[SACM - cours 3] Troubles du comportement et mutation

Au-delà du parc du château, au-delà même du Lac Noir, se trouve la cabane de Hagrid et ses environs. Beaucoup d'herbe, beaucoup d'arbres, quelques pierres et surtout un immense espace.Pour leur cours, les élèves doivent donc traverser l'ensemble du parc et s'approcher de la forêt interdite. Là, se trouve un petit muret qui se prend pour une barrière insurmontable protégeant le château de la forêt qui s'étend à ses abords.

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Wyndham attendait, le visage moins serein qu'à l'habitude. Une ride de réflexion barrait son front et ses élèves avaient pu constater, au fur et à mesure des cours qui se succédaient, que l'anxiété gagnait le Gallois sans qu'il en fit mention à quelques moments que ce soit. Chacun chez soi et les dragons seront bien gardés. Il était là pour assurer un cours, point barre. Leur faire un peu prendre conscience de certaines réalités et sa tâche s'arrêtait là.

C'était une de ces réalités qu'il avait décidé d'aborder ce matin-là, jugeant qu'ils avaient les épaules suffisament solides (ou, plus vraisemblablement, assez de jugeotte) pour ne pas traiter le sujet à la légère.

Les yeux cernés et la mine sombre, Wyndham les attendait donc, debout, une fois n'est pas coutume et les regarda s'installer en silence. Ces mêmes élèves devaient subodorer quelque chose car le professeur avait pris soin de leur fournir de quoi s'installer avec plus ou moins de confort. Comme à l'accoutumée, il évita de répondre à quelque salut que ce soit mais paraissait plus concerné par ce qui se passait autour de lui.
Enfin, quand le dernier élève eut pris place, il prit la parole.

- Avant toute chose... Je crois me souvenir que certains parmi vous possèdent des animaux familiers. Auriez-vous, par hasard, des questions à me poser?

Manière supposée subtile d'introduire le sujet du jour.
Il attendit dans un silence total que l'un de ses élèves daigne se manifester.

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En HJ:

Nombre d'entre vous sont supposés avoir un animal familier (voire première inscription). Dans le cas où il s'agirait de créatures magiques, il y a de fortes chances pour que, à l'instar de leurs congénères, vos animaux subissent les dérèglements et autres mutations. Vous pouvez inventer ce que vous voulez du moment que ça reste un tant soit peu crédible. Pas de lapin nain transformé en dragon. Mais cela peut toucher au caractère même de votre familier, à son physique, une maladie étrange et toutes sortes d'ennuis divers et variés.
Rappel: le cours a lieu le jeudi 7 mai de dix heures à midi.
Il est évident que tout retard sera sanctionné.

Silencieusement, Seth et Japhet, d’un pas égal en rythme et en sérénité, traversèrent le parc du château pour rejoindre l’orée de la forêt interdite où leur cours de soin aux créatures magiques serait dispensé.

Ce cours fascinait Seth. Il s’y rendait toujours avec plaisir. Jah, quant à elle, ne lorgnait que sur les bonnes notes et les petits challenges quotidiens. Ce cours faisait partie de ces deux catégories, tant pour la facilité avec laquelle elle obtenait des notes plutôt bonnes malgré l’indifférence qu’elle ressentait vis-à-vis de la matière, tant pour prétendre supporter le séduisant mais tellement antipathique professeur Wyndham.

Pourtant, à leur arrivée, c’était toujours ainsi :

- Bonjour professeur ! lançait-elle joviale tandis que Seth se contentait d’un regard impassible et vague accompagné d’un très fugace mouvement de tête.

Debout près du muret, côte à côte, les deux Cullen attendirent le début du cours.

Japhet se pencha vers Seth, un air inquiet :

- Il a pas bonne mine...

Seth regarda brièvement leur professeur. Il était d’accord mais n’avait catégoriquement aucune envie de discuter au sujet de la mine ou du physique de ses professeurs.

Elle m’a prit pour sa copine ou quoi ? pensa-t-il déconcerté.

- Avant toute chose... Je crois me souvenir que certains parmi vous possèdent des animaux familiers. Auriez-vous, par hasard, des questions à me poser ?

« Non. Je n’ai plus d’animal. Il ne me supporte pas. Un rat nommé Pécresse que mes parents m’ont offert lors de nos vacances en France. Les hiboux, les chats, les crapauds, les scarabées, les strangulots... huuumm les Sphinx ne m’aiment pas beaucoup. Ca me désole - j’exagère mais ce n’est pas loin -, car moi, ils me fascinent toujours autant.

Japhet (cette hypocrite lécheuse de chaudron), s’empresse de lever la main.

- Professeur, d’après la Gazette du Sorcier, il paraît que certaines créatures magiques nouvelles sont en train de voir le jour... je voulais savoir si la génétique des créatures magiques et des animaux ordinaires obéissaient aux mêmes principes... comment est-il possible qu’un hibou ou un rat croisé avec un jarvet puisse donner un.... un... un ravet ? Les animaux magiques et les simples rats ne peuvent pas se reproduire ! D’où viennent ces bêtes ? Vous pensez que ce sont des on-dit ? Je me demandais tout ça parce que j'ai trop peur pour mon hibou ! »

Et voilà comment Japhet parvenait à poser dix questions en moins de trois minutes. Des questions dont Seth se doutait qu’en dix jours on ne pourrait toujours pas trouver de réponse.

- Avant toute chose... Je crois me souvenir que certains parmi vous possèdent des animaux familiers. Auriez-vous, par hasard, des questions à me poser?

Eve, postée à côté de Leandra Basley s'étonnait depuis la première question posée par le Professeur.
Dans son esprit, les familiers des sorciers n'étaient pas des créatures plus magiques que tous les chien errants dans les quartiers moldus, ou que son chat May, qui lui semblait tout sauf magique (et intelligent). Lorsque Eve et son père avaient recueilli May, ce n'était qu'une touffe de poil errant dans les rue de Durham. Alors qu'est-ce qui lui prouvait qu'elle n'était pas une créature magique? Le vétérinaire n'avait jamais rien signalé d'anormal. Mais peut-être alors était-ce un animagus oublié au registre du ministère de la magie, qui s'était introduit chez elle dans le but de les dépouiller son père, ou de le tuer parce qu'il serait agent-secret sorcier... Et maintenant qu'elle était partie, il passerait à l'acte. Ou peut-être cela avait-il un rapport avec sa mère?Eve commença a avoir des sueurs froides... jusqu'à ce qu'elle se remette à raisonner logiquement. Son histoire ne tenait pas la route. Néanmoins, pour se rassurer, elle se risqua à lever la main.

-Professeur? Comment être sur que l'on est réellement face à une créature magique? Pour un loup-garou ça reste visible, mais pour un familier? Cela ce verrait-il physiquement? Ou bien cela se voit peut-être au niveau de sa constitution interne?

Bien sur c'était un peu la question posée en somme, mais elle brulait de curiosité et l'attente d une réponse était insupportable.
Elle se figura alors un chat en coupe dont les organes colorés, aux forment géométriques lui faisaient vaguement penser à une peinture abstraite.

Après le "Bonjour professeur!" d'usage, Meghan attarda ses pensées sur l'état dudit professeur. L'enseignant de Soins aux Créatures Magiques avait beau ne pas être des plus charismatiques, son état actuel laissait songeuse et elle se surprit à penser à ce qu'elle pourrait bien faire pour l'aider.
Disparaître de sa vue était absolument tentant mais elle n'avait jamais eu les épaules pour assumer de faire perdre des points à sa maison.

Elle échangea donc un bref regard avec Eden qui s'était avancée à ses côtés avant de partir s'installer, loin et confortablement.
Comme un peu tout le monde, elle fut surprise par l'entrée en matière du Professeur Wyndham. Que devaient-ils comprendre de cette introduction? Message caché ou véritable sollicitation?
Japhet ouvrit le bal avec un salve de questions qui poussa un sourire à fleurir sur les lèvres de Meghan, immédiatement suivie par une petite jeune fille de première année.

'Même les premières années sont plus bavards et aventureux.'

De son côté, Meghan commençait à sentir poindre une crispation d'anxiété. le professeur Wyndham ne faisait jamais rien pour rien. Ceci, elle avait pu le constater au gré des nombreux cours auxquels ils avaient d'ores et déjà eu droit.
Y avait-il quelque chose dont ils auraient dû s'inquiéter?
Discrètement, la jeune Rouge sortit Lady J., sa grenouille, de son sac pour l'observer sous toutes les coutures. Toujours blanche, toujours visqueuse, toujours discrète. Une légère protubérance l'alarma soudain mais elle n'osa pas l'exposer au grand jour. Eden et sa phobie étaient dans les parages.
Au pire, vraiment au pire, elle irait s'entretenir avec le professeur à la fin du cours.
En attendant, elle se contenta de secouer poliment la tête de droite à gauche sans piper mot.

Eden lança un mauvais œil à Lady J qu’elle pouvait désormais sentir à dix mètres. Un véritable radar à grenouilles. Elle s’écarta machinalement quelques touffes d’herbe plus loin et tenta par tous les moyens de fixer son attention sur autre chose que le batracien.
Ses yeux croisèrent un instant ceux du professeur qui ne semblait pas au mieux de sa forme. Elle s’attarda quelques secondes sur les cercles bleutés qui entouraient les prunelles de WW et en oublia Lady J.
Répit de courte durée.

Les murmures s’élevaient autour d’elle, commentant à qui mieux-mieux les déboires de leurs différents familiers.
Après un regard circulaire qui lui offrit un charmant panorama de la faune familière de Poudlard elle haussa les épaules. Elle n’avait pas d’animal. Elle n’avait donc aucune question à poser à ce propos. Et pour tout dire, elle avait épuisé son stock de question envers le professeur au cours de sa dernière retenue. Bien entendu, elle imaginait aisément à quel point WW se serait intéressé au fait qu’elle côtoyait un loup garou vampire dont le cœur battait « parfois »… « parfois » seulement.
Eden haussa un sourcil en réponse à ses propres réflexions. Se pouvait-il que Seth…lui aussi, réagisse à cet étrange phénomène qui modifiait le comportement de certaines créatures magiques ?

- Professeur ?
- Oui ?
- « Mon » Loup Garou a « parfois » le cœur qui bat.
- Votre quoi ?
- Mon loup Garou…
- Plait-il ?
- Ce qui est étrange c’est qu’habituellement… il ne bat pas. C’est un vampire vous comprenez ?

Surréaliste. Même pas la peine d'y penser.

Elle chercha à capter le regard de la cause de son trouble, tentant de le sonder, un sourire tendre plein les yeux et, il fallait l’avouer, histoire de se repaître par la même occasion de tout ce qu’il pouvait dégager.

Wyndham se garda bien de manifester le moindre étonnement. Pas dans ses attributions. Il conserva le silence alors que les élèves finissaient de s'installer et persista dans son mutisme tandis que quelques élèves osaient faire part de leurs questions... ou de leurs inquiétudes. C'est à peine s'il eut le tressaillement d'un sourire. Par contre, le léger signe de tête qu'il adressa à l'élève Sanders ne manqua pas de passer aperçu.
Passons.
Répondons dans l'ordre.

- Elève J. Cullen, du calme. Rappelez-vous avant toute chose d'où proviennent ces informations... de la Gazette elle-même. Or la Gazette a prouvé de nombreuses fois par le passé qu'elle était un peu trop empressée de divulguer certains informations.

Ou pas assez. Incapable dans un cas comme dans l'autre de faire dans la demi-mesure.

- Permettez-moi également de vous rappeler que la Gazette ne possède aucun consultant spécialisé dans les Créatures Magiques ce qui fait des informations qu'elle dévoile un formidable tissu de vérités et de rumeurs.

Une pause.

- Maintenant.. Oui, il est vrai que de nouvelles créatures voient le jour. Tout comme il est vrai qu'elles se multiplient de manière assez anarchique et qu'elles développent des pouvoirs qu'elle ne possédaient pas avant.

Et comme il s'était avéré que le Ministère avait toutes les peines du monde à exercer un tant soit peu de contrôle sur le phénomène. Le professeur était partisan de la vérité, offerte de la manière la plus sobre qui soit, sans emberlificotage. Il y avait néanmoins des limites. Dire que la situation leur échappait n'était peut-être pas le meilleur moyen de forcer ses élèves à conserver la tête froide et leurs capacités cognitives. On avait plus de mal à se concentrer quand on cédait à la panique, c'était un fait avéré.

- Jusqu'à présent, les créatures magiques se révélaient incapables de s'hybrider entre elles, hormis pour les cas de proximité génétique -ce qui veut plus ou moins dire qu'elles appartiennent à la même famille ou à une famille proche.- Seuls les sorciers, à force de manipulations et de sortilèges étaient à même de se livrer à ce que l'on appelle communément l'élevage expérimental. C'est pour cela qu'avait été créé le Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques.
Jusqu'à présent.
Aujourd'hui, il s'avère que non seulement les créatures ne respectent plus aucune loi génétique, qu'elles se reproduisent à grandes vitesses mais également qu'elles développent des capacités jusqu'à présent inconnues.
Néanmoins, je me permets d'avoir quelques doutes en ce qui concerne votre .. ravet.

Avait-il achevé de répondre à la première salve de question? Il allait juger que oui. L'élève Cullen n'hésiterait sans doute pas à en poser de nouvelles si l'envie l'en démangeait.
Elève Seng à présent.

- Elève Seng... Votre familier n'est une créature magique que s'il a été répertorié en tant que tel. Un chat, un chien, un crapaud ne sont pas des créatures magiques puisqu'on les trouve également en compagnie des moldus. En revanche, un niffleur, un kneazzle ou un croup sont des créatures spécifiquement magiques.
Donc, oui, dans la plupart des cas, vous pouvez savoir si une créature est magique ou non en vous servant de vos yeux. Et d'un ouvrage comme Vie et habitat des créatures magiques.
Ensuite, si vous avez acheté votre familier dans un magasin sorcier, il y a fort à parier pour qu'il soit aussi magique que vous.

Cela devrait suffire pour répondre à ses interrogations, à elle aussi. Il lui sembla qu'il y avait longtemps qu'il n'avait pas servi un tel laïus.

- Parce qu'on ne sait pas encore bien quelles sont les proportions et les origines de ce phénomène, j'aimerais que vous fassiez preuve de prudence. Si l'un de vos familiers manifeste un comportement étrange, je souhaiterais que vous veniez... m'en faire part.

Lui-même releva l'ironie de la situation. Inciter ses élèves à venir lui parler.
Les autres questions, si autres questions il y avait, viendraient d'elles-mêmes, maintenant que le débat était lancé. Du moins l'espérait-il.

On avait beau être d'une timidité exacerbée, il y avait certaines occasions durant lesquelles il était difficile de garder le silence, quand bien même on ne craignait rien tant que la réaction des autres élèves ou celle du professeur lui-même. Il arrivait néanmoins que certaines paroles fassent un drôle de chemin au sein d'un certain esprit, causant un remue-ménage pas croyable et traînant avec elles un cortège de questions qui finissaient sans doute par rendre folle à force de tourner dans tous les sens en silence.
Sauf que, bien évidemment, les plus importantes et les plus dérangeantes de ces questions étaient aussi les plus farfelues et les plus susceptibles d'avoir un talent humoristique caché. Edvidemment.

"Professeur?"

Alors même qu'elle levait la main, Meghan en était encore au stade intérieur du "pour ou contre?" Pour apparaître comme la peureuse stupide qu'elle était mais contre les insomnies peuplées d'interrogations à venir? Ou pour les nuits sans sommeil et contre le fait de faire un troll d'elle-même?
Sa main semblait avoir décidé pour elle puisqu'elle réduisait les choix à: passer pour une imbécile finie en concluant son entrée en matière par un bégaiement ou passer pour une imbécile finie en posant une question stupide?

"Est-ce que... je veux dire...
Quelque part, nous sommes aussi des créatures magiques, non? C'est ce qui nous distingue des... moldus."

Elle bégaya sur la dernier mot qui était presque devenu un Tabou dans les conversations ces derniers temps.

"Alors.... est-ce qu'on risque, nous aussi, d'être victimes de... ce genre de choses?"

Paranoïa et hypocondrie ne faisaient pas bon ménage.
Avec un pauvre sourire d'excuse, Meghan rentra la tête dans ses épaules et attendit le déluge. Quelle était la phrase, déjà? "Et bien, riez maintenant."?

Derek, de l'autre côté d'Eden, ne rit pas, mais alors pas du tout. Livide, il s'imagina avec des ailes de fée turquoises et violettes, trop petites pour lui permettre de voler. Ou encore, avec les sens d'un niffleur. Ou chétif comme un botruc -mais bon, ça c'était pas près d'arriver hein!- ou encore invisible comme une demiguise ou...

C'était de loin moins ridicule que la question à laquelle il s'était attendu -quoique, en y réfléchissant, il y avait très peu de serpentards ou de poufsouffles, voire aucun, au cours, alors du coup c'était normal qu'elle n'ait pas été posée-, c'est-à-dire "Mon hibou a pondu un oeuf, mais je comprend pôôôeuh! Je pensais que c'était que les chouetteuhs qui pondaient des oeufs quand elles se mariaient avec un hiboueuh! Expliquez-moi, m'sieur!".

Non, même pas quelque chose de proche. Ce qui était déjà signe qu'il n'avait développé aucun pouvoir anormal de précognition. Il y avait des sorciers qui avaient se pouvoir, ou ce pouvait réellement être considéré comme anormal? Il fallait demander. Ce n'était pas dans le sujet du cours, mais l'humain était de nature égocentrique, et c'était probablement pour cette raison que le cours était en train de mal se recentrer...

-Dites, Monsieur... Il y a des sorciers qui peuvent voir l'avenir? J'ai entendu parler de personnes qui voient le passé, ou un truc du genre, alors je me demandais si c'était possible?

Et, accessoirement, si on ne l'avait pas encore tourné en bourrique... Il devrait réellement cesser de croire tout ce qu'on lui disait, sinon il allait finir par se greffer un lunascope sur le coude!

Au fin fond des "rangs", James avait gardé le silence. Il n'aimait pas les cours de Soins aux Créatures Magiques. Cette antipathie tenait en premier lieu à son allergie aux plumes et poils en tout genre. Le souvenir mémorable d'une crise alors qu'il tentait d'attraper un Botruc avait mis fin à ses aspirations inexistantes de devenir vétomage. Personne n'est parfait. Mais le jeudi entre dix et douze, il avait un gros trou dans son emploi du temps. Et qui disait gros trou disait aussi rien à faire, en compagnie de ses deux frères qui, bien évidemment, avaient eux aussi hérité d'une répulsion visible aux animaux du quotidien.
Conclusion, plus par hasard que par réelle volonté, James, arrivé bon dernier, s'était posté loin de tout, le visage à moitié fermé, attendant que le temps passe tout en tentant de se concentrer sur ce qui se passait. A quoi bon se coltiner un cours qui ne faisait pas son bonheur si c'était pour que le but visé demeurât inefficace, hein?

Les questions fusaient, preuve qu'il n'était pas le seul à douter... et à avoir des idées tordues qui défilaient sous son crâne.
Tordues? Ou bien résultant d'une inquiétude que tous partageaient, à plus ou moins grande échelle. Leur monde avait basculé d'une quasi-certitude relativement réconfortante, où chacun n'avait que ses petits soucis personnels sur quoi se pencher, à un univers où ils ne trouvaient plus leur place, où leurs marques avaient disparu.

Et si c'était vrai qu'ils étaient tous en train de devenir autre. Il paraissait qu'il y avait plusieurs milliers d'années, ils ressemblaient tous plus ou moins au primate moyen... Peut-être ces troubles qui étaient le sujet du cours (et qui les touchaient peut-être aussi) n'était qu'une phase plus brutale de l'évolution générale. Pas que l'idée l'enthousiasme vraiment mais... c'était une option.

Un petit Serdaigle, en qui il reconnut Derek, l'arracha à ses pensées et parvint même à lui arracher un sourire. Sans même lever la main (après tout, il n'était pas un élève à proprement parler... même pas inscrit, sans examen au bout de l'année), James répondit:

"Il y a la Divination, non? Où les sorciers se servent d'accessoires à leur portée pour essayer de déchirer le voile obscur du futur..."

Sinon, il y avait aussi les centaures. Peut-être qu'avoir un centaure dans sa généalogie aidait à deviner l'avenir... ou pas. Les centaures étaient quand même des cas à part..

Un intrus dans son cours. Curieux.
Il n'y avait néanmoins aucun point du règlement qui stipulait qu'on punissait les élèves qui se présentaient à un cours qui n'était pas le leur. Ce serait sans doute contraire à la politique de l'école, quand bien même l'envie s'en faisait vaguement sentir. Mais on ne contrariait pas un élève en boulimie de cours. Wyndham se contenta de hausser vaguement un sourcil avant de s'autoriser une réponse:

- L'élève O'Brian a plus ou moins raison. La Divination est supposée aider les sorciers à percevoir des bribes de l'avenir.
Il y a également les Omens qui possèdent la capacité de voir le futur proche, dont la période s'étend de quelques minutes à une journée entière, dans la plupart des cas. Ce qui n'empêche pas ce don d'être assez peu répandu. Les prédictions de ces sorciers sont généralement reconnues comme avérées. Nous pouvons donc conclure qu'ils possèdent une certaine prescience.

Voilà qui devrait répondre à la question du jeune Serdaigle. Si une pointe d'agacement avait fini par percer dans sa voix, c'était aussi, qu'après tout, lui n'était chargé que des créatures magiques. Il n'avait qu'eu raison de s'abstenir d'ouvrir des débats lors de ses cours précédents, il en avait la confirmation à présent.
Enfin, l'erreur est humaine.

*Continuons.*

- Elève Cameron, votre question n'est pas si bête qu'elle n'y paraît.

Un silence.

- Tant que nous ne connaissons pas les causes de ces changements, nous ne pouvons déterminer à quel point ils vont affecter notre univers. Les animaux semblent les premières victimes mais qui sait où le phénomène s'arrêtera?

Sur cette petite note optimiste du meilleur goût, le professeur les laissa réfléchir un nouvel instant.

- Bien. L'élève Sanders va peut-être pouvoir vous parler rapidement de sa propre expérience. Ensuite, comme en début d'année, vous serez en charge d'une créature pendant toute une semaine, que vous observerez et essayerez de traiter au mieux.

Son regard s'attarda sur quelques élèves qui devaient avoir en mémoire ce fameux épisode.

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Elèves Raines et Balsey, vous êtes définitivement en retard. Vos maisons respectives perdront cinq points chacune.
Les TPs vont être lancés. Vous pourrez parallèlement poster pour conlure le cours si vous en éprouvez l'envie.