Joyeuse après-midi dans la serre (PV Jo Campbell)

*Mickael Stonebridge, quinze ans, préfet de Serdaigle, courait à toute jambe du haut de son mètre vingt. Il traversait les couloirs comme une flèche, les autres élèves ne sachant s’ils devaient lui adresser un regard réprobateur ou non. Mais la question ne se posait pas, puisqu’ils le regardaient tous avec des yeux de merlan frit.

Le Serdaigle, d’habitude si sérieux et posé, se lâchait toujours lorsqu’il se réveillait dans le corps d’un enfant. Il retrouvait, ou plutôt trouvait enfin une âme d’enfant. Souriant de la tête que tiraient ses camarades, il profitait pleinement de son apparence et par la même de son âme de petit garçon, pour faire tout ce qu’il voulait. Rusard en avait déjà fait les frais, plusieurs bombabouses ayant mystérieusement explosées dans divers escaliers du château.

Même si faire passer le vieux concierge pour un Scroutt était un loisir apprécié de Mickael, il en était un encore plus grand pour lui : passer du temps avec celle qui avait prit son cœur de gamin et qu’il voyait un peu comme sa deuxième maman… Jo.

On était dimanche et par chance il avait déjà fait ses devoirs le jour précédent. Ah les joies d’être un Serdaigle à quasi plein temps et l’assurance d’être couvert de ce point de vue quand votre corps décidait de vous ramener dans votre enfance pas si lointaine.

Il traversa le Grand Hall, tout en entonnant :*

La princesse est dans les serres, elle est prisonnière et je vais la délivrer…

*Le temps qu’il pousse les (très) lourdes portes de chêne, la vaste pièce fut inondée de la lumière du soleil qui perçait franchement au travers des nuages. L’air froid lui fouettait le visage et un coup de vent mit ses cheveux en bataille. Bien qu’il ne porte pas sa cape, il ne ressentait pas le froid, c’était une vraie boule de nerfs.

Arrivant devant l’entrée de la serre n°3, il se calma un peu, histoire que personne ne l’entende et surtout pas la princesse. Malgré l’hiver qui mordait de son givre tout ce qu’il pouvait, la température à l’intérieur de la serre était relativement agréable. Il avança silencieusement dans les allées bordées des plantes magiques les plus curieuses qui existaient. A chaque intersection il s’arrêtait et se penchait légèrement pour voir si la voie était libre. Sa petite taille l’aidait beaucoup dans sa tâche, et munit de sa baguette il s’imaginait être invisible et invincible.

Un coup d’œil jeté aux abords d’un arbuste couleur argent et clignotant lui indiqua la présence de la Poufsouffle juste derrière. N’arrivant plus à mettre un nom sur l’étrange buisson, il préféra ne pas s’y fourrer. Précaution qu’il avait apprise lors d’une matinée ici même, avec Ernest.

Il choisit de faire un détour, évitant l’arrivée de face et privilégiant l’effet de surprise. A deux mètres d’elle il s’accroupit tout d’abord, puis se mit à ramper, pour rejoindre le petit coin d’herbe où s’était posée la jeune fille.

Curieusement elle ne l’entendit pas s’approcher, au grand soulagement de Mickael, et celui-ci pu alors se jeter à l’assaut du terrible monstre qui retenait sa princesse captive. Il ne lui fallut pas plus de dix secondes pour venir à bout de l’horrible livre qui l’enlevait de l’attention de Jo.
Après un dernier regard jeté à son ennemie vaincu il se tourna vers elle, un sourire mutin barrant son visage. Et c’est sans plus de cérémonie qu’il se jeta sur elle.*

-Jo ! T’as vu ? Je t’ai sauvé de ce livre ennuyeux. Tu vas pouvoir passer toute l’après-midi avec moi.

*Il pressa sa petite bouche humide contre la joue de la Poufsouffle. Câlin qu’il ne pouvait s’empêcher de faire…*

On était dimanche après midi. Jo s'était installée sur plate-bande à l'intérieur de la serre numéro 3? Ainsi elle pouvait apprécier la Nature sans ses inconvénients : le froid et le vent glacial. Elle était en train de lire un livre qui avait très ben critiqué par Teleramagic. Le livre parlait des animaux fantastiques d'Extrème Orient. Jo avait pour habitude de ne rien faire de spécial les dimanches, juste flémarder et .... flémarder. était restée bloquée sur la Demiguise.

La demiguise est très difficile à repérer en raison de son aptitude à se rendre invisible lorsqu'elle est menacée. Seuls les sorciers spécialement entraînés à sa capture sont en mesure de la voir. La Demiguise est un herbivore paisible qui ressemble à un singe gracieux avec des grands yeux noirs mélancoliques le plus souvent caché derrière ses cheveux. Son corps est couvert d'une longue fourrure argentée et soyeuse. Sa fourrure est particulièrement appréciée pour..

Quelque chose se jeta sur elle et plus de livre dans les mains!! Jo failli avoir une crise cardiaque! Elle leva la tête complètement paumée et ne comprenant absolument pas ce qui lui arrivait, cherchant ce dont il s'agissait. En face d'elle, il y avait Mickael toujours en petit garçon de 6 ans qui mimait un combat contre le livre qui n'avait rien demandé à personne. Puis le petit se tourna vers elle et lui dit :

Jo ! T’as vu ? Je t’ai sauvé de ce livre ennuyeux. Tu vas pouvoir passer toute l’après-midi avec moi.

Pense : ça fait bizarre de l'entendre s'exprimer comme un enfant quand même.

Même si Jo avait fini par comprendre que Mickael avait rajeunit, elle n'arrivait pas à s'habituer à cette situation. Oui, parce qu'elle avait connu un garçon assez secret et un peu froid et maintenant il était un petit garçon tout mignon et tout adorable. En rajeunissant, il avait dû récupéré cette âme d'enfant qu'il avait perdue... ou qu'il n'avait peut être jamais eut ou quasiment pas, qui sait?! Et maintenant il lui faisait un bisou bien baveux! Oh oui! Il était vraiment différent de ce qu'elle avait connu de lui avant.

-T'as raison, lui dit elle calmement. Ce livre était vraiment ennuyeux. (pense : il me semblait bien que ce magasine primait les livrs pourris.... )Et pour ce qui est de passer l'après midi avec toi... hummm.... il faut encore que je réfléchisse. Tu ne te rends pas compte, je dois réviser mon cours d'histoire de la magie sur la naissance de la confrérie des harpies de Russie de Ramisckova. C'est très important!

Jo s'attendait à ce que Mickael prenne une mine déçue.

Pense : ces petits yeux ne me feront pas craquer, ces petits yeux ne me ferons pas craquer...

La Poufsouffle s'était lancée un défit.Essayer de se cotrôler et de rester maitre de soi même lorsqu'on avait à faire à la personne la plus innocente qui soit. Missin... échouée... Incapable de jouer son rôle encore plus longtemps, notamment à cause de cette petite bouille toute mimi dans son petit uniforme, Jo attira alors Mickael dans ses bras et le serra contre lui.

- Mais biensure que je passe mon après midi avec toi ^^

Puis elle lui embrassa le front ( ça fait bizarre de traiter quelqu'un comme un enfant de 6 ans alors qu'il en plus du double... expérience étrange... mais la jeune fille ou plutot Mickael était la victime du manque d'affection de Jo.)

Alors, dis moi bonhomme, tu veux faire quoi? ^^

Elle l'avait appelé bonhomme là?

Pense : ohh on se calme! Tu n'es pas sa mère!!

Pourtant, Jo avait l'impression que c'était comme ça qu'il la voyait. Depuis leur petit séjour dans les sous-sols du château, Mickael avait souvent tendance à vouloir être avec elle. Ça ne dérangeait pas Jo, mais ça faisait tout de même bizarre. Et cette phrase qu'il lui avait dit quand elle l'avait retrouvé dans la boue l'avait choquée et lui trottait encore dans la tête. Il lui avait dit qu'elle ferait une bonne maman. Pas qu'elle avait des envies de maternité mais ça faisait réfléchir quand même. C'est le genre de chose qui te fait penser à des trucs stupides ou alors on se fait des petits films dans la tête. On s'imagine 10ans plus tard avec des enfants, on se demande qui sera le père, quel serait notre vie... Enfin le genre de questions idiotes qui te préoccupent l'esprit une paire d'heures.

Jo regarda le petit! Mais comment ne pas craquer pour une frimousse pareille??!!

- Tu veux une chocoballe ? Demanda Jo tendrement en train d'en sortir un paquet de la poche de sa robe.

*Mickael regarda Jo avec une mine boudeuse lorsqu’elle lui annonça qu’elle avait son cours d’histoire de la magie à réviser. Comment pouvait-elle préférer lire un texte parlant de la naissance d’une confrérie des harpies plutôt que de s’amuser avec lui ?! Loin de se laisser démonter par cette annonce il lui adressa un regard tout attristé, espérant la faire culpabiliser.

Ce qui est bien quand on est un enfant, c’est que les gens ont tendance à se laisser attendrir par vos mimiques. Il n’allait pas se priver de cette "aptitude" et il eu raison puisqu’il obtint ce qu’il voulait. Un sourire se dessina sur son visage alors qu’elle le serra contre elle. Tous ces petits gestes, comme le tenir dans ses bras ou l’embrasser comme elle venait de le faire faisaient qu’il se sentait si bien au près de la jeune fille et qu’il tenait tant à elle.

Réfléchissant à ce qu’ils allaient bien pouvoir faire, il se vit proposer une Chocoballe qu’il accepta tout de suite. Il commença à la manger et la bouche pleine dit :*

-Merci ! J’adore les Chocoballes !! La prochaine fois je ramènerais des Patacitrouille. Mais faudra attendre que j’ai de nouveau ma taille normale. Bah ça devrait pas tarder, je garde jamais une apparence bien longtemps…

*Il avait dit ça avec un peu dédain. Il ne s’inquiétait guère de sa situation, du moment qu’on ne venait pas le déranger dans ses après-midi avec Jo. Le reste du temps c’tait une autre histoire mais là il s’en fichait comme du premier Lumos qu’il avait pu lancer. Sa Chocoballe déjà finit, il s’allongea à coté de Jo, posant sa tête contre elle.*

-Je sais pas trop… Je crois que je vais rester un peu couché et regarder les nuages passer. Ou alors je pourrais te chatouiller jusqu’à ce que tu me promettes de plus jamais dire que l’histoire de la magie est importante. C’est trop nul cette matière…

*Il était resté couché tout en parlant et le resta encore quelques secondes après, puis se releva vivement et bondit sur la jeune fille, essayant de la chatouiller, contournant et esquivant les gestes qu’elle faisait pour le repousser. Il riait de bon cœur et quand il s’arrêta enfin de l’embêter un grand sourire pendait à ses lèvres. Il était un peu essoufflé mais pris quand même la parole.*

-On a déjà passé pas mal de temps ensemble mais tu m’as jamais dit si tu aimais quelqu’un…t’as un copain ou pas ?

*Bien qu’il ait l’apparence et presque la même psychologie qu’un enfant de six ans, il se rendit compte que sa question était un peu impersonnelle mais ne s’en excusa pas. Il tourna juste son regard vers l’arbuste argenté qu’il avait vu dans son approche furtive, voulant cacher ses joues plus rosies par sa demande que par son chahut.*

*Mickael, dans sa naïveté enfantine, ne fit pas attention à la tristesse qui perçait dans la voix de la jeune fille, se fiant uniquement au sourire réconfortant qu’elle lui offrait. Retrouvant ainsi tout son entrain, il se retourna vers Jo et lui sourit franchement.*

-D’accord ! Le dernier arrivé est un Scroutt puant !

*Il n’avait pas fini sa phrase qu’il s’était déjà enfuit à toute jambe. Il traversait les allées aussi vite que possible, ne prenant pas le temps de regarder si Jo le suivait ou non. Presque arrivé à la serre aux orchidées, il voulut accélérer encire mais trébucha et eut le douloureux privilège de se ramasser tête la première dans un bosquet. Il se rendit rapidement compte qu’il s’agissait en fait d’un filet du diable géant. Saisissant sa baguette le plus rapidement qu’il pu, il usa d’un sortilège de Lumos aussi puissant qu’il pouvait en faire.

Il s’extirpa de la plante sans trop de difficulté, même s’il tremblait de la tête aux pieds. Bien que cette grande peur soit passée, c’est avec les larmes aux yeux qu’il arriva dans la serre aux orchidées.

Malgré son regard embué il chercha à voir où était Jo mais ne l’aperçut nulle part. Il se laissa alors tomber doucement à terre et attendit son arrivée, s’essuyant les yeux avec la manche de sa robe de sorcier.

Il fut soudain saisit de violents spasmes et il se convulsa plusieurs minutes avant de se calmer. Il ne put se relever, c’était comme si ses forces l’avaient abandonné. Le visage en sueur et rougit, il ferma les yeux et tenta de calmer sa respiration saccadée.

Il ne savait pas ce qui lui était arrivé mais d’abord le filet du diable, ensuite ça… Ca commençait à faire beaucoup pour ses petites épaules. Il n’avait besoin que d’une chose, c’est qu’on vienne le réconforter. Que sa mère vienne le réconforter.*

*Mickael fut grandement aidé à se calmer lorsque Jo le prit dans ses bras. Comme à l’habitude la sentir prêt de lui le réconfortait, sans qu’il se l’explique. Enfin il retrouva une respiration normale et se dégagea un peu de l’étreinte de celle qu’il considérait comme sa deuxième maman afin de d’essuyer ses yeux humides.

Continuant plus loin son premier geste, il repoussa entièrement les bras de la jeune fille, se releva et fit quelques pas vers une des portes menant à l’extérieur de la serre. Il s’arrêta ensuite, faisant dos à Jo. Bien sûr qu’il aimait sa compagnie, qu’elle le réconforte mais à cet instant précis ce qu’il voulait par-dessus tout c’était sa vraie maman.

Il dut lutter pour ne pas laisser couler à nouveau ses petits yeux rougis et se mordit la langue pour y parvenir. Il remarqua alors à quel point il tremblait, comme ses jambes avaient du mal à le maintenant dans cette position et finalement s’assied en prenant soin de ne pas laisser à Jo la vue de son visage.*

-Pourquoi j’étais comme ça… ? Tu crois que c’est à cause de ce qui m’est arrivé dans les sous-sols ?

*Il renifla bruyamment avant de reprendre d’une voix assez aigue.*

-Avant je suis tombé dans une plante qui a essayé de m’étouffer, j’ai cru que j’allais mourir. Tu crois que je vais mourir à cause de ma maladie ? Moi je veux pas. Je veux…je veux ma maman c’est tout.

*Malgré tous ses efforts des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Il baissa la tête, serrant dans ses mains le bas de sa robe. Pour la première fois dans son statut d’enfant, il maudissait ce qui lui était arrivé et voulait que tout redevienne comme avant. Seulement c’était trop tard maintenant et il fallait qu’il assume les conséquences de ses actes.*

*Il fut un peu surpris et sursauta quand Jo pris la parole. Il ne l’avait pas entendu arriver et se dépêcha de s’essuyer les yeux, ne voulant pas qu’elle le voit ainsi. Cependant elle resta derrière lui, ce qui n’était pas plus mal aux yeux du petit garçon. Il avait voulu dans un premier temps s’éloigner d’elle mais en lui posant cette question il devait s’attendre à ce qu’elle ne reste pas dans son coin…*

Il ne faut pas que tu penses à des idées aussi sombre Mickael, tu crois vraiment que ATCHOUMMM... pardon... je vais te laisser mourir? Tu n'as pas ATCHOUMMMM ... intérêt à penser ça une seconde.

*Il le savait très bien qu’elle ne le laisserait pas tomber, lui aussi ferait n’importe quoi pour elle, même se battre contre un dragon en sachant qu’il n’aurait aucune chance. Ne prêtant pas attention à ses éternuements, trop occupé à se plaindre sur son sort, il réfléchit à la remarque que Jo venait de faire.*

Je pourrais aller le voir pour qu’il prenne contacts avec des spécialistes…mais je les ai déjà vu moi.

*Il avait une mine encore plus triste maintenant, elle avait fait une boulette sans le savoir mais il ne lui en voulait pas. Il se rendit compte qu’il ne pourrait jamais lui en vouloir pour quoi que ce soit et se dit qu’il n’était pas très gentil à faire son petit boudeur. Cependant il avait sa fierté de gamin et il hésitait à faire face à la jeune fille.*

et ... et ... et euh... pour ta maman...tu peux peut être lui demander qu'elle vienne te voir à Pré au lard... je ... t'emmènerais si tu veux.... je...

Pourquoi elle parle comme ça ?!

*L’hésitation dans laquelle il était encore plongé quelques secondes avant venait de s’évanouir face aux curieux bégayements de la Poufsouffle. Se décidant à se retourner enfin il ne se rendit pas tout de suite compte de ce qui venait d’arriver à sa "maman".

Ce qui le fit tilter c’est quand elle commença à se relever mais que tout de suite après elle retomba sur les fesses. En temps normal il aurait rit de cette petite gamelle mais quelque chose dans le visage de la jeune fille, dans son expression, fit qu’il n’avait pas envie de rire. Au contraire il se sentit attristé et même un peu apeuré.

Alors qu’elle faisait remarquer qu’elle avait forcé sur le jus de citrouille, essayant de ne pas montrer qu’elle n’allait pas bien, ce qui était peine perdu d’ailleurs, Mickael se mit à trembler. Il n’avait pas froid. Il était juste terrorisé par ce qu’il venait de voir (enfin).*

-…

*Il essaya de dire quelque chose mais rien ne pu sortir de sa bouche. Sa gorge s’était serrée et il avait l’impression que plus rien n’en sortirait jamais. Il fallait pourtant lui dire, il réessaya donc, tentant de se calmer un peu pour faciliter la sortie de deux petites phrases :*

-Jo qu’est ce que t’as ? Tes yeux… sont bizarres, sont tout bleu…

*Dans les larmes qui coulaient le long des joues de la jeune fille se reflétait la pâle lumière du soleil. Mickael ne savait pas quoi faire et sentit monter en lui encore plus la pression. Comment pouvait-il faire quoi que ce soit alors qu’il n’avait que six ans ?! Il ne voulait pas la laisser tomber mais en même temps il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire… Le petit garçon aurait très bien pu courir prévenir un professeur mais il redoutait de la laisser seule.

Après des secondes qui lui semblèrent ne jamais vouloir finir, il se décida à faire la seule chose dont il se sentait capable. Ni une, ni deux il se précipita sur Jo et la serra contre lui. Les câlins, la seule chose qu’il savait faire sous sa forme d’enfant, étaient d’habitude réservés à des moments plus heureux malgré tout il souhaita que ça puisse la réconforter, à défaut de pouvoir faire quelque chose pour ses yeux.

Il sentait au fond de lui que cela ne suffisait pas, qu’il devait essayer de prévenir quelqu’un, qu’il devrait crier en espérant que quelqu’un se trouva pas trop loin mais il n’y arrivait pas. Il se sentait nul de ne pas pouvoir l’aider plus alors il la serra un peu plus fort dans ce bras.*

L'amour dont le petit garçon entourait sa protectrice finit d'opérer la magie naissante dans la transformation physique de Jo. Ses yeux bleus se fermèrent et une douce chaleur amanait de la jeune femme.

Plus les secondes passaient, plus les vêtements de la Poufsouffle semblaient flotter autour de son corps. Elle rapetissait à vue d'oeil jusqu'à être recouverte de sa montagne de vêtements. Il ne restait plus de la presque femme qu'une petite fille de quatre ans appeurée et pleurant.

A son tour, le Serdaigle se métamorphosa à une fulgurante vitesse. Ses os et ses muscles s'étirèrent à n'en plus finir. La douleur était insupportable pour cet être qui faillit perdre connaissance. Lors de sa transformation, Michael vit une partie de sa vie future se dérouler sous ses yeux. Ses vêtements étaient en lambeaux. Lorsqu'il fut conscient de son état de transformation, il avait trente ans. Quinze ans de vie non vécue venait de lui sauter aux yeux, et il y avait devant elle une petite fille de quatre ans dont il fallait qu'il s'occupe.

*Mickael continuait à la serrer le plus fort qu’il pouvait contre lui. C’est alors qu’il lui sembla ressentir une curieuse impression de chaleur. Mais ce n’en était pas une, d’impression ! Elle se dégageait du corps de Jo. Surpris, il desserra son étreinte et l’observa, se demandant ce qui pouvait provoquer ce phénomène.

Il allait lui demander lorsqu’il remarqua, éberlué, qu’elle commençait à… rapetisser !*

-Ah non mais c’est pas vrai ! Qu’est ce qu’il se passe encore !!?

*S’il n’avait pas vécu la même chose, il n’en aurait sûrement pas cru ses yeux. Bien qu’il soit un sorcier et que des choses des plus incroyables se passaient tous les jours à Poudlard, il était quand même difficile de croire qu’un tel changement puisse s’opérer sans action extérieur.

Cependant l’heure n’était pas à chercher l’origine de ce changement, il devait agir ! Jo avait maintenant tellement rapetissé qu’elle avait disparu dans ses vêtements. Seule une petite bosse dans le petit tas que formait la robe trahissait la présence de la jeune fille.

Horrifié, tremblant des pieds à la tête, le petit Mickael avait maintenant affaire à une version miniature de Jo… Il avança d’un pas, voulant sortir le petit être du monticule de vêtements mais c’est alors qu’il ressentit une douleur comme il n’en avait jamais ressentit avant !

Il avait l’impression qu’on était en train de déchirer son corps en deux, que des coups de marteau lui étaient assénés sur la tête. Il s’écroula et se tordit dans de violents spasmes, lâchant des cris de douleur sans jamais s’arrêter. Chaque parcelle de son corps lui donnait l’impression d’être brulée au fer rouge, chacun de ses muscles semblèrent vouloir se disloquer tandis qu’il avait l’impression que ses os allaient se briser.

En parallèle il eu une vision. Vision de sa propre vie. Il se voyait terminer ses études à Poudlard, avant de quitter cette école et de trouver une place au service de recherche en Potions du Ministère de la Magie. Il se vit rencontrer une jeune femme là bas, avec qui il avait un enfant…et se mariait. Il était perdu et cette vision était entrecoupée d’apparition du visage de Jo.

Le supplice sembla durer une éternité et il faillit perdre connaissance. Seule la pensée de savoir Jo toute petite et empêtré dans ses vêtement à présent trop grands, seule et ayant besoin d’aide, lui permit de ne pas sombrer dans les ténèbres.

Enfin la torture cessa, laissant le corps entier du jeune homme entièrement endoloris. Couché par terre, les yeux entre-ouverts, il tenta de se relever tant bien que mal et fut stupéfait par le spectacle qui s’offrait à lui : ses habites étaient déchirés. Tout simplement parce qu’il avait grandit, et beaucoup plus que pour retrouver sa taille normale de 15 ans !

Malgré tout là n’était pas sa préoccupation. Une fois debout il se précipita vers le tas de vêtement qui était étrangement silencieux. C’est avec une grande appréhension qui souleva la robe, craignant le pire… Il fut extrêmement soulagé et heureux de constater que la petite fille allait très bien et qu’elle était restée curieusement calme, aux vues des évènements.

Se penchant vers elle, il la remit sur ses deux pieds, ce qui ne fut pas aisé, vu comment elle flottait dans ses vêtements. Pour peu on aurait pu croire qu’après le Choixpeau, on avait un nouveau vêtement magique…*

-Jo, comment tu te sens ? Tu n’as pas mal ? Ca va ?

*N’attendant pas qu’elle lui réponde, il la souleva et la prit dans ses bras. Ce qui était à présent la priorité absolue pour lui, c’était de rejoindre l’infirmerie. Dans cette précipitation il n’avait même pas remarqué que son amie avait gardé la couleur bleue de ses yeux…*

*Mickael fut un instant surpris par le geste de la petite fille, alors qu’elle entourait son cou de ses bras. Elle réagissait tout comme une enfant, la Jo qu’il avait connu jusque là semblait avoir laissé sa place à celle qu’elle était plus jeune. Et le moins qu’on puisse dire c’est que c’était une gamine qui avait le sens des priorités ! Des bonbons…*

-Mais non tu ne va pas faire la sieste. Mickael, il…euh oui il est partit faire une sieste. Une longue sieste.

*Une pointe d’amertume perçait dans sa voix roque, tandis qu’il repensait à ce qu’il avait vu pendant sa métamorphose. Sa vie défiler jusqu’à l’âge qu’il avait atteint. Cependant rien de tout ça n’était vrai, ne pouvait être vrai, puisqu’il était toujours élève à Poudlard. A moins que si ! Tout se passerait exactement comme ça, à l’exception qu’il serait plus âgé.

Il posa alors ses yeux sur l’enfant qu’il portait dans ses bras et la vit sucer son pouce. Il quitta alors ses sombres pensées et un sourire illumina son visage.*

-Attends je regarde si j’ai quelque chose pour toi…

*Fouillant dans une poche du vestige de sa robe de sorcier, il tomba sur une Chocogrenouille qui était en morceaux suite à sa chute et ses soubresauts. Retirant sa main il tenait entre ses doigts un morceau de chocolat…plus précisément une patte.*

-Tiens prends donc ça. Je suis désolé mais je n’ai rien d’autre. Il faudra attendre un peu pour des vrais bonbons.

*C’est seulement à ce moment qu’il remarqua que Jo ne semblait pas y voir grand chose puisqu’elle tâtonna pour récupérer la friandise. Il aurait paniqué si elle n’avait pas été métamorphosée en petite fille, s’il n’avait pas lui même prit l’aspect d’un homme de 30 ans et surtout s’il n’avait compris que cela n’aurait servit à rien. La seule chose qu’il lui fallait maintenant faire c’est la remettre entre de bonnes mains, afin qu’on puisse essayer de la soigner.

Son regard était toujours posé sur elle et il se laissa attendrir par ce qu’il voyait. Autant il l’aimait beaucoup quand il était petit au point de la considérer comme sa deuxième maman, autant quand il était ado il tenait à elle mais dans une bien moindre mesure. Malgré tout à cet instant il éprouva pour elle un sentiment qu’il n’avait encore jamais ressentit, toujours empreint d’une grande affection mais plus comme quand il la voyait comme sa maman. En fait c’était le contraire, il la considérait un peu comme ça fille et en cela il voulait la protéger autant qu’il pouvait.

Il l’embrassa sur la joue et la serra un peu plus fort contre lui. Il s’occuperait d’elle au moins jusqu’à ce qu’ils atteignent l’infirmerie. Et après si elle ne devait pas pouvoir retrouver son apparence normale tout de suite. Il ne la laisserait pas tomber. Non. Et personne ne l’en empêcherait.
Sur cette dernière pensée il se mit en marche pour quitter les serres et rentrer au château, Jo toujours dans ses bras…*