Douleur, Errance et Ego.

Matin du 14 février. 4h52.

Je me réveille.

Une douleur me lacère la main gauche, des interstices entre mes doigts jusqu’à loin sur mon avant-bras. Ces lames de cutter me traversent, me coupent, me cautérisent. Je veux hurler de douleur mais ma gorge est sèche. Juste un raclement s’échappe. J’ai l’impression de suer toute l’eau de mon corps. Je brûle puis je gèle. Et les lames lancinantes continuent leurs va et vient dans ma chair.

Je regarde.

Mon bras a l’air normal, mais la douleur est là, sombre animal, écorcheur. Dans la pénombre, je vois Kineko, ce chat miniature, quitter mon lit. C’est la première fois. Que la douleur cesse. Elle revient. Mille aiguilles me percent. Une larme quitte le coin de mon œil, glisse sur ma joue, acide, elle se décroche et je la suis dans sa chute. Elle s’éclate contre ma marque, main gauche, la tête de serpent qui dans ses crochets tient le Deuil en kanji. La marque n’est plus fixe. Je la vois flotter sur mon bras, ondule, s’étends. Dans la pénombre du dortoir, elle s’étend. Le reptile s’allonge, l’arrière de sa tête, racine malsaine, me passe sur le poignet, grandit.

Je me lève.

Nu, je remue mes affaires, bras gauche replié contre mon torse. Pantalon d’uniforme. Chemise mal boutonnée. Je dois quitter ce dortoir. Seul. C’est la seule solution pour l’instant. Je ne sais pas ce que je ressens. Je suis à la fois dans mon bras, la douleur. Dans mon lit, la fatigue. En train de passer la porte cachée de la Salle Commune des Serpentard, la fuite. Non, la nécessité. Je me précipite au hasard dans les couloirs. Je me vois. Je suis placé à quelques dizaines de centimètre de mon menton. Contre-plongée. J’halète, souffle, sue. Je suis curieusement déformé, image convexe de mon visage.

Je descends.

Le sol glacial supporte mes pieds, je dévale les degrés de pierre. Un colimaçon vers le gouffre froid que sont les entrailles des cachots. Le temps se déforme. Depuis combien d’années suis-je dans ces escaliers ? Ils sont sans fin. Je cours de plus en plus vite. La pierre est de plus en plus glissante. La chute. Mes genoux heurtent le granit, se transforment en appui, qui accélère la vitesse du haut de mon corps. Mon arcade sourcilière se rompt. Des os se brisent. Le sang jaillit.

Je suis assis.

La douleur est toujours là. Celle du Serpent. La Chute, elle, était intérieure. Le reptile d’encre verte s’étend jusqu’à la moitié de mon avant bras. Que se passe-t-il ? Pourquoi la douleur ? De l’eau. Dans cette pièce gluante et spongieuse, pièce d’un coin de mon âme, il y a de l’eau par terre. J’avance. J’y trempe mes lèvres. Je ne ressens rien. Rien.

Soir.

Je me réveille.

Plus de douleur. Je regarde mon bras. Un long serpent émeraude m’enserre tout le membre gauche. De la paume à l’épaule. Mes yeux gris tracent un demi cercle dans le vide. Je suis dans la pièce à Mowana. Le secret derrière l’armure. La cérémonie du père. Mort par le dragon. Hormis la pièce en elle-même, il ne reste rien de ce jour là. Il y a quelque chose de briser. En moi. L’empathie. Je ne ressens rien. A part moi. Moi. Quelle heure est il ? Il doit faire nuit. J’ai dormi toute la journée. Quelque chose me pique dans la poche. Je le sors.

Surprise.

Une broche. Rouge et verte. Présent d’Hermione. Soupir de dédain. Hermione. Pourquoi elle ? Le bal. Hermione est seule au bal. Cette pensée m’est apparue soudainement. Elle est si incongrue pourtant elle ne me touche pas. Hermione est seule au bal. Point. C’est tout. Je n’ai pas le moindre soupçon de regret ou de honte. Plus le moindre soupçon d’amour pour elle. Je suis séparé d’elle. Elle est séparée de moi. Moi. Je crois que c’est la seule chose qui compte au final. Moi. Vivre. Parvenir à mes fins. Epouser enfin les qualités de ma maison. M’approprier celle des autres. Réussir.

Je quitte ce lieu.

Je regagne mon dortoir. Tout le monde est au bal. Je m’habille correctement. Je ne vais pas aux serres. Mes pas résonnent à la recherche d’une salle vide, repère futur de mes ambitions.

"Toute façon, le bal, c'est pour les chochottes !" se convaint-elle, l'air bougon. "Oui, tous des chochottes ! Tous des ... ... des chochottes, y a pas d'autre mot !"

- Objectivement, que voit-on ?

-> Une fille folle qui parle toute seule. Perspicace ...

- Analysons le problème :

-> Une fille seule. J'dois avouer, jusqu'ici, c'est pas trop compliqué l'analyse. Si on poussait un peu plus les recherches ? J'veux dire par là, si on se servait un peu de sa tête au lieu de ses yeux trompeurs ! Seule, et sans compagnon. Oh, comme c'est triste.

"Vas-y ma p'tite Camille, pleure, tu pisseras moins !"

- Que pouvons-nous rajouter ?

-> En manque certain de calins ... Oui, et bien faudra pas trop compter là-dessus pour en avoir d'un inconnu. Sauf s'il est peut-être seul l'inconnu, non ? Ne rêvons pas, n'est-ce pas ? Mais après tout, les rêves se réalisent toujours. "Qui avait dit cette phrase stupide, que je lui explique ce qu'est la vie ?" pensa-t-elle, se parlant non seulement à elle-même, mais cette fois-ci, pas à voix haute. Et ben y a du progrès !

Camille était une jeune fille un peu perturbée. Pas au sens premier, biensûr. Oui, elle avait des parents qui l'aimaient, oui, elle avait été bien encadrée. Oui, elle se réservait la folie comme passe temps. Toujours à chercher les ennuis, la jeune coquine se montrait excentrique, sur les bords. Un tout petit peu beaucoup, quoi !

Jeune Gryffondor au tempérament de feu, elle n'hésitait pas à se montrer sous son meilleur jour, ou le pire. La jeune fille était souvent d'une humeur excellente, mais ce soir-là, sans cavalier, elle avait envie de se taper une petite déprime.

-Et que font les filles quand elles dépriment ?

-> Elles mangent du chocolat ! Voilà la bonne idée. Où pouvait-on en trouver ? Aux cuisines ! Et où se trouvent les cuisines ? Voilà la bonne question, qu'elle est marrante. Et c'est pour cette raison que Miss Camomille part à l'aventure, à la recherche de chocolat, ouvrant toutes les portes, les unes après les autres, allant même jusqu'à découvrir des placards à balais ... ou des classes vides.

J’ai trouvé une petite salle parfaite, très discrète qui pourrait me servir de repaire. Une salle carrée, garnie d’un vieux fauteuil défoncé, d’une table basse en chêne extrêmement usée et une armoire. Pour fenêtre, il n’y avait qu’une petite lucarne, permettant sans doute l’envoi de courrier par hiboux.

Je décide de m’approprier cette endroit, en faire le mien. Je jetterai des sorts anti-intrusion sur la porte afin que personne n’y ait plus accès. Si mes sorts sont efficaces.

J’ouvre l’armoire d’un geste rapide. Nuage de poussière et craquement. Le meuble est complètement vermoulu et il est vide en plus de ça. Je pourrais y stocker des affaires. Je m’appuie sur la table basse pour en estimer la résistance, elle gémit, fatiguée. Le fauteuil ne vaut pas mieux, antiquité en velours mité.

Je jette quelques sorts de base. L’image d’Hermione passe brièvement dans ma tête et s’évanouit aussitôt. Utilisé la magie avec perfection ou dans un but de perfection, voilà ce que j’ai appris d’elle.



-Arachna Domus Evanesco !


Les toiles d’araignée au plafond disparaissent.


-Apis Gloria !


La table et l’armoire brillent à nouveau, meubles noirs, cire d’ébène.


-Réparo !


Le fauteuil se recoud, reprend du volume.



Je range ma baguette et remarque que je ne cris plus les sorts comme je faisais avant, c’est à peine si je chuchote, je siffle peut être ses paroles. Je vais regarder par la petite lucarne. Vu sur la Forêt Interdite.

Je tourne un peu en rond. Un refuge c’est bien beau mais il me faut aussi des projets, me démarquer des autres. J’ai goûté brièvement au « pouvoir » avec le BDE l’an passé. J’ai goûté au plaisir avec Hermione. J’ai goûté à la douleur avec ma marque nouvelle. Ces trois choses, étrangement, j’en veux encore. C’est ce que je recherche. Pour cela je dois bien marqué mon indépendance. Agir seul et pour moi.

C’est à ce moment qu’une porte s’ouvrit. Insigne rouge et or. Hermione. Non ce n’est pas elle. Une autre Gryffondor est là, sûrement surprise de découvrir quelqu’un dans cette pièce.

Je me dirige vers elle, décidé.

Camille restait à l'entrée, la porte toujours ouverte, observant la scène qui se présentait à elle. Que devait-elle faire ? Des propositions ?

* Fermer la porte et repartir aussi vite
* Rester là ... pas bouger
* Commencer à s'inquiéter de ce pas décidé ...
* Tanter la conversation
* Le regarder dans les yeux d'un air supérieur
* Entrer, elle aussi d'un pas décidé

Ouai, elle prenait laquelle ? Camille ne savait que faire en ce moment précis. Que lui voulait ce jeune homme qui arrivait d'un pas certain ? Il était presqu'à faire peur en s'avançant ainsi. "Me frappe pas, Me frappe pas !" pensa-t-elle en regardant son blason. Serpentard en plus ! Génial ! ça devait tomber sur elle. Tout le monde connaissait cette rivalité entre ces deux maisons, n'est-ce pas ? Alors il n'était pas étonnant qu'elle soit réticente face à cette rencontre.

"Heu ..."

réussit-elle à dire. Ah non, ça ce n'était pas dans les propositions ! Elle gardait toujours un regard interrogateur en direction du jeune homme ... "Allez Camille, dis quelque chose. " pensa-t-elle, étant face à l'inconnu ...

"J'pense que je me suis trompée de porte. Pas étonnant, tête en l'air que je suis ! Dis donc, j't'ennuie j'suis sûr, hein ? J'vais pas te déranger plus longtemps ..."

continua-t-elle, s'armant de courage. L'idée de se retrouver seule avec ce garçon venant de Serpentard lui déplaisait beaucoup. Alalala, à bas les préjugés ! C'est ainsi qu'on devrait penser. Mais Camille ne connaissait trop bien que leur façon de répliquer, d'agir ou d'ennuyer les Gryffondors. Elle se défilait ? Mais nooon .. jamais ! Elle évitait juste de perdre du temps.

…Je me dirige vers elle, d’un pas décidé. Elle dit quelques choses mais je n’écoute pas. Plusieurs solutions s’offrent à moi. Le choix ne manque pas. Je prends un ton calme, profond, posé et rempli de sous entendus menaçants.


-Tiens donc ! Une Gryffondor égarée ! Peut être veux tu que je t’aide ? ", je pose ma main sur son épaule," c’est cela ?


Je serre un peu ma main. Son épaule est fine et je sens les fragrances de son parfum. Curieux qu’à cette heure-ci, alors qu’Hermione doit encore être en train de m’attendre au bal, j’éprouve un besoin presque irrépressible de séduction. Depuis la fumée verte et Isis. Je n’en quitte pas moins mon air de sévère politesse.

J’aurais très bien pu entreprendre la conversation, tranquillement, gentiment, comme je faisais avant. Mais ça serait en somme faire revenir le vieux Ernest.
J’aurais aussi pu lui lancer un « Petrificus Totalus » et la faire rentrer, pour bien lui faire comprendre qu’on ne doit pas me déranger. Mais ça, je ne peux pas me le permettre. Les autorités de Poudlard ayant découvert le fait, je serais dans une sale posture.

La jeune fille est en dehors de la pièce pour l’instant, la porte ouverte. J’aurais aussi pu lui claquer la porte au nez, mais elle risquerait de le prendre très mal et de m’importuner encore plus longtemps.

Sans sourire, je la regarde dans les yeux, pour savoir ce qu’elle veut. Mes yeux gris cherchent dans ses yeux bleus, insolemment espiègle. Ses cheveux sont blonds et ses traits semblent être souriants, bien que maintenant son visage est marqué par une légère crainte, qui s’efface peut à peu. C’est l’opposée d’Hermione. Je l’ausculte lentement.

Si ce qu’elle veut m’est d’une quelconque utilité, je m’en servirais. Sinon, je lui ferais vite débarrasser le plancher.

Camille parcourut son regard de la main du Serpentard posée sur son épaule à son regard pénetrant. Que faisait-il ? Il la touchait ? "Non mais vas-y, te gêne pas mon bonhomme ! Tu veux que j't'embrasse aussi pour te dire bonjour ? Non mais c'est pas Noël !" pensa-t-elle, tout en s'écartant afin de se débarasser de son bras. Il connaissait pas l'espace personnel d'une personne ? Là il violait son espace, et ce geste déplaisait beaucoup Camille qui avait des traits beaucoup moins inquièts, mais plus sur la défensive.

"Je te demande pardon ? Et en quoi pourrais-tu m'aider ?"

dit-elle en écarquillant les yeux. Attention, Camille était sur un terrain en pente gliçant ... très gliçant ! Elle allait s'écraser si elle continuait sur le même ton avec ce jeune Serpentard. Mais la jeune Gryffondor n'avait pas la langue dans sa poche, malheureusement. Elle était du genre à dire les choses franchement. Elle était directe et franche, et souvent ces deux qualités viraient vers un défaut qui ne pardonnait pas. En effet, nombreuses disputes avec quiconque étaient en raison de cette franchise.

"Et puis celui qui à l'air d'être l'égaré d'entre nous deux, c'est plutôt toi. Qu'est-ce que tu fais dans une salle vide alors que la fête bat son plein dans la salle des fêtes, hein ?"

Franche ... comme ça ! Bel exemple. Et encore, elle n'avait pas abordé le sujet "t'as pas de cavalière peut-être ?" Maintenant, il fallait voir comment le jeune Serpentard allait le prendre. Mal, sûrement. Si pas, ce serait surprenant !

La Gryffondor chassa mon bras de son épaule, peut être allait elle partir, car s’était déjà quelques secondes de trop passé dans cette pièce. Elle ne connaissait pas l'espace personnel d'une personne ? Là elle avait violé mon nouvelle espace, rien qu’en ouvrant la porte, et ce geste me déplaisait beaucoup.

-Je ne peux t’aider en rien je pense, à part si tu as un service précis à me demander mais j’en doute. Je ne suis pas égaré pour un sou et la fête ne m’attire pas du tout. Ca doit être le cas pour toi aussi puisque tu es ici, plutôt que là-bas, au bras d’un charmant Gryffondor. Ce que je fais ici ne regarde que moi.

Je lui adresse un sourire, pas forcément amical. Elle est très effrontée. Je tourne lentement autour d’elle, je dois m’approprier ses lieux, faire en sorte que ça soit la seule pièce de Poudlard où elle ne se sente pas chez elle. Je sors discrètement ma baguette, la tiens presque négligemment et me replace devant la jeune fille, après l’avoir ausculté.


-Il y a quand même une chose qui m’intrigue, qu’est ce que toi tu fais là ? Perdue ? Délaissée ? En manque de compagnie ?


Petit sourire cruel. Je découvre un plaisir certain à agacer les gens, me complait dans le conflit. Et en même temps, je ne peux m’empêcher d’avoir une certaine attirance pour chacun de mes opposants. Je ne connais même pas son nom. Je croise mes bras, et fait un geste de baguette en chuchotant discrètement. Un sort est lancé, je l’ai piégé.


-Locomotor Mortis !

Ses jambes se bloquèrent dans la seconde suivante. Et non d'un serpent venineux, elle l'avait pas vu arriver ce coup-là ! Piégée, immobile, impuissante, perdue ... elle était belle, tiens ! Pris d'un désir de l'étrangler, le sang de la Gryffondor lui montait déjà à la tête ... mais c'était qui ce fou ? Camille faisait partie des personnes que les Serpentards n'appréciaient pas du tout : et oui, non seulement elle était à Gryffondor, mais en plus elle était fille de moldus, considérée comme une impure, comme une étrangère ... une sang de bourbe !

Elle se rappelait des paroles du jeune homme avant qu'il ne l'emprisonne dans cette pièce qui devenait de moins en moins accueillante : "Je ne peux t’aider en rien je pense, à part si tu as un service précis à me demander mais j’en doute." C'était le moment, non ? "Tu veux un service ? J'vais t'en donner un alors !" pensa-t-elle, encore nerveuse.

"Ben si tu veux m'aider, c'est le meilleur moment, j'pense. Arrête ton petit jeu et fiche-moi la paix."

répliqua-t-elle, le ton à la fois en colère et à la fois peureux. " ... plutôt que là-bas, au bras d’un charmant Gryffondor. " Les paroles du Serpentard se reproduisait en écho dans la tête de blonde qu'était Camille. Et celle-ci se retint de répondre pour éviter d'empirer la situation. "Ce ne serait certainement pas au bras d'un Serpentard !" pensa-t-elle. La jeune Gryffondor essayait de se retenir d'être trop désagréable, voilà pourquoi elle évitait de répondre à chaque réplique malsaine du Serpentard qu'elle ne connaissait pas d'ailleurs. "En manque de compagnie ?"

"Tu fais bien de le rappeler, en parlant de ça, si je suis en manque de compagnie, vaut mieux être seule que mal accompagné, alors si tu pouvais me laisser dans ma solitude, je t'en serais reconnaissante. Enfin, reconnaissante, j'exagère sûrement !"

Oups, elle l'avait lâché cette fois-ci ! N'ayant pas pu se contenir, elle n'avait pas hésité à lui dire ce qu'elle pensait de sa compagnie douteuse. D'ailleurs, il était temps de partir d'ici. Cherchant dans sa robe sa baguette, elle se mordilla la lèvre en se rendant compte que ... ... elle l'avait oublié dans son dortoir ! Nom d'une citrouille !

Ses jambes étaient paralysées. Une fois encore, je tourne autour d’elle alors qu’elle parle et je me rends compte, m’agace, me tracasse. C’est une fille, sans baguette.

Qui suis-je ?

Je ne dois pas être aussi faible et aimant qu’avant, mais la mise en place de certains principes serait une bonne chose.

Qui est-elle ?

Elle a ouvert la porte, ma porte maintenant. C’est une intruse. Mais si elle va le rapporté à un préfet c’est fini. Foutu. Ne pas baisser la garde mais desserrer un peu le nœud coulant. Mon visage se durcit, mauvais, ma voix, sèche.


-Très bien. Finite Incantatem !


Ses jambes se délient.


-J’ai mal réagit. Excuse-moi. La prochaine fois, frappe à la porte.


Je luis tourne le dos, va m’asseoir dans le fauteuil nouvellement restauré, la transperce avec l’acier de mes yeux. Je dois éviter les ennemis et m’entourer…d’alliés, je ne peux pas dire amis. J’essaye de sourire mais je sens encore un peu la brûlure de la marque sur mon bras et mon esprit est de glace. A défaut de visage amical, je fais apparaître deux tasses de chocolat sur la table basse noire, ainsi qu’une chaise, un peu bancale, ne maîtrisant pas totalement les apparitions.


-Tu veux du chocolat ?


J’ai l’air de tout sauf de quelqu’un de sympathique et mon changement de comportement soudain est plus que louche, je m’en rends compte. Peu m’importe de quoi j’ai l’air, sans être gentil, j’ai la sensation que lancer un sort à une fille sans cavalier le soir du bal de Saint Valentin, qui n’avait rien demandé et sans baguette, n’est pas une chose très honorable.
J’attends sa réaction, certain qu’elle partira en claquant la porte.