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Sœren Hamilton Nouvel élève
Nombre de messages : 28 Maison : Serpentard Année : 6ème année Gain de Gallions : 18171 Date d'inscription : 27/04/2008
| Sujet: ZVVG OVVXE NOZ¹ Ven 30 Mai 2008 - 20:22 | |
| Avez-vous déjà visité un château, la nuit ? De ceux que l'on dit hantés par leurs anciens propriétaires. De ces palaces où l'on ne pénètre que pour s'y faire des frayeurs… Chaque craquement non identifié ferait sursauter le plus engaillardi² des hommes. Un battement d'aile au grenier, le souffle du vent entre des rideaux poussiéreux et autant d'autres bruits ou mouvements normaux en ces lieux si anciens, feraient jaillir en vous des instincts les plus primaires. Les fondations trembleraient alors de vos cris et de vos pleurs. Pour peu que vous soyez accompagnés de braves individus, pas tout à fait finis, qui profiteraient de l'obscurité ambiante pour vous tapoter le dos en hurlant „BOUH !!", et votre angoisse atteindrait son paroxysme. Mais, c'est bien cet effroi que vous recherchiez en entrant, non ? Il en va de Poudlard comme de tous les châteaux. Encore que là-bas les fantômes et autres spectres n'attendent pas la nuit pour se manifester. Ils font, pourrait-on dire, partie des meubles ; si bien que l'on ne s'étonne plus lorsque d'aventure on en croise un dans les couloirs. D'ailleurs, à l'occasion, si vous êtes en mal de ragots, profitez de leur rencontre pour les questionner ; ils sont les oreilles des murs. Cependant, en ce soir qui nous intéresse, c'est une bien étrange apparition qui se manifesta dans une chambre de Serpentard - côté garçons. Je vous épargne une description de l'endroit sans impact pour la suite de l'histoire et surtout que Mademoiselle Censure ne laisserait pas passer . Serpentard, chambre de Sœren Hamilton 30 mai 2008, 23 heures 38 Une masse vaporeuse venait de s'extirper d'une cloison pour aller s'asseoir au chevet de Sœren Hamilton, l'un des occupants de la pièce - solitaire désinvolte de cinquième année, dormant d'un sommeil qu'on pourrait croire profond, rêvant de choses que ma pudeur m'empêche d'écrire . Elle - la forme d'ectoplasme - commençait à prendre humaine figure. Les nuées l'enveloppant se matérialisèrent et l'illusion résultant était si parfaite, que si nous ne savions qu'il s'agissait d'un spectre, nous nous laisserions prendre au piège. La blancheur de son teint jurait avec la noirceur de sa longue chevelure, mais n'enlevait rien à sa fragile beauté. Ses yeux étaient semblables à ceux d'une biche et son regard la rendait triste. Il n'est peut-être plus utile de vous préciser qu'il s'agissait d'une femme ; enfin, je le fais quand même. Ce fantôme était une dame d'une trentaine d'années, qui ne paraissait pas être véritablement présente dans le dortoir, mais cela m'est difficile à expliquer³. On pourrait croire (à juste titre, d'ailleurs) qu'elle était la projection astrale d'un être encore vivant et non l'âme sans vie d'un personnage défunt. Elle s'était donc posée sur le lit du jeune homme endormi, regardant avec fierté et tendresse son visage presque adulte, comme si elle l'avait connu différent. Puis, elle se décida à le réveiller. Tout en caressant délicatement la joue de l'adolescent, elle lui souffla à l'oreille : « Soooooooœreeeeennnnn… Réveille-toi, mon chéri !! Sooœren ! » Lui, sentant des chatouillis sur le bas de ses pommettes, en déduisit dans sa demie-conscience qu'il s'agissait d'une bête velue ou d'un insecte volant. Aussi, ôta-t-il sa main de son entrejambe pour se gifler avec douceur - il était douillet - en grognant : « Mmmmm dégage, je dors !! » De son côté, le spectre se prit à sourire de la réaction de l'assoupi, mais n'en poursuivit pas moins son entreprise. D'abord, affectueusement, puis à mesure de la non-réaction de l'intéressé en haussant le ton : « Allez mon grand lève-toi ! Sœren… S'il-te-plait. Sœren je sais que tu m'entends !! Debout !! Allez. Soèn, mon bébé, mon ange, mon… pffff ouvre tes jolis yeux ! Sœreeen ! Sœreeeeeeeeeen ! SŒREEEEN, hum !! » Ce dernier Sœren fut prononcé dans un hurlement tel qu'il surprit même celle qui l'avait poussé. Mais, il eut l'effet escompté : le nommé sursauta brutalement, criant à son tour : « Aaaaaaaahhhhhhhh !!! Nan mais ça va pas de vociférer comme ça ?! » Puis, il se radoucit et regarda si ses camarades ne s'étaient pas éveillés à leur tour ; ceux-ci n'avaient même pas bougé. Il se releva quelque peu. Assis sur son lit, se soutenant par ses mains posées derrière lui, les jambes légèrement écartées, les genoux pliés, il fronça les sourcils dans l'espoir de mieux percevoir celle qui lui parlait. Son physique lui rappelait vaguement quelque chose, mais il ne savait pas encore la situer. Peut-être devrait-il le lui demander… Non, plus tard. Déjà, il voulait savoir ce qu'elle faisait là et… « Pourquoi tu m'as réveillé ? » Sa voix était cassée, légèrement aigüe… Il se racla la gorge, histoire de la rendre plus virile. Elle n'estompa en rien le sourire que ses lèvres traçaient, mais plutôt que de réponde à la question, elle repoussa le drap qui couvrait le garçon, dévoilant des jambes imberbes. Puis, se levant d'un bond, elle dit : « On n'a pas le temps de discutailler ici, viens mon beau, suis-moi. » De confusion, les joues de Sœren s'empourprèrent,tandis que la femme le tirait par le bras pour qu'il aille plus vite. Elle ne le regardait pas. Il tenta d'attraper le linge pour s'en vêtir, mais celui-ci glissa à terre lorsqu'il fut debout. Il bredouilla à sa pressée compagne : « Attends !! Je peux pas sortir comme ça… Je suis nu. » « Mais c'est pas grave, bébé, il fait bon dehors. » répondit-elle désireuse de sortir rapidement de cet endroit clos. « Bah oui, mais non. Tu comprends pas, je suis… VRAIMENT… nu ! » La Blanche Dame se retourna alors dans un soupir et ne put que constater l'ampleur des dégâts. Sœren, les jambes croisées, n'avait guère que ses mains pour masquer, tant bien que mal, la manifestation physique de ses pulsions nocturnes. Les pommettes du spectre devinrent à leur tout pivoine, lui conférant ainsi l'aspect d'être vivant. Attrapant au vol un sous-vêtement qui traînait proche du lit, elle le balança au visage de l'indécent, en précisant : « Enfile ça, dépêche-toi et je ne veux pas savoir s'il est à toi ou pas, ni même s'il a déjà… Il est des choses que je n'ai pas du tout envie de voir, jeune impudique !! Tu peux pas mettre un pyjama, comme tout le monde !? » Vexé de la remarque, Sœren l'accusa : « Weuh ! C'est toi qui m'as arraché à mes rêves sans me laisser l'occasion de passer un habit, d'abord. Alors, t'avais qu'à pas me regarder ! » Puis, bredouillant comme un gamin pris en faute. « Et euh oui, c'est à moi, je l'ai enlevé pour aller me coucher, sinon je transpire trop… » « Garde les détails pour toi mon cœur, il faut qu'on parte je n'ai pas beaucoup de temps. » « On va où ? » « Tu verras ! » Et, ils s'enfuirent en courant à travers le dédale de couloirs. ______ ¹ Me souvenais plus du code, alors j'en ai refait un autre ² et, nan c'est tout.³ En fait c'est plutôt que mon vocabulaire est limité, mais l'idée doit être claire.
Rives du Lac Noir, en haut d'un arbre 31 mai 2008, 00 heure 16 Leur course folle les mena près de la Forêt Interdite, puis près du Lac encore plus Noir en cette heure avancée. Sœren était resté un peu en retrait, préférant admirer la gracile silhouette de sa partenaire, au paysage pourtant magnifique de cette nuit de mai. La Lune était à peine visible de la Terre et ses quelques rayons donnaient aux ténèbres d'un ciel sans étoile le peu de clarté nécessaire pour ne pas distinguer si l'arbre face à eux était du genre cogneur ou bien s'il était d'un style plutôt pleureur. Quelque hibou, Grand Duc, fut surpris au cœur d'une sérénade par le craquement brutal des brindilles foulées par les pieds nus du couple formé par le jeune Serpentard et sa revenante amie ; elle était vêtue d'une longue robe en tulle blanc, mais n'avait nulle chausse, l'adolescent qui lui tenait la main n'avait, quant à lui, d'autre habit que celui enfilé à la hâte un peu plus tôt. Lorsqu'ils trouvèrent un arbre pouvant soutenir leur poids sans les agresser, la Femme Sortie du Mur expliqua, en entamant son ascension : « Là-haut, nous serons plus tranquilles. » Et Sœren, sans mot dire, l'avait imité. Ils s'assirent l'un en face de l'autre, elle en amazone, ses mains accrochées au feuillage, lui en tailleur, le dos bien collé au tronc, au cas où, perdant l'équilibre, il ne puisse s'écraser quelques branches plus bas. Sa main droite reposait sur ses chevilles, tandis que la gauche soutenait sa tête, aidée par son coude appuyé sur l'un de ses genoux. Il contemplait le délicat minois de sa voisine, comme un affamé regarderait la cuisse d'un poulet cuit à point, à savoir avec envie et délectation.
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| | | Sœren Hamilton Nouvel élève
Nombre de messages : 28 Maison : Serpentard Année : 6ème année Gain de Gallions : 18171 Date d'inscription : 27/04/2008
| Sujet: Re: ZVVG OVVXE NOZ¹ Ven 30 Mai 2008 - 20:25 | |
| Elle tenta de lui expliquer l'objet de sa présence, mais il était bien trop occupé à essayer de se rappeler qui elle était, pour l'écouter. « Je sais… je sais que je te connais… Et puis toi aussi tu me connais, tu sais mon nom ! J'ignore le tien, c'est pas juste. Hum… Tu dois t'appeler… Félicité, parce que je me félicite de te connaître » « Arrête de dire n'importe quoi, je n'ai pas beaucoup de temps à te consacrer et j'ai tant à te dire. » « Ouais, ouais, si tu veux… Ton visage me rappelle quelqu'un, attends je réfléchis… » « Sœ… » « Chut… Attends j'te dis ! J'vais r'trouver. » « Mais Sœren, il FAUT que je te parle !! » « Miss Juillet !!!! » « Hein ? » « Miss Juillet ! Tu es la miss juillet de mon calendrier PlayWizard !! J'ai eu du mal à te reconnaître avec des habits ! » « Mais c'est pas possible, Sœren, tu peux pas penser à autre chose ? C'est sérieux ce que j'ai à te dire !!! » « C'est sérieux aussi PlayWizard, il y a des articles très intéressants sur… » La Blanche Apparition montra des signes d'agacement, aussi le jeune homme se tut-il quelques instants, avant de reprendre sur la même lancée. « Mais, comment tu as fait pour sortir de sous mon lit, où je t'avais rangé ? » « Je vois qu'il ne me reste qu'une seule chose à faire… Aguamenti » Sous un pan de sa robe, le spectre avait glissé une baguette en merisier, qu'il dégaina si rapidement que Sœren n'eut pas le loisir de réagir. Amusé, néanmoins, par la douche froide qu'il venait de prendre, il secoua ses courts cheveux vers sa jolie adversaire afin de l'inonder en retour et recracha au sol les quelques gorgées d'eau qu'il n'avait pas avalée. « OK, OK, je t'écoute, miss juillet . Mais, t'aurais mieux fait de te proposer en miss décembre, t'es trop glaciale… » « Sœren… » C'est un sourire moqueur qui servit de réponse au bel impertinent. Il ne comprenait pas l'enjeu de cette virée nocturne. Probable qu'il se croyait encore dans ses rêves. Il avait envie de rire et de séduire la charmante personne qui l'avait accompagnée jusqu'à cette branche. Pourtant, elle n'avait pas le cœur à plaisanter. Elle avait traversé les années et les murs pour mettre en garde le jeune homme d'un terrible drame à venir. Elle savait son temps auprès de lui compté et risquait gros si elle s'attardait. Les messages à venir raconteront ce voyage temporel, mais l'envie me prend de conserver un pseudo suspens. Elle n'avait pas eu encore l'occasion de lui expliquer quoi que ce soit, que déjà de minuscules petites voix commencèrent à lui signifier l'heure du retour. « Le voilà !! Le voilà ! Il est là, il approche ! Vite cache-toi !! Reviens, il est l'heure… Dépêche-toi.» Sœren était surpris par ces couinements soudains, mais poursuivit sa provocation insolente. « C'est quoi ça encore ? Tes copines de… » Comprenant que sa fin était proche, la femme posa ses doigts glacés sur la bouche du Serpentard pour le faire taire et pressa son discours. « Sœren, je n'aurais peut-être pas le temps de tout te raconter. Mais je suis venue te dire que le morceau de médaillon que t'a remis Anthony, enfin je veux dire papa, ton père… En fait, là d'où je viens il est encore entier. Enfin, je sais qui a l'autre moitié. D'ailleurs, il faut que tu… saches… que… ta brul… Oh non !! Pas maintenant, pitié, encore cinq minutes… » Tandis qu'elle parlait, les ténèbres s'étaient obscurcis davantage. Un nuage électrique commença à gronder en même temps que de petites gouttes de pluie se mirent à tomber. Les voix se turent et un perçant sifflement jaillit au-dessus d'eux. La femme-fantôme avait imploré un être que le garçon ne voyait point encore. On ne lui avait accordé qu'une heure auprès de Sœren, elle pensait que ce serait amplement suffisant. Elle n'avait pas imaginé que le petit bonhomme de 3 ans qu'elle avait embrassé quelques heures plus tôt serait devenu ce sale gosse face à elle. Elle le trouvait charmant et charmeur et ne regrettait pas son sacrifice. Mais hélas, en cette nuit et à cette heure, il serait vain. « Sœren, mon petit ange, sauve-toi ! S'il-te-plait, ne reste pas ici ; ce spectacle… il n'est pas fait pour toi. » Mais, l'enfant de 15 ans qu'il était aujourd'hui ne pouvait pas bouger. La peur qui le possédait l'avait paralysé, sa gorge se noua, ses doigts se crispèrent… Seule sa mâchoire se refusait à l'immobilisme, bien malgré lui, il la laissa trembler. Ses yeux terrifiés ne pouvaient quitter l'animal gigantesque, tombé du ciel en un éclair, qui venait de se glisser entre les jambes de la Femme en Blanc. C'était un serpent, un boa peut-être. La zoologie n'était pas parmi les matières préférées de Sœren et sa terreur devenait si intense, qu'elle l'empêchait de se rappeler quoi que ce soit. Le rampant s'enroula sur la cuisse de sa proie, enserra sa taille et remonta ainsi jusqu'à son cou. Elle se débattait comme elle le pouvait, geignant, criant, pleurant à mesure que la bête se faufilait sur elle. Elle haletait, déglutissant avec peine. Elle n'était pas prête à payer le prix de sa traversée inutile. Aussi, lorsque son regard fut face à celui du reptile, lui demanda-t-elle, sans trop y croire, quelques minutes supplémentaires. Elle avait raison de douter. Profitant de sa bouche ouverte, la longue bestiole y pénétra. Lorsqu'il frôla sa glotte, elle convulsa. Elle lutta comme elle le pouvait, entre deux sursauts de dégoût. Bloquée dans ses mouvements par son lien d'écailles, elle respirait de plus en plus mal, de plus en plus fort et de plus en plus vite. Ses paupières se fermèrent alors et elle sombra alors dans une transe de douleur. Elle pria pour en finir au plus vite, elle n'en pouvait plus, sa résistance atteignait ses limites. Estimant être assez profondément entré en elle, le froid animal la piqua. A cet instant, un mélange de venin et de sang s'écoula des lèvres de la malheureuse et se répandit le long de son menton. Lasse et enivrée de poison, après s'être cambrée une dernière fois, elle cessa de se battre. Toujours prostré¹, Sœren contempla la scène, impuissant. Il ne savait quoi faire, quoi dire… Il se maudissait d'avoir été si puéril, elle était là pour lui parler et lui n'avait songé qu'à la séduire. Preux chevalier dans son esprit, il se voyait sauvant sa belle, arrachant le Serpent qui la tourmentait… Mais il n'en faisait rien, il était lâche. Un éclat d'une étincelle passant entre deux feuilles fit resplendir le vert de ses yeux. Venant d'ouvrir les siens, brûlés par les larmes, le Blanc Fantôme en fut ébloui. Elle estimait encore ne pas avoir à endurer cette torture sans pouvoir dire les mots, chers payés, objets de sa venue. Le serpent dans sa bouche étouffa tous les sons et donc c'est en pensées qu'elle transmit son message. Le peureux personnage entendit, dans sa tête, résonner les confuses paroles de sa douce amie. Mais elle était si faible, que les lettres se mélangeaient avant d'atteindre leur destination. Soudain, la bête se mit à se mouvoir, recherchant une issue. Sa victime tressaillit, poussant un râle plaintif. Lorsqu'il fut complètement, elle hurla, pour la dernière fois. Triste d'avoir vu souffrir la Dame Blanche, mais soulagé que ce soit terminé, Sœren n'en remarqua pas moins que l'animal mâchouillait quelque chose. Cherchant à comprendre, il regarda celle qui l'avait surpris plus tôt, il remarqua que son frêle visage était à présent rouge de sang. Au moment où elle écarta ses lèvres, cherchant encore une fois à s'exprimer, le garçon comprit qu'elle n'avait plus de langue. Le visqueux rampant sembla faire un clin d'œil et disparu laissant derrière lui une trainée noirâtre. Manquant de s'évanouir, le Vert adolescent, vomit les plumes en sucre qu'il avait avalées dans la soirée, puis dégouté mais compatissant, il se tourna une nouvelle fois vers son Apparition. Elle répéta alors le message qu'elle n'avait, jusqu'ici, formulé qu'en télékinésie et disparue à son tour dans un geyser de sang. Le corps quasi nu de Sœren se retrouva maculé de ce sang noir. Imprégnant ses doigts de cette encre de fortune, il nota sur l'écorce les mots que la Femme Blanche lui avait par cinq fois énoncés. « Même si j'y comprends rien, je dois m'en rappeler ! » Les petites voix réapparurent. Désormais, en plus de les entendre, le Serpentard les voyait. Elles étaient un millier, peut-être plus, avaient des ailes semblables à du cristal et leur tête ronde n'était posée sur aucun corps. Elles nettoyaient un peu les salissures du Saule, tout en se demandant ce qu'il fallait faire du garçon. « Il doit oublier, il n'était pas prêt. Il ne sait rien encore, il va tout répéter. Il ne doit pas savoir. Il nous faut le tuer !! Non, il doit juste l'oublier. » ______ ¹ voilà j'l'ai mis ailleurs, n'a plus d'problème.
Rives du Lac Noir, en haut d'un arbre 31 mai 2008, 2 heures 12 « Par le doux nom d'Afra, qu'est-ce que je fous ici ? » Loin du lit dans lequel il était supposé se reposer, Sœren se frottait les yeux, dubitatif. Les jambes pendant dans le vide, le jeune homme était allongé sur une branche d'arbre. On percevait le bruit du vent entre les feuilles et la complainte lointaine d'un hibou solitaire. Dans le ciel, le minuscule croissant de Lune subsistant peinait à répandre sa lumière, car un épais brouillard faisait barrage. « Et en plus je gèle !! » Disant ces mots, le Serpentard se redressa pour constater qu'il était presque nu. Seul un caleçon recouvrait son jeune corps, enfin une infime partie de celui-ci. « Je rêve ! Ouais, c'est ça, je rêve !! Et dans deux minutes je vais me réveiller… C'est ce qu'il arrive quand on mange trop d'sucre. » Il referma ses yeux et se concentra. Poudlard, les cachots, Serpentard, sa chambre, son lit… Oh, son lit. Ses paupières se rouvrirent et… « Roh, mais c'est pas vrai !! Bon, j'vais pas rester piqué là-haut ! » Sans prendre gare à l'entourage possible, il descendit de son perchoir, en essayant de ne pas trop s'égratigner sur la peau dure de sa couche de fortune. Supposant qu'il s'agissait d'une mauvaise farce de ses camarades de chambrée, il lança : « Très drôle les mecs, nan sérieux, j'aurais pas mieux fait ! Bon allez on a assez ri vous êtes où et qu'avez-vous fait de mes fringues ? Je gèle et j'ai pas envie de choper un rhume. Et quel est l'abruti qui m'a recouvert de peinture ? C'est supposé signifier quoi ? Oh ? Vous répondez ? Z'êtes où là ? » Mais, personne ne témoigna de sa présence. Sœren haussa les épaules, si quelqu'un était malgré présent qu'il ne remarque pas son agacement. Un peu fier le Serpentard… Cherchant qui était le responsable de cette blague d'un soir, il lui revint à l'esprit le sale tour qu'il avait joué à l'un de ses acolytes lorsqu'ils étaient en seconde année. Une revanche un peu tardive. En effet, cette année-là, Sœren avait profité du sommeil d'(appelons-le)Alfred pour le découvrir. Rien de mal en soi, mais l'endormi avait entre ses bras un ourson en peluche et était vêtu d'un pyjama rose et blanc. Le Vert avait remarqué que son pote Al, chaque le matin, était : toujours le premier levé, toujours le premier habillé. Il voulait savoir pourquoi. Et, comme l'imbécile qu'il était, il avait appelé ses camarades pour partager son hilarité. Sa pauvre victime, dont on ignorait ce qu'il faisait dans cette Maison, pleura et jura qu'un jour son agresseur s'en repentirait. « Ok, c'est toi mon Ourson Rose ? Tu sais, j'étais très c… » Il n'acheva pas sa phrase, car à ses pieds venait se bouger un morceau d'écorce. Sur celui-ci des lettres étaient assemblées, sans sens, mais Sœren y reconnu son écriture. Lorsqu'il le ramassa, un insecte coincé dessous et dont il ignorait l'origine s'envola précipitamment. Le garçon aurait juré que la bestiole avait dit laisse ça… Un fantasme, surement. Il décida de ranger son parchemin en bois dans sa poche, afin de ne pas le perdre, mais… « Gourgandin que je suis. Je n'ai pas de poche !! Et là, ça risque de gratter. Bon tant pis ! » Ecartant l'élastique de son sous-vêtement, il laissa glisser contre sa hanche l'écorce peinte de sang - bien qu'il l'ignorait encore - et relâcha délicatement la couture, autant pour ne pas se faire mal que pour ne pas briser le papier. Des buissons bougèrent, il les fusilla du regard, pensant toujours qu'il s'agissait d'un Serpentard farceur. Mais, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir une biche noire aux yeux tristes. Soupirant, il lui dit : « Vas-y, moque-toi, que j'ai une bonne raison de t'arracher la peau pour m'en faire un manteau ! Cool, ça rime !! » Elle inclina la tête et se sauva, ne voulant pas lui laisser l'occasion d'exécuter sa menace. Tout en la regardant partir, Sœren voulu se situer par rapport à Poudlard. Un peu de verdure, quelques arbres, des pierres, beaucoup d'eau… « Le Lac Noir, je pense !! Cool, je vais pouvoir prendre un bain de minuit. Tant que ça enlève cette peinture… Ouais enfin non, il fait trop froid. » La biche n'était plus à portée de vue. Dommage, il aurait eu de la compagnie. Il craignait de retourner à Serpentard. Il était presque nu, un peu pudique, n'avait pas de baguette, risquait de rencontrer quelqu'un… Mais pouvait-il seulement rester ici ? Ce n'était pas la première fois qu'il passait la nuit dehors, sous ou sur un arbre, mais d'habitude, il était habillé et savait comment il était arrivé. Il pouvait ramasser des feuilles et des branches souples, pour s'en faire un pagne Tout à ses doutes, il s'assit sur une pierre et commença à réfléchir.
Dernière édition par Sœren Hamilton le Mar 3 Juin 2008 - 13:22, édité 1 fois |
| | | Seth Cullen Créature Magique
Nombre de messages : 313 Maison : Serdaigle Année : 7ème année Gain de Gallions : 18502 Date d'inscription : 13/02/2008
| Sujet: Re: ZVVG OVVXE NOZ¹ Dim 1 Juin 2008 - 19:31 | |
| Il fallait bien passer le temps. Il fallait subsister contre l’ennui noctambule. Seth rôdait aux abords de la forêt interdite sans envie d’aller chasser. Même pour son propre plaisir. Il cherchait dans la nature un imprévu ou une curiosité qui aurait pu le sortir de cet ennui.
Les secondes paresseuses ne lui semblaient jamais pressées de s’égrainer dans le sablier. Elles défiaient sa patience en se regroupant en minutes de façon anormalement monotone, puis en heures avec une lenteur confinant à l’immobilité. Dans ses songeries - qui représentaient soixante pour-cent de son activité nocturne -, Seth les imaginait se dandiner sous son nez en se moquant de son éternité. C’était un avant-goût du pire, se riaient-elles mutiques. Attendre. Attendre. Attendre. Et attendre encore que passe l’instant.
Ces secondes mettaient un temps intolérable à le ramener vers l’aube. Aussi, l’aube était devenu son moment préféré de la journée sur la frise perpétuelle, et toute à la fois cyclique, du temps. L’aube était son point de rendez-vous avec le soulagement. Enfin le jour, enfin la vie. Enfin pourrait-il « revivre », faire, regarder, sentir, écouter, juger, estimer, comparer, apprendre, entendre, échanger, détester, aimer, appréhender, être plus qu’un simple motif au teint trop blême dans le décor.
Les nuits passaient avec cette déconcertante mollesse et, avant qu’il soit interdit de sommeil à tout à jamais, il ne s’était jamais rendu compte de ce ralentissement insupportable de l’activité. Tout était calme et en suspend. Toute chose sommeillait en attendant le matin pour se revivifier et recouvrer son poste dans la grande composition de la mécanique du geste. La nature avait ses gestes autant que les humains, en une bourrasque de vent, en le grincement des branches, en les vagues du lac, en la terre qui résonne sous les pas de guerres et les larmes, en le monde qu’elle supportait. Mais la nuit, elle était silencieuse autant que leur repos, comme si les guerres étaient finies et se reposaient elles aussi.
Peut-être n’était-ce qu’un effet de l’ennui, en tout cas, Seth le pensait et le ressentait ainsi. Elle se contentait d’un hululement pour tout assourdissant soupir ou du froissement des feuilles sous les pattes de sa petite faune. De ses rituels muets et vernaculaires, elle couvait le monde jusqu’à l’aube chérie où tout éclos.
- C’est tellement loin l’aube, soupirait le Serdaigle que son errance amena vers la cabane d’Hagrid.
L’ennui et la vacuité de tout étaient tellement implémentés dans son cerveau qu’il ne s’éveilla même pas à l’idée d’en forcer l’entrée pour s’amuser à farfouiller. Mais quelque chose de plus intéressant que d'entrer par effraction dans cet endroit puant venait troubler la sereine lassitude de Seth. Ce quelque chose venait de changer l’atmosphère et cela suffit à annuler l’insipidité et la monotonie.
Ses narines frétillèrent. Il leva son nez pour mieux sentir, pour absorber l’air qui lui amenait ce relent finement iodé, pour être certain de ne pas se tromper sur ce qui venait frapper à la cloison de son odorat. Du sang. Mais pas un sang comme il battait dans les veines des humains qu’il croisait chaque jour. Un sang âcre avec une composition qu’il ne connaissait pas. Toujours est-il que c’était du sang. Une odeur lointaine et terreuse. Selon les déclinaisons des parfums qu’il avait petit à petit appris à cataloguer pour les accoupler et les différencier les uns par rapport aux autres, il lui semblait que c’était une odeur de poisson avarié. Du sang pourri. Du sang séché.
Le vampire se mit à courir avec la vitesse qui le caractérisait. Il suivait l’exhalaison qui s’amusait à prendre des chemins détournés par la brise. Alors, quand il se perdit dans la forêt, Seth se fit la remarque que la nuit et son activité paralytique n’étaient qu’un mirage dans son esprit car lorsqu’il avait réellement besoin que plus rien ne bouge, tous les éléments semblaient se réveiller le temps de s’opposer à lui.
Il s’arrêta au milieu d’une trouée par laquelle il voyait miroiter le lac d’encre et d’argent. Derechef, il engagea ses narines dans la recherche de l’odeur de plus en plus éthérée. Il saisit un atome odoriférant et ne le lâcha plus jusqu’à ce qu’il l’amène aux autres qui se firent plus nombreux et plus intenses à mesure qu’il se dirigeait vers le lac.
Accompagné d'une étrange biche aux yeux obsidiennes qu'il laissa passer devant lui, le jeune Cullen atteignit l’orée de la forêt. Une silhouette se tenait à plusieurs mètres de lui mais Seth le voyait avec son œil comme si l’élève n’était qu’à un mètre tout au plus. L’odeur émanait de lui ou de l’endroit où il se trouvait. Que faisait-il en caleçon ? Il parlait seul. Etait-il fou ?
Bien qu’il ne ressentait pas le froid et continuait de porter sa cape pour n’attirer pas la curiosité des autres - quels autres en ces nuits dépeuplées ? - Seth aurait juré que la soirée était frisquette. Il ne connaissait que son frère Liam pour oser prendre des bains nocturnes par une telle froideur. La biche s'approcha encore, alors Seth l'imita et suivit ses pas.
Brusquement, une idée le fit sourciller et il s’approcha du garçon de ses pas aussi silencieux qu’un ennui mortel. Il venait de chasser l'animal qui, semblait-il avait compris la harangue.
Etrange animal. Etrange garçon. Et s’il était venu mettre fin à ses jours ? Seth devrait-il intervenir ? Oui, sûrement. Même s’il se sentait indifférent aux destins des autres, peut-être que l’entreprise de mettre fin à ses jours était sujet à discussions et questionnements et qu'il pouvait être la voix de la réflexion pour cette âme perdue. Qui d'autre que Seth, ou certains fantômes, pouvait prétendre avoir une connaissance pratique du décès ?
Pour être décédé par deux fois en deux ans sans en avoir fait une seule fois le choix, Seth estimait ironiquement qu'il avait l'expérience nécessaire pour cette épreuve. Interroger le jeune suicidaire. La mort devait se réfléchir et se décider en connaissance de cause. Ensuite, si le garçon était certain de vouloir son sort, alors Seth se contenterait de l’assommer pour retarder au matin l’acte fatal duquel il ne voulait pas être témoin. Peut-être que quelqu’un le trouvait gisant et cabossé mais il serait vivant.
Et cette odeur de sang... pourquoi saigne-t-il ? Pourquoi son sang refoule-t-il une odeur si différente de celle des autres humains ?
Sans avoir été surpris par celui qu’il pensait suicidaire, Seth se retrouva vite à côté de lui. C’était horrible à penser mais le Serdaigle se réjouissait intérieurement de cet imprévu. Au demeurant morbide, il n’en restait pas moins un pli à repasser sur les longues traînes unicolores de Dame La Nuit et son époux l’Ennui.
- Qu’est-ce que tu fous en caleçon ? murmura Seth à l’oreille de Sœren derrière lequel il se tenait depuis une bonne minute sans avoir été repéré mais, si cela fût, seul le parfum du jeune hybride eût pu le trahir. Seth voulait évidemment surprendre et faire sursauter Sœren. Son habituel teint blafard pourrait même, avec un peu de chance, le faire passer pour un spectre durant deux infimes secondes. Cela serait suffisant pour provoquer la gaieté du Serdaigle. Je veux dire, à cette heure-ci et à cet endroit-ci... ? Le caleçon était à la mode chez les enfants de Salazar.
Les narines de Seth humèrent imperceptiblement le Serpentard. Ses yeux partirent à la recherche d’une blessure. Mais sa vue, en adéquation avec son sens olfactif, convint que ce n’était pas le sang du jeune homme.
- A qui est ce sang ? demanda Seth d’une voix morne en ôtant la cape dont il n'avait aucune utilité pour la passer sur les épaules de l'inconnu.
Cependant, l’hypothèse venait de changer aux yeux de Seth: Sœren avait blessé quelqu’un d’autre... or le vampire n’avait senti nulle part dans les parages une source grouillante d’hémoglobine. Durant qu'il referma la cape et reculait d'un pas, son regard coulissa le long du buste nu de son vis-à-vis, il repéra un morceau d'écorce glissé dans l'élastique de son sous-vêtement, puis son inquisition se poursuivit jusqu’à ses jambes noircies elles aussi de sang séché, puis sur l’herbe, avant de finir dans l’eau noire du lac. Sœren venait-il de jeter le corps à l’eau ? Cette écorce pouvait-elle vraisemblablement être une arme du crime ?
Plus qu’un imprévu, cette rencontre était une aubaine pour les méninges. |
| | | Sœren Hamilton Nouvel élève
Nombre de messages : 28 Maison : Serpentard Année : 6ème année Gain de Gallions : 18171 Date d'inscription : 27/04/2008
| Sujet: Re: ZVVG OVVXE NOZ¹ Jeu 5 Juin 2008 - 17:57 | |
| Ses rêveries n'allèrent pas bien loin. Il se remémorait les dernières minutes écoulées, cherchant à se souvenir de ce qu'il avait fait avant de se glisser entre ses draps. Aurait-il abusé de ce jus d'airelle fermenté, dont raffolait Thomas qui lui en avait expédié plusieurs bouteilles, et qu'il avait savouré, tout en croquant quelques plumes en sucre ? Se pourrait-il qu'il soit devenu somnambule et/ou amnésique, comme ça, un soir, sans jamais avoir flanché auparavant ? Aurait-il reçu un coup à la tête ? Etait-il venu seul ou accompagné en haut de cet arbre ? Et tant d'autres questions lui traversèrent l'esprit à ce moment-là. D'ailleurs, on pourrait les résumer par ceci : que faisait-il si tard en ces lieux réputés hostiles ? L'écorce contre sa hanche commençait à le démanger, c'est ainsi qu'elle se rappela à lui. Que pouvaient signifier cet assemblage de lettres, visiblement tracé avec hâte ? En d'autres lieux, en d'autres temps, Sœren n'aurait même pas prit la peine de ramasser l'objet, mais quelque chose en lui se refusait à le jeter. Laissons-le désormais à ses démons intérieurs, à moins que vous ne désiriez jamais connaître la suite. La meilleure solution serait alors pour vous d'arrêter de lire, car je veux poursuivre (et terminer ) ce que j'ai commencé. Assis sur une pierre, le Serpentard hésitait entre rentrer se coucher immédiatement ou guetter le levé du jour, et tandis que ses camarades vaqueraient à d'autres occupations (que celle de le voir nu), retourner dormir. Trop désorienté pour réfléchir clairement, il préféra patienter. Toutefois, il aurait peut-être été plus judicieux pour lui de revenir à l'aube, lorsque la majorité des gens vivent des rêves enchanteurs, plutôt que d'attendre qu'ils soient tous levés. En effet, si d'aventure il croisait sur sa route un éveillé, il aurait pu prétendre revenir des toilettes, ou des douches. Alors qu'à midi, comment se justifierait-il ? Encore qu'un détail n'aurait pas collé à l'hypothèse douche. Il avait le corps couvert par endroit de sang noir séché (de peinture croyait-il) et si on lui posait la question, il aurait été bien en peine d'en expliquer la provenance. Enfin, ce n'est pas vraiment un problème puisqu'il avait choisi de rester planté là. Comme il avait la tête ailleurs, il ne remarqua pas la présence d'un jeune homme dans son dos. Le fait est que le garçon en question était assez particulier : il sentait bon la rose blanche par un matin de printemps dans les jardins fleuris des bords de mer et marchait d'un pas lourd et bruyant. A moins que ce ne soit le contraire . Sœren de toutes façons n'avait pas l'âme à sentir ou ressentir quoi que ce soit. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'une voix lui susurra quelques délicatesses concernant sa tenue. « Ahhhhhhhhhhh !! Mam… » commença-t-il par crier, puis se retournant « …zette !! Nan mais ça pas va de faire pe… de surprendre les gens comme ça ? Tu pourrais t'annoncer !! » Après s'être relevé, il considéra quelque peu l'individu qui venait s'enquérir de sa présence ici. Il lui aurait volontiers rétorqué qu'il voulait bronzer et que les rayons de Lune donnaient un teint plus doré que ceux du Soleil, mais il jugea plus sensé de garder le silence. Lorsqu'on ne sait pas à qui l'on a affaire, il vaut mieux éviter de jouer au plus malin, d'autant plus si, comme l'était alors le dénudé garçon, on est désarmé. Un hochement de tête, tout en haussant les épaules, suffirait amplement à exprimer sa réponse. Le visage de Seth semblait vaguement familier à Sœren. Enfin, après avoir vécu cinq ans au même endroit arrive nécessairement le jour où tout le monde nous paraît connu. Ils avaient probablement du se croiser, un jour, une nuit, au détour d'un couloir. S'étaient-ils déjà parlé ? Pas à la connaissance du Vert. Mais, comme il ne s'intéressait pas plus que ça aux autres, il se pouvait qu'ils aient déjà échangé quelques phrases. Bref, ce n'est pas important. Tout à sa stupeur, il observa son compagnon de Serdaigle ôtant la cape qui le couvrait pour lui poser sur les épaules. Dire merci ? Probable qu'il aurait du, mais à quoi bon s'abaisser à considérer autrui. La gratitude ? Il n'avait pas cette prétention. Non pas qu'il fut un monstre d'orgueil, mais c'était plus simple pour lui. Vous ne m'aimez pas non parce que je ne suis pas aimable, mais parce que je ne fais rien pour. Et puis, il ne savait se montrer reconnaissant. D'habitude, il grognait pour exprimer sa joie. Il agissait comme si tout lui était du. C'était sa façon, un peu timide, un peu sauvage, un peu bourrue de dire Merci. D'ailleurs, tandis que le légitime propriétaire de la mante (ah non les mantes sont aux femmes, bah ce n'est pas grave ) continuait sa contemplation et sa réflexion - après s'être reculé -, Sœren s'enveloppa davantage, comme si l'habit était sien, toisant le garçon qui lui avait tendu. Pas trop tôt, semblait dire son geste. C'est alors que les mots que Seth avaient prononcé en lui couvrant le dos rejaillirent dans son cerveau, stoppant net le pseudo-affront qu'il avait amorcé. « Le sang ? Quel sang !? Quelqu'un est blessé ? » Il ignorait encore qu'il était porteur de ce sang et cherchait désespérément du regard la trace d'un animal mourant. Comme il ne voyait rien, il posa une main sur l'épaule de Seth et grimpa sur la pierre pour se grandir. Après un tour sur lui même en admirant le panorama, il prononça d'une voix plus apeurée qu'il ne l'aurait voulu : « Je ne suis pas le seul à boire apparemment, il n'y a pas de sang. Au fait, tu ne m'as pas dit, toi, tu fais quoi ici, la nuit ? » Ca, c'était pour changer de sujet, parce que l'hypothèse que ce qu'il croyait être peinture puisse s'avérer sang venait de le traverser et il angoissait à l'idée qu'il ait pu commettre ou assister à un crime. Ajoutons aussi une sorte de répulsion quant à l'origine de ce liquide noirâtre et on comprendra plus aisément les doutes et inquiétudes qui le tourmentaient alors. Il se rassit brutalement, ses jambes refusant de porter son corps, et bouche bée il leva les yeux sur Seth. « J… Je, tu… tu crois que… et c'est… parce que… mais… » Finit-il par bredouiller, de plus en plus mal à l'aise. Ce n'est pas parce qu'il était frimeur et prétentieux qu'il n'avait peur de rien. D'ailleurs, c'est plutôt parce qu'il avait peur de tout qu'il était distant et narcissique. A cause de sa blessure d'enfance et des cauchemars qui la suivirent… Des drames passés et ceux futurs dont il sentait déjà les répercussions, bien qu'il ne comprenait en rien ses appréhensions. |
| | | Seth Cullen Créature Magique
Nombre de messages : 313 Maison : Serdaigle Année : 7ème année Gain de Gallions : 18502 Date d'inscription : 13/02/2008
| Sujet: Re: ZVVG OVVXE NOZ¹ Dim 8 Juin 2008 - 19:57 | |
| « De son impolitesse et de son manque de gratitude, je ne relève la gestuelle car je ne donne jamais dans l'attente d'un retour. Je n'y fais pas attention, n'y pense même pas. A peine l'éprouverai-je lorsque je retournerai tout à l'heure dans ma salle commune. Pour lors, mieux vaut penser que lorsqu'on ne possède rien vraiment, il faut se ficher de le perdre. La gratitude n'a aucune importance quand il s'agit de se faire remercier pour un objet dont on n'a pas besoin. Ma cape m'est inutile.
Il en va autrement de l'instant où il s'appuie sur moi pour grimper sur sa pierre. Je réagis vivement et balaye son geste d'un habile mouvement de recul en roulant de l'épaule pour me soustraire à lui, lui lançant après quoi un regard noir tout en suivant sa pantomime ridicule. A partir de cet instant, je ne m'approcherai plus de lui. Hors de question que ses sales mains me touchent. Il me rend malade. Son contact me révulse et mon écœurement se traduit par un drôle de grognement animal.
Le Serpentard n'a pas l'air de savoir d'où provient ce sang et une petite gêne incrédule s'installe. Sa vaine tentative de changement de sujet où il me demande ce que moi-même je fais ici se solde par une de mes moues indifférentes qui ne lui répond rien. Les commissures de mes lèvres s'arquent légèrement au-dessus de mon menton et mes sourcils se haussent doucement. Je le regarde silencieusement dans les yeux. Au but de lui faire comprendre que sa question n'est pas très pertinente, qu'il aurait pu deviner. Comment l'aurait-il pu ? Je ne sais pas. Mais c'est ce que lui raconte mon visage. Je crois que je n'ai rien à lui répondre, encore moins un ''oh, ben moi, je suis un vampire donc je ne dors pas.'' Et puis quoi encore ?
Mais ma réponse ne semble pas plus l'intéresser. Il revient à lui, s'assoit lourdement et il semblerait qu'il se sente soudain dérouté parce qu'il est en train de réaliser. Du sang. D'où vient ce sang ? Ma curiosité croît et l'intrigue me chatouille les neurones. Je déteste les mystères si bien qu'il me faut toujours les démêler. Le contexte de celui-ci ne serait pas sans laisser songeur le plus instruit Sherlock Holmes wannabe. »
Seth se détourna de Sœren et commença à rechercher des indices quant au crime qui aurait été commis. L'atout que Sherlock Holmes n'avait pas mais que Seth possédait, cette seule chose qui le caractérisait d'ailleurs au-delà de l'aberration d'être un vampire, était son odorat démesuré. Faisant mine de chercher à la main un indice qu'il envisageait de capter par le nez, le Serdaigle s'agenouilla sur l'herbe et passa sa main sur sa surface humide et fraîche. Ses yeux recoupaient les informations obtenues par ses narines déployées dans l'espoir de trouver ici quelque chose qui - à part Sœren - n'était pas à sa place. De l'eau de rosée, des insectes, de la terre... un peu plus loin, caillou, limon, feuilles sèches, puis vers de terre, fourmis, scolopendre, fougères, larves... bois, sable, silicate, quartz... eau, chewing gum, caillasse, boue, sable, herbe, pâquerettes, terre, eau, vase, eau, poissons, algues, rocher, strangulot...
Rien d'intéressant.
Ses yeux s'attardèrent sur la surface du lac endormi. Si un corps y avait été jeté, il l'aurait senti. Le strangulot, patiemment embusqué derrière des algues et qui attendait que Sœren se baigne aurait démembré sa trouvaille ensanglantée ou alerté d'autres comparses aquatiques si on avait jeté un corps dans le lac. Or, l'eau et son microcosme aquatique sommeillait comme le reste de Poudlard. Le lac était lisse. Seule la brise ridait son visage d'argent et d'encre noire. Rien ne venait d'y être plongé.
S'il y avait un corps, le corps avait disparu. Seth se releva et marcha aléatoirement entre l'endroit où se tenait Sœren, assis près de la rive, et l'arbre qu'il y avait plus loin. Il remarqua que l'herbe et l'écorce alentour n'avaient pas la même odeur... elle n'avait d'ailleurs pas d'odeur. Du moins, pas leur habituel parfum. Comme si on s'était amusé à les nettoyer pour ne laisser plus l'emprunte du temps, des pluies, des poussières...
Étrange, pensa Seth en allant près de l'arbre. Qui voudrait laver un arbre et de l'herbe ? Plus étrange encore, comment était-il possible de nettoyer des surfaces aussi accidentées sans laisser aucune trace ? De la magie, soit... mais une formule magique tel qu'un récurvite aurait fait disparaître la matière à éliminer sans rendre à l'objet souillé sa nature quasi originelle. Il ne viendrait pas à l'idée d'un sorcier de laver de l'herbe ou un arbre.
Le sang avait giclé sur cet arbre et sur l'herbe ainsi que sur Sœren. En reconstituant les endroits plus propres que d'autres sur la surface de bois, Seth reconstitua dans son imaginaire la forme qu'avait dû avoir la cascade de sang. Au plus haut de l'arbre, la forme s'étendait à une branche.
Le Serdaigle quitta la branche des yeux, méditatif. Il baissa la tête et la détourna vers le Serpentard pour le dévisager une nouvelle fois. Étonnamment, il avait cru en son épouvante lorsqu'il avait réalisé qu'il était recouvert de sang. Seth avait noté que son cœur avait vrombi dans sa poitrine et que la chaleur de son corps avait légèrement augmenté, provoquant parallèlement un long frisson.
Une fois encore, Seth jeta un coup d'œil en direction du flanc de Sœren. A l'endroit où il avait fourré une écorce d'arbre. Dissimulée par la cape, il ne la voyait mais la ''sentait.''
Restant à plusieurs mètres du Serpentard pour que l'imbécile besoin de le toucher ne lui traverse l'esprit une fois encore, le jeune Cullen se tourna vers le noctambule dans l'idée de poursuivre l'enquête.
- Visiblement, tu ne sais pas ce qu'il t'arrive, nota Seth, peut-être es-tu somnambule. Tu ne sais pas comment tu es arrivé ici, n'est-ce pas... quoi qu'il en soit, tu es recouvert de sang et ce sang provient de quelqu'un ou de quelque chose. Tes derniers souvenirs conscients remontent à quand ? |
| | | Sœren Hamilton Nouvel élève
Nombre de messages : 28 Maison : Serpentard Année : 6ème année Gain de Gallions : 18171 Date d'inscription : 27/04/2008
| Sujet: Re: ZVVG OVVXE NOZ¹ Jeu 12 Juin 2008 - 0:36 | |
| Vivian, en abyme /1\ Lorsqu'elle avait 8 ans, Vivian se découvrit un don de prophétie ; hélas, telle Cassandre en son temps, personne ne la croyait. Ce n'était pas parce que sa beauté subjuguait les Hommes, bien qu'elle ne fut pas laide, mais plutôt à cause de son jeune âge, qu'on ne voyait en ses mots que des délires enfantins. En grandissant, sa famille et accessoirement ses amis, ayant pris l'habitude de me pas la prêter attention à ce qu'elle prédisait, continuaient à faire de même. Pourtant, jamais elle ne se trompait. Toutefois, si elle pouvait prévoir l'avenir des autres, elle ne savait jamais ce qu'il adviendrait d'elle.
A Poudlard, lorsqu'elle voulut se faire des amis, elle chercha à deviner les sujets des futurs examens. Là-bas, peu de gens la connaissait et donc il lui serait facile de se faire entendre.C'était sa façon à elle de se rendre intéressante. Une semaine durant elle s'exerça en secret, dans les cachots, il aurait été dommage qu'elle se trompe le moment venu. Tapi dans l'ombre, quelqu'un observait la jeune fille d'un œil attentif. Il avait deux ans de plus qu'elle et savait déjà qu'il pouvait espérer beaucoup de ce pouvoir. Aussi, comme il était intelligent en plus d'être doué en magie, fit-il en sorte de la faire passer pour folle. Plus elle prédirait, moins elle serait crédible. Lui aussi avait lu l'Iliade. Désormais, à part lui, personne ne la prendra au sérieux. Pour elle, ça ne changerait pas grand chose.
Seth cherchait. Seth cherchait quoi, exactement ? Une preuve de ce qu'il avançait, à savoir que Sœren était couvert de sang ? Ou alors simplement était-il animé d'une curiosité morbide qui le poussait à connaître les détails d'un probable massacre précédent ? A croire que sans question, il est impossible d'avancer. Commençant à recouvrer ses esprit, le Serpentard regarda agir le Serdaigle. Il suivait chacun de ses mouvements, tournant la tête s'il tournait la tête, levant les yeux s'il levait les yeux, s'amusant de le voir si investi dans ses… investigations. Etait-il vraiment utile de se baisser et caresser l'herbe ? Y avait-il un quelconque indice sur cette étendue verte ? Bah, le plus important était que cette contemplation lui permettait de penser à autre chose que suis-je un meurtrier ?En effet, Sœren ne se savait pas capable de tuer, ni même de blesser qui que ce soit. S'il lui arrivait parfois de le prétendre, ce n'était que pour se défendre. Passer à l'acte était autre chose. La biche de tout à l'heure, jamais il n'aurait pu ne serait-ce que la toucher. Tout ça pour dire que si ce sang était là à cause de lui, ce n'aurait été qu'un acte défensif. Et puis, de cadavre il n'en voyait aucun, alors peut-être n'avait-il que blessé légèrement sa victime. Oui c'est ça, il n'avait que blessé un animal sauvage et féroce ! En fuyant la bête aura pris sa baguette et ses habits Pourquoi tout de suite aller dans des extrêmes ? « Ouffffff, quand on prend deux secondes pour réfléchir… » Il se rassurait comme il le pouvait. Seth, de son côté, semblait vouloir mieux appréhender les choses, c'est pourquoi il demanda plus de précisions. « Puis-je faire confiance à un parfait inconnu ? Que sais-je de lui ? Et en même temps, s'il voulait se moquer de moi il l'aurait déjà fait depuis longtemps. Il y a de quoi… Je suis nu. Doublement nu. Je suis vulnérable et il pourrait profiter d'un moment d'inattention pour me massacrer sans que je puisse riposter. Mais, je suis parano aussi. Il est à Serdaigle. Ils sont gentils là-bas, non ? Et puis, ai-je le choix ? Je ne vais pas fuir dès qu'on m'approche. Il veut peut-être juste m'aider à comprendre. Il a une hypothèse surement, le sang a-t-il dit appartient à quelqu'un ou quelque chose… Mais bon, ça veut tout et rien dire… Non, il n'est pas aussi machiavélique que moi. Et s'il l'est je saurais parer. Le saurais-je ? Bon allez, c'est pas parce que je vais lui dire ce que je sais qu'il va… Qu'il va quoi ? Je ne sais rien ! Il ne peut rien ! Et quand bien même, si j'ai tué quelqu'un, même en légitime (ou pas) défense, qu'est-ce qui m'empêche de faire pareil ? Le plus dur c'est de commencer, pas de continuer. Mais, si je n'ai tué personne en fait ? Bon, je vais ramasser un pierre et s'il m'attaque je frappe. Voilà, ça c'est une bonne chose ! Ce sera ainsi que je ma carrière de criminel débutera. Et là, je vais la jouer camaraderie. Entre maison on s'entraide. Sus à la différence et à la compétition. On est tous égaux… Mouais, tu parles. » Il avait du mal à ne se voir que témoin dans cette histoire. Si jamais il devait tuer quelqu'un, il ne laisserait personne derrière lui, et bien qu'il ne s'y connaissait pas en scène de crime, il supposait que le sang sur lui était en trop grande quantité pour qu'il ne fut pas proche de celui qui le perdait. Laissant là ses idées, le Serpentard, vaguement moins inquiet malgré les nouveaux doutes, prit le même chemin que son compagnon nocturne, c'est-à-dire le nez dans l'herbe, non pas en quête d'indices, mais pour trouver une arme potentielle. Afin de donner le change, il répondit feignant l'indifférence : « Ce dont je me rappelle ? J'étais en haut de cet arbre, quasi nu et endormi. » Il désigna du menton le saule dont Seth avait plus tôt admirer le branchage. « Et pour anticiper tes questions. Comment je suis arrivé là-haut ? Aucune idée. Avant mon réveil ici ? J'étais dans mon lit, bien au chaud à rêver d'îles paradisiaques et de vahinés. Avant de me coucher ? J'ai bu de l'eau… ouais non en fait, à quoi bon mentir, on est dans la même galère. » A cet instant, il chercha à voir le visage du bleu, les expressions trahissent les sentiments. On est dans la même galère était dans la bouche de Sœren une question plus qu'une affirmation. « J'ai bu du jus d'airelle fermenté. Un délice, surtout accompagné de plumes en sucre. J'en ai mangé plein. Comme d'habitude, quoi. Et avant ça ? J'crois pas que ce soit très important. Alors, verdict ? Enivré, j'ai grimpé à un arbre et je m'y suis blessé ? » Là encore, il savait que ce n'était pas vrai. S'il s'était fait mal, il le verrait ou le sentirait. Mais, même pour faire semblant, il avait quelques difficultés à accorder sa confiance. Pourquoi donner ses hypothèses et ses déductions ? Surtout que n'ayant pas la moindre certitude, il était possible que l'autre jeune homme détruise un à un chacun de ses arguments, et si ce sang n'était pas celui d'un animal, à qui appartenait-il ? La vérité, il la désirait plus que tout, mais il voulait aussi se ménager. Il avait encore peur de lui et de ses actes inconscients. Il aurait pu mentir. Dire qu'il se souvenait d'une bête aux abois. Il l'acheva d'un coup de poing, il aurait prétendu être fort, Seth en aurait été impressionné. Mais, s'il inventait et si le Serdaigle savait ou supposait mieux que lui, il ne lui dirait plus rien. C'était perdre l'occasion de comprendre ce qui était arrivé. Il préféra donc donner une à une chacune des choses qu'il croyait savoir. D'ailleurs, il n'avait pas encore parlé de cette écorce trouvée. Le fallait-il ? Elle était peut-être la clef de l'énigme. Enfin, il fallait déjà savoir si les lettres tracées signifiaient quelque chose. |
| | | Seth Cullen Créature Magique
Nombre de messages : 313 Maison : Serdaigle Année : 7ème année Gain de Gallions : 18502 Date d'inscription : 13/02/2008
| Sujet: Re: ZVVG OVVXE NOZ¹ Dim 6 Juil 2008 - 16:42 | |
| « "Sans question, il est impossible d'avancer."
Je n’aurais pas dit ça comme ça. Ce sont les réponses qui permettent d’avancer. Les questions ne font jamais rien avancer : elles bousculent, elles concentrent, proposent des lignes spirituelles à suivre ou pas, selon les réponses apportées. Mais il faut des questions. La science ne dira pas le contraire.
La réponse du Serpentard ne m’apporte rien de nouveau, aucun indice sérieux qui soit utilisable. Je me demande même si découvrir ce qui lui est arrivé l’intéresse outre mesure. Sa nonchalance controuvée et sa petite comédie arrogante me laissent froid comme la glace. J’étais déjà assez froid à la base, c’est pour dire.
La seule chose que je n’ai pas encore exploitée est ce morceau de bois qu’il a sur lui. Mais chaque chose en son temps. Puis-je risquer de le laisser m'en parler lui-même ? Je dois attendre et le laisser faire son chemin doucement.
Je comprends sa méfiance ou la distance qu’il maintient entre nous. Hors le fait que nous ne nous connaissons pas et les circonstances étranges dans lesquelles nous nous rencontrons, ma curiosité quasi morbide doit avoir, de l’extérieur, quelque chose d’assez surprenant voire écœurant. De celui qui s’ennuie et prend au vol la première immondice pour la triturer comme une bête sur le point de mourir et en faire sortir les dernières gouttes de sang.
Mon expertise est peut-être déplacée pourtant, en dehors de cette première curiosité ce n’est rien de mal qui me pousse à vouloir lui porter main forte.
Sans m’enorgueillir, je me dis que je n’ai jamais utilisé ce que je suis autrement que pour aller chercher des glaces à Eden à Pré-au-Lard, me nourrir, me cacher des gens que je ne souhaitais pas voir ou terminer mes devoirs plus tôt ; or, probablement que de tels capacités peuvent être mises au service d’autres besoins moins superficiels. Comme par exemple résoudre un crime. »
Mais crime y a-t-il ? se demandait Seth en observant Sœren avec perplexité.
Il était peut-être un peu trop tôt pour s’improviser inspecteur de police auprès du cinquième année. Le Serdaigle admit à contre cœur qu’il serait plus sage d’apporter son aide si on la lui demandait. Salazar Serpentard n’ayant rien fait pour faciliter la communication entre les élèves qu’il couvait de ses couleurs et les autres élèves de l’école, par excès de suffisance, il était incertain que Sœren demandât clairement qu’on lui portât secours. Se trouvait-il même qu’il ne considérait pas avoir besoin d’assistance ?
Alors je vais le lui suggérer, décida Seth en se tournant vers Sœren.
Après un habile silence où il enfouit toutes ses réflexions dans un coin de sa mémoire, le Serdaigle fourra ses mains dans ses poches et commença à se diriger vers le château.
Il n'avait pas réagi à la réponse du cinquième année. Il était resté à le fixer, longuement, comme pour éprouver sa patience ou ses possibles mensonges.
Après quelques pas, il se tourna vers le Serpentard en souriant en coin :
- Tu restes là ou tu viens au chaud pour terminer cette discussion ? Si tu restes là, pense à me rendre ma cape dans la semaine.
Et sans attendre de réponse, Seth se remit en route, espérant être bientôt rejoint par Sœren. Si le jeune garçon le suivait de lui-même, cela ferait office d’acceptation : oui, il voulait en savoir plus ; oui, il désirait en parler, du moins, partager cela avec quelqu’un ; oui, il avait peut-être besoin d’un deuxième cerveau pour trouver des pistes au sujet de cet insolite mystère.
Seth avait de la ressource et deux ou trois idées lui étaient venues afin d’éliminer quelques pistes... comme exemple « Sœren est un troll alcoolique », « Sœren est somnambule » ou « Sœren est schizophrène. »
Si le Serpentard ne souhaitait pas son aide, alors il trouverait une façon de retourner dans son dortoir sans prolonger la discussion. Après quoi, Seth le laisserait tranquillement s’en aller sans insister.
« Chacun ses problèmes, pas vrai ? »
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| Sujet: Re: ZVVG OVVXE NOZ¹ | |
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