Jeu de rôle basé sur les règles inventées par J.K. Rowling dans l'univers de Harry Potter.
 
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 [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis

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Sacha de Lansley
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Sacha de Lansley

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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyVen 22 Juin 2007 - 17:12

Je vois Mélusine caresser l’écorce de l’arbre. Je ne sais pas si elle hésite à monter ou si elle tape un coma, debout au milieu de la nuit. Je me prépare mentalement à redescendre et à fustiger le soi-disant courage des Rouge et Or, tout en laissant ma baguette l’éclairer.

De la main portant la chevalière de Juge, j’insuffle une force cinétique qui fait se plier doucement les feuillages pour libérer le champ visuel menant à elle. Attends un peu encore… va-t-elle se décider à monter ou a-t-elle peur de grimper et d’abîmer ses vêtements asymétriques? Rien de tout cela. Au bout de quelques secondes, elle passe sa joue sur le tronc. De là où je me trouve, je ne vois pas encore qu’elle en saigne. Ce geste me rappelle le jour où Loevi a embrassé une fleur devant moi quand j’accusais son insensibilité.

Elle entreprend de monter. Elle grimpe avec agilité et sans hésitation mais son expression a changé depuis que je l’ai quitté au bas de l’arbre. Hum… je soupçonne le souvenir nostalgique d’une partie de sa vie que je me fous de connaître.

Elle s’écarte vivement de moi. Je reste le pestiféré. Elle saigne à la joue. Cette fille est une sauvage. Voulait-elle rentrer dedans l’arbre en se serrant si fort contre lui? Je l’écoute :


« Ca ne te donne pas une impression de liberté quand tu es là... Comme ça....? Tu ne voles pas et pourtant, la Terre n'a plus pression sur toi... C'est comme si à ce moment, tu pouvais faire ce que tu veux... Le monde n'en saura rien. »

A n’en pas douter, ce sont des paroles nostalgiques. Puis-je m’empêcher la dérision? Non. Go Sacha:


"Le monde n’en saura rien?"
McEwan, arrête de me draguer. Ce genre de phrases a des répercussions inattendues sur moi,
je lui dis en souriant.

Evidemment que je déconne. Je m’approche d’elle en sortant un mouchoir. But de la manœuvre: une pierre deux coups. Léger coups. Doux coups. Gentils coups… soigner l’écorchure et la mettre ma à l’aise tout en même temps.

Je change légèrement de branche et d’un geste assez autoritaire mais silencieux, je lui fais comprendre de ne pas bouger. J’amène le mouchoir sur sa plaie et presse légèrement en maintenant son menton dirigé vers le côté de mon autre main. Par soustraction pour le lecteur. Une main tenant le mouchoir + une main tenant son menton = 0 main tenant ma baguette "enlumosisée". Nous sommes dans le noir complet. Et c’est là que la Terre n’a réellement plus de pression sur soi puisqu’on ne la voit pas. On ressent. Je ressens la nervosité, les légers bruits provenant d’un lointain hibou, la chaleur de McEwan, son souffle sur ma main et le silence derrière tout ça. Tout en gardant le mouchoir sur sa joue, je prends sa main et l’amène sur celui-ci pour qu’elle prenne le relais et presse elle-même le bout de coton blanc…. Et un peu rouge maintenant. Ce n’est pas pour autant que je recule. Je reste là à quelques centimètres.


Tu ne me détestes pas… Et ça t'embête ça, hein?
Tu détestes ce que je représente mais moi, t’as rien contre moi,
fais-je en souriant trivialement dans l’obscurité. Puis pour changer de sujet. C’est quoi "faire ce que tu veux"? Qu’aimerais-tu cacher au monde, mademoiselle McEwan?
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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyDim 24 Juin 2007 - 12:41

Les jambes dans le vide. La joue qui cuisait légèrement. Le sang pulsant un peu plus vite que d'habitude. Et les idées sombres refoulées au fin fond de son inconscient par une volonté de fer. Mélusine se sentait vivre. Il n'y avait rien au monde qu'elle aimait tant que se sentir vivante... Même dans des circontsances aussi... bref, dans ce genre de circonstance où la compagnie n'était pas des... Bon... Enfin, elle se comprenait.

Juste la liberté.


"McEwan, arrête de me draguer."

'Hmmm? Tu disais quoi à propos de la compagnie...?'

Pfffff... il ne pouvait pas être normal deux minutes d'affilée...? Avec un soupir, Mélusine marmonna un:

"Rooooooooah... Je t'en prie...!"

C'est vrai quoi... Ca en devenait presque ridicule... Mais elle commençait à s'y faire... et même presque... à s'en amuser... Ce qui l'amusait moins par contre, c'était de le sentir se rapprocher d'un peu trop près...

Il avait eu raison, bien sûr, avec sa "sainte poitrine" et tout le tintouin... Elle avait tellement peur des hommes et de leur regard (sans parler de tout le reste) -était-ce une des conséquence de grandir sans père?-, qu'elle en fuyait toute forme de proximité. Finalement, le plan du grimpage dans l'arbre n'était peut-être pas une si bonne idée -une idée à lui, bien sûr...-. Et le doute fit place à la certitude avec salutation, révérence et sortie discrète de scène (côté jardin of course) lorsque De Lansley se mit en tête d'essuyer le sang de sa joue -donc, il avait vu...mais en ce moment, c'était bien le cadet de ses soucis...Et de son autre main, il lui tenait le menton. Ne pas trembler. Ses doigts lui brûlaient la peau... C'était vaguement troublant et extrêmement gênant. Elle était persuadée qu'il devait sentir la chaleur de ses joues.

D'un ton beaucoup plus vulnérable, presque suppliant, elle murmura un autre:


"Je t'en prie..." qui n'avait rien àvoir avec le premier...

Bon, dans sa tête à elle, c'était clair. Une trop grande fragilité face à la gente masculine.. La situation aurait été vraiment troublante si elle s'était retrouvée en compagnie de quelqu'un d'autre qu'un Serpentard en général et de De Lansley en particulier.

Elle voulait qu'il retire sa main. Point barre.

Mais dans sa tête à lui?... Pas de panique... D'après ce qu'il avait dit, il semblait avoir bien imprimé le : "je-ne-t'aime-pas-tu-ne-me-touches-pas-ou-c'est-mon-poing-dans-ta-belle-petite-tête". Message reçu avec accusé de réception. Hmmm... Etait-elle censée lui présenter ses cinq frères pour faire bonne mesure? Sans doute pas... Après tout, ce n'était rien d'autre qu'un instant 'répare-bobo' sans réelle conséquence. Sans doute juste un geste dicté par quelques anciennes règles de savoir-vivre transmie inconsciemment de génération en génération. Après tout, le "De" n'était-il pas la spécificité de la noblesse française? Ces gens-là étaient parfois tellement étranges...

Bon.. Ceci dit, c'était fort aimable de sa part, mais là, Mélu Mac aurait franchement aimé qu'il retire ses mains avant que ses joues ne commencent à fumer. Et puis, elle avait un peu honte, tout au fond, de son "je t'en prie"...

Le seul point vaguement positif était la délumosination de la scène.
Et dans le noir, Mélusine McEwan esquissa un sourire, après le petit "tilt" de l'idée en train de germer. Au moment même où De Lansley retirait sa main -à lui- pour la remplacer par sa main -à elle-. Toute à son idée, elle prit bien garde de surmonter son premier réflexe qui aurait été d'esquiver tout contact.
C'était comme jouer un rôle... sans les regards.. Tout transmettre par le corps et par la voix...

Concentration.
Infime soupir.
Répondre.
Doucement.
Rendre sa voix hésitante.
Y mettre une émotion contenue.


"Ce que j'ai à cacher...?"

Prendre une inspiration.
Hésitation.
Incorporer un léger bégaiement à la sauce.
Comme en cuisine.
Comme en potion.
Une seule erreur suffisait à tout faire rater.


"Eh bien, je..."

Nouvelle hésitation.
Ne pas trop en rajouter.
Ne pas semer le doute.
Pas encore.
Rester crédible.


"Sacha... Mais cacher..."

Remarquerait-il seulement que c'était la première fois qu'elle l'appelait Sacha tout court...? Tant d'effort pour un résultat si peu assuré...
Avaler sa salive...


"Cacher mon amour brûlant ...pour toi..."

Placer un tremblement dans l'expir.
Deux secondes.
Et éclater de rire...
Juste un rire franc et sain...

Il allait encore la juger imature. Elle n'en avait plus rien à faire... Rien de mieux que rire pour évacuer les restes de tension...
Mélusine laissa passer un temps. Pour lui laisser le loisir de l'agonir intérieurement de tous les noms de gnomes/trolls/fées ou farfadets de son riche vocabulaire...Pour se donner le temps à elle de réfléchir à ce qu'il avait dit...

A quel point De Lansley avait-il visé juste? C'était vexant à la fin de se retrouver face à face avec un Guillaume Tell de la juste pensée... Admettre qu'il y avait une infime possibilité -du genre de 0.157% supérieure à la probabilité que Rogue lui offre un O à son prochain devoir- qu'elle ne le déteste pas entièrement de la pointe de ses souliers à son bonnet -Merlin! qu'il était laid son si cher bonnet...-? Après tout, détester n'était pas aimer... Que détestait-elle vraiment? Lui ou son attitude...? Ce qu'il représentait...? Pas facile à démêler... C'était plus un tout qu'un amas de petites haines séparées... Enfin, au moins, elle aurait développé des facultés de réflexion pendant la soirée...

McEwan la rouge reprit donc la parole, tout comme si l'épisode précédent n'avait pas eu lieu, d'une voix ferme, quoique vaguement amusée...


"Ca t'arrive d'avoir tort des fois? Ca te perturbe tant que ça que je ne t'aime pas? Si ça te fait plaisir, tu n'as qu'à noter la nuance entre "je te déteste" et "je ne t'aime pas"... C'est un degré en-dessous, sans doute..."

Infime hésitation...

"Qu'est-ce que tu veux que je te dise... Je n'aime pas ta façon d'être, ton sourire narquois, ta façon d'agir, de te tenir. Je méprise cette façon que tu as de céder aux femmes. Je déteste le sentiment de vulnérabilité que tu déclenches chez moi. Je déteste cette impression que j'aie que tu te joues de moi, que tu m'observes et que tu me manipules. La seule chose que j'aime chez toi, c'est que tu ne m'aimes pas non plus... Et peut-être aussi le fait de regarder les gens en face, en affirmant ce que tu es, sans détour... Quoi que c'est sans doute aussi quelque chose que je déteste... J'aime la façon que tu avais de voir la vie quand tu avais sept ans... J'aime me poser la question de savoir ce qui a bien pu t'arriver pour que tu deviennes comme..ça... Et j'aime cet arbre..."

'C'est moi, ou il ya plus de 'j'aime' que de 'je déteste'...?'

Ca n'était qu'une impression...
Quand au reste, ce qu'elle avait à cacher... La nuit incitait aux confidences disait-on...


'Oui... rappelle-toi l'Australie...'

Ah non... pas l'Australie.. pas l'Australie...

"Quant à ce que je veux cacher au monde...Ma faiblesse... Mes doutes et ma vulnérabilité...
Sincèrement, pourquoi je te répondrais, à toi...?
Qu'est-ce que tu voudrais cacher...?"





beuark... Jsuis désolée... c'est vraiment long et pas des plus palpitants... c'était mon dernier post avant le départ.... et ceci nexplique pas cela....


Dernière édition par le Lun 23 Juil 2007 - 19:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptySam 30 Juin 2007 - 15:06

Le premier 'je t’en prie' de Mélusine sourit déconcerté et c’est un 'arrête un peu, toi…' que j’entends vraiment. Le second 'je t’en prie'… hum… ? On dirait qu’elle m’en prie vraiment et ses joues rouges Gryffondor sont toutes assorties avec ce que je présumais d’elle quand nous étions à table. Cette fille a un gros problème avec les gestes simples et la proximité d’un garçon. Pas de la même façon qu’Elinor… C’est autre chose. Et pas seulement parce que c’est ma main qui est près de sa joue. Je mettrais ma baguette à couper qu’un garçon de sa maison aurait droit à la même fragilité… mais peut-être pas à ce même chétif timbre de voix.

"Mélusine vulnérable cachée derrière un mouchoir blanc… quel merveilleux spectacle."

Toujours est-il que j’ai donc décidé de rester là où je suis, à savoir à dix centimètres face à elle, sur une branche qui croise la sienne. Je n’ai toujours pas rallumé ma baguette et ce petit hasard n’est pas plus mal parce que Mélusine se met à faire quelque chose d’étrange. Un quelque chose qui change le tissu de sa voix du tout au tout quand elle essaye de répondre à ma question.

"Cacher mon amour brûlant pour toi."

Elle l’a peut-être senti - je n’en sais rien et après coup, je m’en fous - mais sa petite blague m’a fait esquissé un petit mouvement de recul désordonné. Non pas qu’elle me fasse peur, néanmoins et à la vérité, pendant la fraction de seconde où j’ai douté que cela ne fut qu’une plaisanterie ou une vérité ambiguë, ce qui m’a le plus chagriné, c’est cette impression étrange de ne pas vouloir en profiter et d’avoir ensuite à justifier mon repli. J’ai alors revu mon erreur avec les sœurs Sagamenti et Tinypenny et un son de violon similaire que je ne veux plus jamais entendre. Une sorte de renoncement à sa dignité pour assouvir une frivolité subterfuge du bien-être. Elles se mentaient, elles me mentaient, elles voulaient quelque chose que je ne pouvais pas leur donner et dès le début je le savais… pourtant, j’ai fait comme si je les croyais pour obtenir ce que je voulais. L’ai regretté quand je me suis pris de compassion pour deux sœurs désorientées que j’ai abîmées. Tout ce que j’ai pu faire ensuite ne les a jamais réparé.

Bien que mon doute s’efface et que j’expire de soulagement dès que Mélusine se met à rire - et vous imaginez bien que pour ma part, je ne ris pas. Je roule des yeux en soufflant un ‘‘sadique’’ somme toute souriant et apaisé - donc malgré son rire, le souvenir dans lequel cela m’a replongé me laisse un goût âcre dans le regard. Je me frotte le visage et les yeux pendant le silence qu’elle laisse avant de continuer de parler. Un mouvement censé effacer le souvenir vif et bref pour pouvoir vite passer à quelque chose d’autre. Je ne préfère pas penser à la bouse dans laquelle je me serais retrouvé si cela n’avait pas été une plaisanterie.

Elle casse le ton et reprend doucement.

Ca m’arrive d’avoir tord? Une réponse à cette question serait trop longue.
Ca me perturbe qu’elle ne m’aime pas? Non, m'en fous.
Nuancer son ressentiment par une litote? Pourquoi? Elle pense que je pleurerais si elle disait "je te hais"?
Elle n’aime pas mon attitude, ma façon de céder aux femmes, ce que je déclanche en elle, la croyance que je la manipule.
Elle aime que je ne l’aime pas non plus, ma résistance à assumer ce que je suis, et le souvenir de ce que je fus un jour.
Elle aime se demander quand je suis passé d’un petit homme qui pense que Merlin pleure sur l’humanité à un homme qui méprise l’humanité et Merlin lui-même.
Elle aime cet arbre.

D’une façon assez floue je capte dans ses pensées le mot « Australie ».

Pour terminer, elle me retourne la question de savoir ce que je voudrais cacher après avoir clos sa confidence par une phrase antinomique qui me fait sourire, comme toutes les contradictions de Mélusine Etc-McEwan.

Dois-je répondre? Oui.
Comment dois-je répondre? En mentant? Certainement.

Je soupire.



Je ne cache rien Mélusine. C’est pour ça que tu ne m’aimes pas. Je ne cache rien et pourtant tu ne vois rien... c'est bien ce que tu m'as dis tout à l'heure? C'est bien ce que raconte ton rêve? Une grosse fumée noire.

Je dis tout ce que je pense et me fiche assez des répercussions. Entre l’enfant de sept ans et aujourd’hui, il y a eu tellement de mensonges que j’ai décidé de ne pas faire partie de cette grande mascarade qui consiste à vivre d’amour et d’eau fraîche, de belles croyances édulcorées et de faux-semblants qui rendent plus dure encore la réalité telle qu’elle est. Et je sais que c’est parfaitement désagréable pour les autres d’être auprès de ce que je suis.
Je dérange moins par mes attitudes que pour ce que je représente.
J’ai la prétention de croire que je suis naturel et que je ne me pose pas la question de savoir si j’ai raison ou tord de faire ce que je fais. Je le fais, c’est tout… et je le fais au plus proche de la vérité de ce que je ressens et de ce dont j’ai besoin.

Les sourires hypocrites de bonheur me rebutent. Le bonheur est souffrance.
Résister à un caprice du corps m’est impossible car si mon corps me le demande, alors je veux le contenter… pour soulager les caprices je ne connais qu’une solution qui est d’y céder. Evidemment si tout le monde faisait pareil, la Terre serait un beau champs de bataille… pourtant faire l’amour n’a jamais fait la guerre, n’est-ce pas?


Dans ma dernière phrase, je sais que je me trompe et que c’est tout le contraire. Le bonheur est souffrance. C’est la seule chose qui me semble vraie.

C’est parce qu’on aime qu’il y a la guerre et le mal. C’est parce que j’aime Charlotte qu’on en souffre. C’est parce que j’aimais Kitty, qu’elle en a été battue. C’est parce qu’on veut protéger ses enfants qu’on en vient à faire des choses dérisoires. C’est parce qu’on veut à tout prix trouver notre paire, qu’on trahirait ses proches. C’est parce qu’on a des rêves et qu’on veut les réaliser qu’on modifie la réalité. C’est parce que l’exaltation dans laquelle nous plonge la défense d’un sentiment comme l’amour est extrême qu’il y a des batailles. Je le sais. Je persiste à croire que ce sont de belles batailles. Mais ça, je ne l’avouerai jamais.


Je ne cache rien.
Mes secrets seront révélés et cela ne me fait pas peur.
Je ne me sens jamais faible que quand je me lève et que je me demande la raison d’être de tout ce que l’ont vit. Deux minutes plus tard, enfin debout, la journée commencée, j’ai déjà oublié ma première question.


Ah... et une chose encore... pourquoi cela te dérange tant que ça que je puisse céder aux femmes? Quoi donc? J'ai explosée ton image du Prince Charmant? T'as peur qu'il me ressemble plus qu'il ne ressemble à celui de tes contes de fée?... pourquoi t'as peur des mecs?
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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyMar 3 Juil 2007 - 21:20

Toujours beaucoup trop proche d'elle... Mélusine, les perceptions affinées par la noirceur de la nuit, eut l'impression -c'était stupide, vraiment...- que De Lansley avait eu un infime mouvement de recul.
Hésitation.
Questionnement.
Il n'avait quand même pas cru que...
Mais alors...


'Pan! Dans tes dents McEwan! Même ce Casanova de De Lansley préférerait se jeter du haut de son chêne plutôt que de te toucher....'

15 à 3
En même temps, comme si ELLE avait envie qu'il la touche...


'Certes...'

15 à 4?
D'un autre côté, ça faisait quand même un peu mal. De Lansley n'était qu'un maillon de plus dans une chaîne beaucoup trop longue....


'Eh! Oh! On parle de De Lansley, là.... C'est pas comme si c'était n'importe quel type normalement constitué...'

Infime sourire.
Certes.
Mais quand même... Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle? Bon, ok... Elle avait un corps de mec, de planche à pain, de on-m'a-enfermée-dans-un-placard-à-balai-les-quinze-dernières-années, elle était doté d'un caractère un peu... excentrique... Mais ça arrivait à des tas de gens très bien...


'Rohhhhh.... Alllllllez... J'aime pas quand tu déprimes.... Tu te rappelles pas de Logan Morris...? L'était beau pourtant lui...'

Moui....

'C'est ton tour de vouloir te jeter du haut du grand chêne on dirait....
T'imagines le plaisir que ça ferait à l'autre schtroumph vert?'


Plaisir... Ah bah non... De toute façon, elle aimait trop la vie quand même... Et puis... Rien à faire des mecs...!

Réouverture des orifices plantés de chaque côté du crâne, communément appelés oreilles et qui s'avéraient être plutôt utiles ce soir.... Ah? Il ne cachait rien? Et elle ne voyait rien? C'était tout?...
On prenait tellement l'habitude de chercher à discerner ce que les autres camouflaient que, eh bien, ça n'était pas si évident de s'arrêter à ce que l'on voyait sans chercher plus loin... C'était sans doute ça...
Il n'avait rien à cacher? Vraiment rien? Si il le disait... Mais ça lui paraissait hautement improbable à elle... On avait toujours quelque chose à dissimuler, une part de soi-même à conserver au chaud, loin des regards. Un petit quelque chose juste à soi-même. Parce qu'on ne pouvait tout simplemnt pas s'offrir entièrement aux autres, comme ça, sans peur, sans pudeur... C'était ce petit quelque chose qu'elle cherchait alors? Ou alors devait-elle assembler le puzzle De Lansley avec les pièces qu'il offrait à tout vent, sans creuser plus loin? C'était ça, la clef pour le comprendre?

La naïveté était souvent la meilleure option en cas de doute:


"Tu ne caches rien? Vraiment...? Dans ce cas, tu vois bien que ma question n'était pas si compliquée... S'il suffit de te voir, de t'écouter et de t'observer pour te comprendre....
Merlin...! On va me prendre pour une groupie...."


Mélusine esquissa une petite moue sceptique... Puis, comme après tout, il faisait noir, elle laissa échapper un petit soupir résigné.
En tout cas, il lui fallait faire vite... Il ne lui restait plus qu'un gros mois avant que -oh joie!- il ne quitte l'école...


'Yop! Faudrait fêter ça...! Jus de citrouille demoiselle....'

Sourire intérieur à elle-même...

Il ne cachait même pas ses désirs... Il affichait sans pudeur sa vision des choses. Il campait sur ses positions, même les plus extrêmes...


"Pourtant, faire l'amour n'a jamais été faire la guerre..."

Certes. Certes... Mais... C'était ... c'était censé être doux. C'était censé être tendre... Mais dans l'esprit de Mélusine, c'était avant tout un combat où il s'agissait de ne pas abdiquer. En même temps, les images qu'elle en avait étaient tellement floues qu'elle pouvait difficilement défendre son point de vue...
Et même sans ces considérations, n'était-ce pas l'amour qui avait déclenché la guerre de Troie? Les deux choses les plus puissantes au monde n'étaient-elles pas le sexe et l'argent? C'était ce qui grisait le plus les gens et qui les rendait les plus malheureux. Très peu pour elle, merci bien.

Malgré tout, Mélu Mac se contenta de marmonner un vague:


"Si tu le dis" entre deux de ses sentences bien assénées.

De toute façon, elle ne pourrait jamais argumenter avec lui sur ce sujet, autant lui laisser le plaisir de croire qu'il l'avait convaincue...

Quelques secondes plus tard, Mélusine en était à réprimer un pouffement. C n'était pas tellement que l'idée était drôle en soi... Mais... Le Prince Charmant (grand P, grand C)... Alors? Qui était plein de préjugés ridicules jusqu'au fin fond de son bonnet sans doute amoureusement avachi sur l'oreiller d'un baldaquin du dortoir des septièmes, au milieu du vert-et-argent? Le Prince Charmant... pfff...Entre ça et la divination, il la prenait vraiment pour une gamine naïve... Les histoires de jeune homme avec cheval blanc, épée pourfendeuse de monstres et coupe à la Willy Wonka, c'était bon quand on avait neuf ans.... (et encore, à cet âge-là... ça faisait près de quatre ans qu'elle n'embrassait plus les crapauds... Si on omettait Trevor en première année... Mais bon, ça ne comptait pas, c'était juste un pari stupide...)


"Pfffffffff... Il y longtemps que je ne crois plus à ce maudit Prince Charmant... En plus, c'est ringard le cheval blanc.... Si encore c'était un Opaloeil ou... un éclair de feu... Ma mère, elle, elle y croyait.... Elle continue à y croire, à lui pardonner et à l'aimer... Mais moi..."

Dans le noir, la jeune fille eut un bref mouvement de négation, la voix un ton plus bas vers la rage:

"Il l'a quittée quand elle lui a dit que... Quand il a su que..."

Bouse!

"Qu'elle était enceinte..."

Bouse! Bouse, bouse et re-bouse... Elle avait failli la trahir... A quelques mots près, elle lui racontait tout... Elle aurait eu l'air maligne... Qu'elle ne soit pas capable de contrôler sa langue quand elle parlait d'elle-même, passe encore, mais là... Vite faire légèrement dévier le sujet sur un terrain moins... glissant...

"Enfin...Bref... l'amour éternel... Très peu pour moi...
Tu sais pourquoi tout le monde admire tant Roméo et Juliette...? Parce qu'ils sont censés le représenter ce fichu conte de fée... cet amour éternel... Tu parles... la seule chance qu'ils aient eu, ce n'est pas de se rencontrer, c'est d'être morts avant d'avoir perdu leurs illusions... Avant de se rendre compte que l'amour, c'est qu'un décor de mauvaise qualité dans lequel on finit par s'écrase... oh! Que c'est beau! Oh que ça brille.... Et paf... qui en ressort indemne?
Enfin, je dis ça... pour ce que j'en sais... Je me contente de décrire ce que je voie... je suppose qu'on doit profiter du peu de temps que ça dure... et partir sans regret...

Quant à exploser mes rêves..."


Bah... Autant être confrontée à la réalité des choses au plus tôt... Ca évitait pas mal de déceptions...

"Ca serait te donner un peu trop d'importance... Que tu les empoisonnes, je te l'accorde.... mais les faire exploser... de toute façon, pour ce qu'ils valent..."

Restait le plus délicat...Il s'en rendrait compte si elle esquivait, pas vrai? Bah... Et puis, après tout, elle n'avait qu'à lui montrer qu'elle non plus, elle n'avait -presque- rien à cacher. S'il en était capable, ça ne devait pas être si moldu.

Un instant, elle revit par flash la seule et unique fois où elle en avait parlé... Pourquoi fallait-il toujours que ce soit avec la gente masculine justement? parce que c'était plus facile d'être directe avec eux?

Le parc. Un coin tranquille. Lui... Qui s'était contenté de répondre qu'elle n'avait pas à avoir peur. Qu'elle était jolie de toute façon... C'était sans doute très gentil -quoi que pas très réaliste- mais ça n'aidait pas beaucoup.


"Je sais ce que c'est que d'être une fille... je sais ce qu'on ressent... Mais qu'est-ce qui me prouve que c'est pareil pour eux? Que ce qu'ils cherchent, ce n'est pas juste que le.. le..."

Sexe. Ce n'était pas la peine, Mélusine McEwan n'arriverait jamais à le sortir ce mot-là....

"Qu'ils sont capables d'aimer... J'ai peur qu'on me manipule. J'ai peur qu'on se joue de moi. Ma haine est ma seule arme contre toi... Ma peur est ma seule arme contre eux... Je refuse de céder... Je refuse de perdre le contrôle...
On parle d'une main de fer dans un gant de velours... Mais est-ce qu'il y a vraiment un coeur de velours sous cette carcasse de fer? Je refuse qu'on m'atteigne... Je refuse qu'on me fasse du mal...

J'ai peur qu'on m'aime De Lansley... J'ai peur qu'on m'aime et j'ai peur qu'on ne m'aime pas..."


Et dire qu'elle trouvait qu'elle s'était rendue vulnérable rien qu'en lui parlant de son rêve en début de soirée.. Et raconter sa vie alors?

Après tout, faire des confidences à un ennemi n'était-il pas la meilleure option? Elle ne faisait que continuer sur sa lancée... Elle se fichait encore plus de son opinion que de n'importe qui d'autre. Elle ne craignait pas non plus les faux-pas, les maladresses, les mots qui auraient pu le blesser. Lui n'avait aucun intérêt à répéter ce qu'elle lui racontait. Sans compter qu'il aurait à narrer les circonstances dans lesquelles il aurait obtenu ces renseignements, elle saurait immédiatement d'où venait la faille, qui était la source des rumeurs... Et elle n'aurait aucun remord à se venger le plus promptement et le plus efficacement possibles... moui.. Aucune difficulté à se faire plaisir en lui rendant la vie infernale....


Mais mais mais mais...! Ca faisait trois questions de plus au compteur de De Lansley... Oubliant que la barre était justement à trois (trous de mémoire forever...! ça avait quelques avantages parfois), Mélusine se contenta de se réjouir du nombre de questions que cela lui laissait en réserve.. Rien de tel qu'une bonne petite question à balancer au bon moment... C'étaient les termes du contrat, non? "N'importe quand, dans n'importe quel contexte"... pas forcément ce soir donc... Et sa petite réserve bien au chaud, elle pouvait poser sa deuxième question, question qu'elle n'avait pas osé poser plus tôt de peur de voir disparaître définitivement son quota...

Elle bougea légèrement, croisant ses jambes en tailleur, en prenant bien garde à ne pas le toucher -ce qui s'avérait être un exercice de style plutôt ardu avec leur dix centimètres d'écart (au rythme où il allait, De Lansley était sur le point de pulvériser le record d'Alhambra de "je-suis-le-type-qui-est-resté-le-plus-longtemps-à-moins-de-vingt-centimètres-de-Mélusine-Mouna-Maëwen-Myrzam-McEwan-sans-s'appeler-Xaël-McEwan-son-cousin", beau palmarès, non?)- et en profita pour s'installer un peu plus confortablement contre sa branche...

Alors...
"Entre l’enfant de sept ans et aujourd’hui, il y a eu tellement de mensonges que j’ai décidé de ne pas faire partie de cette grande mascarade" avait-il dit... Il parlait, il parlait et il piquait sa curiosité qui s'éveillait à la moindre sollicitation... Fallait pas s'étonner après....

"Une chose encore moi aussi... Quelles différences entre ta vie telle qu'elle est et ta vie telle que tu aurais aimé qu'elle soit...?
C'était ma deuxième question..."


Elle espérait qu'il allait être volubile....
C'était la question à 250 gallions par Mélusine Mouna Maëwen Myrzam McEwan.


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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyMer 4 Juil 2007 - 14:48

La question à 250 gallions dans la tête de Mélusine vaut 2 mornilles dans la mienne. Si elle m’écoutait, elle pourrait y répondre d’elle-même.


Je l’aime telle qu’elle est, Mélusine. Ce sont les autres qui méprisent ma vie.
Je n’ai pas de vie rêvée et je ne plaisante pas… je n’échangerais aucune minute de ma vie passée au risque de ne pas avoir un tiers de ce qui l’habite aujourd’hui.
Même quand je déprime, je m’éclate.


En effet, malgré la difficulté et l’âpreté des macabres hasards, j’ai Charlotte et c’est un aboutissement que je n’aurais jamais espéré si tôt… jamais espéré du tout, en fait. Je pensais n’être pas fait pour cela.

Un silence. Sourire en coin, sourcil arqué. M’approche encore d’elle et pose mes mains sur ses deux oreilles sans vraiment attendre qu’elle me donne la permission. Entre les lèvres, je souffle un
'chut' pour qu’elle n’aille pas sauter sur la branche du dessus au risque de se retrouver sur les branches du dessous.

Il ne faut pas attendre longtemps avant qu’une musique en sorte*. Oui. De mes mains. Elles forment un casque sur ses oreilles. Je ne bouge pas d’une baguette tant qu’elle n’arrive pas à la dernière note. Il faudra que la Rouge s’habitude au toucher. Surtout avec moi. Lui montrer qu’il n’y a rien de méchant. Et la musique détend, et la musique fait oublier, et la musique fait sourire. Alors c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour faire le trait d’union avec ce que je vais lui dire après. Car pour ma part, j’ai répondu à sa question et elle n’a rien à tirer de moi d’une hypothèse ou d’un monde fantasmatique où je ne suis pas.

Pendant qu’elle écoute, je regarde ses cheveux rouges qui m’emmènent un instant vers la Kitty du passé. Et je divague. Non, je ne regrette rien. Il m’aura fallu la perdre, me prendre quelque coups, pour grandir, pour trouver ce que j’ai aujourd’hui. Le rouge de Juge Lara. Elle aussi, il m’aura fallu la connaître et surmonter ce que j’ai vécu pour accepter de changer mon point de vue sur certaines choses. J’ai compris depuis un moment déjà que les pouvoirs qu’elle m’avait transmis pouvaient aussi bien tuer que soulager. Dans le comble de mon âme, s’il me faut expier mes erreurs, c’est en choisissant de « soulager » sans dévier de ce que je suis réellement et de mes croyances plutôt que de faire le mal que je me dirige. Mélusine, comme beaucoup d’autres, diabolisent non seulement les élèves de Serpentard mais tout ce qui sort de leur norme. J’imagine qu’on est tous pareil dans le fond. On a peur de ce qu’on ne connaît pas. Et les pires, les comme moi, ceux qui s’en tapent du moment qu’ils ont trouvé ce qu’ils cherchent, tracent des routes peu empruntées et leur liberté dégoûte.

Il faudra que McEwan se lève très tôt pour me mettre dans l’embarras. Je suis solide. Sa seule seconde de gloire fut sa petite comédie. Elle jouait avec une corde sensible sans même le savoir. Mais autrement, comment sa candeur pourrait avoir raison de moi, le monstre?  Elle a encore 10 ans dans sa perception des relations humaines. Ce qui l’a fait arrêter d’évoluer, ce qui a cristallisé son avancée, a l’air d’avoir un rapport avec sa mère… et son père. Les coups que j’ai pris m’ont endurci. Ceux qu’elle a reçu l’ont ramolli. Et c’est moi, le moins humain des deux?!

Cela m’amuse. Mélusine m’amuse. Ironique. Est-ce qu’elle se rend compte que ses contradictions… non. Laisse tomber, Sacha. Elle ne comprendra pas.

La musique s’achève. Je retire mes mains.


En tout cas, il est certain qu’avec ta perception de l’amour ou du sexe, on ne risque pas de voir un jour la Terre porter des McEwan juniors. Alors parmi les Gryffondor si valeureux, il en est qui ont peur de quelque chose d’aussi absurde et doux que l’amour. Huuun… intéressant.

Je soupire. Caustique. Elle a réussi à m'irriter par sa latence.

D’abord, excuse-moi de m’immiscer, mais si tu ne voulais pas de réactions, tu n’avais qu’à tenir ta langue.

Si ton père a quitté ta mère, quelle que soit la raison, ce n’est pas ton problème. C’est le leur. Tu n’as pas à prendre partie pour l’un ou pour l’autre. Tu n’es pas juge. Ils sont adultes. Ils font des erreurs. Les erreurs cela peut être d’accepter une situation insoutenable comme de la refuser en bloc sans chercher à comprendre. De fuir... Tout ça, c’est leur choix et l’un et l’autre doivent assumer. Pas toi. Tu subis peut-être les conséquences de leurs actes mais pour le reste, tu es Mélusine McEwan.

Les mensonges qui m’ont modifiés, si ça n’avait pas été des mensonges, ça aurait été autre chose. On est fait pour avancer, surmonter, obtenir, prouver et se battre. On veut réussir. Seuls les faibles veulent esquiver. Est-ce que les choix de tes parents ou leur expérience doit changer ce que tu es pour te rendre pire qu’eux? Pire, c'est-à-dire… hum… c’est avoir eu le modèle de ce qu’il leur est arrivé, et ne pas chercher à t’en émanciper.

Tu as tellement peur de reproduire, que finalement, tu fais rien. Ca, c’est pire. Là où nos parents échouent, ce n’est pas dit que nous échouerons aussi… sinon, vraiment McEwan, saute de cet arbre, pends-toi – si tu veux je sais faire de très beaux nœuds – et arrête de vivre; parce que là, c’est le schéma et les sentiments de tes parents que tu reprends à ton comptes, pas les tiens. Tu t’empêches toi-même de t’exprimer. Qu’elle prison, ma parole. Tu vis dans l’erreur des autres. C’est tellement nul.


Mon ton est léger et dûment provocateur mais il faudrait que mademoiselle se réveille. D'ailleurs, cette discussion m'énerve. Elle - la Rouge - m'exaspère. Les gens empathiques me font souvent horreur. Je n’ai jamais entendu quelque chose d’aussi grotesque. C'est le monde à l'envers. McEwan est une gamine. Plus que moi. Et elle ne veut pas grandir.

"Et encore, je ne lui parle pas de sexe... elle n'arrive même pas à prononcer le mot!"

Tu dis « j’ai peur qu’on m’aime et j’ai peur qu’on ne m’aime pas ». Mais à aucun moment, tu dis « j’ai peur d’aimer »… je ne doute pas une seconde que tu sois capable d’aimer. Malheureusement, c’est le jeu: si tu donnes, tu dois accepter de recevoir. Sans que l’ombre de tes déceptions familiales mettent en péril ce qu’on peut te donner et l’engagement tu peux avoir vis-à-vis de quelqu’un.

"Comment il doit se prendre la tête Ahlambra..."

Hum... il faut croire que finalement, je suis plus fleur bleue que toi.
Et ça me va très bien dans cet ordre-là.


Je me recule complètement d’elle.

Je vais rentrer. Sur ce coup-là, je crois qu’on n’est loin d’être égalité. Tu reviendras me voir quand tu seras moins lâche.

Je saute d'une branche à l'autre, puis transplane de la dernière branche au bas de l’arbre. Défroisse mes vêtements en l’attendant au pied du chêne. Les pieds bien encrés dans le sol. Terminé l’entre deux mondes. Je suis furieux mais je ne lui en veux pas. C’est comme ça. J’avais mis de l’espoir en elle… finalement, elle est… comme les autres. « Toujours la faute des autres. » « Mon père a été méchant avec maman, alors je vais bien bousiller ma life comme ça, ça sera bien fait pour mon vilain papa. » Père qui a sans doute foutu le camp depuis belles lurettes. On ne vit pas sa vie parce qu’on est paralysé par les autres. Les Autres, les autres, toujours les autres! Je ne peux rien pour elle. Elle n’a pas envie d’avancer.


Tu descends, McEwan, ou tu fais cueillette.
Je te raccompagne au château, on n'a plus rien à faire ici.


* La Mauvaise Réputation - Anggun & Tété
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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyDim 8 Juil 2007 - 12:18

'Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur.
Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur. Menteur.
Menteur. Menteur. '


S'il s'écoutait parler au lieu de jouer aux devinettes, De Lansley se serait vite apperçu qu'il y avait une faille dans son discours. Ou alors, peut-être n'avait-il pas saisi ce qu'elle sous-entendait... Après tout, ils étaient apparement beaucoup trop différents pour se comprendre. Quoi qu'elle en dise. Quoi qu'il en pense. Sa vie telle qu'il aurait aimé qu'elle soit. Pa s de regrets sur le passé, certes. Mais sur le moment? N'avait-il donc jamais souhaité quelque chose qui ne s'était pas produit? Un petit désir égoïste? Un voeu d'enfant? Pas forcément quelque chose d'important, qu'il aurait voulu changer sur la grande échelle de sa vie... Juste un petit rien sur la petite échelle de l'instant... Rien, vraiment? Dans ce cas, ce type était tout simplement exceptionnel.

Sourire narquois.

De toute façon, même sans ça, c'était clair. Il mentait. Dans sa vie telle qu'il aurait aimé qu'elle soit, il n'aurait sans doute jamais répondu à son "invitation". Et elle, elle aurait pu rester tranquillement dans sa salle commune à engloutir cookies-surprise et jus de citrouille... Si seulement la petite voix arrêtait de marteler qu'elle en avait assez du tranquillement.

Pour le coup, elle était heureuse, là, non? En deux heures, elle avait réussi à cocher toutes les cases de la liste "A Ne Surtout PAS Faire". Et avec lui. Oui, ce soir, le jus de citrouille avait du mal à passer...

Gné?


'Keuwa?'

Il faisait quoi là, encore? Infime mouvement de recul. Parce qu'il ne lui laissait pas le choix. Et parce que... Comment? Mais... Dumbledore disait que la musique était plus magique que tout ce qu'ils pourraient apprendre à Poudlard. Mélusine n'était pas loin de penser qu'il avait raison. Elle oublia ses mains. Elle l'oublia lui. Et se laisse happer. Peut-être aussi parce qu'elle en avait assez de lutter...

...

Bon. D'accord. Elle avait compris. Il ne faisait de mal à personne. Elle se faisait une idée fausse de lui. Elle avait l'esprit obtus mais à force de l'asséner, ça commençait à rentrer. Mais lui aussi refusait de l'accepter comme elle était, même s'il ne semblait pas s'en rendre compte...

'Je ne fais de mal à personne...'

Un peu déconnectée de la réalité, McEwan la rouge n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit avant que De Lansley contre-attaque.
Mélusine ne s'était jamais considérée comme du genre susceptible. Du moins, pas du genre VRAIMENT susceptible. Mais là, à se prendre des coups dans tous les sens -- encore un point où ils ne se comprenaient pas, où ils ne s'entendraient jamais, une autre des choses qu'il ne semblait pas avoir saisi. Rarement les coups physiques (quoi que plus sains) étaient les plus douloureux. Rien de pire que le verbe. Le verbe qui se glisse, s'insinue, distille son poison et laisse sa marque... Indélébile. Comme un serpent en fait. D'un autre côté, était-ce vraiment étonnant qu'il ne s'en rende pas compte. Il en avait une telle maîtrise que personne ne semblait avoir le niveau pour l'atteindre vraiment. Et Mélu Mac était lasse d'essayer en vain. Il avait gagné. Et bien gagné. Qu'il se garde son cortège de gloires et d'orgueil, ses satisfactions éphémères.. Etait-ce une faiblesse que de s'incliner devant un adversaire plus fort que soi? Au point où en était sa fierté de toute façon... Le plus vénéneux des deux? Lui, sans aucun doute. Poison lent et pernicieux, sous un couvert affable. Elle n'avait rien de menaçant? Comment avait-elle pu le regretter un seul instant?
(fin du solliloque)--, à se prendre des coups dans tous les sens, donc, ses défenses s'affaiblissaient. Elle n'était pas à la hauteur. Elle avait voulu jouer avec le feu et elle s'y était brûlée, sans avoir réussi à le toucher...


'Mât, alors...'

Mat.

"Tu me dégoutes de moi-même... Alors, heureux?
J'espère que c'était le but... Qu'au moins l'un de nous deux ait réussi quelque chose ce soir.
Goula avariée!... ma confiance en moi... C'était tout ce que j'avais.... et même ça, on me le prend... Comment on peut t'aimer De Lansley..? Comment on poeu simplement avoir envie d'être avec toi...?"


Finalement, il manquait un point à cette fichue liste. Les larmes. Mais elle lui refusait ce plaisir. Juste un peu de fausse gaieté mcewanienne...

"C'est quand ton anniversaire? je t'offrirai un gnome... Ils n'ont peut-être pas beaucoup d'esprit mais ils n'ont pas de coeur non plus... Vous devriez bien vous entendre..."

C'était mesquin. Bas, mesquin et ridicule. Lui s'en foutait probablement comme de sa première chaussette. Sans doute n'était-il pas conce...
Pof. Transplané.
C'était une manière de quitter les gens ça? Bon, pour le pied de l'arbre. Mais quand même. Normal qu'il sache le faire, en septième année... Elle aussi elle savait. Elle avait juste planté son permis...

Lui parti, Mélusine se donna deux secondes pour réfléchir, sans la pression de sa présence. Elle était secouée. Elle était en rage. Elle lui en voulait. Mais jamais personne ne lui avait parlé avec si peu de détours, avec tant de ... franchise. Personne n'avait osé la mettre en face de ses réalités. C'était peut-être l'avantage de se confier à un ennemi. Lui n'hésitait jamais à vous renvoyer vos idées à la figure, pour peu qu'elle soient ridicules, à vous asséner sa vérité. Bref, à dire ce qu'il pensait de tout ça, sans prendre garde à vous ménager.

Etrange de penser qu'au final, elle ne confierait sans doute jamais ces peurs à un autre que lui. Paf! En deux temps-trois mouvements, il vous mettait bien en face de vos croyances, les yeux dans ceux de la réalité, le temps de la voir dans sa globalité et non fragment par fragment. Le tableau n'était pas aussi beau qu'on aurait aimé le peindre. Rien de tel qu'un regard extérieur et -presque- objectif pour mettre le doigt sur les défauts, les ratures, le manque de coéhsion de l'ensemble. Mais après tout, tout tableau cache des repentirs, même chez les plus grands maîtres, et la mort restait le seul obstacle à l'évolution.

Elle se battrait donc. pour elle.

Un peu pour lui aussi.


'?'

Parce que, sinon la promesse de sa haine éternelle, elle voulait son respect.

La descente de l'arbre acheva de lui remettre les pieds sur Terre. Mélusine McEwan était rarement humble. C'est pourtant presque penaude qu'elle se retrouva aux côtés de De Lansley.


'De Lansley, grand prêtre de l'amour... on aurait tout vu...'

Shut up! C'était déjà pas évident comme ça, alors elle était loin d'avoir besoin d'une confrontation intérieure. Du bout des lèvres mais avec toute la sincérité dont elle était capable, Mélusine laissa tomber:

"Je suis désolée..."

Un silence. Puis, de nouveau des paroles, avec un peu plus de vie. Cette fois, elle cherchait son regard:

"Il n'y a que la vérité qui blesse, dit-on... et... et c'est toujours plus facile de pardonner à quelqu'un d'avoir eu tort que d'avoir raison... Je... Je te présente mes excuses. C'était purement gratuit... C'est la première et la dernière fois de ta vie que je le fais.. Mes excuses, je veux dire... Tu les acceptes ou tu es refuses... Mais c'est sincère..."

Une autre pause. Un peu plus longue. C'était quelque chose de si simple et pourtant... Pourtant même ls aveux de la soirée lui avaient été plus faciles.
Bien.. continuer maintenant. Dans le calme sinon dans la bonne humeur...


"Je le sais bien que j'ai tort... Qu'est-ce que tu crois? Mais... mais j'ai que dix-sept ans, nom de Zeus... Et si j'avais plus rien à découvrir et à apprendre... là, là je te les demanderais ta corde et ton fichu noeud..."

Un grand geste du bras, englobant les ténèbres. Mélusine était quelqu'un de trop passioné pour rester calme longtemps. Un maigre sourire désabusé:

"Seulement.. tout ça... C'est pas si facile..."

Soudain muette, Mélusine se mordit la lèvre. En avait-elle encore trop dit? Soupir résigné. Nouveau sourire. Presque timide:

"Très bien, maître Sacha. Qu'est-ce que je dois faire?"

Elle lui avait ouvert ses blessures. Il en avait pointé la source -pas très délicatement, mais quand même-. Elle n'attendait pas de lui qu'il lui donne le remède. Juste qu'il lui indique où chercher.


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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyDim 8 Juil 2007 - 15:04

Pour ne pas avoir à porter de coups blessants, j’ignore volontairement tout le passage sur "tu m’as retiré ma confiance en moi et c’est tout ce que j’avais blabla" et "quand c’est ton anniversaire pour que je t’offre un gnome blablabla."

Témoin de l’émotion affichée sur son visage de maintenant, et de ses excuses que je trouve moins sincères que d’une grande dignité, je me replis dans le bon sens sans toutefois voir le degré de mon énervement se dissoudre de lui-même. Il s’en ira progressivement.

Le temps que cela passe, je me retourne vivement et vais m’adosser contre le chêne que nous venons de quitter. Je lève un peu la tête, pour découvrir les étoiles entre les branchages. Je crois que les astres se foutent de nous. Je leur souris. Pose ma tête contre l’écorce qui agrippe quelques cheveux, les tire en s’amusant quand je l’abaisse un peu plus droite pour fixer Mélusine.

Je soupire en lui souriant, un poil plus doux, après un long blanc:



Je ne prétends pas te dire la vérité. Je te dis seulement ce que j’en pense.
Plus tard, quand tu seras seule, tu feras le ménage dans mes trolleries. Tu jetteras ce que tu ne veux pas et tu garderas ce qui t’intéresse.


Je dois avoir l’air désabusé et quelque peu fatigué. C’est que je le suis.

Je ne suis pas un prince, je ne suis pas un dragon.
Je suis pas prêcheur et encore moins démon.
Je ne suis pas un poète, ni même un philosophe.
Je n’ai rien d’un maître mais d’un bon sorcier, j’ai l’étoffe.
Je ne suis pas de Lansley, non plus. Non. Je m’appelle Sacha.
J’ai 18 ans depuis janvier. Et je suis perte et tracas.

Je suis profondément amoureux de Charlotte Leonhart. La seule chose que je désire en ce moment, c’est l’aimer sans me poser de question. Je suis un mec qui suit son bonhomme de chemin, en se foutant énormément de ce qui intéresse le commun des mortels. Je rêve plus que la moyenne et je ne désire pas ouvrir mes yeux sur les ombres fumées que tu vois dans tes cauchemars. Je suis triste du matin jusqu’au soir, et si on me demande ce que je fais quand personne ne me regarde, je te confierai que je pleure des heures parce que je trouve la vie aussi belle que cruelle et que je ne me décide toujours pas entre vouloir la vivre ou vouloir l’achever. Mais je n’ai aucun regret car, c’est ainsi. On est fait pour poursuivre... C’est ce que je veux croire.

Détester le reste du monde, c’est concentrer tout l’amour, le respect et l’estime dont je suis capable et que je n’ai jamais pu démontrer avant de connaître Charlotte. Elle est mon espoir et mon regret, tout à la fois. Ma raison d’avancer et de vouloir mourir. Mais on est fait pour poursuivre… hum?



Sera-ce assez sincère pour elle ; pour rivaliser avec ses larmes qui coulent à l’intérieure? Il n’y a aucune rhétorique là dedans, aucune hyperbole, aucune exagération, aucun masque, aucun filtre. Elle pourra se vanter d’avoir obtenue une confidence sincère que je n’ai même jamais écrite dans mon journal. Sacha pleure parce qu’il est triste. C’est tout. Sacha fait le con parce qu’à chaque minute, il se demande s’il n’aura pas envie de mourir. Ses yeux sont une éponge à mélancolie et si on se concentre bien en examinant l’ébène de sa pupille, on devinera qu’elles sont le miroir du désenchantement et du chagrin de ce qu’il voit tout autour de lui depuis toutes ces années.

Nous sommes quittes, Mélusine McEwan.



Plus rien ne m’est.

J’écarte mes bras. La regarde droit dans les yeux sans la défier. C’est une invitation. Pas un challenge. Et si elle fait le chemin, c’est peut-être qu’elle et moi, nous nous serons enfin compris.


Viens, lui dis-je avec un sourire désenchanté. Ce que tu dois faire est aussi simple que trois pas pour venir jusqu’à moi... et après, on verra bien...

Et une fois là, quoi?

Rien.

Juste du silence, une sensation et des pensées qui défilent.

Je suis incapable de dire 'je suis désolé', comme je l’ai dit un peu plus tôt, le toucher, avec moi, il faudra qu’elle s’y habitue, parce que c’est le seul langage que je connais parfaitement. Et mes bras sont un pardon, ce sont les branches qu’on a quittées. Pas de la séduction.
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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyDim 15 Juil 2007 - 9:10

Toujours sur la défensive, Mélusine attendait patiemment, plus calme qu'elle ne l'avait été tout le reste de la soirée. Une pointe d'anxiété lui mordillait les intestins. Rien de plus normal. Elle y avait été un peu fort... Ca aurait pu être pire, certes, mais quand même. Elle était loin d'être sûre qu'elle, elle aurait accepté des excuses, même les plus sincère du monde dans de telles circonstances. tout aurait sans doute dépendu du dosage de vérité dans ses propos, de la douleur des points sensibles atteints et d'un imbroglio de petits détails indéfinissables. Il ne lui renverrait sans doute pas ses propos à la figure comme elle l'avait fait. Sur ce point, elle avait le sang beaucoup trop chaud. Il l'avait dit. Elle le savait.

Lui qui avait paru si pressé de regagner le château fit soudain demi-tour pour retourner contre leur chêne, lentement. Il s'éloignait. pour se donner de l'espace? Pour lui laisser de l'air? Pour réfléchir? pour se calmer? un peu des quatre? Hmmmmmmm... ce type était plus intelligent qu'il n'y paraissait. Il leva la tête. Les étoiles.
Les étoiles! Les étoiles... elle était dehors depuis tout ce temps et elle n'avait pas pris une minute... Pas un instant à consacrer à ce plaisir simple et parfait...! Elle en avait passé du temps, à s'en donner des crampes à la nuque, à observer leur scintillement dans cet écrin de velours, du temps où elle croyait encore qu'à sa mort, elle deviendrait l'une d'entre elles. L'été, elle s'amusait à leur inventer une histoire. il y avait Arcturus en qui elle se plaisait à voir le Roi Arthur; Kaffaljidhma, danseuse muette à la peau d'ébène et Sham, animagus puissante et silencieux comme le tigre.
Levant la tête à son tour, Mélusine reconnut Thuban Etamin, Gianfar, Kuma et Grumium. Les saluant mentalement, elle leur offrit son plus beau sourire, ayant déjà perdu contact avec la réalité, virevoltant au milieu des étoiles. elle effleurait Ksora du bout des doigts lorsqu'une voix s'éleva jusqu'à elle. Sargas? Sadal Melik? Sadachbia?
Sacha De Lansley... Ah... Certes. Retour express sur la planète Terre.

Bouse! Un peu plus et elle loupait le début... Elle ne pouvait donc pas faire attention? Par la barbe du grand Albus, elle en avait besoin de ces explications...

Sauf que ça n'était pas vraiment des explications..
Du moins, pas du genre auquel elle s'était attendue.


'Déçue?'

Chut!
...
Déçue? Pas vraiment, non. Bon, c'est vrai, elle aurait aimé savoir mais ce qu'il disait, là, c'était quand même plus...


"Tu... tu pleures aussi..."

Voix douce pour une phrase qui n'était ni une question ni un constat. Juste un écho de ce qui se passait sous son crâne.

"C'est... C'est le plus bel aveu qu'on m'ait fait...J'en demandais pas autant... Mais... merci..."

Touchée! Pour la deuxième fois de la soirée. Parce qu'il parlait de lui. Et parce que ce qui n'était pas si loin du monstre quelques heures plus tôt ne l'effrayait plus.

'Hmpfffffffff..'

Plus autant disons... on ne faisait pas disparaître deux-trois semaines de rêves en trois heures et quelques alexandrins.

Et, encore, parce qu'au final -elle n'était plus à un paradoxe près-, ils n'étaient peut-être pas si différents. Qui avait dit que les gens que l'on détestait étaient souvent ceux qui nous ressemblaient le plus? Bon, elle n'était peut-être pas rendue à lui ressembler -quand même !- mais... Elle n'avait pas sa maîtrise, le sang qui pulsait dans ses veines à lui était plus lent à s'échauffer, elle entretenait plus de peurs, il possédait plus d'arrogance. Mais au fond, ils avaient la même volonté d'être ce qu'ils étaient sans se soucier du regard des autres, et, d'une certaine manière, le même désir de liberté. Elle n'admettait pas plus que lui que l'on remette en cause sa façon d'être et de voir les choses. Non?
Et Mélusine n'était plus si sûre que ça de détester ces parallèles ou de craindre ces traits communs.

Les paroles qu'il venait de prononcer faisait chemin en elle. Pour une fois, elle n'y mettait pas de blocage. Peut-être par curiosité. Peut-être tout simplement parce qu'elle était trop déstabilisée. Ou peut-être enfin parce qu'elle n'en avait plus envie. Elle n'aurait pas su le dire. C'était peut-être le premier point de rupture qui entraînerait l'effondrement de ses préjugés. Et parce qu'elle se rendait compte une fois de plus que ce qu'elle croyait avoir compris de lui n'était qu'une idée fausse supplémentaire. De Lansley était à la fois plus simple et plus compliqué qu'elle ne l'avait pensé. Compliqué par sa simplicité peut-être.

Mélusine le regarda sans rien dire, désarmée. ses armes, elle n'en avait plus besoin. Ca aurait été le moment de déposer les armes. Seulement, elle se rendait compte qu'elles étaient au sol depuis un moment. Ne restaient que les vestiges de sa cuirasse. Et un zeste de méfiance.

Il ouvrit les bras.

Le zeste de méfiance, décidément bien incorporé au tout, paraissait demeurer un ingrédient essentiel à la composition de Mélusine Mouna Maëwen Myrzam Méfiante McEwan. Il manqua la faire reculer. Sa fierté l'en empêcha.

La regardant droit dans les yeux, calmement, Sacha De Lansley déclara:


"Viens... ce que tu dois faire est aussi simple que trois pas pour venir jusqu'à moi... et après... on verra bien..."

Elle maintint son regard... Puis détourna la tête, faiblement. Ce regard-là, elle n'était pas sûre d'arriver à l'affronter... à le soutenir. Parce que c'était tellement plus facile de haïr.
Elle laissa défiler lentement les implications de ce geste, ne retenant aucune des images que la Mélusine de la veille lui aurait brandi sous le nez, accusatrice. Et tout s'effaça lentement, comme la pluie brouille et dilue la goutte d'encre.


'Quant à ta vertu, ne t'inquiète donc pas... Je suis loin d'être le loup que tu crois... Tu ne seras pas moins Mélusine McEwan si tu n'es pas hostile à Sacha... Malheureusement, c'est le jeu: si tu donnes, tu dois accepter de recevoir...'

Et Mélusine releva la tête, le fixant sans animosité, sans douleur et sans crainte.
Et elle arrêta de se battre. Parce qu'il n'y avait pas d'affrontement.
Elle plongea son regard dans le sien, cherchant la réponse au fond d'elle-même, dans ses yeux à lui, dans son cœur à elle. Encore un doute. Le dernier peut-être. Car s'il y avait quelque chose qu'elle ne voulait pas regretter, c'est ce qu'elle s'apprêtait à faire. Quoi que ce faire soit.

Ses bras.

Ca n'était pas la clef. Pas un test. Pas un piège. Ni une provocation. Pas de séduction. Mélusine choisit d'y voir une offre, dans toute sa simplicité. Et quand elle fit le premier pas vers lui, ça n'était pas par capitulation mais par choix. Peut-être encore un peu hésitante. Peut-être encore un peu tendue. Elle marqua une pause. Pas prise d'un doute. Juste pour bien prendre conscience de ce qu'elle était en train de faire. Pour rougir...un peu... C'était dans sa nature.

A elle de créer le contact. Il lui laissait cette liberté.
Le premier pas était toujours le plus difficile. Les deux autres suivirent, ses yeux dans les siens. Sa démarche n'était peut-être pas très souple, mais, pour une fois, McEwan la rouge savait où elle allait.

Elle s'arrêta une nouvelle fois, à quelques centimètres de lui, sans le quitter des yeux. D'une voix qui vacillait faiblement dans le fond -fantôme de peur? écho d'un vieux réflexe agonisant?-, elle déclara calmement:


"Sacha"

Léger balancement et elle se retrouva contre lui, juste à l'effleurer. Très droite. Parce que Mélusine McEwan était Mélusine McEwan et que le toucher n'était pas son langage. Léger raidissement avant l'abandon. Et elle se laisse aller contre lui, ne sachant pas trop quoi faire de ses bras.
Avait-elle eu raison..?
Raison.
Tort.
Les mots perdaient de leur sens. Elle faisait. Point.
Mais si elle avait eu besoin d'une confirmation, l'air que la situation fit revenir à sa mémoire acheva de la convaincre.


'Et sans s'abandonner
On peut doucement ouvrir nos bras...'


Elle passa les siens autour de sa taille. Doucement. Hésitante. UNe larme silencieuse. Un sanglot réprimé. Un tremblement. Devant l'ampleur que ce simple contact révélait de l'abîme en elle.
Si De Lansley Sacha avait le pouvoir de lui faire entendre de la musique, peut-être, si elle se concentrait suffisamment fort, serait-il en mesure de percevoir sa propre musique intérieure*. Peut-être pas. Dans tous les cas, c'était tout ce qu'elle avait à lui offrir.




*Je suis vraiment, vraiment désolée pour le retard...
Pour la musique, j'aurais voulu la version audio ou vidéo mais je dois manquer de douétitude... So, soit tu t'imagines un air, soit t'es plus doué que moi, soit tu es très patient et tu attends octobre et je veux bien essayer de te pondre une petite vidéo sur le thème... parce que la version musicale vaut quand même le coup de mon humble point de vue...

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MessageSujet: Re: [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis   [Auberge de la Grande Ourse] Les meilleurs Ennemis - Page 2 EmptyLun 16 Juil 2007 - 20:15

Epilogue



Il faut du temps, alors je laisse tout le temps dont elle a besoin, avec les hésitations que cela comporte, avant de sentir Mélusine s’approcher. Mes bras demeurent ouverts sans l’impatience d’être comblés.

Les éléments qui composent ce type de situations fébriles sont tous aux aguets de ce qui va arriver. Néanmoins chacun est à sa place me semble-t-il.

Je suis dans le chapitre d’un livre, au carrefour de l’ultime cliffhanger et de son dénouement. Chaque ligne a sa cadence et déverse dans la suivante un nouveau rythme. La syntaxe danse ses mots et insuffle sa pulsation dans la brindille qui plie sous la brise, dans la brise qui emmaillote nos cheveux, dans nos cheveux lumineux par lesquels s’évaporent des pensées impossibles trois heures plus tôt, trois heures escarpées par des batailles que je n’ai pas comprises et qui me dépassent, dans le dépassement des murs que l’on pense trop haut, dans le haut de ce chêne où jaillit un hululement, dans le hululement impromptu qui surprend le silence, dans le silence a tout jamais brisé quand elle prononce mon prénom. Le moindre mouvement a sa place. Tout est si bien chronométré.

Le chapitre arrive à terme. Ma fatigue ne pèse pas sur mes bras. Ils tiennent, ils tiennent encore et ils tiendront toujours car je sais que même s’il avait fallu trois heures de plus pour qu’elle se décide enfin, trois heures plus tard, j’aurais été le même, avec les mêmes bras ouverts.

De ses chaussettes dépareillées à ses cheveux rouges enflammés, je prends tout d’elle quand elle est contre moi. Plus un atome ne nous sépare. J’embrasse ses contradictions et sa révolte, ses incertitudes et son désamour. Je prends et je donne. Donne encore du temps pour qu’elle se déroidisse. Puis, ses muscles cessent la guerre et ses bras ferment la boucle que nous formons. Tout se relâche. Enfin, je la serre en souriant faiblement quand sa tête, juste un peu en dessous de la mienne, fait tinter les notes d’une musique lointaine.

Je ne lui ai rien volé.
Elle accepte de recevoir.
Elle donne même.
Alors je donne encore.

Une de mes mains refermées sur le haut de sa tête berce, sans se préoccuper des yins et des yangs, les anciennes craintes en espérant les extirper de ses futurs sommeils. Dormira-t-elle mieux désormais? Il y a un millier de ses questions auxquelles je n’ai pas répondu. Peut-être parce que ce n’était pas le moment ou que je n’en avais pas envie ou que je ne le pouvais pas. Mais je crois savoir la réponse de chacune d’entre elles. Plus tard. Un jour. Nous en reparlerons.

La seconde main, jusqu’ici sur sa taille, remonte jusqu’à son dos car je vais m’écarter et que je ne veux pas fracturer l’entièreté de ce contact par un geste trop bourru.

Combien de temps a passé? Là, je ne sais plus. Je pensais que j’utiliserais cet instant pour penser, prévoir, résister. Rien de tout cela n’est arrivé. Je me suis juste reposé sur l’épaule de ma jeune ennemie. Ma lassitude a été effacée par le choix de Mélusine et sa sobriété. Le choix: trois simples pas.

Nous revenons sur la Terre comme elle est. Je lui laisse récupérer son espace et s’écarter d’elle-même pour que nous prenions silencieusement et sans commentaire malvenu le chemin du château.

Nous marchons. Nous avançons.


Demain.
Je me lèverai sans y penser.
Quand je la croiserai dans un couloir, mon regard sera toujours dirigé loin devant moi comme si je ne l'avais connu.
Mais quand elle m'aura dépassé et qu'elle ne me verra plus, je lui sourirai.

Demain, nous serons les meilleurs ennemis parce que nous nous respecterons peut-être mieux.

Demain, je la laisserai dire à qui veut l’entendre que je n’ai rien contre l’astrologie, que je suis manipulateur, trop extraverti, que je rougis comme tout le monde quand je crois que l’on m’aime, que je suis prétentieux et manque de pudeur mais jamais, je ne la laisserai même penser: ‘de Lansley m’a dépossédé’ car je ne lui ai rien volé. C’est elle qui a donné parce qu’elle l’a décidé.



Fin


J'attends la musique Wink
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