Jeu de rôle basé sur les règles inventées par J.K. Rowling dans l'univers de Harry Potter.
 
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 Jeux de Mots

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Eneas Penn
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Eneas Penn

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MessageSujet: Jeux de Mots   Jeux de Mots EmptySam 24 Mai 2008 - 22:34

Puisse cette plume par le Jeux des mots, recevoir les mots de tes maux, et puisse tes pensées par la magie des mots, être pansées de leurs maux

Sujet Charlotte Leonhart
Vendredi 23 Mai à 18h00



    Une goutte.
    Tout est monotone
    Deux gouttes.
    Le temps s’arrête.


    La vie a cessé. Le froid vient nous surprendre et nous glacer le sang. Quelle heure est-il ? Je n’en ai aucune idée. Je sais juste qu’il fait froid en ce mois de Mai. Nous sommes en altitude. Il ne faut pas être étonné. Il fait toujours plus frais en altitude. Mais pourquoi cela nous surprend toujours autant ?

    Intrusion du temps dans notre quotidien. Les saisons changent et les horaires défilent. Tout va trop vite. C’est comme courir sans jamais vraiment s’arrêter. Mais courir où ? On en arrive même à ne plus savoir où l’on va et quel est notre but. Alors on est confus, désemparé et perdu sur cette ligne interminable. On rechute à chaque difficulté et en général, des preuves sont demandées pour réussir à se relever. Voilà, le temps nous fait barrage.

    Et si on échoue ? Que nous reste-il ? A quoi nous sert ce temps ?

    Ne dites pas l’espoir. L’espoir n’est rien d’autre qu’une souffrance muette. Elle vous incite à croire au bonheur et lorsque cela ne peut se réaliser, c’est votre plaie intérieure qui s’ouvre. Alors votre cœur est démuni et vous manquez d’oxygène pour continuer à respirer. La pluie salée inonde votre visage, lorsque vous êtes sujet à être trop sensible. Ou c’est une douleur déchirante qui marque vos traits, de façon indélébile.

    Je ne suis pas sujet à cette douleur depuis quelques temps. Pourtant, j’aurai du me méfier. Le temps nous rattrape toujours, quelque soit votre envie d’y échapper. J’avais envie de sortir, de prendre l’air et d’éclaircir mon esprit. Mais la pluie est amie avec mon état d’âme aujourd’hui. Je suis morose et j’aurai besoin d’un endroit plus chaud, pour ma peau glacée.

    Où pourrais-je m’abriter ? Je suis à l’entrée de la forêt et je n’ai aucune envie de rentrer au château de Poudlard. Y croiser des regards inquiets ? Répondre sur un ton nonchalant à des personnes trop curieuses ? Pourquoi faire ?



    Non j’avais envie d’un abri plus confiné et plus chaleureux où personne pourrait m’importuner. Mon regard chercha malgré la pluie qui n’arrêtait pas de prouver qu’elle existait. L’obscurité vint beaucoup plus tôt que prévu noircir une nouvelle fois mon humeur. On entendait non loin d’où je me trouvais, les chouettes qui hululaient, presque à s’en étouffer. Pas même Rogue aurait été rassuré par cette ambiance lugubre... Pourtant je m’étais habitué à vivre dedans.

    La cabane d’Hagrid se présenta à moi comme le lieu de paix et de sérénité dont j’avais besoin. Un lieu où je pourrai me recueillir. C’était scroutt de parler en ces termes et pourtant... La cabane restait souvent déserte, je n’avais donc pas la crainte de croiser une personne désobligeante. De plus la source de chaleur qui se dégagerait de la cheminée me serait favorable. Du moins, jusqu’à ce que la pluie décide de terminer.

    Dix minutes après me voici installé près de la petite fenêtre qui laissait apercevoir le château dans toute sa splendeur, lors d’un temps d’averse. Le bois crépitait dans la cheminée... Mais autour pas un son, pas un bruit. Le silence était le seul remède des maux. Je me laissai aller à cette fantaisie et regardais avec tranquillité le parc. Lorsque je vis une silhouette familière courir dans ma direction...

    Vous voyez un sourire discret ? Où ça ?

    Elle avait du m’apercevoir sortir du château tout à l’heure ou alors, elle aussi se promenait afin de laisser aller toutes ses pensées. On était très semblable elle et moi, cela avait toujours été ainsi. Elle me voit alors à travers la vitre, un sentiment de tendresse vint me submerger d’un seul coup et je me sentis mieux. Je ne saurai vous dire pourquoi mais seule sa présence pouvait m’apaiser et cela, je le savais... quoi qu’il pouvait se passer.

    Elle entra, ruisselante, sans prendre la peine de toquer. Mes yeux se détachèrent alors de l’extérieur pour se poser sur elle. Et par intuition, je me levai afin de prendre une couverture bien épaisse pour qu’elle puisse s’enrouler dedans. C’est moi qui le fis. Je tournai autour d’elle en resserrant la couverture. Il ne fallait pas qu’elle prenne froid par ma faute... Quand j’eus fini, je me postai devant elle avec un sourire attendri


    - Je ne veux pas que tu te retrouves avec une pneumonie demain.
    Et puis je ne crois pas que Sacha apprécierait


    Et enfin je me réinstallais près de la fenêtre. Mon regard se perdit cette fois ci sur les gouttes qui tapotèrent sur le verre. S’il n’y avait pas le château pour monument à contempler, on aurait pu croire que Charlotte et moi étions seuls au monde.


    Une goutte.
    Tout est monotone.
    Deux gouttes.
    Le temps s’arrête.

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Charlotte Leonhart
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MessageSujet: Re: Jeux de Mots   Jeux de Mots EmptyLun 16 Juin 2008 - 1:23



~†~ Trempée. Les gouttes de pluie imperturbables et impitoyables continuaient de s'abattre sur le château et de s'insinuer au travers des vêtements de la silhouette assez fine mais plutôt grande qui avançait dans le parc. Pas assez grande pour être un homme, mais trop pour passer pour une jeune élève. Elle portait la jupe noire réglementaire qui lui collait aux cuisses, et de grosses bottes qui épargnaient à ses pieds d'être inondés et que la boue ne transperce ses chaussures. Si le bas était à peu près sauf, le haut était désastreux. Sa chemise lui collait complètement à la peau, montrant plus que visiblement ses jolies formes. Heureusement qu'il n'y avait personne dans les parages.... Sa cravate complètement imbibée pendait lamentablement de chaque côté de son cou. Ses cheveux qui étaient d'habitude soigneusement coiffés de manière à paraître négligés, n'en donnaient pour le coup plus l'impression. Tout humides, ils étaient plutôt plats et collaient à son front, ses temps, ses joues, ses mâchoires, son cou et sa chemise. Quant au maquillage... Cela faisait de nombreuses minutes que le noir s'était échappé de ses yeux pour fuir vers ses joues...

Pitoyable état... Digne de l'un de ses grands jours de déprime, où elle aimait à aller sur les hauteurs du terrain de Quidditch pour défier les forces des éléments déchaînés.... Si ce n'était qu'en cet instant, même si tout ce qu'elle portait dégoulinait, même si les livres dans son sac étaient probablement fichus - ce dont elle se moquait, sa scolarité à Poudlard étant bientôt terminée -, en dépit de tout cela et de l'apparence qu'elle pouvait avoir, elle souriait. L'un de ses rares sourires sincère et empreint de bienveillance. Elle avançait droit devant elle, sans prêter plus que cela attention aux gouttes de pluie infinies qui se frayaient un chemin à travers sa chevelure, à l'intérieur de ses vêtements et dans chaque commissure de sa peau blanchâtre, dont la pâleur était toujours plus visible lorsque le jour se couchait. Juste à ce moment où le soleil passait le relais à la lune, juste au moment où le ciel était déjà sombre mais où il y avait assez de clarté pour rebondir sur son corps. Elle aurait presque pu passer pour un fantôme...

Ce fut donc dans cet état que la jeune brune poussa la porte de la cabane de Hagrid. Pas besoin de frapper, pas besoin d'annoncer sa présence ni de demander la permission d'entrer car elle savait parfaitement qui se trouvait à l'intérieur. Elle sortait à peine d'un cours de potions lorsqu'il lui vint l'idée d'aller s'entraîner au terrain de Quidditch. Les cours étant en sous-sol, elle ne remarqua qu'en passant le porte du hall le temps exécrable qui s'abattait sur le château. Ce qui ne la décourageât pas pour autant... Sac ballant sur l'épaule, elle avait parcouru la moitié du chemin avant d'apercevoir une silhouette qui sortait de la lisière de la Forêt et partait s'abriter dans un endroit que Charlotte n'avait que trop peu visité. Voilà pourquoi elle entra sans toquer, parce qu'elle savait très bien qu'à l'intérieur de ce petit habitacle, elle trouverait son cousin. Elle posa son sac qui commença à goutter sur le sol d'un coin de la cabane, alors que déjà, Eneas l'enroulait dans une couverture douillette. Tendresse. ~†~


" Comment veux-tu que je sois malade ?
J'ai un cousin qui prend soin de moi mieux qu'un frère ne l'aurait fait. "


~†~ Un petite sourire malicieux se dessina sur ses lèvres rosées par la lutte contre la pluie. Pas besoin de rajouter d'adjectif mielleux du genre "adoré", "préféré" ou "chéri" après le mot cousin. C'étaient là des fioritures qui n'avaient pas lieux d'être parce que ces deux-là se comprenaient sans un mot. Un regard suffisait. Par exemple lorsqu'elle était entrée dans la pièce, juste-là. Ses yeux s'étaient plongés dans ceux d'Eneas, regard si semblable au sien. Ils avaient tous les deux des yeux clairs et perçants par lesquels passaient toutes leurs émotions. A la différence près que les yeux d'Eneas étaient le miroir de son âme, tandis que Charlotte pouvait faire en sorte qu'ils n'expriment rien d'autre que de l'impassibilité. Ainsi, lorsque le jeune Serpentard s'était tourné vers elle, elle avait ressenti une grande vague de tendresse et de... soulagement ? la submerger, venant s'ajouter à sa propre liesse de le retrouver.

De la joie oui. La même chose que lorsqu'elle retrouvait Sacha. Hum... Non, peut-être pas exactement la même, mais même si elles étaient différentes, elles avaient la même intensité. La jeune Préfète qui ne le serait bientôt plus, était toujours ravie lorsqu'elle pouvait passer un peu de temps avec ses proches. Cette année avait été horrible, bien qu'elle avait permis aux deux cousins de se retrouver après s'être perdus. Sacha "loin" d'elle, et Eneas n'étant pas constamment fourré avec elle, elle avait subi les jours. Ils avaient défilé les uns après les autres, lents, longs, interminables et infinis. Plus l'année était passée, plus elle avait eu l'impression que des jours s'ajoutaient, reculant l'échéance, la date tant attendue de la délivrance. Car oui, c'était un supplice. Elle avait eu à endurer, une fois de plus, l'absence de Sacha. Même si Cain n'était plus là pour leur faire obstacle, c'était à présent un règlement qui interdisait au jeune homme de venir côté collège. Même s'il l'avait fait plusieurs fois. Et puis, elle ne voulait pas s'imposer et paraître trop envahissante envers Eneas, qu'elle avait abandonné toute une année. Alors elle avait subi, silencieusement, évitant plus encore la foule de ces pauvres moutons... La BRIME ? Indifférence. Les cours ? Indifférence. Les événements ? Indifférence. Elle ne se sentait vivante qu'en des moments comme celui-ci, lorsqu'elle était près d'une personne qui lui était chère.

Bilan de l'année pas vraiment glorieux... Alors elle attendait. Elle patientait que la date de ses ASPICs ne soient passée et qu'elle soit enfin tranquille, plus obligée de supporter tous ces élèves qui ne l'intéressaient pas, qui ne parvenaient pas à capter son attention. Ils se ressemblaient tous... Alors elle préférait encore rester seule et attendre... Plus que quelques semaines et elle pourrait passer du temps avec Sacha sans qu'ils aient à se cacher. Des projets pour les vacances ? Pas encore non. Elle verrait bien d'ici là... La seule chose qui l'importait était de terminer sa scolarité au plus vite. Même si cela signifiait devoir laisser Eneas derrière elle encore... Sauf qu'elle, elle n'aurait pas d'interdiction de venir côté collège, et elle s'était promise de ne plus le laisser tomber et d'être là pour lui. Si elle devait honorer une seule promesse, ce serait celle-ci. Sans un mot, elle s'avança pour le rejoindre. Il était reparti s'asseoir sur le rebord de la fenêtre, à contempler le château sous le ciel noir et la pluie. Alors qu'eux étaient bien au chaud. Elle posa son menton sur l'épaule de son cousin, restant encore silencieuse durant de longues secondes, afin de pouvoir profiter pleinement de sa présence, son parfum, et ce bien-être tout simple... ~†~


" Cela fait un moment que je ne t'ai plus vu écrire dans ton journal...

As-tu essayé la plume que je t'ai offerte à Noël ? "


~†~ Finalement, elle avait brisé ce léger silence, lui faisant part de ses pensées. Non, elle ne le questionnait pas afin de savoir s'il utilisait bien son cadeau. Charlotte n'était pas de ce genre de personnes. Elle ne s'offusquait pas si un présent n'était pas utilisé. Elle savait bien que cela servirait un jour où l'autre... Il fallait dire qu'elle ne faisait des cadeaux qu'à peu de personnes. Et ceux qui en profitaient, elle les connaissait souvent plutôt bien. Alors, elle était presque sûre que ce ne serait pas inutile. Non, en posant cette question, elle voulait plutôt savoir si Eneas avait essayé la plume, si elle fonctionnait correctement - c'était une plume qui n'écrivait que la vérité -, et surtout ce qu'elle avait bien pu lui révéler. Cependant, pas besoin de préciser toutes ces choses, parce qu'elle savait qu'Eneas les devinerait. Parce qu'ils se comprenaient sans avoir besoin de parler... ~†~
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MessageSujet: Re: Jeux de Mots   Jeux de Mots EmptyMar 14 Oct 2008 - 20:15


    Avions nous déjà eu le besoin d’exprimer, une seule fois notre affection par des mots doucereux ? Jamais. Oh grand jamais. Ce serait contraire à notre égo. Pourtant, cela ne voulait pas dire non plus qu’on ne les pensait pas. Charlotte pouvait être la personne la plus chère dans mon entourage, il était hors de question de s’étaler sur le propos. Les mots représentaient les causes perdues. Je n’avais pas besoin de lui dire combien je l’aimais pour qu’elle s’en rende compte, et il en était de même me concernant. Nous étions si intimement liés, que rien à côté n’aurait pu devancer ce qui nous unissait. Il nous était possible de comprendre l'autre sans parler, de voir les émotions dans nos yeux. Ce que peu de gens arrivaient à voir dans le regard obscur et profond de Charlotte, j'en connaissais tous les secrets.

    Un frère. J’aurai aimé être le frère de Charlotte et non son cousin. Mais en quoi cela aurait véritablement changé ? Je me conduisais comme un véritable frère à ses côtés. Un frère parfois trop protecteur alors qu’elle était l’aînée. Ou peut-être était-ce l’inverse ? De nous deux, je ne sais plus qui protège qui. Je suis parfois aussi chamboulé et perdu que Charlotte. Comme aujourd’hui. Et si la vie aurait été différente ? Si… au lieu d’avoir une famille désunie et une sœur comme Valentina, j’aurai été le fils de parents aimants et le frère protecteur d’une sœur attentive ? Les choses auraient-elles été différentes pour autant ? Mon passé n’aurait sûrement pas été le même que celui dont j’imagine en rêve. Et je ne serai probablement pas devenu le jeune homme que je suis aujourd’hui.


    Un Jeune Homme vivant dans le passé, avec la certitude que le futur sera meilleur. Un Jeune Homme se cachant du danger et de ses anciennes convictions. Un Jeune Homme torturé et soucieux mais aussi calme que la mer avant la tempête. Puis un Jeune Homme ayant une cousine soucieuse de son bien être. Une cousine qui tenait à lui. Qui tenait à moi. Elle était la force dont j'avais besoin pour combattre mon autre moi. Un Moi tout à fait insaisissable qui me forçait à vivre avec mes propres démons.


    Cela faisait à présent, bientôt six ans que je tentais d'oublier des mots tranchants, faits de hargne et de rogne. Le changement avait été douloureux. La prise de conscience avait mis du temps à se mettre en place. Et maintenant, le fait de penser que j'étais presque au bord du gouffre, me faisait regretter cette faiblesse d'y avoir cru. Mais rien n'était perdu n'est ce pas? Je n'avais pas encore perdu espoir.

    Que me soufflait Charlotte à l’oreille ? Je n’en avais aucune idée, j’étais bien évidemment trop occupé dans mes pensées lointaines. Et pourtant ce fut sa douceur qui me rappela à l’ordre, comme un appel à la réalité. Ma main caressa soigneusement ses beaux cheveux bruns. Toucher les cheveux d’une femme avait le don d’apaiser non ? Pas que Charlotte à mes yeux, était désirable puisqu’elle ne pouvait l’être. Nous étions issus de la même parenté.



    - Tu me disais ?



    Je posais la question tout en connaissant la réponse. Juste… Que je ne voulais pas qu’elle mette le doigt sur le fautif de mon histoire. Mais Charlotte était Charlotte. Perspicace sans le vouloir, elle atteignait et soulignait ce qui n’allait pas. Pourquoi me questionnait-elle sur son cadeau ? C’était simple. Sa curiosité sur ce que la plume aurait pu me révéler, semblait la titiller. Et à cela, je ne pus qu’y répondre par un sourire inquiet. Il était clair que je n’avais encore jamais utilisé son cadeau de Noël. La peur se lisait dans mes yeux et fort heureusement, Charlotte ne pouvait me scruter de son regard.



    Par contre, je sentais sa présence. Ce fameux bijou de famille attendait dans mon sac morne et sans couleurs, disposé au coin de la porte. Même si j’essayais de m’en débarrasser, de ne plus y écrire un mot, je l’emmenais toujours avec moi. Je le voyais encore comme un bouclier défendant mon monde ténébreux, dans lequel je vivais. Et le somptueux cadeau de ma cousine m’avait donné l’impression de s’être accommodée avec ce dernier. Je pressentais que quelque chose allait éclater, se dévoiler si je laissais mes mains s’accaparer de ce jardin qui m’était auparavant, secret.


    - Non je… Je n’ai pas encore eu le temps de l’utiliser.




    M’empressai-je de répondre. Je me levai la forçant à se détacher de moi. Malgré moi, cette force invisible m’invita à attraper ce sac, à prendre la plume et mon journal dans lequel ils se trouvaient. Je les déposai sur la table, comme pour montrer les coupables de mon humeur fantasque. Il me semblait qu’il était temps… Il était temps que Charlotte comprenne un tel manque de motivation. Elle qui me connaissait poète et écrivain, était face depuis déjà de nombreux mois, à une personne différente. J’avais connu le goût de la liberté et du bonheur mais il m’était impossible de vivre en paix. J’avais signé de mon sang… Et seul une plume exprimant la vérité me détacherait de cette fureur habitant en moi.


    - Charlotte. Je crois avoir besoin de toi à présent… Serais-tu prête à découvrir mes maux ?



    De mes yeux bleus, je l’incitais à avoir confiance en moi mais aussi à me donner la main pour affronter ce que je redoutais le plus. Je devais tôt ou tard y faire face, et peu importe si je devais y laisser mon âme.
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Charlotte Leonhart
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MessageSujet: Re: Jeux de Mots   Jeux de Mots EmptyDim 9 Nov 2008 - 18:06

~†~ Regard perdu dans l'horizon, la jeune brune ne bougeait pas, immobile, attendant simplement la réponse de son cousin. Dehors, il pleuvait. Il ne faisait pas forcément froid, c'était tout de même fin mai. Mais il pleuvait, et les énormes nuages grisâtres qui recouvraient le ciel, et d'où s'échappaient des torrents diluviens, faisaient qu'il faisait presque déjà nuit. Il était à peine 18h00 pourtant. Personne dans le parc. Le regard de Charlotte se promena à l'extérieur de la Cabane, derrière la vitre qui les séparait de la pluie, et atterrit sur la lisière de la Forêt Interdite. Les arbres, hauts et touffus, s'élevaient en une barrière qui aurait découragée plus d'un téméraire. Si, au beau milieu du parc et à découvert, il faisait extrêmement sombre à cause des nuages, sous ces arbres, il devait faire complètement noir. Tout là haut, on pouvait voir le sommet des arbres qui dansaient au rythme de la pluie. Cela lui fit penser à une danse, un chant pour appeler la pluie encore, qu'elle ne cesse de s'abattre. Les feuilles de ces arbres sombres semblaient demander plus d'obscurité et de tristesse encore. Indéniablement, en cette fin d'après-midi pluvieuse, la Forêt Interdite donnait réellement la chair de poule... Charlotte n'y avait pas été souvent durant sa scolarité, et elle ne tenterait pas l'expérience aujourd'hui...

Une main légère dans ses cheveux humides la fit sortir de ses étranges pensées. Son regard se fit plus nette et elle revint ici, au chaud, dans la Cabane de Hagrid, et auprès de son cousin. Elle non plus n'avait pas entendu ce que lui répondait Eneas mais, après une petite seconde, sa mémoire auditive s'en souvint. Il lui demandait ce qu'elle venait de dire. Elle ne répondit pas tout de suite. Elle n'avait pas envie de briser ce silence et de casser cette ambiance douce et chaleureuse. Elle allait attendre encore un peu, et rester là, le menton posé sur l'épaule de son cousin, pendant quelques secondes de plus avant de répéter ce qu'elle avait dit un peu plus tôt. Pourquoi cette attente ? Pourquoi allonger ce silence ? Parce qu'elle aimait le silence, et les instants aussi simples que celui-ci, à profiter simplement de la présence d'une personne chère. Mais, plus encore, parce qu'elle pressentait que, lorsqu'ils entreraient dans cette discussion autour de la plume, le ton ne serait plus aussi léger. Elle avait la mauvaise impression que le Petit Prince n'allait pas lui annoncer des banalités... Elle n'eut cependant pas à répéter sa question car Eneas lui répondit. Non, il ne s'était pas encore servi de son cadeau.

Le pressentiment qu'avait Charlotte ne fit que s'alourdir lorsqu'elle vit le sourire qu'affichait Eneas. Pas un sourire d'excuse, d'amusement ou de bienveillance. Non... Son sourire était plutôt empli de tristesse et d'inquiétude. De tourment. Les sourcils de la jeune Serpentard se froncèrent ostensiblement, mais elle ne dit rien et se redressa pour le laisser se relever. Elle le suivit du regard, faisant volte-face pour s'appuyer sur le rebord de la fenêtre, toujours enroulée dans la chaude couverture. Elle n'était pas contrariée parce qu'il n'avait pas encore utilisée la plume. Plutôt parce que, à voir son expression, il ne l'avait pas encore fait parce... Parce que quoi ? Pourquoi n'avait-il pas encore écrit une seule fois dans son journal avec la plume qu'elle lui avait offerte à Noël ? Cela ne lui ressemblait pas. Elle avait souvent vu son cousin griffonner dans son journal, une plume à la main. Il l'emportait d'ailleurs partout. Mais cela faisait quelques mois qu'elle n'avait pas eu cette vision de son cousin, tranquillement assis à écrire. Etait-ce le journal ? N'avait-il plus rien à y écrire ? Ou était-ce la plume ? Elle révélait la vérité alors... Eneas avait-il peur de la découvrir ? Craignait-il d'utiliser cette plume ? Elle ne savait pas, mais elle allait certainement le découvrir dans très peu de temps.

Toujours immobile, elle regarda le jeune homme saisir son sac et en sortir les deux objets, pour les installer sur une table. Il ne s'y assit pas à son tour, mais resta debout à les contempler pendant quelques secondes. Comme s'il hésitait à se servir d'eux. Qu'est-ce qui avait pu provoquer cela, alors qu'Eneas adorait écrire ? Mais elle ne bougea toujours pas, ne voulant pas le presser ni le bousculer. Elle préférait le laisser venir, qu'il s'explique de lui-même et, s'il ne le faisait pas, alors seulement elle le questionnerait. Etant toujours dans l'expectative, elle attendit et le vit finalement se tourner vers elle. Son regard croisa le sien et un étrange sentiment l'envahit. De la peur, mélangée à de l'inquiétude mais également, de la tendresse et un besoin d'aide. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés, il y a de nombreux mois, elle s'était peu à peu habituée à ressentir les sentiments de son cousin, en plus des siens, lorsque leurs regards se croisaient. Elle ne l'admettrait certainement pas à voix haute, mais elle s'y était fait, et arrivait plus facilement à discerner ses propres sentiments de ceux d'Eneas. Cependant, même si elle s'était accoutumée à ce mélange de sentiments, cela en restait, chaque fois, assez perturbant. Si Eneas regardait la bague qu'elle lui avait offert à son anniversaire en pensant à elle, il pourrait certainement y déchiffrer que Charlotte était soucieuse. Et pourtant, cette inquiétude était surpassée pas le besoin de protéger son cousin. Pour preuve, elle se dégagea de la couverture, la laissant s'échouer sur le sol, et s'avança droit sur son cousin afin de le prendre dans ses bras de manière rassurante. ~†~


" Ene... Bien sûr. Je... "

~†~ Elle ne savait pas vraiment quoi dire. Evidemment, elle acceptait de découvrir les maux de son cousin, et de l'aider à les combattre s'il le fallait. Elle était là pour lui, autant que lui était là pour elle, et cela ne valait pas que pour les moments joyeux. Au contraire, il était même certainement plus important d'être présent lorsque quelqu'un n'allait pas bien, que l'inverse. Lorsque l'on est heureux, on a pas besoin de soutien, pas besoin d'avoir des personnes sur qui nous appuyer. On a pas besoin d'aide. Or, Eneas venait tout juste de lui en demander. Et ce, juste après qu'elle lui ait parlé de la plume. Son hypothèse concernant la peur de son cousin à utiliser l'objet se confortait peu à peu, et cela ne lui plaisait pas beaucoup. Il redoutait de découvrir la vérité. Pourquoi donc ? Elle se souvenait l'avoir retrouvé, quelques mois plus tôt, dans un état pas possible alors qu'il sortait d'un couloir avec Demelza Worpel. Cela avait-il un quelconque rapport ? Elle ne savait pas. Elle ne savait pas mais elle répondait présente à son appel... Elle l'étreignit quelques secondes, comme pour lui donner de la force, avant de se reculer un peu pour déposer un léger baiser sur sa joue. Elle se détacha finalement complètement de lui et lui prit la main, tout en tirant une chaise sur laquelle elle s'installa, l'invitant à faire de même. ~†~

" Dis-moi ce que je peux faire, je le ferais.
Montre-moi ce qui ne va pas... "
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