[Forêt] Pour le meilleur, et pour le pire? [PV Purdey]

"Bon sang Purdey, dépêche-toi!" S'exclama Sothis avec une impatience non dissimulée. Il ponctua ses paroles d'un léger coup de poing dans la porte de la salle de bain juste pour la faire vibrer un peu. Après cela, il soupira et s'installa dans un des fauteuils du salon et s'enfonça dedans. Il sortit de sa poche une montre et y lança un coup d'œil mauvais. C'est sûr, ils allaient être en retard! Il lui avait pourtant répété une dizaine de fois qu'elle n'avait pas besoin de passer des heures dans la salle de bain et qu'elle était très bien au naturel mais bon une fois de plus, elle ne l'avait pas écouté. Cela devait être une manie chez elle: le contredire, cela devait être tellement amusant!

Croisant les jambes, les décroisant et les recroisant... Pour finalement se lever d'un bon puis se dire que la prochaine fois, il la préviendrait trois heures avant pour qu'elle soit à l'heure... Mais bon, peut-être qu'elle n'était pas si lente que ça et que c'était lui qui n'avait pas pris assez de temps pour se préparer... Dans le doute, Sothis s'examina dans le miroir de l'entrée. Il n'était pas tellement différent que d'habitude sauf qu'il avait tout de même fait un effort pour ce jour particulier: bien coiffé, bien rasé, pas mieux habillé mais presque ^^, disons que pour une fois, il avait mis une chemise colorée. Le bordeaux était la couleur qu'il avait trouvé la moins ridicule sur le moment, mais en se regardant dans le miroir, il se mit à regretter le noir. Temps total de préparation: cinq minutes. Juste le temps d'enfiler les vêtements. Pour gagner du temps, il avait imaginé sa préparation comme s'il avait des devoirs à rendre: avec organisation! Le matin était réservé aux cheveux etc...

Mais bon, pas besoin de s'habiller avec classe pour une ballade en forêt! Mais Sothis avait-il dit à Purdey qu'il s'agissait de cela? Bien sûr que non, c'était une surprise qu'il lui réservait car il pensait que cela serait bien mieux qu'un restaurant ou autres choses courantes de la Saint Valentin... Il lui avait seulement dit:

"Prépare-toi, je t'emmène quelque part."

La question principale était de savoir si cela enchanterait la demoiselle... A propos, il entendit la porte de la salle de bain grincer... Enfin...

Spoiler:

Cheveux ? C’est fait !
Maquillage ? C’est fait !
Tenue ? C’est fait !
Chaussures ? Je les trouve plus …

Elle était enfin sortit de la salle de bain, mais pour courir dans la chambre à la recherche de ses chaussures. Une paire d’escarpins noirs, ce n’était pas compliqué à retrouver tout de même, non ? A quatre pattes elle cherchait sous le lit, elles étaient au beau milieu du lit, Sterben, son furet juste à côté. Depuis quelques temps, depuis qu’elle avait emménagé avec Sothis, l’animal prenait un malin plaisir à planquer toutes les chaussures, un peu comme s’il montrait son mécontentement pour l’union qu’avait sa maitresse avec le Serdaigle. Purdey siffla contre Sterben. Elle sortit sa baguette magique et les ramena à elle. Maintenant assise sur le lit, elle enfilait ses chaussures. Un dernier regard dans le miroir, ses cheveux roux descendait en cascade le long de ses épaules, et sa robe grise cintré lui tombait au dessus des genoux. Elle prit sa cape noire, et un sac à main, avant de rejoindre son mari. Elle s’avança vers lui le sourire aux lèvres, et l’embrassa avant de s’excuser.

- Désolée de t’avoir fait attendre.

Et c’était à chaque fois comme ça, la jeune femme ne supportait pas sortir sans être coiffée, maquillée, et habillée. Et là, lorsqu’il lui avait annoncé la couleur du programme de la soirée, elle rentrait tout juste d’un entrainement de Quidditch, ce qui, pour elle demandait un passage obligatoire par la salle de bain. Qui avait duré au final … 2 heures … Bon en même temps elle n’était pas une fille pour rien, et elle avait une réputation à tenir.
Sa cape de sorcière sur les épaules, elle était enfin prête.

- Bon alors, c’est quoi le programme de la soirée ?

Elle ignorait complètement où il comptait l’emmener, il lui avait juste demandé de se préparer parce qu’ils sortaient. Elle n’avait pas eut le temps de poser la moindre question. Et durant ses deux heures où elle se préparait, elle avait eut bien des idées, mais aucune ne convenait. L’idée d’aller dans un autre pays pour la soirée, d’aller voir des dragons, d’aller à Paris ou à Venise, au restaurant, … non rien ne convenait vraiment avec les idées de Sothis en général … Elle n’avait donc rien trouvé, mais lui faisait confiance et s’en remettait complètement à lui…

Sothis ne put qu'apercevoir son épouse filer rapidement dans la chambre, pieds nus. Sterben avait surement encore fait des siennes... S'il n'était pas l'animal de compagnie de Purdey, il en aurait sûrement fait du Miam Hiboux...
Le furet détestait Sothis et c'était réciproque. Mais le jeune homme avait au moins la fierté de se dire que ce n'était pas lui qui avait lancé les hostilités. Outre les morsures quand Sothis se couchait dans le lit conjugal, l'animal prenait un malin plaisir à mordiller ses affaires... Même sa baguette était décorée par des marques de petites dents. Maudit animal... S'ils loupaient "ça" à cause de lui, Sterben pourra dire adieu à sa liberté et dire bonjour à sa magnifique cage trop rarement utilisée.

Sothis oublia sa colère quand Purdey entra dans son champ de vision vêtue d'une jolie robe grise qui la mettait bien en valeur. Il répondit alors à son sourire puis à son baiser.

"Tu es pardonnée..." Lui dit-il. "Et puis, ça en valait la peine," Ajouta-t-il d'un ton espiègle.

Elle enfila sa cape, il fit de même trop heureux de mettre quelque chose de bien sombre sur les épaules ^^. Elle lui demanda alors le programme de la soirée ce à quoi il répondit par un grand sourire.

"Je ne veux pas te le dire, c'est une surprise. Enfin si on arrive à temps," Répondit-il d'un ton faussement réprobateur. Car il savait que malgré tout, ils y seraient à temps, ils avaient encore vingt minutes. Non seulement c'était faisable, mais en plus ce n'était pas loin.

"On y va?" Demanda-t-il en lui prenant la main, comme s'il craignait qu'elle trouve une dernière chose à faire avant de partir, comme se recoiffer un peu par exemple.

Sothis et Purdey sortirent donc de leur domicile pour atteindre la rue. Sauf qu'au lieu de se diriger vers le centre ville, Sothis conduisit Purdey à l'opposé, c'est à dire vers les bois. Il songea alors que si elle voulait un dîner romantique, c'était raté...
Après quelques minutes de marche silencieuse dans la forêt ils s'éloignèrent du chemin tracé pour s'enfoncer un peu. Sothis eut la délicatesse de tenir les branches d'arbres pour laisser passer Purdey. Car si elle devait être déçue, il ne voulait pas qu'elle lui reproche en plus de l'avoir laissé se débattre avec des branchages .
Ils arrivèrent enfin dans une petite clairière, éclairée seulement par la Lune.

"C'est ici," annonça Sothis.

Ils étaient là à temps, cela n'avait pas encore commencé... Il fallait attendre maintenant...

Spoiler:

HJ: je me suis permis de faire avancer ton personnage, j'espère que ça ne de gêne pas.

La main dans celle de son mari, elle le suivait, sentant quelque part qu’il faisait en sorte qu’elle ne retombe pas devant un miroir pour vérifier si son maquillage n’avait pas coulé. Elle sourit légèrement, mais ne dit rien, après tout elle le comprenait. Cela l’agaçait souvent, mais c’était quelque chose de plus fort qu’elle. Elle avait toujours fait attention à son apparence, et étant donné qu’elle commençait à avoir une place importante dans le monde du Quidditch, elle préférait avoir une apparence irréprochable.

Bon, j’vais essayer de ne pas trop penser à mon apparence ce soir …

Et elle s’y tiendrait, car rien que pour lui elle le ferait sans aucun problème.
Durant tout le trajet elle n’avait rien dit, essayant de deviner où il l’emmenait. Ce n’était pas en ville d’abord, mais plus vers la forêt. Elle paniqua un instant, car elle n’avait jamais trop aimé les bestioles qui trainaient dans la forêt, mais ça Sothis le savait donc s’il n’était pas stupide il ne l’emmènerait pas dans un endroit dangereux.

Il n’est pas stupide … du moins il ne l’était pas jusqu’à hier, peut-être que ça à changé pendant la nuit … non … il n’est pas stupide.

Elle n’aimait pas l’inconnu, c’était une chose qu’elle appréhendait très mal, mais d’un côté le fait de ne pas savoir ce qu’elle allait faire de sa soirée avait un côté charmant. Et puis avec Sothis, elle était habituée, enfin c’était un grand mot de dire « habituée ». Il n’agissait pas comme ça souvent, c’était très rare même. C’était peut-être la deuxième fois ou la troisième fois depuis qu’ils étaient mariés, et leur mariage remontait à quelques mois, pas plus. Ils s’étaient mariés assez rapidement en fait. Quand elle y repensait elle s’étonnait même de s’être lancée dans le mariage aussi vite. Un an plus tôt elle aurait critiqué le mariage et aurait craché dessus, aujourd’hui elle voit ça du bon œil.

Ils s’enfonçaient dans la forêt, il lui tenait les branches. La lumières était de plus en plus sombre, et lorsqu’elle regardait ses pieds, ils s’enfonçaient dans la terre.

- J’aurais du prendre d’autres chaussures. Tu aurais du me le dire avant de partir que les talons n’étaient pas appropriés. Je vais galérer là.

Et en effet elle sentait son talon se décoller de la chaussure à certains moments. Elle s’était donc mise à marcher sur la pinte des pieds en espérant retomber bientôt sur un sol plus plat. C’était mal parti …
Quelques minutes après qu’ils soient partis, Sothis s’arrêtait, et Purdey encore absorbée sur ses talons ne capta pas tout de suite et se fut le dos du Serdaigle qui la stoppa. Elle leva son regard et observa la clairière. La lumière était bleue, il faisait légèrement froid. Aucun son ne sortit de sa bouche. Elle s’attendait à autre chose en fait, un lieu plus romantique en réalité. Non pas que ce n’était pas romantique, mais c’était un peu … vide pour le moment.
Sa main toujours accrochée à celle de Sothis, elle bougea légèrement ses doigts.

- C’est là ? Avec une petite pointe de déception.

Sothis sentait bien que Purdey semblait inquiète pour la soirée. Il ne pouvait que la comprendre, après tout, il n'avait pas prévu quelque chose de commun. Peut-être qu'il aurait dû opter pour le restaurant... Cette idée lui revint en tête plusieurs fois, par crainte que sa chère épouse soit réellement déçue même quand "ça" aurait commencé.

Sothis n'avait pas vraiment fait attention au fait que ses pieds s'enfonçaient dans la boue pour la simple et bonne raison qu'il avait des chaussures plates. Ce qui n'était apparemment pas le cas de Purdey. A sa réflexion, il se tourna vers elle l'air surpris et regarda ses pieds dans une légère grimace.

"Excuse moi, mais la première chose que j'ai regardé en te voyant n'était absolument pas tes pieds," dit-il riant." Si elles sont fichues, je te promets de t'en payer une nouvelle paire," assura Sothis sérieusement même s'il ne comptait plus le nombre de paires qu'elle possédait.

Le jeune homme se sentit alors coupable, non par pour les chaussures, ce n'était qu'un détail, mais par le fait qu'elle ne pas apprécier leur première Saint Valentin ensemble. C'est pour cela qu'il eut un pincement au cœur quand il perçut la déception dans la voix de Purdey quand elle demanda si c'était là. Quand elle bougea ses doigts, Sothis lâcha la main de son épouse. Ce geste ne signifiait-il pas qu'elle voulait sa main libre?

"Oui, c'est ici!" Déclara-t-il d'un ton léger malgré son amertume naissante. Cependant, son regard était légèrement fuyant, comme s'il était embarrassé.

Il commençait à faire froid. Pendant la marche, il n'avait pas remarqué que la température était basse mais maintenant qu'ils étaient immobiles, cela se ressentait plus facilement.

"Tu as froid?" Demanda-t-il en retirant sa propre cape pour la lui proposer.

Mais soudainement, l'atmosphère sembla changer, la foret passant d'une couleur bleutée à une couleur verte, comme si une source de lumière venait éclairer la végétation. Une myriade de petites boules étincelantes tomba sur l'herbe comme des flocons de neige tandis que d'autres, restaient suspendues dans l'air.
D'ordinaire, Sothis se serait lancé dans l'explication de ce phénomène magique, mais là il resta muet dans sa contemplation. Il se rapprocha alors de Purdey et se plaça derrière elle. Il passa ses bras autour d'elle - lui mettant au passage sa cape sur ses épaules - et la garda ainsi dans ses bras...

Spoiler:

- Oui … euh … non … un sortilège de nettoyage fera l’affaire je pense.

Elle s’était apprêtée à dire oui sans hésiter. Elle était du genre très dépensière quand elle le voulait et ne jamais refuser devant quelqu’un qui lui proposait quelque chose, sauf que là c’était Sothis, et il était encore dans ses études, Purdey aussi, mais elle touchait un peu d’argent en faisant partie de l’équipe de Quidditch. Et puis elle ne voulait pas trop lui en demander, se rendant compte parfois qu’elle en faisait un peu trop. Elle s’était donc contenté d’un simple non, et puis c’était vrai qu’un simple sortilège suffisait à rendre ses chaussures comme neuve.

En plus ce sortilège je l'utilise souvent pour certaines paires de chaussures.

Lorsqu’il annonça que oui c’était bien ici, elle décela la pointe d’amertume dans sa voix. Son regard changea, elle n’avait peut-être pas utilisé les bons mots et le bon ton pour dire cela. C’était vrai après tout, ils passaient leur première St Valentin ensemble et depuis le début elle ne faisait qu’accumuler les mauvais points. Des St Valentins elle en avait passé de nombreuses, mais elles étaient toutes d’un banal affolant. D’aller prendre un café, un restaurant, ne pas sortir du château, des trucs que tous font en ce jour. Lui, lui présentait quelque chose d’original, et elle agissait mal. Elle ne savait plus trop comment agir du coup pour rattraper les choses. Jusque là tout lui tombait déjà tout cuit dans la bouche, enfin jusqu’au jour où elle était tombée sur Sothis.

Je devrais peut-être être un peu moins négative ce soir...

Il lui présenta sa cape, juste au moment ou les couleurs de la prairie changèrent. Elle observa, son regard allait de gauche à droite, de droite à gauche, de haute en bas, de bas en haut, lentement, mais intrigué par ce qu’il se passait. Des choses magiques elle en avait vu depuis sa naissance. Elle se souvenait encore de l’horrible créature qui l’avait poursuivit avec Eneas l’an dernier. Non. Là rien d’effrayant contrairement à ses inquiétudes sur la forêt. C’était agréable au regard. L’air se réchauffa. Des petits points scintillant vinrent se poser sur la clairière. Elle n’aurait pas dit que c’était des flocons de neige elle. Non, plus des lucioles ou des fées minuscules brillantes, enfin des êtres vivants. Jamais elle n’avait vu ça de sa vie.
Elle sentit les bras de son époux se positionner autour de son corps. L’inquiétude qui était venue en arrivant dans la forêt, la déception de l’endroit lorsqu’ils avaient débarqué dans la clairière, tout ça s’était évaporé au contact de lui, de son corps. Elle se sentait bien dans ses bras. Elle oublia son comportement, prit légèrement appui contre lui, et tourna sa tête pour l’embrasser dans la commissure de ses lèvres, juste avant de prononcer quelques murmures.

- C’est magnifique. Merci.

Une première St Valentin pour le couple, qui commençait finalement plutôt bien.

- On est où ici ? Je ne connais pas cet endroit, et c’est quoi ces truc qui scintillent ? … Oups, désolée de t’assommer de questions, mais je n’ai jamais vu ça de ma vie alors on va dire que … je suis curieuse ?

Un sourire hésitant accompagna ses mots.

Sothis acquiesça doucement aux paroles de Purdey. Après tout, il n'allait pas se plaindre du fait qu'elle ne réclamait pas une nouvelle paire de chaussures! Cela l'arrangeait assez à vrai dire car il ne roulait pas sur l'or. Il n'avait pas de salaire mais un petit héritage qu'il avait reçu au décès de son oncle, un sorcier qu'il ne connaissait même pas! En tout cas, il fallait bien qu'il fasse attention à son argent, rien que pour prouver à sa mère qu'il n'avait pas fait de bêtise en épousant Purdey maintenant...

Flash Back

"Tu vas quoi?!" S'exclama Emera Chambers en regardant son fils avec des yeux ronds.

"Me marier avec Purdey," répéta Sothis avec patience.

Emera eut un rire nerveux et continua de regarder son fils avec méfiance. Bon, c'était vrai qu'il n'avait pas été très délicat pour annoncer à sa mère qu'il se mariait avec une fille qu'elle n'avait jamais rencontré...

"Tu y as bien réfléchi? Tu es sûr? Parce que bon, elle n'est pas ta première petite amie, et peut-être pas la dernière..." tenta-t-elle avant d'être coupée par Sothis.

"Elle est la dernière. Je suis sûr de moi."

"Mais tu es si jeune! Tu es encore à Poudlard! Comment ferez-vous pour vous installer?! Ne comptez pas sur moi pour vous aider!" S'exclama la mère de Sothis, légèrement irritée.

"Nous n'aurons pas besoin de ton aide! Tu oublies que ton cher frère m'a légué une partie de son héritage, ça m'aidera jusqu'à la fin de mes études," assura Sothis, confiant.

Emera soupira. Elle n'avait plus aucun argument à avancer contre ce mariage. Et en même temps, son fils paraissait si sûr de lui qu'elle ne put s'opposer plus longtemps....

Fin du Flash Back

Comme Purdey, Sothis avait connu d'autres Saint Valentin. Non, pour être exact, il avait subi d'autres Saint Valentin. Il était même allé dans le salon de thé de Mme Pieddodu avec sa dernière petite amie (avant Purdey). Il en avait encore des frissons quand il songea aux choses volantes qui lançaient des petits confettis en forme de cœur. Il s'était alors juré qu'il ne se laisserait plus embarquer dans une telle galère et avait donc décidé qu'il allait tenter d'organiser quelque chose de sympa avec et pour Purdey. Mais visiblement c'était raté, elle détestait sûrement l'endroit et peut-être qu'elle aurait le même traumatisme vis à vis de cette forêt que lui en avait pour Pieddodu. Désastre...

Mais pourtant, l'attitude de Purdey rassura Sothis. Sa jeune épouse sembla se détendre un peu dans ses bras et se retourna pour lui déposer un rapide baiser à la commissure de ses lèvres avant de murmurer les paroles qui le rassurèrent définitivement. C'est alors qu'elle lui laissa l'opportunité de se montrer en bon Serdaigle. Il ne crut pas utile de préciser qu'il était content qu'elle lui pose la question, preuve de son intérêt.

"Nous sommes dans la forêt de Pré-au-Lard mais dans la partie la plus reculée, donc la moins fréquentée. Et "ça", c'est la conséquence d'un phénomène magique. Trois fois par an, une horde de fées, pas plus grandes que mon petit doigt, quitte la forêt pour se rendre dans une autre. Après leur passage, elles laissent une sorte de "résidu magique" qui n'est visible que qu'au vingtième jour de la lune," expliqua Sothis.

Et dire qu'il était tombé sur un livre expliquant cela part hasard! Ce n'était pas pendant un cours à Poudlard qu'on leur aurait appris que les fées se déplaçaient en février, avril et novembre! Mais Sothis était assez content d'avoir appris cela car le spectacle était beau à voir!
Sothis n'avait pas toutes les explications à ce phénomène car il était assez mystérieux. Peu de sorciers pouvaient expliquer ce qui se passait...

"Tu aurais peut-être préféré manger au restaurant?" Demanda Sothis avec un large sourire, même s'il craignait encore qu'elle réponde oui. Il déposa un baiser sur la tempe de Purdey, en profitant au passage pour sentir l'odeur délicate de ses cheveux.

J'espère ne pas être trop incohérent dans les pseudos explications de Sothis car j'avoue avoir totalement improvisé . Razz

Flash Back

Purdey était au Chaudron baveur, en face d’elle, sa petite sœur, Hailley. Il y avait beaucoup de monde pour ce week-end d’Octobre, surtout des élèves, beaucoup que Purdey connaissaient.

- Dis, ça te plairait d’être ma demoiselle d’honneur ?
- ça y est ? Mark t’a demandée en mariage ?
- Euh … on m’a demandée en mariage oui, mais pas Mark.
- Hein ? C’est qui alors ?
- Tu connais un Sothis Chambers ?
- Oui, c’est un élève de Serdaigle en septième … Nan ! C’est lui ?!
- Oui.
- Je ne savais … pas …
- Personne ne savait.
- Hum … euh … les parents sont au courant ?
- Je leur ai envoyé un hibou. Soit je reçois une beuglante d’ici le début de la soirée, soit maman m’assomme de question sur la cérémonie, et papa va vouloir que toute la famille soit au grand complet… Sachant que j’ai plus envie d’un truc discret, Sothis aussi je crois …
- Vous deux c’est depuis quand juste comme ça ?
- Hum … pas longtemps ça te va comme réponse ?
- Non.
- ça a du commencer avant les vacances, mais je crois que là je n’y faisais pas franchement attention, j’étais encore préoccupée par Mark …
- Et lui, il est au courant ?
- Non.
- Je l’aimais pas Mark, mais bon, il était dingue de toi quand même ?
- Je sais, mais bon ça n’aurait pas pu coller entre nous de toute façon.
- Mais …
- Je file, j’ai un cours dans dix minutes. Je t’enverrai un hibou ce soir.

Elle se leva, embrassa sa sœur sur la joue et fila à son cours.

Fin du Flash Back

Elle écoutait Sothis tout en regardant ce qui était le « résidu magique ». Elle était comme hypnotisée par ce phénomène. Elle trouvait cela tout simplement magnifique. Elle ignorait que la forêt de Pré-au-Lard était aussi profonde, et encore plus qu’elle pouvait abriter des fées. Ces êtres si précieux et minuscules dans cet endroit si froid et immense.
Lorsqu’il lui demanda si elle aurait préféré un restaurant, elle aurait dit oui avant de voir ça, mais maintenant …

- Franchement … non. Je préfère ça que le restaurant. Et j’en suis moi-même la première surprise de penser ça, mais ça ne me déplait pas …

Elle se retourna face à son époux et lui sourit. Et son sourire était sincère, elle aimait vraiment être là avec lui. Elle retira ses chaussures, c’était très inconfortable de marcher dans une terre molle avec des talons. Elle perdit quelques centimètres en se retrouvant à plat. Les chaussures dans la main gauche, de sa main droite, elle attrapa celle du Serdaigle, et l’entraina au milieu de la clairière. Elle laissa tomber ses chaussures aux pieds d’un arbre et se positionna face à Sothis. Elle lâcha sa main, qu’elle leva au niveau de son visage, pour qu’elle puisse voir ce résidu magique tomber dans sa main. C’était comme des éclats d’or, d’argent et de bronze. Des aspects semblables à des matières précieuses, tout en sachant qu’elles n’étaient en aucun cas cela. Les yeux de Purdey étaient semblables à ceux d’une fillette qui avait devant elle des petites fées. Elle souffla dans sa main, puis s’approcha de son époux, elle lui prit les deux mains, le sourire aux lèvres. Depuis qu’elle était avec lui, elle souriait … beaucoup plus qu’avant. Son entourage avait été perturbé au départ. Sa sœur, Charlotte, plusieurs camarades connaissances ou amis, ses parents et Mark aussi elle en était sûre que lui, ne la reconnaissait plus.

- Pourquoi m’as-tu emmenée ici ? Je suis curieuse de savoir …

Elle était plus petite que lui sans ses talons, et son regard pétillant l’observait, désireuse de savoir la raison de leur présence ici et non dans un de tout ces lieux affreusement banals qu’elle détestait à présent qu’elle avait vu ce spectacle.

Flash Back

Angleterre contre Autriche. En bon supporter de l'équipe anglaise, Sothis avait décidé d'assister au match en compagnie de quelques amis de Poudlard. Portant les couleurs de sa nation, ce fut avec grands applaudissements qu'il accueillit l'entrée sur le terrain des joueurs anglais dans leurs tenues bleue et blanche. Il ne fit pas vraiment attention à l'arrivée des joueurs autrichiens quand ils entrèrent dans le stade.
Le match commença activement. Le Vif d'or à peine lancé, les attrapeurs des deux équipes se livrèrent à une course terrifiante. Sothis préféra regarder ce qui se passait du côté du Souafle empoigné par un joueur anglais qui le lâcha bêtement. Il fut rapidement attrapé par une poursuiveuse autrichienne qui d'un mouvement habile envoya la balle vers un membre de son équipe. Sothis suivit les mouvements de la jeune femme grâce à la paire de multiplette qu'il avait acheté avant le match. L'objet lui permettait de mieux voir le match grâce aux zooms possibles. La jolie rousse filait vers les buts adverses avec autant d'agilité qu'un oiseau, sa longue cape rouge volant derrière elle.
Sa tenue de Quidditch la mettait en valeur, moulant ses formes à la perfection. Sothis était un homme, il faisait donc ~~forcement~~ attention à ces choses là, même si ce n'était pas le plus important...
Le rouge était indéniablement la couleur de la jolie poursuiveuse. Rouge comme ses cheveux de feu, rouge comme sa cape, rouge comme son pull serré, rouge comme les joues de Sothis... Avant de voir cette jolie fille, Sothis n'avait jamais aimé le rouge, il trouvait cette couleur trop agressive mais aujourd'hui, cette couleur lui apparaissait sensuelle, attirante comme les lèvres rosées de l'autrichienne.
Les camarades de Sothis furent trop absorbés par le match pour remarquer l'observation du garçon. Mais ils se tournèrent vers lui avec surprise quand il applaudit le passage du Souafle dans les anneaux de l'équipe anglaise... La jolie rousse était une joueuse remarquable qui venait d'apporter dix points à son équipe... Sothis ne fit pas attention aux regards noirs des supporters anglais et reporta son attention sur la joueuse qui le captivait d'une drôle de façon.

La fin du match... Sothis n'avait pas vu grand chose de celui-ci à part la joueuse magnifique... Elle lui paraissait de moins en moins inconnue, comme s'il l'avait déjà vu quelque part... Et il continua d'observer ses déplacements, sa façon d'enlacer les membres de son équipe après la victoire écrasante. A ce moment là, Sothis aurait aimé faire parti de cette équipe autrichienne, rien que pour pouvoir poser ses mains sur la taille de... Purdey LaRoche Elda! C'était elle! Ancienne Serpentard donc pas une autrichienne! La mémoire lui était revenue! Il resta bouche bée devant cette révélation, il ne se souvenait pas l'avoir trouvé si jolie dans ses matchs à Poudlard...

"Oh! Sothis, le Match est fini! Qu'est-ce que tu regardes comme ça?!" S'exclama un de ses camarades en tentant de deviner.

"Ah euh rien," mentit Sothis en détournant le regard avec regrets.

"Tu es bizarre aujourd'hui! Je croyais que tu étais pour l'Angleterre..."

* Je le croyais aussi...* Pensa Sothis.

Oui mais voilà, il n'était pas tombé amoureux d'une joueuse de l'équipe anglaise!

Fin du Flash Back

Elle préférait ça au restaurant... Sothis ne cacha pas sa joie, laissant un large sourire prendre forme sur ses lèvres. Elle se tourna alors vers lui et lui offrit un beau sourire qui eut le don d'attendrir le Serdaigle.
Il fut un peu surpris qu'elle enlève ses chaussures mais bon, le sol était relativement sec étant donné qu'il n'y avait maintenant que de l'herbe sous ses pieds. Elle lui prit ensuite la main pour l'entrainer avec elle. Il se laissa faire et suivit la jeune femme. Quand ils furent au milieu de la clairière, elle lâcha sa main pour l'étendre et ainsi voir le résidu magique tomber dans sa paume. Sothis avait l'impression de voir une enfant émerveillée par un spectacle.

Elle se positionna alors devant lui et Sothis était toujours aussi surpris qu'elle paraisse si petite sans talons. Enfin elle n'était pas véritablement petite, elle lui arrivait sous le menton, mais elle portait souvent des talons donc Sothis avait l'habitude de la voir au moins à sa taille. Elle lui demanda pourquoi il l'avait emmené ici. Il fit mine de réfléchir et lui déposa un petit baiser sur le bout du nez, comme on le ferait à un enfant. Sa main dans la sienne, il effleura l'alliance de son épouse avec son pouce.
Lui aussi souriait beaucoup plus depuis qu'il était avec Purdey. Il avait découvert un bonheur jusque là inimaginable.

"Je voulais t'offrir ce qu'aucun autre ne t'avait offert. Je souhaitais te surprendre pour ne pas que tu oublies cet instant..." Déclara-t-il en déviant son regard vers les cheveux de Purdey, où quelques petites paillettes lumineuses s'étaient logées.

C’est étrange comme les gens auquel on ne s’y attend pas du tout peuvent vous changer parfois. Même ceux qu’on connaît bien. On pense ne pas être influençable, pouvoir toujours rester le même. Certains font même tout pour rester les mêmes. Mais face à certaines personnes tout tombe. Il y a des gens qui … on ne sait pas pourquoi ils arrivent à nous comprendre, alors qu’on ne les connaît pas. D’autres nous font voir les choses différemment. Bien sûr il y a ceux qui sont exactement comme nous, donc on ne change pas, on reste les mêmes, on s’épanoui dans ce qu’on est. Et puis il y a les inattendus. Ils sont là, au coin d’une rue, dans un bar, dans un train, dans une salle de cours, dans une boutique, sur un terrain de Quidditch … ceux là on n’arrive pas à les cerner, ils nous échappent, mais on se sent terriblement attirer vers eux. Là, plus aucune raison arrive à nous retenir, on change brutalement, on aime ce qu’on détestait la veille, on sourit alors qu’on avait un visage glacial jusque là, on agit tout simplement différemment…

C’était comme ça que Purdey avait perçu les choses lorsqu’elle a rencontré Sothis. Bien sûr qu’elle ne l’avait pas vu pour la première fois l’été dernier. Elle l’avait croisé dans les couloirs de nombreuses fois à Poudlard, mais lorsqu’elle étudiait à Poudlard, elle n’était pas tellement attentive à ceux qui longeaient les murs, qui étaient discrets. Elle remarquait plus ceux qui se montraient, qui animaient le château. Les autres, elle passait à côté d’eux sans y faire plus attention. Elle connaissait leur nom pour les plus chanceux, mais jamais un mot de sa bouche ne sortait pour leur adresser la parole. Mais bon … ça c’était sa période collège. Depuis elle s’était un peu ouvert. Le monde du travail lui avait assez bien ouvert les yeux aussi il fallait le dire. Poudlard était comme un cocon où elle pouvait se considérer comme une reine si elle le désirait, mais la réalité était tout autre. Antarès en était la preuve.

Les étoiles plein la tête, les yeux, … toute cette poudre magique délaissée par les fées émerveillait Purdey. Elle se sentait bien à présent dans cet endroit, en plus d’être avec son époux. Lui. Il avait changé la bulgare en bien des choses. Un sourire, la douceur, la gentillesse, … toutes ces choses qui n’étaient pas habituelle pour la sorcière faisaient maintenant partie d’elle. Et lorsqu’on la questionnait sur les raisons de ces changements, elle disait qu’elle n’avait pas changé, qu’elle était juste plus calme qu’avant. Une part d’elle dans le fond ne voulait pas admettre tout cela. Et puis elle savait toujours envoyer ceux qui l’agaçaient dans les orties. Ses répliques venimeuses ne l’avaient pas quitté pour autant, mais elle se réservait ce côté uniquement pour en effrayer quelques uns et en rabaisser d’autres.
Elle l’écouta, silencieusement. Il jouait avec son alliance pendant qu’il parlait. Ce qu’il dit, elle trouva cela tout simplement sincère. Elle resta quelques secondes, pas plus de dix, sans rien dire, à l’observer, à repasser en boucle ses mots qu’elle avait un peu de mal à assimiler, à digérer, à se dire qu’ils étaient pour elle. Aussi soudainement qu’elle arrivait à attraper le souafle, elle lui sauta au cou en l’embrassant. Mais peut-être que c’était trop soudain, puisqu’elle sentit vite ses pieds quitter le sol, et se retrouver allonger avec Sothis dans l’herbe. Toujours pendue à ses bras, elle l’observa dans les yeux, elle était un peu gênée de l’avoir mis au sol.

- Oups …

C’était tout ce qu’elle trouvait à dire. Elle n’avait jamais été très adroite avec les mots, surtout lorsqu’ils devaient être adressé à celui qu’elle aimait. Dans le fond elle n’avait jamais su comment agir avec lui comme avec tous les autres. Mais ce qu’elle savait pour Sothis, c’est qu’il lui apportait la tendresse qu’elle avait toujours eu besoin depuis qu’elle était petite, depuis la mort de sa sœur. Chez lui elle avait trouvé ce don elle avait besoin.
Elle détacha ses bras du cou de son époux, mais ne le quitta pas des yeux.

- Je suis désolée. Je ne sais pas comment agir en fait là. Je n’ai jamais su et hum … j’me sens un peu stupide là …Mais merci pour ça.

Ce qu’elle entendait par « ça », c’était la clairière, le spectacle qu’avait laissé les fées, et puis aussi pour tout ce qu’il lui apportait, pour ce qu’il était et pour tout le reste.

Il va finir par regretter de m'avoir épouser un jour à cause de mon comportement ...

Les livres peuvent nous enseigner presque tout. Les sciences, la philosophie en passant par la sorcellerie... Avec un livre, nous pouvons avoir le monde à la portée de notre main. Nous pouvons être le valeureux prince sauvant une jolie princesse, ou alors une jeune fille apprenant la vie... Nous sommes à la fois l'amoureux et l'aimé, le gentil et le méchant... Nous vivons toutes sortes d'aventures mais en restant en sécurité bien calé dans son fauteuil. Cependant, s'il y a une chose qu'un livre ne peut pas nous apporter c'est l'amour. On peut prétendre ressentir de l'émotion en lisant une histoire d'amour, mais en refermant le livre, il ne reste qu'un vide.

Sothis avait longtemps cru que les livres pourraient lui apporter toutes les satisfactions. Il lisait jour et nuit, encore et toujours. Il comblait sa solitude en se plongeant dans le tourbillon des mots. Mais il avait ensuite grandi, découvert qu'un livre n'était pas un ami mais un simple objet. Quand il eut compris cela, il cessa d'être aussi timide et fit un pas vers les autres. C'est ainsi qu'il avait compris que lui aussi pouvait être remarqué des autres, apprécié et même aimé. Depuis sa première septième année, Sothis était à l'aise avec les autres, osait parler, rire et plaisanter avec eux.

Le Serdaigle avait fait ce changement de lui même, jamais il n'aurait consenti à changer pour quelqu'un d'autre, même pour Purdey. Il avait déjà eu beaucoup de mal à s'accepter tel qu'il était alors ce n'était pas pour changer ensuite! Cependant, avec elle, il avait envie de donner le meilleur de lui même tout en tâchant de maitriser ses défauts. Ainsi, il essayait de ne pas trop montrer son côté "intello" ou, comme diraient certains, "d'étaler sa science" car il savait que cela pourrait ennuyer son épouse. Pour lui, cela n'était pas "changer" car il resterait toujours ce garçon en quête de connaissance.
S'il ne voulait pas changer pour quelqu'un, il l'avait pourtant fait sans en avoir conscience. Tout le monde change au contact de certaines personnes. On valorise certaines choses, on en cache d'autres... Même s'il ne l'avouerait jamais, Sothis avait quelque peu changé après être tombé amoureux... Qui n'a pas envie de plaire à la personne qu'on aime? C'est ainsi qu'il avait tout mis en œuvre pour qu'elle le remarque car le désir de plaire est enfoui en chacun de nous mais ne se révèle parfois qu'en de rares occasions. Purdey avait été la seule occasion même si elle n'était pas sa première petite amie.

Purdey lui sauta soudainement au cou et l'embrassa. Sothis bascula rapidement en arrière sous l'effet de la surprise. Ils se retrouvèrent alors à terre de façon désordonnée. Le jeune homme sourit face à la gêne de son épouse. Elle était imprévisible, comme toujours! Ensuite, vinrent ses excuses. Le Serdaigle cessa de sourire et afficha un visage sérieux. Il trouvait que les excuses de son épouse étaient injustifiées! Il sentit derrière cela un crainte. Il ne savait pourtant pas laquelle.
Il posa son index sur les lèvres de Purdey en murmurant un "chut".

"Ne sois pas embarrassée. On est plutôt bien là, non?" Dit-il en parlant du fait qu'ils étaient allongés sur l'herbe. Il sourit de nouveau.

"Et puis, c'est moi qui devrait te remercier, te remercier d'être dans ma vie," ajouta-t-il.

Sans savoir pourquoi, le simple fait de dire ces paroles l'avait embarrassé. Ce n'était pas le fait de faire comprendre à Purdey qu'il bénissait ces instants passés à ses côtés mais celui d'admettre par la même occasion qu'il n'était pas si sûr de lui et qu'il lui était "reconnaissant" d'être avec lui.
Il la serra alors un peu plus fort dans ses bras comme s'il craignait qu'elle s'envole soudainement car même s'il ne l'avouait pas, ce geste traduisait sa peur de la voir partir...

Un doigt se posa délicatement sur ses lèvres, et tout son corps s’immobilisa instantanément. Pourquoi ? Aucune idée, mais ça ne changerait pas grand-chose d’en savoir la raison de toute façon. Elle l’écouta, sans dire un seul mot. De toute façon s’il avait posé son doigt sur ses lèvres s’était pour qu’elle cesse de parler. Elle n’était pas bavarde, mais pire que ça, et elle avait eu le don de se sentir souvent coupable en la présence du Serdaigle en l’épousant. Quelque chose qui l’agaçait énormément lorsqu’elle y repensait par la suite. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait essayé d’y remédier. Ce n’était pas qu’elle culpabilisait pour la moindre chose, si futiles soient-elles, mais quand même ... Elle y repensa là, tant qu’elle ne pouvait pas parler, et elle se maudit, une fois de plus. Elle évita de soupirer, par simple politesse pour lui, pour ne pas qu’il l’interprète autrement que ce que pensait Purdey. Et puis finalement elle s’était sentie coupable pour rien puisqu’il ne lui en voulait pas du tout, il semblait même content qu’elle l’est mise par terre.

Si ça lui fait plaisir … j’vais pas le lui refuser …

Elle se blottit contre lui lorsqu’il la serra dans ses bras, plus fort encore. Elle se dit que s’il continuait à la serrer autant, elle finirait la soirée coupée en deux ou alors étouffée … Elle leva le menton, pour l’embrasser, mais sa tête était encore un peu plus haute, du coup son baiser se posa dans la commissure de ses lèvres. S’il voulait un baiser mieux que celui-là, à lui de baisser encore plus la tête.
Elle attrapa la main de Sothis, et commença à jouer avec ses doigts, tout en posant sa tête contre son torse.

- Je suis désolée je n’ai rien pour toi, enfin je peux te proposer d’être avec moi, d’avoir des bonnes places pour des matchs de Quidditch, mais je n’ai pas eu le temps de préparer quoi que ce soit ou d’acheter quelque chose avec les entraine… Je me justifie encore...

Elle se destina les derniers mots, en fermant les mots. Elle n’était pas vraiment très douée lorsqu’elle descendait de son balai. Comment avait-elle fait pour tomber sur lui et en arriver à être marié aujourd’hui, à avoir une situation stable que beaucoup enviaient …

Merlin s’est foutu de ma gueule ce jour là …

Elle réussit à atteindre enfin ses lèvres et l’embrassa quelques secondes. Durant ces quelques secondes, elle sentit comme quelque chose se compresser autour d’elle. Ce n’était pas une force qui était gênante, elle était plutôt légère même. Lorsqu’elle détacha son visage de celui de son époux, elle regarda autour d’elle. Quelque chose avait changé. Elle essaya de se redresser mais ne trouva plus le contact de l’herbe, ce qui fit qu’elle s’agrippa à Sothis. Ils étaient à quelques mètres du sol, avec la poudre magique qu’avaient déposé les fées autour d’eux, comme un nuage. Après avoir repris confiance, et surtout s’être assuré qu’elle n’allait pas chuter, elle retira ses ongles du corps de Sothis, et un sourire se dessina sur son visage.

- je crois que je vais vraiment apprécier cet endroit.

C’était impressionnant, et la poussière magique montait encore plus. Ils en étaient presque arrivés au sommet des arbres. Elle n’avait pas le vertige, mais par simple précaution elle s’interdit de regarder en bas.

Si Purdey se sentait souvent coupable en présence de Sothis, lui ne remarquait rien vu qu'il n'avait rien à lui reprocher. C'est étrange parfois de vouloir tellement plaire à sa moitié qu'on en arrive alors à analyser ses moindre faits et gestes et se demander si on aurait pas dû faire ceci à la place de cela. On perd alors la confiance en soi pour la rendre totalement dépendante de ce que pense l'autre. Si Sothis se doutait une seconde que Purdey se sentait parfois coupable sans raison, il aurait été sûrement triste. Mais il avait pourtant ressenti le doute de Purdey quand elle s'était excusée auparavant. Il espérait qu'elle était rassurée par sa réponse.

Elle déposa un baiser au coin de ses lèvres. Sothis sourit avant de baisser sa tête pour lui faire un vrai baiser. Elle posa alors sa tête contre son torse avant de jouer avec ses doigts. Le Serdaigle se sentait bien ainsi et il ferma les yeux. Il écouta alors son épouse parler. Il fut tenté de l'interrompre mais il ne le fit pas car elle devait exprimer son inquiétude.

-"Tu te justifies alors que je n'ai rien dit! Je suis désolé si je t'ai laissé croire que j'attendais quelque chose. Tu es là, avec moi, et je te promets que ça me suffit amplement. J'espère que tu me crois," dit Sothis en caressant les cheveux de Purdey.

Elle l'embrassa alors et Sothis en profita pour approfondir ce baiser. Soudain, il eut l'impression qu'ils quittaient terre. Il fit un léger sourire qui se transforma en grimace quand Purdey l'agrippa fortement. Il se détendit quand elle desserra son étreinte. Mais il oublia la douleur quand il vit le beau sourire de son épouse.

Citation :: - je crois que je vais vraiment apprécier cet endroit.

"J'en suis ravi," dit-il sincèrement."Je m'en voudrai vraiment si tu ne passes pas une bonne soirée..."

Si Purdey ne regardait pas le sol par simple précaution, Sothis savait qu'il aurait le vertige s'il le faisait. Ce qui le gênait, c'était cette impression de ne pas avoir de support sur lequel se raccrocher (*). Il avait l'impression qu'il pouvait tomber d'un moment à l'autre. Il tenta de ne pas le montrer mais Purdey devait sûrement s'en douter. Il concentra donc son regard sur les petites lumières qui flottaient encore autour d'eux...

(*)Sauf si on considère Purdey comme un support. ^^

Elle regardait en bas sans rien craindre maintenant. En même temps ça l’aurait mal affiché une joueuse de Quidditch reconnue qui n’osait pas regarder au sol. Ça aurait surtout été une honte pour la demoiselle. Non, heureusement pour elle, elle aimait l’altitude, et d’être à plusieurs mettre du sol ne la dérangeait pas le moindre du monde, mais là de se retrouver sur une surface inconnue, l’avait quelque peu … surprise. Elle avait sentit son rythme cardiaque s’augmenter en quelques secondes. A présent elle respirait sereinement, sans aucun stresse. Elle était plutôt du genre même à se pencher un peu trop vers le bas parfois. Bon, elle était plus contre Sothis que la tête dans le vide. Elle croisa ses doigts avec les siens, et reposa délicatement sa tête contre son torse. Elle était contente de sa soirée. Vraiment. Elle essayait cependant d’oublier son comportement qu’elle n’avait pas trouvé des plus appropriés.

- Merci.

Elle ne se souvenait plus si elle le lui avait déjà dit ou non. Elle en était persuadée, mais elle avait quand même un doute. Au pire il serait certain qu’elle le remercie puisqu’elle l’aurait dit plusieurs fois. Elle l’avait prononcé d’une voix très douce, et basse. S’il y avait eu quelqu’un d’autre dans la clairière, Sothis aurait été le seul à avoir pu entendre la voix de Purdey.
Elle était bien là. Vraiment bien.
Ils restèrent comme ça quelques secondes, quelques minutes. Après quoi, Purdey sentit que quelque chose changeait. Son cœur se serrait brusquement, elle se sentait oppressée par une force ou autre chose. Elle commença à regarder autour d’elle. Non ce n’était pas dû à la poussière des fées. Plus les secondes tombaient, plus elle avait mal à la poitrine qui semblait recevoir des coups de massue. Et là … elle le vit.

Il était là, au sol, sa cape sur les épaules, ses gants en cuir aux mains, sa chevelure brune … Le cœur de Purdey s’arrêta quelques millièmes de secondes. Elle s’était redressée. Ses sourcils étaient froncé, son regard le fixait, ne sachant pas croire s’il était un mirage ou la réalité. Il s’approchait d’eux, et à quelques mètres il leva les yeux vers elle.

- Mark …

Elle se sentit comme attirée au sol. Ce qui se produisit d’ailleurs. Elle bascula légèrement en arrière. Son corps tombait en chute libre. Elle eut pourtant l’impression que cette chute durait des heures. Elle revit tous ces instants passaient avec le Serpentard. Sa rencontre avec Mark, leur premier bal, leur premier baiser, leur première dispute, leur dernière dispute à l’infirmerie, leur séparation, puis leur rencontre de nouveau… Elle était dans un cercle infernal qui remontrait des fragments de sa vie qu’elle avait tant essayé d’oublier avec Sothis. Sothis … il était où lui là ? Pourquoi elle ne l’entendait plus ? Elle ne le voyait plus non plus …

Spoiler:

Elle lui avait déjà dit merci mais Sothis esquissa un nouveau sourire quand elle se répéta. Il était bien avec elle mais pourtant tout sembla changer d'un seul coup. Sothis se sentit oppressé lui aussi comme si quelque chose tentait de bloquer sa respiration. La magie de la forêt disparaissait peu à peu pour laisser place à l'obscurité et à l'inquiétude que pouvaient provoquer un lieu comme celui ci.

Un silhouette se dessina au niveau du sol. Purdey connaissait cet homme. Sothis se doutait de qui il s'agissait. Mais il n'eut pas le temps d'y penser que soudain il tombait dans le vide, provoquant chez lui une grande terreur. Pourtant, il n'y eut aucun choc. Le Serdaigle retomba doucement sur l'herbe humide et chercha Purdey des yeux. Mais elle était déjà partie avec un autre... Le cœur battant à tout rompre, Sothis se sentit étrange, comme si le sentiment qui l'habitait n'était pas le sien.

Un léger craquement fit sursauter le jeune homme qui se retourna alors vivement. Une voix d'homme s'adressa à lui.

"Bonsoir Sothis..."

Le Serdaigle se figea. Il reconnaissait cette voix pour l'avoir écoutée tant de fois. Une ombre sembla sortir des bois pour s'avancer dans la clairière à la lumière de la lune. Sothis put voir son visage distinctement.

"Papa..."

L'homme ricana cruellement laissant Sothis dans l'incompréhension totale. Edward Chambers était méconnaissable ce qui attisa la méfiance du jeune homme. Ce dernier, sans pouvoir expliquer pourquoi, chercha Purdey des yeux, encore une fois.

"Elle est partie, qu'est-ce que tu crois? Qu'elle allait rester avec toi? Ne vois-tu pas que tous ceux à qui tu tiens finissent par partir?" Demanda Edward. Voyant l'incompréhension qu'avait suscité ses paroles, il ajouta: "Tu avais un ami à Poudlard... Parti! Purdey... Partie! Moi, que tu appelles encore "Papa"... Parti et même mort!"

Il se mit à rire une nouvelle fois.

"Ne crois-tu pas que tu fais fuir les gens Sothis?"

Sothis voulait partir au plus vite mais ses jambes ne bougeaient plus. Il n'était plus maître de son corps. Il aurait dû être triste ou se mettre à pleurer mais il n'en fit rien. Quelque chose ne tournait pas rond dans tout ça. Au fond, il savait ce qu'il se passait mais quelque chose dans son esprit le bloquait ici.

"Non, je ne fais fuir personne. Je ne suis pas responsable de ce qui arrive et tu le sais," déclara Sothis.

L'expression du visage d'Edward changea et retrouva son aspect bienveillant, comme "par magie".

"Bien sûr que je le sais... Mais il fallait que tu t'en rendes compte toi même! Un cauchemar n'a pas d'intérêt si à la fin tu ne sais pas pourquoi tu l'as fait! N'ai plus peur de t'attacher aux autres sous prétexte qu'ils pourraient partir ensuite car tu ne fais fuir personne..."

Sur ces dernières paroles, l'image d'Edward disparut tout comme la clairière et la forêt...

Quand Sothis ouvrit les yeux, il était confortablement allongé dans son lit. Légèrement sonné, il repensa à son rêve qui s'était soudainement transformé en cauchemar.
La fille dont il avait rêvé - Purdey - existait bien. Il n'en avait pas douté une seule seconde mais il trouvait cela étonnant car si dans son rêve elle semblait merveilleuse, dans la réalité il n'était pas amoureux d'elle. Mais elle était sûrement une de ces personnes qui laisse un souvenir marquant quand on les rencontre ne serait-ce qu'une seule fois. Marquant au point d'en rêver la nuit...

Il se sentait bien même si le rêve aurait dû le frustrer ou l'attrister. Il avait l'impression d'être déchargé d'une sorte culpabilité car il avait compris une chose essentielle cette nuit, ou plutôt ce matin au réveil. Cela ne servait à rien de se murer dans un silence et la solitude ne le protégeait aucunement. C'était seulement une entrave à sa liberté...

Quand Sothis se leva de son lit, il fut de bonne humeur, réellement. Après avoir fait sa toilette, il se rendit à la Salle Commune des Serdaigle où ses camarades étaient présents.

"Bonjour," dit-il aux personnes présentes qui le regardaient avec des yeux ronds, comme si elles avaient vu un extraterrestre. Ou alors, ses camarades se demandaient s'il n'avait pas consommé des substances illicites au réveil. Car ils ne pensaient pas qu'un Sothis les saluant pouvait exister! Il se contentait toujours de passer devant eux sans un regard. Ils savaient que ce n'était pas par méchanceté mais ils s'étaient habitués à cette présence silencieuse. Ils répondirent à Sothis avec hésitation l'air de se demander: "il a vraiment parlé"?

Le Serdaigle haussa les épaules, presque amusé. Il ne serait jamais quelqu'un d'extraverti mais il pouvait au moins essayer de se rapprocher des autres.
Pourquoi pas?

Spoiler:

Elle resta dans le noir quelques secondes. Dans le vide, des souvenirs l’entourant. Elle avait le tournis. Elle avait chaud aussi. Elle se sentait mal. Quelque chose la torturait à l’intérieur d’elle. Et toutes ses images, de plus en plus rapide, elle n’arrivait pas à suivre. Elle ne voulait pas suivre.

Elle se redressa. Brusquement. Le souffle court. Elle était dans son lit, dans sa chambre à Poudlard Université. Elle avait chaud, très chaud. Son visage était humide, elle transpirait. Elle se leva brusquement, et courrut vers les toilettes. Elle s’agenouilla, et plaça sa tête au dessus de la cuvette. Là elle vomit tout ce qu’elle pu. Elle savait qu’elle n’aurait pas du autant boire la veille, ni autant manger. Mais surtout boire. Elle avait du s’enfiler un nombre incalculable de verres d’de whisky pur feu. Crachant encore, elle releva quelques mèches de cheveux roux qui étaient collés contre son visage. Elle avait été invitée par un garçon de l’équipe de Quidditch Bulgare qui était venu en Angleterre pour un match. Elle avait accepté, ne voulant pas passer la soirée de la St Valentin toute seule. Mais sans Mark … ce n’était pas la même chose. Elle avait bu à s’en rendre saoul. Et elle avait réussit. Elle ne se souvenait pas tellement de sa soirée, sauf que le Bulgare, s’appelait Igor Elgov, qu’il était blond, et qu’il avait beaucoup de mal à parler Anglais puisque Purdey avait du parler sa langue natal toute la soirée.
Elle s’adossa contre le mur, la tête penchée en arrière. Son rêve lui revint en mémoire. Ses sourcils se froncèrent, elle ferma les yeux, et murmura, essoufflée quelques mots.

- C’était quoi ce rêve ?

Etait-elle si désespérée pour qu’elle rêve d’être marié à un inconnu ? Elle avait toujours pensé que ses rêves étaient des désirs enfouis. Mais là …

- C’était qui ce « Sothis » ?

Elle se mit à chercher, mais elle dut se repencher au dessus des chiottes pour se vider l’estomac une fois de plus. Elle était épuisée, et elle s’écrasa contre le mur après. Elle se souvenait du garçon à présent. Un élève de Serdaigle. Il devait être en septième année maintenant. Elle l’avait bousculé l’autre jour, lorsqu’elle allait faire un match contre l’Angleterre. Elle était en retard, et elle était rentrée dans les vestiaires en passant un peu par la foule.

- C’est donc de là qu’est parti mon rêve…

Mais pourquoi avoir rêvé d’être marié ? Pourquoi à lui ? Et que faisait Mark à la fin dans son rêve ? Trop de questions en un seul instant. Elle revomit une dernière fois, puis elle fila sous la douche après avoir passé une heure dans les toilettes à vomir. Elle avait une chambre individuelle ce qui lui facilitait la vie. Elle n’aimait plus trop la collectivité, et puis elle n’était pas souvent à dormir à l’université. Si c’était pour avoir des questions tous les quatre matins, elle préférait encore retourner chez elle, en Bulgarie.

Sous la douche, elle y resta une bonne trentaine de minutes. Elle chercha la raison de se rêve. Elle n’aimait pas ne pas comprendre pourquoi elle avait rêvé d’être mariée. Et Mark ? Il faisait quoi dans son rêve ? Lorsqu’elle sortit, elle alla prendre un petit déjeuner. Enfin juste un jus de citrouille, car avec sa gueule de bois, elle n’était pas apte à quoi que ce soit. Elle pensa brièvement au cours de Quidditch qui l’attendait. McEwan Girl allait encore morfler.

END