ... chocolat ... gentil ..."


Tiré de sa rêverie, par le gloussement d'une jeune Serpentard qui devait trouver la situation comique, Dobby regarda à nouveau la préfète des Gryffondor.


Il ne la connait qu'au travers Harry, mais il avait confiance en elle. Elle avait plusieurs fois aidé le jeune Potter à s'extirper de ses problèmes et pour cette raison, il voyait en elle, une éventuelle confidente.


"Poudlard est entrain de changer Hermione Granger ! Ils sont méchants ! Et veulent du mal à beaucoup de monde ! Oh oui ! Beaucoup !


Mais Dobby et le gentil Monsieur ne les laisseront pas faire ! Dobby est prêt à se battre vous savez Miss Hermione Granger ?"

* Le gentil monsieur? Le gentil monsieur?*

Hochant ostensiblement un sourcil, signe dont ses amis connaissaient la valeur, la curiosité de la jeune préfète était en éveil. Son cerveau de compétition reprit le dessus et commença à rassembler les pièces. La phrase de Harry, l'arrivée fracassante, la disparition de Dumby, la prise de fonctions de Lara...

Puis, à nouveau, les paroles de l'elfe retentirent à ses oreilles, et tournaient en boucle dans sa tête.

* Ils sont méchants... Ils veulent du mal à beaucoup de monde...*

Hermione fit de son mieux pour ne pas presser Dobby come un citron pour qu'il lui en dise plus sur cette personne. Il ne servait à rien de le bousculer etant donné l'état dans lequel il était déjà.

Elle fusilla du regard la Serpentard qui s'amusait de la situation. Elle se décida alors à parler à la petite créature, d'une voix aussi douce que possible.

- Dobby, qui est méchant? Contre qui faut-il se battre? Pourquoi Poudlard est en danger? Explique nous, il n'y a que des amis d'Harry ici, et des gens prêts à se battre, comme toi.