le soutien d'une amie [pv Léa]

Eva aimait à s’asseoir sur les fauteuils de la salle commune de sa maison, et se remémorer des souvenirs d’enfance. Elle essayait de se rappeler des petits détails, mais certains passages de son existence restaient très flous …
Elle entendit retentir les 12 coups de l’horloge, située près d’elle qui annonçait midi. Elle se leva et se dirigea vers la porte où elle devait retrouver Léa.

Eva avait rencontré Léa au cours de sa deuxième année, elle l’avait trouvé assise sur le sol, l’air perdu. Eva s’était tout de suite intéressée à la demoiselle qui était dans tous ces états, cela était dû à la mort de sa grand-mère. Les deux jeunes filles apprirent à se connaître, à s'apprécier et devinrent meilleures amies.

Eva emprunta le passage qui masque l’entrée de la salle commune. Léa n’était pas là, elle décida donc de l’attendre.

Léa était dans sa salle commune, elle remuait des idées noires dans sa tête, assise près de la fenêtre. Toujours les mêmes, elle en voulait presque à ses parents de ne rien lui expliquer. Au début elle avait rejeté la faute à " pas de chance" mais c’était bien trop simple pour être ça. Elle avait l’esprit tellement occupé, qu’elle n’entendit même pas midi sonner. Au bout d’un moment elle releva la tête et regarda l’heure.

"ha !! misère ! j’ai oublié ! elle a du prendre racine ! zut… "

Léa se précipita vers la sortie et dévala les escaliers quatre à quatre, sans oh miracle!... se casser la figure. Elle passa dans le grand hall, entendant les rumeurs provenant de la grande salle et prit la direction des sous-sols courant le long du couloir. Elle arriva à hauteur de la salle commune des poufsouffle et aperçu son amie qui poireautait devant le passage secret qui masquait l’entrée. Elle s’arrêta essoufflée et s’excusa de son retard :

- oups ! désolée… j’étais un peu préoccupée, tu ne m’en veux pas, hein ?

Léa respira lentement pour reprendre son souffle, elles pourraient ensuite prendre la direction de la grande salle pour déjeuner.

Eva observait sa montre en se demandant si Léa ne l’avait pas oubliée. Elle s’accola au mur, et scruta les moindres bruits qui pourraient s’échapper du fond du couloir… Ce couloir elle ne l’aimait pas particulièrement, il avait l’air lugubre et assez froid. Elle avait l’impression d’être en captivité.
Les minutes passèrent lorsqu’elle entendu des bruits de pas, puis elle aperçu Léa qui courait jusqu’à elle. Léa se dressa devant son amie toute essoufflée, et essaya de reprendre sa respiration. Elle avait ce regard qui voulait tout dire, et cette intonation dans la voix. Eva remarqua tout de suite que quelque chose n’aller pas. Mais elle ne savait pas quoi. Elle n’a jamais aimé la voir dans cet état, le malheur des gens est une chose qu’elle ne supporte pas…

Eva lui répondit doucement, avec un petit sourire sur les lèvres :
- Oh Ce n’est pas grave, non je ne t’en veux pas…
Ca va ? Qu’est ce qui s’est passé ?

Léa se tourna à nouveau pour prendre le chemin inverse qu’elle venait de faire et écouta Eva. Son amie avait toujours était compréhensive avec elle, mais il était vrai que depuis plus d’un mois, Léa avait un peu gardé pour elle tout ce qu’il se passait. Elle lui avait parlé de ses rêves vaguement, de sa mère qui était distante, de son bracelet aussi, mais elle lui en avait parlé sans trop insister sur ses propres inquiétudes. Il était logique qu’Eva s’inquiète. Depuis qu’elles se connaissaient, elles s’étaient en grande partie tout raconté, malgré le fait qu’elles n’étaient pas dans la même maison. Léa se doutait que son comportement avait du changer aux yeux de son amie. Elle se mordit la lèvre et regarda Eva, elle n’avait jamais su lui mentir :

- ça va mais je suis un peu fatiguée, à cause de mes rêves… et puis les jours ou je ne rêve pas, je…

Léa marqua une pause légère avant de reprendre :

-…Je suis malade.

Léa fit un pas pour avancer, mais elle avait comme l’impression qu’Eva ne la lâcherait pas comme ça.

Ce qui interpella Eva, c’est que Léa ne lui répondit pas tout de suite. Elle avait l’air hésitante, ne savant pas quoi répondre. Eva se doutait bien au fond d’elle que son amie ne lui disait pas tout, qu’il y avait quelque chose d’autre derrière tout ceci. Eva a toujours été d’un tempérament à ne jamais lâcher quelque chose, aller toujours au bout de celle-ci. Mais avec Léa ce n’était pas pareil, elle avait peur de l’obliger à se confier, et elle ne voulait pas la brusquer, mais elle ne pouvait pas la laisser se refermer sur elle même avec ses problèmes. Elle souhaitait l’aider et la soulager du poids de ceux-ci.

Elle s’arrêta de marcher, et capta l’attention de Léa :
- Je ne suis pas dupe, je vois très bien qu’y a quelque chose d’autre… Tu sais tu peux tout me dire …

Eva patienta un instant et continua :
- Qu’est ce qui ce passe ?

Eva la regarda dans les yeux, elle savait que si Léa détournait son regard ce serait pour cacher son mensonge ou pour continuer à lui cacher les choses qui la tourmentaient.

Et voilà encore la confirmation que Léa ne savait pas mentir, ou alors qu’Eva avait une sorte de sixième sens. Léa chercha un moyen rapide de ne pas mentir à son amie, elle le trouva assez vite.

- Et bien tu sais, ce dont je t’ai parlé, j’ai la vague impression que tout est lié. Mais je ne trouve pas de réponses et comme mes parents ne veulent rien me dire. J’ai contacté mon infecte cousine. Mais celle-ci ne répond à côté de mes questions et je suis sûre que c’est volontaire de sa part. Je pense qu’elle sait quelque chose…

Léa se rendait compte qu’elle était en train de faire exactement la même chose que sa cousine : répondre à côté des questions de son amie. Mais dans un sens elle ne mentait pas. Elle ne voulait pas encore parler de ce qui s’était passé quelques jours plus tôt dans les couloirs, puisqu’elle ne savait pas encore à quoi s’en tenir.

- Ne t’en fais pas, ça me passera…

" … surtout quand je connaîtrais la vérité"

A l’écoute des ces mots, Eva comprit immédiatement que Léa était comme sa cousine au niveau des réponses aux questions, elles restaient toutes deux très évasives, continuant à cacher un je ne sais quoi qui inquiétait Eva. Eva ne voulait pas forcer Léa à lui raconter ses péripéties, elle voulait la laisser se confier d’elle-même quand elle en aurait l’occasion et quand elle le désirerait. Eva se doutait qu’il ne fallait pas plus insister, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être déçue. Elle croyait que Léa lui faisait totalement confiance, mais elle remarqua très vite que ce n’était pas totalement le cas …
Elle essaya de cacher au fond d’elle sa déception, observant le fond du couloir, puis elle regarda Léa.

- D’accord, mais si tu veux de l’aide je suis là, tu sais …

Elle avança doucement …

« - il n’y a pas que ça je le sais, je le sens… Pourquoi me caches-tu ces choses là Léa ? »

Eva espérait une réponse, elle espérait que Léa change d’avis et qu’elle lui dise tout ce qui se passait…

"je sais Eva, je sais que tu es là… "

Léa continua d’avancer songeuse, bien sûr qu’elle pouvait faire confiance à Eva. En deux ans jamais elle ne l’avait trahis et elle avait toujours été là pour elle. Elle retourna la discussion sur son amie.

- mais toi ? ces derniers temps on ne s’est pas trop vu, tu vas bien ?

Léa avait volontairement changé le sujet de conversation, elle savait que tôt ou tard, elle mettrait son amie au courant, peut-être le jour même, mais pas maintenant… pas à ce moment. Elle n’aurait su dire pourquoi, ni l’expliquer. Elle savait que son amie comprendrait. Elle lui dirait, cela était même la première idée qui lui était venue à l’esprit lorsqu’elle était retournée dans sa salle commune ce jour-là. Du reste, elle ne savait pas à quoi s’en tenir. C’était comme si les réponses à ses questions se trouvaient derrière une porte et qu’aucune des clés qu’on lui proposait ne permettait de l’ouvrir.

Un silence se fit, les deux jeunes filles avancèrent doucement dans le couloir. Eva entendit la voix de son amie qui lui retourner la question, certainement pour essayer de changer de sujet, ou tout simplement pour briser la glace.
Eva songeuse, mais aussi perturbée par ce qui c’était passé ces derniers temps, ne savait pas quoi répondre à son interlocutrice. Depuis la dernière fois qu’elles s’étaient vraiment parler, autre qu’un petit bonjour dans les couloirs par ci par là, il s’en était passé des choses…

- « ben non ça va pas … »

Eva détourna son regard de Léa, cherchant à garder au fond d’elle ce qu’elle allait essayer de cacher à son amie. Non pas par vengeance, ni pour agir de la même façon, mais la jeune Poufsouffle avait remarqué que Léa n’allait pas vraiment bien, et elle ne pouvait pas commencer à déballer ses problèmes, elle ne pouvait pas se permettre de montrer qu’elle n’allait pas bien, elle non plus. Elle avait l’habitude de s’effacer pour se consacrer aux autres, cela ne la dérangeait pas. Le mal qui l’habité resterait évidement plus longtemps, elle le canaliserait comme elle l’a toujours fait, cachant au fond d’elle ses sentiments.

Oui, ça va … Annonça-t-elle à Léa. Puis quelque secondes plus tard, elle eu des remords, elle n’a jamais aimé mentir à son amie. Elle rajouta en regardant le bout du couloir qui se dessinait au loin :

Ben, on fait aller …

Elle avait joué la carte de l’implicite, comme elle le faisait souvent, tout simplement par habitude, mais aussi car elle ne veut être ni devenir un fardeau pour personne …

Un petit grondement se fit entendre, celui-ci provenait du ventre d’Eva, n’ayant pas mangé ce matin, son estomac commençait à réclamer son dû.
Eva posa la main sur son ventre pour essayer de canaliser les gargouillis.

- « tu tombes à pique toi … »

Eva fit un petit sourire à son amie :
Rah j’ai faim !

Elles avancèrent encore le long du couloir, puis remontèrent l’escalier. Eva lui répondit de manière assez évasive.

"Allez chacun son tour… tu dis rien je te dis rien, ou ? ou quoi au juste… "

On fait aller… qu’est-ce que voulait dire Eva par-là ? Elle était secrète et Léa devait développer milles astuces pour comprendre ce qu’elle avait derrière la tête. Et souvent elle ne savait pas quoi dire, alors elle ne disait rien… laissant Eva lui dévoiler ce qu’elle voulait, le silence valait mieux que des mots parfois… parfois…

" On fait vraiment la paire des âmes en peines ! "

L’estomac d’Eva intervint dans la conversation et Eva se plaignit d’avoir faim. Léa sourit et monta la dernière marche de l’escalier pour déboucher dans le grand hall.

- On y est, tu vas pouvoir te rassasier !

Elles se dirigèrent alors vers la grande salle et s’installèrent chacune à leurs tables respectives. Léa déjeuna doucement, elle n’avait pas fort faim et réfléchissait à la conversation qu’elle avait tenu avec son amie un peu plus tôt.

"Non décidément il faut briser la glace, je vais lui en parler après, je sais que je peux lui faire confiance, elle ne dira rien. "

Léa sortit de la grande salle et alla s’installer dans un coin pour attendre son amie. Elles redescendraient dans les sous-sols ensuite.

Les jeunes filles se dirigèrent vers la grande salle pour prendre leur déjeuner. Léa s’installa à sa table, et Eva partit vers la sienne. Eva était très pensive, et soucieuse.
Au menu, une sorte de purée avec de la viande. Certainement du boeuf ou du porc, enfin elle n’en avait pas la moindre idée.

Eva s’arma de sa fourchette, mais l’envie n’y était pas. Elle effleurait du bout de l’instrument les aliments, comme si elle avait peur de les toucher, ou comme si elle commençait à faire une œuvre d’art. Elle avait le nez plongé en direction de l’assiette, mais elle relevait de temps en temps la tête, pour voir se qui se passait. La plupart des élèves avaient de longs sourires qui se dessinaient sur le visage, la joie de vivre sommeillait en eux …

D’ordinaire, Eva mangeait très vite, ce jour là elle prit plus de temps que d’habitude. Pourquoi ? Tout simplement car ses problèmes l’étouffer, car même si son estomac se plaignait, elle, elle n’avait pas envie de manger, elle avait juste envie de s’évader de partir loin, là où plus rien n’aurait d’importance, là où tout le monde serait heureux … Mais l’utopie n’est pas la vraie vie, ce n’est juste qu’un rêve qui ne se réalisera jamais, et qui ne pourra jamais se réaliser …

Eva aperçue Léa qui se mettait dans un coin de la pièce. La jeune Poufsouffle pressa le pas, pour ne pas trop faire attendre son amie.

Quand elle eut finit, les deux jeunes filles sortirent de la grande salle, et se mirent à marcher. Eva se doutait bien que la conversation retomberait sur sa réponse évasive. Elle avait totalement laisser de côté l’histoire de Léa, elle attendait juste que celle-ci lui en parle, et elle serait là pour l’écouter et pour l’aider comme elle l’a toujours fait.

Les mots qui vinrent à l’esprit d’Eva, et qu’elle put prononcer, ordinaire, mais il faut bien un début à tout … :
Tu as bien mangé ?

Elle regarda son amie dans les yeux, en attendant sa réponse, mais aussi pour voir quel cour prendrait la conversation …

Léa se releva au retour d’Eva et elle prit automatiquement la direction des sous-sols, celle-ci lui demanda si elle avait bien mangé.

"Mauvaise question !… "

Léa rie, mais son rire était comme un rictus et son sourire se transforma vite en une moue résignée.

- sincèrement, je n’ai presque rien su avaler et cela pour une bonne raison…

Léa stoppa court à ses paroles et elle commença à descendre les escaliers pour le chemin du retour dans un silence oppressant et au lieu de continuer à arpenter les sous-sols, Léa s’installa sur la dernière marche au bas des escaliers. Elle attendit qu’Eva s’installe à son côté avant de reprendre la parole.

- Excuse-moi Eva, mais je ne t’ai pas tout raconté tout à l’heure, je ne t’ai fait part que de la moitié de mes histoires…

Léa soupira un instant avant de poursuivre à voix basse :

- Depuis une semaine environ j’ai des migraines. Elles sont passagères mais violentes et bien sûr comme tu t’en doute, je ne suis pas allée à l’infirmerie. La première fois qu’une migraine s’est déclenchée, je suis sortie changer d’air et…

Et Léa se mordit la lèvre, comme lorsqu’elle avait du avouer à Adel l’existence de sa vision, elle se sentait gênée.

- et j’ai eu une vision lorsque je suis entrée en contact avec une personne…

le débit de paroles de Léa s’accéléra ensuite mais toujours à basse voix :

- Je sais que ça peut te sembler complètement absurde, peut-être que tu crois que ma migraine m’a fait halluciner, mais je sais ce que j’ai vu ! Ça ne s’est produit qu’une fois et tu comprends, je ne sais pas à quoi m’en tenir, je ne sais pas quoi faire… en plus avec toutes ces histoires… est-ce que tu crois que je pourrais être victime d’un secret de famille ?

Après la prise de parole de la jeune Poufsouffle, Léa n’était pas très emballé par sa question, et Eva le ressentit comme tel mais elle n’ajouta rien. L’élève de griffondor, partit en direction du couloir qu’elles avaient emprunté pour aller se restaurer, puis elle s’installa sur une des marches de l’escalier. Eva la suivit, sans un mot, et s’assit à ses côtés.

Eva écoutait attentivement Léa, la laissant s’exprimer, pour ne pas la brusquer. Léa avait l’air très mal à l’aise, et nerveuse. Ces phrases étaient entrecoupées, son intonation et ses gestes très changeants. Eva remarqua tout de suite le changement de comportement de son amie. Léa parlait à voix basse, son amie observait de temps à autre, les extrémités de l’escalier pour être sur que personne n’arriverait et les surprendrait.

- « je me doutait bien qu’il y avait quelque chose d’autre … »

-« une migraine jusque là rien d’extraordinaire… »

Puis au fil des paroles de Léa, les pensées d’Eva changèrent et devinrent plus évasives.

- « une vision, comment est-ce possible ?pourquoi tu ne m’en parles que maintenant … »

Eva arrêta de penser, et elle répondit aux questions et aux paroles de son interlocutrice, qui cherchait du réconfort. Ce qu’Eva allait essayer de lui apporter …

Non, non je comprends, c’est pas absurde, enfin c’est étrange c’est tout. Pourquoi ça c’est passé seulement maintenant et avec cette personne ? C’est ça qui est bizarre …

Eva s’arrêta un instant, tout en reprenant son souffle, puis elle poursuivit :

Ouais c’est sur, enfin c’est normal en tout cas que tu réagisses comme ça, j’aurais fait pareil à ta place ...

Eva hésita un moment, elle cherchait les bons mots, ceux qui réconforteraient son ami. Enfin elle lui adressa ceux qu’elle trouva sur l’instant faute de mieux …

Euhh, tu sais, je sais pas trop, et je voudrais pas t’induire en erreur. Mais peut-être que c’est une coïncidence, que tu l’aies eu maintenant.

Elle se stoppa puis continua

Euhh à vrai dire, ça se pourrait que tu sois victime d’un secret de famille, enfin qu’est ce qui te fait croire que c’est le cas ?

Eva n’était pas fière de ses réponses, mais cette situation lui était étrangère, elle ne savait pas quoi conseiller à son amie, puisqu’elle n’avait jamais vécue une chose semblable. Mais elle la soutiendrait quand même et essayerait de lui montrer les bons choix à faire. Elle la regarda, le regard fuyant, sans expression …

Léa souffla légèrement, regardant si personne n’écoutait leur conversation. Deux personnes au courant ça lui suffisait. Adel parce qu’elle n’avait pas pu faire autrement et Eva parce qu’elle, elle la comprendrait et puis elle était sa meilleure amie. Les meilleures amies ne se cachaient rien ou presque.

- pourquoi à ce moment ? je n’en sais rien et pourquoi avec cette personne ? je pense que c’est le hasard… du moins pour moi…

Léa fixa son regard dans le vide, Eva posait les questions qu’elle ne s’était pas posé. Les seules questions qui venaient à l’idée de Léa c’était :

"pourquoi moi ? pourquoi faire ? "

Léa reporta son regard sur Eva et lui sourit. Elle savait. Elle savait qu’Eva comprendrait sa réaction. Eva poursuivit et Léa répondit avec sa logique :

- euh Eva tu connais beaucoup de sorciers ou de sorcières qui ont des visions ? moi, ça m’énerve parce que je ne trouve pas ça normal !

Léa s’était relevé et arpentait le couloir de long en large devant son amie.

- parce que ma mère et mon père ne veulent pas m’en parler, et que Laurène ma très chère cousine, sait quelque chose et qu’elle ne veut pas m’en parler non plus ! quelle famille secourable!

Léa avait prononcé les derniers mots dédaigneusement.

Léa avait l’air d’apprécier la réponse et la réaction de son amie. Eva avait détaché un peu son regard de la jeune Griffondor, pour ne pas que celle-ci se sente mal à l’aise.

Ben tu vois, je sais pas. Mais moi je pencherais plutôt pour qu’il y ait une raison, les choses n’arrivent jamais sans raison … Après le plus dur c’est de les trouver…

Eva prit en considération les questions de son interlocutrice, elle y répondait avec le moins de temps d’attente possible, ne cherchant pas ses mots, ils venaient d’eux même … Elle disait juste ce qu’elle trouvait approprié, ce qui serait d’une utilité, et ce qu’elle pensait vraie …

A vraie dire, non je n’en connais pas. Je vois pas pourquoi c’est pas normal.

On est dans une école de magie, tu trouves ça normal toi?

Dit-elle avec un sourire qui se dessinait sur son visage. Certes se n’était pas un de ces humours raffinés, mais cela égaierait un peu la conversation.

Eva continua :

Enfin si tu pars du principe que tu crois en la magie, que tu la pratiques, après je vois pas pourquoi ça serait pas normal d’avoir un don… C’est même génial je trouve ! Bon d’accord pour le moment, il t’inquiète un peu, mais tu vas voir tu vas apprendre à t’en servir et tu va l’adorer j’en suis sur !

Eva tentait de redonner confiance en Léa, de lui montrer que ce n’était pas une fatalité, que cela avait du bon même si elle ne le remarquait pas encore …
Eva observait son amie qui faisait les cent pas devant elle et qui cherchait désespéramment des réponses à ses questions.

Pour ta famille, je pense que tu peux réussir à leur soutirer des informations, faut juste s’y prendre bien et ne pas faire de gaffe. Mais bon ça serait beaucoup plus facile si il te disait tout, mais bon c’est comme ça … Faut faire avec … Si tu veux que je te donne des conseils pour les cuisiner t’a qu’à demander, c’est mon dada …

Le discourt d’Eva ressemblait peu être à une utopie en se penchant plus en détail sur lui, mais il avait un but, réconforter Léa, et surtout la rassurer. Eva espérait avoir convaincu cette dernière, et avoir réussit à la rassurer, mais elle se disait que si ce n’était pas le cas, elle continuerait pour ne pas laisser son amie dans une situation pareil, tout simplement car elle n’aimait pas la voir malheureuse mais aussi dans cet état là …

"dans le mille Eva ! c’est justement ça le problème, je ne trouve rien ! "

à la réplique d’Eva, Léa arrêta ses allées et venues et se mis face à elle.

- Eva, c’est un cauchemar ! depuis une semaine je suis assaillie par des migraines, et pas que des petites ! la personne dont j’ai eu la vision doit me prendre pour une folle à l’heure qu’il est ! mais à part ça tout va bien ! je vais adorer mon don à coup sûr !

Léa avait prononcé ses paroles avec une certaine nuance ironique. Léa se retourna, regarda un peu partout pour voir si personne n’était arrivé entre temps, elle reporta ensuite son attention sur son amie et écouta à nouveau ce qu’elle avait à dire.

- mais bien sûr ! Eva, je t’organise une rencontre avec Laurène, je suis sûre qu’elle sera ravie de répondre à tes questions !

Léa se mit à rire jaune.

" oui, oui j’ai la famille idéale, des parents proches, une cousine très attentive et je ne parle même pas de la tante, une perle dans cette famille ! "

Léa soupira et vint se rasseoir près de son amie.

- assez parlé de moi, Eva, je crois que le temps sera ma seule solution ! as-tu bien mangé toi ?

Léa retourna la question qui l’avait fait parler, elle espérait de cette manière que son amie lui raconterait ce qui ne va pas.

"chacun son tour… "

Eva observait son amie qui s’était arrêté devant elle, mettant fin à ses allers et venues. Léa se mit à parler sur un ton ironique. A ces paroles Eva ne pouvait s’empêcher de répondre.

Mais non arrête tes bêtises ! Cette personne ne te prendra pas pour une folle, pis si c’est le cas tu laisses courir … Tu sais ce que t’as vus, c’est le principal après il croit ou pas c’est son problème ça … Tu l’a prévenu tu as fait ce qu’il fallait, donc c’est bon … Pis je vois pas pourquoi la personne te prendrait pour une folle …

Eva s’arrêta un instant, puis continua :

Mais au fait, tu m’as pas dit qui était cette personne … Je la connais ?

Toujours cette curiosité, celle qui revenait au galop à chaque fois, mais celle qui lui sauvait souvent voire tout le temps la mise. On dit que la curiosité est un vilain petit défaut, mais Eva en avait fait un moyen à elle, de connaître les gens, et de continuer à entretenir les petits plaisirs de la vie avec ses amis, toujours en cherchant à savoir ce qui se passe, toujours en étant là pour les aider, et en s’oubliant …

Ra mais le prends pas comme ça ! Pis en plus jla connais pas ta cousine moi ! Ca le fait pas du tout si je me ramène : bonjour jsuis la meilleure amie de Léa, tu me connais pas mais c’est pas grave jvoudrais savoir …

- « ra non ça le fait pas du tout … »

Jlentends déjà qui me répond et me rigole au nez …

-« raaa ça serait comique ça … enfin non t’iras pas lui parler, je t’en interdit Eva, même pas en rêve t’as compris ? »

La conversation avait brusquement changée de bord.

Oui laisse le temps au temps, tu trouveras les informations dont tu as besoin au moment où tu t’y attendras le moins …

C’était une chose qu’elle avait appris chez les moldus, enfin chez ses amies, elles lui avaient souvent répété ces mots, qui avaient eu un impacte sur la vie de la jeune Poufsouffle. Sans le dire, sans le montrer, le monde moldus lui manquait, c’était plutôt ces amis et sa famille, dont la distance les séparées qui marquait un vide énorme dans son cœur. Elle repensait souvent à tous ces bons moments, tous ces rires, qu’elle avait eu par le passé …

Euhh pas vraiment, en plus j’avais pas particulièrement envie de manger de la purée …

Les seuls mots qu’elle avait trouvé à dire, les seuls qui étaient sortis, mais peut importe …

Eva n’imaginait pas à quel point son attitude avait été des plus étrange et n’importe qui l’aurait pris pour une timbrée à ce moment là.

- Je ne pense pas que tu le connaisses…c’est un serpentard, Adel, il ne m’a pas dit son nom…moi non plus d’ailleurs…

Léa eut un sourire lorsque son amie fit allusion à sa cousine.

- Première chose à faire si tu rencontre un jour ma cousine, ne lui dit pas que tu es ma meilleure amie !

" au moment ou je m’y attendrait le moins… oui mais je n’ai pas de patience, désolée, je capitule… "

Léa écouta son amie parlait de son repas.

- Il n’y avait pas que de la purée à table… ne me dit pas que les spaghettis ne t’ont pas attiré, tu en manges d’habitude…

"oui, c’est sûr ! parlons nourriture et diététique ! ça le fait pas mal dans la conversation "

en réalité, Léa se fichait pas mal de savoir ce qu’Eva avait mangé ou pas, il fallait juste trouver le moyen de lui faire cracher le morceau, et en somme elle n’avait que ça comme amorce.

Eva écoutait les réponses de son interlocutrice, attendant que celle-ci est finit de parler pour prendre la parole.

-« Adel, hum non je vois pas, pis en plus un serpentard, pas de chance … »

Euhhh non je vois pas, enfin jconnais pas …

Eva fit un petit sourire, elle ne savait pas quoi dire ou faire d’autre…

Ah à ce point là … Elle est très spéciale ta cousine …

La jeune Poufsouffle ne la connaissait pas, mais avec toutes ses paroles elle n’avait pas la moindre envie de faire sa connaissance. Elle ne le dirait pas à Léa de peur que celle-ci réagisse mal, c’est vrai quoi elles sont de la même famille … Elle regarda son amie, détourna son regard pour s’assurer que toujours personne ne les espionnait.
Qui aurait était si tordu pour se balader dans les couloirs près des cachots en ce moment de la journée ? Il ne fallait pas chercher trop loin …

Léa repartit sur la nourriture, on aurait pu croire qu’elle y était accro à force d’en parler. Mais Eva se doutait que son amie avait encore quelque chose derrière la tête …

-« hum, c’est pas mon plat préféré les spaghettis, moi jpréfére les lasagnes … »

Eva hésita avant de prendre la parole,

-« raaahhh qu’est ce que jvais bien pouvoir dire ? Ben la vérité par dit … »

Un sourire se dessina sur ses lèvres, puis elle prit la parole

Moi il n’y en avait pas à la table, les morfales de ma maison avaient déjà tout dévaliser … J’était pas contente, mais bon c’est comme ça … Ca sera pour la prochaine fois …

Eva se demandait qu’est ce que la jeune Gryfondor aller encore lui sortir, si elle allait toujours parler de cette nourriture qu’Eva n’avait pas manger, ou si elle déciderait de donner un autre cour à la conversation, celui-ci certainement plus attrayant …

Léa toute fière de sa relancée, regardait son amie, attendant qu’elle parle à son tour. Oh, Eva parla, mais ce n’était pas vraiment ce que Léa voulait entendre. Léa pesta intérieurement.

"mouais bien sûr et la marmotte, zut qu’est-ce qu’elle fait déjà la marmotte ? "

- Ben il y en avait encore à ma table, tu aurais pu venir chercher un plat ! rah pis il y avait plein de desserts ! Ne me dis pas que ça ne t’a pas tenté !

Au fur et à mesure que Léa énumérer les plats, elle insistait sur chaque mot, soudain elle s’arrêta.

"Euh là je pense qu’elle va me prendre pour une folle, modère-toi ! "

- Bon ok, je m’en fiche de savoir ce que tu as mangé !

Léa éclata de rire se sentant un peu ridicule d’avoir insisté sur le menu du midi, mais elle se reprit bien vite. D’une curiosité sans égale, elle allait relancer le sujet autrement, elle ne partirait pas sans connaître la vérité. Léa avait avoué son secret, à elle d’en faire autant. La jeune Gryffondor avait comme conviction que l’amitié se partageait.

- A part que tu ai eu du mal à manger ce midi, ça va toujours?

"Alors tu vas me dire la vérité cette fois, ou tu comptes passer ta journée dans le couloir jusqu’à ce que tu m’ai dit la vérité ? "