Visite à un hibou...

From Yesterday

[center]Une lettre à la main, Sothis se dirigea vers la volière afin de trouver son hibou, nommé Shadow en raison de ses plumes noires. Il avait marché vite, afin de ne croiser personne, de plus, la volière n'était pas un endroit très fréquenté. Il pénétra dans la tour et chercha son hibou des yeux. Il y en avait beaucoup dans la volière mais il ne trouva pas le sien. Comme à son habitude, lança un sort de nettoyage sur une fenêtre sans carreau afin de s'y assoire et apprecier l'air qui passait dans toute la volière. Là, il attendit le retour de son hibou, qui devait surement être parti se dégourdir les aîles.

Sothis ne voyait pas le temps passer. Il aimait cet endroit calme et paisible, où presque personne ne venait à cette heure si matinal. A la place, la plupart des autres élèves prenait leur petit déjeuner, Sothis lui avait rarement faim.
Une forme noire se dessina dans le ciel. Sothis reconnut son hibou qui se dirigea vers lui, avant de se poser sur son épaule et lui donner un coup de bec affectueux. Le jeune homme sortit de sa poche du miam-hibou et en donna à son animal qui le degusta avec plaisir.

"Cela fait longtemps que je t'ai pas vu..." dit Sothis en caressant le plumage de Shadow avec douceur."J'ai bien cru que tu m'avais abandonné toi aussi..." ajouta-t-il en songeant au fait qu'il n'avait pas eu de nouvelles de ses parents depuis la rentrée scolaire.

Soudain, le jeune homme entendit un bruit. Il y avait quelqu'un dans la volière... Il esperait que la personne ne l'avait pas entendu parler à son hibou, sinon, elle ne manquerait pas de se moquer de lui... Comme il en avait l'habitude...

Sothis trouva rapidement la source du bruit, une fille de Gryffondor à en juger son blason. Lui, c'était le contraire d'elle: il parlait à beaucoup à son hibou mais à peu de gens ^^. Voyant qu'elle ne lui faisait pas de remarque (à son grand soulagement), il détourna son regard de la fille pour se concentrer sur son hibou afin de voir s'il n'avait pas de blessure, ce qui lui arrivait souvent... Ce fut seulement quand il entendit les huhulements des hiboux qu'il se retourna vers "l'element perturbateur". Le jeune fille semblait être morte de peur devant ses bestioles et evitait tout contact avec les murs souillés par les dejections des volatiles. Elle prenait aussi des postures assez étranges. Mais de lui même, Sothis ne venait pas l'aider. Il se contenta d'observer en silence, détournant parfois le regard pour voir son hibou lui mordiller le doigt, lui réclamant un miam-hibou.

Quand elle l'interpella, il se retourna vivement, un peu sur la defensive. Son mouvement brusque eut pour effet d'effrayer son propre hibou qui, mécontent, trouva un perchoir plus calme. La Gryffondor lui demanda de l'aide afin de laisser tranquille le capitaine de Quidditch de sa maison. Sans un mot, il quitta la bordure de la fênetre pour s'approcher de la Gryffondor. La façon dont il s'était levé laissait croire qu'il allait partir sans un mot. Ce qu'il comptait d'abord faire d'ailleurs. Mais il s'arreta à côté de la jeune fille, sans vraiment savoir pourquoi. D'abord hésitant, il prit pourtant la parole:

"Tu as un hibou, ou tu veux utiliser le mien? Car personnellement, je n'aime pas toucher les autres hiboux, surtout ceux de l'école car ils sont agressifs. Enfin, ce n'est que mon avis, mais ils ne se laissent jamais toucher..."

Sothis se rendait compte qu'il racontait vraiment quelque chose d'ininteressant. Elle devait se moquer du fait que certains hiboux étaient agressifs! Surtout si elle les craignait. Il tendit alors sa main, celle la plus eloignée de la fille, pour que son hibou s'approche. Il n'avait pas eu conscience qu'il avait changé de main pour éloigner son hibou le plus possible de la Gryffondor appeurée. En effet, Sothis était gaucher et utilisait cette main en général pour receptionner son hibou, hors la main sur laquelle aterrit le hibou était à présent la droite... Bien sûr, de la part de Sothis, ce geste n'était pas purement volontaire, comment lui pourrait faire quelque chose d'aimable?
Shadow, le hibou, regarda la jeune fille d'un air effarouché. L'animal n'avait pas l'habitude de voir des humains à proximité de son maitre. Il fit un petit huhulement et tendit sa patte sous l'oeil surpris de Sothis.

Mais le garçon qui n'avait pas peur des hiboux n'avait pas dû bien comprendre que Jezabel, elle les répudiait en bas de l'échelle des choses cool qui existent sur Terre. Le hibou qui fait des crottes et qui pince les doigts, c'était au rang de la cire à épiler: vraiment pas cool mais utile.

Ah non, non, t'inquiète, ils sont tous agressifs pour moi et les toucher c'est pas dans mes projets d'avenir... sitiplé, tu peux pas l'écarter encore un tout petit peu ? dit-elle presque au bord de la syncope quand le Serdaigle s'approcha avec son animal.

En plus, le hibou avait l'air de porter à Jazzie autant d'affection qu'elle, sinon moins... non, moins ce n'était pas possible. Elle était toute pâle notre Gryffondor. Si ce n'était pas malheureux! Elle pouvait certainement saisir un serpent à pleine main mais toucher ce volatile puant qu'elle n'était même pas certaine de savoir différencier d'une chouette ou d'un panda... ça s'appelait peut-être une peu phobique?

Auparavant, le garçon avait changé son volatile de bras afin de le tenir écarté d'elle, ce geste n'échappa pas à la Rouge qui y fut sensible et sourit de façon un peu crispée. Elle n'était pas moins effrayée, paralysée comme si elle portait une culotte trop petite, mais elle s'en souviendrait.

Elle tendit sa lettre au septième année et cligna des yeux:

Enfin, pour moi, tu sais, tous les ziboux se ressemblent, si l'envoyer en course ne te dérange pas, ça serait gentil... je lui donnerais une boîte de truc hibou, là, la marque dont j'oublie toujours le nom.... dis, c'est normal que ton hibou me regarde de travers comme ça, maman, j'ai peur...

Sothis avait du mal à comprendre que la jeune fille craigne les hiboux. Ils étaient pourtant moins méchants que certaines personnes à Poudlard ^^. Cependant, il ne fit aucune réflexion à ce sujet, il ne se serait pas permis. Pour elle, le hibou de Sothis était encore trop près, il tenta alors de l'éloigner encore, se trouvant ridicule à tendre le bras comme un funambule.

Ce fut seulement quand elle tendit sa lettre que le jeune homme replia son coude. Ce geste n'allait surement pas rassurer la Gryffy mais lui connaissait son hibou et savait qu'il ne s'approchera pas d'elle. Il prit la lettre puis entreprit de l'attacher à la papatte du hibou. Comme il ne connaissait pas l'adresse de la destination, il irait donc à "la poste centrale" pour être redirigé.

"Ca ne me dérange pas, et puis, cela fait longtemps qu'il n'a pas envoyé de lettre, il ne faudrait pas qu'il oublie comment on fait." dit-il en regardant son animal qui ne bougeait pas d'un poil, ou plutôt d'une plume, et observait la Gryffondor.

Il n'était pas d'accord quand elle disait que tout les hiboux se ressemblaient. Mais il comprenait que pour elle, c'était seulement des petits monstres tous pareils, aussi effrayants les un que les autres. Un peu comme les gnomes qu'il avait étudié en cours de soin aux créatures magiques.
Elle annonça ensuite qu'elle lui donnerait une boite de truc hibou?

"Miam hibou tu veux dire? Ce n'est pas la peine. Je suis sûr qu'il n'attend rien en retour..." dit-il en caressant les plumes de Shadow.

Elle demanda ensuite pourquoi son hibou la regardait de travers. Sothis pencha legerement la tête et regarda son animal. Il le connaissait bien et savait décrire à peu près ce qu'il "pensait". C'était assez rare qu'un maitre connaisse aussi bien son animal, mais Sothis passait beaucoup de temps avec.

"Rassure-toi, il est simplement curieux parce qu'il doit surement ressentir ta peur. Tu sais, c'est intelligent un hibou apprivoisé, c'est pour cela qu'il ne te fera rien."

Sothis ressortit un biscuit de sa poche et le tendit à l'animal, il l'accepta tout en fixant la Gryffondor. Sothis fit une pression avec son bras pour inciter l'animal à décoller. Le hibou comprit le message et décolla, avant de passer par une fenetre afin de rejoindre la poste des hiboux.

"Il est assez rapide en général." indiqua Sothis.

La jeune Gryffondor fut visiblement soulagée quand le hibou s'envola, ce qui fit legerement sourire Sothis (ce qui était rare ^^). Cependant, ce sourire disparut bien vite quand il constata qu'elle voulait en savoir plus sur lui. Mais elle enchaina en parlant d'elle, Sothis espera donc pouvoir esquiver la question. C'est vrai qu'elle était un peu direct, peut-être même un peu trop car Sothis n'était pas habitué que l'on s'interresse sur quelque chose, ou un fait, ayant rapport avec lui. Alors qu'elle lui demande: "T’écris pas au moins à tes parents toi ?" l'enfonça encore plus dans un sentiment de solitude. Et oui, même ses parents semblaient le laisser tomber. Après tout, il était majeur et n'avait plus vraiment besoin d'eux. C'est ce qu'il se disait pour ne pas être triste.
Sa soeur ainée par contre, ne lui donnait pas de nouvelles depuis qu'il était à Poudlard. Il ne la voyait que rarement car quand il revenait l'été, elle partait avec des amies moldues.

"T’écris pas au moins à tes parents toi ?" C'était plutôt l'inverse qui se produisait. C'était lui qui avait envoyé une lettre en dernier il y a environs un mois...

Citation :

Ouille, me dis pas que tes parents sont décédés s’il te plait et que je viens de mettre les pieds dans le chaudron!

Sothis fut surpris. Il n'avait décidement pas l'habitude de parler à des personnes si directes. Il resta d'abord silencieux et prit ensuite la parole:
"Mes parents sont vivants. Enfin je pense..."railla-t-il.

"Tu as des problemes avec tes cours?" s'empressa-t-il de demander. Il fallait admettre qu'il ne demandait pas par curiosité car il n'était pas curieux mais il voulait surtout ne plus parler de sa famille, car déjà il sentait une boule se former au fond de sa gorge.

M-m-mes.. cours? commença par bredouiller, éberluée,on s’en fiche de mes cours, t’as vu ce que tu viens de dire!?

Elle mit ses deux mains sur les épaules de Sothis, comme si elle venait de prendre une décision capitale, en augmentant de façon risible (mais en tout cas sincère) l’inquiétude que lui procuraient la réplique du garçon de serdaigle.

♥ Il faut faire quelque chose, le pauvre, il sait pas si ses parents sont vivants!! ♥

Comment fais-tu pour ne pas savoir si tes parents sont vivants?

Elle le serra un peu et le fit pivoter sur lui-même, en rattrapant ses épaules quand elle fut dos à lui et le poussa vers un banc dégoûtant. Elle lâcha le Serdaigle pendant que d’un coup de baguette elle nettoya le banc des fientes et déjections puis le reprit entre ses mains pour appuyer doucement sur ses épaules pour qu’il comprennent qu’elle voulait qu’il s’assoit. Elle lança un regard noir aux hiboux qui les entouraient et qui battaient des ailes pour montraient qu’ils n’appréciaient pas le bruit qu’elle faisait soudain. Elle sortit une feuille de parchemin de sa sacoche et une plume à papote qui flotta dans les airs devant eux.

On va leur écrire! dit-elle triomphante.

Le "on" comprenait le garçon plus elle, en sa nouvelle qualité de "Miss je vais sauver la terre de la tristesse puisque de toute façon la vie c'est de la bouse au moins je vais faire en sorte que celle des autres soient mieux que la mienne". Depuis qu’elle-même était un peu triste, elle s’était donné comme objectif d’aider les autres. Certes, elle était assez maladroite et envahissante mais tout partait d’un bon sentiment. Ca l’aidait à oublier Elliot.

Elle regarda Sothis et se rendit compte qu’elle ne savait pas qu’il s’appelait Sothis, il fallait qu’elle le lui dise:

Tu t’appelles comment, au fait? Moi, c’est Jay.

Et zut! Sa déviation de sujet n'avait pas fonctionné... Elle semblait farouchement interessée par son probleme avec ses parents. Elle avait sans doute envie de l'aider...
Elle posa ses deux mains sur ses épaules. Sothis eut un mouvement de recule et voulut se dégager. Mais elle lui posa une question qui le stoppa un instant dans sa lutte:

Citation :

Comment fais-tu pour ne pas savoir si tes parents sont vivants?

Question spontannée, mais Sothis la trouva agaçante ce qui se traduisit par un froncement de sourcils. Mais alors qu'il allait répliquer froidement, elle serra un peu plus ses épaules afin de le faire pivoter. Alors qu'il pensa être libre (elle nettoyait le banc), elle appuya sur lui afin de le faire asseoir. Il s'executa à regret.

"Je n'ai pas envie de parler de mes parents." dit Sothis franchement. "Ni de leur..." commença-t-il quand elle sortit un morceau de parchemin. Mais elle le coupa avec son joyeux: "On va leur écrire!"
Il regarda la plume à papote d'un air méchant. Il n'aimait pas ces bestioles là ^^.
Il se demanda pourquoi elle prenait tant d'interet à vouloir écrire à ses parents.

"Tu prends l'initiative de vouloir écrire une lettre ok... Donc tu l'accrocheras aussi à la patte d'un monstre?" dit-il en designant un hibou."Car il me semble t'avoir dit que je touchais jamais les hiboux de l'école."ajouta-t-il, persuadé d'avoir piegé la jeune fille.

Pourquoi faisait-elle cela? Son côté parano semblait prendre le dessus. Serait-ce une façon de rire de lui? S'il dictait une lettre, serait-ce pour la diffuser afin de se moquer de lui? De quel genre de stupide blague s'agissait-il cette fois?
Il fut coupé dans sa réflexion par la présentation de Jay, et sa demande sur son identité à lui.
Il se leva d'un bond et commença à faire le trajet vers la sortie. Mais il se stoppa et se retourna vers Jay.

"Je sais pas ce que tu attends de moi, ni même pourquoi tu sembles t'interesser à mes problemes. Mais s'il s'agit d'une farce ou d'un truc du genre, ce n'est pas drôle. Mais tu ne m'as pas l'air méchante, alors dis moi combien tu as parié et je ferai semblant..." dit-il d'un ton naturel, sans aucune colère.

Il était vraiment à côté de la plaque, mais avec le temps, il avait appris à se méfier de tout le monde. Il avait la preuve, par ses parents, qu'on ne pouvait pas faire confiance aux gens, même à sa propre famille, au risque de se faire avoir après.

HJ: et oui, mon personnage est complexe ^^

♥ Gloups , pas les hiboux ♥ pensa Jezabel en déglutissant.

Le garçon se leva d’un bond, il paraissait furieux mais plus encore il paraissait désoeuvré. Sa méprise toucha Jezabel qui était restée assise sur le banc. C'est vrai que certains n'hésiteraient pas à s'amuser à faire un pari sur le dos de quelqu'un; les ado étaient vraiment cruels. Pourtant, elle le regarda en pouffant mais elle se calma vite par crainte qu’il croit qu’elle se moquait. Pour l’éclaircir, elle lui expliqua:

Tu dis des bêtises, Nomane, j’ai pas fait de pari. Je ne me moque pas de toi, je pense vraiment qu’il faut écrire à tes parents. Après on verra bien ce qu’il se passe mais tant qu’on n’essaye pas, on ne peut pas savoir... je te propose un truc simple, on écrit la lettre tous les deux, je vais t’aider, j’ai plein d’idées géniales! Et ensuite, toi tu m’apprends à accrocher la lettre à l’hibou dégueux?

En parlant du hibou de l’école, elle les regarda écoeurée. C’était vraiment un sacrifice pour elle, elle allait mettre ses jolies main propres et blanche sur le plumage cradoc des bêbêtes. Il fallait pas y penser sinon, elle changerait d’avis. Elle regarda la plume à papote près du parchemin qui flottait devant elle, puis elle posa sa main sur la place que Sothis venait de libérer. Elle pencha la tête sur le côté comme une petite fille, tout en lui montrant la place libre en souriant gentiment.

Aller, reviens, juste essayer... et si à la fin de la lettre tu te sens pas capable de l’envoyer, on l’envoie pas et moi, je touche pas les hiboux crado comme ça tout le monde y gagne. Tu gardes la lettre et si un jour t’as envie de savoir ce que font tes parents, au moins, la lettre sera déjà écrite. Marché conclu, Celui Qui n'a Pas de Nom?

Jay pouffa après ses paroles. Sothis leva les yeux au ciel et s'appreta à partir. Cependant, elle prit la parole afin de lui expliquer sa meprise. Elle tentait aussi de le convaincre d'écrire. Etait-ce la meilleure solution? Selon elle oui, mais Sothis n'en était pas si sûr... Mais cela devait-être important pour elle car elle avait même émis le fait qu'elle apprendrait à accrocher une lettre à la patte d'un hibou, malgré son dégout. Il fut d'ailleurs étonné qu'elle fasse ce sacrifice pour lui! Elle qui ne supportait pas ces bêtes était prête à en toucher une juste pour qu'il écrive une lettre à ses parents! Etait-ce ça la gentillesse? Le fait d'aider quelqu'un sans attendre de retour et faire des sacrifices pour cela? Dans ce cas, Sothis n'y connaissait rien car il fallait avouer qu'il n'aurait jamais fait ça pour personne. Lui se serait contenté d'ignorer et passer son chemin.
Sothis soupira et rejoingnit la place qu'elle désignait avec sa main, et avec son visage de petite fille tout mignon. S'il avait été comme tout le monde, il aurait souri d'attendrissement. Mais là, il resta inexpressif, du moins d'apparence. Il resta silencieux un moment, songeant à tout et à n'importe quoi.

"Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée..." dit-il hésitant. La situation le gênait: il était avec une fille qu'il ne connaissait qu'à peine et déjà, elle connaissait sa préoccupation du moment... Il n'aimait pas trop ça car il était du genre à ne pas montrer ce qu'il est. Etant renfermé sur lui, cette information, bien que minime semblait être importante et gênante.

"Mais, ça ne coûte rien... Marché conclu." cèda-t-il.

"Au fait, je m'appelle Sothis." dit-il finalement en s'efforçant d'être aimable.
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De mauvaise grâce et plutôt incrédule, Sothis revint s'asseoir près de Jay. Il se présenta enfin, avec un de ces sourires qu'on dirait qu'ils font mal aux lèvres, Jezabel pouffa encore:

Ah toi, Sothis, ca va pas être facile de te ramener ^^

Ramener où ça? Pour Jezabel qui était en haute mission "pour un monde meilleur" et se prenait pour une représentante de l'ordre des saint, elle pensait à ramener à la vie. La vie avec un big V. La vie qu'on mène quand on essaye de se battre pour avoir ce qu'on veut et qui donne envie de se lever chaque matin. Toute l'énergie qu'elle allait dépenser dans cette mission c'était de l'énergie qu'elle utilisait pas à penser à Oma, ça, ça faisait trop de la peine.

Elle avait déjà commencé la mission ce matin en attachant à la table de la grande Salle un serpentard qui embêtait un Serdaigle de deuxième année. Le Serdaigle avait certainement mérité son châtiment, il n'arrêtait pas de jaquasser tout le temps alors le serpentard essayait davoir une discussion normale avec ses amis mais Super Jay ne pouvait pas laisser qu'un petit soit embêter par un grand. Ca lui fit penser qu'elle avait complètement oublié de le détabler. Elle irait après la lettre.

Elle jeta ses yeux bleus dans ceux tout aussi océaniques de Sothis:

Ah, ah, rit-elle, tu as des jolis yeux, il faudrait qu'un jour ils pensent à sourire ^^ Tu as déjà essayé de te maquiller...? enfn, on verra ça plus tard, mais ça t'irait très bien les yeux cerné de noir. Alors, herm, herm, la lettre... en général, une lettre on la commence avec une formule de politesse ou d'introduction. Par exemple, "cher papa", ou "chère maman", ou "chers parents". Tu peux juste dire, "papa, maman", si tu ne veux pas trop mettre "cher"... mais tu ne peux pas mettre "cher" tout seul, ça voudrait rien dire. Alors? Une envie spéciale?


[i]Ca promettait... en tout cas, Jezabel était très enthousiasme à cette idée et aussi, ca lui plaisait beaucoup de découvrir Sothis à travers cette lettre. Elle ne le connaissait pas. A part qu'il se croyait abandonné, qu'il parlait à son hibou et qu'il détestait ceux de l'école, qu'il avait des yeux à maquillage et qu'il était si seul, elle ne savait rien de lui.

♥ Mais je trouve que ca fait quand même beaucoup de choses mine de rien, en si peut de temps! ♥

Sothis ne comprit pas les paroles de Jay quand elle disait que cela n'allait pas être facile de le rammener. Cependant, il ne montra pas son trouble. Il ne comprenait pas non plus ce qui animait la jeune fille dans sa volonté d'aider les gens. Il songea alors qu'elle faisait peut-être cela pour oublier et soulager sa propre peine. Il ne put s'empecher d'être compatissant à cette idée, même s'il n'était pas un grand sensible d'apparence. Peut-être qu'il lui poserait la question...

Elle le regarda ensuite dans les yeux. Sothis fut tenté de baisser les siens mais finalement, il soutint le regard bleuté de la demoiselle. Ce fut seulement quand elle le complimenta qu'il baissa les yeux, et même la tête, un peu embarassé. Il faudrait que ses yeux pensent à sourire... Mais ses yeux étaient devenus tristes depuis un bon moment. Cependant, ils étaient aussi devenus secs, jamais une larme... Etait-il insensible? Non car interieurement, il ressentait tous ces sentiments de tristesse, de joie parfois. Mais il ne savait plus les exprimer, il restait toujours dans cette même attitude, qu'il soit triste ou heureux, calme ou enervé. Il était une sorte de robot qui detestait exterioriser. Et quand cela arrivait, il préférait fuir plutôt que d'affronter. C'est pour cela qu'à ce moment même, il avait envie de partir en courant car il avait montré son embarra. Son visage restait stoïque mais une certaine nervosité était palable en regardant ses doigts réajuster ses mitaines noires. Quand il était seul, il se rongeait les ongles. Cela ne se voyait pas à cause de son vernis noir. Il souvint d'ailleurs qu'il s'était déjà mis du vernis sur ses lèvres en rongeant ses ongles. Depuis, il évitait de recommencer.

"Oui, je me suis déjà maquillé. A vrai dire, je le fais souvent en dehors de Poudlard."

En dehors de Poudlard... Cela lui semblait loin. Depuis la rentrée scolaire, il n'était pas sorti de l'établissement, profitant des sorties au Prés au Lard afin de se promener seul dans le parc.
Il aimait maquiller ses yeux. Cependant, il craignait qu'on se moque de lui. Il devait avouer qu'il voulait rester un peu tranquille, surtout que c'était si bien commencé. Mais il se promit quand même de tenter la chose. Après tout, pourquoi se priver de ce montrer ce qu'il est réellement?

Elle exposa ensuite ce qu'elle savait sur les lettres. Formule de politesse avec les traditionnels "Cher maman...". Ce qu'elle disait, il le savait. C'était une des premières choses qu'il avait appris quand il avait écrit une lettre. Cependant, il acquiesça, ne voulant pas contredire la jeune fille qui avait une bonne volonté. Il ne voulait pas la vexer. Il fallait noter que c'était rare qu'il fasse attention à ne pas heurter quelqu'un. D'ordinaire, il ne se serait pas gêné.

"J'aurai plutôt mis quelque chose du genre "salut les vieux". Mais bon, ça ne figure pas dans les formules de politesse, dommage." dit-il.
Il ne plaisantait presque jamais. Ces paroles, qui ressemblaient à de l'humour, étaient en fait le genre de reflexion qu'il se faisait souvent. Car il lui arrivait de parler seul, rien de bien important, mais c'était fréquent.
Ne voulant pas que Jay pense à de la mauvaise volonté de sa part, il réflechit à une idée.(Sothis avait bien envie de la voir toucher un hibou. Il se trouvait un peu sadique...^^)

"Chers parents, ça fait trop formel. Je préfère Maman, Papa. C'est plus intime."

Prenant son courage à deux mains (dur pour un non Gryffondor^^), il sortit un parchemin et sa plume de son sac. Il avait bien vu la plume à papote de Jay mais il préféra sortir ses affaires. Il justifia cependant:
"Je préfère écrire moi même."

Il commença dont à écrire:



Il resta alors bloqué sur la suite des mots. Que devait-il mettre? Devait-il tout de suite leur faire remarquer qu'il n'avait plus de nouvelles? Ou alors dire qu'il craignait que sa dernière lettre ne leur soit pas parvenus, pour leur laisser une excuse?

°C'est encore pire qu'une interro de potions...° pensa-t-il.

Etrange... C'était bien le mot qui pouvait le qualifier! Il n'était pas comme la plupart des garçons de l'etablissement. Il aimait cultiver cette difference, déjà pour se dire qu'il était quelqu'un de bien mais aussi pour ne pas se fondre dans la masse. Ce qui était contradictoire, c'est qu'il n'osait pas s'affirmer entièrement. Pas vraiment par peur, mais par lassitude des réflexions faites à son sujet. Peut-être que quelque part, il voulait quand même être comme les autres. Une vie normale l'interessait, être un sorcier normal, avoir des relations normales avec les gens. Socialement, c'était le chaos chez lui, pas vraiment d'amis, pas de petit(e) ami(e) (soyons ouverts d'esprit)... Bref, on pourrait dire que son seul ami est lui même, cependant, il n'était pas assez narcissique pour penser cela.
Cependant, en parlant avec Jay, il se rendit compte que c'était tout de même agréable d'avoir une conversation avec un humain, car quand il parlait à son hibou, certes il ne le contredisait pas, mais il ne lui répondait pas non plus.

L'air pensif, il reflechissait à ce qu'il pourrait mettre dans sa lettre. Bougeant machinalement sa plume sous son menton, il en mordilla legerement le bout, même si cela n'avait pas un gout extraordinaire.
Sothis observa la jeune fille changer de position pour se mettre à califourchon sur le banc. Par réflexe, Sothis se décala bien que ce ne soit pas un geste de mechanceté ou de dégout. Il écouta la jeune fille mais semblait un peu ailleurs. Il réflechissait en même temps au contenu de la lettre. Quand elle eut fini de parler, il prit la parole à son tours.

"Etant donné que je n'ai pas de chat, je vais directement demander de leur nouvelles. Le dernière fois que j'ai eu une réponse... C'était un peu après la rentrée scolaire. "

Maman, papa,

J'espère que vous allez bien depuis ma dernière lettre.

Une fois que sa plume eut fini de gratter le papier, il pencha legerement le parchemin pour le montrer à Jay. Ayant une inspiration, il ramena la feuille à lui et continua d'écrire:
J'espère d'ailleurs que vous l'avez bien reçu car je n'ai pas eu de réponse de votre part. Je commence à m'inquieter. J'espère qu'il n'y a rien de grave. Ais-je fais quelque chose qui vous a heurté? Je pense que...
Sohtis se stoppa dans son écriture, bloqué. Cela semblait ridicule, il avait plus l'impression de se confier que d'écrire une lettre! Il était partagé entre l'idée de continuer ou de jeter cette lettre. Finalement, il rejoua machinalement avec sa plume, en fixant le papier.

Jay lisait par-dessus le parchemin pour suivre l’évolution de la lettre. Ca alla mais soudain la plume cessa d’écrire en plein milieu d’une phrase. En lisant qu’il s’inquiétait de ne pas recevoir de réponse, Jezabel avait eu envie de ressortir sa plume pour leur écrire aussi et les prier de jouer leur role de parent mais c’tait quoi ça de faire des enfants, de les mettre en pension puis de demissionner de son rôle comme si jamais un jour ils s’étaient suffisamment aimé pour concevoir un enfant.

Elle garda son irritation dans le décombre d’un sourire qui allait de travers. Elle ne savait pas pourquoi elle se sentit soudain tristounette. Ce n’était pas seulement à cause du Serdaigle mais surtout à cause de la pensée qu’on aurait toujours beau faire pour être aimé, ça finissait par aller de travers. Pourquoi c’était si compliquer alors que l’amour était quelque chose de gratuit et de plutot sympathique, qu’il soit amical, parental ou amoureux ?

La tête penchée vers le garçon elle lui envoya un sourire énorme comme jamais. Les sourire les plus grands cachaient toujours quelque chose de très fort. Celui de Jezabel cachait sa tristesse mais envoyait de bonnes ondes encourageantes pour que Sothis écrive encore.

Tu penses quoi, Sothis...? lui demanda-t-elle d’une voix douce pour ne pas le heurter. ca coûte cher de leur dire ce que tu penses ou ce que tu ressens?

♥ C’est bien de dire ce qu’on pense, il y a pas beaucoup de gens qui le font vraiment parce qu’ils ont peur de ce que ca va provoquer. ♥

Tu penses à quoi Sothis?

Sothis pensait à des millions de choses à la fois. Partagé entre le sentiment d'injustice et de peine, il songeait à sa vie. Il avait toujours pensé que ses parents tenaient à lui. Ce n'était pas faux, mais il n'avait jamais remarqué jusqu'à maintenant que depuis qu'il avait découvert ses talents de sorciers, ses parents l'avaient un peu mis de côté. Certes sa mère était contente qu'il aille à Poudlard, cependant, cela avait creusé un fossé entre lui et sa famille, surtout avec la famille de son père moldu...

"Dans certaine famille, les enfants cracmols sont rejetés. Ce qui est étonnant, c'est que dans la mienne, c'est le fait d'être sorcier qui m'exclut." dit-il gravement.

Quand il était chez lui, il s'efforçait de ne rien montrer en rapport avec la magie, que ça soit ses affaires de cours ou sa baguette. Déjà, son père voyait cela d'un mauvais oeil, alors pratiquer la magie était inconcevable même s'il était majeur. Le jeune homme n'avait jamais eu d'encadrement magique, il avait du mal à faire distinction entre la bonne et la mauvaise magie. Il pensait que la mauvaise magie n'existait pas, tout dépendait de l'utilisation. C'est pour cela qu'il pensait que certains sorts de magie noire n'étaient pas néfastes...

Il songea alors que n'importe où, il n'était pas vraiment accepté. Chez lui, sa famille était distance parce qu'il était sorcier, et à Poudlard parce qu'il n'était pas de sang pur. En réalité, une seule personne avait témoigné de l'interet pour ce qu'il était vraiment: Jason, un garçon de Poufsouffle qu'il avait rencontré en cinquieme année. Malheureusement, il avait terminé ses études. Il avait des nouvelles de temps en temps, mais il était très occupé avec ses études d'Auror. Il esperait pouvoir le revoir prochainement, car les deux garçons étaient assez proches. D'ailleurs, cela avait engendré une "polémique" concernant leur relation...

Le sourire de Jay... On ne lui avait jamais souri de cette façon. Cependant, Sothis était incapable de rendre un sourire, à croire qu'il avait oublié comment on faisait. Il se contenta de la regarder mais seul son regard s'adoucissait. Sa tristesse, Sothis s'efforça de ne pas la montrer. Mais en même temps, cela n'était pas difficile car il s'était accomodé à vivre avec. Il se demanda si cela arrivait à la jeune fille d'être triste. En y reflechissant bien, il était impossible d'être heureux, Sothis en déduit donc qu'elle devait cacher quelque chose elle aussi. En comprenant cela, il sut qu'il était capable de faire un sourire malgré sa tristesse. Il parvint alors à lui adresser un vague sourire avant de reposer ses yeux sur le papier.

"Leur dire ce que je pense, cela veut dire leur admettre que cette situation m'embarasse. Je ne veux pas l'admettre." répondit-il.

"Tu dis toujours aux gens ce que tu penses ou ressens?" demanda-t-il.

Sothis commençait à s'intérroger sur la personnalité des gens qui l'entouraient. Avant, il s'en moquait, mais la situation faisait qu'il se posait de nombreuses questions. Etait-il vraiment different des autres? Etait-ce lui qui avait creusé ce fossé entre le monde et lui?

Tu fais comme tu veux, Sothis, murmura Jezabel qui, étonnée d’elle-même, ne prit pas le revirement de situation pour elle.

La lettre était quelque chose de personnel et elle se doutait qu’il faudrait plus que quelques minutes dans la vie du Serdaigle pour réparer ce que peut-être des années avait détruit de confiance en lui et dans les autres.

Elle le regarda en le détaillant, comme elle avait du recul sur lui, elle pouvait enfin le contempler. Il était sûr que ce garçon faisait presque tout pour n’être pas vu donc son regard inquisiteur devait être pour lui plus violent et plus intrusif que le fait d’avoir lu sa lettre, peut-être. Elle arrêta sa contemplation à son visage puis finalement, elle se leva, prit ses affaires et se dirigea droit vers lui.

Tout doucement, elle approcha sa main de sa joue. Elle ne voulait pas le blesser, elle voulait le toucher. Elle ne savait pas pourquoi, le geste n’était même pas affectif. Elle posa doucement sa main et parcourut le côté de sa mâchoire où poussait une petite barbe de trois jours, en suivant son geste des yeux. Elle laissa tomber sa main et sourit.

Il faudra te raser, sourit-elle. Elle fouilla dans son sac et en sortit une petite pochette rose cousinée. Elle l’ouvrit et tendit à Sothis la fin d'un khôl noir. Tu seras très beau quand tu seras libre. J’espère que nous nous reverrons et que la prochaine fois, tu sauras profiter de la grande occasion de me voir triturer ces saloperies de hiboux. Nhésite pas à me sourire quand on se croise dans les couloirs, même si tu ne veux pas me parler, te voir sourire me fera très plaisir.

D’un coup de baguette, elle récupéra la boule de papier.

♥ Accio boulette! ♥

Elle rangea sa baguette, prit la main de Sothis et y glissa la boulette en refermant son poing dessus et en gardant sa main autour.

On sait jamais, garde la. Ca prend pas beaucoup de place. Bye bye Man Solo.