Un dernier retour {Pour tout public}

Un dernier retour.



La barque suit lentement le fil de l'eau et s'arrête devant le restant d'un escalier à la surface. A son bord une mère et sa fille, toutes les deux sont très calmes, détendues. La mère repose les rames dans sa barque et attache rapidement la barque à l'escalier par une corde. La mère descend ensuite de la barque en tenant la main de sa fille, et ensemble elles montent sur le sommet de l'escalier et regardent… L'air est doux et seule une légère brise souffle en continu. Elles sont toutes les deux habillées d'une longue tunique blanche qui bouge avec le vent. La mère porte un voile de soie blanche, qui cache ses cheveux, mais son visage montre une pleine sérénité. Les cheveux de la fille ne sont pas voilés, ils sont très longs et d'un brun très foncé. La mère et la fille tiennent chacune une ombrelle orange. La mère la laisse ouverte et posée sur ses épaules alors que la fille la laisse fermée, et traînant sur le sol. Dans leurs habits de lumière, ces formes humaines tranchent avec le paysage de désolation qui se tient devant elles. De l'eau à perte de vue. Une rangée d'immeubles émergés de l'eau, qui sont engloutis à plus de la moitié de leur taille pour la plupart d'entre eux. Des gens y ont vécus, et des gens ne s'y sont jamais réveillés. Sur la gauche, on peut voir une croix qui dépasse de l'eau. Il s'agit de l'un des derniers vestiges d'une des églises de la ville. Le bâtiment perdait peu à peu de sa splendeur et aujourd'hui seul reste la croix, l'un des seuls symboles qui a réussit à émerger la tête de l'eau. Ensemble elles regardent ce champ de ruines. Voyant sa fille qui observait tout ceci en silence, elle décida de prendre la parole pour l'aider à mieux comprendre ce qui l'entourait. La mère s'exprime alors : « Tu vois avant, les gens étaient heureux, ils s'aimaient, ils se baladaient, ils vivaient pleinement leur courte vie. Les enfants jouaient et riaient. Le monde se portait bien. » Il y avait de l'émotion dans sa voix. « Ils faisaient l'amour aussi », dit-elle d'un ton nostalgique. « C'est quoi l'amour ? » demanda sa fille. Elle sourit, et se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir répondre à cela. « C'est, c'est juste ce que font les gens qui s'aiment. » Elle rougit. Et puis il n'y avait pas que ça, ils lisaient des livres, ils faisaient des films… D'ailleurs avant on avait tourné des films ici, des films tous différents, des films tristes, ou graves, des films d'amour, des films violents, que tu n'aurais pas eu l'âge de regarder d'ailleurs. Et puis des films catastrophe qui montraient ce qui pouvait se dérouler dans le monde à cause des phénomènes climatiques. La fille demande : « C'est quoi des phénomènes climatiques ? » La mère sourit : « C'est juste beaucoup de vent et beaucoup d'eau. » Ils regardent les immeubles détruits, cet immense décor qui n'a pas résisté aux ouragans, ni aux tsunamis. C'est un décor vide de population, mais pourtant tout ici est si paisible… Pas un seul bruit ne se dégage de cet amas de béton. Le clapotis de l'eau est plaisant, la sérénité qui se dégage de ce lieu est apaisant, tout ceci est passé se dit-elle, elles n'auront plus à se souvenir de ces événements. Elles pourront vivre en paix avec elle-même… Un rassemblement d'oiseaux passe devant elles, maintenant eux aussi peuvent voler librement, ils ne seront plus gênés par quoi que ce soit. Il n'y aura plus d'appareils dans le ciel, plus de bruit assourdissant. Le regard de la fille suit les battements d'ailes des oiseaux et elle se dit qu'elle aussi, bientôt elle pourra voler comme eux. Sa mère le lui a promis. Les oiseaux se posent un instant sur les immeubles, certains s'abreuvent puis s'envolent vers une destination lointaine, dans un lieu ou ils pourront vivre sereinement. Leurs regards se portent ensuite sur l'horizon, sur le soleil qui se couche et qui va se poser délicatement sur la mer. Ce même soleil qui embrase le rebord des ces anciennes habitations. La fille se met à tirer la tunique de sa mère et dit : « Regarde maman, les nuages s'en vont ! » Et c'était vrai, les nuages noirs s'en allaient au contact du soleil, ils étaient poussés par le vent, et ce ciel, celui qui avait tant crié, tant grondé et enfin tant gémi redevenait enfin bleu. Les temps difficiles étaient enfin finis. La mère se met à regarder le ciel, et une larme qu'elle avait essayé de ne pas verser, se mit à couler sur son visage. Puis elle dit à sa fille : « Viens, il est temps de repartir, le temps qu'on nous a laissé pour redescendre sur terre est terminé. Tu vas voir, nous allons bien vivre maintenant. » La fille se met à rire, et puis elle ouvre son ombrelle qui s'envole vers le ciel, et en suivant le vent, elle finit par se placer derrière les oiseaux qui passent. L'ombrelle orange brillait encore plus en rencontrant la clarté du soleil. La mère remonte dans la barque et soulève sa fille pour l'y installer. Elle détache le nœud avec le même soin qu'elle avait mis pour le faire tout à l'heure et elle repousse la barque dans l'eau. Elle esquisse quelques mouvements de rames, puis elles disparaissent toutes les deux…

Cette histoire, est celle du commencement du départ, de la fin de la vie, de la nouvelle vie qui commence. La mère et la fille étaient mortes dans la catastrophe qui avait détruit la ville, ce cataclysme qui avait ravagé la plupart des villes du monde. La mère avait été tuée en portant secours un soir à des blessés, elle était médecin, elle exerçait son métier avec passion et dévouement. Et sa fille avait été tuée dans son sommeil avec l'adolescente qui la gardait. Elles avaient été autorisées à retourner sur terre, pour que la fille qui était très jeune à ce moment là, puisse regarder une dernière fois, tout ce qu'elle n'avait pas pu vivre pleinement, avant de connaître le repos éternel…


Fin

J'aime beaucoup, c'est triste comme histoire...

Tu as fait l'histoire a partir de l'image ou tu l'avais deja fait avant et tu as trouvé l'image apres ?

Excellente question, cette fois ci, j'ai trouvé l'image avant. Ca m'arrive de m'inspirer de photos.

Je m'en doutait un peu parce que vu la description ca aurait ete dur de trouver pile la bonne image pour illustrer ton histoire...

Oh ca arrive des fois de trouver pile la bonne photo, ca m'est arrivé plusieurs fois.

J'aime beaucoup tes textes, ca me fait penser aux nouvelles de Maupassant. Un mélange de sensualité, d'image pesante voir glauque mais toujours belle. J'ai vraiment apprécié (même si c'est assez dur de lire un bloque entier comme ça, c'est plus agréable quand c'est aéré mais je pense que ca pourrait porter préjudice au texte en quelque sorte).


Je ne suis pas d'accord que tu enlèves ton autre texte qui est pour "un public averti", c'est celui que je préfère et puis même si la femme elle... ben il y a public averti, je pense que c'est un avertissement assez suffisant, pas besoin de l'enlever.

Merci de tes encouragements, Isis

Par contre; ce sera les seules textes que je mettrais ici, je ne veux pas surcharger le forum pour rien, je mettrais l'adresse de mon blog et ceux que ca interesse, irons les lire la bas.

Dans ce cas, je la veux bien ton adresse de blog


Sinon, je trouve ca extrêmement dommage. Pour moi, si les admins ont créé un espace spécial écriture c'est pour qu'on y mette des textes, non ???? Alors pourquoi tu ne veux pas les mettre, pour surcharger le fofo, idiots comme remarque, quand tu vois l'espace totalement HJ, tu te dis que le club d'écriture est loin, même très loin, d'etre surchargé.



Edit :

Citation :

si l'autre texte est assez...glauque j'ai beaucoup aimer aussi...

Je le trouve certes glauque mais extrêmement sensuel. Ne me demandait pas de vous expliquez c'est comme ça, je trouve que ce genre de texte est très sensuel, je sais c'est bizarre, et ca serait trop long à vous l'expliquez

Moi aussi je veux bien l'adresse de ton blog, j'aime beaucoup ton style d'ecriture.

Comme dit Isis meme si l'autre texte est assez...glauque j'ai beaucoup aimer aussi...

Voila, le lien, j'ai mis du temps a le donner, car je refaisais la presentation du blog.

http://kyrian.c0wb0ys.org/

J'ai tout lu d'une seule traite et je peux dire que....j'adore

Surtout celle du pianiste et sa chute, je m'y attendais vraiment pas ^^
Je l'ai dit de toute facon donc si tu vois un comm's Ehlana c'est moi

Et mon probleme est que je sais pas lequel je prefere ^^'


Edit: tellement aimer que j'en ai oublier de poster dans mon TP de potion toutes les 5 min