[Intrigue 1] Changement de ton

"...La réputation du Ministère et de Poudlard est en jeu. Vous rendez-vous compte? Une jeune fille enceinte? Des disparus? Des rumeurs concernant des professeurs entretenant des relations intimes avec des élèves? Un meurtre et une tentative de meurtre? Et toute cette publicité, cet été... non, non... Anatole, si nous vous avons fait venir de France, c'est pour réussir à seconder le Ministère dans cette tâche ardue.

Je sais le respect que vous aviez pour Albus mais aujourd'hui, il faut transcender ce système laxiste et rendre à cet établissement la gloire qu'il avait d'antan.

De plus, l'ouverture du pôle universitaire donne énormément de travail au Ministère... des choses étranges... enfin, c'est une autre histoire."

Rufus Scrimgeour avait fait le déplacement dans la plus grande discrétion. Il n'y avait trace de cette rencontre ni sur son agenda, ni dans l'esprit de sa secrétaire. Pour le moment, seules deux personnes étaient au fait que le Ministre de la Magie se trouvait actuellement et depuis plus d'une demi heure, en grande discussion avec Anatole Rosemont. Rosemont et lui. Point.

L'homme au visage félin était assis face au nouveau directeur. Dans sa paume de main droite et durement plantée dans le sol, il faisait tourbillonner sa canne d'un mouvement régulier et oppressant. Canne qui renfermait par ailleurs sa baguette magique.

"Vous comprendrez donc qu'il est inenvisageable que de tels évènements se reproduisent sous votre direction.

Au moindre dérapage, nous vous remplacerons et je me chargerai personnellement de vous trouver un successeur. Quant à vous-mêmes, croyez que je me sentirais bien fat de renseigner le moindre établissement sorcier sur l'incapacité dont vous auriez fait preuve quand il aurait s'agit de faire régner l'ordre à Poudlard. Pour une fois..."

Ces menaces préventives furent adressées dans la pire condescendance mais Rufus Scrimgeour refusait catégoriquement d'être plus longtemps le Ministre d'une éducation chaotique. Il avait décidé de réguler le système éducatif britannique et d'apporter aux parents, au monde, la preuve et la certitude que Poudlard continuait d'être une grande école. Et, bien entendu, qu'il avait été nommé Ministre à bon escient.

Beauxbâtons et Durmstrang se montraient incrédules sur les informations qui leur étaient parvenues au sujet de Poudlard. Du sexe? De l'alcool? Des fêtes? Des meurtres? Un manque certain de discipline. Les écoles de Nouvelle-Zélande, de Chine, d'Afrique, des Etats-Unis et d'Islande voyaient d'un très mauvais œil les derniers évènements qu'avaient dû affronter la célèbre école de sorcellerie. Le modèle mourait. L'issue du procès de Lansley ne contenta pas les différents gouvernements qui auraient aimé un exemple et non pas une surmédiatisation de ces excès de débauche.

"Cette année, cher Anatole, le Ministère surveillera donc de près ce qu'il se passe à Poudlard. Et s'il faut, nous agirons.

D'ailleurs, deux inspecteurs vous seront envoyés pour une enquête préliminaire sur son fonctionnement actuel... prévenez tous vos professeurs que ces deux agents auront un accès illimité aux ressources de l'école, à ses salles. Ils auditionneront qui bon leur semblera, professeurs comme étudiants.

Ils doivent me remettre leur premier rapport d'activité à la mi-décembre. Puis-je compter sur vos qualités?"

"[...] Je ne pense pas que le professeur Dumbeldore aurait été d'accord pour modifier d'une telle manière le fonctionnement de son école [...]

Vous savez pertinemment que si j'ai accepté cette mission c'est parce qu'il me l'avait explicitement demandé et que je me fais un point d'honneur à poursuivre le travail qu'il a entrepris [...]"

Le Directeur de Poudlard était vissé sur son fauteuil.

Bien qu'il y ait une expression de vide sur son visage, il ne perdait pas un mot du Ministre. Les manières de faire de Rufus étaient connues pour être abruptes. Anatole en avait maintenant la preuve devant les yeux. Fort heureusement, ces informations lui étaient déjà auparavant parvenues par le biais de l'ancien Directeur de l'école. Albus lui avait précisé la venue imminente du Ministre de la Magie pour un changement radical dans l'éducation des sorciers. Il lui avait fermement conseillé de choisir une inflexion de coopération au terme de leur rencontre. Bien qu'Anatole aurait aimé pouvoir protester contre l'usurpation de ses pouvoirs décisionnels, il devait se rendre à l'évidence et il n'avait pas d'autres moyens que de hocher lentement la tête en direction du Ministre.

Quelques secondes plus tard, son regard regagna de sa consistance, comme si ce laps de temps lui avait permis de prendre conscience de la nouvelle situation de l'école qu'il dirigeait depuis si peu de temps.

Sans les conseils d'Albus, Anatole aurait vite eu fait de penser à un échec dans sa prise de direction de l'école, mais le vieil homme était une nouvelle fois parvenu à lui faire accepter la chose d'une tout autre manière.

"Je dois réunir mes professeurs." lui dit-il d'un ton grave.

Anatole s'était saisi de sa baguette magique. Un aigle vaporeux en était sorti, puis partit en direction des grandes portes où il irait tour à tour prévenir l'ensemble des professeurs qui étaient sollicités d'urgence auprès de leur directeur.

Il reposa nonchalamment sa baguette et plongea à nouveau son regard dans celui du ministre.

"Mais n'oubliez pas Rufus ... Ici, c'est moi le directeur de l'école !

Ne comptez pas sur moi pour jouer les marionnettes du Ministère !

Je veux être au courant de vos décrets avant qu'ils atteignent l'enceinte de mon école...

Je vais devoir faire face aux interrogations de mes professeurs. Si ceux-ci ressentent que je ne maîtrise plus rien, je peux vous garantir que votre vision de l'amélioration du système éducatif à Poudlard se retournera très rapidement contre vous.

Si vous voulez me remplacer, allez y. Mais je pense que vous désirez faire passer les choses d'une manière plus ... douce." Sa voix, elle, était dure et sèche.

Les deux hommes avaient du caractère et Anatole savait pertinemment que Rufus comprenait par ses termes ce qu'il attendait de lui. S'il était venu dans son bureau ce soir, ce n'était pas pour lui enlever tous ses pouvoirs, auquel cas il n'aurait pas hésité à nommer directement à sa place un autre directeur.

Il voulait instaurer une coopération.

Il savait que Dumbledore était respecté et écouté par ses professeurs et qu'il avait accordé sa confiance au nouveau directeur - ce que le corps professoral avait très certainement dû faire également après la passation de pouvoirs entre les deux hommes -

Alors que l'atmosphère devenait de plus en plus oppressante, on pouvait déjà entendre dans l'escalier à colimaçon, le bruit lointain de pas précipités.

Une convocation dans le bureau de Rosemont.

Cette phrase tournait en boucle dans la tête de James qui se résigna à être aussi docile qu'un niffleur dressé.Normalement, son anticonformisme l'aurait poussé à arriver en balai, par la fenêtre, comme on aurait pu l'attendre de lui. Mais là...

Une convocation pourquoi d'abord?

Cette fois il en était sûr, quelqu'un les avait surpris Mel et lui. Il n'y avait plus de doute.

Il murmura le mot de passe, l'air abattu.

- Blanche.

Lorsque l'escalier apparut derrière la gargouille, il releva la tête et regagna son courage. Lorsque le patronus de Rosemont lui était apparu, il était tranquillement dans ses quartier à rêvasser à ce que pourrait être la suite de sa carrière, il se rêvait déjà entraîneur des Kestrels... Alors s'il devait se faire virer, il partirait en Irlande, emmènerait Mélusine sous son bras et...

Sans s'en rendre compte, il avait accéléré sa montée et se retrouva plus vite qu'il ne crut dans le bureau du Directeur. Il regarda autour de lui et vit deux éminentes personnes au lieu d'une. C'est mal barré. pensa-t-il.

- Bonsoir Monsieur le Directeur. Monsieur le Ministre, quel plaisir de vous voir.

Lorsque le patronus du directeur était apparut dans le bureau de Jill, elle était debout en équilibre sur une chaise de bureau, vous savez une chaise avec des roulettes… La jeune femme lorsqu’elle travaillait à l’observatoire moldu, et ben elle avait adoré ce genre de chaises et c’est pour cette raison, qu’elle en avait installé une dans son bureau. Et donc là vous vous demandez sérieusement qu’est-ce que Jill fichait debout sur une chaise à roulettes… Ben là, elle accrochait une carte du ciel sur le mur à côté de sa petite bibliothèque personnelle. Et donc lorsque le patronus apparut, elle en eu tellement peur, qu’elle glissa de la chaise arrachant au passage la carte du ciel qu’elle venait tout juste de finir d’accrocher…

" Non c’est pas vrai ! ça fait déjà dix-sept fois que j’essaie de l’accrocher ! "

Mais là où se trouvait le miracle, c’était qu’elle était intacte, pas une égratignure ! Enfin pas le temps de se réjouir pour si peu, le directeur la convoquait dans son bureau. Tiens et pourquoi donc ? Elle n’avait pour le moment rien réduit en miette… Peut-être que c’était pour lui parler de son programme…si c’était pour ça, elle était dans la bouse…Elle se voyait mal lui sortir qu’elle faisait son programme selon l’humeur du jour…

Jill prit la direction du bureau de Rosemont, pensive. Arrivée elle prononça le mot de passe et gravit les marches toujours la tête dans les nuages et patatra… Elle s’étala dans les marches… et ben le miracle, il avait pas durer longtemps… Et bien sûr, la crème des crèmes ! Il y avait d’autres personnes derrière à qui elle bouchait le passage…

- Vraiment désolée, oups…aïe ! Non, non ça va, désolée…

Elle pu se relever par on ne sait quel prodige, oui parce que dans la vie de Jill fallait compter sur les miracles et les prodiges pour qu’elle reste entière, et finit son ascension vers le bureau en boitillant. Elle salua tout le beau monde qui se trouvait là.

- Bonsoir messieurs da…euh messieurs !

- Blanche... murmura Sambre en pour délivrer le mot de passe requis.

Une porte dissimulée derrière une statue s'ouvrit sur un passage dérobé en colimaçon; le français l'emprunta et se rendit dans le bureau suite à la convocation express du directeur de l'école.

Il croisa le chemin de Rufus Scrimgeour. Le Ministre avait salué en retour les quelques professeurs qui étaient arrivés les premiers dans le bureau mais il ne pipa mot, disparaissant rapidement en bas de l'escalier exigu.

Sambre se retrouva nez à nez avec James Alhambra qui ne semblait pas être très à l'aise. Il lui serra la main car il ne l'avait pas vu de la journée puis il se tourna vers ses deux confrères et Jill, la nouvelle professeure d'astronomie pour les saluer d'un sourire.

Anatole et lui venaient de la même école. Peut-être même que son père et lui étaient des connaissances. Après un regard d'intelligence avec le professeur de vol, le français comprit que cette convocation n'était pas chose courante. Il fallait la prendre avec grand sérieux. Surtout si l'on tenait compte du fait que le Ministre en personne précédait, en temps, l'entretien qu'ils allaient avoir.

- Bonsoir, messieurs, dames...

- La justice… Bof c’est jamais bon signe… La Maison-Dieu… Hou la gros ennuis… voir catastrophe imminente !

Soupir… Sybille reposa ses cartes sur la table et resserra ses châles, pensive. Puis le patronus du nouveau directeur apparut dans sa pièce circulaire, annonçant une convocation urgente.

" Et ben voilà…Dans le mille Sybille ! "

Le professeur Trelawney prit le temps de ranger ses cartes dans leur étui. De toutes façons sa tour se situait presque à l’opposé du bureau du directeur alors, forcément elle arriverait en retard et puisque ses cartes lui avaient annoncé de gros ennuis, elle n’était franchement pas pressée d’en connaître le contenu. Elle parcourut donc le château pas le moins du monde hâtive.

- Blanche.

Elle prononça le mot de passe à la gargouille qui gardait l’entrée tout en se demandant pourquoi Rosemont avait choisi ce mot de passe. Il faudrait qu’elle regarde dans sa boule de cristal ou… tient ! non, elle testerai les vieux pendules pour vérifier s’ils fonctionnaient encore… Une fois dans le bureau, elle salua toutes les personnes présentes.

- Bonsoir...

D'un geste entendu, Anatole inclina la tête en direction du Ministre. Celui-ci tourna les talons et croisa au passage quelques professeurs qui avaient répondu rapidement à la convocation. Il en rencontrera très certainement d'autres avant d'arriver aux grilles de l'école pour transplaner vers son bureau. Certains devaient déjà se demander pourquoi le Ministre était venu à Poudlard aujourd'hui, et comme il était de notoriété qu'en ce château les discussions allaient de bon train, le directeur se devait de couper court à toutes rumeurs. Après tout, c'était la raison pour laquelle il les avait fait se réunir.

Il était important qu'il soit direct et concis dans ses paroles. Concis, car il n'avait pas suffisamment de cartes en main pour pouvoir entrer dans quelconques polémiques, bien qu'il s'y était tout de même préparé.

Le Ministre avait définitivement quitté son bureau. Le reste du corps professoral arrivait peu à peu, certains plus à l'aise que d'autre.

Le visage d'Anatole ne laissait transparaitre que très peu d'information.

Il s'était à nouveau saisi de sa baguette, et d'un geste sec, de nouveaux sièges apparurent à côté de celui où Rufus Scrimgeour avait passé une bonne partie de l'après-midi.

"Je vous en prie, asseyez-vous." dit-il d'une voix claire.

Il les regarda s'avancer et prendre place, certains avec toujours cette même aisance, alors que d'autres semblaient presque gênés. Il attendit patiemment que les bruits de chaises et que les derniers échanges d'incompréhensions, voir de peur, cessèrent.

Il ne put s'empêcher de se demander pourquoi certains de ces professeurs semblaient si mal à l'aise - en particulier le professeur de Vol. Il rangea cette impression dans un coin de sa tête et préférera revenir à ses interrogations à un moment plus propice. Maintenant, il devait se concentrer sur la manière la plus appropriée pour annoncer la situation.

"Merci d'être venu aussi rapidement.

Si j'ai sollicité votre présence, c'est pour vous annoncer que le Ministère prendrait dès à présent un rôle beaucoup plus important dans la gestion de Poudlard."

La phrase était, en réalité, mot pour mot celle qu'il n'avait cessé de se répéter durant tout son entretien avec le Ministre. D'ailleurs, il ne voyait pas comment il aurait pu introduire la chose différemment.

Il resta silencieux quelques instants, comme pour laisser aux professeurs le soin de comprendre ce qu'il venait de leur dire et d'être capable d'en imaginer les conséquences.

Ensuite, il reprit.

"Depuis que cette école existe, cela ne s'est jamais vu.

Ne me demander pas pourquoi, c'est un choix de nos hautes sphères et, malheureusement, nous ne sommes pas en position de le discuter.

Toutefois, je pense que depuis la réapparition de Vous-Savez-Qui, le Ministère souhaitait ardemment mettre ce plan à exécution le plus rapidement possible, et c'est le départ du professeur Dumbledore qui a permis de le voir se concrétiser.

Nous devons nous attendre à des réformes.

Leur nature reste à ce jour encore inconnu, mais quelque chose me dit qu'elles ne sauraient tarder.

Tout comme moi, vous aurez un rôle à jouer. A vous d'agir en votre âme et conscience pour votre école.

Ces réformes apporteront un changement. Une nouvelle ère.

En temps et en heure, je vous inviterai à vous réunir comme ce soir pour aborder au mieux, ensemble je l'espère, les évolutions que nous aurons à mettre en œuvre - ou à subir -" ajouta-t-il en terminant sa phrase plus pour lui-même que pour les professeurs qui l'écoutaient.

"Tout ce que je vous demande pour le moment, c'est de ne pas prendre cette information à la légère. Je suis persuadé que nous sommes tous ici en mesure de comprendre ce que cela implique." A nouveau, il laissa s'installer un court silence avant de reprendre.

"Bien.

J'aimerais connaître maintenant vos impressions."

Il avait conservé sa baguette magique fermement tenu dans sa main pendant toute sa prise de parole. Se rendant compte que ce geste n'était plus d'aucune utilité, il relâcha lentement son étreinte et laissa le morceau de bois reposer doucement sur la surface de son bureau.

Elle était entrée en arborant un sourire pour tout salut à l'assemblée présente.

La flamboyante professeur Vector prend siège, une main reposant royalement sur sa canne, avec son éternel air suffisant.
Elle resplendissait en ce jour de crise.
Crise qu'elle prenait tout aussi à la légère que de la dernière acquisition végétale de Sambre des Lys, ou encore de l'épique épopée du professeur Alhambra, qui racontait toujours les mêmes palabres.

Pense: Des réformes ?!!

Personne ne prenait la parole, alors que l'envie en mordait le professeur Vector qui d'un ton clair et catégorique fit:

-Parfait, et en quoi cela nous concerne-t-il ? Poudlard n'est-il pas capable de se diriger seul? Depuis quand le ministère a-t-il main mise sur le règlement interne de Poudlard? Je ne cautionnerai pas l'application d'une quelconque réforme dans le fonctionnement de cette école.

Les yeux d'Anatole se posèrent sur le professeur Vector. Il l'écouta les sourcils froncés et lui répondit d'un ton presque machinal.

"D'après ce que je sais, Professeur Vector, vous faites toujours partie des enseignantes de Poudlard. Voici une très bonne raison qui justifie le fait que vous soyez concerné par l'information que je viens de vous annoncer.

Pour répondre à votre question, non, Poudlard n'est pas capable de fonctionner seul, sans le soutien du Ministère et donc du monde Magique. Même si vous n'appréciez pas ses actions, sachez que nos parents d'élèves, eux, les cautionnent avec une très grande majorité.

Je ne souhaite pas voir mon école perdre de ses élèves, ni être exclue pour avoir pris une mauvaise décision hâtive.

Pour le reste, vous vous trompez sur un point. Ce n'est pas uniquement sur le règlement interne que le Ministère souhaite faire jouer son autorité. Cela va bien plus loin encore. Et cette situation est devenue possible depuis que notre Ministre en a décidé.

Pour le moment, nous n'avons aucune idée des réformes que nous allons devoir appliquer, alors avant de les rejeter en bloc, je vous propose plutôt d'attendre le moment venu et d'analyser les situations avec parcimonie. J'espère que nous parviendrons à nous mettre d'accord tous ensemble sur les manières les plus judicieuses de les aborder."

Il détourna son regard pour s'adresser à l'ensemble des professeurs.

"J'insiste bien sur le fait que pour le moment il est inutile de s'emporter sans raison. Réfléchissons avec intelligence et préparons-nous à accueillir ces nouvelles réformes, en bien ou en mal, ne les jugeons pas trop rapidement."

- Le despotisme commence toujours par de jolies réformes constructives et rassurantes, sourit Enym depuis un coin du bureau. Il était entré calmement au cours de l'intervention de leur Directeur. Il n'avait pu se libérer plus vite... les BECASSE... Il avait écouté l'annonce faite aux professeurs, se tenant debout non loin du professeur Jill Exsley.

Travaillant lui-même au Ministère, la nouvelle ne lui était pas parvenu aux oreilles avant ce soir. Etait-ce la preuve que l'affaire était bien gardée voire secrète ou le soubassement d'autres évènements à venir, plus préoccupant encore?

- Toutefois, je partage l'avis de Severus. Ne soyons pas trop hâtifs dans nos jugements... l'ennuyeux demeure surtout quand la politique entre en ligne de compte dans la liberté de l'enseignement à Poudlard. C'est parce que l'enseignement y est libre que les sorciers anglais sont si bien côtés.

Enym ne désirait pas ouvrir le débat. S'alarmer trop vite ou prévoir le pire ne faisait que rendre plus difficile l'intégration des envoyés du Ministère qui - pour l'instant - n'avaient pas démontrer d'hostilité ou de fermeture d'esprit dans leur façon de faire.

Saisissant le souaffle au bond, James y alla de sa petite contribution. Pour lui, il y avait de quoi s'inquiéter, même si à présent, il était clair qu'il faudrait se tenir à carreau.

- Je suis entièrement d'accord avec vous. Et la politique à Poudlard, on sait déjà ce que ça a donné dans le passé avec cette Dolorès Umbridge. Restons sur nos gardes.

Encore il s'était abstenu de parler des parents d'élèves. Eux aussi avaient foutu une sacrée panique à l'époque. En pensant à ça, il evoquait bien évidemment la famille Malfoy et autres sangs-pur de la communauté.

Bref, tout cela ne sentait pas bien bon selon James. Mais puisque ses collègues n'étaient pas dupes et gardait un oeil critique sur cette intrusion, il se dit qu'il ne serait pas le seul à la déplorer et pourrait toujours compter sur quelqu'un en cas d'ennui. Cependant, il ne craignait pas moins la délation ou la montée de rumeurs.

Elle trouvait cela très amusant; Anatole Rosemont devait être intimement convaincu qu’un mot de passe protégeait son bureau, idée reçue plutôt décevante.
En effet, aujourd’hui, même les premières années savait comment approcher la porte du nouveau directeur. Elle traversa le deuxième étage et arrivée devant la gardienne, elle articula:

- Blanche.


La gargouille s’écarta et le mur se sépara en deux. Kâli s’enfouit alors dans le creux du mur et prit place sur la première marche des escaliers puis attendit que celui-ci fasse son office; s’élever.
Sur la porte de chêne, elle frappa par trois fois et entra.

A sa grande surprise (et comme de par hasard), il se tenait là un congrès pour le moins particulier. Un peu intimidée, elle raconta:

- Oups, je repasserais.


Et referma la porte, avec précaution. Elle s’engouffra alors sans attendre son du dans les escaliers jusqu’au moment où elle réalisa qu’il devait certainement se passer quelque chose d’intéressant. Elle attendit un moment et finit par remonter discrètement pour écouter furtivement ce qu’il se disait; avec une seule contrariété, manquer d’oreilles à rallonge de chez Weasley.

HJ : 30 points ! Z'êtes guedins !

Le français écouta l'annonce et les interventions de ses collègues qui prirent position d'une façon plus ou moins évidente contre l'interventionnisme du ministère. Il était peu au fait des coutumes et de la politique anglaise en matière de magie mais il lui sembla que l'inspection continuelle des cours ne le dérangeait pas tant qu'on ne perturbait pas ses leçons. Des réformes? Et bien connaissons-les avant de les juger.

A Beauxbâtons, il y avait des inspecteurs de l'éducation qui venaient annuellement rendre visite aux professeurs et il s'en dégageait des réunions permettant d'obtenir plus de matériel, des salaires plus élevés ou une nette amélioration des conditions de travail. La cohabitation s'était toujours faite sans heurt. Pourquoi les anglais ont-ils cette réaction impulsive ou simplement incrédule alors qu'on ne sait rien des réelles directives du ministère?

"Ca doit être lié à ce qu'il ont vécu l'année dernière quand je n'étais pas là..."

Sambre restait malgré tout dubitatif. Il ne se savait pas encore quoi penser de tout cela. Pour ménager la susceptibilité de ceux qui n'aiment pas qu'on les contredise, il se permit une simple remarque d'un ton neutre et détaché:

- Tout ceci n'est...

A cet instant une élève entra et ressortit presque aussi tôt. Sambre cligna plusieurs fois des yeux mais reprit en jetant un regard interrogateur à Rosemont du style: "un moulin à vent ce château."

- Heu... donc, je disais que tout ceci n'était qu'une information. Je n'ai rien à en dire.

Anatole se leva de son bureau.

"Très bien. Je pense que vous êtes à présent tous en capacité d'agir comme vous le dicte votre conscience. Quant à mon cas, j'ai fais mon devoir en vous prévenant, mais je tiens à vous assurer que je poursuivrai le travail que m'a laissé le professeur Dumbledore.

Je ne laisserai pas cette école sombrer dans les caprices du Ministère aussi facilement."

Sentant que ses émotions commençaient à prendre le dessus, Anatole s'interrompit dans sa lancée.

"Hum. Bien. Chers Professeurs, je vous remercie tous d'être venus aussi rapidement et je ne manquerai pas de vous informer de ces suites."

Il fit un geste de la main en direction des portes de son bureau pour préciser qu'ils pouvaient dès à présent disposer et retourner à leurs occupations.

"Oh professeur Rogue ! J'allais oublier ... Vous ne manquerez pas d'informer votre élève Miss Kâli Dell'Atti qu'elle vient de faire perdre 30 points à votre Maison. Je vous remercie."

Il retourna ensuite nonchalamment à son bureau où de la paperasserie habituelle l'attendait.