L'été approchant la chaleur se faisait de plus en plus pesante. Quelle ne fut pas la joie de Lucille, lorsqu'au détour d'un chemin, elle apprit, par hibou interposé, que ce cher professeur Rogue l'attendait dans son bureau... Ce dernier, situé dans les cachots, respirait la fraicheur et le mal de vivre, mais surtout la fraicheur pour l'innocente Serdaigle qui remontait nonchalement le long couloir menant à son supplice.
*Faudrait songer à repeindre les murs et à traiter l'humidité, c'est mauvais à la santé... Je suis sure qu'en cherchant bien, on retrouve de la moisissure entre deux pierres... C'est p't'être pour ça qu'il n'est jamais d'humeur Roguounet...* se disait la jeune fille, alors qu'elle faisait l'état des lieux.
Les portes se multipliaient, et elle ne savait pas vraiment à laquelle frapper. Elle en tenta deux ou trois, au hasard, attendant une réponse qui ne venait pas, entr'ouvrant histoire de voir si la pièe était occupée, puis reprenant sa route elle hésitait à appeler. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il attendait d'elle, espérait qu'elle fasse ou dise.
Dans le parc, quelques heures plus tôt, elle avait remarqué quelques fleurs de chardon. A présent, elle se demandait si elle n'aurait pas du les apporter en hommage à son professeur... Sa maman lui avait souvent répété : on ne va jamais chez les gens les mains vides lorsque l'on est invité. Tant pis... Elle s'excuserait s'il le lui repprochait, et puis il elle irait lui chercher plus tard. Déjà qu'elle ne savait même pas ce qu'il lui voulait...
Arrivée devant une porte, elle sentit une présence, peut-être avait-elle entendu du bruit... Elle s'y arrêta et frappa. Puis resta immobile, dans l'attente d'une réponse.