Sous le verre et l'acier, douce compagnie [Pv Hermione]

Je vois quelque chose passer dans le regard d’Hermione. Une ombre, nuage noir, chargée de souvenirs surement mauvais. Un instant je suis tenté de lui demander ce qu’il y a mais le nuage est passé et un sourire naît sur son visage et une étincelle de malice l’illumine. Hermione est un mystère, les pensées d’Hermione sont toutes des mystères, cela ne gâche rien de sa personne.

-Moi de même ! Tu crois qu’on pourrait s’organiser ça ? Maintenant j’ai vraiment envie de me remettre à la musique, j’ai une motivation. Tu sais où est qu’on pourrait jouer ? Les cachots c’est bien pour être seul mais c’est un peu frais et peu éclairé. Il faudrait un bel endroit lumineux.

J’ai tellement envie de jouer que je m’exalte un peu trop, à bouger mes bras dans l’air, que je me prends dans une plante qui dépassait un peu. Elle pousse un miaulement aigu et se réfugie derrière un massif. Je me précipite en criant.

-Pardon ! Pardon ! J’ai pas exprès plante-chat !

J’ai l’air totalement stupide.

Voir ernest pressé avait quelque chose d'excitant. Une personne aussi jeune, et autant amoureuse de la musique est si rare de nos jours. Lorsqu'il bouscula la plante qui s'en était plainte, il rougit légèrement. C'était bon de le voir autant s'exprimer, lui qui au naturel est si discret.

Les excuses qu'il murmura à la plante firent beaucoup rire hermione qui ne s'y était pas attendu du tout. Elle avait eu envie de lui parler de Rose, sa grand-mère, mais elle n'avait pas voulu gâcher cette douce atmosphère. Elle aurait sûrement l'occasion de lui en parler plus tard.

Pour répondre à la question d'ernest, non, elle ne le savait pas.

- Je n'ai pas envie de jouer dans la salle des fêtes. Je préfèrerait un endroit plus intimiste. Les cachots ne me dérangeraient pas, mais j'ai peur pour toi si on nous voit ensemble. Qu'en penses-tu?

Je rassure la plante-chat, qui en soit est inoffensif quand on ne lui marche pas sur la…liane. Incroyable à quel point je me sens proche de ses plantes, comme à mon habitude, mais j’ai remarqué que quelque chose en plus m’occupe l’esprit, et pas seulement l’amour pour les plantes.

J’entends Hermione rire d’une voix cristalline. C’est la première fois que je l’entends rire et ce son est magnifique à mes oreilles, il m’évoque un petit torrent, à moitié gelé en hiver, où l’eau pure ricoche et dégringole entre la roche et la glace brillante. Mon Hermione riante. Rien à voir avec le côté négatif de l’hiver. J’en rougis.

-Nous allons bien au bal ensemble n’est ce pas ? Il faudra un jour ou l’autre affronter les idioties des maisons. Ne t’inquiète pas pour moi, il est temps que je mette certains sorts en pratique si quelques Serpentard ont des réclamations. Et si de ton côté tu as un problème avec cette bande de fesse de babouins fait le moi savoir. Le duel est une tâche noble.

Je souris. Ça ressemble assez à une crânerie de jeunes de mon âge mais tant pis. Je ne laisserais personne faire de réflexion.

-Certaines choses doivent changer. C’est eux qui nous acceptent ou c’est moi qui deviens comme eux, mais alors sans pitié. Et puis, on ne peut insulter une aussi jolie cavalière qui a tellement pitié d’un pauvre Serpy ringard comme moi. Tout ça pour dire, que si les cachots ne te dérangent pas, j’accepte avec plaisir d’y jouer avec toi.

Hermione a utilisé le mot « intimiste », je ne suis pas sûr mais je crois que c’est en rapport avec la vie familiale de tous les jours. C’est étrange qu’elle utilise un mot comme ça. Je rougis à nouveau. Que se passe-t-il chez moi? Chez elle ? en nous ?

Mon chevalier servant! avait-elle eu envie de lui dire en se jetant sur lui... Ce serait pour plus tard.

Serait-il Don Quichotte à se battre contre des moulins, Fanfan la Tulipe, sans peur et sans reproches pour son amour, ou Cyrano de Bergerac le romantique? Elle s'imaginait déjà en Roxanne, écoutant les vers de son amoureux transi à sa fenêtre...

- Tu serais prêt à te battre en duel pour moi?

Il faisait preuve là d'un courage digne de Godric Gryffondor. Il était adorable... Mais mesurait-il vraiment l'ampleur de la tâche? Ce n'était pas sûr.

Ils reprirent leur marche. Ernest réfléchissait à la réponse qu'il allait donner. Ils changèrent de serre. Celle-ci était plus sombre. Les plantes, plus grandes. Elle se demanda s'ils avaient pénétré dans la serre interdite... Ernest avait toujours la tête dans les nuages.

Tout à coup, une grande plante ligota Hermione et l'emporta avec elle dans les airs.

A force de parler en marchant à l’envers et à être plongé avec exaltation dans nos paroles sur la musique, nous avons franchi les portes de plusieurs serres. Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte, étant donné que je suis si habitué à ces structures de verre et de métal ainsi que dans la contemplation de la jeune fille en face de moi.

Sans le vouloir, je nous ai conduis dans une serre dangereuse, pas la plus dangereuse mais dangereuse tout de même, celle des Plantes Intimidantes Calfeutrées, les P.I.C. Ce sont des plantes qui vivent dans la semi-obscurité et qui ont, pour on ne sait quelles raisons, le sentiment que faire peur aux humains est la meilleur des choses à faire.
La serre est très obscure car le verre qui l’a compose est un verre de couleur bleu nuit, sauf à deux ou trois endroits différents pour qu’un peu de lumière puisse tout de même passer, ne serait ce que pour Mme Chourave.

L’ensemble n’est pas très rassurant : c’est une vaste structure sombre où seuls quelques rayons du soleil passent, tels des piliers de lumière, créant d’avantage d’ombre que d’éclairage. Partout de hautes plantes se dressent. Beaucoup formes des spirales avec leurs lianes, se dépliant lentement et régulièrement comme si elles respiraient. D’autres serpentent librement sur le sol, entre les bacs et les pots. D’autres encore produisent le bruit du vent entre les branches des arbres en automne. La plus étonnante est un arbre, gigantesque, au milieu de la serre, ses branches noueuses entourées de lianes épaisses se finissant en nœud de pendu. Cette serre était une des plus effrayantes de toutes mais pas réellement mortelle. Ses plantes étaient souvent utilisées comme ornements d’Halloween, mais préférant plus l’option farce que bonbons.

A peine y sommes nous rentrés, Hermione et moi, alors que je me rends à peine compte de l’endroit où nous sommes, qu’une plante longue et noire donc le bout ressemble étrangement à une main squelettique et saisie mon amie, l’emportant dans la semi jungle de la serre.

« Bon sang Erny ! T’es vraiment un triple idiot ! Incapable de regarder où tu vas ! »


Ça c’est passé très vite, trop vite. Ces plantes savent silencieuses et rapides, c’est à peine si Hermione a eût le temps de crier, avant de disparaître dans les feuillages. De ce que je connais d’Hermione, je ne pense pas qu’elle se laissera faire, elle a un très bon niveau en magie. Mais je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter car ses plantes sont vraiment effrayantes, et je veux éviter un moment trop pénible à Hermione.

Je sors ma baguette et retrousse les manches de ma robe de sorcier. Ma baguette ne me sert à rien tant que je n’ai pas retrouvé Hermione. Mes yeux scrutent l’obscurité. Que des feuilles et des lianes, s’agitant doucement dans la pénombre avec le bruit de vent d’automne dans l’air.

Là-bas! Quelque chose a bougé! Je me précipite dans les massifs de plantes hautes. Cette serre est une vraie jungle ! Je vois ce qui a bougé et ce n’est qu’une plante d’imitation qui s’était contorsionné pour ressembler vaguement au corps d’une jeune fille de 15 ans. Je m’énerve en criant que ce n’était pas très drôle et m’en vais dans l’autre sens. Cette serre est vraiment immense.

-Hermione! Hermioooooonee! Hermi… Ouch!

Je trébuche sur une Plante-Serpent, et tombe lourdement, mangeant un peu de terre au passage. Je recrache cet humus infect et me relève, sans prendre la peine de m’épousseter. Ça fait déjà cinq minutes que je cherche quand j’entends un cri étouffé. Hermione!

Je me précipite à nouveau et me retrouve face à l’Arbre Pendu. Quel idiot décidément c’était d’une logique! Dans cette serre les plantes réagissent comme dans une hiérarchie, celui le plus en haut de l’échelle recevait les choses les plus importantes. Hermione doit être considéré par ses plantes comme quelque chose d’extrêmement beau et précieux. Quand on m’a montré cette serre pour la première fois, j’ai été capturé par une vulgaire Plante-Serpent, qui se révéla être la plus faible du groupe.

La jeune fille était suspendue par les bras à une grosse branche pendant qu’un végétal avait pris la forme d’un squelette et s’agitait assez ridiculement devant elle. Hermione ne semblait nullement impressionnée, enfin de ce que je voyais. Elle était vraiment courageuse. J’avais fait des cauchemars après ma Plante-Serpent. Je devais faire vite tout de même, cette serre n’était pas connue pour sa délicatesse et Hermione devait avoir mal aux bras suspendue comme ça.

-SECATUM !!

Les plantes se déroulèrent et Hermione tomba au sol. Je me dépêche de la prendre dans mes bras et nous sortons des serres en courant. Mon manque de tact me surprendra toujours, j’ai la cruelle sensation de l’avoir pris comme un sac de patates, pour sortir de là, sans savoir si elle pouvait réellement marcher ou pas.

Ici, il fait clair et le vent souffle légèrement. Je pose Hermione sur l’herbe et ausculte ses bras et son visage.

-Est-ce que ça va ? Hermione tu vas bien ?

Je dois ressembler à ma grand-mère quand je suis tombé d’un arbre une fois, je n’avais rien eu mais elle n’arrêtait pas de s’inquiéter. J’espère qu’Hermione non plus n’a rien. Je suis super confus, gêné et inquiet, de l’avoir mis dans cette situation.

Pour aller bien, Hermione allait bien. Ses poignets étaient un peu endoloris à cause de la poigne de fer de la plante qui l'avait "kidnappée", elle avait aussi quelques contusions sur les jambes consécutives à la chute, mais ce n'était pas bien grave. Elle l'avait fustigée du regard alors qu'Ernest la trimballait vite fait pour qu'ils sortent de cet endroit lugubre.

Lorsque la plante la ravit à l'attention d'Ernest, Hermione s'en était voulu de ne pas avoir lu le livre qui l'intéressait à la bibliothèque sur les sortilèges informulés.Ils lui auraient été fort utiles pour se défaire de ces liens! Quelle imbécile. Elle avait été furieuse contre elle-même.

Malgré tout, elle heureuse que son chevalier servant l'ai retrouvée, bien que la mnière dont il la fit sortir la laissât un peu pantoise... Elle voulait le taquiner à ce propos, mais elle n'osait pas. Il était assez timide, et elle ne savait pas comment il réagirait à cela.

- Merci Ernest... J'aurais pu rester un moment comme ça si tu ne m'avais pas aidée. Ce n'est pas que je déteste les plantes, mais on est quand même mieux les pieds sur terre.

Après avoir soufflé quelques instants assise là, parterre, elle regarda Ernest qui se démenait autour d'elle pour s'assurer que tout allait bien. Il était très touchant dans sa façon de faire, de s'agiter autour d'elle. Elle comprenait mieux à présent la façon dont il l'avait prise pour échapper à la serre dangereuse. Il avait dû paniquer.

Je suis content qu’Hermione aille bien. Je m’étais montré très, très maladroit lors du « sauvetage ». Je fais comme s’il n’en était rien afin de ne pas attirer l’attention là-dessus. J’aurais pu faire beaucoup mieux mais sous le coup du stresse et de l’action, j’ai agit un peu brusquement. La vie n’est pas un film. Sinon je me serais battu contre l’arbre dans un duel à mort, je l’aurai fait exploser après qu’il m’est blessé en me laissant une estafilade très esthétique sur la joue, prouvant ma bravoure. Puis j’aurais fait voler en éclats les liens d’Hermione que j’aurais rattrapé au vol et nous nous serions échappés sur mon Hippogriffe apprivoisé vers un monde meilleur.
Mais ce n’est pas ça la vie justement, et heureusement, sinon ça serait bien triste. Une fois assuré que tout va bien, je m’assied à côté d’elle, pour souffler un peu.

-Purée ! Mme Chourave avait raison en disant qu’il fallait se méfier des plantes et surtout d’où on va ! J’ai eu la peur de ma vie je crois.

Et sur ce, je partis d’un grand rire, sans doute psychologiquement mis en place pour décompresser. Au final je ne suis pas malheureux du tout ici. Je me sens peut être même mieux que jamais. Hermione n’y est sans doute pas pour rien.

-J’espère que cette… »excursion » ne t’as pas trop dégoûté des serres…et de moi ?

Il faisait bon être assise à côté d'un garçon qui venait de vous sauver la vie. Là où ils étaient, l'air était agréable et frais. Ernest semblait plus calme à présent. Il avait retrouvé le peu de couleur qui donnait vie à son visage.

Hermione avait dérobé quelques instants pour étudier ce mystérieux garçon qui ne ressemblait à aucun autre qu'elle connaissait. Curieux sujet d'étude les garçons... Peut-on les étudier comme les livres? Chacun a sa spécificité, ses qualités, ses défauts. Ce genre d'étude n'était pas sa spécialité, loin de là. Sa seule expérience amoureuse s'était mal terminée. De plus, toute la publicité faite autour l'avait considérablement gênée.
Ernest avait donc la peau très pâle, les cheveux marrons, et les yeux gris acier. Il n'était pas ce qu'on pouvait appeler une beauté classique, mais il avait beaucoup de charme. Elle le regardait sans honte ou gêne. Il lui plaisait beaucoup. Ce qui lui plut le plus étaient sans conteste ses mains. Des mains de violonistes, comme il le lui avait dit, fines, longues, avec des doigts délicats. Elle n'était pas à l'aise avec ce genre de constatation.

Quand elle entendit sa question elle faillit rire, mais elle préféra tenter de faire de l'humour.

- Dégoûtée de toi? Ce qui aurait pu m'ôter toute envie d'aller au bal avec toi, c'est peut être la façon "cromagnonesque" dont tu m'as sortie de la serre...

Voyant son visage se décomposer, elle mit sa main sur son bras.

- Je plaisante. C'était très courageux de ta part de m'avoir sauvé.

Elle s'abstint de lui parler de ses aventures avec Harry et Ron depuis le début de sa scolarité à Poudlard.

Pendant un instant, Hermione me regarde de ses beaux yeux intelligents, elle me scrute, j’ai l’impression qu’elle cherche à comprendre quelques choses. Je sens son regard, sur mes cheveux, mon visage puis mes mains et enfin elle détourne tranquillement ses prunelles et parle.
Bouse de dragon ! Evidement qu’elle a remarqué mon manque de finesse évident. Je dois vraiment passé pour un Goyle…euh…un troll. Mais apparemment elle avait dit ça avec une pointe d’humour et c’est ce que j’espère avoir entendu dans son timbre de voix. Finalement elle me remercie mais j’ai l’impression que je ne le mérite pas vraiment. J’ai une éternité à la trouvé, je l’ai délivré maladroitement et brutalement, en abîmant à la fois la plante et Hermione elle-même.

-Pfiiiiuuu ! Poudlard est sans doute le seul endroit où l’on peut parler de sa famille, en passant par la musique et au bout de la promenade vivre une petite aventure pour se rappeler qu’on est bien vivant. Je viendrais voir les plantes plus tard, normalement il n’y a pas trop de dégâts. Le Secatum ne coupe pas ses plantes, il les déroule simplement...

Je ne sais vraiment pas de quoi parler. J’ai un trou. Et pourtant ce n’est pas la conversation qui manque avec Hermione, ni l’envie de parler. J’ai juste un vide. Je regarde ses cheveux. Je ferme les yeux et les rouvre. Si je fais des blocages comme ça je vais passer pour un fou si ce n’est pas déjà le cas.

-Je pense que tu t’y connais plus en courage! Je pense que j’ai surtout agit sous l’impulsion de la peur, c’est beaucoup moins noble. Je crois même que c’est bien la première fois qu’une jeune fille se fait kidnappé par une plante nocturne devant moi.

Je souris brièvement.

-Ou que je vis une aventure tout simplement. Ça devrait arriver plus souvent.

Là, j’aimerais bien avoir une bouteille de Bièraubeurre ou faire jaillir une licorne en paillette pour avoir l’air plus « cool » et impressionner Hermione. Mais j’ai rien de tout ça alors je fais rien, comme le Ernest de tous les jours.

- Tu sais, si tu continues à me fréquenter, il t'arrivera peut-être trop de choses dans ce genre... Parfois, c'est fatiguant. Mais les circonstances l'exigent.

Elle avait répondu du tac au tac, sans vraiment se rendre compte qu'elle avait failli parler de l'ordre du Phoenix à Ernest. Elle le connaissait peu finalement, et elle ne savait pas si elle pouvait déjà avoir confiance ou pas pour ce genre de choses. Elle ne voullait pas décevoir le professeur Dumbledore non plus. Il leur avait témoigné un profond respect en les mettant au courant. Pas question de le trahir.

Pourtant, plus ça allait, plus elle se sentait encline à partager ce genre d'informations avec son nouvel ami. Mais elle ne le voyait pas du tout comme un frère comme ses deux amis. Il devenait plus. Tellement plus. Mais que diraient ses fameux amis si elle leur disait qu'elle était devenue l'amie d'un Serpentard? Et qu'elle allait au bal avec lui?

Ils seront contents pour moi, se dit-elle. Surtout Harry et Ginny... Ron c'était moins sûr.

-Vraiment? je ne suis pas sûr de comprendre. Mais un peu d'aventure ne doit pas faire de mal je suppose...

Je m'arrête et réflechis, j'ai dû faire une boulette là. Hermione est l'une des ami de Harry Potter, qui se retrouve souvent impliqué dans des histoires sombres. Certains pensaient même qu'il était en liaison avec Vous-Savez-Qui. Maintenant, la plupart pense que c'est un menteur cherchant à ce rendre interessant, même après ce qu'il s'est passé l'an dernier, la mort d'un élève de Pouffsouffle.

Je ne pense pas qu'il mente, je le crois, sans lui avoir jamais parlé en face. Il va de soit qu'Hermione était son amie bien avant mon apparition dans sa vie et qu'ils sont donc très liés. Je sens une légère pointe de jalousie en moi. C'est trop injuste! Mais j'écrase cette jalousie, elle est inutile et fait mal. Hermione et Harry Potter sont amis, c'est un fait, et par cela elle est autant en danger que lui si le Seigneur Ténébreux existe à nouveau.

J'ai soudin envie de serrer Hermione dans mes bras mais je me retiens. Ca ne serait pas correcte.

J'ai hâte d'être au bal.

-Oh regarde, tu es toute sale!

Je l'épouste comme je peux et trouve une fleur Paxiflora dans ces cheveux. Une fleur blanche complexe et magnifique, dont la simple vue apaise les sens.

- Ce n'est rien...

Elle jeta un coup d'oeil à ses vêtements poussiéreux. Ce n'était pas bien grave, du terreau, quelques graviers dans les ourlets. Ernest s'empressa de l'épousseter du mieux qu'il pouvait. Cet élan de monsieur propre était surprenant.

Il passa sa main nerveuse sur ses vêtement dans une frénésie nettoyante pendant qu'Hermione rougissait de la situation. Il s'arrêta assez soudainement et regarda ses cheveux. Elle commença à se dire qu'il avait remarqué que ses cheveux étaient toujours touffus et emmêlés, mais non, il prit délicatement une fleur qui semblait avoir modifié son comportement. Une paxifolia, oui, certainement.

- J'aime la beauté de cette fleur.

Je contemple la Paxiflora. C’est une fleur merveilleuse, à la structure compliquée et sophistiquée. Elle ressemble à une cathédrale gothique. C’est vraiment une fleur de lumière. Elle est dans la serre des plantes de l’ombre car on la voit mieux et se développe dans l’obscurité.
Le pollen, agglutiné sur le pistil caché au cœur de la fleur, en est très phosphorescent. Il émet une lumière d’une blancheur éclatante, qui baisse et augmente d’intensité. Les pétales de la Paxiflora sont disposés sur plusieurs étages et sont très découpés. Cela donne plusieurs corolles, ouvragées par la nature de telles sortes qu’elles créent des jeux d’ombres et de lumière merveilleux. Regardé une Paxiflora procure une paix intérieure et un antistress considérable, d’où son nom.

-Quand j’étais en deuxième année, j’ai eu la peur de ma vie avant la rentrée. Une fois ici, j’ai piqué une fleur de Paxiflora, qui peut survivre hors de son arbre, à condition d’être à l’ombre et d’avoir un peu d’eau distillé tous les jours. Ca me réconfortait de l’avoir, avec sa belle lumière. Je la regardais pendant des heures, caché derrières les rideaux de mon baldaquin.
Je pouvais éviter de penser à ma peur grâce à cette fleur. Mais finalement, elle dépérit et mourût. Ce n’est qu’une plante mais j’ai eu des remords, du haut de mes douze ans, et n’est plus jamais volé de fleur.

Je ne t'ennuie psa j'espère?

Elle l'écoutait avec passion. Ce n'était pas tous les jours qu'il devait se confier à quelqu'un, surtout avec les zygotos de sa maison. Il ne lui avait jamais paru si fragile qu'à ce moment. Elle avait une furieuse envie de le prendre dans ses bras.

Elle s'approcha derrière lui, mais n'osa pas le toucher. Il était totalement dans son récit. Lorsqu'il lui posa sa question, l'envie la reprit, mais toujours impossible de la satisfaire. La timidité adolescente reprenait le dessus. Elle se contenta de lui sourire.

- Jamais tu ne m'ennuies Ernest, jamais. Je comprends tout à fait ce que tu as pu ressentir. J'ai eu le même style de remord lorsque ma souris est morte quand j'ai eu neuf ans. Je m'en suis voulue de l'avoir retenue prisonnière dans une cage pour avoir le plaisir malsain de pouvoir la regarder tous les jours survivre dans son malheur. Lorsqu'elle est morte, j'ai jeté la cage. Certains diraient, ce n'était qu'une souris, oui, mais c'était une vie avant tout.

Je sens Hermione hésiter pour quelque chose derrière moi. Il y a de la tension dans l’air, une tension palpable.
Hermione aussi a vécu des moments difficiles apparemment. On se comprend assez bien je trouve. J’apprécie vraiment sa présence.

Il commençait à se faire tard, un petit vent trop frais pour l’été s’était mis à souffler.

-Je pense qu’il est temps de rentrer, Hermione. Tu es d’accord ? J’ai un bon pressentiment pour le bal, je ne suis pas sûr mais ça sera très bien. On va s’amuser.

En disant cela je ressens une sensation bizarre dans mon ventre, un mélange de peur et d’excitation. Je fais mine de me diriger vers la sortie des serres. Je tends mon bras à Hermione, pour lui proposer de le prendre, en gentleman.

C'est presqu'à regret qu'Hermione acquiessa. Elle prit le bras qu'il lui offrit en galant homme... Elle aurait préféré prendre sa main. Mais il ne fallait pas en demander plus pour le début.

- J'en suis certaine. Et quant à ton intuition, je crois que je la partage avec toi.

Ils traversèrent les serrent silencieusement. Avec lui, elle apprenait à apprécier le silence pour se concentrer sur le reste: l'écoute de l'autre, l'observation.

Il lui tardait vraiment d'être au bal. Sans véritablement savoir comment ils allaient s'en sortir avec tout ce public autour. Ernest n'aimait pas la foule. Elle le soupçonnait presque d'être agoraphobe... Pourtant, il avait accepté, pour elle.