Langage d'une Selene à un homme... (PV Selene)

Sujet: Langage d'une Selene à un homme... (PV Selene) Jeu 18 Oct 2007 - 19:36

«Dans la vie, il est des rencontres stimulantes qui nous incitent à donner le meilleur de nous-même, il est aussi des rencontres qui nous minent et qui peuvent finir par nous briser. »

Je n’avais pas pensé à cela alors que je la rencontrais la première fois dans la volière… Alors que les accords de musique sortaient de mon saxophone, brisant la pluie, qui tombait à verse ce soir là. Sous les gouttes de ce soir, on pouvait apercevoir Rusard, se baladant dans le château et parfois dans le parc, se trempant et pestant contre les gouttes du mauvais temps. La pluie me lançant des gouttes dévastatrices, surtout pour mon jeans…, mais après tout, rien de plus normal, pour quelqu’un qui était assis sur le rebord de la fenêtre, le lieu non idéal pour s’abriter de la pluie…

Il pose son saxophone contre lui-même, reposant son souffle un instant. Les hiboux sont endormis, tout comme la plupart des élèves. La lune qui tente d’envoyer ses rayons percer un nuage, m’indique qu’il doit être prés de minuit, car le ciel est vraiment très noir, et ce ne sont pas les étoiles qui me contrediront, de mon petit espace, elles ne sont pas visibles… Ma main se balade sur le rebord, caressant l’eau et s’amusant à la rejeter du haut de la tour, petite flaque par petite flaque…

Rusard regarde dans ma direction, alors je me tourne légèrement pour cacher ma présence puis sourit tout en le regardant se tremper plus encore… Quelqu’un aurait du l’avertir, qu’il ne resterait plus personne pour lui lancer un sort de feu pour sécher ses vêtements à une heure aussi tardive… Pauvre Miss Teigne, subir ainsi le désarroi de le voir se changer…

Kellian pense à la forêt interdite. Puis à sa famille. Etrange façon de relier une forêt sombre et impénétrable avec sa famille… Vrancea n’est pas de retour encore, elle adore chasser sous la pluie, les animaux sont troublés par toute l’eau tombante et alors, serres en avant, elles chassent pour son plus grand plaisir.

Un hibou s’agite soudain, et fixant le sol de pierre, relève soudain la tête. Les cheveux dégoulinants, le visage trempé, les lèvres humides, elle reste sur le pas de la porte à attendre. Où c’est seulement Kellian, qui la regardant attentivement, prends des secondes, pour des longues minutes. La vision est belle, autant qu’impressionnante, et cette fille l’est tout autant.

Selene…

La première fois que je l’ai vu, c’était dans la volière, à la lueur fantomatique d’un clair de lune qui illuminait son visage devant moi, et j’ai su que si c’était un fantôme, il était temps que je me mette à parler leur langage. Quand à me détruire… Elle aurait fort à faire, mais elle avait déjà un net avantage.

Elle était très belle. 6 années à rester ici, et pourtant il avait fallu 6 années pour qu’enfin, je ne lui parle…

« Bonsoir… »

Et plus rien d’autres ne m’est venu à l’esprit, alors qu’il me tardait d’entendre ses premières paroles, son premier mot… jusqu’à son premier battement de cils, chassant une gouttelette trop indélicate.

Elle est en bas à contempler la pluie. Elle reste absente sous les gouttes qui se perdent dans sa chevelure d'ébène. Elle reste immobile et elle est aussi belle qu'une statue perdue dans un lieu de culte ancien.
Les yeux fermés, elle se laisse bercer par cette amosphère, cet air étrange propice à la rêverie et à l'introspection humaine. Elle ne bougera pas, personne ne tentera de la faire bouger ... Si on y parvient du moins. Têtue, elle préfère rester là, qu'on ne vienne pas la chercher, la pluie l'a déjà recueillie entre ses bras glacés.
Un son, une musique assourdie lui parvient. Elle l'écoute et elle aimerait l'accompagner à son piano à queue, en ébène présent dans le Hall du Manoir Sweevil. Machinalement, elle fait bouger ses doigts pour accompagner la musique et tenter de la capturer. La poupée écossaise sourit. Elle se doute bien de qui il s'agit, de qui joue cette musique. Cette étrange littanie mise en musique par un instrument que la jeune femme n'apprécie pas particulièrement.
Le piano ou encore le violon ressentent les choses ... Pour les autres, il faut que le musicien leur inculuque une parcelle d'âme. Mais l'âme ne pèse que 21 maigres grammes quand elle s'échappe du corps lors de la mort.

Assez étrange que l'âme ne pèse que ce poids. Mais tout ceci n'est que légendes après tout.

Que faire maintenant que la musique a empli ses pensées ? Rejoindre celui qui en est l'auteur afin de le féliciter d'avoir omnibulé ses apophtegmes ? De lui avoir fait comprendre qu'elle devait trouver celui ou celle qui l'avait sortie de sa torpeur ? Il semblerait ...
Le Destin peut souvent être très joueur avec des personnes qui se mettent à jouer elles aussi ... Bien, il est temps de s'y rendre.. La poupée de porcelaine de nationalité écossaise glisse lentement sur l'herbe mouillée, comme pour suspendre sa marche. Les bottines aux hauts talons, dont le bruit peut parfois déranger, sont feutrées dans ce gazon rempli d'eau bienfaitrice. La longue chevelure noire avec toute cette pluie, reste plaquée sur les épaules diaphanes dénudées de la sixième année.
Elle avait choisi un corset violine avec de la dentelle noire et avait préféré mettre un pantalon noir qui mettait en avant ses jambes fines réhaussées par le port de ses sempiternelles chaussures. Des ornements étaient présents sur le fin cou, un collier à fine dentelle avec une plume descendant jusque dans le décolleté de la cadette des Sweevil.
En arrivant dans ses dortoirs, elle ira se changer ... Oui, mais avant ...

Avant, elle avait fort à faire. Alors d'un pas résigné, elle était repartie dans l'enceinte du Château manquant de peu de se faire alpaguer par un Argus Rusard éternuant. Miss Teigne était trempée elle aussi, les chats détestent la pluie pourtant non ?
Pour ce qui est de sa ménagerie, elle l'avait laissée dans son dortoir, où bien sûr cette dernière s'était empressée de s'enfuir vers la Forêt Interdite. Selene n'en avait aucun doute. D'ici peu, elle irait s'enquerrir de leur santé à tous.
Le corbeau et les deux serpents, en y repensant, elle avait fort à faire avec toute cette ribambelle d'animaux ...
Pensive, elle n'avait qu'un objectif à atteindre : la volière.

Et là, elle serait fixée.

Elle ne lui tiendrait peut-être pas rigueur du dérangement qu'il avait occasionné chez elle .... Mais elle continuait à évoluer dans les couloirs, poussée par une main invisible. Il est des rencontres qui restent marquées à l'intérieur de nous. Bonnes ou mauvaises. Qui sait ? Elle n'est pas capable de le dire, ni même de s'exprimer.
Des marches, encore elles. La Serpentard prend son temps, bien qu'impatiente tout de même ... Marche après marche, pas après pas, elle continuait d'imprimer sa silhouette sur les murs de pierre de Poudlard.
Un souffle, une présence. Elle s'approche, Mais elle reste méfiante quant à cette dernière. Elle est aussi silencieuse qu'une poupée qu'on aurait privée de mouvements.
Elle reste là pendant un instant à regarder cette forme dans l'obscurité de cette volière.

Seul le Hibou traduit sa présence féminine.

Ombre fantômatique dans un lieu qui l'est tout autant. Son visage blême, son regard argent teinté d'émeraude luit dans la pénombre. Elle fait encore quelques pas pour être proche de lui.
Elle le reconnaît facilement. Un sourire se dessine sur ses lèvres saumonées, à l'en croire son regard, il la trouve belle. Voire très belle. Toujours ce même regard posé sur la petite écossaise. Pour une fois, elle prend garde au regard bleu qui la scrute. Pourquoi ne lui a-t-elle jamais parlé ? Il y avait bien six années pour cela ?
Oui, mais quelque chose lui disait que ce moment valait bien mieux que tout les autres ... connus à ce jour.
Un "bonsoir", lâché simplement sans aucun artifices. Ils seraient concis en paroles ce soir. Selene ne serait pas foncièrement avide de palabres.

Elle le regarde encore, comme pour s'imprégner de son image. Appuyée contre le mur, bras croisés sur sa poitrine, elle ne dévie pas son regard du sien. Au contraire, elle cherche le contact, le duel ....

- Bonsoir Kellian. Tu es donc l'auteur de cette splendide musique bien mélancolique ... Étrange de nous rencontrer par ce temps et d'enfin nous parler ...

Sourire en coin. La voilà qui regarde par la fenêtre, encore songeuse. La petite poupée garde son sourire.

- Alors Kellian ... Discutons.

C’est un léger rire qui survient, presque comme une quinte de toux. La réaction de Kellian face au mot mélancolie. Il n’avait pas voulu ses notes là, peut-être… Il aurait préfère une musique fantomatique, attirant à lui, les spectres et démons… Et après tout, c’était peut-être réussi. Un fantôme, qui ne vole pas, mais qui semble flotter dans l’air à chacun de ses pas… Comme un spectre oriental, vengeur des malédictions jeté à tort et à travers… Kellian se tient sur le rebord de la fenêtre. La prudence serait qu’il se remette droit, et prenne appui contre le mur, faisant face au danger. Mais…

Il s’en moque. Son regard la fuit aussi vite qu’il l’a trouvé belle, et il regarde déjà la fenêtre, alors que ses dernières paroles restent sans réponse. Il n’ose pas jouer de la musique à nouveau, de peur de détériorer une ambiance caractérisée par la surprise. La mélancolie rend triste, la surprise… amuse.

« C’est vrai que nous nous sommes beaucoup croisé, et seulement croisé… Pourtant, même maison, même cheveux d’ébène, et tellement de points communs, du moins, je les imagine, à défaut de les connaître… Nous sommes aussi relié par nos deux animaux de compagnie… J’ai souvent vu Vrancea voler avec un autre corbeau, je me suis demandé à qui il appartenait, et après beaucoup de bruits de couloir, j’ai su. Ca entre autres… »

Il caresse son saxophone et passe ses doigts sur les touches, jouant une musique inaudible, envoyé dans le ciel par l’air qui circule entre chaque touche… Une sorte de mélodie à sifflement aigu destiné aux chiens, ou aux serpents… Mais l’inquiétude de ne plus savoir quoi dire à Selene reprend le dessus et il pose alors le saxophone juste en dessous de lui, puis se redresse et la regarde, oubliant pour un instant la fenêtre, et dehors, la forêt, et ses ombres.

« Le temps est aussi mauvais qu’un jour de perdition… Un jour où on se perd, un jour où l’on perd… mais parfois on trouve. Penses-tu que ça soit une bonne chose que ma musique t’ait conduite jusqu’à moi ? Ca sera ma première question… »

Se faisant mystérieux, il recherche la seconde question, aborder tout de go, leur rencontre serait un gâchis… Oh, une jolie question…

« Pourquoi se fait-il que tu ne m’ais jamais rencontré avant… Voilà ma deuxième question… »

Il voulait jouer à l’inquisiteur, questionnant la belle et méchante sorcière… Arrivé à ce niveau là, autant poser une question qui la concerne vraiment…

« Et enfin, est ce toi qui a versé de la poudre de sangsue dans les soupes, que l’on nous a servi la dernière fois dans la grande salle, ou est-ce juste un elfe de maison qui mériterait d’apprendre la cuisine ? Troisième et dernière question... Pour le moment.»

Une question finale, pour détendre l’ambiance, et pour lui montrer que finalement, il n’est pas si inquisiteur que cela… Par contre, belle sorcière… ça, elle l’était !

Elle fut surprise par ce léger rire qui s'évapora rapidement dans l'air ambiant. Il haïssait peut-être le terme Mélancolie ? Mais les notes qu'elle avait entendues quelques minutes auparavant traduisaient ce ressenti.
Elle n'était pas dupe et connaissait la musique pour en avoir partagé l'âme. Le cousin de l'ancien Préfet était souvent étrange, à se retrancher dans les Ombres. Il était mieux ainsi peut-être ? Selene ne le savait pas, mais elle sentait ou même savait que c'était mieux pour lui ...
Mais il avait eu la main chanceuse en cette soirée pluvieuse, il avait attiré la poupée écossaise à l'aspect porcelaine, dans son repaire. Il pouvait en être fier. Les notes l'avait interpellée, c'était bien plus le côté artiste qui l'interloquait que le côté humain en lui-même.
Kellian pouvait se sentir honoré de lui parler, elle qui d'habitude reste silencieuse ou ne se montre qu'à des connaissances dont elle est certaine.

Or, la bienséance voudrait qu'il soit face à elle, qu'il la regarde mais son regard bleu est captivé par autre chose. Comme si Selene n'avait été qu'une passade. Cette dernière ne s'en formalise pas outre mesure.
Elle attend, comme elle sait si bien le faire. Elle change de place, elle aime se mouvoir et ne pas rester immobile ne serait-ce qu'une misérable seconde. Alors docile, elle se pose contre le mur, les mains blanches et froides posées sur le mur tout aussi gelé. Il ne joue plus ?
Elle ne le forcera pas de toute manière. Petit sourire de la jeune femme quand elle réentend ce léger accent bulgare qu'il possède. Le regard argenté et ponctué d'émeraude est posé sur le sol. Elle préfère fixer quelque chose d'immobile.

Elle est rassurée comme ça.

Il parle. Encore et toujours, ce monologue qui l'apaise avec sa voix spéciale. Le sourire qui s'élargit sur les lèvres saumonées. Soit disant ils auraient des points communs ? La séduction peut-être ?
Selene tourne sa tête de porcelaine vers lui en gardant ce sourire énigmatique. Sa voix vient briser l'atmosphère juste après la tirade de ce fabuleux comédien ...

- Oui, les mêmes cheveux sombres et même Blason. En points communs comme tu tends à les connaître, je dirais l'art de séduire ... Jouer sciemment. Nous faire valoir aux yeux des autres alors. Oui, c'est Andrealphus, mon corbeau.

D'ailleurs elle y pense, il doit être en train de chasser avec Vrancea alors. Le regard de la sixième année se pose sur les mains qui caressent l'instrument. Le jeune homme jouerait-il une mélodie connue seulement de lui-même ?
Là encore, elle ne s'est pas trompée ... Il la fixe enfin, ayant compris qu'une femme a besoin d'être regardée ... Il lui pose d'autres questions qui la font rire d'un rire cristallin.
Lui aussi est attachant en somme.

- Une bonne chose que ta musique m'ait conduite jusqu'à toi ? Honnêtement je n'en ai pas la moindre idée, mais m'en plaindre serait mensonge. Je laisse le Hasard décider en tout état de cause.

Ah le Hasard et Selene, toute une histoire. Elle y croyait quand même, mais elle savait pertinemment que c'était écrit une rencontre potentielle, comme celle-là tout compte fait. Il lui reparle. Cette fois, c'est d'une oreille distraite qu'elle entend la seconde question .....
Peut-être qu'elle préfère ne pas y répondre aussi. Ce serait plus dans ses cordes de ne pas le faire .... Mais non.

- Je ne sais pas. Je ne saurais quoi te répondre. En revanche, je peux te retourner la question, Kellian.

Ah il aimerait savoir pourquoi jamais ils ne s'étaient adressés la parole ? En faisant son fouineur de première en plus .... Mais la dernière question fit rire la belle poupée écossaise d'un rire bien cristallin d'ailleurs.
Était-ce elle ? Regardant Kellian droit dans les yeux, elle était toujours dans la même position mais sa voix qui n'était que murmure était destinée aux oreilles du cousin de Julian Falcon.

- Et si c'était moi ? Serais-je punie pour mon forfait culinaire ? Ah pour le moment ? Sècherais-tu donc Messire Falcon ?

L'instrument de Falcon était décidément bien intéressant. Non, ne voyez pas par là de sous-entendus jeunes gens ...

Kellian la regardait elle, trempée dans tout son ensemble. Pâle figure devenant Poupée chiffon. Méprisée par les gouttes d’eau, qui avaient rendu son habit tout collant…

Nouveau sourire, alors qu’elle prononce le mot séduire. Il ne pensait pas à ça, non il la connaissait à peine après tout… Et voilà que déjà, il en venait à se défendre comme si elle lisait dans son esprit. Range ton don de Légillimens et sors ta baguette que l’on puisse se battre de soldat de plomb à jouet de filles… Jouer sciemment. Comme si dans chaque rencontre, tu voyais quelque chose à en tirer…

« Les autres même en creusant, ne parviennent jamais à savoir ce que nous valons vraiment, il faut vraiment le vouloir… Vouloir pour découvrir. Comme Colomb découvrant les Amériques. Une terre semblant pourtant sans défaut… Et combien de personnes il a du éliminer pour en découvrir plus… Nous les serpents, nous sommes habitués à faire des victimes… Alors, oui, nous aimons nous faire valoir aux yeux des autres… Mais tu dois sûrement te demander comment je te trouve dans ce cas… Serait-ce la quatrième question ? Non, je préfère te laisser dans l’attente… »

Il sourit de nouveau, et joue avec elle, adorant la toiser du regard, et s’imaginant tendre devant elle, un grand fouloir de soie rouge, l’agitant, puis l’accueillant à bras ouverts, pendant qu’elle foncerait droit sur lui, griffes en avant, en l’absence de cornes…

Il regarde une nouvelle fois vers le ciel couvert de nuages noirs, pour guetter un signe de Vrancea, mais non, sa chasse se prolonge encore. Celle de Kellian se plongeant dans les yeux argent de Selene, ne fait que commencer…

« Andrealphus ? C’est un nom assez long… Ca a une signification ? »

Puis il se crispe, quand elle parle du hasard, voire du destin, voire de bientôt, trop de notions abstraites…

« Je déteste le hasard, on ne peux ni le contrôler, ni le séduire… A la différence de beaucoup de personnes. »

Le serpent siffle, mais reste muet sur certaines questions. Pourtant il sent qu’il devra y répondre… Pourquoi ils ne se sont pas rencontrés avant… Autant prendre la chose de la meilleure façon qui soit, donc la plus pure innocence…

« C’était une méprise, j’avais le soleil dans les yeux. J’avais passé une mauvaise journée, j’avais la tête ailleurs. Tu étais habillé de noir, une nuit, je ne t’ai pas vu. Et il a plu un jour, et j’ai confondu ton regard avec les nuages… Tu vois, il y avait tellement de raisons pour ma part… »

Sans la regarder une seule fois, il fixe sa main appuyé sur le rebord du muret, cherchant une inscription magique, sur la rencontre de deux êtres étranges dans un endroit entouré de hiboux endormis, ou en colère.

« Quand à ton forfait culinaire, comme tu l’appelles, je pense que j’aurais pris plaisir à te punir, si tu ne m’étais pas apparu de manière aussi imprévisible ce soir… Tu voulais une autre question ? J’en ait peut-être une… Que comptes-tu faire pour rendre cette nuit inoubliable ? »

Léger rire. De Selene…

Il s’en amuse.

Grâce à un informulé, elle reprend son aspect de poupée de porcelaine, auparavant poupée de chiffon, elle redevient aussi belle qu'auparavant. La longue crinière d'ébène reprend sa forme originelle, et les vêtements ne serrent plus étroitement le corps de la petite écossaise.
Elle est plus à l'aise ainsi et surtout, elle ne prendra pas froid ou n'attrapera pas une forte migraine, comme elle a tendance à faire quand il fait bien trop froid. Enfin sèche et revigorée, rassérénée mais perdue dans des pensées bien inacessibles au commun des mortels ... A quoi pense la jolie petite poupée écossaise ? A son frère justement, pour une fois ...
Comment réagirait-il si par hasard il apprenait qu'elle était en grande conversation avec l'un de ses camarades Serpentard ? Oh pour sûr, le Médicomage de sept années, son aîné ne serait pas vraiment bien heureux de l'apprendre. Elle était certaine qu'il s'en prendrait directement à cet adolescent aux racines bulgares. Le tuer ? Non, Aloysius Sweevil n'irait pas jusque là. Mais il ferait souffrir le cousin Falcon, c'est certain.
D'ailleurs, elle connaissait l'ancien Préfet de réputation, mais à lui aussi, elle ne lui avait jamais parlé. Par crainte peut-être ? Non, tout simplement parce ce qu'il ne l'intéressait pas outre mesure. Elle avait bien préféré l'observer, lui et ses manières stupides de jeune séducteur à trois Gallions. En séducteur, il y avait bien mieux : Sacha de Lansley.
Ce dernier aussi sombre fut-il avait l'art mais surtout la manière de savoir charmer ses interlocuteurs.

Cet art manifeste de laisser son empreinte dans Poudlard. D'ailleurs qui ne connaissait pas le Serpentard ? Personne, ou sinon il fallut que vous soyiez enfermés en quarantaine à Sainte-Mangouste pour l'avoir ignoré ....

Tout ceci pour dire que Sacha était un être admirable, défauts comme qualités évidemment. Ce qu'en pensait Selene ? Trois fois rien. Le de Lansly était à part. Beau garçon avec une majorité énorme d'ennemis et un fan club bien prononcé dans l'enceinte de Poudlard d'ailleurs.
Enfin, c'était ce qui la faisait sourire d'ailleurs. Et lui le pire c'est qu'il s'en fichait royalement de cette renommée qu'on lui attribuait, ni plus, ni moins. Et Kellian, il entrait dans quelle catégorie chez la poupée écossaise ? Inintéressant ou pas ? Elle verrait en fonction de la discussion.
Jusqu'à maintenant, elle devait se l'avouer; c'était un duel verbal avec des idées énoncées par le Bulgare. Rien de bien fâcheux en somme.
Mais elle s'ennuyait déjà .... Dommage.

Il n'y avait pas Aloysius Sweevil qui se serait damné pour la divertir en cet instant ...

La jolie Sorcière souriait machinalement, comme dépourvue d'âme. Elle écoutait et n'agissait point. Kellian Falcon lui parlait, elle ne donnait rien en échange mis à part des paroles jetées dans l'air de la volière où trônaient les hiboux de plusieurs élèves. Des hibous à moitié endormis. L'un deux s'ébroua juste devant la poupée qui fut prise d'un léger sursaut.
Le volatile la fixa de ses grands yeux dorés pour ensuite se rendormir, comme si de rien était. Elle détestait ces choses. Ils n'avaient pas la classe que pouvait apporter un corbeau, Andrealphus par exemple. Ou mieux encore son couple de serpents ... Mais alors les hibous, c'était simple, elle n'aimait pas. La chouette d'Harry était jolie elle. Enfin, passons sur cette explication soporifique sur les oiseaux de tel ou tel sorcier.
Sortant de ses pensées, en baîllant, elle allait apposer ses commentaires sur la tirade du Bulgare. Qu'est-ce qu'il lui avait dit déjà ? Ah oui, des choses .... C'est fou comme par moments, elle prenait part aux conversations la Selene Sweevil ...
Les mains toujours posées sur le mur, elle le fixe d'un oeil amusé cette fois-ci. Pas si ennuyeux que cela tout compte fait. Mais il ne lui ressemble pas à "lui" ... Diamétralement opposés tout les deux. Totalement. D'ailleurs que fait-il en ce moment ?
Qu'elle se le sorte de la tête, c'est ce qu'elle fait. Elle doit se concentrer sur la discussion à laquelle elle vient de prendre part.

Le dialogue entre deux Serpents ...

- Les Serpents font et feront toujours des victimes. Nous ne laissons que des proies à moitié ingérées derrière notre passage. Nous aimons détruire, abîmer, pour notre bon plaisir. Se faire valoir est peut-être trop gratifiant et nous fait nous étouffer dans ce qu'on appelle couramment notre "égo". Mais comme tout être humain, on aime être reconnu, et ce peut-être pas de la meilleure façon qui soit.
Pour ce qui est de me trouver : mignonne, jolie, pas à ton goût ou quoi que ce soit d'autre, je m'en fiche. Je connais déjà la réponse rien qu'en te regardant. C'est très facile. Même trop facile, vous possédez tous les même regards quand vous les posez sur moi. Donc ne te cache pas derrière des paroles qui n'ont de sens que pour toi ...

Et hop, une petite pique déguisée derrière un sourire qui en ferait tomber plus d'un. Il veut jouer ? Bien, il a trouvé à qui parler. Car depuis toute petite Selene, ne se laisse pas facilement mener. Caractère bien trempé. Surtout sale caractère.
Un duel rondement bien mené. Pas encore la guerre entre les deux, mais il serait si drôle de déclencher les hostilités. Si facile, surtout ....

- Andrealphus, tu ne le connais donc pas ? Le Prince de la Luxure commandant à une légion d'une trentaine de démons et ayant la faculté de transformer tout homme en oiseau.

Le Hasard, apparemment il ne fallait pas mettre le doigt dessus. Intéressant. Serait-ce une faiblesse chez lui ? A voir et surtout à approfondir dans le meilleur des cas ....

- Le Hasard est très capricieux. C'est ce qui fait son charme à défaut d'autre chose. Ah et d'après toi qui séduis-tu par ta verve onirique Falcon ? Moi ?

Léger rire. Et vient la suite qui pourrait la faire rire aux éclats, si elle n'avait pas un peu de tenue. Elle lui rira au nez plus tard ...

- Réponse spéciale. Je n'en attendais pas moins venant de part. Pour moi, je dirais que simplement je n'en avais pas envie.

Pas totalement faux en fait. Elle s'éloigne de lui, elle n'aime pas trop rester immobile. Elle préfère bouger. Mains croisées dans le dos, elle évolue dans la pénombre ...Sourire sur les lèvres à peine maquillées. Pourquoi ?
Parce que. Ce n'est pas une réponse mais elle seule la détient.

- Oh mais je n'en doute point vil Serpent. Et je n'en ai cure de toute manière. Ce que je compte faire pour rendre cette nuit inoubliable ? Sûrement pas ce à quoi tu penses .... Hum, je propose un Jeu.

Clapement des mains blanches et grand éclat de rire cette fois. Oh la demoiselle aime vraiment jouer ....

- Partant ? Les règles sont simples, on va tenter de se connaître un peu mieux. Partant ou pas du tout Kellian ?

Il se léve de son perchoir, accusant un léger rétablissement sur ses pieds aussi droit qu’une craie sur son support. Puis s’approchant de Selene, ayant pris soin de déposer juste avant son saxophone bien à l’abri des gouttes d’eau, suceptibles de le détériorer, il se met à tourner autour d’elle, semblant guetter les moindres de ses faiblesses, et si elle en avait une, ou plusieurs. Sa vanité était tellement criante, qu’il aurait été trop facile de l’avoir, en employant quelques remarques acides… Acerbe, et si charmante cette Selene après tout… Pourquoi ne pas la mettre en condition de defense, peut-être même tendra t’elle les mains pour imiter un lutteur japonais, cela pourrait être marrant de la voir s’immiscer ainsi dans une parodie d’elle –même… Mais une fille qui sait jeter un sort, sans remuer les lêvres, sait-elle aussi faire preuve de calme lorsqu’on la traque. Et la voliére devient alors le huit clos de deux jeunes Serpentards, tout deux avec un passif assez devellopé, et un avenir à refaire. Si les deux ne se sont pas entretués auparavant…

« Un hibou te fait sursauter… Tu aurais du rester trempé, il ne t’aurait pas agressé si tu l’avais attaqué avec des gouttes d’eau. Noirs sont tes cheveux sont, noirs sont tes yeux, et noirs tes pensées ? »

Il lui sourit. Il aimerait bien le connaître son passé d’ailleurs… Surtout le passé d’une fille habitué à nommer un corbeau comme un demon. Hors de question que Vrancea fasse ami ami avec ce corbeau qui a de très mauvaises fréquentations, on n’a pas idée d’appartenir à une telle sombre maitresse.

« Tu n’es pas trop jeune pour la luxure ? Allons, n’est pas Serpentard qui veut. Cependant j’espére que peu de personnes connaissent la signification de ce nom, sinon ton corbeau serait surement interdit d’entrée à Poudlard. Mais tant qu’il ne peut pas me transformer en oiseau, je crois que je m’en satisferais… Quand à ta vanité, je la salue agréablement… »

Il se tape le front avec deux doigts serrés, puis rigole discrétement. Comment la calmer alors, qu’elle est tellement sur d’elle… Un default peut-être… Des grosses fesses ? Hum, ce n’est pas sous son habit, maintenant plus serré du tout, qu’il arrivera à voir quelque chose. Les deux se toisent comme une hyene sur une charogne. Le problême étant que la charogne ne faisait pas partie du décor, et qu’il était difficile de dire qui était la hyene… Ses mains croisées dans le dos, lui donnent de sombres idées. Un air de saxo plus tard, et une belle nuit, et elle ligoté. Et puis la paix et le silence. Un jeu ? Pourquoi pas oui. Après nous jouerons à tout ce que tu désireras… Il est tôt en général pour dire cette phrase, c’est pour cela que je ne la dis qu’en pensée…

Il sourit, renvoyant cette pensée à lui-même et la remettant dans un coin de sa mémoire, se promettant de lui sortir plus tard. Finissant de la toiser du regard, il se montre a la fenêtre, ne voit rien, et rassuré de la non présence de leur maître, Rogue, le seul homme à porter une tunique, pouvant lui servir à la fois de parapluie, et de drap de lit, il revient a elle…

« Un jeu… Pourquoi pas. Je suis partant. Permet moi de poser la premiére question de notre nouveau jeu… »

Il tape des mains une fois, sorte d’écho, devant attirer son attention…

« Raconte moi la partie de ton passé, qui a fait débuter en toi, cette… vanité. Tu peux remonter à aussi loin que tu le désireras, je suis très… »

« Patient… »

Il la traque, comme un vulgaire prédateur. Mais qu'il ne se trompe point car Selene n'est jamais bien longtemps la proie. Elle le laisse croire mais en aucun cas, elle ne se laisse approcher longuement. Mais le Jeu est toujours si passionnant et grisant qu'elle le laisse croire.
Dès qu'il se rapproche, elle peut mieux le contempler ... voir les traits caractéristiques du Serpentard et ainsi pouvoir analyser son caractère. Il la dévisage en retour. Bien, bien, aurait-il donc compris le petit Jeu qu'elle veut entamer ? Alors elle scrute le regard bleu du Bulgare et ne se cache point de poser un regard sur sa silhouette de Musicien confirmé.
Elle peut d'ores et déjà penser que c'est un charmeur de première. Tout comme son cousin dont elle en connaît les frasques. Julian Falcon, ex-Préfet des Verts et Argent. Un charmeur, un pâle séducteur qui ne s'attarde que sur les courbes féminines sans jamais les aimer. C'est un homme sans consistance et de toute manière, la poupée écossaise ne se cache pas de ne pas l'aimer ... Et Kellian alors ?
Attirant Serpentard mais qui ne cherche que lui aussi des femmes à désirer et surtout se faire désirer par elles ... Mais sur la demoisellen il est mal tombé. C'est elle qui donne les règles dans leur Jeu commun et personne d'autre. Qu'il l'apprenne à ses dépends le sixième année ...

Bien. Oh serait-ce le prélude à un échange plus que palpitant ? La jeune femme esquisse un sourire mutin.

- Oh, arriverais-tu à lire en moi comme dans un livre ouvert Kellian ? Noires restent mes pensées, le reste est secret. Une jeune femme est bien plus attirante quand elle est mystérieuse ... N'est-ce pas ? Elle ponctue sa phrase par un soupir qui traduirait presque un Ennui extrême. Mais tout est feint ... Il semblerait.

Alors elle se rapproche de son condisciple d'un pas feutré, et se colle presque contre lui. Seules ses lèvres restent à quelques centimètres de celles de son vis-à-vis. Rien que pour le provoquer ... Son souffle se poserait presque sur les lèvres du jeune homme. Afin de le tenter. A le regarder de plus près, c'est vrai qu'il en deviendrait presque plus beau. Mais ne point s'attacher, c'était la clef du Jeu auquel elle s'adonnait depuis son plus jeune âge. Ou depuis qu'on lui avait dit qu'elle était très belle.
Alors autant charmer et jouer avec ses principaux atouts non ? Hum. Elle pose sa main blanche sur le torse du sixième année avant de se reculer. Il reprend la parole, elle regarde ailleurs. Il lui parle de Luxure ? Sourire de la belle brune ... Pour qui se prenait-il ? Il semblerait qu'il ait des envies cachées ou inavouées ... Selene n'était pas dupe.
Mais elle écoutait attentivement ce qu'il lui déclamait. Ah ces hommes, surtout les Falcon ... Qui ne pense qu'à ... Enfin qui ont de certaines prédispositions à vouloir s'emparer de corps féminins. La poupée se met à pouffer de rire.

- Si les autres connaissent la Signification d'Andrealphus, grand bien leur fasse. Ils seraient même choqués de le savoir. Pour la Luxure, je te retourne la question Kellian. Mais je sais que tu y trempes bien lourdement ... Et ma Vanité, elle ne se lasse pas de saluer la tienne, Serpentard. Finit la Serpentard en une phrase acerbe et remplie de sous-entendus. Qu'il comprenne ...

Mais il est tout autant imbu de sa personne qu'elle se trouve l'être. Ne croit-il point que son charme dégouline sur la populasse féminine de Poudlard ? Il se pense charmant, oui, beau. Un Prince ? Lui doit le penser, mais la poupée elle, ne le pensait pas. Mais de toute manière, elle parviendrait à briser ce fichu Serpent ou du moins à lui couper les crochets. Pour s'amuser. Son regard traduit ses mauvaises pensées. Il ne cache point sa perversité aux yeux d'argent inquisiteurs de la Belle. Alors elle le scrute tout en continuant de le fixer de son regard mutin.
Non décidément, tout les Serpentards regorgent de surprise. Eneas tout d'abord, ah que le cousin de Charlotte est d'un intérêt puissant pour la jeune Ecossaise. Il dégage quelque chose de mystérieux, on est attiré en même temps que cela rebute. En un mot comme dans l'autre, Eneas est doublement attirant et intéressant ... Et son charme ? Un petit sourire se dessine sur les lèvres saumonées de Selene Sweevil qui vient d'y penser. Mais elle se doit de repartir rapidement dans la conversation avec Kellian Falcon. Ce huis-clos Serpentardien où tout deux, sont les acteurs d'une charmante saynéte ...
Enfin, elle repose son regard argent réhaussé d'émeraude sur le jeune Serpent qui commence à outrepasser sérieusement quelques règles. Or, il ne devrait point ... C'est un conseil.

- Partant pour le Jeu apparemment ... Suite à l'écho provoqué par le tapement des mains du jeune homme, elle tourne sa tête vers lui. Bien que ses pensées se trouvent ailleurs ... Ou tournées vers d'autres visages, lieux, enfin tout ce qui peut la sortir de la Volière. Sa doléance la fait rire aux éclats. Un rire malsain, proche de la démence. Qu'elle lui raconte une partie de son Passé ? L'avait-il bien regardée la belle poupée ?

- Un Jeu est un Jeu. Mais comme le dit si bien Lord Byron, "Vanités, tout n'est que Vanités". Tu veux remonter une partie de mon enfance afin de savoir d'où me vient cette puissante et exécrable Vanité, Kellian ? Tu es audacieux .. Finit la jeune femme sur un ton de Défi.

- Je suis née la deuxième enfant d'une famille Ecossaise. J'ai une frère qui se prénomme Aloysius, de 7 ans mon aîné et qui me voue un Amour indiscible et incestueux. J'aime jouer avec lui, au bord de la limite, rien que pour le tenir entre mes filets, lui et sa Bétise. Je ne le déteste pas, ne te méprends pas mais grâce à lui, je peux obtenir ce que bon me semble ... C'est dans l'ordre des choses et ça ne changera jamais parce que c'est comme ça. Alors oui, je possède cete Vanité exacerbée dûe aussi à mon joli minois et à mon corps. Mais toi aussi Kellian, elle est poussée à son paroxysme chez toi. N'est pas Serpentard qui veut. Tu m'as l'air de posséder toi aussi un lourd Passé, pour ma part je ne t'ai encore rien révélé ... A toi de savoir me charmer avec tes palabres. Ton Passé, Falcon ... Raconte.

Appuyée contre le mur la belle jeune femme à la peau Lunaire, croisait les bras en l'attente d'une réponse qui ne tarderait point. Sourire étrange aux lèvres d'ailleurs ... Allons, donc qu'allait lui apprendre Messire Falcon sur ses quelques souvenirs d'enfance et sur sa personne ? Elle languissait de le savoir ... Parce que bon, au cas où, elle frapperait là où ça ferait mal dans l'Esprit et Coeur du Serpentard.
Bah hé ! On est une poupée pourrie et brisée, ou on ne l'est pas hein ...

« Oh, il n’est pas de bon ton de dire que l’on veut rester mystérieuse… Qui est mystérieux n’intéresse personne, qui est mystérieux est solitaire, qui est solitaire pourrait disparaître dans les fourrées de la forêt interdite sans que personne ne s’en aperçoive… je connais déjà ton visage. Je connais ton genre de femmes. Oh tu es unique c’est ça… Unique comme ton style délicieusement rétro… Serais-tu un peu sorcière ? »

Il rigole légèrement.

« Mais ce sont des paroles de moldu ça… Bien sur que tu es une sorcière, à prédominance, sadique et regard noir terrifique… Je me trompe ? Ca sera une autre question… Dévoile moi tes pensées sadiques…. Je te dévoilerais mes connaissances en torture féminine… »

Elles s’approchent de lui, de ses lèvres… Le long silence qui suit est troublant, mais il ne tombera pas dans le panneau. Embrasser ce genre de fille une fois, reviendrait à devoir l’épouser contre son gré… Et comment est sa famille…

« Deuxième question… Ta famille me tombera t’elle dessus, si dans un délire psychotique, à peine hypnotisé par ton regard noir, je m’en venais, l’esprit troublé, à devoir me jeter sur toi… Si j’en venais à te posséder l’espace d’une nuit, sous le regard d’un Rusard lubrique, te donnant ainsi le plus beau souvenir de ta 6éme année… ? »

« Je crois que ça répond à ta question sur la luxure… On peut s’y adonner, mais faut que ça soit bien fait… Dis juste à tes animaux de compagnie de partir, je ne supporterais pas leur regard sur ton corps nu. Je suis un peu possessif vois-tu ? Et je n’aime pas partager ni mes jouets, ni mes petites amies. »

Il se raidit, se sentant sous le coup d’un ordre auquel il ne désire pas obéir. Il sait que s’il ne lui obéit pas, la scène s’arrêtera et les protagonistes repartiront chacun de leur coté, jusqu'à moment, où elle le dénoncera à Rusard et qu’il devra courir sous la pluie et l’herbe humide. Sauf si par un jeu cruel, il ne décide de clouer sa longue robe au sol de la volière, mais doit-il lui montrer le marteau et les clous soigneusement dissimulés… Souvenir d’une ancienne réparation de fortune, lorsque la magie semblait ennuyer plutôt qu’aider.

« Ah, tu ordonnes sans rien dévoiler… Typique des femmes ça. Encore un fait qui renforce mon sentiment que vous n’êtes pas unique. Et bien soit, je saurais te montrer que je suis un prince… J’ai un passé banal… Une famille noble, des traditions qui n’en finissent pas, aussi longue que mon bras… Tu veux le voir ? Il y a du sang bleu, si tu le coupes… Voudrais-tu y goûter ? Ca fait bien longtemps qu’on n’a pas tenté de me faire souffrir d’une manière ou d’une autre… Je suis fils unique. Je n’ai pas de relations incestueuses, mais je me suis en quelque sorte, acoquiné avec toutes les servantes, dans notre château… La vie est parfois souffrance, mais je ne me sens pas assez intime avec toi pour le moment… Partager c’est faire fléchir. Et tu veux faire fléchir sans partager… Je ne te parlerais pas des manœuvres financières, du commerce, des taxes, et de comment reprendre l’argent à ceux qui nous en doivent… Peu de souffrances dans mon passé, seulement un passé trop guidé, où je n’ai pas vraiment eu de liberté… J’en aie maintenant à Poudlard, et je compte bien en profiter. »

« Si tu as des questions, n’hésite pas… Tu en apprendras plus sur moi, mais en savoir plus, te fera t’attacher… Et profite pour répondre à mes questions, ne fais pas la sourde oreille… Ca serait un manque de respect… Total. »

Il sourit, la regardant croiser ses bras, ses lèvres frémissantes prêtes à boire, toutes ses prochaines paroles… Prête à boire ses paroles, ou ce qu’il pourrait lui convenir d’autres…

Il est si bon de rester mystérieuse et de ne point se dévoiler. Le Serpentard l'apprendra à ses dépens. Selene n'est aucunement une jeune femme qui se dévoile éhontément au premier inconnu, et encore moins une jeune femme qui embrasse si facilement ... Mais par contre, elle est une de celles qui sait charmer et obtenir des hommes possédés moultes choses et désirs. Kellian n'y fera pas exception, loin s'en faut. Ce dernier, voudrait-il la surpasser dans son Jeu de Séduction ? Il est fou de penser une telle chose, car jamais elle ne troquera sa place pour un séducteur de bas étage ... comme Lui.
Elle connaît légèrement le cousin : Julian Falcon, mais pour ce qu'elle sait de ses frasques, il est pire que le Serpentard auquel elle se trouve être en train de parler. A bien le détailler et ce ostensiblement, elle le catégorise dans les "beaux garçons". Mais il y a beaucoup mieux, et ce aussi au niveau de la personnalité. Bien qu'il ne déplaise point aux jeunes femmes de Poudlard. Il est vrai que la poupée écossaise se plaît à récupérer une kyrielle de ragots sur toutes et tous afin de coucher tout ceci sur l'un de ses nombreux carnets. Il est certain qu'il n'est pas à exclure du Palmarès de jeunes et beaux éphèbes mais ... Et il y a un mais, elle ne compte que jouer avec lui. Pas d'attaches, seulement le briser comme du Cristal. Mais pas tout de suite, assurément pas ... Ce serait trop facile sinon, et il faut qu'il appose uen certaine résistance quant à son sort prochain.
Etant un grand et beau garçon, le Sieur Falcon sait se défendre ... N'est-ce pas ? Il serait inconcevable qu'il ne se défende point et quand bien même, le Jeu ne serait plus valorisant pour les deux adolescents ... Et Selene Sweevil aime jouer.

Encore et toujours des palabres ? C'est qu'elle en serait presque charmée la poupée écossaise. Presque oui, pas plus ... Ce serait trop évident sinon.

- Je suis unique mais semblable aux autres que tu as dû si diaboliquement et ehontément charmer. Toi aussi, tu es mystérieux très cher. Et tu ne me montres point les quelques facettes que tu possèdes. C'en est risible. Dévoile toi encore un peu ... Que je puisse être charmée de plus en plus. Petit rire de la Belle qui se joint à celui du Bulgare.

Qu'elle dévoile ses pensées noircies et sadiques ? Serait-il fou ou encore inconscient ? Et en retour, elle obtiendrait ses connaissances en matière de torture féminine. Regard presque noir de la poupée écossaise qui commençait à se dessiner un Tableau bien fâcheux du Messire Falcon, l'obsédé. Mais n'oublions point que ceci reste un Jeu, bien qu'elle aimerait connaître ses quelques savoir en matière de femmes. En a-til connues des belles, des sensuelles ? Des amoureuses ? Des charmantes ? A-t-il été trahi par l'une de ses conquêtes ? Lui a-t'elle fait payer l'affront de l'avoir séduite ? Autant de questions que la belle Ecossaise aura à approfondir, un soir dans le Parc, lui en position extrême de faiblesse et n'ayant plus aucune échappatoire : si ce n'est la Folie ou la Mort.
Pour lui, tout est déjà édicté, elle n'a qu'un Plan pour cet être qui lui fait face. Mais elle sera silencieuse quant à sa finalité. Elle serait son charmant Bourreau, attendant patiemment que lui-même en vienne à se perdre dans les abysses de son Désir de Don Juan exécrâble et insupportable à son regard argent doublé d'émeraude.
Il perdra, et ce sur toute la ligne. Elle ne laissera rien passer ...

- Tes connaissances pour torturer les plus belles femmes du Château ? Qui as tu donc entraîné dans ta propre chute ? Parle, rien ne sortira de cette Volière. Dévoile moi tes conquêtes et en retour, je t'énoncerais les miennes. Sourire encore mutin à l'adresse de son homologue Vert et Argent.

Une deuxième question ? Mais c'est qu'il y prendrait presque goût le Kellian. Lentement la jeune femme passe ses mains diaphanes dans ses longs cheveux d'ébènes afin de les discipliner quelque peu et de recouvrer sa Beauté. Aussi élégiaque soit-elle ... Pendant ce laps de temps, elle l'écoute. Posée et sans l'interrompre dans ce flot de paroles indissociables. Non, elle révise son jugement : il est bien sympathique pour s'amuser avec. Mais après ? Seul l'Avenir le dira. Selene Sweevil tourne sa tête blanche vers son interlocuteur tout en lui adressant encore un étrange sourire.
Sourire maquillé de sous-entendus. Trop de non-dits et de secrets, après tout, c'est la Serpentard. Tout ceci se trouve être dans son effroyable caractère. Une beauté pulpeuse pourrie par un caractère invivable. Il faut bien ce qu'il faut. Petit rire de la Belle, il y aurait bien une seule personne qui serait capable de tuer le Falcon avec sang froid. Et rien que d'y penser, c'est fort grisant .... Très grisant même.

- Plus beau cadeau je ne sais point. Tu t'estimes comme un Amant inoubliable Falcon, mais tu flattes ton égo de mâle. Car il serait si drôle que cela soit le contraire ... J'en viendrais à demander à tes ex-prétendantes pour être sûre de mes sources. N'en sois pas vexée, je prends plusieurs avis pour me forger une opinion. Une seule personne serait capable de mettre fin à tes jours sans aucune pitié. Aloysius, mon frère. Te voilà averti. Alors, est-ce que tu es toujours tenté pour te jeter sur moi, comme tu viens de l'énoncer ? Les fins sourcils qui se froncent sous la remarque du sixième année, le regard argent se fait plus inquisiteur voire incisif, comme pour tenter encore une fois de débusquer les plus profondes pensées ...

Et dans ces pensées-ci, elle se trouve y être. Il serait fâcheux qu'elle ne contamine pas son Esprit. Elle qui d'habitude fait toujours en sorte de laisser une trace indélébile sur les jeunes hommes ... Et elle ne leur laisse aucune issue de secours. Mais oui, ce serait trop facile. Enfin, c'est mal la connaître.

- Tes jouets ? Serais tu un enfant encore Kellian ? Ou te mettrais-tu à considérer tes "petites amies" comme des pauvres poupées dont tu pourrais t'amuser et que dès qu'elles seraient abîmées, tu en changerais ? Ce serait tellement atroce de ta part ... Elle le frôle impunément, et d'ailleurs quoi de plus gratifiant que les lèvres chaudes de l'écossaise sur la joue fraîche du Bulgare. Oui, juste pour le tester voyons. Et rien d'autre, il serait ignoble de penser à une autre chose venant de la part de la cadette de la famille Sweevil.

Si Aloysius assisterait à cette scène plus que provocatrice, il en ferait une syncope. Comment sa soeur peut-elle charmer si facilement un autre homme ? Et oui, le Médicomage est possessif lui aussi. Trop possessif, que ça en devient maladif ... Mais tout n'est que bénéfices pour la charmante Serpentard au teint lunaire après tout. Elle obtient tout ce qu'elle veut et ce n'est pas prêt de changer. Aucunement.

Sûrement pas. Ce serait pure Folie que de penser à cela !

- Que je te coupe le bras pour en aspirer le sang noble qui en découlera ? Il serait tentant lors d'une prochaine nuit d'ivresse. Mais ce soir, je n'en ait point envie. Tu m'excuseras Kellian. Alors comme ça, tu aurais fôlatré comme tu dis avec toutes tes Servantes ? Y'aurait-il des enfants illégitimes ou ta famille qui ne te laisse aucune Liberté, aurait-elle fait taire les prétendues filles-mères ? Ceci est un scénario ma foi fortement banal dans ta famille très cher et bien beau Serpent. Moi qui m'attacherait ? Je ne m'attache qu'à ce que je peux trouver d'intéressant et bien sous tout rapports.

Petit temps de pause, adossée contre le mur de cette volière, où décidément les rencontres étaient décidément très florissantes ... Elle lui rend son sourire, mais ce dernier cache moultes choses. Encore une question ? Pourquoi pas. Mais elle devra répondre aux siennes, bien que cette perspective ne l'enchante guère ... Mais un Jeu est un Jeu, et se plier aux règles est si fair-play.

- Quelle est ta plus grosse frasque dont tu serais si honteux Kellian ?

« Se dévoiler, c’est se perdre, et on m’a toujours dit de ne pas me dévoiler aux femmes succubes, aux femmes sorcières ou aux femmes de mauvaise foi… Je suis entouré d’une odeur étrange, serait-ce toi qui aurait arrosé la volière avec un parfum aphrodisiaque quand j’avais encore le dos tourné ? Aurais-tu mis du poison sur la anse de mon saxophone, de tel sorte que je meurs aussitôt, si je me mettais à en jouer, cessant pour un instant d’être la proie de ton regard… »

Il se rapproche d’elle, s’amusant à caresser ses épaules, puis ses cheveux étendus sur cette même épaule…

« Mais alors je suis sans défense, me laisserais-tu sans défense avant de m’attaquer ? Je devrais commander une poupée vaudou afin de pouvoir me défendre. Ce sont bien des cheveux de la victime qu’il faut apposer sur la poupée non… Tu me laisses une mèche de tes cheveux ? Je pourrais me tromper et il faudrait m’y reprendre à plusieurs fois… mais si ça marche, je te promet de ne pas brûler la poupée, ou même de ne pas tenter de la noyer. Je m’amuserais juste à titiller certaines de ses parties, je chercherais juste celle, susceptibles de changer ton visage, et de changer ce masque de pierre, qui jamais ne semble s’animer… »

Sauf pour rire quelquefois.

Il esquisse un regard vers la droite, puis vers la gauche, vérifiant que personne n’allait monter dans la volière, sans être vu de lui… Alors il s’approcha de son oreille et chuchotant, il prononça ses mots :

« J’ai eu des tas de conquêtes, mais le passé reste le passé, et de tes anciennes conquêtes, oh je ne doute pas d’ailleurs qu’elles soient très nombreuses, je ne retiendrais même pas un seul de tout ces noms… En revanche, je peux te citer le nom de ma prochaine conquête… »

Un silence…

« Selene Sweevil… »

Il se retire d’elle aussi vite qu’il était venu. Arborant le sourire des conquérants. Elle croyait le défier, mais il jouait avec elle… Elle croyait que les femmes étaient plus dangereuses, alors que les hommes sont sentimentalement morts… On n’avait jamais du le lui dire encore…

« Je me jetterais sur toi, uniquement dans le but de te faire tomber du haut de la volière… laisse moi seul quelques instants avec Aloysius, et je suis sur qu’il en arrivera même à me donner un coup de main… Peut-être pour abuser de ton corps légèrement sec… Je ne dis pas froid, car même vivante, et en ce moment même, je suis certain qu’il doit être gelé… Alors appelle Aloysius, ou tout les démons que tu souhaites, mais pas un ne parviendra à te sauver… J’attends, appelle la… Il sera amusant de le recevoir. »

Elle esquisse des gestes de femme commune. Elle est une femme commune qui se veut redoutable, elle ne devait pas être comme ça au départ. Que dirait ses ancêtres s’il voyait cette jeune femme qui tentait de le faire devenir chèvre… Ou fou furieux. Ils diraient sans doute, qu’il aurait intérêt à la conduire jusque dans les moindres recoins de son lit, pour satisfaire son orgueil, puis de la rejeter, car une femme comme ça, ne peux mener des hommes comme nous, qu’à la ruine… Les femmes de petite vertu, sont sinueuses, tranchantes et ne respectent rien. Pas même les pauvres hommes uniquement soucieux de leur apporter du plaisir, c’est dire comme elles sont cruels…

« Tu n’as jamais jeté un homme après qu’il t’ait couvert de baisers ? Pourquoi venant de la part d’un homme, cela te choquerait, alors que pour toi, ça ne serait que pure normalité… Les femmes sont égoïstes, et vaniteuses… Ou seulement toi, on m’a appris à ne pas faire de généralités, c’est vrai… »

Alors petit jouet, serais-tu donc un peu tendu par mes paroles… Allons, ne dis pas que je te fais si peur que ça…

« Fais attention tout de même, la prochaine fois que tu touches encore à mes joues, tu pourrais y perdre les lèvres… »

Il mime l’acte de mordre, puis rigole un bon coup. Elle lui semble tellement impudique parfois, parfois trop maligne… Trop joueuse. Trop perdante, bientôt.

« Je suis mauvais sous tout rapports, surtout pour les femmes comme toi… Mais non, pas d’enfants illégitimes, étonner hein ? Je sais prendre mes précautions… Pour toi, fais gaffe, tu pourrais faire naître un enfant incestueux… Un accident est si vite arrivé, une ivresse d’un soir, un même soir, ou je serais dans ton esprit, et où tu prendras n’importe qui d’autres pour moi… Tu me regretteras crois moi, et tu croiras m’avoir trouvé dans les bras d’un autre… »

« Vanité ? Non, seulement la vérité. »

« Mes frasques ne sont dévolus qu’à mes sujets, qu’à mes servantes… Les Falcon n’ont jamais eu de hontes dont il n’ait pu se relever en gardant toute leur fierté. Mais c’est plutôt à moi de te poser une question… Donne moi une raison pour laquelle je devrais m’intéresser à tes charmes. Une raison pour laquelle je devrais continuer à rester avec toi. Une raison qui me ferait ne plus te tenir tête. Une raison qui pourrait troubler mon esprit. Toutes ces raisons là qui me feraient affronter la colère de multitudes de femmes… »

Il enfile une main dans sa poche, comme s’il allait en sortir des éclairs et les balancer dans son visage afin de la blesser…

Selene est autant manipulatrice que lui, mais il a commencé à prendre les traits de colère, que pouvait avoir son père… Certes, tu es prédestiné à souffrir, petite Serpentard, et cette nuit ne fera pas exception à tout cela…

« Donne moi plusieurs bonnes raisons, je n’attend que cela… »

Gardera t-elle son calme ou verrais-je la tête de Selene briser son teint de marbre naturel pour virer au rouge tomate…