« Viens me voir Hijo de la Luna… » (PV Liam)

Il faisait tellement nuit dans les dortoirs, tellement sombre, tout était tellement calme, ça en était énervant. Luna se tournait sans cesse dans son lit, non pas car elle ne voulait pas dormir, mais elle réfléchissait aux événements de ces derniers jours. Pourquoi tout ça, pourquoi tout ces remues ménages dans l’école ? Pourquoi, et surtout ça…

Pourquoi l’amour.

Pourquoi ce sentiment là, plait à tout le monde, pourquoi il vit plus fort le jour de la Saint Valentin, pourquoi pendant un jour, Poudlard a été le lieux de toutes ces embrassades, de toutes ses caresses, de tout ses câlins, de tout ces baisers, parfois intimes, mais parfois plus sauvages. Et que ce soit en chanson ou en paroles murmurés à l’oreille, l’amour a été partout… partout sauf pour Luna.

Elle se lève de son lit, le regard pendu au ras du sol, pas encore bien l’esprit calme, ni les yeux suffisamment ouverts et ses pieds tâtonnent au sol ce qui doit être ses chaussures. Ah ça bouge… Ah, mais c’est Hector chat de ma voisine de lit, qu’est ce qu’il fait ici, j’allais le mettre comme une pantoufle…

Après les avoir trouvé, elle enfile vite une robe blanche et attache le tout par une ceinture de tissus noirs. Puis elle s’éloigne de sa chambre tout d’abord puis du château, mais elle n’a pas oublié de prendre sa « boite »…

Elle se retrouve vite dehors et s’asseoit en face de la berge. L’air n’est pas très froid, et puis elle se sent bien. Elle défit le lac du regard, le lac et tout ce qui peux se trouver à l’intérieur, si loin des élèves de Poudlard et si loin de ses problèmes personnels… La lune lui semble géante ce soir, et si brillante…

Lentement elle ouvre sa boite, prenant soin de ne pas la casser, c’est un cadeau précieux. Elle en sort une barre de guimauve magique et la mange. La couleur de la guimauve est bleue au début, mais elle change de couleur à peu prés tout les cinq centimètres et il y a pas mal de guimauve… Elle arrache le morceau bleu, range la guimauve puis ferme la boite. Pendant qu’elle mâche patiemment, ses cheveux prennent une couleur bleue, qui brille plus encore grâce à la lune. Il en est de même pour ses yeux, qui eux aussi deviennent bleus...

Son regard ne quitte pas le lac, pendant que le vent fait voler ses cheveux et sa robe, tout aurait pu être parfait, si seulement, il ne lui manquait pas quelque chose… Elle adresse alors ses paroles à peine murmurées, à la vieille légende du lac, et en même temps à la douceur de la lune. Elle adresse ses paroles à la lune si claire…

« Viens à moi, hijo de la Luna… »

Elle s’imagine sortir devant elle, directement des eaux du lac, le garçon parfait ou du moins, une pale copie, le corps éclairé par les rayons de la lune et il serait beau, et il serait… amoureux.



Hj : Un garçon pour ce sujet, merci…^^

Beau, peut-être. Amoureux, ce n’était pas son genre.
Les mirages de l’amour ne se joueraient pas de l’acuité de son cœur. Il ne l’avait pas froid, ni même fermé. Il l’avait indifférent. Péniblement apprivoisable. Tout juste battant.

Il ne considérait pas moins sa vie comme étant un vivant poème. L’amour n’avait rien de poétique tant qu’il ne brûlait pas ou tant qu’il ne restait qu’une observation philosophique et contemplative sur les mœurs.

On aime tout entier avec passion ou on n’aime pas. On aime avec volupté et déraison ou on n’aime pas. C’était son choix. Si un jour il devait s’y frotter il voulait s’y consumer. Mais jusqu’à lors, l’Amour ne serait qu’un emprunt au jargon des entichés dont il tirerait profit tant qu’il y aurait des gens pour croire qu’on le trouve au creux d’un sourire charmant et de quelques mots doux comme des sucreries.

Pour le reste, aux yeux de Liam, un corps, un moment, un hasard était une poésie qui valait mieux que l’amour. Un regard, un frisson, un échange, une pensée, un rougissement soutiré par ses provocations, une robe blanche entourant une jeune fille aux cheveux bleus que ceigne une ceinture noire un soir où tout aurait dû être dépeuplé était une poésie.

Qu’est-ce que... ? s’étonna Liam en voyant l’irisation quasi féerique d’une élève assise sur la rive du Lac Noir. Il venait de sortir sa tête de l’eau et rabattait ses cheveux en arrière.

L’enveloppe nocturne le dissimulait encore un peu, si bien qu’elle pouvait cacher à l’intruse son ahurissement et son hésitation. Sortir de l’eau ou pas ? La question était importante, il ne portait pas de vêtement.

La nuit était froide. L’eau était en accord avec la brise et le frimas. Les silhouettes noires et argentées des arbres autour du lac se penchaient sous le souffle de Zéphyr. Les vaguelettes inventaient des formes de poissons imaginaires qui accompagnaient les mouvements de l’aîné des Cullen. Fendant doucement le divan hydraulique, seul Liam dénotait.

Un bain de minuit. Envie subite de faire comme à Carlisle.

Liam s’avança vers l’apparition et fut stupéfait de reconnaître Luna Lovegood. Il s’arrêta face à elle. L’eau s’arrêtait à sa taille. La chair de poule lui vint mais il ne grelottait pas. En comparaison des Lowlands, Poudlard faisait figure de longitude tropicale.

Le Serpentard regarda la présente d’un air intrigué avant de l'apostropher.

- « Est-ce que tu vas finir par tourner ta tête ? »

Puis, d’un mouvement de sa propre tête, il désigna ses vêtements en tas à un mètre de l’endroit où elle se trouvait.

- « Ce n’est pas pour moi... c’est surtout pour toi. Je n’aimerais pas être accusé d’attentat à la pudeur quand je pourrais moi-même t’accuser de voyeurisme. »

Il y a peu, elle se disait qu’elle aurait du se couvrir plus. Maintenant plus rien ne semblait l’atteindre, et ce n’était pas le froid qui pouvait se faire sentir. Elle n’aurait jamais pensé que ce puisse être lui dans l’eau… Liam. Le seul qui pouvait, d’un seul regard, la faire se terrer derrière le plus grand des coussins qu’elle pouvait trouver. Le seul qui puisse, pour elle, faire passer le temps au ralenti, afin qu’elle puisse l’observer. Elle aurait volontiers figé le temps, d’un coup de sortilège, afin de pouvoir passer tout cet être fin sous une minuscule loupe…

Mais qu’aurait elle alors vu de plus que ce qu’elle apercevait maintenant… Pourquoi surgissait-il de l’eau, alors qu’elle ne ressemblait plus vraiment à elle-même, avec ses cheveux bleus et son corps un peu translucide. On aurait dit un monstre d’épouvante, du moins, c’est ce qu’il devait penser… Oh elle ne devait plus abuser des ces bonbons… Mais c’était pourtant son cœur qui bouillonnait à cet instant, et son esprit qui loufocait sans équivoque. Une perte de sens, c’est l’agonie. Une perte du cœur et c’est…

Le bruit du bruissement des arbres est sa seule réponse, un insondable « chut » de la nature à elle-même qui lui conseille de retrouver ses esprits. Ce n’est pas parce qu’Apollon sort de l’eau, qu’il faudrait en perdre la vue…

Il sort d’ailleurs… S’arrêtant, lorsque la moitié de son corps est hors de l’eau. S’arrêtant lorsque Luna allait bien pouvoir rigoler… mais il se contente de l’apostropher.

« Ma tête ? Pourquoi je tournerais ma tête… Ah, ah oui, les vêtements… »

Elle met ses deux mains devant les yeux pour se cacher, mais…

La curiosité étant plus forte, elle laisse des trous pour laisser passer son regard, maladroite comme elle est, cela se voit tout de suite, mais est-ce de sa faute si elle n’arrive pas à détourner son regard de Liam…

« Non non je ne suis pas voyeuriste, j’ai même fermé mes yeux avec mes mains devant, tu peux y aller, je ne regarderais rien… Et pas d’attentat pour une si belle pudeur… »

Elle rougit. C’est elle qui a sorti ça ? Et là, elle cache ses yeux, mais y voit quand même… On lui a parlé de ce jeune homme après la soirée entre filles… Un séducteur ce Liam, qui n’attire pas que ses regards, et pour séduire un séducteur, il faut jouer l’indifférence… Oui, mais comment jouer l’indifférence alors qu’on a du mal à ne pas le regarder ? C’est ça Luna, allez, joue les femmes fortes… prend exemple sur… Euh qui semblait forte à la soirée… Allanah tiens. Elle surveillait Noah plus que de raisons, il semblait presque à sa botte…

Il faut que tu joues les femmes qui n’ont peur de rien… Et euh… Quand il sortira enfin de l’eau, tu enlèveras tes mains et tu le regarderas fixement, comme ça, il aura honte et il ira se rejeter à l’eau, et là tu lui montreras avec un grand sourire que tu n’as peur de rien… Et tu lui piqueras peut-être ses vêtements puis les lui lancera un à un, s’il se montre gentil avec toi, et qu’il joue les gentils… Sinon, hop, un T shirt dans le lac… mais les garçons portent ce qui est mouillé, dans la plus totale indifférence… C’est tellement difficile les garçons… Ils ne fonctionnent qu’aux clins d’œil et à la nourriture, et les clins d’oeils, Luna, elle, ne sait pas faire…

Luna eut la délicatesse d’enfermer ses yeux derrière la prison de ses doigts diaphanes. L’attitude enfantine arracha un léger rire à Liam. Elle avait l’air de croire qu’il n’y voyait rien pourtant, dans toutes les ténèbres qui les entouraient, Luna et la lune étaient les seuls éléments éblouissants. Il percevait d’elle plus de détails que sa propre main lui en offrirait s’il l’avait tendue devant lui pour en compter les doigts.

Tant pis pour elle, s’amenda-t-il. Il avait prévenu. A ses risques et périls... et le jeune homme sortit de l’eau.

En un retour de courtoisie, il eut lui-même la délicatesse d’emprunter un chemin courbe par rapport à la Serdaigle pour évoluer de profil et cacher de sa masculinité les bagatelles d’une gravure dont il n’était pas encore certain d’avoir envie de tout montrer. Non par pudeur mais par distinction.

L’eau et les vaguelettes caressèrent son ventre, sa taille, ses hanches, bruissèrent contre ses cuisses, ses genoux pour finalement l’abandonner aux confins du sombre. Il regardait Luna en coin et ne se départissait pas de son sourire amusé. A un mètre de Luna, il s’assit sur l’herbe fraîche du rivage, nu et placide comme un Adam oublié par la bible.

Avec une désinvolture qui ne le quittait pas, il saisit un vêtement qui devait être son t-shirt noir. Il s’essuya le visage et le cou. Lentement. S’amusant lubriquement de la situation.

- « Et toi, dit-il sur le ton d’une conversation civile, que fais-tu par-là à part mater ? »
-« Attention, je me lève », s’amusa-t-il encore.

Dos à elle, il se leva doucement en empoignant sa cape. Il s’en entoura la taille et, jouant toujours le jeu de Luna, lui dit :

- « Tu peux retirer tes mains. La morale est sauve. »

Jamais timide et ne trouvant aucun obstacle dans la distance qui le séparait de Luna, Liam s’en approcha doucement et se pencha sur elle. Il étendit lentement son bras et sa main vers ses cheveux pour toucher leur texture. Il la connaissait bien plus blonde que lui. Que lui était-il arrivé ? S'était-on amusé à lui jeter un sort ? Il savait que Luna était souvent chamaillée par les autres.

Ses sourcils froncés et son regard interrogateur furent les seuls commentaires qu’il s’accorda. Sans gêne, il s’assit tout à côté d’elle et la dévisagea jusqu’à ce qu’elle parle...

Il est difficile pour une fille de dire ce qu’elle ressent à l’approche du corps masculin d’un bel éphèbe… D’une sirène devenu humain, et qui en plus de cela, comme une sirène qui perd sa queue de poisson contre une paire de jambes, n’avait alors aucune pudeur et n’hésitait plus à s’exhiber nue, oubliant qu’en étant un homme, il y avait certaines parties qui maintenant, ne pouvait plus être montré…

Les doigts ne cachaient rien, mais Luna dans un ultime réflexe, le fait de plusieurs années de convenances, fermaient les yeux pour aussitôt les ouvrir, se disant alors qu’elle risquait de rater un spectacle que peu de filles pourraient voir après elle… Mais qu’est ce qu’elle aurait dit Ehly, si elle la voyait…

Et lui il s’amusait, il souriait, heureux de son corps, de sa nudité masculine, alors qu’elle n’aurait jamais osé se découvrir plus haut que son buste. Et plus encore à son corps, elle attachait de l’importance à ses cheveux, qui lui semblait briller encore plus sous la lune…

Elle retira ses mains lorsqu’il lui demanda, mais après tout quelle différence…

« Moi, Moi, mater ! Je ne matais rien, j’étais venu manger quelques bonbons au bord du lac, et j’étais bien tranquille quand euh… tu es sorti de l’eau et nu en plus ! Tu veux un bonbon ? »

Elle aurait aimé avoir le chicaneur sous la main pour pouvoir cacher son regard… Non pas le sien, mais celui de Liam, bien trop pénétrant à son goût, ou alors elle se faisait juste des idées… mais il aurait été bizarre qu’elle plaque à la figure de Liam un article parlant de l’ascorbus taraplétique… Ca lui aurait filé des boutons… Et le bonbon… S’il allait en manger, nul ne savait ce qui allait se passer pour lui…

Puis il décide de lui toucher les cheveux, c’est vrai que la couleur bleue, ça doit choquer un peu… mais avec un bonbon, il les aura sûrement violacé.

« Tu prends souvent des bains de minuit ici ? Et je veux dire les filles viennent souvent te voir ? »

« Euh, non non, enfin moi je ne suis pas venu te voir, je prenais juste l’air… »

Oh Luna, tu t’enfonces, tu courres dans toutes les directions, et tu n’es même pas capable de voir le mur devant toi alors que tu as des cheveux bleus qui éclairent sur des kilomètres…

« Et alors… Ma présence ici te gène ? Tu voudrais peut-être nager de nouveau dans l’eau… On dit de toi que tu es quelqu’un de bien, Liam… mais aussi quelqu’un qui n’a pas sa langue dans sa poche. Un vrai serpent… Je me trompe… ? »

Elle attaque un petit peu. Juste pour tenir. Juste pour ne regarder de nouveau et se tenir tranquille…

Spoiler:

- « Moi ? Moi, mater ! Je ne matais rien, j’étais venu manger quelques bonbons au bord du lac, et j’étais bien tranquille quand euh… tu es sorti de l’eau et nu en plus ! Tu veux un bonbon ? »

Liam secoua légèrement la tête en signe de dénégation. Il n’aimait pas les sucreries.
Juste après avoir doucement refusé, il répondit d’une voix pincée:

- « J’y suis entré nu, tu ne voulais quand même pas que j’en sorte habillé. Je n’avais pas prévu que j’aurais de la compagnie. Quand bien même, ça n’aurait rien changé », avoua-t-il en se tournant vers elle.

- « Tu prends souvent des bains de minuit ici ? questionna-t-elle. Et, je veux dire, les filles viennent souvent te voir ? »
- « Oui, je viens souvent. Plus depuis un certain temps, il faisait très froid cet hiver. Et, non, je n’ai jamais eu de public avant ce soir. En tout cas, aucun public que je n’avais pas invité à venir avec moi. »

Liam se souvenait être venu l’année précédente avec une fille dont il avait aujourd’hui oublié le prénom. Il devrait pourtant s’en souvenir, elle aurait dû être sa cavalière pour le bal de fin d’année. Cependant, sur la proposition de Liam qui fuyait ce genre d’évènement guindé et n’avait invité la jeune fille que pour le paradoxal espoir de ne jamais se rendre au bal, le couple avait fini sur la rive du Lac Noir... puis dans le Lac Noir où la soirée avait été humide et chaude. Il ne se souvenait pas de son prénom mais il se souvenait de ce qu’ils avaient fait.

« Et alors… Ma présence ici te gêne ? Tu voudrais peut-être nager de nouveau dans l’eau… On dit de toi que tu es quelqu’un de bien, Liam… mais aussi quelqu’un qui n’a pas sa langue dans sa poche. Un vrai serpent… Je me trompe… ? »

Un courant d’air chaud passa et la brise poursuivait de sécher les cheveux blonds du Serpentard. Il se laissa harceler par le vent mais pas par l’avis de Luna. Liam se leva avec ces mêmes gestes lents et nonchalants qu’il avait lorsqu’il était paisible sous le masque pince-sans-rire de son visage. Il fit un pas de côté pour se retrouver en face de Luna et la scruta un instant. Il parcourait ses étranges cheveux bleus, sa peau limpide, ses bras blanc et la boîte qu’elle tenait. Ses yeux remontèrent soudain vers ceux de la Serdaigle:

- « J’ai ma langue dans ma poche et je ne suis pas quelqu’un de bien », sourit-il bien que tout son visage et son regard restaient impassibles. Le sourire était froid, narquois, toutefois on n’eût su dire s’il jouait sur les mots ou s’il pensait ce qu’il disait de lui.

- « Tu veux essayer ? »

Son menton désigna le lac mais peut-être que sa mauvaise conscience lui proposait d'essayer bien plus que le lac.

- « Tous les deux. Et si ça t’arrange, je serai quelqu’un de bien et je garderai ma langue dans ma poche. »

« Rien changé… Alors ça ne te gène pas de montrer ton corps nu aux jeunes demoiselles influençables ? Mais il est vrai que des habits t’auraient assez gêné dans l’eau… Mais la compagnie est agréable, non… »

J’espère… Elle lui rend son sourire un peu timide, le regard toujours en baisse. Mais les sourcils qui se froncent à l’heure de la révélation…

« Ah parce que tu invites beaucoup de filles a venir te voir dans cette tenue, et à venir dans l’eau avec toi ! Mais vous faites quoi tous les deux ! »

Question étrange. Elle s’en doute, mais au final, ne sait pas vraiment, elle désire qu’on le lui dise clairement… Etrange Luna.

« Je ne crains pas les serpents, les aigles ça attrape les serpents… Il se pourrait bien qu’un jour, tu ais besoin de moi, alors fais gaffe à tes gestes et oui, garde bien ta langue dans ta poche, je ne voudrais pas la voir se balader… n’importe ou. »

Néanmoins poussé par une volonté farouche de continuer cette sublime nuit, elle accepte la proposition de Liam. Elle est inquiète mais se résigne, après tout que peut-il bien lui faire de mal…

« Je te rejoins, laisse moi quelques minutes, je vais me changer, ça sera vite fait. »

Elle laissa sa boite reposé sur le rocher, et partit se cacher derrière un gros buisson tout en surveillant du coin de l’œil le regard de Liam… Difficile de savoir à quoi il pensait en ce moment, il n’était pas vraiment du genre exubérant, il y avait tellement d’animalités en lui… Et peut-être bien qu’elle se faisait des idées après tout… Elle commença à se changer derrière le large buisson, heureusement qu’elle portait déjà son maillot sur elle. Ca lui évitait de devoir se changer en catastrophe au cas où Liam se serait aventuré vers elle pour la regarder… Avec son maillot, il ne pourrait rien voir du tout…

Le maillot de Luna était composé d’une seule pièce, composé de plusieurs rayures noires et blanches à l’horizontal… Ressemblant aux anciens maillots de l’époque, elle se dit qu’elle ne pouvait pas quand même sortir devant Liam avec ça… Elle jeta un sort rapide à ses affaires. Un sort comme celui du conte de Cendrillon… Le maillot change et devient plus beau… mais à une certaine heure, tout disparaîtra et tout redeviendra comme avant… Un peu trop d’une autre époque, pas spécialement joli… Luna se dit qu’elle devrait à l’avenir, faire plus de sorties shopping… Mais le maillot était d’un joli bleu, assorti à ses cheveux…

Quand elle sortit du buisson, c’était lentement, se cachant le ventre, faisant gaffe à ne rien dévoiler… Elle avait choisi un maillot deux pièces, mais elle avait peur de se montrer, doux paradoxe d’une fille pleine de complexe. Pas tellement belle, pas sur d’elle, mais si jolie…

Luna s’avança vers Liam, et esquiva son regard.

« Allons donc voir si l’eau est bonne… »

Ce sont les seuls mots qu’elle prononce en direction de Liam avant de se diriger vers le lac… Se disant qu’avec sa chance habituelle, le calamar sortirait du lac, attraperait une jambe de Liam avec son gros tentacule, et l’entraînerait au fond de la mer, brisant le beau moment que Luna espérait tant…

Elle rentre dans l’eau, le contact est froid au début, mais elle a tellement envie de se cacher dans l’eau, qu’elle s’y enfonce assez vite… Elle grelotte mais essaye de ne rien montrer, malgré le fait qu’elle ait les dents qui claquent…

« Me voilà, je suis dans l’eau… Et je t’attends… Surpris hein ? J’espère bien… Et essaye de garder ton sous vêtement quand même… On ne sait jamais, tu pourrais attirer un poisson malveillant qui ait soudain une petite faim… »

Madame rêve… d’artifices… De paillettes… De Liam. Et claque des dents en rythme.

« Rien changé… Alors ça ne te gène pas de montrer ton corps nu aux jeunes demoiselles influençables ? Mais il est vrai que des habits t’auraient assez gêné dans l’eau… Mais la compagnie est agréable, non… »

Liam ne répondit pas. Il la regardait, un air énigmatique sur le visage. Il n’aimait pas répondre aux questions directes qui interrogeaient ses sentiments. De même que pour tout ce qu’elle dit ensuite, il garda le silence et cet air taciturne, se contentant au final de ne contempler plus que le lac en adoptant un air rêveur. Pourtant, il ne rêvait à rien. Il voulait juste retourner à l’eau.

Elle accepta d’« essayer. » Il en fut à moitié surpris mais plutôt content. Quand elle revint et entra dans l’eau, ignorant l’avertissement concernant son sous-vêtement - car il n’en avait strictement rien à faire -, Liam déroula la cape qui entourait sa taille et descendit dans le lac. Il retourna cependant une recommandation à la jeune fille : « Ferme les yeux Luna, » et, de même que la première fois lorsqu’il sortit de l’eau, il s’arrangea pour n’être pas face à elle mais plutôt de profil afin de garder encore le mystère de sa masculinité.

Les poissons malveillants ne s’intéressaient pas à ses attributs masculins, ni les strangulots qui erraient très rarement près de la rive. Ce n’était pas après quatre ans de baignades au clair de lune que Luna Lovegood allait apprendre à Liam les secrets du lac.

Il nagea en sa direction, la scrutant en souriant en coin, mais il finit par la dépasser et nager plus loin. Autour d’eux, à cette heure et sous les rémiges nocturnes de la nuit qui les dissimulait, le paysage était mirifique, irréel. Sans compter l’intrigante couleur des cheveux de Luna qui illuminait l’eau d’un petit halo céruléen. Le Serpentard s’arrêta où il avait pied et où l’eau montait jusqu’à son thorax. Son derme s’était recouvert d’une fine chair de poule, pourtant il n’avait pas froid.

Silencieusement, il mira Luna. Il se décida à répondre à l’une des questions qu’elle avait posé un peu plus tôt quand ils étaient encore sur la rive : « Mais vous faites quoi tous les deux ? »

- « Quand j’ai de la compagnie, on prétend que la nuit est belle, je fais le coup des étoiles qui brillent dans le ciel sans trop y croire, elle n’y croit pas non plus mais d’un commun accord nous faisons comme si. On nage, on discute, on chahute gentiment. La fille fait comme si elle avait froid. Je fais comme si je la réchauffais. Pourtant, c’est troll, puisqu’on est là, dans la froidure et que c’est exactement ce qu’on cherchait. Alors, je la prends dans mes bras, et c’est entendu, c’est ce qu’elle voulait : un prétexte pour que je l’approche. Je marche puisque c’est ce qu’elle veut. Je fais celui qui la protège du froid. Elle grelotte dans mes bras et la température monte sensiblement quand je l’embrasse. Si le baiser se fait plus chaleureux, les gestes basculent et on oublie le froid et on oublie la nuit et on oublie qu’on ne se connaît pas. Chacun prend ce qu’il a prendre et on retourne terminer sur la rive ce que nous avions commencé dans l’eau. Je la raccompagne à sa salle commune et le lendemain, je fais comme si je ne l’avais jamais vu, jamais connu... voilà ce qui arrive. Et ce qui ne t’arrivera pas. »

Il est nu, il est nu, il est nu ! Mais comment ça, il est nu, il ne peux se baigner que tout nu ? Mais il ne connaît pas la pudeur, ou il pense que la non pudeur lui emmènera plus de filles… hum… Il fallait le voir pour le croire.

La probabilité que Luna ait très froid à ce moment était assez élevée. Mais elle ne demanderait rien, non, pas au risque qu’il prenne ça pour un accord tacite, que lui ne prenne pas ce qu’il ait envie d’elle, et qu’elle ne prenne rien, car elle n’y connaît rien… L’amour et ses plaisirs, lui sont inconnus. Elle n’a pas grandi avec. Elle ne sait pas si elle vivra avec non plus…

L’eau commençait à se réchauffer, enfin son corps s’y habituait. Elle décida de fausser compagnie quelques instant à Liam qui rentrait dans l’eau… Elle nagea quelques instants, c’était étonnant comme ce maillot l’encombrait moins pour nager… Mais et s’il essayait de la noyer pour s’amuser… Aurait-elle du retourner au château prendre de la branchiflore ? C’est que s’il ne fait pas gaffe, il peut la noyer, et après on retrouvera une vieille Luna toute boursouflée, servant comme récif naturel au fin fond du lac, le corps peuplé de minuscules coquillages…

Non, mais pourquoi, je pense à toutes ces bêtises… Ah oui, il est nu, et si je m’approche de trop, je vais sentir…

Glups.

Luna avait tellement continué dans ses pensées, qu’elle cessa de nager, et qu’elle but la tasse. Elle recommença à battre des bras, ses cheveux bleus sortant en premier de l’eau, toujours aussi brillant. Elle respira un grand coup, entre deux quintes de toux.

« Je n’ai rien, je n’ai rien… »

Et là voilà qui commençait déjà à devenir ridicule… Elle respira un grand coup et se rapprocha de Liam.

« Pourquoi ça ne m’arrivera pas ? »

Non, elle avait posé la question qu’il ne fallait pas poser… La question qu’elle n’aurait du jamais dire…

« A la soirée entre filles, enfin au début, est ce que tu pensais que j’allais t’embrasser ? »

Luna s’était rapproché sensiblement de Liam, peut-être même un peu trop prés… Tout aurait été parfait s’il n’y avait pas un petit poisson qui s’approchait de sa jambe et qui lui tapotait dessus… Quelque chose la fit reculer de nouveau cependant, le doute…

« Je pense qu’Elliot ne s’attendais pas à ce que je le choisisse…Le pauvre. J’y suis peut-être allé un peu fort, je pense qu’aucun garçon ne veut vraiment m’embrasser de son plein gré… Je suis peut-être juste idiote, même si je suis parfois un peu rêveuse, j’entends ce que disent certaines personnes… Je ne sais même pas si je devrais être ici, je te gène peut-être… »

Luna tout collé de nouveau à Liam, fit mine de partir, mais sans bouger plus pour autant…

Hj: Enfin ^^

Liam ne pensait pas que l’exhibitionnisme lui amènerait plus de filles qu’une touchante pudeur - probablement feinte -, autrement, si telle était vraiment la solution pour s’envoyer la moitié des filles de Poudlard, il faut croire que le Serpentard ne se serait jamais gêné pour se trimbaler « toutes voiles dehors. »

Il était entré nu dans l’eau. Il aimait sa nudité et le sentiment de liberté et d’exaltation que ça lui procurait. Il ne se serait rhabillé pour aucune raison. Surtout pas pour une fille. La nuit était sienne et si elle amenait à l'improviste quelques invitées, ce n’était pas de sa faute. Assurément, ne se sachant plus seul, il aurait pu se rhabiller comme l’auraient fait n’importe quel autre garçon bienveillant. Cependant, Liam n’était pas bienveillant. Il n’était pas malveillant non plus. Il était lui. Nu. Il était lui tantôt frondeur, tantôt indifférent, mais ce soir, il était lui, nu. Luna devrait s’y faire et tous les rougissements de la demoiselle ne feraient jamais passer son caleçon à l’impudique.

Elle manqua de se noyer mais il comprit un peu tard ses étranges battements de bras. Elle avait refait surface en certifiant que tout allait bien. Liam ne put s'empêcher d'éclater de rire. Il rit si fort que s'ils n'avaient pas été si loin de Poudlard, il en aurait réveillé tous le château. Effrayé par ce rire, quelques bêtes nocturnes firent bruire leurs pas, cachées dans les ombres des arbres. Puis tout regagna son calme, même Liam qui nagea vers Luna pour se trouver moins loin si l'envie de jouer à la Petite Sirène Qui ne Savait Pas Nager lui reprenait.

Mais petit à petit, ce fut finalement elle qui se rapprocha de lui tout en discutant. Elle se sentait peut-être plus à l'aise et rassurée par la confidence du Serpentard mais visiblement, quelque chose la gênait dans cette révélation. Ce qui n'étonnait pas Liam qui avait fait exprès de retarder sa justification afin d'attiser - par sadisme peut-être - la curiosité de la Serdaigle. Elle désirait en savoir plus sur la raison pour laquelle ce qu'il faisait habituellement avec les autres filles ne lui arriverait jamais à elle puis, avant qu'il ait pu émettre une première explication, elle s'embarqua dans le souvenir de la soirée entre filles. Liam se souvenait parfaitement de ce baiser qui l'avait écœuré.

L'aîné des Cullen s'accommoda aisément de la proximité de Luna.
Il cessa de nager et se redressa devant elle quand elle fit mine de partir. L'eau s'agita autour de son nombril, il essora tranquillement ses cheveux en les remettant en arrière, tout souriant.

Mais qu'elle est coquette, pensait-il amusé.

- « Lovegood, ne fais pas de simagrées avec moi. Si tu me dérangeais, ça ferait longtemps que tu serais retournée dans ta salle commune, je n'ai pas pour habitude de me laisser enquiquiner sans rien faire. Deuzio, t'es peut-être « rêveuse » mais je ne pense pas que tu sois idiote. Ou bien, le Choixpeau t'a raté. Je préfère croire que ce vieux sac a un peu de bon sens et que nous autres sommes un peu bornés dans nos préjugés. La différence met mal à l'aise mais toi, t'as pas à être mal à l'aise parce qu'une bande de trolls a décidé que tu n'étais pas comme eux. Qu'est-ce qu'on en a à faire, franchement ? Tertio... »

Liam lui asséna un petit sourire coquin puis ses lèvres se retroussèrent pour un grand sourire :

- « Pourquoi crois-tu que j'aurais pu penser que tu m'embrasserais ? Tu imagines que je me trouves irrésistible ou bien...? Pour dire vrai, je suis très heureux que tu ne l'aies pas fait... le résultat était tellement pitoyable. Ce qui m'amène à ta première question... »

Le sourire venait de disparaître, seuls les yeux clairs de Liam brillaient encore :

- « Tu ne seras jamais la fille que je m'envoie sur un coup de tête parce que tu es encore bien trop sage et innocente pour un sale gosse comme moi. Je veux bien être un con fini de profiteur mais je ne suis pas un enfoiré. Luna Lovegood ne s'en sortirait jamais vivante avec un Liam Cullen, alors je vais éviter de te débiter ma poésie à trois noises et sauver ta virginité. Tu as le droit de me remercier, » ironisa-t-il par trop sûr de lui en plongeant sous l'eau où il resta en apnée pour ne ressurgir qu'un peu plus tard, derrière Luna. Il se pencha à son oreille avant qu'elle se retourne :

- « Mais si tu insistes, je prends tout ce qu'on me donne... » murmura-t-il joueur.

Il avait ri, et Luna était contente. Même si sa maladresse était maladroite. Et légendaire. Elle l’avait fait rire de bon cœur. Homme qui rit à moitié dans ton esprit.

« Tu as raison, je ne suis pas idiote, je ne suis juste pas très sur de moi. Mais tu es le premier que je n’ai pas entendu m’appeler Loufoca depuis bien longtemps. Serdaigle est la bonne maison pour moi, elle l’a toujours été, je ne me sens vraiment bien parfois que dans ma salle commune, le nez perdu dans les bouquins comme tout bon serdaigle. A essayer de lire au travers des bouquins, ce que je rêverais de vivre, et ce que je ne connais pas encore, mais que toutes mes amies connaissent. Il est un temps où je voudrais grandir, où je voudrais vivre de folles expériences, et ne plus penser aux autres, mais seulement à moi-même… Et s’il faut alors que je me pousse moi-même à accomplir certaines choses, il arrivera un moment où je le ferais… Je crois. »

Son regard se baisse, plein de doutes. Mais elle le remonte aussitôt se rappelant qu’il y a certains détails, que son regard ne doit pas continuer de voir. Elle ne doit pas forcer le passage de ce que l’eau lui cache cette fois-çi.

« Ce n’était pas pitoyable… Disons que je n’ai pas vraiment, enfin… pas, jamais… Embrassé quelqu’un et ce pauvre Elliot n’a eu droit qu’à ce que j’ai pu lire dans les livres, mais à mon avis, ce genre de baiser n’est que pour les personnes ayant beaucoup d’années de relations déjà… J’ai adapté le mauvais livre à la situation. Mais c’était bien marrant de voir ce pauvre Elliot quand même, même si je dois paraître encore plus dingue après ça. Je crois que je ne réussirais jamais à être vraiment considéré comme une fille normale, malgré tous mes efforts, je fais sûrement trop de bêtises. »

Ses bras battaient dans l’eau, dessinant des arcs de cercles autour d’elle, elle se concentrait surtout sur le regard de Liam, et sur ces paroles. Sur ses lèvres, qui l’apaisait. Son discours où il parlait de préserver sa virginité l’avait fait sourire. Disait-il toujours ce genre de choses aux filles qu’il savait ne pas avoir eu beaucoup de petit ami ?

Luna se retourne vers lui, mais cette fois, il se passe quelque chose. Comme si un million de Ronflaks cornus, étaient dans son dos et la poussait à agir. Comme si la peur lui avait laissé un temps de quelques secondes pour agir. Comme si une fois fait, cela allait faire disparaître tous ses doutes.

« Je pense que cette fois-çi, c’est toi qui va me donner quelque chose… »

Elle sourit, et puis lentement, elle l’embrasse.

Le baiser est doux, elle se fait toute douce. Elle n’oublie pas de nager cette fois-çi. Elle n’ose pas frotter ses lèvres plus à lui, de peur de lui faire mal… Elles sont douces. Elle se sent bien. La peur et le doute ont disparu. Elle a accompli ce qu’elle ne pensait pas pouvoir faire.
Puis elle arrête le baiser, et le visage rougissant, elle détourne le regard.

« Je crois que cette fois-çi, je n’ai pas fait de bêtises… J’espère que c’était plus agréable que ce que tu as pu voir avec Elliot… Je ne suis pas très expérimenté… Désolé… »

Luna se tait, attendant que Liam parle. Les doutes reviendront à l’instant où il lui donnera sa réponse. Partira t-il ? Ou prolongera t-il le baiser de Luna, en lui montrant comment un séducteur embrasse…

Il prenait tout ce qu’on lui donnait, et elle lui donna un baiser. Une pincée de lèvres bien moins effrayante et désagréable que ce qu’elle avait fait subir à Elliot.

Surpris par l’audace de Luna, Liam ne bougea pas et laissa la jeune fille faire à sa guise. Il resta face à elle, la regarda, regretta qu’elle s’excusât pour son inexpérience mais n’affirma rien de ses pensées ni sur son visage ni dans ses gestes. Il la regardait sans bouger.

Après un temps où il s’aperçut qu’elle attendait une réaction de sa part, il haussa les sourcils avec indolence mais finit par sourire doucement. Il ne prolongerait pas le baiser. En effet, il pensait que la Serdaigle voulait se tester, se rassurer sur ses capacités de séduction, se dire « Oui, je l’ai fait moi aussi, comme les autres filles. » Cependant, il avait la certitude qu’il était le pire cobaye qui fût pour elle, ou le pire maître en la matière. Dans son esprit, deux tendances s’affrontaient complaisamment : le jeu et le bon sens.

Par jeu, pensait-il, tandis qu’il continuait de la regarder sans parler en marchant dans l’eau d’un pas lent tout autour d’elle, il pourrait jouer le Don Juan, profiter de sa naïveté pour devenir le maître enchanteur, prince charmant d’un soir, expérience à la clé, baisers et caresses millimétrées pour la rendre barge, juste ce qu’il faut, avant de disparaître comme un voleur.

Par bon sens, imaginait-il, une telle fille ne méritait pas de commencer sa vie sentimentale dans les griffes d’un chien ou de vivre ses premiers pas de ballerines sur la scène du mensonge. Il savait comme les débuts promettaient une suite plus ou moins encourageante. Comme un enfant qui se forme et qui garde profondément enfoui en lui les traumatismes des premiers ratés de ses jeunes années, l’adolescent peut conserver les cicatrices de ses échecs et de ses premières expériences. Liam ne désirait pas être pour Luna la cause de ses appréhensions sur le genre masculin.

Il s’arrêta de marcher et se posta à deux pas face à elle :

- « Luna, dit-il en souriant, j’ai froid. »

Sa décision était prise. Il ne se jouerait pas d’elle et préférait la « sauver » de ses sales pattes.

Pour Liam, une fille était une fille. Il faisait peu de différence quand il ne s’agissait que d’y prendre du plaisir alors ce retrait ne voulait pas dire qu’elle ne lui plaisait pas. Il ne pensait d’ailleurs pas à ce simple détail : « me plaît-elle ? » ; c’était une question qu’il se posait rarement car il n’envisageait jamais de rester très longtemps avec l’objet de son désir. Si elle n'avait pas été Luna mais n'importe qu'elle autre raclie - c'était un paradoxe - il en aurait joyeusement profité.

Il regagna la rive et sortit de l’eau en plantant Luna derrière lui. Il se sécha avec sa robe de sorcier et enfila finalement sous-vêtement et jean avant de revenir vers l’eau. Depuis la rive, il lui tendit sa chemise pour faire office de serviette de bain et attendit qu’elle le rejoigne pour la déposer sur ses épaules.

- « Sors de là, tu vas attraper la crève et, avec la morve au nez, tu seras moins jolie pour le garçon qui voudrait bien t’embrasser pour ce que tu es. »

Elle l’avait fait et…

C’était bien, doux, comme on lui avait dit. Elle ne regrettait rien… Pour le moment, car rien ne disait que son cœur ne s’attacherait pas par la suite à un vil séducteur, ce qu’il n’était pas malgré tout… Malgré la réputation que certains lui prêtaient, il ne baladait pas les mains sur elle, alors qu’elle ne le désirait pas. Non, il attendait… Il tournait autour d’elle, réfléchissant, laissant un silence plaisant, alors qu’elle humectait ses lèvres, comme si elle gardait encore le goût de lui…

Du Liam sur les lèvres. Quelque chose de bien… Un truc qui colle encore, encore, et encore… Et qui toujours reste.

Il s’arrête devant elle et lui dit qu’il a froid. Comme elle, tout à l’heure… Ce baiser ne l’a-t-il pas autant réchauffé qu’elle ? Mais c’est vrai que lui avait plus l’habitude… Autant ça ne lui avait rien provoqué comme sensation… Elle espérait que ça ne soit pas le cas malgré tout.

Il sortit de l’eau, la laissant là… Elle se hâta de le rejoindre, et il déposa sa chemise sur ses épaules. Un geste plein de tendresse pour Luna…

« Je n’ai pas la crève au nez, c’est pas vrai… Et pour le garçon qui voudra m’embrasser tel que je suis… Qui irait embrasser de son plein gré, Loufoca Lovegood ? »

Elle sentit soudainement son maillot devenir plus large. Et en quelques secondes, il redevint ce qu’il avait été au départ, un immonde maillot de bain noir et blanc tout rayé et qui couvrait Luna de la tête jusqu’aux jambes… Elle s’excusa devant Liam, qui devait avoir le regret de voir ça, et elle se précipita derrière un rocher pour se changer, attrapant ses affaires au passage et déposant la chemise de Liam juste sur le rocher. Elle se changea rapidement, enfilant sa robe bleu. Et elle ressortit devant lui, toute étincelante…

« Très bientôt, il y aura un bal, et je voudrais bien que tu y ailles avec moi… Je t’enverrais une lettre d’invitation et même, si je ne serais que l’énième fille sur les rangs, j’espère que tu te souviendras encore un peu de moi… »

Elle attend sa réponse, avant de partir retrouver son dortoir.

Hj : Je pense que tu peux conclure après ce post. On se retrouvera au bal^^ Ca a été le sujet le plus beau que j’ai fait jusqu’à présent… En attendant le prochain

Le maillot de bain de Luna se métamorphose en costume de guignol et tandis qu’elle courut derrière un rocher pour se cacher (et se changer), rien n’entrava le rire rauque et presque époumoné de Liam :

- « Mais si tu n’arrêtes pas de faire le clown comment veux-tu qu’on te prenne au sérieux ? » parvint-il à articuler entre deux fous rires.

Il se calma et, de son côté, passa la chemise humide qu’elle avait déposée par sur le rocher pendant qu’elle remettait sa robe. Puis, il rassembla ses affaires et quand il se retourna, elle était devant lui. De bleue vêtue et souriante. La couleur de ses cheveux périclitait et elle recouvra sa blondeur originelle.

Comme il l’avait fait auparavant, Liam s’approcha d’elle et lui prit une mèche de cheveux qu’il observa avec curiosité après qu’elle l’eût invité au bal. Une fois n’est pas coutume, il ne répondit pas tout de suite. Au lieu de ça, il entortilla la mèche humide autour de son index pour dessiner une boucle et retira doucement son doigt jusqu’à la pointe qu’il garda entre son pouce et son index. Il tira légèrement dessus, pas au point de faire mal à Luna mais au point de lui faire avancer la tête si elle ne voulait pas que cela ne tire plus.

- « Viens-là, Lovegood », dit-il en souriant avec tendresse. Au bout de son geste, il posa un baiser sur son front, puis il lâcha les cheveux blonds sans trop s’écarter d’elle.

Il garda son regard dans le sien, plein d’assurance et de ce petit truc que Liam avait et dont il n’arrivait pas à se débarrasser. C’était sans doute agaçant et séduisant à la fois. C’était un « truc » à fille dont il se débarrasserait en vieillissant :

- « Je serai ton cavalier. Pas besoin d’invitation... »
Puis, un sourire mutin :
- « Prépare ton maillot de bain. Je ne resterai pas longtemps enfermé dans la Grande Salle en habit de manchot. Je déteste les bals. »

Il recula et lui prit la main pour la raccompagner vers le château où ils se faufilèrent l’un et l’autre vers leur salle commune.

HJ : Tout le plaisir était pour moi, Luna