Sous le verre et l'acier, douce compagnie [Pv Hermione]

*Nous voilà arrivés aux serres. Il fait un temps magnifique et les dômes que forment le verre et l'acier étincellent sous le soleil.
Depuis la bibliothèque, je marche aux côtés d'Hermione Granger, portant son sac. Nous n'avons croisé que deux ou trois élèves, mais aucun n'appartenait à Gryffondor ou à Serpentard, ils n'en lançèrent pas moins des regards interrogateurs sur notre curieux rassemblement.

Ca m'était égal. Après tout, les gens pensent ce qu'ils veulent. Une fois dehors, je jette des petits coups d'oeil à Hermione. Je ne l'ai que rencontré deux ou trois fois en tout et par timidité ou gêne je ne l'ai que très peu regardé. Par ses coups d'oeil, j'aimerais graver son image dans ma mémoire. Une jeune fille, bientôt femme, marchant paisiblement à côté de moi, vêtue d'une robe noir de sorcier, ses cheveux longs et bruns flottant paisiblement au vent, ses yeux marrons, si vif, et une délicate bouche qui sourit légèrement.

J'aimerai marcher vers la serre sans que l'on arrive. C'est si agréable. Machinalement, j'essaye d'arranger un peu ma robe de sorcier, de me coiffer vite fait avec mes mains. Je ne veux pas paraître peu abordable, je ne suis pas très beau donc pas la peine d'aggraver tout. Je manque cruellement de confiance en moi.

Nous n'avons pas dit un mot depuis le départ de la bibliothèque, pourtant j'ai tellement de choses à demander. Je suis un peu angoissé à l'idée de poser des questions, je ne veux pas passer pour un curieux ou quelque chose de pire. Pourtant il faut bien parler un moment ou à un autre.*

-Tu veux visiter une serre en particulier? Normalement on a pas le droit de toutes les voir à cause des plantes dangereuses. Maintenant, je pense que la serres des plantes inoffensives doit être belle, les plantes de viv'couleurs sont en fleurs, ainsi que les chrysagrumes et quelques autres belles plantes. Ca peut être sympa. Mais je te laisse choisir, si tu veux visiter une serre plus...interdite, on peut y aller discrétement.

*Les serres se dressent devant nous, nous sommes presque arrivés.*

Le chemin des serres paraît bien court aujourd'hui. Un double plaisir faisait venir Hermione aux serres aujourd'hui. Evidemment, le fait d'apprendre des choses sur des plantes juqu'alors inconnues grâce à un précieux guide. Et surtout le fameux guide lui même et dont la compagnie est plus qu'agréable.

Des idées étrangères au cerveau d'Hermione venaient habiter son esprit si rectiligne habituellement. Des envies de repos, de détente, de sourires, de baisers...

De baisers? Depuis quand moi, Hermione Granger, je pense à embrasser un garçon?

N'écoutant que son côté féminin, elle détailla Ernest pour la seconde fois. Elle s'attarda longuement sur la façon maladroite qu'il avait de remettre ses cheveux dans un ordre relatif... Elle les préférait dans un savant désordre... Puis ses mains, ses yeux gris acier...

Sans vraiment faire attention à son geste, elle effleura sa main de la sienne et rougit. Après ce frêle contact, elle aurait aimé croiser ses doigts dans les siens.

- Nous autres gryffondor aimons la tranquilité et les interdits...

*Je ris bizarrement. Ca doit être nerveux. Drôle de réponse venant d'Hermione j'ai l'impression.*

-Ca ne réponds pas à ma question, Miss. Je pense que nous allons d'abord voir la serre calme, ça sera plus...agréable. Tu penses que tous les Gryffondors aiment la tranquilité?

*Je rajoute un sourire et en profite pour la regarder. Je m'arrête de marcher quelques instants. Un léger vent fait voler ses cheveux, je vois qu'elle a un peu rougi, je ne sais pas pourquoi. C'est marrant, ça ressemble assez à une scène de film, un peu kitsch, un peu romantique, mais pourtant on s'y sent si bien.*

Hermione éclata de rire.

- Tu sais, depuis ma première année ici, je suis habituée à ce qu'il m'arrive des choses bizarres. La tranquilité, oui. C'était pour la jolie serre. L'interdit, c'est pour les serres interdites. Nous avons le temps d'en voir des choses, tu ne crois pas?
Pour répondre à ta question, je t'ai fais une réponse de Norman, et non, je ne t'ai pas répondu.
Tu viens de le faire pour moi, allons voir la "tranquille". Peut-être verrons-nous Neville.

La description d'une scène d'un film romantique qualifiait à point nommé la situation. Cependant, les situations changent vite, peut-être allait-on passer dans un film d'aventure?

*Nous arrivons devant les portes de la serre dites « tranquille ». J’en actionne la poignée en bronze ouvragé, bronze qui est devenu vert avec le temps. Une gravure en forme de lierre, parsemé de petites fleurs l’enjolive. J’ai pris le temps de l’observé ainsi que toute les autres poignées de serres quand j’étais en deuxième année. Sur celle de la serre la plus dangereuse, un filet du diable entoure un crâne osseux, passant par ses orbites et les interstices de ses mâchoires entrouvertes. J’étais resté fasciné par ce motif, si agréable par la matière qu’il m’évoquait, mais pourtant si dangereux et macabre.
Je tire la porte et l’ouvre pour laisser le passage à Hermione. Nous voilà plongés dans un lieu chaud et coloré, rassurant et parfumé. Peut être que j’ai bien choisi de commencer par cette serre. Nous y verrons de belles choses et peu de monde, les élèves préférant le bord du lac que la chaleur parfois étouffante des serres. C’est vrai que le lac aurait peut-être été plus approprié pour une première promenade avec ma future cavalière pour le bal. Bon après tout c’est elle qui a demandé.*

-Qui est Neville, un de tes amis ?

*Nous passons devant certaines plantes, colorés, grandes. Je me dois d’assurer la fonction de guide, montrant un peu mon savoir en botanique. J’attends ces questions, mes yeux flottent juste quelques instants sur ses plantes que je connais tant. *

L'air de la serre était étouffant et le parfum ennivrant. Il fallut quelques instants à Hermione pour s'y habituer. Ce n'était pas dans cette serre que les élèves faisaient leurs TP. Néanmoins, ils avaient le droit d'y aller, pour étudier ou pour admirer ces spécimen.

- Néville est un ami à moi qui est passionné par cette matière. Je pense qu'il s'orientera sur un métier en rapport avec la botanique plus tard.

Hermione remarqua de grosses fleurs aux couleurs chatoyantes. Elles ressemblaient aux fleurs d'un hibiscus moldu. Ernest n'avait pas l'air très à l'aise. On aurait dit qu'il passait un examen et qu'il attendait de se faire massacrer par un professeur sans pitié. Pendants quelques secondes, Hermione se demanda si elle ressemblait à Rogue?! Puis, elle sourit et s'approcha de lui.

- Je ne vais pas te manger... Relax. Quelles sont ces fleurs là? Elles ressembles curieusement à celle d'une plante moldue, un hibiscus.

Elle ne savait pas qu'Ernest était "Sang de Bourbe", comme elle...

*C’est vraiment, je dois vraiment arrêter de me stresser tout seul et pour rien. Peut être que je réfléchis trop, tout le temps et tout seul, ça me prive de naturel. C’est comme lorsque j’ai rencontré Mowana, j’avais pris un air agressif et mordant, car il m’avait semblé que Mowana est une sorte de monstre qui ne peut communiquer qu’avec ce genre d’expression. Ca m’avait épuisé et du coup, voyant que ce n’était pas moi, j’ai arrêté cette attitude, je suis redevenu naturel et tout est allé mieux. C’est se que je dois faire : naturel. Après tout je suis dans les serres presque comme si j’étais chez moi.
Je souris à Hermione, une fois encore.*

-J’espère bien que tu ne me mangeras pas! Une plante peut elle être moldue ? ^^ C’est que celle-ci ressemble un peu à un Hibiscus avec sa tige qui ressort au milieu de ses grandes pétales. Mais regarde…

*Je saisi une tige et la ramène délicatement vers moi, afin que l’on puisse observer la fleur de près.*

-Ces fleurs-ci sont des Coloraflorales. Leurs couleurs sont très vives. Il y a en a des bleus, des rouges, des jaunes, des violettes, etc…de toutes les couleurs vives. En fait ses fleurs sont un concentré de couleur. Regarde la tige du milieu, il y a deux petites aiguilles qui en dépassent…

*Je lui montre de mon index la tige. Ma main gantée maintient la fleur et de ma main nue, je touche les deux aiguilles puis relâche la plante. Une tache de couleur rouge se forme sur dans ma paume.*

-Les Coloraflorales contiennent une poche rempli de concentré de pigments, s’il y a un contact avec la tige elle en lâche, comme je viens de te montrer. La tache coloré reste pendant où trois jours. C’est très joli. Les sorciers s’en servaient pour colorer certaines choses dans le temps. Je crois que pendant les années soixante dix, avec les sorciers hippies, souvent d’origine moldue, on s’en servait pour se peindre le corps.
Quand j’étais en première année, j’ai vu un élève tombé dans le massif de Coloraflorales, après il était multicolore, c’était assez amusant…pour les autres. Lui, il a dû attendre trois jours pour que toutes les couleurs s’estompent.

*J’ai enfin retrouvé mon calme, parler des choses que l’on aime facilite beaucoup la discussion.*

Les fleurs sont magnifiques. Ernest a l'air de vraiment s'y connaître. Hermione a même appris que les sorciers avaient aussi connu un mouvement hippie.

L'idée de se peindre des choses sur le corps de manière éphémère est intéressante... Encore faudrait-il avoir du matériel... C'est une précieuse idée à garder pour plus tard... pensa-t-elle. Oui, ça pourrait-être amusant.

Il a même l'air d'être vraiment dans ce qu'il raconte. Soudain, elle se prit à l'imaginer en tenue de sorcier hippie! Avec des fleurs et des couleurs flashies? L'image la fit sourire.

- C'est vraiment impressionnant. Où as-tu appris tout ça?

Quelle question stupide! Dans les livres, comme moi évidemment, se dit-elle. Elle pensait avoir trouvé en Ernest une sorte de double intellectuel. C'était quelqu'un qui ne devait pas rechigner pour étudier!

-En grande partie dans les livres. J'y ai appris des choses surprenantes, je ne pensais pas que les Hippies existaient ailleurs que chez nous, les moldus je veux dire. Apparement, il y a beaucoup de chose en commun lorsqu'il y a un grand mouvement culturel ou idéologique chez les moldus. Ca doit être dans l'esprit humain, terrain commun entre sorciers et moldus.

*J'y pense maintenant mais sans doute que sous la deuxième guerre mondiale, les sorciers eux aussi étaient influencés.
C'est amusant, seulement quelques minutes avant, j'étais nerveux à cause d'Hermione, mais le fait de parler de choses sérieuses me rappelle notre première rencontre à la bibliothèque, je peux garder ainsi tout mon calme.*

- Je m'en doutais. Tu sais, à propos de tout ce que tu viens de dire sur les parallèles entre les sorciers et les moldus m'a toujours intriguée. Je me suis toujours demandée si Grindelwald que Dumbledore a tué en 1945 avait un quelconque rapport avec Hitler... Je n'ai jamais trouvé de réponse à la question dans les livres... Mais nous devrions parler de choses plus gaies ne crois-tu pas?

Elle prit son bras et le fit avancer avec elle plus loin dans la serre. Les plantes étaient de plus en plus volumineuses. Certaines bougeaient toutes seules. Parfois, elles semblaient appeurées, d'autre au contraire venaient se faire caresser les feuilles ou les pétales.

-C’est vrai, la guerre marque tous le monde, même si nous ne sommes que les enfants des enfants de ceux qui ont subi la violence de cette époque.

*A côté des Coloraflorales, dans un bac en pierre gravé d’étranges motifs végétaux, de grosses plantes s’agitent. Elles ne ressemblent à rien de connu, on dirait juste des lianes lisses planté à la verticale dans le terreau et qui s’agitent dans des directions différentes. Ces plantes simulent deux émotions : la peur et le bonheur. On en extrait l’essence pour faire soit des potions euphorisantes, soit des stressants. Je ne sais pas si elle intéresse Hermione.
Je quitte son bras à regret pour faire un peu le clown, montrer que je ne suis pas que stressé et occupé par des sujets psychologiques complexes. Je fais quelques pas allègre me retourne et lui fait face.*

- De quoi veux-tu parler ? De tous les sujets, les sujets heureux sont les plus agréables à entendre. Mais il y en a beaucoup !

Elle déplora le fait qu'il retire son bras du sien. Elle se sentait vide à présent. Une plante s'approcha de sa main et se frotta contre elle. Elle se se fit pas prier pour lui donner toute l'affection qu'elle demandait. Comme pour un chat sous le cou, elle se mit à lui grattouiller le dessous des pétales. Curieusement, la plante semblait émettre quelques sons de satisfaction et de bonheur. C'était agréable à entendre.

Ernest lui demandait de quoi elle voulait parler. Elle se contenta de sourire et de lui montrer la plante qui ne voulait plus qu'Hermione la quitte.

- Tu vois, le bonheur ne réside pas toujours dans les paroles. Il peut être aussi lié aux gestes.

Elle cessa ces minitrations et reprit la promenade avec Ernest.

- Mes parents sont moldus et dentistes. Que font les tiens?

*J’entraîne Hermione à marcher plus avant sous le verre, le métal et les plantes qui nous entourent. Parler de ma famille, je ne l’ai jamais vraiment fait avant, craignant les réactions violentes et les désagréments que cela me causerait par la suite. Les Serpentard et leurs préjugés ! Mais après tout, ne jamais en parler m’intégrait dans le même jeu qu’eux.
Les parents d’Hermione sont tous les deux moldus, c’est ça qui m’a poussé à lui répondre franchement.*

- Mes parents aussi sont moldus! En fait toute ma famille est moldu je crois. Mon père est un simple réparateur de violon. Il est un peu frustre et ne connais pas bien le monde, même le monde moldu, il reste dans son atelier et répare ses instruments de musique. Il s’y est enfermé quelques jours après avoir découvert que j’étais un sorcier. Ca lui a fait un choc je pense.

Ma mère était aide dans une petite bibliothèque de mon quartier, je devrais dire une minuscule bibliothèque. Dès que je fus en âge de lire, elle m’y emmenait et je restais assis sur un cousin mité pour les enfants en forme de grenouille. Je m’en souviens très bien maintenant. J’avais commencé à lire des livres à images comme tout le monde. A 8 ans, j’ai lu mon premier vrai livre en entier. C’était une histoire d’ours, je crois, mais on s’éloigne de la question. Ma mère est une femme maigre et pas très grande mais très jolie. Enfin, je dis ça mais je dois pas être très objectif. Elle a travailler dur et maintenant elle a la gérance de la bibliothèque. Elle en est très fier malgré les difficultés. Nous vivons dans un quartier pas très facile où les livres ont moins de place que le reste.

J’ai aussi ms grand parents. Ils ont une histoire passionnante ! Ce sont des Juifs ayant fuis la Pologne pendant la guerre. J’ai des origines polonaises par mon père donc, toute la famille de ma mère est anglaise. Ils sont venus en Angleterre et se sont installés dans le même quartier où j’habite maintenant. Je les aime beaucoup et eux, adore voir la magie. Rien qu’un objet comme un Scrutoscope les amuserais pendant des mois.

*Je m’aperçois que j’ai beaucoup parlé. Trop sans doute et j’ai dû ennuyer Hermione. Je me tais tout d’un coup, pensant peut être que cela rectifiera le coup. Un de mes ancêtres devait être un gros crétin et j’ai eu ses gênes.*

Hermione écouta Ernest avec passion. Il avait vraiment un don pour raconter. Il devait tenir ça de sa mère qui devait lire des livres aux enfants. Quel dommage qu'il ne le fasse pas souvent. Peut-être à l'avenir serait-il assez en confiance pour s'ouvrir davantage.

- Tu as un réel talent de conteur Ernest.

Elle repensa à l'histoire de ses grands-parents.

- Tes grands-parents ont eu beaucoup de chance de s'en être sorti. J'ai beaucoup lu sur la déportation, Varsovie et ses guettos. Ce devait être horrible...

Le sujet était assez grave et elle se rendit compte qu'il risquait fort d'être gêné par la conversation. Il fallait changer de sujet.

- Si ton père répare les violons, tu dois avoir quelques notions de musique. J'adore ça. Ma mère m'a apris à jouer du piano. Je ne suis pas une grande concertiste bien sûr. Je fais ce que je peux. Quelques accords, un peu de solfège... Mais c'est tout.

*J'ai un réel talent de conteur! Je ne comprends pas bien pourquoi mais je me réjouis à entendre ça, je remercie Hermione et continue. Je parle beaucoup tout de même et il faut que je l'encourage à me parler aussi, sans quoi je ne connaitrais que peu la charmante demoiselle en face de moi.*

-Oui, je fais du violon, enfin faisait. C'est mon grand père qui m'a apprit mais ça fait longtemps que je n'ai pas pratiqué. Je m'étais isolé dans les cachots une fois pour m'entrainer de nouveau mais j'ai vite abandonné.

C'est génial que tu saches jouer d'un instrument! Le piano dis tu? Pourquoi le piano? Comment? Tu sais jouer quoi?

*Me voilà redevenu un peu enfin, je m'en souviens maintenant, avant de me renfermer, je savais poser pas mal de question, au point de fâcher mon père quelque fois.*

Jamais elle n'aurait pensé que la musique réveillerait un tel enthousiasme chez lui. Elle en était heureuse. Enfin il se dévoilait avec plaisir. Pour une fois, il n'était pas sur la défensive. Au contraire même, ce thème avait déclenché une salve de questions.

Au moins, il s'intéressait à elle. C'était vraiment bien cette impression. Se sentir regardée, courtisée... Elle comprenait mieux à présent le tumulte et les gloussements des filles de son âge dans les dortoirs. Même si elle n'y avait jamais été conviée en raison de son isolement ou parce qu'elle n'avait personne sur le moment, elle avait quelques fois tendu l'oreille. Pour être tout à fait honnête, elles l'avaient invitée quand la nouvelle s'était répendue qu'elle sortait avec Viktor. Mais elle avait poliment pour ne rien divulguer à ces commères. Elle n'avait ps voulu blesser Viktor.

A présent qu'elle y repensait, c'était bel et bien lui qui s'était moqué d'elle. Il l'avait faite souffrir pour rien. Elle en était même arrivée à se demander s'il ne s'était pas moqué d'elle depuis le début...

Un craquement dans la serre la fit revenir à Ernest qui attendait sa réponse.

- Ma mère a toujours aimé la musique. Elle a toujours considéré ça comme la plus belle des magies humaines, la pureté du son, des accords et harmonies. Elle est douée. J'ai été élevée dans la musique, que ce soit les Beattles ou Mozart, Aretha Franklyn ou Chopin.
Dès l'âge de quatre ans, elle m'a appris à jouer quelques petits morceaux par mimétisme. Mais le violon est beaucoup plus dur que le piano... Je... Je pourrais t'en jouer si tu veux. Mais depuis que je n'ai pas touché un clavier...

*La musique est merveilleuse. Mais ce n’est pas la seule. Hermione me propose même de jouer pour moi. J’ai vraiment, vraiment envie de l’entendre jouer. Je n’ai jamais entendu et vu quelqu’un faire du piano en « direct ».
La serre s’assombrit puis s’éclaire à nouveau, puis s’assombrit encore pour retrouver sa lumière. Au dessus, les nuages défilent, créant de multiples jeux d’ombres et de lumières.
Hermione a l’air d’avoir une culture musicale développée, après tout comme tout le reste de ses connaissances.
Je parle un peu précipitamment.*

-J’aurais vraiment très envie de t’écouter jouer ! Si tu veux je pourrais aussi jouer du violon pour toi, peut être même jouer ensemble ? Ca te plairait ?

Les jeux d'ombre et de lumière dessinaient d'étranges formes sur le corps d'Ernest. A un moment, une feuille se trouvant sur le passage d'un rayon de soleil esquissa la forme d'un loup sur son visage. On aurait dit un gentilhomme à un bal masqué du XVIIIème siècle. Lully, Mozart, les grands compositeurs de cours royales défilaient dans sa tête en cet instant précis.

Elle pensa également à Cécile Volange et au chevalier de Danceny, à Frédéric et à Madame Arnoux, toutes ces amours contrariées... Pourquoi ces pensées négatives?

- Avec plaisir. Je te jouerai un de mes morceuax préférés de Chopin, Valse brillante. Tu connais? Par contre, il faudra trouver des morceaux à jouer à deux.

Nous dansons presque en avançant sous la serre, maintenant, en plus de l’ombre des nuages vaporeux, celles des hautes plantes se rajoutent. Cela se transforme en une douce poursuite, moi un peu en avance, marchant en arrière, bougeant mes bras en parlant de musique.

Soudain, Hermione est vêtue d’un corsage à baleines, recouvertes de jupons et d’une robe rouge vif, comme à la cour de Louis XIV. Elle a des chaussures à talons en satin et des rubans dans les cheveux.
Puis au détour d’un bac de fleurs, un nuage assombrit tout, passe et le soleil revient, mais Hermione est de nouveau en uniforme de Poudlard.

-Je ne connais pas bien Chopin, très peu même. D’ailleurs je connais peu le piano en fin de compte. Mais j’adore les morceaux un peu sombres comme le Sonate au Clair de Lune de Beethoven. Ou encore les musiques d’église de Bach et l’orge et le clavecin en général. Qui a dit que la musique classique était ennuyante ? C’est une merveille oui !
Il faut vraiment que je me remette à niveau en violon, je suis presque sûr d’avoir tout oublié…

Et je parle, sans m’arrêter, comme c’est étrange.

La sonate au clair de lune... C'était un des morceaux qu'elle jouait le plus après la mort de sa grand-mère. Foudroyée par un cancer, elle n'avait même pas eu le temps de lui dire au-revoir. La vie est parfois cruelle.

Sonate au clair de lune. Un piano, un son envoûtant. Un jeu teinté de sentiments, de noirceur, de chagrin. Hypnotique. Sa mère lui avait apris ce morceau très jeune. Elle l'avait joué des centaines de fois après cette tragédie. Jusqu'à ce que sa mère lui mette une claque pour la bousculer. La vie reprenait ses droits, elle ne l'avait pas compris jusqu'alors.

Le clavecin, elle l'aimait beaucoup. Il produisait des sons surprenants. Quelques mélodies résonnaient dans ses oreilles lorsqu'elle regarda Ernest avancer devant elle. Quel gentilhomme aurait-il fait à la cour du roi Soleil, ou des Stuarts? Un galantin? Un doux aventurier? Un poète rêveur? Vis le présent Hermione... Les mots ne se bousculaient pas maintenant.

- J'ai hâte de t'ntendre jouer Ernest, dit-elle laconique.