Un mystérieux dessin... {PV Draconia}

Vendredi 19 janvier

C'est la première fois que je reprends l'écriture de mon journal depuis mon arrivée à Poudlard. Une arrivée semé d'embuches, non pas à cause des créatures de la forêt interdite, mais plutôt à cause des cahots de la route. J'ai fait un sacré chemin pour arriver jusqu'ici, j'ai du tout quitter. Mais en même temps, je crois que c'est mieux ainsi. Je commençais à m'enfermer, à me replier sur moi même. Et devenir solitaire lorsqu'on a pour lieu de résidence une jungle profonde, cela n'aide pas. La lettre de la Juge a été pour moi, une sortie de secours appréciable. Puis à mon arrivée, on m'a installé dans cette cabane. Cette cabane... J'ai encore du mal à croire qu'on m'ait refilé cette vieille bicoque, où il fait trés froid. J'ai allumé un feu pour chasser le froid. Mais j'ai eu du mal à me défaire de l'odeur, et je crois qu'elle persiste encore aujourd'hui. C'est surement dû à toutes ces fourrures d'animaux que j'ai pu trouver accroché au mur. C'était à croire que l'ancien locataire était plus trappeur que professeur. Puis deux jours aprés, j'ai commencé mon premier cours. Je crois que je ne suis pas apprécié, j'ai pris un mauvais départ. Je me suis retrouvé à agir comme mon pêre. Ferme et autoritaire. J'essayerais de redresser la barre, mais ce n'est pas moi même d'être gentil. Je suis un solitaire. Je crois qu'au fond, elle continue de me manquer, même si je l'ai laissé là bas. Elle était la seule qui pouvait me faire sortir de ma solitude.
Je crois que je doute encore. Je n'aurais peut-être pas du partir...

Le fait de reprendre sa plume en main et d'avoir écrit ne l'a pas soulagé, bien au contraire, cela l'a encore plus troublé. Tout les événements antérieurs écrits avec cette plume se sont succédés dans son esprit. Le trouble qu'il ressent, le fait reflechir sans but. Pour se détendre, il jette une ou deux fourrures dans le feu. Ca brule tout de suite, pas comme ce papier qui semble résister...
Il se précipite alors, conscient qu'il préfére avoir cette feuille en un seul morceau, plutôt que brulé de part en part et de ce fait, bon à jeter. Le papier était plié en quatres. Lentement, il déplie tout cela afin de voir ce qui figurait dessus...



Et cela le laisse perplexe. Il s'agit d'un simple dessin, mais pourtant ce dessin le représente ainsi qu'une jeune personne dont il ne connait pas le nom. Que faisait donc ce dessin à l'intérieur d'une des fourrures miteuses de l'ex- professeur. Il passe une nuit difficile à rever de ce dessin. Et le matin lorsqu'il se réveille et que le feu dans la cheminée s'est éteint depuis quelques heures, il n'a qu'une image en tête. Celle du visage de la jeune fille dans une affichette placardé sur les murs de Poudlard avec la mention: je recherche. Activement devrait-il préciser aussi. Devra t'il utiliser ce moyen de recherche, ou se présentera t'elle à sa porte d'elle même, comme sentant que quelqu'un la réclame.

"Décidément, il faut encore faire du rangement par ici..."

Et il se léve enfin pour au moins, rallumer la flamme dans l'âtre de la cheminée.

"Brule, Brule maudite cabane et moi avec. Que les cendres se dispersent comme moi aux quatres vents."

Il vit les flammes grimper soudainement et bruler une partie de ses vetêments. Sa main commençait à bruler, et ce qui aurait dû être terrifiant et douloureux, n'était qu'apaisant au final. Son imagination lui jouait encore des tours et il n'avait de cesse de trop l'écouter durant sa solitude. Le feu n'avait pas bougé, pas plus que lui assis devant les flammes. Alors qu'il aurait du se lever et aller chercher la mystérieuse femme du dessin. Plusieurs fois, il a tenté de jeter cette image au feu, mais il s'est retenu à chaque fois. De justesse.

Puis arrive le moment où l'on tape à la porte, où l'on met fin à sa solitude, où on l'intrigue, car il se demande qui peux bien vouloir lui parler. Tenant toujours le dessin à la main, il s'avance, y jetant un dernier coup d'oeil, avant de la ranger négligemment dans sa poche. Il y reviendra plus tard. La porte grince comme toujours dévoilant le visage d'une jeune personne.

La surprise est dissimulée, mais son esprit crie à l'étrangeté de la situation. Elle lui ressemble, à la fille du dessin. Etrange coincidence que celle qui l'a poussé à venir ici. Il n'aura pas besoin de placarder des affiches dans tout Poudlard, pour la retrouver.

"Bonjour, en quoi puis je t'aider?"

Puis il aperçoit le hibou qu'elle tient et s'en interroge, puis réagit trés vite lorsqu'il aperçoit le sang qui coule de l'animal. C'est le moment de montrer qu'il est un bon professeur et qu'il s'y connait aussi en soin des animaux.

"Il saigne? Viens, si tu le désires, je vais le soigner. Tu n'as qu'à rentrer."

Il l'invite à rentrer, espérant pouvoir entamer une grande discussion avec elle, une fois son animal soigné. Sa main glisse dans sa poche, effleurant le papier froissé, et il se demande alors...

Pensée:"Qui es tu donc, fille du dessin?"

*C'est pas trop tôt* songea Draconia en voyant la porte s'ouvrir enfin. L'attente n'avait été que de quelques secondes mais la Serpentard ne sentait presque plus ses mains tant il faisait froid d'autant plus qu'elle n'avait pris ni gants, ni écharpe. Il faut dire que sortir par ce temps n'avait pas fait partie de ses projets pour la journée.

L'homme qui apparut sur le pas de la porte lui était totalement inconnu et elle en déduisit qu'il devait effectivement s'agir du nouvel enseignant de Soins aux Créatures Magiques, un cours qu'elle se verrait dans l'obligation de suivre en raison de la nouvelle absence du professeur d'Arithmancie.

Lors de son premier cours de l'année, il leur avait été demandé de réaliser un exposé sur les animaux magiques que l'on pouvait utiliser pour réaliser une baguette. Si ce nouveau prof leur demandait de préparer un exposé sur les animaux rares, elle choisirait sans hésitation aucune les râleurs. On n'en rencontrait pas souvent alors, pour les besoins de la science, elle pourrait bien entreprendre quelques recherches très approfondies.

"Bonjour, en quoi puis je t'aider?"

Et là, c'est le choc…

*Je rêve ou il vient de me tutoyer ?*

Depuis quand un professeur pouvait-il se permettre de telles familiarités avec ses élèves ? Le pire étant que Draconia n'était pas encore officiellement une de ses élèves. De ce fait, elle estimait que le vouvoiement était de rigueur.

- Bonjour… le salua-t-elle tout de même d'un air courtois.

Mais avant que Draconia ne puisse formuler la raison de sa venue, le professeur mis en œuvre son sens de l'observation ultra développé et proposa à la Serpentard d'entrer pour soigner son hibou.

- Je vous remercie. Fit-elle en insistant légèrement sur le 'vous' tout en pénétrant à l'intérieur de la cabane alors que le professeur s'effaçait pour la laisser entrer.

Il s'agissait de la première fois qu'elle entrait dans la cabane du garde chasse et ferait en sorte qu'une fois ne soit pas coutume. En effet, une odeur épouvantable se dégageait de la petite pièce et Draconia retroussa le nez en lançant un rapide regard circulaire. Après s'être avancée vers le centre de la pièce, la jeune fille reporta son attention sur le professeur. Elle le jaugea du regard avant de prendre la parole.

- C'est vous le nouveau professeur de Soins aux Créatures Magiques ? demanda-t-elle quelque peu méfiante.

Elle lui lança un regard incertain avant de poser son hibou sur la petite table tout en caressant son plumage. Elle espérait qu'il exécute une des tâches pour lesquelles il était rémunéré rapidement et correctement afin qu'elle puisse retourner vaquer à ses occupations.

- Faites attention, il pince… crut-elle bon de l'avertir alors que Kekêt laissa échapper un hululement strident à l'approche de l'inconnu.

Elle déposa le hibou sur la table, comme elle aurait posé un morceau de viande. Seulement cette viande là avait besoin d'être soigné et il allait devoir s'y mettre sérieusement pour lui prouver qu'il n'était pas qu'un de ses professeurs remplacants, mis uniquement dans le but d'occuper les heures devenues libres des élèves.

"Alors comme ça, tu mords, je vais devoir prendre mes precautions dans ce cas... Merci de m'avoir prévenu, ca m'évitera de devoir me soigner à moi ensuite. Mais je vous en prie, prends une chaise et asseyez vous. A moins que vous ne désiriez assister aux soins que je vais prodiguer sur votre hibou, et par là même, commencer à apprendre..."

Il sortit de la poche de sa chemise blanche, une fine paires de lunettes, d'un style assez ancien, dont on aurait pu dire qu'elle avait appartenu à un membre de sa famille plutôt qu'à lui-même. Il n'avait pas besoin de les porter en toutes occasions, mais lorsqu'il exerçait des soins sur une pauvre créature, il valait mieux que son regard soit aussi aiguisé que sa lame... Mais ici, pas besoin de lame, un bandage suffira.

"Et pour répondre à ta question, oui, je suis bien le nouveau professeur de SACM, nommé ici par la Juge Lara en remplacement de la créature nommé Hagrid et qui me vaut quelques ennuis avec certains élèves."

Il tient le bec de l'animal légérement fermé, tout en faisant un demi sourire qu'il rend clairement à Draconia, dans la ferme intention de lui signifier qu'il n'hésiterait pas à lui attacher le bec s'il arrivait qu'elle lui fasse une remarque un peu déplaisante. Cette attitude n'était certes pas dignes d'un Professeur, mais qu'y pouvait-il, il ne changerait pas de sitôt.

"Que s'est-il donc passé avec votre animal, lui auriez vous donné une lettre qui dépassait la limite autorisé portable par une patte de hiboux? Ou organisez-vous des combats de hiboux clandestins dans Poudlard? Je vous préviens que je ne soutiens pas ces combats, si du moins, il y en a."

Il observe la blessure et se dit que finalement ça n'est vraiment pas grand chose.

"Pouvez-vous me passer des bandages? Vous les trouverez dans la sacoche qui se trouve sur ma table de chevet, lui dit-il tout en désignant un vieux meuble."

Draconia trouvait que cet individu avait une bien étrange manière d'associer vouvoiement et tutoiement. Son "Mais je vous en prie, prends une chaise et asseyez vous" laissa la Serpentard quelque peu décontenancée alors qu'elle déclinait son offre à l'aide d'un bref signe de tête. Si elle choisissait de regarder le professeur soigner son hibou, ce n'était certainement pas pour apprendre quoi que ce soit mais plutôt pour s'assurer qu'il n'allait pas faire davantage de mal à Kêket.

Elle s'étonna pas qu'il lui confirme être le nouveau professeur de Soins au Créatures Magiques mais sa mine se renfrogna en l'entendant évoquer Hagrid. En plus de ne pas connaître les bases mêmes de la politesse, il faisait preuve d'un manque total de respect pour un de ses confrères. Elle ne désirait même pas imaginer la façon qu'il avait de se comporter avec ses élèves.

- Hagrid, une créature ? Vous devez vous méprendre. Un professeur somme toute qualifié à la carrure imposante et qui savait se faire respecter de ses élèves, oui, mais une créature, je ne pense pas… fit-elle paresseusement en se demandant si ce professeur avait mis ses lunettes parce qu'il en avait réellement besoin ou s'il voulait tout simplement se donner un air intelligent.

*Si tel est le cas, il ferait mieux de les enlever, je ne vois pas de changement.*

La jeune fille plissa légèrement les yeux en le voyant maintenir fermer le bec de son hibou et ignora par conséquent le sourire qu'il lui adressa. Elle se surprit à souhaiter que son hibou ne se venge en le mordant parce quelle trouvait qu'il employait de drôles de méthodes pour soigner une simple aile blessée.

- Bien sûr que non ! s'offusqua la Serpentard lorsqu'il énuméra une série d'hypothèses censées expliquer l'aile meurtrie Kêket. Je ne sais pas comment il s'est blessé, il s'est sans doute battu avec un autre hibou. Ajouta-t-elle en un haussement d'épaule.

*Ce n'est pas comme si ça le regardait, on lui demande juste de le soigner, pas de jouer à l'apprenti Auror.* pesta Draconia intérieurement en se dirigeant vers la table de chevet pour récupérer la sacoche qu'il lui avait indiquée.

*Il me prend pour qui ? Son assistante ?*

Elle déposa alors bruyamment le sac sur la table en se demandant s'il ne comptait pas désinfecter la plaie avant de bander l'aile du volatile.

- Vous pensez avoir bientôt terminé ? lui demanda-t-elle en jetant un coup d'œil par la fenêtre, les mains dans les poches. Je dis ça parce que Kêket n'aime pas qu'on le touche trop longtemps, il s'agace facilement, voyez vous.

Et pour cause, l'hibou commençait déjà s'agiter.

Mais c'était aussi une façon détournée de dire "Bon, vous en avez encore pour longtemps ? Parce que je n'ai pas que ça à faire moi, on m'attend !"

Sa mine renfrognée lorsqu'elle lui posa, non plutôt balanca son sac, et non pas sur sa figure heureusement, mais juste sur la table, lui indiqua une certaine maniére de dire: Je n'ai pas envie de vous aider, je me fous de vous et de vos histoires. Et tout ça, alors qu'elle ne le connaissait que depuis cinq minutes, mais il fallait avouer que ca avait suffi à beaucoup de personnes. Son caractére invivable, sa grande envie de solitude ne l'aidait pas à se faire des contacts.

"La patience est la vertu des reines, et l'impatience est la vertu des pestes. Choisis donc ton camp, chére amie."

Il sourit, tout en sachant pertinemment qu'elle n'aimerait pas ca. S'il avait été élève, il serait peut-être tombé aussi sur la maison Serpentard.

"Je vois un autre scénario pour ton hibou. Même plusieurs. Je pense qu'il essayait de fuir alors que tu tentais de l'habiller avec une tenue de poupée provocante, et bien sur contre son gré, là il a essayé de fuir par la fenêtre, et tu l'as agrippé à une aile et l'a blessé."

Il continue de soigner l'animal.

"Deuxiéme possibilité. Tu essayais d'attacher ton hibou dans une salle de torture que tu as fabriqué toi même en t'aidant de cordes différentes et d'une vieille table de classe. Tu as mal ligoté ton hibou, et il s'est enfui par une fenêtre et s'est fait mal à cause des barreaux."

Il désinfecte la plaie de l'animal en sortant un produit de son sac, une sorte de tube à essai fermé par un bouchon qui renfermait un liquide de couleur violette, il l'appliqua sur l'animal.

"Troisiéme et enfin derniére possibilité. Tu as recu une lettre de tes parents où... d'un petit ami par exemple, cette lettre t'as profondément enervé et tu t'es vengé en lynchant ton pauvre animal, le blessant gravement. Enfin tu l'aurais blessé gravement, si tu n'étais pas autre chose qu'une fillette, bien sur..."

Le hibou le mordit à ce moment.

"Aie!"

Il frotta son doigt à ses vetements pour atténuer la douleur.

"Apparemment ton hibou vient de confirmer ma troisième hypothése. Tu sais, ca n'est pas sain de garder en soi, des émotions malsaines, tu devrais peut-être m'en parler..."

Il banda l'animal et le lacha. Il était guéri.

"Un seul médicomage dis-tu? Alors que tout un hopital ne suffirait pas à te guérir de tes symptomes. Quand à ton hibou, il a une étrange facon de remercier ceux qui s'occupent de lui. Je supose aussi qu'il attaque en plein vol les autres hiboux, qui transportent les lettres qui seraient susceptibles de t'interesser."

"Ce faisant tu te crois seul, et alors ta haine demesurée se déverse sur les gens qui ne te veulent pourtant que du bien... Ce faisant, je ne te vois finir tes études qu'en 10éme année, aprés avoir redoublé plusieurs fois, et avoir épousé un géant, assez peu intelligent, capable d'écouter tes sarcasmes pendant des heures sans rien dire, car il ne les comprends pas."

Son sourire s'élargit. Malgré le fait qu'il soit Professeur et qu'il devrait avoir une certaine mesure dans ses propos, tout ceci s'évapore lorsqu'il a Draconia en face...

"Quand à ma ressemblance avec Trelawney, elle ne me plait guére c'est vrai, je n'aime que les folles délurées non les folles divinatoires, mais je te rassure, et tu va être heureuse, je ne vois aucune créature dans le "Dangerous et Satanicus Créatures of Mondus" suceptible de te ressembler, tu es une créature à part. Le genre de créature qu'on mettrait volontairement au bord d'une falaise, pour mettre fin à l'espéce."

Mais instinctivement, il met une main dans sa poche et le mystérieux dessin tombe, et juste devant Draconia qui n'a plus qu'à le ramasser...
Ce n'est pas de chance, se dit-il... Elle ne va faire que parler...