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| [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances | |
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Toni Scheffer Nouvel élève
Nombre de messages : 93 Maison : Gryffondor Année : 4ème année Gain de Gallions : 17869 Date d'inscription : 16/08/2008
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Sam 22 Nov 2008 - 9:50 | |
| Ils succombèrent au silence qui agissait sur eux comme un sédatif à la détresse. Les maux du corps n’étaient qu’infimes en comparaison de la netteté avec laquelle ils ressentaient la douleur de ce à quoi ils avaient échappé. Il y avait des restes de craintes qui survolaient le visage de Toni, comme s’ils n’étaient pas tout à fait à l’abri tant que les rires ne faisaient plus résonner leur écho dans la grotte de Siemens. Elle ne trouvait rien à rire. Peut-être dans quelques semaines... pour l’instant, elle se repaissait de l’apaisement que leur assurait ce silence. Il y avait la respiration haletante de Jörgen qui s’amenuisait à côté d’elle dans le noir fluorescent. Même lorsqu’il fut temps de parler, quand Toni eut envie de prendre des nouvelles de lui, elle se tut, lui en laissant l’initiative. Quatre mots enroués roulèrent jusqu’à son oreille : Toni. Je. Merci. Pardon. Elle comprenait mieux que des phrases toutes faites mais elle n’acceptait pas ces excuses. Elle trouvait ça injuste qu’il pense avoir quelque chose à se faire pardonner. L’avait-il forcé à aller se baigner ? N’était-ce pas son insouciance qui l’avait faite tomber dans l’eau la première ? Qui avait proposé de venir nager jusqu’à la grotte ? Alors, dans tout ça, qui devait se montrer désolé ? La gorge de Toni se noua. Rien ne put en sortir. De ses yeux non plus rien ne sortit et ce n’était pas l’envie (ou le besoin) qui manquait. Seulement, son sourire attendri était bien plus fort. Elle venait de trouver quelque chose à sourire. Jörgen est doux.Elle releva sa tête tout doucement pour regarder le profil de Jörgen. Le Poufsouffle tremblait. Comme un chaton, elle vint se loger au creux de ses bras, la tête sur son aisselle recouverte d’un souvenir de chemise qui lui collait à la peau. Elle y resta jusqu’à ce que les tremblements s’arrêtent. La seule façon dont elle pouvait exprimer ses propres excuses sans fausse note était de lui montrer que, quelle que soit la raison pour laquelle il pensait avoir à prononcer des excuses, elle ne lui en voulait pas. De la même façon, elle le remerciait de l’avoir protégée, rassurée, tenue avec cran jusqu’à la dernière minute. .o°o0o°o.
Est-ce qu’ils s’étaient endormis ? Toni rouvrit les yeux. Sans bouger. Ils étaient dans la même position, entourés du même silence feutré et taquiné par les vaguelettes du lac. Tout avait repris sa place, comme si le danger du lieu n’avait jamais existé. Les bouffées de vapeur bleues, les reflets fluorescents, les anémones et les méduses dansantes, la tiédeur étouffante et l’odeur de souffre... souffre... briquet rose... chaleur... Toni venait d’avoir une idée mais auparavant, elle voulait vraiment prendre des nouvelles de son camarade : - Jörgen, murmura-t-elle, ça va mieux ? |
| | | Jörgen O'Brian Elève assidu
Nombre de messages : 245 Age : 32 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18848 Date d'inscription : 25/09/2007
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Mar 25 Nov 2008 - 18:55 | |
| *Non.*
Mais Jörgen n'avait pas le goût de l'avouer tout haut. Combien il se sentait mal de... tout ça.
*J'ai failli nous tuer.*
James avait raison.
*J'ai failli nous tuer.*
Il était un troll. Il y avait quelque chose d'offensant dans la vision qu'il avait de lui-même, quelque chose qui ne collait pas avec ce qu'il aurait voul être, ce qu'on lui avait appris. C'était peut-être archaïque mais sous son scalp blond, il y avait cette notion de protection que les hommes se devaient d'apporter aux femmes, les gars aux filles. C'était comme avoir failli ou il ne savait quoi. C'était peut-être bête et macho mais...
Mais elle lui offrait le moyen de penser à autre chose. Presque comme si elle ne lui en voulait pas. Il avait finalement trouvé une sorte d'apaisement. C'était chaud et c'était doux, comme une antithèse à leur passé récent. Comme un antidote. Le temps passait et il se laissait emporter au pays du calme où tout devient un peu flou et où on se perd avec plaisir.
Et d'où on s'extrait un peu perdu, un peu coupé de la réalité.
- Oui.
Il se surprit à constater que c'était vrai. La culpabilité qu'il portait comme un poids s'était peu à peu dissoute dans les secondes passées tout contre Toni. Il n'osait pas bouger, à peine parler, comme par peur de casser quelque chose qu'il n'était pas sûr de pouvoir retrouver, de pouvoir recréer.
- Et toi?
Même l'appréhension de sa réponse s'était enfuie au loin. Il espérait juste qu'elle ne reviendrait pas au grand galop. |
| | | Toni Scheffer Nouvel élève
Nombre de messages : 93 Maison : Gryffondor Année : 4ème année Gain de Gallions : 17869 Date d'inscription : 16/08/2008
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Sam 29 Nov 2008 - 12:33 | |
| Toni ne voulait pas bouger. Même après sa réponse, elle ne voulait pas. Parce que pour elle, c’était un de ces instants qui ne reviennent jamais une fois passés. On ne peut pas les recréer. Ils passent instantanément dans une case de la mémoire, empaquetés dans des fils de sensations qui donnent des frissons même plus tard, quand on les ressort... des frissons si loin de ce que cela avait été dans la réalité. Alors on regrette le temps passé. Elle ne voulait pas bouger.
Pourtant, il fallait abandonner cette tranquillité. A contre cœur, elle releva la tête, joua la jovialité et la légèreté. Ca effacerait toute trace de regret sur son visage. Il y a des fois, les yeux des filles savent très bien mentir. Elle ne voulait pas que Jörgen sache ou se doute deux secondes de ce qu’elle pensait être un regrettable sacrifice.
Passer à autre chose...
Elle s’assit et regarda autour d’eux. A quatre pattes, en faisant attention de ne pas s’écorcher les genoux, elle s’approcha d’une des parois sombres de la cavité où ils étaient. Un petit tunnel ombrageux, une voie à travers la cloison rocheuse, semblait avoir été creusé par l’aigreur du temps.
- Tu as ton briquet, Jörgen ? demanda-t-elle en palpant le mur. Elle regarda sa main et sentit le drôle de dépôt qui s’était agrégé sur ses doigts. Un mélange de salpêtre et de soufre. Détonnant.
Toni se mit à gratter la paroi rocheuse et créa sur le sol une petite ligne poudreuse des particules qu’elle recueillait sur le mur de la grotte. Même sans baguette, il y avait moyen de faire un peu de magie. Point trop n’en faut sinon ils finiraient ensevelis dans ce tombeau. Juste une petite traînée de poudre pour leur servir de flambeau. Le briquet mouillé mit du temps à se décider à les aider... mais à force d’essayer, ils purent le faire marcher.
A mesure qu’ils avançaient à quatre pattes dans le tunnel, Toni reconstituait la ligne pour éclairer leur chemin. Un coup de briquet et une vive mais courte lueur illuminait la voie. Ils choisirent au hasard de prendre certains carrefours... la grotte s’avérait être un vrai gruyère.
Ils avancèrent lentement. Se traînant longtemps comme des prisonniers en fuite... puis un coup de vent vint éteindre le petit brasier qu’ils venaient d’allumer :
- Un courant d’air ! On approche de l’extérieur, s’exclama Toni.
En moins de temps qu’elle pensait, ils se retrouvèrent sur le flanc de la falaise de Siemens. A ses pieds, les vagues embrassant les rochers les narguaient pour cette dernière blague de la soirée. Beaucoup trop haut pour sauter. Beaucoup trop dangereux aussi. Il faisait nuit noire. Froid mordant.
Le phare de la jetée était loin devant eux. Ses faisceaux de lumière venaient éclairer leur visage. Celui de Toni claquait des dents. Elle leva la tête pour savoir s’ils pouvaient éventuellement escalader vers le haut de la falaise. Son regard était vide et à court d’idées. Il implora silencieusement Jörgen :
Trouve une solution, je t’en prie...
Elle s’assit, les yeux rivés sur l’étendue noirâtre. Le point positif était que, d'une façon miraculeuse, leurs blessures étaient refermées aux endroits où les anémones avaient laissé leurs empruntes bleutées. La Gryffondor passa sa main sur son tibia, épatée par sa guérison. Elle finit par sourire à moitié déconcertée et amusée :
- Je devais rejoindre mes cousines pour boire un verre sur le vieux port... c’est râpé, tenta-t-elle de sourire. De toute façon, j'en avais pas envie. Je me disais que ça serait mieux de risquer de mourir dans un bac à anémones ou congelée sur le flanc d'une falaise... c'est plus fun... et je suis contente de t'avoir rencontré. |
| | | Jörgen O'Brian Elève assidu
Nombre de messages : 245 Age : 32 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18848 Date d'inscription : 25/09/2007
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Lun 1 Déc 2008 - 14:22 | |
| Jörgen n'en revenait pas de comment Toni avait pris les choses en main et avait réussi à les faire sortir de là (presque) sans encombre. Tout était lent, un peu comme dans un rêve bizarre, dans un enchaînement de rupture et de continuité qui rendait l'ancrage dans la réalité difficile. Il n'arrivait même plus à penser, à se souvenir, à anticiper. Il y repenserait, c'est sûr, mais, plus tard. Trop tard peut-être. Il avait juste le cerveau en mode *veille*.
Ils étaient dehors et ça sentait déjà les adieux. La mer s'écrasait tout en bas et rien qu'à regarder ça, il sentait le vertige s'emparer de lui. Il n'était pas sujet à ce genre de phobie mais soudain, c'était trop. Même le regard étrangement confiant de Toni ne l'aidait pas. Il s'écrasa plus qu'il ne s'adossa contre la paroi rocheuse. Tout devenait hostile, le froid qui s'insinuait sous chemise qui ne lui avait jamais paru aussi frêle. La roche qui égratignait, râpait, perçait. La mer qui ondulait, qui noyait. Le ciel qui les observait, tous les deux, là, impuissants.
Il ne dit pas qu'il était désolé. Elle n'avait pas l'air de regretter son après-midi avec ses cousines, même pour l'échanger avec ce qu'ils avaient eu. C'était étrange. Plus étrange encore, il ne regrettait pas non plus.-Merci.Peut-être parce qu'il avait senti que c'était lui qu'elle était contente d'avoir rencontré. Pas l'un des trois. C'était bête mais ça comptait étrangement. Et peut-être que Jup ou James auraient agi différemment, mais, là, en ce moment, malgré tous les ratés, tous les dérapages, toutes les maladresses et tous les silences, il était content d'être lui.- Je... moi aussi.*Troll*Sûr qu'il était pas prêt d'oublier cet après-midi.- C'était vraiment... sympa.C'était pas le mot, c'était pas l'idée.- Je veux dire, malgré tout, je regrette pas d'avoir fui mes frères.Ca pouvait passer pour quelque chose de potable. Avec un sourire, c'était presque aimable, non? Mais, malgré tout, malgré l'envie de s'asseoir et juste de parler en oubliant le froid, il allait falloir se démener pour se sortir du guêpier dans lequel il les avait fourré. Pas de magie. Rien d'autres "outils" que son briquet. Ca allait coton. Et ils n'auraient jamais assez de force pour escalader jusqu'en haut. Pas après tout. Alors restait la dernière solution, la moins plaisante. Appeler à l'aide. Et expliquer pourquoi deux jeunes gens à moitié habillés se trouvaient à l'entrée d'une grotte réputée inaccessible... Avec un regard d'excuse à Toni, il s'approcha le plus près du bord et se mit à crier de toute la force de ses poumons affaiblis.
Et il cria, cria, cria à s'en casser la voix jusqu'à ce que quelqu'un, en haut, finisse par entendre quelque chose et leur crie quelque chose en retour. Jamais il n'avait eu aussi peu envie de rencontrer un Moldu.*Je suppose qu'il est allé chercher... quelque chose. Une corde, n'importe quoi.*Il ne leur restait qu'à attendre. Précautionneusement, le jeune homme s'assit à côté de Toni pour éviter de mourir complètement de froid. La politique des pingouins. Son regard tomba sur sa jambe guérie, tout à fait par hasard. -Qu'est-ce que... |
| | | Toni Scheffer Nouvel élève
Nombre de messages : 93 Maison : Gryffondor Année : 4ème année Gain de Gallions : 17869 Date d'inscription : 16/08/2008
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Mar 2 Déc 2008 - 22:00 | |
| Il cria et elle cria avec lui pour décongeler et aussi pour extérioriser. Elle criait par besoin et non par nécessité, autrement, à choisir, elle aurait préféré rester ici, accrochée à la falaise et loin du monde jusqu’au lendemain matin. Elle criait un peu n’importe quoi pour faire rire Jörgen : "Aidez-nooooous ! Help ! Mayday ! Mayday ! Au secours ! Je me suis cassé un ongle ! Au secours ! C’est la fatale bouse ici ! Ô secûrrrrr ! SOS !" et même, se mit-elle à chanter (faux mais riant aux larmes de froid) : "I'll send an SOS to the world ! I'll send an SOS to the world ! I hope that someone gets my, I hope that someone gets my message in a bottle ! Just a castaway, an island lost at sea, another lonely day with no one here but me ! More loneliness than any Gryff could bear ! Rescue me before I fall into despair ! Jörg and me are falling frozen !" (https://www.youtube.com/watch?v=ePwjipxjAmA)
Des passants finirent par les remarquer et leur apporter secours. Avec la méthode moldue, les manœuvres allèrent bien moins vite qu’un levicorps sorcier. On leur envoya un harnais au bout d’une corde et ils durent s’attacher ensemble tandis qu’en haut de la falaise un gros 4x4 auquel la corde était attachée faisait marche arrière pour tirer les deux rescapés. Pour détendre l’atmosphère quand ils furent contraints de trouver une position valable pour s’attacher tous les deux, Toni sourit à Jörgen en grelotant :
- Mais que de promiscuité clac clac clac (les dents claquaient à tous les mots), je pourrais presque compter tes grains de beauté les yeux fermés. Le premier qui rougie a perdu !
Les voiles de la nuit donnèrent l’un et l’autre ex aequo. Ils ne surent jamais qui avait gagné ou perdu lorsqu’ils furent totalement hissés en haut.
C’était un jeune couple qui les avait sauvés. Il fut bientôt rejoint par des badauds et des officiers de police... lesquelles appelèrent les pompiers et tout ce joli monde vint grossir une foule d’une trentaine de curieux et de sauveurs. Toni ne savait plus où se mettre... à part au chaud.
Dans le camion de pompier, on prit leur tension (pauvre Jörgen ! Toni avait craint à un moment qu'il prenne les appareils pour des outils de torture), on s'affaira à vérifier que tout était en ordre chez les deux ados et on leur donna des couvertures et des boissons chaudes. Les officiers de police montèrent dans le camion et les questionnèrent sur ce qu’il s’était passé. Toni raconta toute l’histoire et fut étonnée d'apprendre que personne ne connaissait l'existence de cette grotte à part elle. Après leur avoir fait la morale ("et que c’est pas responsable, et que c’est dangereux, et que la prochaine fois, ça pourrait être plus grave..."), les policiers voulurent appeler les parents de la jeune fille... alors là, pas question ! Croze allait lui passer le savon du siècle.
- Je... je suis en vacances avec... mon ami, dit-elle en désignant Jörgen, chez... sa famille... j’espère qu’elle est plus cool que la mienne, Jörgen... mais ça va... ça va mieux, on va juste rentrer... et ça sera fini... hein ?
Sa phrase termina dans les talons. Elle baissa la tête pitoyablement. Son mensonge était détectable dès la première hésitation... et avec Jörgen le bizarre qui était certainement plus préoccupé par tout l’outillage moldu dont il fut soudain entouré, les policiers ne seraient pas près de lâcher l’affaire. Ca ne manqua pas :
- Nous allons vous déposer.
Oh ! La fatale bouse... ils n’ont pas d'autres gens à protéger, des vies à sauver ?
Pendant ce temps, le gentil couple était allé chercher leurs affaires où Toni avait expliqué les avoir caché près du phare. Ils se proposèrent de les déposer chez eux. Les agents acceptèrent après deux ou trois autres remontrances et le couple les déposa devant l’hôtel de Modshire dont Toni avait décrété que c’était l’endroit où elle et Jörgen étaient logés.
De courts adieux plus tard, les deux vacanciers se retrouvèrent seuls devant l’hôtel que Toni ne connaissait que de nom. Elle sourit honteusement à Jörgen :
- Désolée de t’avoir emmené dans une histoire pareille mais je ne voulais pas que mes parents l’apprennent... je voudrais que les derniers jours de vacances se passent bien... j'espère que t'as apprécié le camion de pompier, finit-elle par rire. On... rentre ? |
| | | Jörgen O'Brian Elève assidu
Nombre de messages : 245 Age : 32 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18848 Date d'inscription : 25/09/2007
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Jeu 4 Déc 2008 - 19:06 | |
| Résumé: le Mobili Corpus était indéniablement plus efficace et moins douloureux, les sorciers plus à même de venir au secours des gens (ils ne vous mettaient pas tout un tas de trucs bizarres à faire flipper le plus gaillard des gars sur la peau sous prétexte de vérifier que vous alliez bien. Ils avaient failli se noyer, avaient gelé sur place, etc, alors, non, peut-être qu'ils n'allaient pas bien.) et posent des questions moins étranges. Et Jörgen se prenait à pester intérieurement contre les Moldus pour la première fois de sa vie. Il aurait dû trouver tout ce manège fascinant, mais, la fatigue, le stress, le contre-coup, le fait d'être passés du stade du 'à deux' à la foule inquisitrice, l'impression d'avoir quitté un cocon inconfortablement sympathique... mettez ça sur le compte de ce que vous voulez. Il aurait donné la moitié des Moldus pour retrouver la paix, fut-ce pour se retrouver à geler au flan d'une falaise. Une part de lui avait quand même passé le trajet à tout enregistrer et cette même part de lui-même avait adoré la chanson assourdissante du camion rouge, les casques des hommes de ce même camion rouge, les lumières bleues clignotantes sur les motos des hommes en bleu et tout plein d'autres détails dont il se souviendrait... plus tard.
Il n'écouta qu'à moitié les questions qu'on leur posait, et cette moitié lui paraissait à moitié abstraite. Téléphone probable, spéléo-logique, ce genre de trucs bizarres. Un mec en bleu marmonna même un truc comme quoi 'aucune éducation...se perd... dans mon temps... centre de redressement'. Ces derniers mots virent passer une ombre d'incompréhension sur le visage de Jörgen qui s'imaginait, dans une file, à la queue-leu-leu, attendant de se faire redresser, au moyen d'une barre de fer, au milieu d'affiches promouvant "Un dos droit est la clef de la réussite"... Et pour finir, on les déposait devant ce qui, d'après le titre qui s'étirait en grand sur la façade, était l'hôtel de Modshire.
*Un hôtel, c'est un genre d'auberge, non?*, songea-t-il avec espoir, scrutant déjà pour appercevoir les confortables sièges des Trois Balais.
Parce qu'il avait besoin de se poser, vraiment se poser, plus encore que par curiosité, le jeune homme accepta l'invitation de Toni, lui tint la porte et entra à sa suite. Ils pourraient sans doute... boire quelque chose. Un homme, près de la fenêtre sirotait ce qui devait être un café.
- C'était... épique. Tu veux un truc chaud?
D'un pas qui se voulait ferme, il l'entraîna vers le comptoir le plus proche, afficha son plus grand sourire malgré la fatigue qui devait se lire sur ses traits et osa un:
- Deux chocolats chauds, s'il vous plaît!
L'homme qui les avait tout d'abord regardé d'un air suspicieux à leur entrée, était maintenant complètement intrigué et vaguement irrité.
"Ici, nous proposons des chambres, Monsieur."
Le "Monsieur" laissait clairement entendre que l'homme ne le considérait pas exactement comme tel et Jörgen rosit sous l'insulte cachée. Lui qui avait un instant cru faire un pas de travers 100% sorcier. Avec un 'pardon' bégayant, il se tourna vers Toni, une grimace d'excuse aux lèvres avant de prendre conscience de sa bêtise.
*J'ai pas d'argent moldu.*
Il n'avait sans doute pas d'argent tout court.
- Je...
*... ne sais plus quoi faire.*
Il voulait juste lui offrir quelque chose pour lui remonter le moral. Quelque chose d'autre qu'une simili-noyade, une transformation instannée en glaçon et le reste de ce qui avait été au programme de l'après-midi. Mais ce monde lui était trop étranger pour qu'il ose faire un pas de plus. Un faux-pas, sans doute. |
| | | Toni Scheffer Nouvel élève
Nombre de messages : 93 Maison : Gryffondor Année : 4ème année Gain de Gallions : 17869 Date d'inscription : 16/08/2008
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Jeu 4 Déc 2008 - 23:23 | |
| - Et bah non ! Nous on veut pas de chambre, on veut des chocolats chauds ! Toni tapa sur le comptoir du réceptionniste avec un air ferme et des sourcils froncés qui se voulaient intimidant mais qui, du point de vue du vrai Monsieur réceptionniste, devait plus ressembler à un caprice d’enfant. Se retrouver dans le hall de ce petit hôtel n’était pas dans ses plans initiaux. Elle avait proposé de rentrer, omettant le "chez nous" qui lui semblait aller de soi, et n’aurait jamais imaginé se retrouver dans un hôtel. Les hôtels, c’était vraiment des trucs de "grands." Même si elle le voulait très fort, être grande, elle ne se trouvait toutefois pas assez grande pour pénétrer ce lieu rempli de secrets et de tabous - surtout chez les moldus dit de sexe opposé, aux hormones instables et à l’activité surdéveloppée. Pourtant, elle avait profité du quiproquo pour suivre Jörgen l’ingénu. Visiblement, il ne savait pas du tout dans quoi il rentrait et elle, elle ne savait pas vraiment pourquoi elle n’avait pas remis tout de suite les pendules à l’heure et rétabli le petit problème d’interprétation. A y réfléchir, c’était probablement pour "voir" comment c’était d’y entrer autrement qu’avec ses parents lors de vacances à l’étranger... et aussi, un peu, pour prolonger le temps qu’elle passerait avec son camarade sorcier. Ils étaient donc tous les deux devant le réceptionniste. L’un, le teint empourpré de s’être froidement fait remettre en place par Monsieur-Tu-Vas-Voir-Ce-Que-Toni-Elle-Va-Te-Mettre, et l’autre d’énervement, armé d’un visage qui disait "tu vas voir ce que Toni elle va te mettre." N’étant plus à un mensonge ou une bêtise près ce soir, Toni improvisa. Elle regarda furtivement le tableau qui se trouvait derrière le Monsieur et repéra un crochet où était pendu une clé. Colonne du cinquième étage. Le dernier étage de l’hôtel. - On est dans la chambre 512 et nos parents nous ont donné l’autorisation (maintenant, Jörgen et Toni étaient frère et sœur) ... ils ont dit qu’on avait le droit de prendre un truc à boire avant de dîner... alors pourquoi vous le mettez pas sur le compte de la chambre ?Soupçonneux, l’homme vérifia un livre de bord qui se trouvait devant lui, oubliant totalement la première remarque de Toni. Son doigt glissa jusqu’à la colonne des chambres en face duquel était inscrit les noms des occupants, Toni le suivit des yeux pour savoir jusqu’où il s’arrêterait et pria pour que le numéro 512 soit une bonne pioche. Elle avait choisi le dernier étage exprès. C’était les chambres les plus grandes et les plus couteuses. Elles étaient rarement prises en fin de saison. L’homme lut pour lui-même "Mr. Et Ms. Browning." Toni rangea rapidement ses yeux dans ceux du Monsieur avec son expression de défi et quitta le livret des réservations après y avoir saisi les informations qui l’intéressaient. L’homme dit : - La 512 était censée arriver dans la nuit.Bonne pioche !- La route était bonne, sourit Toni. Nous ne pensions pas arriver avant le dîner mais papa conduit comme un chef ! Avec maman, ils sont allés visiter la côte en amoureux. Je suis sûr qu'il va l'inviter au restaurant ! C'est leur anniversaire de mariage ! Ils nous rejoignent dans trois heures avec les bagages... alors, on peut le boire notre chocolat chaud ?Toujours soupçonneux mais attaqué d’une doute, le réceptionniste céda : - Vous désirez les boire en salle ou dans votre suite ? Suite ? C’est mieux qu’une bonne pioche, c’est un carré d’as.Toni sourit comme une princesse. - Dans la suite !Le réceptionniste prit la clé accrochée à son crochet et contourna son bureau avec léthargie. Il prit de grands airs tout en guidant avec fierté les deux adolescents à travers le dédale de couloirs. Pourtant, cet hôtel n'avait rien d'exceptionnel en comparaison de ceux que Toni avait déjà pu fréquenter avec ses parents. Il se donnait vraiment des airs pour rien. Arrivés au cinquième étage, il leur ouvrit la porte : - Suite Corail, mademoiselle, monsieur. Vos chocolats chauds arriveront d’ici peu.- Sur la note de nos parents, s’assura Toni. C’est Browning. Mr et Ms Browning.- Bien entendu, sur la note de vos parents.L’homme s’en alla en refermant la porte sur Toni et Jörgen. Avant même de découvrir le lieu, la Gryffondor expulsa tout l’air qu’elle avait dans ses poumons et s’empressa de déposer un billet de dix livres sur une petite table. Cela paierait le dérangement et les chocolats chauds à monsieur et madame Browning. Puis tournant et dansant sur elle-même pour fêter sa victoire et pour profiter de la chaleur et de la beauté du lieu, Toni laissa exploser sa joie : - On a environ trois heures pour se réchauffer et se reposer avant le retour des vrais Browning ! Tu as vu comme c’est immense ?! Comme c’est beau !
Les chocolats arrivèrent effectivement très vite. Un garçon d'étage frappa à la porte et leur tendit un plateau où fumait deux bons et savoureux chocolats au lait. Toni les déposa sur la table où elle avait déjà calé son seul billet et le garçon prit congé sans attendre de pourboire de la part de deux enfants. Cette fois, Toni n'avait vraiment plus d'argent. C'était tout ce qu'on lui avait donné d'argent de poche pour sa soirée avec ses cousines. Tant pis, je rentrerai à pieds. Pas de taxi ! |
| | | Jörgen O'Brian Elève assidu
Nombre de messages : 245 Age : 32 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18848 Date d'inscription : 25/09/2007
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Dim 7 Déc 2008 - 15:31 | |
| Impressionante, Toni, quand elle s'y mettait. Peut-être parce qu'elle connaissait ce monde et qu'elle savait y faire avec les Moldus, mais, en cinq minutes, elle avait réussi à obtenir ce que ses frères et lui n'auraient jamais pu avoir avec toutes les manigances. Pas commode, aussi, quand elle s'y mettait. Il n'aurait pas aimé se trouver à la plce du type en noeud papillon. Il préférait nettement se trouver à sa place, mainenant, dans une 'suite' immense, devenu un Jörgen Browning attendant son chocolat. La chaleur, le confort, la solitude et le réconfortant pour bientôt... Tout était mis en place pour assurer un état de contentement durable.
D'abord vaguement intimidé (c'était quand même assez immense), Jörgen finit par profiter du confort qui leur était miraculeusement offert, après un coup d'oeil curieux au rectangle de papier que Toni avait déposé sur la table. Avec un sourire dans la voix, il s'entendit répondre:
- C'est.. génial.
*C'est moldu.*
Un endroit moldu du plus pur style rien que pour eux... Offrant une des tasses à Toni, le jeune homme s'empara de l'autre et s'assit sur le grand lit, se réchauffant au contact de la tasse chaude contre ses paumes. Ca lui suffisait pour le moment. Une gorgée pour se réchauffer de l'intérieur. Puis, la curiosité:
- Tu viens souvent dans ce genre d'endroit?
C'était étrange. Un peu comme le Caudron Baveur mais anormalement... normal. Pas d'odeur, de bruit ou de quoi que ce soit superflu. C'était presque trop calme. En s'installant un peu plus confortablement, il fit grincer un des ressorts du lit. Il devait être assez reposé maintenant car une idée naquit soudainement dans son esprit. Posant sa tasse sans plus de façon sur la table de chevet la plus proche de lui, il grimpa jusqu'au milieu du grand lit om il commença à sautiller avec de commencer à rire comme un fou. C'était stupide et tout ce qu'on voulait mais:
- J'ai toujours rêvé de faire ça... Mon lit est trop petit.
Ses bonds commençaient à faire remuer tout le lit. Eut-il été plus attentif qu'il eut vu le chocolat onduler dans la tasse de Toni. Par contre, il vit très clairement la jeune fille, victime d'un tressaut du matelas, décoller très brièvement du lit.
*Pas le moment de faire une autre bêtise.*
Se calmant aussi sec, il retourna s'asseoir presque penaud aux côtés de la Gryffondor.
- Désolé. Je sais que ça fait un peu ... gamin.
Il regretta immédiatement de s'être laissé emporter dans un jeu aussi infantile. C'était ce qu'il n'aimait pas dans cette période d'entre deux qu'était l'adolescence. Ne jamais vraiment savoir où se situer entre l'enfance et l'âge adulte. Trop jeune pour être sérieux, trop vieux pour encore s'amuser avec insouciance. Il n'aimait pas ce déséquilibre permanent, à osciller sans vraiment savoir où toucher terre. Cet équilibre impossible à atteindre, à l'instar de sa voix qui hésitait entre le nasillement enfantin pour sauter à la maturité étrange de l'adulte d'une seconde à l'autre. |
| | | Toni Scheffer Nouvel élève
Nombre de messages : 93 Maison : Gryffondor Année : 4ème année Gain de Gallions : 17869 Date d'inscription : 16/08/2008
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Dim 7 Déc 2008 - 16:41 | |
| - Oui, mes parents aiment bien voyager, hôtels moldus ou sorciers, peu importe... on voyage chaque année dans un pays différent et cette année on a été à la Havane. C'était très joli...Cependant, même si elle essayait de bien le cacher, on voyait qu'elle ne paraissait pas enthousiaste : - Je sais que c'est injuste, pourtant, plus on va loin, plus je m'ennuie et je me sens indifférente à ce qui m'entoure, confia-t-elle en souriant sans amertume. Ca ne m'amuse pas. Ils voyagent pour eux et je n'ai personne avec qui partager ces moments... ni frère, ni soeur. Je n'ai que mon meilleur ami, Alex... mais, lui aussi suit ses parents et chacun fait sa vie de son côté... des vacances à vivre comme si tout le reste de l'année, les copains de l'école n'avaient été qu'une parenthèse et n'avaient jamais compté. Alors les amis appartiennent à un lieu et pas à une vie...? On fait un semblant de pause parce qu'il faut la faire... pas toujours parce qu'on en a envie. C'est pas que j'aime pas être avec mes parents, je les adore... juste que... je ne sais pas. Le temps libre que j'ai quand je ne suis pas à l'école, j'aimerais bien l'utiliser à... enfin, voilà, oui, j'ai déjà été dans ce genre d'hôtel.Sa révélation avait laissé un grand silence là où elle ne l'avait pas voulu. Jörgen trancha et se mit alors à sauter sur le lit. Quand il s'arrêta, il s'excusa. Pourtant, ça avait redonné un grand sourire à Toni. Pourquoi il s'excuse ? ne comprenait pas Toni. C'était peut-être la légère différence d'âge qui le culpabilisait et elle pas, c'était peut-être le faible poids des préjugés face au rire immense et joyeux de Jörgen, c'était peut-être rien de tout ça mais juste qu'elle ne s'était pas posé la question de savoir si cela était immature ou pas de sauter sur un si grand lit qui plus est leur criait presque "sautez sur moi, je m'ennuie, je veux rire et grincer avec vous !" Après un coup d'œil malicieux au Poufsouffle, elle but son chocolat d'un trait, manqua de s'étouffer, posa la tasse vide au pied du lit avant de rouler en faisant une galipette arrière, telle une acrobate, et se retrouver debout dessus. D'un bon coup de jambe, elle balança ses souliers qui allèrent atterrir pour l'un au-dessus d'une penderie et pour l'autre jusqu'à l'entrée de la salle de bains. Et elle se mit à sauter à son tour en tendant ses bras à Jörgen. Au début, elle sautait à côté de lui pour lui faire peur et risquer qu'il renverse sa tasse comme elle avait failli le faire quand il s'était mis à rebondir sur le gros édredon. Les mains tendues, elle attendait qu'il se lève. C'était bon de se défouler alors pourquoi se poser la question ? - Tu connais le magicien d'Oz, Jörgen ? Faudra que je te raconte l'histoire de Dorothy !Tout en sautant, elle parlait et riait. (Goodbye Yellow Brick Road) When are you gonna come down When are you going to land I should have stayed on the farm I should have listened to my old man Comme sur le bord de la falaise mais avec plus d'application, elle chantait. You know you can't hold me forever I didn't sign up to youChanter et sauter, quand on chante d'une voix déjà déraillée, ça n'arrangeait pas la qualité de la représentation mais ça, Toni, elle s'en foutait pas mal : I'm not a present for your friends to openEssoufflée, elle ralentit la fréquence de ses bonds mais resta debout en face de Jörgen et improvisa un spectacle semi n'importe-quoi-esque mais très impliqué. This boy's too young to be singing the bluesPlus elle chantait faux et plus cela la faisait rire... mais peut-être pas la chambre d'à côté qui frappa sur le mur. Toni gloussa mais baissa quand même le ton et se calma. Ce n'est pas pour autant, qu'elle cessa de chanter : So goodbye yellow brick road Where the dogs of society howl You can't plant me in your penthouse
I'm going back to my ploughLe lit était son podium et elle l'arpentait d'un pas maladroit et déséquilibré en chantonnant: Back to the howling old owl in the woods Hunting the horny back toad Oh I've finally decided my future lies Beyond the yellow brick road
What do you think you'll do now I bet that'll shoot down your plane It'll take you a couple of vodka and tonics To set you on your feet againElle terminait dans un murmure sans réaliser tout de suite qu'elle s'était plongée dans les bras de Jörgen. Dans sa tête, pendant qu'elle chantonnait sa chanson qui finit par avoir des intonations de plus en plus mélancoliques, elle imaginait sa vie confinée et douce loin de tout et surtout de la pression parentale. Elle aurait un prince charmant à peu près aussi gentil que Jörgen et elle vivrait dans une maison entourée de végétation et de couleurs où la tristesse ne serait jamais assez forte pour en transpercer les haies. Ca ressemblerait à Poudlard... elle se sentait bien à Poudlard, sans attache... Maybe you'll get a replacement There's plenty like me to be found Mongrels who ain't got a penny Sniffing for tidbits like you on the ground- Spoiler:
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| | | Jörgen O'Brian Elève assidu
Nombre de messages : 245 Age : 32 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18848 Date d'inscription : 25/09/2007
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Lun 8 Déc 2008 - 18:00 | |
| Autant il avait été amusé et détendu, autant Jörgen se retrouvait sérieux et embarassé.
Elle avait le sens du spectacle, sa pseudo nouvelle-amie-collègue-de-Poudlard. Tellement que même malgré l'invitation qui avait été on ne peut plus tentante, il avait préféré profiter de ses yeux. Les oreilles en avaient un peu pris pour leurs grades mais ses lèvres s'étaient étirées en un beau sourire ravi. C'était quelque chose qui avait contrasté agréablement avec ses confidences de juste avant qui avaient mis le jeune homme tellement mal à l'aise. Consoler les filles et dire un mot gentil, ça s'apprenait pas à Poudlard. On avait ce don, où on ne l'avait pas. Et le 29 février 90, la fée des dons s'était un peu trop penchée sur le berceau de James. Trois d'un coup, ça devait faire trop. Les voisins avaient manifesté leur mécontentement et Jörgen avait été à deux centimètres de baguette de leur jeter un sortilège de mutisme. Encore fut-il un, qu'il en soit capable et deux, que le plus petit Riddikulus ne soit pas une menace de renvoi. Il en aurait fallu plus pour stopper une Gryffondor sur sa lancée. La plupart des Rouge-et-or avaient cette réputation de tête brûlée du n'importe quoi. C'était très appréciable, tant que ça ne partait pas dans le n'importe quoi comme une certaine fille de sa connaissance qu'il ne citerait pas.
Il aurait versé dans quelques applaudissements bien mérités s'il ne s'était pas retrouvé avec une artiste en herbe sur les bras. Ca expliquait le sérieux et embarassé. Ses dernières paroles n'étaient plus aussi enjouées. La nostalgie avait profité de leur inattention pour s'y glisser. Et la nostalgie non plus il savait pas gérer. Adressez les pétitions à la fée des berceaux.
- Je...
Maladroitement, il passa un bras autour des épaules de Toni, comme il l'aurait fait pour Sloveig. Une image vaut mille mots. Qu'en était-il des gestes? Il ne se voyait pas ramener le sujet sur ses parents et ses vacances lassantes. Revenir sur ses performances?
- Qui est Dorothy?
Une question aussi bien placée qu'un scroutt au milieu d'un troupeaux de licornes. Il eut un petit geste des épaules et fronça les sourcils.
*Vive mon timing.*
- Si tu détestes tant que ça tes vacances avec tes parents, pourquoi tu n'essayes pas de donner rendez-vous à des amis... Les sorciers partent aussi chez les Moldus...
*Trop bien placée, comme question.*
Trop tard pour faire machine arrière. Autant continuer avec les gros sabots, maintenant qu'il y était.
- Tu as bien des amis qui feraient ça pour toi?
*Imagine qu'elle réponde "non".*
Anticipation. Ca faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti si mal. Enfin, longtemps... depuis la grotte.
*Moi... moi, je le ferais.* |
| | | Toni Scheffer Nouvel élève
Nombre de messages : 93 Maison : Gryffondor Année : 4ème année Gain de Gallions : 17869 Date d'inscription : 16/08/2008
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Ven 19 Déc 2008 - 18:19 | |
| Ni ne bougea, ni n’ouvrit les yeux. Scandale audacieux de n’être ni tout à fait grande, ni tout à fait petite. Les yeux fermés, on est un peu plus courageux, un peu plus rassurés.
Toni garda sa tête contre l’épaule amie qui se faisait coussin pour la seconde fois de la soirée. La Gryffondor y prenait goût et y trouvait une loge à l’abri des attaques extérieures, comme si les bras de Jörgen avaient cette faculté réparatrice qu’ont les bras d’une maman. L’image était insolite mais Toni ne connaissait pour l’instant rien de comparable ou qui se rapprochait de cette sensation salvatrice qu’on éprouve dans les bras maternels. Sauf que, contre Jörgen, il y a avait un quelque chose d’autre qui changeait sensiblement cette impression primale, qui la rendait différente et autrement appréciable.
- Dorothy est une petite fille dont la maison a été emportée par une tornade au pays d’Oz. En atterrissant, la maison tue une méchante sorcière et Dorothy hérite de ses souliers d’argent. Alors, elle se met en route sur le chemin de briques jaunes... elle voudrait trouver une façon de rentrer chez elle... à l’origine. Sur le chemin, elle rencontre des compagnons... ils sont tous à la quête de quelque chose. Le seul qui peut le leur apporter est le grand magicien d’Oz... mais le jour où elle le rencontre, ce magicien n’est qu’un imposteur... et il est incapable de faire rentrer Dorothy chez elle. Pour finir Dorothy apprend que, depuis le début, elle porte les souliers magiques qui la feront rentrer dans sa maison mais elle a dû traverser de nombreuses épreuves pour le savoir. Je me sens comme ça : à la quête de quelque chose que je dois sans doute déjà posséder, l’envie de prendre la route pour trouver un vrai chez moi... en moi.
Ses yeux s’ouvrent et grimpent le long du cou, du menton et du visage de Jörgen. Ils rencontrent finalement ceux du jeune garçon. Toni fronce les sourcils et sourit d’un air taquin :
- Dis, ça serait pas toi qui aurait mes souliers d’argent, par hasard ? Ca serait vraiment bien !
Ainsi, comme si l’instant d’avant n’existait pas, Toni s’écarta de Jörgen et alla sauter sur le rebord du lit pour s’y retrouver assise. Elle répondit aux autres questions par une question tout sourire et toutes dents dehors. Elle pensait coincer le Poufsouffle sur ses propres paroles pour lui démontrer à quel point il était en réalité difficile de joindre à ce qu’on veut, la possibilité de l’obtenir :
- Tu ferais ça pour moi ?
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| | | Jörgen O'Brian Elève assidu
Nombre de messages : 245 Age : 32 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18848 Date d'inscription : 25/09/2007
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Lun 29 Déc 2008 - 16:41 | |
| La métaphore était facile à comprendre. La réponse était plus difficile à trouver. S'il n'y avait pas eu le sourire de Toni.
- Je regarderais dans mon placard. Peut-être que mon frère les a planqué.
*Ca serait bien le style de James.*
Ou peut-être qu'il avait loupé une étape en chemin. L'histoire de Dorothy ressemblait à un truc genre conte initiatique. Il avait rarement compris grand chose à ce genre de livres. Peut-être qu'il n'avait jamais vraiment essayé. Mais par curiosité, il essayerait de le lire. Ca ferait un cadeau de Noël sympa. Un, c'était un truc moldu. Deux, c'était un truc moldu qui parlait de sorciers et ça, c'était toujours drôle. Trois, peut-être qu'il comprendrait mieux Toni après ça. Quelque part, quelqu'un, un jour, avait dit quelque chose sur deux personnes qui partageaient la lecture d'un même livre. Il paraissait que ça créait une sorte de connaissance implicite. A voir.
Elle s'écarte pour lui laisser de la place comme si elle s'apprêtait à lancer une mini-bombe. La question le surprit. Mais presque dans le bon sens. Le jeune homme essaya de se souvenir de ses paroles. "Tu as bien des amis qui feraient ça pour toi?". Amis, il avait bien employé "amis".
*Si c'est une question piège, elle va être bien embêtée.*
Parce qu'après un instant d'hésitation dû à sa surprise, Jörgen répondit sans vraiment de détour:
- Oui. Je crois que oui.
Il lui retourna son sourire et sa question:
- Tu accepterais?
C'était sans doute purement rhétorique? C'était elle qui le lui avait proposé, non? A moins qu'elle ne se soit pas attendue à ce qu'il accepte. Mais on ne pose pas de questions si on ne veut pas entendre la réponse. Ou alors.. Un sourcil inquiet dénotait son doute. |
| | | Toni Scheffer Nouvel élève
Nombre de messages : 93 Maison : Gryffondor Année : 4ème année Gain de Gallions : 17869 Date d'inscription : 16/08/2008
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Lun 29 Déc 2008 - 17:27 | |
| Toni était bluffée. Elle ne s’attendait pas à ça or cela faisait toujours du bien d’être étonnée par les gens. Ca rendait la vie plus trépidante quand le plaisir périclitait. On pouvait dire que cette soirée avait crédité son compte plaisir pour les quatre prochains mois. Si un jour elle se retrouvait débitrice, elle viendrait emprunter à Jörgen. Si pour quelques élèves et les frères de Jörgen ce dernier était un grand dadais, un monsieur muscles plutôt qu’un mister brain, Toni se félicitait de découvrir que, de même que pour elle, l’intelligence ne passait pas toujours par la bonne exécution de comptes d’apothicaires ou par des connaissances érudits dans divers domaines bien plan-plans et bien chiants-chiants surtout. L’intelligence était aussi la sensibilité qui permettait de comprendre son entourage et son environnement. Elle se sentait comprise et écoutée. Ce n’était pas une équation qui pouvait rendre le sourire à Toni. C’était un Jörgen qui jouait les génies merveilleux. Elle se tourna vers lui avec une grimace accentuant son épatement et fit les gros yeux : - Tu me prends pour Scroutt Simplet ? Comment je pourrais refuser. Tu es en train de me donner les semelles de mes souliers d’argent… ça les rend… plus confortables !Et Toni de se laisser tomber en arrière les bras en croix. Elle éclata d’un rire nerveux et heureux qui résonna dans toute la chambre (et celle des voisins qui tapèrent contre le mur) : - Si c’est pas des paroles en l’air…"Même si ça l’est, c’est au moins gentil de le dire. Les autres n’ont jamais pris cette peine."- Tu serais cap' d’être mon ami de vacances ? Tu passerais les prochaines vacances avec moi ? Pas comme un service, je veux dire, comme une envie sinon tu peux te les mettre au chaudron tes bonnes intentions, sourit-elle pour le provoquer. - Spoiler:
HJ : je te laisse conclure le sujet
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| | | Jörgen O'Brian Elève assidu
Nombre de messages : 245 Age : 32 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18848 Date d'inscription : 25/09/2007
| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances Ven 2 Jan 2009 - 16:28 | |
| Peut-être que quelque chose lui avait échappé avec les souliers d'argent mais si Toni souriait à présent, c'est que ça n'était pas si grave. Il voulait bien lui offrir des semelles en peau de dragon à Noël si ça suffisait à son bonheur. C'était ainsi qu'il appréciait les gens: ceux qui savaient se satisfaire des choses simples, sans chercher le nec-plus-ultra du chic-cher qui laissait le coeur aussi vide que le porte-monnaie.
Les voisins râlaient et ça n'avait pas la moindre sorte d'importance. Même s'ils étaient arrivés en fin d'après-midi et que beaucoup de grains de sable avaient atteint la moitié inférieure du sablier, il était encore trop tôt pour permettre aux grognons de faire leur sortie. Il y avait des insatisfaits partout de toute façon. Et de ce qu'il voyait du contexte de l'hôtel (trop cher pour coûter trois gallions la nuit), leurs râleurs de voisins rentraient sans doute dans la catégorie nec-plus-ultra-chic-cher-on-a-des-sous-et-finalement-ça-fait-pas-le-bonheur. Râler devenait juste un moyen de se défouler devant elrus croyances écroulées. Basta. Tant pis pour eux s'ils avaient perdu le goût de s'amuser en grandissant. C'était juste... un peu triste.
Jörgen eut un gloussement qui n'allait pas franchement avec le contexte général et il le réprima d'un mouvement de main. Il mettra ça sur le compte du Scroutt Simplet. La main de passage transforma son gloussement à un regard perplexe.*C'est pas ce que je viens de dire?*C'était juste un truc de fille de mettre plein de mots différents pour dire la même chose au final, non?*Ami de vacances?*Ca avait du bon, au final, de faire des phrases en synonymes. Il aimait bien ce terme d'ami de vacances.- Cap'.Y avait des "Cap'-pas Cap" plus difficile à tenir Un coup d'oeil à une horloge qui ornait le mur lui indiqua que:- On devrait peut-être filer... Nos "parents" ne seront peut-être pas ravis de nous voir...Sur le pas de la porte, le jeune homme marqua une pause:- Ca nous mène à Noël, tout ça.*Ma mère va me tuer.*- Tu me donneras la destination?"Décembre au soleil, ça pouvait être sympa.
To be continued... |
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| Sujet: Re: [Portsmouth] Derniers Jours de Vacances | |
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