[TP N°2 - Sortilèges] Purdey LaRoche Elda et Eden Sanders

Stefan venait de faire son ultime saut dans le temps. Le dernier qui aurait pu sauver Laura. Alors que Kokoschka venait d’être tué à Berlin ce fut encore face à lui qu’il se trouva dans le désert.

"Créativité, hérédité et envie."

Eden approuva d’un signe de tête tout à fait vigoureux. Hérédité surtout. Elle était bien barrée.

Echange de coup de feu. Bien que son bras le fasse encore souffrir Stefan parvint à se débarrasser du commando.
Si on comptait les cadavres dans ce désert, on dépasserait certainement le nombre de carreaux de chocolat engloutis par Zynn au cours d’un mois entier. Ce qui n’était pas peu dire.

"Créez, découvrez, ratez, recommencez."

Voila une doctrine qui lui convenait parfaitement.

Le destin lutte pour rétablir ce qui été prévu.

Alors que Stefan entamait la vertigineuse descente dans le canyon à la recherche de Laura et Chris, un brusque mouvement autour d’elle obligea Eden à lever le nez de son bouquin. Le professeur McFaith, toujours aussi sexy qu’à son habitude, venait d’achever son exposé théorique et déjà les binômes se formaient.

Bouse ! Elle allait se retrouver avec le dernier des trolls si elle ne s’activait pas un peu.
La demoiselle referma prestement son exemplaire de « Le temps paralysé » qu’elle glissa dans son sac, puis se leva. Elle ramena les quelques mèches soyeuses qui lui barraient le visage derrière ses oreilles et se concentra sur le but ultime d’un début de TP : La recherche d’un partenaire, agréable, qui sentait bon et pas trop stupide de manière à ne pas avoir à tout faire elle-même. Si en plus le partenaire pouvait être de sexe masculin et pas désagréable à regarder, ça ne gâchait rien. Mais bon, quelqu’un de sympa ferait aussi l’affaire.

La plupart des gens qu’elle appréciait était déjà pris. Il faudrait innover.
La créativité l’inspirait, aussi, la blondinette se motiva-t-elle pour aller au devant d’un éventuel partenaire, quel qu’il soit.

Un peu plus loin, une figure seule. Eden sourit, elle ne serait pas la dernière des Trolls à se retrouver sans partenaire.

Purdey LaRoche Elda, en personne.

Eden grimaça. Personne d’autre ?

Un rapide tour d’horizon lui laissa entrevoir les deux seules possibilités qui restaient. La honte ou la verte.

Bien, la créativité ne serait donc pas de trop pour survivre à ce TP.

La rouge et Or s’avança d’un pas confiant vers la verte, tenant fermement sa baguette dans la main, au cas où cette dernière serait prise d’une frénésie de Levicorpus ou autre crassouille de ce genre.
Le beau visage s’arma d’un air confiant, les yeux gris d’une dose de malice saupoudrée d’une pincée de hautaineté.

- Tu te sens d’humeur créative Purdey ou je te laisse la partie "ratez et recommencez" ?

*Adossée contre le mur, debout. Purdey s'était levée après les explications somnifères du professeur. Elle ne savait pas comment elle s'était retrouvée là, contre ce mur. Pourtant ses jambes l'avaient emmené jusque là.
Bras croisés, regard perdu. Trop perdu depuis quelques temps, mais sans importances.

Elle ne faisait attention à rien, à personne. Quelques mots de la consigne du professeur arrivèrent tout de même jusqu'à ses oreilles.
Son cerveau réagit, ses pensées suivirent.

Créativité, art, ... ça va finir en atelier peinture ce cours oui.

De mauvaise humeur la Serpentard ? Possible. Enervée, trop peu dormit, encore et toujours ce rêve. Impossible de chasser sa soeur décédée de ses souvenirs, impossible de faire autrement que de se laisser crever de fatigue.

Injuste.

Des mots, encore, une présente, qui est-ce ? Le regard vert émeraude de la demoiselle se tourna vers la personne qui lui parlait. Son médaillon commença à chauffer. Par réflexe, la main droite de Purdey vint s'aplatir contre le pendentif qui prenait une couleur chaude.

Elle est proche... trop proche ...

Regard amère vers la dénommée Eden Sanders. Qu'avait-elle contre elle ? D'être à Gryffondor, de faire le TP avec elle, de l'obliger à garder ses distances.

Je n'avais pas besoin de ça en plus aujourd'hui.

Mais elle devait garder son calme. S'énerver provoquerait une surcharge d'adrénaline, ce qui augmenterait la puissance de sa magie. Elle glissa sa main droite pour qu'elle aille rejoindre l'autre autour de sa taille. Elle rendit son visage plus 'amical'. Pas de sourires néanmoins.*

"D'humeur créative non, mais d'humeur à réaliser un sortilège assez puissant pouvant éloigner tous ceux de ta maison oui."

*Direct d'une manière indirecte. Si Eden ne comprenait pas qu'elle lui disait là de ne pas s'approcher d'elle pour sa propre vie ...
Elle ne comprendrait pas ...*

…

Un commentaire ?

Oui.

Cette fille était décidément très particulière. Particulièrement agaçante. Anti rouge à fond, elle semblait porter sur son front l’insigne du Gryffondor barré, cuit à la broche, ou même un lion décapité.
100% Serpy, 200% Anti-Gryffy et 100% sa partenaire de TP.

Génial.

La vie est une histoire de pourcentage.

La demoiselle haussa vaguement les épaules et entrepris de se munir de son sourire ironique. Espérons qu’elle puisse s’en débarrasser au cours du TP sinon bonjour les rides. Loin d’être gagné vu le caractère de Miss LaRoche Elda.
Afin d’éviter à chacun d’avoir les poils hérissés, il fallait prendre la chose du bon côté.
En un sens, un tel sortilège pourrait être intéressant.
Enfin, en y apportant quelques modifications.
Un repousse Gryffy ne serait pas réellement bienvenu, en revanche, la petite Irlandaise n’était pas contre un sortilège qui pouvait éloigner les abrutis. Ou du moins, prévenir de leur approche.
Tiens, ça, ça pouvait être intéressant !

Un repousse-nigaud ?

Eden rangea sa baguette. Si Purdey maniait les mots avec l’adresse d’un cracheur de feu en ce jour, elle ne semblait pas encline à faire tâter de sa baguette à sa partenaire. La demoiselle pris place à côté de la verte en se hissant sur le tabouret qui gisait à sa gauche.
Oui, gisait c’était bien le mot. Les trois pattes vers le mur et l’air pas très bravard, il avait certainement hérité d’un coup de pied bien placé ; La verte ? Non, elle aurait entendu le bruit, même plongée dans sa lecture.

Eden se hissa donc sur la bête en question, réalisant non sans un froncement de nez que ses pieds avaient peine à toucher le sol. Un sortilège aux hormones de croissance, ça lui disait pas plutôt à Miss Purdey-l’anti-rouge ?

Reprenant bien vite son petit rictus moqueur, Eden planta ses yeux dans ceux de ¨Purdey, prenant garde de rester à quelques distance, hors de portée d’un quelconque mouvement d’humeur. On pouvait s’attendre à tout avec les verts en ce moment. La guéguerre rouge/vert battaient son plein. Eden préférait se méfier, sinon elle aurait à riposter (question d’honneur) bien qu’elle ne cautionne pas la guerre inter maison.
Dilemme impressionnant : l’honneur ou l’esprit….

- Pourquoi pas. On pourrait inventer un sortilège qui détecterait la compatibilité d’entende de deux personnes. Une espèce de repousse-trolls tu vois ? Le genre de truc qui se mettrait à hurler en faisant un bruit d’alarme assourdissante si tu le testais sur moi.

Eden avait lancé la remarque sur un ton ironique. Purdey comprendrais qu’elle plaisantait. Elle ne la connaissait pas assez pour savoir qui elle était réellement.

- Ceci dit, si tu vois d’autres propositions je suis toute ouïe…

*Le regard d'Eden, posé dans celui de Purdey. Quelle en était sa signification ? Que voulait-elle ?
Elle n'était pas capable de trouver une idée seule ? Apparemment non. Quelle ironie de voir une Gryffondor sans idées, obligée de demander de l'aide à une Serpentard. Il était vrai que la maison de Salazar avait bien des atouts et était rempli de qualités, même s'ils étaient plus vus comme des défauts.
Pensée narquoise de la part de la rouquine.

Purdey se trouvait bien loin de la réalité ...

Fort égoïsme ? Possible ...

En fait non. Eden proposait un sortilège. Un ‘repousse-troll’. D'où l'espace qu'elle avait prit soin de garder entre elles.
Elle n'était peut-être pas si naïve que ça finalement la Gryffondor.
Revenons-en au ‘repousse-troll’. Purdey n'aimait pas le nom qu'elle attribuait à ce sortilège. Un sortilège devait avoir un nom digne de son effet. Bon soit, repousser les imbéciles et nos ennemis étaient de loin un Avada Kedavra.

Soupir.

Elle préférait de loin la suite de la proposition de la Rouge : Tester le sortilège sur elle.

Jamais un Gryffondor n'a eu de meilleure idée que celle là.

Sourire provocateur. Elle aimait se moquer des gens. Dire du mal d'eux, les provoquer, leur faire croire des choses, les pousser au plus profond, les détruire...

Je penserai à la détruire, mais pas là, après le TP.

Pour le moment, et cela même si elle en mourrait d'envie et que son médaillon lui brûlait la peau du coup, elle ne devait pas s'en prendre à elle. Elle commença donc à maudire son père, et cela jusqu'à la fin de ce TP.*

"Le sortilège en lui même est plutôt bien trouvé. Vous êtes muni qu'une réflexion chez Gryffondor ? Non j'arrête mes moqueries... Enfin pour le temps du TP. Ne crois pas que je vais lâcher le morceau si facilement, c'est tellement plaisant de jouer avec les autres. Bref. Un sortilège repoussant nos ennemis serait judicieux. Un sortilège avec des effets permanents serait l'avantage. Tu l'actives une fois et il fonctionne jusqu'à le désactiver. Ça serait un sortilège applicable sur baguette magique. Elle pourrait vibrer lorsqu'une personne que l’on n’aime pas approche. Qu'en penses-tu ?"

* Moi je trouve l'idée géniale. Ça pourrait me servir en plus. Et c'est plus pratique qu'un miroir à l'ennemi...

Il est évident que Purdey voyait dans ce sortilège une issue à sa malédiction. Même si le médaillon ne l'était pas vraiment, il ne faisait que compléter une malédiction déjà bien lourde.
Purdey sortit sa baguette magique.
Elles devaient trouver la formule pour le sortilège. Cela devait être en latin, toutes les formules des sortilèges étaient en latin. Mais le hic était que Purdey ne connaissait rien au Latin.

Bouse.

Regard vers Eden. Elle devait bien connaître le Latin.*

"Tu connais le Latin ?"

Eden était désormais appuyée sur son coude et attendait la fin de la complainte du serpentard s’étant retrouvé affublé d’un binôme rouge.

Par Merlin elle aurait cru que ça prendrait plus de temps que ça !

Ceci dit, le sourire provocateur abordé par sa partenaire n’avait rien d’encourageant.
Pour certaines personnes, il arrivait que la réputation ne soit pas exagérée. Eden était partisante de St Thomas, il lui fallait voir pour croire, tester pour se faire sa propre opinion. Elle n’avait que faire de l’opinion énoncée par les autres, aussi majoritaire et puissante soit elle.
En ce qui concernait Purdey, elle commençait néanmoins à se demander si la réputation qu’on lui accordait parmi les élèves du château n’était pas bien fondée.
Elle semblait vouer une haine aux rouges du genre…incommensurable.

Elle était mal tombée.

Bien que fort peu imposante physiquement, Eden était de celle à qui on ne piétine pas les pieds sans en ressortir cul-de-jatte. La demoiselle avait horreur qu’on s’en prenne à elle sans raison, alors qu’elle pouvait donner tant d’occasion de se faire haïr toute seule comme une grande.

Elle sentait en Purdey la même force égocentrique que celle qui coulait dans ses veines. Chacun son monde, et qu’on ne vienne pas y faire intrusion.

Soit.

Le TP promettait d’être gai. L’une d’entre elles finirait fort certainement par tester le sort sur l’autre. Restait à être la plus rapide.

« Il faut croire que nous sommes parfois muni de réflexion chez les rouges. « Parfois » dépasse donc de loin votre propre capacité réflexive, ce qui fait de moi la plus réfléchie de nous deux si j’ai bien raisonné ? »

Eden lui lança un visage dépourvu de moquerie, bien qu’une grande pointe d’ironie subsiste dans le regard. Elle se contentait de rendre la monnaie de sa pièce à la verte, sans attaques outre mesure, mais dans le désir de prouver qu’elle n’avait pas l’intention de se laisser bouffer sans mordre.

En se penchant pour attraper un parchemin-brouillon, Eden se surprit à sourire. Purdey était certes, fort peu aimable, provocatrice, égoïste certainement et pleine de préjugés, elle n’en restait pas moins intéressante.
SI le TP s’annonçait sous l’auspice d’une guerre permanente entre les deux couleurs, il n’en prenait pas moins la direction d’un moment partagé avec un redoutable adversaire qui semblait jongler avec les mots aussi bien que la petite irlandaise, et dont la répartie s’avérerait être un délice à rabrouer.

Voila qui s’annonçait finalement bien.

« Le latin… Je connais quelques mots qui se courent après. On a essayé gamine de m’apprendre ça mais… »

*Tu penses vraiment que c’est la personne à qui tu as envie de raconter ton enfance ?*

Eden referma la bouche et se redressa sur son siège, accordant son attention à une minuscule tache sur le bureau.

« Je suppose que tu veux une formule latine… Je peux trouver quelques traductions sympa mais en ce qui concerne la grammaire et la déclinaison, j’ai peur qu’il nous faille soudoyer un bleu. Tu sais les capacités réflexives de nos deux maisons ne sont pas ce que Poudlard a fait de mieux. »

Eden adressa un sourire caustique à la verte. Si elle continuait à la taquiner de son aiguille elle se prendrait un foudroyant retour de baguette dans les dents, un truc à vous déchausser les molaires les plus ancrées dans la mâchoire.

« Voyons ça, en latin « repousser » c’est un truc comme « reppello » ou « defendo » si on parle de défense, mais nous c’est pas vraiment ça… quand à « troll » je n’ai aucune idée de ce que ça donnerait, mais on peut supposer que c’est un repousse ennemi ? « inimicus » ? Repello inimicus ? »

Eden leva le nez vers Purdey, elle avait gribouillé les quelques mots sur son parchemin.

« Tu voudrais que la baguette vibre quand quelqu’un d’incompatible s’approche ? On risque d’avoir des surprises. Le cerveau humain se persuade bien souvent qu’on ne peut s’entendre avec personne, alors que c’est bien souvent faux. »

*Regarde Seth… qui aurait cru que vous deviendriez si proches ?*

"Sanders, laisse ton raisonnement dans ta salle commune. On est ici pour créer et non faire de la philosophie."

* Même si c'est moi qui ai lancé le sujet.

Se donnant un genre en astiquant sa baguette magique, elle observait les autres binômes. Un air de dégoût se logea sur le visage de la Serpentard en voyant certains assortiments.
Comme le monde était mal foutu quand même.
Un gamin traînait dans le coin, Purdey ne se priva pas de lancer une petite décharge électrique avec sa baguette. Sortilège qu'elle avait apprit par son aînée, pour faire taire sa soeur.

Le gamin sursauta. En même temps ça ne fait jamais grand effet de plaisir que de se prendre une décharge dans les fesses. Satisfaite de son petit jeu, elle prêta de nouveau attention à la Gryffondor.

Repello inimicus ? C'était la formule qu'elle proposait ? Parfait.
Finalement dans ce binôme on pouvait y voir le cerveau : Sanders, et les muscles (enfin la pratique du sortilège quoi) : LaRoche Elda.
Sourire machiavélique sur le visage de la septième année.
Elle se retourna.*

"Très bien. Alors JE lance le sortilège, et TU t'approches de moi. Comme je ne t'aime pas, ça fera l'affaire."

'Repello inimicus !'

*Rien ne se produisit sur la baguette de la Serpentard, mais elle ne s'en inquiéta pas plus que cela. Elle regarda droit devant elle.
Si le sortilège ne marchait pas, Sanders sera blessé. Enfin uniquement si la Gryffondor en venait à toucher la rouquine.

Qui ne tente rien n'a rien...

Elle inspira fortement, et souffla de même. Il fallait que le sortilège marche.

Mais il ne marcha pas...*

Ben voyons…

Etrangement, le contraire l’eut étonné. Eden haussa vaguement les épaules, et attendit que tombe le couperet. Enfin… que soit jeté le sort quoi.
Le sourire machiavélique de la Verte en disait long. Elle se délectait à l’avance de pouvoir constater que sa baguette la préviendrait de l’approche dangereuse et néfaste de la Rouge. Eden eu un petit sourire en coin. Au fond d’elle, elle imaginait déjà le drame si la baguette de Purdey considérait qu’elles pourraient éventuellement s’entendre. Rien que pour voir ça, ça valait le coup d’être partenaire avec elle.
En plus, derrière l’apparente froideur et arrogance de Purdey, Eden décelait autre chose. Quelque chose qu’elles avaient en commun. Mais quoi ?

Le sort fut lancé, les dés aussi.
Purdey regardait sa baguette comme s’il allait en sortir un dragon.

Mais rien.
Ni Boutefeu chinois ni rien. .

Eden sourit discrètement. Soit elles s’étaient bien plantées sur leur sortilège, ce qui restait probable. Soit la baguette considérait qu’Eden était « compatible » avec Purdey. Ce qui était probable également. Troisième solution ? Eden n’en voyait pas …
A moins de ne pas être assez proche pour que la baguette réagisse ?

Dans ce cas là, allons gaiement au bucher !

La furieuse envie de se jeter dans les bras de Purdey la taraudait. Juste pour voir. Mais le petit sort lancé au pauvre gamin là bas, dénotait d’une cruauté particulière. Allez savoir comment elle pourrait réagir. Mieux valait commencer par une approche un peu plus délicate.

Sans se démunir de son sempiternel sourire ironique, la jeune Rouge avança une main aux doigts fins vers son binôme. Une étrange sensation s’empara alors de son estomac.

*Elle va me bouffer…*

Eden cligna des yeux et posa un regard inquiet sur Purdey. La jeune femme la regardait d’un air tout à fait machiavélique, froid et sur d’elle.
Le même que d’habitude finalement, pas de quoi s’affoler.

*Pourquoi veux-tu qu’elle te fasse quoi que ce soit ma grande. C’est plutôt toi qui devrait la bouffer de t’avoir jeté le sort comme si tout était permis….*

La main reprit son chemin vers celle de Purdey. Rapidement Eden frôla la peau de sa partenaire et retira immédiatement sa main, son petit nez froncé et un air surpris bien simulé.

- Aouch ! ça brûle !

Elle secoue sa main et jette un œil amusé à Purdey.

- Ah non pardon, c’est ton culot cuisant qui fait cet effet là…

Petit pique en réponse à ce jet de sort intempestif.
Eden tira la langue et reporta son attention sur le parchemin gribouillé sans jeter de regard à Purdey qui n’avait pas encore ouvert la bouche.

- Bon, on a peut être fait une trollerie quelque part…

*Le médaillon chauffait de plus en plus. Plus que quelques degrés et sa peau commencerait à cramer. Elle regardait sa baguette. Pourquoi ne fonctionnait-elle pas ?

Allez marche !

La chaleur, de plus en plus intense. Elle se répandait dans tout le corps de la Serpentard. Elle commençait à avoir mal.
Quelque chose de froid, de léger lui frôla la peau.

Non ... Pas ça ...

Une puissance comme extérieur envahit tout le corps de Purdey. Une magie qui n'était pas la sienne. Elle s’appuya contre une table. Elle ne devait rien montrer aux autres. Elle devait contrôler cette chose.
Par malheur elle posa son regard sur Eden. Elle le tourna aussi vite qu'elle l'avait regardé. Une chaise, à deux mètres de la Gryffondor explosa. En miettes.
Elle avait réussit à le contrôler. A éviter de toucher Sanders, mais elle n'avait pas épargné la chaise.
Elle se sentait fatiguée. Cette magie, lui prenait bien trop de force.

Essoufflée, elle tenta de répondre à Eden.*

"Ta trollerie c'est de m'avoir touché."

*Elle prit son sac, regarda la Rouge avec colère.
Elle passa devant elle gardant une distance de cinq bon mètres.*

"Je me sens mal. Tu diras à McFaith que je suis partie à l'infirmerie. Pour le sortilège, je pense qu'il ne peut marcher que pour une personne. A la place du mot 'ennemi' prononce le nom de la personne que tu veux éviter. Le sortilège sera certainement plus efficace.
Evite de parler de ce qu’il s’est passé aux autres, sinon je m'arrangerai pour te viser la prochaine fois."

*Elle poussa les portes de la Salle des Quatre Fondateurs, et se dirigea non pas vers l'infirmerie, mais vers la Salle Commune de Serpentard. Elle avait besoin de se reposer. Surtout d'éviter tout contact avec les gens.*

Qu’entends-je ?
Des menaces ?

Eden hausse les épaules.
Pour une fois les regards de ses camarades la gêne un peu.
Habituellement, elle aime bien qu’on la regarde. Peu importe ce qu’on en pense, ça fait toujours plaisir de voir qu’on existe. Sans le regard de l’autre, difficile d’exister.
Ceci dit, être responsable de l’explosion littérale d’une chaise, c’est ni brillant, ni glorieux, ni même amusant…
Quoi que… la situation aurait pu être pire en y réfléchissant.
A quelques centimètres prêts c’était de la bouillie d’Eden qui régnerait à la place du petit tas de cendre feu-la-chaise.

Bras ballant, la petite irlandaise contemple ce qui avait été un siège, calme mobilier innocent et sans histoires qui venait de trépasser suite à une désastreuse erreur de navigation.

Par Merlin, le hasard, le destin ou le je-sais-pas-quoi qui gère les choses était d’humeur taquine avec elle. Elle, la demoiselle touche-à-tout et à tout le monde se trouvait depuis quelques temps, en contact fréquent avec des allergiques au toucher. L’un était en bonne voie de guérison, heureusement, sinon elle aurait fini par se couper les mains.
Mais cet énergumène là, semblait avoir un léger souci au niveau tactile.
A moins que le sort créé ait eu un effet secondaire non escompté ?

Purdey n’avait pas eu l’air surprise…donc, elle savait ce qui risquait de se passer.

Plantée au milieu de la salle comme un nez au milieu d’une figure, comme un chou dans un champ de navet, Eden tâchait de garder sa dignité et son calme. Elle maîtrisait parfaitement la situation. Du moins le croyait-elle.
Effaçant d’un regard les élèves qui daignaient esquisser un sourire, elle se contentait de jeter un œil neutre à ceux qui paraissaient compatir à l'abandon de sa partenaire.
La gamine agita sa baguette et nettoya feu-la-chaise en un moulinet du poignet. Sortilège informulé de nettoyage. Sa spécialité.

L’absence du professeur laissait une infime chance à Eden de pondre quelque chose de pas trop mauvais.

Chacun de ses mouvements semblait maladroit. Ce n’était pas du « Eden » ça. Tout était habituellement méticuleusement calculé, impeccable de self contrôle. Là, c'était saccadé...brouillon elle se sentait réellement bizarre.
Ce à quoi elle venait d’assister ?
Un machin pas normal…

Ceci dit, la norme dans une école de magie… on sait pas trop ce que c’est.

Accepte ma vieille, que cette nana soit allergique à ton toucher...
A force, je vais me poser des questions.

Après un dernier soupir, la gamine s’installe au bureau pour rédiger le compte rendu. Elle raconte les essais-erreurs. Est-il judicieux de décrire comment, par une légère erreur de crash-test on en vient à la destruction du matériel pédagogique ? Bouse. Elle va devoir expliquer pour la chaise…et pour l’absence de Purdey.
Une vague envie d’inventer une vérité bien plus triomphante pour elle la titille. Elle ne le fera pas. Trop de témoins…et puis McFaith…il est drôlement sexy comme prof. Y a de quoi perdre ses moyens.

FIN

Julian avait vraiment été dans les nuages pendant de longues minutes. Il avait pris un aller simple pour le pays des rêves et ses yeux ne regardèrent même pas une chaise. Pourquoi une chaise ? Tout simplement parce qu'un élève avait apparemment laissé libre cours à sa fougue sur l'une d'elle. S'il utilisait sa déduction légendaire, il comprendrait. Il s'agissait donc de Purdey... Pourquoi cela ? Il n'avait pas à s'attarder là-dessus, il aurait juste à déduire un point symbolique de sa note personnelle.

''Bon, une seule élève pour une note en binôme... Comment fais-je, Eden ? Je vous mets tout de même un 14. Vous aurez une fiche détaillée plus tard, par un hibou, peut-être que cette note sera changée, comme cette chaise sera réparée.''