Le festival de la neige [Pv Loic ]

Le temps passait, les saisons suivaient leur cours, et les individus évoluaient... Pour Loïc, le moment du dégel était venu. Oh ! le jeune homme étranger aux autres et solitaire n'avait pas encore disparu. Les habitudes avaient la vie dure. Mais il avait découvert que les autres pouvaient ne pas lui vouloir que du mal ou se moquer de lui. Qu'il existait des personnes dignes d'être écoutées et dignes d'entendre ce qu'on pouvait dire. Il avait redressé la tête et contemplé le monde qui l'entourait d'un oeil nouveau. Non pas qu'avant ce jour il lorgnât par la seule lorgnette de la serrure. Non non non, il avait ouvert la porte depuis longtemps, c'était chose certaine ! Mais depuis la mort de sa mère, il contemplait tout à travers le filtre de cette tragédie. A travers lui tout paraissait noir et vide et désespérant et méchant.

Mais inutile de plus se plonger dans le passé, revenons au présent...

Le Serdaigle, comme tous les matins, était sorti pour le lever du soleil. Fabuleux ce matin, il avait empli son coeur de chaleur pour toute la semaine. Puis il avait fait le tour du parc, heureux de sentir l'air frais lui piquer les narines. Avide de sentir la bonne odeur du petit déjeuner qui n'attendait plus que lui. Il remontait le chemin qui longeait le lac quand il entendit du remue-ménage un peu plus loin. S'approchant sans se cacher - pour une fois ! - il découvrit une jeune fille qu'il avait déjà eu l'occasion de croiser auparavant. Avec ses cheveux roses, impossible de la confondre avec une autre. Elle était elle aussi à Serdaigle, en quatrième année s'il ne se trompait pas. Il ne se souvenait cependant pas de son nom... Etrangement elle était occupée à élever des tas de neige sur le lac pris par les glaces. A son approche elle se retourna un peu paniquée, puis parut rassurée en constatant à qui elle avait affaire. Se rapprochant encore un peu plus, il lui fit un sourire.

"Bonjour, j'espère que je ne dérange pas ? Je m'appelle Loïc... Ce que tu fais m'intrigue... Qu'est-ce que tu comptes faire avec toute cette neige ?"

Pour une fois, Loïc n'eut pas l'envie irrépressible de prendre ses jambes à son cou et de fuir lorsqu'on s'adressait à lui - preuve en était qu'il avait même osé adresser la parole à quelqu'un avant même qu'on ne le lui ait demandé ! Comme quoi il s'améliorait !
Ou peut-être tout simplement le mérite en revenait à la jeune fille - dont il ne savait toujours pas le nom ! Il allait passer pour un idiot ! Il semblait en effet impossible de se sentir mal à l'aise à ses côtés. Elle instillait dans l'air environnant une joie de vivre et une énergie formidables. De quoi venir à bout des carapaces les plus dures ! Eternellement souriante et de bonne humeur, les tracas ne paraissaient pas avoir de prise sur elle !

La jeune fille aux cheveux roses - car ainsi elle resterait jusqu'à ce que Loïc apprenne son nom - lui parla de son projet. Et quel projet ! Ni plus ni moins que reproduire sur le lac gelé du parc domanial du collège Poudlard () un festival se déroulant - s'il avait bien compris - en ce moment même au Japon. Pour un festival, cela apparaissait au jeune Serdaigle plutôt comme une manifestation artistique digne de son intérêt, un hymne à l'éphémère beauté que pouvait revêtir la glace, qui devenait alors miroir, reflétant cet appel qui sourdait en chacun de nous, cette manne inépuisable dont la plus infime miette acquérait une valeur inestimable dès lors qu'on prenait le temps de la laisser s'exprimer.
Bref, les statues de glace immaculée mettaient le feu aux poudres - étonnant par ailleurs au vu de la composition de ladite glace, dont on rappelle à tout hasard qu'elle est formée d'eau...

Pour faire court, on pouvait dire sans aucun doute que Loïc n'était pas hermétique à l'art - grand bien lui en fasse !

Et la fille aux cheveux roses - eh oui encore elle ! Je vous l'avais dit ! ... - demanda à notre jeune héros... Euh... Hum... Pardonnez-moi je me suis trompé d'histoire...
La-fille-aux-cheuveux-roses-qui-voulait-recréer-le-festival-des-statues-de-glace-de-son-Japon-natal proposa gentiment - mais fermement ! - à Loïc de lui venir en aide. Il était vrai qu'elle paraissait si petite devant le travail qui l'attendait, surtout si elle voulait achever son oeuvre dans les temps ! Il aurait fallu avoir un coeur de... glace - bah tiens oui, justement ! - pour la laisser seule lutter pour réaliser son rêve - eh bien oui, ce que l'on pouvait présentement admirer était bien loin de représenter une quelconque statue, même caricaturale.
Ainsi donc Loïc - Jack Alexander Exeter-Kerbran soit dit en passant, même si c'est trop long à écrire, que c'est dur à retenir et qu'il déteste qu'on l'appelle comme ça ^^ - décida de venir en aide à sa camarade de Serdaigle, la jeune fille aux cheveux roses (vous y avez cru hein !? Eh non vous n'y couperez pas !)

En plus il commençait à bien aimer cette jeune fille (aux cheveux roses, je ne sais pas si je vous l'ai déjà fait remarquer) et n'avait rien à faire de plus pressant - même la bonne odeur des toasts beurrés ne l'atteignait plus !
Il s'avança donc sur la glace, gardant le sourire aux lèvres - ce qui était déjà rare en soi - et s'avisa soudain qu'il ne connaissait même pas son nom !
Rosissant à vue d'oeil (à vue de nez aussi, mais ça veut rien dire donc j'ai laissé tomber même si ça sonnait bien XD), il prit donc son courage à deux mains, et ouvrit la bouche en essayant de ne pas s'étrangler avec sa propre langue.

"C'est avec plaisir que j'accepte de t'aider mais... Je crains de ne pas connaître ton nom !"

Tandis que les mots sortaient de sa bouche il ne cessa de penser qu'il aurait pu beaucoup mieux s'y prendre. Des séquences défilèrent un instant dans sa tête, où il mimait une révérence et s'exclamait "Gente demoiselle, je n'ai pas encore l'honneur insigne de connaître votre petit nom !" "C'est avec une immense joie que je me joins à vous !"...

Mais d'où lui venaient ces pensées tout à coup ? Jamais encore il ne s'était senti si... léger... évanescent... heureux ?...

La jeune fille aux cheveux roses ne divulga pas tout de suite son nom à Loïc, mais tout son être révélait une gentillesse pétillante. Le Serdaigle ne voyait pas en ses taquineries des moqueries. Pourquoi cela était-il si différent quand cela venait d'elle ? Loïc n'aurait su le dire. Elle se remit au travail, le laissant planté là, embarrassé, ne sachant que faire. Bientôt cependant elle eut trop froid aux mains pour continuer, et finit par lui révéler son nom - un nom que le jeune homme n'oublierait pas de sitôt : Sakura.

Elle profita pour lui demander s'il pouvait faire quelque chose pour ses mains, et elle s'avança vers lui. Ce faisant elle se prit les pieds dans sa robe et chût sur les fesses juste devant lui. Se relevant elle lança un petit commentaire sur sa maladresse, que Loïc ne releva pas - ç'aurait été méchant, et Loïc sentit, pour une raison que Dieu seul connaissait, qu'il aurait dû être là pour retenir la jeune fille au moment où elle avait perdu l'équilibre. Une pointe de honte - et d'un sentiment qu'il était incapable de reconnaître - lui noua les entrailles.

"Un sortilège d'attraction aurait suffi à t'apporter de nouveaux gants, mais je ne peux pas l'effectuer pour toi, je ne connais pas tes gants... Sakura... Et je ne connais pas de méthode qui permette de préserver à la fois tes doigts et la glace... Mais j'ai trouvé la solution !"

L'idée s'était imposée à lui sans qu'il ait dû réfléchir, dans un élan d'il-ne-savait-quoi. Avant qu'il n'ait mesuré le poids de ses actes, comme il le faisait habituellement, il avait quitté ses propres gants et les avait présentés à la jeune fille. Allez savoir pourquoi, en cet instant il ne put s'empêcher de rougir - alors qu'il ne comprenait même pas pourquoi ! La nature était étrange parfois ! Mais une chose était sûre, elle comprenait des choses avant même que cela soit arrivé au cerveau... Vous trouvez qu'il était lent, vous ? Vous le seriez sans doute vous aussi à sa place...

Postée devant le jeune homme, Sakura frottait ses mains l’une contre l’autre pour les réchauffer du mieux qu’elle pouvait. Cela semblait efficace mais de courte durée.
Levant ses yeux pleins d’espoir en direction de Loïc, la jeune fille espérait de tout cœur qu’il aurait une solution à son froid problème.

Comme elle le pressentait, aucun sort ne permettait de garder ses mains chaudes sans pour autant faire fondre la glace des statues. Il lui conseilla un ‘Accio’ pour attirer ses propres gants, mais Sakura doutait de ses capacités à réussir ce sortilège.
Alors qu’elle allait se résigner à son sort, il lui proposa gentiment les siens. L’offre était généreuse, et la jeune fille lui sourit aussi grand que sa mâchoire lui permettait.

Bien qu’elle ne connaissait Loïc que depuis peu de temps, elle devinait en lui une bonté qu’elle appréciait à sa juste valeur.
Revêtant les gants chauds que lui désignait le charmant jeune homme, Sakura décida de ne pas le laisser se geler, alors qu’il faisait tout pour elle.
Grâce à ses bonnes intentions, elle ne pouvait plus craindre le froid. Elle attrapa sa baguette dissimulée à l’intérieur de son manteau, et se concentrant au maximum de ses capacités, elle la pointa en direction du château.
« Accio gant ! » Les yeux fermement clos, elle voyait dans sa tête le trajet que pouvaient bien empruntés ses gants roses. Une minute passa sans que la jeune fille ne fit le moindre geste.
Deux minutes passèrent, les yeux maintenant mi-clos, la baguette toujours solidement tenue à l’horizontale.
Au travers de ses yeux entrouverts, elle se rendit compte qu’elle n’apercevait pas le moindre mouvement dans la direction des deux protagonistes.

« Je le savais, j’y suis pas arrivé. Et dire que j’y ai cru… » Au moment où ses mots résonnaient dans la tête de la jeune demoiselle, une tache rose se distingua de l’horizon. A ne pas y croire, Sakura avait bien effectué le sortilège. Les gants étaient maintenant dans les mains de la jeune fille souriante plus que jamais.
« Je savais que j’allais y arriver. Je n’en ai pas douté une seconde »

On aurait pu penser que la jeune fille aux statues de glace allait revêtir ses magnifiques gants roses, tirant sur le fuchsia. Mais non. Elle les présenta à Loïc le sourire aux lèvres.


- Maintenant c’est à mon tour de te prêter mes gants. On est quitte
- Ne t’inquiète pas, ils sont aussi chauds que les tiens. Et puisque tu veux bien m’aider dans mon projet, il faut bien te couvrir toi aussi.

Au sourire que Sakura lui fit alors qu'elle s'emparait des gants qu'il lui tendait, Loïc ne put qu'y répondre, sans même s'en rendre compte. Son cerveau avait déconnecté de la réalité, et en cet instant c'étaient ses émotions qui le guidaient.
S'il avait été en état de penser, il se serait interrogé sur la signification de tout cela. Comment pouvait-il arriver à se détendre en la présence de cette jeune fille qu'il ne connaissait pour ainsi dire pas, et dont il venait seulement d'apprendre son nom ?

Mais Sakura ne s'était pas arrêtée là. Sortant sa baguette de sous son manteau, elle la pointa vers le château d'un air décidé, et un "Accio gants !" fusa dans l'air frais. Ainsi donc elle savait effectuer un tel sortilège ! Mais alors pourquoi avait-elle accepté les gants que lui avait tendus Loïc ?

A moins que... Oui ce devait être cela ! Son air volontaire ne cachait pas totalement le fait qu'elle n'y croyait malgré tout pas trop trop... Elle s'y essayait, mais visiblement elle n'était rien moins que sûre de parvenir au résultat escompté ! D'ailleurs, rien ne semblait se passer... Alors qu'il semblait que le sortilège n'avait pas fonctionné, ou en tout cas pas suffisamment, une tache rose apparut en direction du château et fonça vers eux, venant se loger dans les mains de la jeune Serdaigle !

"Bravo ! Impressionnant ce sort d'attraction ! A cette distance c'était loin d'être facile !"

C'est alors, qu'au grand étonnement du jeune homme, Sakura lui présenta sa propre paire de gants extrêmement voyants !

"Maintenant c’est à mon tour de te prêter mes gants. On est quittes !
Ne t’inquiète pas, ils sont aussi chauds que les tiens. Et puisque tu veux bien m’aider dans mon projet, il faut bien te couvrir toi aussi."

Devant cette attention, Loïc ne sut plus trop où se mettre. D'un côté il était touché que Sakura accepte d'échanger aussi facilement ses gants avec les siens. De l'autre il ne pouvait s'empêcher de se demander quel air il aurait s'il les mettait... Et enfin, porter quelque chose qui appartenait à la jeune fille, le fait même qu'elle lui propose de les porter fit décrire à son ventre un saut périlleux.

Une sensation de chaleur monta à ses joues, et se répandit dans tout son corps. La distance que son bras dut parcourir pour venir prendre les gants d'un beau rose fuschia d'une discrétion absolue lui parut infinie. Le contact fut bref mais dura une éternité... Quand il se retrouva à enfiler les gants comme un zombi, son esprit errait dans des sphères bien plus élevées... Il flottait dans un ciel rempli de coton, hors d'atteinte des préoccupations terre à terre... Se préoccuper de la couleur des gants lui parut tout à coup chose bien futile...

Loïc sortit soudain de sa transe, se demandant ce qu'il fabriquait là. Ah oui, il devait aider Sakura à fabriquer ses sculptures de glace... Sakura...
Mais comment devait-il s'y prendre ? Il lança un regard interrogateur à la jeune fille.

"Que puis-je faire pour t'aider ?"

Son regard était un peu gêné, et il avait toujours les joues trop rouges pour que ce ne soit que l'effet du froid...

Un sourire dévoilant ses dents, Sakura ensevelit Loïc sous une quantité d'informations extraordinaire.

"Voilà comme je souhaite faire une sorte de jardin de sculptures j’avais pensé à faire le château en premier lieu. Comme quand on fait un château de sable à la plage.

D’ailleurs es-tu déjà allé à la plage par curiosité ?

Ensuite, j’avais pensé à des statues de professeurs et de la Juge impartiale. Mais cela sera plus dur à effectuer. Si on y arrive pas, on pourra toujours reproduire différents endroits du château et du parc, et même le stade de quidditch.

Je me vois bien faire le stade !!

Mais bon si tu as des propositions je t’écoute. Car ce festival sera basé de la même façon que dans mon pays natal, mais je souhaite qu’il soit particulier à Poudlard."

Cela mit quelques instants à s'agencer dans le cerveau du jeune homme - étrange, d'habitude il était plus réceptif que cela. Il devait avoir la tête à autre chose, c'était indéniable !
Le tri de ce que la jeune fille lui avait dit finit pourtant par venir à son terme, et il répondit à la première question.

"Je suis souvent allé à la plage, oui. J'ai habité pendant un certain temps en Bretagne, près de la mer..."

En disant cela, Loïc se rendit compte qu'il n'en avait jamais parlé à quiconque jusqu'à présent. Ces souvenirs provenaient d'une époque où sa mère était encore là. Par chagrin il avait tenté d'oublier, sans jamais y parvenir. Et voilà qu'il en parlait à une fille qu'il connaissait à peine !

"Je me rappelle que j'aimais beaucoup construire des châteaux de sable. Le soir, à marée basse... Parfois, le château paraissait si réel qu'on l'aurait cru éternel... Et puis le lendemain, lorsqu'on retournait près de l'océan, il avait disparu... Englouti par les eaux voraces... Il n'en restait plus rien, le rêve n'avait pris forme que quelques instants... Quelques instants merveilleux mais éphémères... Certaines choses ne sont pas faites pour durer..."

Loïc ne savait plus comment il en était venu à raconter sa vie. Il ne savait plus pourquoi il était là. A ce moment précis de la matinée il était seulement étreint par un chagrin qu'il avait cru enfoui à jamais dans son passé. Qui le rattrapait. Il devait lutter pour que les larmes ne le submergent pas. Il devait se reprendre ! Il n'était pas encore temps de se révéler. Où en était-il ? Ah oui, Sakura voulait recréer Poudlard en glace. Et des professeurs si possible...

"Ton idée me convient. Tu as raison, sculpter nos professeurs peut s'avérer problématique. Tu veux faire le stade ? Tu fais partie de l'équipe n'est-ce pas ? Quand se déroule le prochain match ?"

En déclamant tout ce qui lui passait par la tête pour détourner ses pensées des bribes de son passé, Loïc commença à saisir des poignées de neige et à les entasser pour recréer une butte et un bâtiment par-dessus, dont les tours élancées viendraient bientôt faire, il l'espérait du moins, une couronne au reste des sculptures...

La sculpture prenait forme, et Loïc en était assez satisfait. La voix de Sakura lui parvenait de derrière son dos à présent qu'il s'était mis à l'ouvrage.

"Je pense en effet que la stade serait une sculpture fabuleuse pour les amoureux de quidditch, supporters et joueur confondus. Ensuite, je tiens le poste de batteuse dans l’équipe de notre maison, et j’en suis fière !

Le prochain match est pour bientôt. Je connais déjà l’affiche. Serpentard VS Gryffondor. Cela risque d’être un combat sur le terrain. Les Serpentard ont la hargne quand ils jouent. Ensuite ce sera au tour des Poufsouffles VS les Serdaigles.

En espérant que l’on fasse du bon jeu."

Son débit de parole était impressionnant. Le jeune homme en était presque intimidé. Elle semblait vraiment apprécier le Quidditch, ce qui tira un sourire au Serdaigle. Alors c'était une batteuse battante ! Lui-même avait beaucoup volé lorsqu'il était plus jeune. il avait fait parti de l'équipe de Beauxbâtons, puis de Durmstrang en tant qu'attrapeur. Mais il avait arrêté de voler dans une équipe depuis qu'il était arrivé à Poudlard. Car voler ne suffisait pas. Il fallait également faire partie de l'équipe. Or lui ne se voyait faire partie d'aucun groupe à cette époque...

Non pas qu'il en fasse partie d'un à présent. Mais il avait commencé à changé, à envisager d'avoir de vrais contacts avec les autres. Mais qu'étaient les vrais contacts ? Il lui restait tout cela à réapprendre, et la route s'annonçait longue et rude. Sakura cependant lui faisait l'effet d'une main secourable. bien plus en réalité, mais ça il ne s'en doutait pas encore...

"J'espère que vous jouerez bien. Je viendrai voir le match, comme toujours..."

C'était vrai, jamais encore il n'avait raté un match, et il n'en raterai jamais à moins que quelque chose de vraiment grave l'en empêche.

"Cette fois-ci cependant je saurai qui encourager !"

Se retournant à demi, il offrit à la jeune fille un de ses rares sourires - rares si l'on se tourne vers le passé, beaucoup moins si l'on en juge l'avenir... ^^

"Cela fait longtemps que je n'ai plus joué au Quidditch... Même si j'ai volé tout seul ces derniers temps, ce n'est pas pareil !"

Occupé à parler Loïc n'avait pas fait assez attention et une future tour du château miniature commençait à pencher dangereusement...

Loïc s’affairait depuis déjà un bon moment sur le château. Et il avait l’air d’y arriver avec les gants Rose de la jeune Serdaigle. La structure de Poudlard semblait avancer plutôt vite. On pouvait dure que Sakura était tombée sur la bonne personne.
Peut-être pas le plus de bavard, ni le plus démonstratif des personnes qu’elle connaissait, mais la demoiselle souriait.

Elle souriait de bonheur. Un bonheur simple. Juste le fait d’être là et de tout partager avec quelqu’un qui paraissait apprécier cette agitation.


"Cette fois-ci cependant je saurai qui encourager !"
"Cela fait longtemps que je n'ai plus joué au Quidditch... Même si j'ai volé tout seul ces derniers temps, ce n'est pas pareil !"


Le jeune homme aimait le Quidditch apparemment. Un ancien joueur et un fervent supporter. Décidemment ils étaient faits pour s’entendre.


- J’espère bien que tu vas m’encourager. Je regarderais dans les tribunes si tu t’agites XD Fit-elle un sourire aux lèvres.
- Et pis si tu veux, peut être qu’un de ses jours, je pourrais te tenir compagnie pendant que tu voles. Ça pourrait être chouette.

Son camarade esquissa un sourire. Le tout premier depuis leur rencontre. Voilà qui était encourageant. En la présence de la jeune fille, des failles s’insinuaient dans sa carapace.

Se rapprochant de son compagnon, Sakura le regarda et lui souffla :


- C’est peut-être un peu prématuré, mais je me demandais si tu avais l’intention d’aller au bal de la Saint Valentin. Puis un peu plus doucement, un frisson parcourant la jeune Serdaigle :
- Et si tu accepterais de t’y rendre en ma compagnie…


Sans savoir, si cela était du à sa question inopportune, Loïc semblait avoir du mal a faire tenir un tour du château qui paraissait non loin de se détacher du reste de la Sculpture.
Sakura avança sa main pour soutenir l’édifice, n’osant regarder son aîné dans les yeux.
Qu’allait-il répondre !? Sakura se posait milles questions. C’était la première fois qu’elle entreprenait une telle démarche.
Elle avait peur de s’y être mal prit, ou que cela soit trop tôt et que Loïc ne réagisse pas bien, ou se brusque.

Les dés étaient jetés, il avait les cartes en main.
Attendre.
La demoiselle aux joues rosies… devait attendre…

Loïc était heureux de voir que Sakura prenne plaisir à sa présence. Elle souriait sans discontinuer - bien qu'elle souriait tout le temps, cela faisait tout de même plaisir au jeune homme. Elle-même semblait avoir oublié ce qu'elle avait entrepris et était toute tournée vers la conversation.

"J’espère bien que tu vas m’encourager. Je regarderais dans les tribunes si tu t’agites.
Et pis si tu veux, peut être qu’un de ses jours, je pourrais te tenir compagnie pendant que tu voles. Ça pourrait être chouette."

A ces mots le jeune Serdaigle ne se sentit plus de joie. Il aimait beaucoup voler, et le faire seul ne l'avait jamais vraiment attristé depuis son arrivée à Poudlard... Après tout c'était lui qui avait choisi de rester à l'écart des autres. Il était sûr qu'il volait aussi bien que la plupart des joueurs de l'équipe, mais n'avait jamais prétendu à un poste. A l'époque cela lui avait semblé dénué d'intérêt... Mais à présent... S'il retrouvait sa place dans une équipe, ou plutôt dans la même équipe que Sakura...

Il n'arrivait plus à détourner son regard de la jeune fille (aux cheveux roses XD). Comme pour illustrer ses propos, Sakura se rapprocha de lui - mais qu'était cette chaleur qui montait en lui ? - sans le quitter des yeux. Dès qu'elle fut assez près, elle lui murmura des mots qui firent s'emballer le coeur du Serdaigle.

"C’est peut-être un peu prématuré, mais je me demandais si tu avais l’intention d’aller au bal de la Saint Valentin.
Et si tu accepterais de t’y rendre en ma compagnie…"

Aussitôt la jeune fille détourna ses yeux de ceux du jeune homme, et se précipita pour soutenir une tour du château qui menaçait de s'écrouler. Etait-ce le froid qui faisait rougir les joues de la demoiselle ?

Loïc, quant à lui, n'osait plus faire un seul geste. Il ne savait plus où il en était. Il ne s'était pas attendu à une telle demande. Qu'elle apprécie sa présence, oui, c'était une chose. Elle appréciait la présence de tout le monde. Mais qu'elle lui demande ça...

Le testait-elle ? Etait-ce un piège ? Rirait-elle de lui s'il prenait ses paroles au sérieux ? Elle semblait pourtant si gentille ! Mais si ce n'était que pour mieux le berner ? Mieux valait qu'il refuse, qu'il ne se risque pas dans une telle voie... Mais si elle était sérieuse ? Si c'était lui qui imaginait le mal là où il n'y en avait pas ? Lui qui était devenu paranoïaque et risquait de blesser la première qui semblait l'apprécier comme il était, qui avait l'air de le comprendre ?

Sa tête lui disait de rester à l'écart des ennuis en perspective que cela présumait. Même si elle était sérieuse, elle lui en faisait la demande à coup sûr parce qu'elle n'avait trouvé personne d'autre pour l'accompagner.
Mais son coeur, lui, semblait le tirer un peu plus vers elle. Ses entrailles se serraient d'avance à l'idée qu'il puisse refuser une telle invitation.

Le silence s'éternisait entre les deux jeunes gens. Au fond de lui, Loïc savait qu'il mourrait d'envie de dire "oui", simplement "oui". Mais cela paraissait au-dessus de ses forces. Il se tourna vers elle, essayant de trouver le courage de lui annoncer sa décision dans la vision de son charmant visage... Elle s'affairait à maintenir la tour en place. Ou plutôt prêtait une attention démesurée à la structure du château, sans pour autant que ses yeux, aussi fixes et immobiles qu'une montagne, ne se posent dessus. Ils fixaient quelque chose qu'elle seule semblait voir. Sakura tressaillit lorsqu'il se tourna vers elle.

Les mots voulaient sortir, et pourtant la bouche de Loïc restait hermétiquement close. Ses lèvres acceptèrent enfin de s'entrouvrir sur son souffle court, et la boule qui s'était formée dans sa gorge était plus perceptible que jamais.

*C'est impossible ! Je n'y arriverai jamais ! Je ne pourrai jamais lui dire...*

Dieu seul savait quel temps sépara l'instant où Loïc ouvrit la bouche de celui où des sons franchirent ses lèvres. Dix secondes comme dix minutes auraient pu s'écouler. Sa voix était faible, à peine audible. C'était à peine un murmure, un chuchotement. La caresse de l'air frais par ses ondes buccales... XD

"Je... Je n'y ai pas réfléchi..."

Pitoyable, il était pitoyable ! Il devait se reprendre ! Tous les héros des plus grands films et feuilletons se reprennent à ce moment-là, et leur flot de paroles comme un tourbillon étincelant emporte la belle dans la magie de la poésie et sur leur blanc destrier sur lequel ils s'élancent au galop vers de joyeux horizons, tandis que l'ending retentit en notes heureuses, ponctuant cette cavalcade de la sensibilité propre aux histoires d'amour qui se finissent bien. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, vous pouvez rentrer chez vous sereins, merci pour eux !
Une chose était sûre, il devait le faire ! Il devait le dire ! il devait... Ah zut il l'a fait ! (eh zozo tu tiens plus en compte le script maintenant !? c'est le patron qui va pas être content !)

"A vrai dire je ne pensais pas que... Si j'avais su que... Quelqu'un veuille... Je ne croyais pas...
Je serais très heureux d'y aller avec toi !"

Il avait jeté ces derniers mots hors de ses lèvres, comme on s'élance afin de ne plus pouvoir faire marche arrière. Si pendant ses bribes de phrases maladroites son regard était retombé sur ses pieds, il avait bondi en cet instant jusqu'à la cause de son trouble.

La jeune fille aux cheveux roses attendait. Les yeux mi-clos, retenant son souffle à moitié, Sakura n’osait rajouter un mot de plus.

-Quelle était cette puissante envie d’inviter ce garçon !?-

Le ventre noué, la demoiselle voyait bien que son compagnon était étonné.

« Il va me dire non … »

"Je... Je n'y ai pas réfléchi..."

« Il veut me dire non … »

Sakura cherchait désespérement un moyen de changer la conversation ou de détourner l’attention du jeune homme. Elle ne voulait pas l’embarrasser le moins du monde.
Mais en ne refreinant pas son envie, elle s’était mise à nue pour la première fois devant un garçon dont elle ne connaissait que peu de choses. Puis …

"A vrai dire je ne pensais pas que... Si j'avais su que... Quelqu'un veuille... Je ne croyais pas...
Je serais très heureux d'y aller avec toi !"

Ce quelques mots s’imprimèrent doucement dans son esprit. Elle secoua la tête pour être sure de ne pas avoir rêvé.
Soudain, ne retenant plus sa joie, Sakura se jeta au cou de son désormais cavalier.

Sous le coup de la surprise, Loïc et la demoiselle tombèrent d’un même mouvement sur le tas de neige non loin d’eux.
La furtive timidité de la jeune fille s’était envolée laissant place à une intense plénitude.

Riant aux éclats, Sakura se sentait heureuse comme jamais. Et elle en avait même oublié l’endroit où elle se trouvait.
La neige s’insinuant rapidement au travers de ses vêtements, la demoiselle lança à Loïc un regard de feu, et se releva pour masquer son trouble.

C’est à ce moment là, qu’elle se rendit compte, que la tour du château de glace se trouvait par terre en morceaux.


- Je crois que c’est ma faute… dit-elle avec un sourire contrit.

Le garçon était emporté par un tourbillon irrépressible de sentiments qu'il ne parvenait pas à réfréner. Lâchant la bride à son inconscient, il ne chercha plus à expliquer le flot qui le submergeait. Un feu s'était répandu dans tout son corps durant ce court laps de temps, étendant ses tentacules dans chacune des fibres de son corps, qui lui apparaissait à présent comme un immense puzzle empli de fébrilité, parcouru par des forces dont il n'avait même pas imaginé l'existence. Un pan de son existence venait de se tourner. Sûr de ses connaissances auparavant, il découvrait qu'il avait occulté une partie du monde, et que tout ce qu'il avait tenu pour argent content dépendait en réalité de paramètres qu'il avait ignorés. Toute sa conception du monde était à refaire.

Sakura parut un instant douter du sens de la réponse du jeune homme. Un instant seulement, elle secoua sa tête afin de dissiper le rêve si c'en était un. Mais Loïc persista à ses yeux, l'observant sans ambage avec au fond de ses yeux gris-bleu une lueur révélatrice...

Puis sans prévenir elle sauta au coup du jeune homme, et ils churent tous les deux dans la neige qui avait eu la bonne idée de s'accumuler là pour amortir leur chute... Même si en réalité c'étaient eux qui l'avaient mise en tas afin de faire les sculptures, cela leur était à tous deux sorti de l'esprit en cet instant précis. Loïc avait instinctivement serré la jeune fille dans ses bras lorsqu'elle lui avait bondi dessus, passant ses bras le long de son corps et les refermant dans son dos, posant ses mains sur ses épaules.

Le temps parut s'arrêter. Pour Loïc, plus rien n'avait d'importance. L'instant d'avant, il avait douté de ce qu'il avait vécu. A présent il savourait la présence qui était blottie au creux de ses bras. Jamais il n'avait été plus heureux qu'en cet instant. Comment avait-il fait pour ne pas remarquer Sakura dès son arrivée ? Il ne se souciait pas de la neige qui fondait dans son dos, s'infiltrant à travers ses habits.

La sensation de la chaleur du corps de Sakura contre le sien fit remonter des souvenirs à la surface... Loïc se souvint de la seule personne à l'avoir jamais serré contre elle, à savoir sa mère... Non, à présent qu'il y pensait ! Il y avait aussi eu sa grand-mère ! Toutes deux disparues à présent. Jamais il ne les reverrai ! Elles avaient été si gentilles avec lui. Elles l'avaient aimé. Elles lui avaient fait aimer la vie et les autres. Comment avait-il pu si vite oublier ce qu'elles lui avaient révélé ? Comment avait-il pu être si stupide ? Comment avait-il pu se voiler ainsi la face ? Il le savait, il l'avait toujours su au fond de lui-même ! Alors pourquoi ?

Le rire de la jeune fille tira Loïc de ses pensées. Son regard le fit frémir, liquéfiant la moindre de ses pensées. Elle se releva et se tourna vers ce qui aurait dû être le château de Poudlard de glace... A présent il n'en restait plus qu'une partie, le reste s'étant écroulé.

"Je crois que c’est ma faute…"

*Mais non ce n'est pas ta faute !* voulut lui lancer le garçon. Mais aucun son ne sortit. L'émotion était trop forte pour lui. Les réminiscences de son passé avaient achevé de plonger Loïc dans un état proche du désarroi. Il était encore assis sur la glace recouverte de neige. Les yeux fixes, le regard lointain, il était parfaitement immobile. Les yeux légèrement écarquillés témoignaient de sa profonde détresse. Le seul signe qui trahissait sa respiration était le très léger abaissement de sa poitrine par moments. Si quelqu'un avait pris une photographie en cet instant, nul doute que le jeune Serdaigle serait apparu comme pétrifié une fois mis sur le papier.

Il ne pouvait émettre un seul son. Seule une petite parcelle de lui-même se trouvait à présent sur le lac gelé. Une tempête s'était amorcée à l'intérieur de lui-même, détruisant la moindre miette de volonté qui aurait pu subsister. La douleur mélangée à la fureur d'être passé à côté de tant de choses... Il se mit à trembler, les bras serrés contre son corps, inconscient du lieu où il se trouvait...

La voix de Sakura l'enveloppa. Son cerveau restait incapable de formuler des pensées cohérentes. Loïc se raccrochait à la seule chose de certaine dans cette tempête, à savoir la voix de la jeune fille aux cheveux roses... Si douce, si aimable, si aimante... Le jeune homme se souvint alors qu'elle lui avait demandé d'aller avec elle au bal de la Saint Valentin. Lui qui ne comptait même pas y aller... Voilà qu'il s'y retrouvait, et en couple encore !

Mais cette pensée, qui aurait été gênante quelque temps auparavant, devenait plaisante en cet instant. La surface de glace qui recouvrait le Serdaigle fondait sous les assauts intérieurs et extérieurs combinés des sentiments des deux jeunes gens.

Et ce fut ainsi que les nuages qui étendaient leur emprise sur l'esprit de Loïc furent dispersés. Ressurgissant de la marée qui se déchaînait sous son crâne, le vrai Loïc, le suel qui aurait jamais dû exister se réveilla et contempla la ravissante jeune fille agenouillée devant lui...

Alors, sans l'avoir prémédité, sans y avoir réfléchi, sans même qu'une quelconque gêne ne s'incruste en lui, il l'embrassa. Ses lèvres se posèrent contre celles de Sakura, les pressant avec douceur, tandis qu'il se noyait dans ses yeux...

Il y a certaines choses qui sont indescriptibles, inimaginables pour ceux qui ne les ont pas vécues. Il y a de ces élans du coeur que l'on ne peut expliquer, qui s'imposent à nous dans toute leur beauté, dans toute leur grandeur, et parfois même dans toute leur violence. Il y a de ces sentiments trop longtemps réfrénés qui éclatent comme un feu d'artifice. Il y a de ces moments hors du temps où l'on ne peut plus se cacher à soi-même, où l'on apparaît dans toute notre vulnérabilité, où la flamme nous attire irrésistiblement, papillons éphémères qui prenons notre envol dans la quiétude de la passion partagée...

C'était l'une de ces rare expériences qu'étaient en train de vivre les deux jeunes gens. Sakura avait rendu son geste à Loïc, lui signifiant par là ses sentiments partagés. Le jeune homme s'était perdu dans le tourbillon irrépressible qui en avait résulté. Consumé un temps par la puissance de ses émois, il en avait même oublié où il se trouvait. Ainsi, quand la demoiselle s'écarta de lui et lui tendit la main, il fut tout étonné d'être trempé et au bord du lac. Il fallut un temps pour qu'il se remémore les événements de la matinée qui avaient abouti à cette situation...

Un sourire béat sur les lèvres - sourire quelque peu niais par ailleurs, il convient de le préciser - il accepta la main que lui tendait sa bien-aimée et se laissa aider à s'arracher à l'amoncellement de neige et de glace. D'ailleurs il aurait accepté cela rien que pour renouveler le contact avec la jeune fille. Même les deux paires de gants ne suffisaient pas à amoindrir sa douceur...

Les vêtements de Loïc dégoulinaient à présent, et il se mit à frissonner. Il avait beau avoir chaud au coeur, le reste de son corps devenait de plus en plus gelé...

Une chose était certaine, jamais il n'oublierait ces instants, jamais il ne pourrait effacer de sa mémoire le sourire de sa fille aux cheveux roses. Même un sortilège de modification de la mémoire n'y aurait pas suffit... Comme une nouvelle boussole, un nouveau cap, il le guiderait dans le futur, éclaircirait les moments passés loin de sa belle.

La gorge serrée, il ne quittait toujours pas Sakura des yeux. Il n'avait pas lâché sa main...

"Sakura... Merci !"