Satané chat !

Casey était un garçon qui avait cette effroyable faculté de servir des reproches à tout le monde pour n'importe quelle raison. Aujourd'hui, c'était sa mère qui était concernée. Il avait réservé une heure entière de sa journée pour lui rédiger une longue lettre acerbe. Par mégarde, elle avait oublié de lui expédier son argent de poche pour la prochaine sortie organisée à Pré-au-Lard. Furieux d'avoir reçu un vulgaire hibou sans le sou plus tôt dans la matinée, Casey n'avait pas mis très longtemps avant de trouver les mots qu'il allait lui écrire.

D'un pas pressé, il traversa plusieurs étages du château pour se rendre à la volière saisir un hibou qui daigne remplir sa mission, l'autre, trop fatigué par le voyage, était parti sans demander son reste, accompagné par les rugissements du jeune Serpentard.

Une fois les remparts de l'école franchis, il stoppa à quelques centimètres de la porte de la volière avec sa lettre cachetée à la main. Quelqu'un semblait crié contre une autre personne. Il tendit l'oreille quelques secondes avant de se décider d'entrer en catimini.
A l'intérieur, une jeune fille, certainement devenue folle à cause de cette école, courait à travers la pièce en hurlant dans le vide.

Silencieusement, Casey rangea sa lettre dans sa poche intérieure, croisa les bras et attendit que la situation se calme.

Quelques secondes plus tard, la jeune fille se baissa pour ramasser une espèce de boule de poils informe que le jeune Serpentard n'avait pas remarqué en entrant. Puis, après avoir parlé à cet animal comme s'il était capable de lui répondre, elle se retourna enfin, s'apercevant de sa présence.

- Non mais ça va bien oui ? Qu'est-ce qui te prends de hurler comme une fille ? dit-il en haussant sa voix d'un ton.

Son regard était fixé sur le sien. Il le décrocha pour juger la jeune fille de bas en haut avant de s'attarder quelques moments sur le blason de sa robe de sorcière.

- C'est ça qu'on apprend aux Poufsouffles ?! Effrayer les hiboux de Poudlard en courant dans la volière après un vieux chat ?

Le ton de sa voix était dur, mais étrangement, son visage restait serein de toutes émotions de colère. Juste un léger sourire déformait sa bouche.

Il la regardait s'occuper de sa bestiole comme s'il s'agissait d'un enfant. Il gardait sa tête haute, sa main droite posé près de la poche extérieure de sa robe, là où il rangeait sa baguette magique.

Il attendit quelques instants sa réplique, et lui offrit un large sourire quand elle eut terminé. Il ne lui répondit pas tout de suite. Il fit d'abord balader son regard de droite à gauche comme s'il cherchait quelque chose dans la volière. Il se figea quand il eut trouvé.

- Ah ! Te voilà Machin !

Il siffla entre ses dents pour appeler un hibou des marais, dont le plumage renvoyait des couleurs vertes et fauves, assez particulières pour un animal de cette espèce.

Le volatile tourna la tête dans sa direction et s'envola pour venir se pauser sur son épaule, patte droite tendue vers l'avant.
Casey saisit alors délicatement la lettre de sa poche, et l'accrocha à son messager.

- Pour Mère.

Le hibou regarda le jeune homme et cligna de ses gros yeux avant de pencher fortement la tête. La position qu'elle prenait par rapport au reste de son corps surprenait toujours le jeune Serpentard. Presque désarticulée.

- Maman si tu préfères. dit-il avec un soupçon de colère en levant rapidement les yeux au plafond.

Le hibou, appelé Machin par Casey quand il avait 10 ans suite à un caprice, pris son envole et quitta la volière par l'embrasure d'une fenêtre. Il le regarda partir puis se retourna une nouvelle fois vers la jeune fille, une petite moue de réflexions sur le visage.

- Je vois que tu disposes d'aucun humour, mais je peux remarquer un sens de la repartie moyen, mais si peu conventionnel chez les personnes de cette maison.

- C'est ton chat ? continua-t-il en changeant de sujet.

Il saisit alors sa baguette qu'il tenait prête à toute intervention et la pointa fermement vers l'animal.

Un informulé fit décoller le chat du rebord sur lequel il avait été déposé, tout en tentant désespérément de se débattre de la situation.

Casey le fit se rapprocher de lui jusqu'à ce que sa main gauche puisse le saisir juste en dessous des deux pattes avant. Le chat, toujours apeuré tenta de fuir. Le jeune Serpentard le maintenu alors un peu plus fermement et le regarda droit dans les yeux. L'animal effectua encore quelques mouvements dans le vide avant de progressivement se calmer.

Casey le reprit dans une autre position plus confortable pour celui-ci en le soutenant avec ses deux bras.

- Brave bête. dit-il à l'intention de sa maitresse, tout en caressant l'animal d'une main.

Casey garda tout son contrôle avant de décider de rendre sa liberté à l'animal. Il prit le chat par la peau du cou et le lâcha à mi-hauteur. Indigné, celui-ci prit la tangente et alla se réfugier dans une petite alcôve laissée vide par un hibou en mission.

Casey le regarda fuir avec large sourire sur le visage. Ses yeux allèrent ensuite sur le revers de sa main qui portait, à certains endroits, les traces des griffes acérées du félin. Ses traits s'obscurcir. Il passa sa baguette au-dessus de ses blessures en murmurant quelques paroles inaudibles. Les marques disparurent alors pour rendre à sa peau un aspect lisse et net, aussi rapidement que son expression de colère laissa place à un visage neutre.

La magie le fascinait maintenant qu'il était en contact permanent avec elle. Longtemps, il avait mit en doute son existence mais depuis son intégration à Poudlard, tout avait changé. De sa perception du monde, jusqu'aux moindres détails de sa vie.

Son regard retourna à la jeune fille.


- L'apprécier ? Oh non, rassures toi, je déteste ce genre de bestiole.

C'est un peu en fait comme les poufsouffles, ça ne sert à rien, mais c'est là, ça vit parmi nous, ça prend de l'espace, sans jamais rien faire de constructif.


Il fit ensuite quelques pas en direction de la plus proche fenêtre et respira une bouffé d'air. Il prit ensuite appui sur le rebord et s'assit face à la jeune fille.


- Je ne comprendrai jamais comment on peut s'amouracher d'un truc pareil. termina-t-il avec un plus grand sourire.


L'attitude du jeune Serpentard était différente de celle de la majorité de ses autres congénères de maison, personne ne pouvait être persuadé de ses véritables pensées. Tout était basé sur le jeu.