garçon étrange pour activité étrange... [libre]

Ernest rentre dans la première pièce venu, une feuille de papier écrasé dans sa main ganté. Les yeux clos, sans remarquer que quelqu’un était déjà dans la pièce, il s’adosse à la porte et souffle. Il avait réussi.

Il venait de la bibliothèque. Il était tard et savait que Mrs. Dalloway, en fin de journée, laissait toujours la bibliothèque sans surveillance, pour aller « chercher un ouvrage dans sa chambre». Le Serpentard l’avait suivi un soir de la semaine d’avant et il s’avérait qu’elle allait se servir un verre de Whisky Pur Feu ou un autre alcool fort aux cuisines. Ce qui lui laissait quinze minutes de bibliothèque sans surveillance presque chaque soir de la semaine.

Dudikoff était allé dans la Réserve, en prenant garde de ne se faire surprendre par aucun élève, avait prit l’ouvrage intitulé « Potions Douces » de Peter Lewis. Son contenu était a priori innocent, mais il avait été rangé dans la Réserve car quelques unes de ses potions étaient réservées à un public adulte. Ernest n’avait pas le temps de les consulter et c’était contenté d’arracher la page qui l’intéressait.

Le jeune homme ouvrit les yeux. Il aperçu le Gryffondor, marqué de son blason, les yeux écarquillés, surpris d’avoir vu un inconnu émerger de la sorte. Dudikoff se racla la gorge et rajusta son nœud de cravate tout en cachant la feuille de la potion dans sa poche de pantalon d’uniforme.



« … c’est qui ça encore ?... »



Ernest se rapproche lentement de lui, le visage froid, jette un coup d’œil au chat blanc, puis ne cessa de fixer le garçon. Il ne sait pas comment réagir, autant faire comme si de rien n’était, se mettre à l’aise, s’installer.

Il posa son sac, remplit de quelques « marchandises », ôta sa robe de sorcier et son gilet d’uniforme, retroussa les manches blanches de sa chemise. Le corps de son serpent vert tatoué sur son bras gauche était visible, queue caché par le lin blanc, tête dissimulé sous le cuir noir. Il s’assit sur une chaise en fort méchant état et s’assit devant le Gryffondor, dossier devant lui.



-Bonsoir.

Ernest observe tranquillement le Gryffondor. Bien qu’assit, on le devine petit. Il est pâle, les cheveux partiellement devant le visage, il sert son chat blanc contre lui. Le garçon était un peu plus jeune que lui. Il avait l’air légèrement inquiet, sûrement le vieux préjugé vis-à-vis de la maison du Serpent.
Observation faite, Ernest lui réponds.



-Je ne sais pas. Pour être franc je ne suis pas allé manger ce soir. C’est pour ça que j’ai ça.



Le Serpentard se pencha, tira son sac vers lui et en sorti une grande tablette de chocolat aux amandes caramélisées. Produit luxueux pour un étudiant de Poudlard.

Ernest avait déjà vu le Gryffondor, ça lui revenait.

Quand il était avec Hermione, leur préfète, elle lui avait amoureusement parlé de chacun des élèves de la maison, ce qui lui plaisait ou déplaisait en eux, en tant qualité de préfet bien sûr.

Il ne se souvenait plus de son nom. Mais d’une force… et d’une faiblesse énoncées par la jeune fille aux cheveux bruns. Un plan se dessinait lentement dans l’esprit tortueux de Dudikoff, alors qu’il n’avait pas encore brisé le chocolat en gros morceau.

« …est bon en potion, malgré que le professeur Rogue n’est pas très fairplay avec les Gryffondor…il est assez solitaire pour un membre de notre maison… »

C’était ça.



-T’en veux ?



Il lui tendit un morceau de chocolat.
Ernest ne prit qu’une petite bouchée de chocolat, accoudé au dossier de sa chaise.



-Je m’appelle Ernest Dudikoff, Serpentard, sixième année. Ne t’inquiètes pas, mon blason est par terre, là bas, sur ma robe de sorcier. Je ne suis pas du genre à stupéfixer les gens qui viennent de la maison Gryffondor parceque je suis un Serpentard.


« …mais d’autres raisons pourraient me pousser à le faire… »


Bien sûr avoir un serpent tatoué sur le bras ne devait pas beaucoup l’aider dans son argumentation d’apaisement, mais il ne pouvait pas s’en débarrasser.



-C’est quoi ton nom ?



Ernest détenait peut-être une pièce importante de son jeu, il ne fallait pas laisser passer cette chance.

Ernest eût un petit sourire pour la remarque du Gryffondor. Bien sûr que son chocolat était bon. Il regarda impassiblement Dan le manger. Il en croqua lui-même un autre petit morceau.



-Tu as raison de te méfier, crois-le ou non mais je n’ai pas beaucoup de confiance pour les gens de ma maison non plus. Il suffit de savoir à qui s’adresser.



Il fallait se vendre, montrer qu’on vaut mieux que les autres membres de sa caste, pour pouvoir atteindre ses objectifs. Le sourire d’Ernest baissa d’un cran, le regard flou un instant, ses objectifs étaient encore bien loin.

Sa vision regagne sa netteté sous un ronronnement un peu bruyant du chat blanc.

Dudikoff avait perdu son attirance pour les autres chats depuis la maladie de Kineko, son chat miniature, découvert il y a quelques semaines. Il ne l’avait pas nourri correctement, lors d’une longue crise dû à son bras, qui dura quatre jours. Considérablement affaibli, le chat comme lui-même, il était allé consulter en urgence les livres animaliers de la Bibliothèque, ne pouvant pas alerter le professeur de soins aux créatures magiques, dans un élan de paranoïa. Sauvé, le chat avait été confié en secret à un elfe de maison du château par Ernest, dégoûté du danger que lui apportaient les aléas de sa marque. Il rendait de temps en temps visite à Kineko qui semblait heureux tout comme l’elfe de maison qui s’en occupait.

Ernest se leva, commença à se promener un peu dans la pièce, s’approcha de la petite fenêtre, jeta un coup d’œil à l’extérieur, eu une exclamation discrète après avoir vu quelque chose, revint vers le garçon, puis se dirigea vers la porte, l’entrouvrit, jeta un autre coup d’œil, à l’extérieur cette fois. Il vérifiait.



-Ce que je fais ici ? Je me cache oui.



Pause.



-Vois-tu, je reste un Serpentard, et le règlement, plutôt certaines règles du règlement, ne me conviennent pas. Nous avons tous des talents, des forces que nous nous devons de développer. Je ne peux pas le faire en respectant à la lettre près ce règlement.



Pause.



-Hmmm. Je n’ai jamais dit ça d’accord ? Si ça arrive aux oreilles de ta préfète…



Pause. Avoir des ébauches de plan, dans l’esprit tortueux du Serpentard, ne suffisait pas. Il devait commencer le concret. Ernest regarde sa nouvelle connaissance dans les yeux.



-Et toi, quels sont tes points forts ? Je suis sûr que tu en as.



Ernest sourit, pourtant son regard est des plus ambigüe.

Dan détourne son regard, Ernest se rassit à sa place, comme avant. Le Serpentard avait eu une chance rare et avait eût du nez, les deux choses essentielles pour trouver ce qu’il cherchait dans l’immédiat.

Le jeune Gryffondor semblait peu sûr de lui, citant sa matière préféré avant n’importe quoi d’autre. Ernest se revoyait un peu en Dan, Dan était un peu comme Ernest, l’autre Ernest, l’ancien. Cependant, ce n’était pas aussi facile, il s’était rencontré il y a peine cinq minutes. Lui faire confiance ? Dangereux. Un point fort est une chose mais il faut trouver son opposé et s’en servir.



-Je ne suis pas mauvais en Potion mais j’ai toujours préféré la Botanique. Je pense que c’est la source, sans soin des plantes, des divers ingrédients, pas de potion. La Botanique c’est une sorte de matière brute, la Potion c’est le produit fini.



Le Serpentard discute tranquillement avec le Gryffondor, exposant ses idées, écoutant celles de son compagnon. Un visiteur extérieur aurait trouvé ça totalement surréaliste, cette entente entre les deux maisons. L’adaptation, voilà le point fort d’Ernest, ses différentes mues, ses différents masques.

Le fait est qu’après un quart de discussion, où Ernest fit plusieurs fois le tour de la pièce, fixa Dan dans les yeux, fuyants, se rassit en réajustant son gant.



-Bon, tu vas être surpris, mais j’ai besoin de toi, tu ne me connais pas vraiment, et moi non plus je ne te connais pas. Mais des fois, il faut faire des choix.



Ernest était debout, se tenant au dossier de la chaise, bras tendu, légèrement penché vers Dan. Leurs visages n’étaient pas à un mètre l’un de l’autre.



-Il y a quelques semaines, j’ai monté un commerce noir avec un…associé, un autre élève que je ne citerais pas pour le moment. Nous vendons discrètement des sucreries, des farces et attrapes interdites et des tas de petites choses que les élèves ne peuvent se faire envoyer à Poudlard que très rarement et en petite quantité.

Ça marche plutôt bien, mais ça ne durera pas, c’est comme tout. Une fois la mode passée, ça sera fini. On pourrait bien s’arrêter là, en faisant un dernier gros bénéfice mais ça ne suffit pas.

On doit vendre quelque chose qui nous permettra de « fidéliser » la clientèle. Autrement dit, ceci.


Le Serpentard sorti de sa poche la feuille qu’il avait en entrant, et la montra, plié, au Gryffondor, de sa main ganté.


-C’est la formule d’une potion dont on aurait besoin en grande quantité, régulièrement. Je ne peux pas encore te dire laquelle. Elle n’est pas extrêmement compliquée, mais illégale.
Nous pouvons te fournir, un local, une vieille pièce un peu comme celle-ci.


Regard et geste circulaire.


-Les ingrédients et du matériel de bonne quantité. Si tu acceptes, car c’est toi que je pense apte à pratiquer ce job, tu toucheras un pourcentage de nos bénéfices, du matériel de qualité et aussi la sécurité contre le moindre élève qui essayera de t’embêter.


Ernest soupire, inspire. C’était soi l’erreur et la fin de tout ça, l’expulsion de l’Ecole même. Soit la réussite, un nouvel associé et de nouveaux bénéfices, plus grand, d’une autre nature.


-En te révélant tout ça, je prends un gros risque, mais rassures-toi. Si tu refuses cette association, et que tu ne dis rien à personne, tout se passera exactement comme d’habitude, tu vivras ta vie, tranquillement. Tu auras peut-être juste un poids sur les épaules sachant qu’un Serpentard et un associé mystère vendent illégalement des chocolats dans Poudlard.


Ernest eût un sourire, qui s’évanouit aussitôt, laissant place à un visage glacial, comme ses yeux, ne lâchant pas Dan du regard.


-Si tu refuses et que tu vas rapporter ça sera une toute autre histoire.


Ernest prit le chat blanc dans ses bras, sans demander l’avis de Dan, et le caressa sans émotion, de sa main gantée de noir, le long de la colonne vertébrale du félin.


-Je te laisse quelques instants de réflexion, mais je ne peux pas te laissé quitter cette pièce sans réponse. N’oublie pas ce que je pourrais t’offrir. Protection, argent et compagnie.


Il lui rend son chat.

Dan se demandait où voulait en venir le Serpentard. Il se doutait bien que ce n'était pas pour ses beaux yeux qu'Ernest avait posé sa question et la méfiance naturelle du jeune gryffondor refaisait surface.

Le point de vue d'Ernest à propos des potions et de la botanique était intéressant et malgré sa suspiscion, Dan acquiesca.
" J'aime bien aussi la botanique. De toute façon, je préfère cultiver et récolter moi même les ingrédients de mes philtres...je suis sûr au moins qu'ils sont de qualité."

Les propos du gryffondor pouvaient paraitre prétentieux mais il s'agissait seulement d'une vérité. Dan aimait le travail bien fait et il savait qu'il travaillait bien, voilà tout.

Dan suivait du regard, mi suspicieux, mi intrigué le serpentard qui déambulait toujours dans la pièce puis le vit s'assoir de nouveau face à lui, le regard sérieux, solennel même.
Puis les paroles qu'il prononça surprirent l'adolescent. Besoin de lui? En quoi ce garçon pouvait il bien avoir besoin de lui? Personne n'avait jamais besoin de lui.
S'appuyant au dossier de sa chaise, en équilibre vers Dan, Ernest le fixait avec intensité et une fois de plus Dan ne put soutenir son regard trop clair.
Il l'écouta raconter son petit commerce puis quand Ernest lui tendit la feuille de parchemin, il la saisit avant de luilancer un regard interrogateur. En quoi pourrait il être utile à ce petit trafic?

La suite des explications d'Ernest l'éclairèrent enfin : le serpentard lui proposait un local où il pourrait s'adonner à son pêché mignon, les potions, et l'assurance d'être protégé contre les brutes de sa maison en echange de la fabrication de la potion expliquée sur le parchemin....c'était limpide.

Dan regarda le serpentard une poignée de secondes, essayant une dernière fois de comprendre l'arnaque que cachait ses paroles mais il ne décela aucune faille dans le visage calme et le regard assuré du jeune homme. Soit il mentait magnifiquement bien, soit son marché tenait la route. dan opta pour la dernière solution, la plus logique.

Avant qu'il puisse ouvrir la bouche, Ernest le rassura quant à son refus éventuel mais les mots qui suivirent mirent Dan étrangement mal à l'aise. Il regarda le Serpentard se saisir de son chat pour le caresser lentement, une expresion affreusement neutre sur le visage...c'était assez effrayant mais Dan ne voulait pas paraître impressionné même s'il l'était un peu.

"Je n'ai pas l'habitude de dénoncer quoi que ce soit.... surtout du trafic de chocolat...alors garde tes menaces pour toi, merci." dit il, une moue désapprobatrice sur le visage.

Il reprit Tommy et plongea son regard dans celui, bleu ciel, du félin. L'idée était séduisante. De quoi pratiquer l'art des potions, de l'argent de poche, un serpentard qui protégeait ses arrières...ça méritait réflexion.

Au bout de quelques minutes il releva la tête.

" Je veux bien accepter notre marché mais à une seule condition : que ce que tu me demandes de faire ne soit pas dangeureux pour tes...clients. Et je ne veux pas que mon nom soit cité dans votre petit trafic. J'agis dans l'ombre, je te donne ce que tu veux et tu me donnes ce que je veux. "

Le contrat était clair, limpide même. Dan ne savait pas vraiment pourquoi il acceptait mais l'idée de rendre sa vie au chateau un peu moins monotone était plustôt séduisante et Ernest était bien la seule personne depuis longtemps à lui avoir adressé un quelconque intérêt. Juste pour ça il l'aurait aidé.
Sous ses airs revêches et réservés, Dan avait une grande soif d'amitié et même si le Serpentard ne l'utilisait sûrement que comme un maillon de plus à son trafic, l'intérêt qu'il lui témoignait suffisait au Gryffondor.

Dan commença à déplier le parchemin, replaçant la mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux.

" Tu t'es procuré ça où? A la réserve?" dit il en avisant le côté déchiré de la feuille. Il lança un regard mi interrogatif mi admiratif au Serpentard. Emprunter des livres de la réserve était pour lui un but dans sa scolarité et plusieurs fois il avait caressé l'idée d'y jeter un oeil en dehors des heures d'ouverture de la bibliothèque...sans jamais passer à l'acte. Si Ernest avait été capble de faire ça, alors il devanait son dieu.
"

Le Serpentard se redressa, sourit à nouveau. Tout se passait bien. Fleurissant.



-Ce n’est pas dangereux pour les acheteurs, je te l’assure. En tout cas si la potion est bien préparée mais ça, ça sera ton problème. Regarde la feuille. C’est une potion de confiance en soi.



Ernest crut voir le regard du Gryffondor s’éclairer mais ce n’était peut-être qu’une illusion.



-C’est l’ancienne formule, avant son remaniement de 1574. Elle a les mêmes effets, le sujet se sent confiant, sûr de lui, fort, et ce sentiment est plus ou moins fort selon la quantité ingurgitée. La différence entre celle-ci et la formule plus…légale on va dire, et que celle-ci entraîne une légère dépendance. Pas quelque chose de grave, un peu à la manière du Coca ou du Nutella moldue.



Le jeune homme fit une pause, réfléchit quelques secondes et reprit.



-En fait je ne sais pas si tu es de sang moldu ou sorcier ou des deux. Personnellement ça m’est égal. Pour tout te dire, tous les Serpentard ne sont pas des sang-pur. Bref ! La dépendance ne dépasse pas celle d’une envie, ce qui suffira largement pour amorcer de bonnes ventes.

Ton nom ne sera jamais cité je t’assure, on agit tous un peu dans l’ombre. Nous sommes à Poudlard et je veux bien que tu réalises que ce que nous faisons et ferons peut nous valoir une expulsion, c’est pour cela qu’il faut être discret.




Ernest se rapprocha et prit un morceau de chocolat assez grand qu’il mangea au fur et à mesure qu’il continuait. Ce garçon lui plaisait bien. Une sorte du reflet du passé, sauf qu’il est doué en Potion plutôt qu’en Botanique et que son blason est rouge plutôt que vert. Il se détendait légèrement en apparence, pour inspirer un peu plus de confiance à Dan, qui semblait en donner peu.



-Je te montrerais où on travaille plus tard. C’est là-bas que tu travailleras, tu pourras y venir quand tu veux, même avec ton chat si tu veux. Par contre tu n’y emmèneras jamais personne d’autre. Règle d’Or. Même s’il te dit y appartenir.


Ernest considéra encore une fois le garçon du regard.


-Et tu n’as pas le droit de te servir de la Potion pour ton propre usage. C’est à peu près tout pour les règles de base. Demain, je me charge d’obtenir les ingrédients. Ils devront arriver par hiboux la semaine prochaine.
Et en effet, j’ai piqué ça dans la Réserve. Sans ça, pas de potion.



Il commençait à se faire tard. La luminosité baissait dehors et ce qu’Ernest avait vu plus tôt, par un coup d’œil à l’extérieur, n’annonçait rien de bon. Ils avaient encore un peu de temps pour discuter.



-Je ne sais pas encore combien nous toucherons ni la part que j’attribuerais à chacun. Mais ça sera plus élevé que l’argent de poche reçu par nos parents, je te l’assure.



Ernest lui tendit sa main, celle qui n’était pas gantée.



-Marché conclu ?

Le marché était conclu. Nouvelle alliance, nouvelle avancée. Dan prenait même des initiatives. Un sortilège de répulsion, pas bête. Ce n’était pas sûr que ça marche dans un château comme Poudlard mais il fallait essayer. Ca serait d’une grande utilité.

L’antimoine était une matière gris métallique. Un métal en somme. Antimoine vient du grec anti + monos, pas seul . Il était étrange que ça soit exactement ce métal qu’il fallait, pour le Gryffondor Solveig, qui semblait si solitaire. Il était déjà connu par les sorciers Babyloniens. Ernest appela maintenant Dan, pour lui uniquement, Dan « Antimoine » Solveig. C’est un minéral composé seulement d’un élément chimique mais pourtant on ne le trouve presque qu’avec d’autres métaux.

Il n’y avait pas beaucoup de cet ingrédient dans le château à la connaissance d’Ernest, il devra sûrement faire une commande à l’apothicaire du Chemin de Traverse. Ce n’était pas un problème car c’est un simple ingrédient. Même si les colis étaient ouverts par Rusard, il n’y verrait rien.

Il fallait aussi du bon matériel pour la préparation des potions, ça coûtera un peu cher mais c’est nécessaire. Tout en cuivre, meilleur métal pour les préparations et neuf, on ne pouvait pas se permettre d’avoir du vieux matériel. Ca serait en quelque sorte, le cadeau de Dan pour son entrée dans le groupe.

Les deux mains se serrent l’une contre l’autre. Puis Dudikoff remit soigneusement ces vêtements, cachant le Serpent, boutonnant sa chemise, mettant son gilet gris portant une ligne verte et blanche au col, puis sa robe de sorcier noir au blason de Serpentard, tout en expliquant un dernier détail.



-Parfait ! Dan, nous voilà collaborateurs. Il se fait tard, je pense que nous devons regagner nos dortoirs respectifs. Au fait, voir un Serpentard et un Gryffondor ensemble n’est pas très bien vu et n’est pas très discret. En dehors de notre pièce et des rendez-vous que nous nous donnerons, on ne se connait pas.



Ernest lui sourit, en rajustant sa cravate, ramassa son sac, le salua d’une inclinaison rapide de la tête et sortit aussi rapidement qu’il était entré.