~†~ Peut-être était-il temps de... ~†~

~†~ De vagues bruits de pas. Une porte qui s'ouvre. Quelques battements d'ailes d'un ou deux hiboux dérangés par la porte grinçante. Et la silhouette d'une jeune femme se faufilant dans la volière. Charlotte referma la porte lentement, derrière elle, après s'être assurée qu'elle était bien seule. Il n'y avait personne. Tant mieux... Il lui faudrait un silence absolu afin de se concentrer...

Il était environ midi. La plupart des élèves de l'école se trouvaient actuellement dans la Grande Salle, en train de dîner tout en discutant de choses et d'autres... Personne n'avait cours aujourd'hui, c'était un dimanche... Et la jeune Serpentard ne portait pas, pour une fois, l'uniforme. Elle était vêtue d'un jean bleu foncé qui lui allait assez bien, ainsi que d'un pull noir à col roulé. L'hiver était bien là à présent et même si les premiers flocons n'avaient pas encore fait leur apparition, le froid, lui, ne les avait pas attendu.

Oh, évidemment, elle aussi irait dîner. Mais après... Elle avait d'abord queque chose à faire... Effectivement, ses parents lui avaient envoyé une lettre depuis... un peu plus de deux mois à présent... Il était peut-être temps qu'elle leur réponde... Pour leur dire quoi ? Elle n'avait rien de spécial à leur raconter... C'était triste d'ailleurs. Elle qui avait pourtant été si proche d'eux... Elle s'en éloignait de plus en plus au fil du temps. Et ce depuis... Depuis cet événement dont elle ne voulait pas parler. Oui, il était peut-être temps qu'elle leur réponde.... Et puis, elle n'avait rien de particulier à faire alors...

La jeune fille se faufila donc lentement dans la volière, silencieusement pour ne pas déranger les volatiles qui y somnolaient. Elle la traversa et alla finalement s'asseoir en tailleur dans un coin, sur la paille. C'était peu confortable, certes, mais au moins elle ne risquait pas d'être dérangée ici... Elle déplia la lettre de ses parents, la posant face à elle au sol, puis elle déplia le parchemin encore vierge, le posant sur sa cuisse droite, et ouvrit le petit pot d'encre, le posant lui aussi sur le sol tandis qu'elle tenait une plume dans sa main. Elle relut alors attentivement la lettre de ses parents, avant de chercher quoi leur répondre... ~†~

Ma chérie,

Ton père et moi venons, par cette lettre, prendre de tes nouvelles. Comment vas-tu ? Ta rentrée s'est bien passée ? Nous l'espérons en tout cas... Tout comme nous espérons que tu répondras à cette lettre.

Nous nous inquiétons beaucoup pour toi, tu sais ? Tu as changé depuis cet été et ne pas savoir pourquoi nous donne un sentiment de grande impuissance. Pourquoi n'as-tu pas voulu répondre à nos questions ? Pourquoi t'es-tu renfermée ainsi sur toi-même ? Nous espérons que ce ne soit rien de bien plus grave qu'une crise d'adolescence passagère. Car dans le cas contraire, le fait que tu restes ainsi silencieuse et muette face à nos inquiétudes nous rendrait bien triste.

Nous ne comprenons pas... Toi qui nous confiait toujours le moindre petit détail de ta vie, tu es devenue si... secrète. Nous espérons vraiment qu'il ne t'ait rien arrivé de grave...

Nous t'embrassons très fort, ton père et moi, et espérons sincèrement que tu vas mieux que tu ne le montres et que tu répondras au moins à cette lettre, à défaut de nos questions orales.

Papa et maman qui t'aiment très fort...

~†~ Un long soupir s'échappa des lèvres de la jeune fille... Elle savait tout ça... Elle savait que tout ce que ses parents lui expliquaient dans cette lettre... Elle savait qu'ils étaient tristes qu'elle s'éloigne d'eux. Elle savait qu'ils s'inquiétaient. Elle savait qu'ils espéraient sincérement qu'elle leur réponde. Elle savait tout ça... Mais elle ne pouvait rien leur dire... Elle ne le pouvait et ne le voulait pas... Ce qui s'était passé... Elle préférait l'oublier. Et elle ne voulait pas les inquiéter plus qu'ils ne l'étaient déjà. S'éloigner de sa famille n'était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais c'était la seule solution qu'elle avait trouvé jusqu'à présent...

Elle trempa sa plume dans l'encre mais, au moment où la pointe allait toucher le parchemin, elle s'arrêta. Qu'allait-elle bien pouvoir leur dire ? Elle n'en avait aucune idée... Répondre à leurs questions ? Certainement pas... Elle se mordilla légèrement la lèvre et se mit finalement à écrire, espérant que l'inspiration viendrait d'elle-même au fur et à mesure qu'elle répondait à leur lettre... ~†~

' Chère Maman, cher Papa,

Je m'excuse de ne pas vous avoir répondu plus tôt, cela fait maintenant deux mois que j'ai reçu votre lettre, mais je n'ai eu ni le temps ni l'envie de vous répondre...
Non pas que je ne veux pas vous donner de mes nouvelles mais... Je sais d'avance que ma lettre va vous décevoir. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je n'ai pas l'intention de répondre à vos questions...
Oui, j'ai changé, et j'en suis bien consciente. Cependant... Cependant, les raisons de mon évolution, je suis désolée de vous le dire mais, ne vous regardent pas. J'ai grandi, j'ai mûri... Comme tout le monde. Même si ça a été assez brutal et rapide. Mais j'estime que vous n'avez pas à savoir pourquoi...
Pardonnez-moi...
Néanmoins, sachez que je vais bien, physiquement et moralement, et que ma rentrée s'est bien passée. Les cours ont repris et j'ai été prise dans l'équipe de Quidditch de Serpentard, au poste de batteuse. J'en suis très heureuse.
Je pense rentrer pour les vacances de Noël mais je ne sais pas encore... Je vous tiendrai au courant.
Excusez-moi encore pour mon retard et mon silence, mais je pense que vous allez devoir vous y habituer...
Je vous embrasse,
Votre fille Charlotte. '

~†~ Voilà.... Elle avait fini... Finalement, les mots lui étaient venus tout naturellement... D'eux-même... Elle relut sa lettre, attentivement, après avoir refermé le pot d'encre. Cette lettre était... assez dure, elle en était consciente. Elle savait que ses parents seraient tristes en la lisant, mais il allait falloir qu'ils se fassent une raison. Elle avait changé. C'était ainsi... Et elle ne voulait pas trop parler de la raison de cette évolution... Et puis, elle préférait leur parler franchement, en leur disant qu'elle souhaitait ne rien leur dévoiler, plutôt que d'inventer une histoire crédible qui justifierait ce changement de comportement...

A nouveau, un léger soupir. Puis elle se releva, ramassant la lettre de es parents et son encre. Au moins... Elle n'aurait pas passé son dimanche à ne rien faire.... Elle se dirigea lentement vers un hibou de l'école, puisqu'elle n'en possédait pas, mais, au moment où elle s'apprêtait à lui attacher la lettre à la patte, elle entendit le grincement de la porte de la volière. Elle tourna lentement son visage vers l'entrée de la pièce et vit une silhouette, sur le pas de la porte... ~†~

Léa s'était réveillée ce matin là du mauvais pied, elle avait fait des cauchemars toute la nuit, tous plus effrayant les uns que les autres et si réalistes à la fois. Puis elle s'était habillée simplement, pour un dimanche pas besoin d'uniforme. Jean, débardeur bleu ciel, ballerines de cuir noir et une veste bleu marine, cheveux relevés en chignon rapide et gracieux à la fois. Elle était descendue dans la grande salle, n'avait parlé à personne, avait déjeuner silencieusement et avait passé sa matinée à ne rien faire. Elle ne comprenait pas pourquoi cette simple nuit l'avait mise dans un état pareil de lassitude. Enfin se ressaisissant, elle s'était dit qu'elle n'allait pas gâcher sa journée pour des trucs aussi fictifs que les cauchemars l'étaient.

" allons Léa, ce n'étaient que des cauchemars, on ne va pas se laisser abattre!"

Léa réfléchit un instant. Il était midi, et elle n'avait rien à faire, elle n'avait pas faim et voulait être au calme. Ce qui lui manquait le plus à Poudlard, c'était ses parents, d'ailleurs cela faisait un petit bout de temps qu'elle ne leur avait écrit. Assise dans sa salle commune elle rédigea une petite lettre à leur intention, qui relatait les derniers événements qui s'étaient produit à Poudlard, elle leur expliqua notamment qu'elle se portait bien et que son petit chat aussi. Elle s'arrêta d'écrire et fixa son attention sur Socky, son chat, il jouait avec un bout de ficelle qui traînait là. Elle termina sa lettre et signa. Elle resta pensive un moment, prit un morceau de chocolat qu'elle laissa fondre doucement dans sa bouche, avant de cacheter la lettre. Elle se leva, attrapa son petit chat , lui posa un baiser sur son front et le reposa, celui-ci fila presqu'aussitôt pour aller dénicher d'autres morceaux de ficelles. Léa prit sa lettre et se dirigea vers la volière, elle ne rencontra personne puisque tout le monde mangeait. Lorsqu'elle entreprit de gravir les escaliers, elle sentit le froid de l'extérieur. Elle arriva vite en haut et elle entra. Elle fut surprise de constater qu'elle n'était pas seule et fut stoppée dans son élan. Une jeune fille qui paraissait plus âgée qu'elle, se tenait debout dans la salle circulaire. Se reprenant bien vite, elle esquissa un sourire et la salua.

- bonjour !

Puis elle se dirigea vers un hibou de l'école et lui attacha sa lettre avant de le regarder prendre son envol et s'éloigner dans la lumière du jour. Elle se retourna alors vers la jeune fille:

- je ne pensais pas qu'il y aurait quelqu'un ici à cette heure, je m'appelle Léa.

Comme elle la jeune fille ne portait pas d'uniforme, aucun moyen de savoir pour l'une comme pour l'autre de quelles maisons elles étaient, sauf si elles s'étaient déjà croisées dans un cours. Mais Léa ne se souvenait pas déjà l'avoir vu à un cours commun et elle n'était pas dans sa maison, elle ne l'avait jamais vue dans la salle commune.

~†~ ........ N'y avait-il donc jamais moyen d'être tranquille plus de dix minutes dans ce château... ? Il fallait croire que non. La jeune Serpentard était venue ici, dans la volière, durant l'heure du déjeuner, ayant naïvement caressé l'espoir que, peut-être, elle parviendrait à poster sa lettre pour ses parents seule. Mais visiblement c'était trop demandé... Et une autre fille avait eu la même idée qu'elle.

Le regard bleu/vert de la jeune anglaise se posa alors sur la jeune fille qui n'avait pas choisi le moment opportun pour venir ici. Pourquoi ? Mais parce-que Charlotte se trouvait déjà à la volière ! Elle n'avait pas franchement envie ni besoin d'être ccompagnée pour poster une lettre... Ainsi, la jeune anglaise laissa son regard perçant se fixer sur l'inconnue, la dévisageant presque d'un regard froid.

Cette jeune fille semblait un peu moins âgée qu'elle. Et jamais Charlotte ne l'avait croisé dans Poudlard. Pas même dans un couloir... Il fallait dire, c'était vrai, qu'elle ne passait pas tout son temps à errer dans Poudlard, non c'était vrai. Mais, après six ans, elle connaissait au moins de vue la plupart des élèves. Mais cette fille là, non. En tout cas, ce qui était sûr, c'était qu'elle n'était pas de Serpentard... Car, même si Charlotte avait longtemps été discrète et timide, elle était très observatrice et savait quels étaient les élèves qui composaient sa maison. Mais pas cette jeune fille. Ce qui signifiait qu'elle n'était pas à Serpentard...

Voilà pourquoi aucun sourire ni lueur chaleureuse ne vint se dessiner au coin des lèvres de la jeune Batteuse. D'habitude, elle ne faisait pas vraiment de différence en jugeant sur les maisons, préférant se faire sa propre opinion en fonction du caractère de la personne face à elle. Mais aujourd'hui... Aujourd'hui, elle n'était pas dans son bon jour. Elle était de mauvaise humeur. Pourquoi ? En quoi cela vous regarde-t-il ? Elle était de mauvaise humeur, point. Vous n'aviez pas en savoir plus...

Ainsi, même si elle ne savait exactement à quelle maison appartenait la jeune fille face à elle, elle savait déjà qu'elle n'était pas à Serpentard. Et, aujourd'hui, cela lui suffisait amplement pour savoir qu'elle n'avait aucune envie d'entamer une quelconque discussion avec elle... Elle la suivit donc du regard, tandis que la jeune importune attaché une lettre à la patte d'un hibou, avant de le faire s'envoler. Puis elle se tourna vers elle, lui faisait remarquer qu'elle ne pensait pas qu'il y aurait quelqu'un et se présentant. Elle s'appelait Léa. Génial... Ca lui faisait une belle jambe de savoir le prénom d'une fille à laquelle elle ne portait absolument aucun intérêt...

Charlotte était jusque là restée immobile et silencieuse, la lettre qu'elle devait envoyer dans une main, et celle de ses parents, ainsi que sa plume et l'encre dans l'autre. Son regard froid et hautain restait obstinément posé sur la fille face à elle, lui faisant clairement ressentir qu'elle n'était pas la bienvenue... Mais finalement, après quelques secondes de silence, la jeune anglaise prit à son tour la parole, d'un ton pas vraiment chaleureux... ~†~

" Moi non plus je ne pensais pas qu'il y aurait quelqu'un ici à cette heure. "

~†~ Sa voix avait été froide, claquante, implacable, et dénuée de toute sympathie tandis que ses yeux, eux, fixaient toujours la jeune fille face à elle, une légère lueur... mauvaise brillant dans ceux-ci. Sur ces mots, un sourire froid, mesquin et ironique apparut sur les lèvres de la Serpentard, alors qu'elle hochait la tête positivement. Elle, se moquer ? ... Parfaitement.

La jeune fille avait peut-être été un enfant de coeur pendant cinq longues années, à ne jamais dire un mot plus haut que l'autre, et à toujours dire "oui" à ce que tout le monde lui disait mais.... Mais cette époque était révolue. Depuis cet été. Et à présent, Charlotte avait le caractère d'une vrai Serpentard... Maligne, fûtée, mesquine, ironique et subtile quand elle le voulait. Et aujourd'hui ? Eh bien aujourd'hui c'était le cas....

Cette lueur quelque peu dangeureuse dans les yeux et ce sourire toujours très "serpentesque" sur le visage, elle accrocha finalement sa lettre à la patte de l'un des hiboux de l'école. Elle sortit finalement une noise de la poche de son jean, ne se souciant pour l'instant plus de la présence de cette envahisseuse, et la tendit au hibou, qui la prit dans son bec, venant se poser sur son avant-bras, qu'elle avait présenté devant lui. Elle s'avança vers la fenêtre, le hibou sur le bras, jetant un vague regard désintéressé à la jeune fille, et, suite à un léger mouvement de bras, le hibou pris son envol. Hibou porteur de tristesse et de déception pour les destinataires de la lettre.... Son regard insistant se reposa alors sur Léa, son visage ayant perdu toute émotion, mis à part son habituelle froideur... ~†~

Léa fut désorientée devant le regard si froid, si perçant de la jeune fille. Pourtant Léa n'avait pas dit quoique ce soit de vexant. Elle se sentait observée, passée au crible, jugée comme une intruse. Pourtant elle avait bien le droit d'être dans la volière à cette heure-ci, rien ne l'empêchait dans le règlement de s'y trouver. Aussi Léa en déduisit qu'elle était tombée au mauvais moment. La jeune fille semblait tellement distante, légèrement antipathique sur les bords. Un courant d'air froid se glissa dans la pièce, Léa frissonna. La jeune fille lui répondit d'un ton sec, glacial comme la température de l'air actuelle. Léa comprit très vite qu'elle n'était pas la bienvenue, aux yeux de la jeune fille.

" elle ne m'a même pas donné son nom... jeune fille secrète..."

Léa se sentait mal à l'aise devant le sourire dur et machiavélique de la jeune fille. Léa n'était pas quelqu'un de particulièrement haïe, elle n'avait pas l'habitude qu'on la juge ainsi ou qu'on la dévisage. La jeune fille envoya finalement sa lettre et son regard si froid vient encore se poser sur elle. Léa était troublée, il ne lui en fallait pas plus en ce jour pour douter d'elle et le souvenir de ses cauchemars refirent surface. Toujours les mêmes depuis le début de l'année...

" un matin d'automne... les feuilles multicolores des arbres de la forêt tombent... je dois avoir cinq ou six ans à peu près... je me balade avec mes parents sautant dans les tas de feuilles...le vent emmêle mes cheveux...je cours...et tout à coup je me retourne... mes parents ont disparu... je crie mais rien, ils ne viennent pas...une détonation... et je les voit revenir essoufflés, inquiets............ c'est l'été, je suis assise dans un arbre dans le jardin de la maison, à manger des cerises bien rouges. Une porte claque... un cri déchire le silence... un nom est prononcé... je ne le comprend pas... le vent se lève... une explosion à l'intérieur... des sanglots éclatent... je veux comprendre... je cherche à descendre... je glisse... je tombe..."maman"... noir total"

étourdie par le souvenir de ses cauchemars, Léa se laissa glisser brutalement le long du mur, ses yeux se fermèrent lentement. Ces scènes particulières, elle avait l'impression de les avoir déjà vécus, mais elle ne s'en souvenait pas. Elle qui avait toujours été heureuse, comment de tels événements auraient-ils pu faire partis de sa vie. Pourtant il y avait bien une raison à tous ces cauchemars, pourquoi sans cesse rêvait-elle de cela? Mais les souvenirs de sa petite enfance étaient si flous, comme si cette période était passée sous silence. Léa ne pensait plus à cette jeune fille froide et distante, elle était bouleversée, épuisée, elle n'avait pas la force de se relever et d'ouvrir les yeux pour la regarder en face

~†~ Non, décidément, la jeune anglaise n'était pas de bonne humeur. Mais alors vraiment pas... Pourquoi ? Aucune idée. Vous le savez vous ? Eh bien moi non plus. Mais ça, c'était disons... normal, aux vues de son caractère. Et pour cause. Charlotte était une jeune fille que l'on pourrait qualifier de très contradictoire. Aussi bien dans ses jugements que dans ses idéaux, ses gestes ou encore ses sentiments. Et c'était tout aussi vrai pour son caractère.

Elle restait secrète mais ne supportait pas passer inapperçue. Elle aimait être dans son monde, dans ses pensées, mais était pourtant réaliste. Elle n'avait pas pour habitude de juger rapidement une personne mais elle le faisait pourtant en ce moment même. Elle s'interdisait tout sentiment à nouveau mais espérait néanmoins dans un petit coin au fond d'elle que quelqu'un saurait s'emparer de son coeur encore une fois. Elle était lunatique... Très lunatique... Elle pouvait se montrer tout à fait sociable et sympathique et quelques secondes après devenir une vraie peste, tout comme elle pouvait se sentir d'humeur joyeuse et être quelques instants plus tard aussi désespérée qu'une fleur fanée... Mais c'était Charlotte...

Et, manque de chance pour la jeune fille qui venait d'entrer dans la volière, aujourd'hui, la jeune Serpentard était d'humeur foudroyante. Même si la pauvre élève ne lui avait rien fait de particulier, c'était ainsi. Une saute d'humeur, il ne fallait pas chercher plus loin... Envie d'être mordante, d'être piquante, d'être agressive, de chercher les ennuis, de se moquer, de participer à une joute verbale qu'elle remporterait bien évidemment... Envie de lire la souffrance sur un visage... La tristesse, la peur... N'importe quelle figure pourvu qu'elle soit innocente et naïve... Charmantes envies n'est-ce pas ?

Cela lui prenait parfois. D'un seul coup... Il suffisait qu'un événement, tout petit, minuscule, même microscopique ou inexistant aux yeux des autres, ne se produise, qu'elle le remarque, et elle changeait d'humeur... Elle devenait une prédatrice en quête d'une proie à anéantir, à détruire... Une pulsion.... Et le déclencheur avait probablement été un geste ou une parole de cette jeune fille qu'elle ne connaissait pas mais qu'elle avait décidé de persécuter... Jusqu'à que cela ne lui passe... Pourquoi ? Peut-être son sourire si poli et sympathique.... Elle avait envie de prendre une lame et de lui faire un sourire d'ange.... Ou alors ses mots, trop aimables, trop chaleureux... Qu'elle se présente et commence à engager une conversation alors que Charlotte n'était absolument pas d'humeur.... Envie de lui rabattre le caquet et de lui ôter le désir de faire connaissance....

Ô douces envies sadiques et sanglantes..... Cette facette de la personnalité de la jeune Batteuse ressortait parfois, mais c'était tout de même assez rare.... Simplement, cette fille n'avait pas eu de chance.... Enfin, heureusement pour elle, Charlotte savait se retenir et restait sage, résistant à ces impulsions violentes... Remarque, il valait mieux... Sinon, elle était bonne pour Azkaban ou Sainte Mangouste....

Voilà pourquoi un sourire presque carnassier s'était dessiné sur les lèvres de la sixième année, après qu'elle eut répondu à la jeune inconnue. Mais à présent, elle restait immobile, les traits du visage aussi froids et aussi figés que ceux d'une statue grec, attendant de voir la réaction de la jeune fille... Si elle allait, par la suite, regretter de s'être comportée ainsi ? Certainement pas, non. Aucun regret... C'était l'un de ses principes... Et elle l'avait toujours appliqué à la lettre, du moins depuis qu'elle l'avait adopté, soit un peu plus de trois mois maintenant...

Réaction qui arriva finalement.... Ce fut donc ainsi sous les yeux perçants et cruels de la jeune Serpentard que la jeune intruse s'appuya brutalement contre l'un des murs de la volière, avant de finalement se laisser glisser le long de celui-ci, atterissant brutalement sur le sol. Puis elle ferma les yeux, comme si elle était sonnée après avoir pris un coup... Comment ça, déjà ? Pourtant, le jeu ne faisait que commencer.... Petite joueuse... Un léger rictus mesquin s'échappa alors des lèvres de la jeune Charlotte, tandis qu'elle reprenait, d'une voix maintenant plus basse et presque... douceureuse... ~†~

" Pitoyable....
A peine une phrase et déjà à terre.... "

~†~ Quel jeu de mot... Quelle ironie... Vous avez pas compris ? Ok ok, je vous traduis... Il y avait un double sens dans sa dernière phrase. Elle faisait remarquer que la jeune fille était à terre, au sens propre, puisqu'effectivement elle était assise sur le sol, mais également au sens figuré. Un peu comme si celle-ci était déjà à bout de force et abdiquait après une attaque... Subtilité, subtilité, quand tu nous tiens...

Alors, un sourire à présent mesquin sur les lèvres, la jeune Serpentard décida de rester là, immobile. Elle était un peu curieuse de voir comment allait réagir la jeune fille. Peut-être même que si l'envie lui prenait, elle tenterait de la pousser à bout, pour voir ses limites... Moui, à méditer... Peut-être, peut-être pas. Elle verrait selon son humeur de l'instant... En tout cas, elle restait pour l'instant immobile, un sourire destabilisant sur les lèvres, tandis que ses yeux d'un bleu fascinant restaient intensément fixés sur la jeune fille... ~†~

Léa effondrée par terre, gardait les yeux fermés. Mais pourquoi donc faisait-elle ces rêves? Cela la perturbait, ils revenaient sans cesse la hanter. Des rêves sont des illusions, quelque chose d'abstrait, alors pourquoi paraissaient-ils toujours aussi vrais, véritables. Léa ne voyait pas comment elle aurait pu vivre ça, mais on ne se souvient pas forcement de toute sa petite enfance. Et ces lieux existent, elle y a passé du temps dans cette forêt qui cache bien des coins enchanteurs, et ce cerisier, c'était son petit havre l'été. Des cerises à toutes les branches, une belle vue, le creux de l'arbre couvert de mousse si confortable, et cette tranquillité, cette sérénité... doucement Léa se calma.

Elle entendit de la bouche de la jeune fille, des paroles qui sonnait comme du poison, si mesquines, si horribles. Léa en était presque sûre, cette jeune fille était une Serpentard, elle n'avait pas l'air d'avoir un coeur, et tout ce qui émanait d'elle était froid, plutôt lugubre. Léa se releva lentement, dignement.

"Au diable ces cauchemars, ils ne me pourriront pas la vie..."

La première envie quand on croisait le regard noir de cette jeune fille, était de partir et de ne pas chercher à rester avec cette personne de glace. Mais Léa avait sa petite fierté, hors de question de se faire marcher sur les pieds, trop facile. Si elle se laissait faire maintenant, elle se laisserait faire toute sa vie, c'était hors de question. Mais que faire alors? Elle n'allait pas rester planter là, à se faire juger par cette fille. Doucement elle s'approcha d'une fenêtre et lui tourna ostensiblement le dos, elle s'appuya sur le rebord, respirant l'air frais. Puis une idée lui vint. Elle allait écrire à toute sa famille, ça lui passerait le temps, et elle avait de quoi faire.

" qu'elle fasse ce qui lui plaît! Moi je ne partirai pas d'ici"

Léa se retourna et alla s'asseoir pas loin dans un coin propre à l'opposé de la jeune fille, l'ignorant complètement. Elle sortit sa fidèle plume blanche, du parchemin et de l'encre et commença à rédiger une lettre à sa tante du côté de son père, donnant de ses nouvelles. Mais l'esprit de Léa était ailleurs, tourné vers cette jeune fille. Qu'avait-elle bien pu faire, pour se faire détester ainsi? La volière était un endroit comme un autre, elle était dans son droit. Soupirant Légèrement, elle acheva sa lettre, elle la posa à terre et en mis en route une autre destinée à une autre tante du côté de sa mère, elle en profiterai pour prendre des nouvelles de sa cousine qu'elle pouvait pas voir en peinture mais bon...

[hj: j'admire vraiment ce que tu fais, écrire autant de choses! j'essaie d'écrire beaucoup plus que d'habitude aussi, mais difficile! en tout cas bravo!]

hj : je te remercie mais tu sais, tu n'as pas à te forcer Wink

tu postes comme tu postes, ça m'ira de toute manière Wink

dj :

~†~ La jeune Serpentard demeurait silencieuse. Ce petit sourire mauvais restant accroché au coin de ses lèvres, narquoisement. Comme elle avait changé.... Et dire qu'il y avait quelques mois de cela, ç'aurait été elle qui se serait excusée de se trouver dans la même pièce que quelqu'un d'autre, même si elle y était arrivée en première. Elle aurait probablement bafouillé un "désolée" confus, puis aurait baissé les yeux, se mettant à fixer le sol qu'elle trouvait toujours particulièrement intéressant dans ces moments... Peut-être même aurait-elle rougi.... Timide et discrète, tel était son caractère. Avant... Elle voulait passer inapperçu, et elle y parvenait à merveille. Inexistante même. Seuls les élèves de la même année qu'elle connaissaient son prénom. Parfois. Mais plus maintenant...

Non, aujourd'hui, Charlotte n'était plus du tout la même. Elle était toujours aussi mystérieuse, certes, mais elle n'était plus du genre à s'excuser à tout bout de champ, ni à baisser les yeux dès qu'elle croisait le regard de quelqu'un, ni encore à rougir chaque fois qu'on lui adressait la parole. Exit cette ancienne peronnalité. La jeune fille était maintenant plus présente, plus remarquable. Elle se moquait bien de savoir ce que l'on pouvait penser d'elle, elle ne se laissait plus marcher sur les pieds et n'hésitait plus à l'ouvrir quand bon lui semblait. Ironique et narquoise. Cela lui arrivait de l'être de temps à autres. Violente. Enfin, ça, c'était surtout lorsqu'elle était sur son balai, sa batte en main. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, elle n'avait plus peur. Et, à cet instant présent, cela l'amusait d'enquiquiner cette élève face à elle.

Elle venait d'ailleurs de lui envoyer une pique, une petite remarque cinglante. Cela la distrayait. Que voulez-vous, on s'amuse comme l'on peut... Il fallait dire qu'en ce dimanche d'hiver, il n'y avait pas grand chose à faire. Il faisait un peu froid pour aller se promener dans le parc, à moins d'avoir six capes, deux écharpes et trois paires de gants... Et, bien que Charlotte ne soit pas du genre frileuse, elle ne tenait pas spécialement à être malade. De plus, elle détestait avoir trop de vêtements sur elle... Ele aurait bien pu rester dans sa salle commune. Moui.... Cela ne lui disait rien. Elle venait de répondre à ses parents, alors elle n'avait plus rien à faire. Elle aurait pu aller manger, ou alors aller traîner dans les couloirs, comme elle en avait l'habitude. Seulement... Seulement elle venait de trouver un amusement. Alors autant en profiter...

Ainsi, à présent, la jeune anglaise restait immobile, ce petit air mesquin sur le visage, à observer la réaction de la fille face à elle. Réaction qui arriva finalement... Après quelques secondes, Léa se leva finalement, relevant quelque peu la tête, de manière presque hautaine. Un large sourire carnassier apparut alors sur les lèvres de Charlotte. Elle n'allait en faire qu'une bouchée... La jeune intruse s'avança alors vers une fenêtre, tournant le dos à la Serpentard. Un petit rictus s'échappa des lèvres de cette dernière, moqueur. Mais elle n'attaqua pas tout de suite, attendant de voir ce qu'allait faire la jeune fille. Finalement, après quelques secondes, elle s'assit et commença à écrire une lettre.

Charlotte alla alors s'appuyer sur un mur non loin d'elle, croisant les bras et laissant son regard perçant et insistant fixé sur la jeune fille. Non, elle ne comptait pas bouger. Oui, elle comptait embêter encore un peu cette fille. Non, elle ne lui ferait pas le plaisir de partir. Oui, elle cherchait comment la pousser à bout. Des dizaines d'idées traversaient l'esprit de la jeune Serpentard, toutes plus méchantes les unes que les autres. Elle voulait voir jusqu'où cette fille parviendrait à garder son sang froid. Aussi, elle cherchait une idée. Mieux, elle cherchait "l'idée" qui serait parfaite pour l'embêter, tout en ne mettant pas Charlotte dans une situation blâmable. Il n'aurait plus manqué qu'elle fasse perdre des points à sa maison pour cette fille... Quelques mots s'échappèrent alors de ses lèvres. ~†~

" Il est tellement plus facile de fuir plutôt que de faire face... "

~†~ A nouveau, un petit rictus mauvais se fit entendre. Sa voix avait été douceureuse et mielleuse. Pensait-elle que Léa fuyait ? D'une certaine manière oui. Bien sûr, elle était restée dans la volière. Mais, d'un autre côté, elle s'enfermait dans sa bulle, en écrivant des lettres. Alors oui, la jeune Serpentard considérait qu'elle fuyait. Si encore elle avait essayé de lui rabattre le caquet. Chose qu'elle n'aurait probablement pas réussi, mais elle aurait au moins essayé.... Une idée. Charlotte sortit sa baguette et lança un * Accio * informulé sur la première lettre terminée de la jeune fille. Elle décroisa ses bras et le parchemin vint atterir entre ses mains. Elle fit alors mine de la lire, tout en demandant d'une voix faussement innocente... ~†~

" A qui écris-tu ?
Tes parents ? Comme c'est mignon...

Tandis qu'elle écrivait ses lettres, Léa entendit une remarque de la jeune fille qui la vexa au plus haut point.

"Fuir!! Alors comme ça je fuis!! J'en ai marre là, je mettrai ma main à couper que cette fille est une serpentarde, enfin non pas ma main... mais je parierai ma dernière plaquette de chocolat!"

Léa tourna sa tête violemment vers la jeune fille, le regard noir, les lèvres pincées, contenant sa colère. Elle ne savait pas pour combien de temps, étant d'un naturel assez susceptible, elle savait que si elle ne partait pas, ça finirai par exploser. Elle était fatiguée, lasse, contrariée par ses cauchemars, préoccupée et il fallait encore qu'elle se fasse titiller! Léa se replongea dans ses lettres, cette fille ne valait pas la peine qu'elle se mette dans un état pareil. Elle vit alors l'une de ses lettres s'envoler vers la jeune fille, elle tenta de la rattraper mais celle-ci l'avait déjà en main. Léa se releva furieuse, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Elle toisa la jeune fille, celle-ci était un peu plus grande en taille que Léa et sûrement en âge aussi. Elle ne put s'empêcher de remarquer qu'elle avait un style qui la faisait paraître bien plus mûre que la jeune Gryffondor ne l'était.

" ne fonce pas tête baissée Léa, garde ton calme... heureusement que je n'ai rien écrit de trop personnel... heureusement que j'ai déjà envoyé la lettre pour mes parents..."

La jeune fille lui posa des questions, moqueuse. Léa pesa ses mots dans sa bouche mais elle les prononça distinctement et d'un air cinglant.

- la curiosité à l'inverse de la politesse est un vilain défaut! tu aurais pu me demander mon avis avant de prendre cette lettre!

Léa garda son sang froid, se laisser marcher sur les pieds n'était pas trop son genre, mais elle n'était pas très à son avantage dans cette situation et se sentait mal à l'aise ce qu'elle refusait de laisser paraître. Les yeux fixés sur cette sans-gêne, Léa réclama son bien:

- Elle n'est pas destinée à mes parents si c'est juste ce qui t'intéresse... et je ne suis pas la seule à écrire à mes parents. Toi même, à moins que tu n'ai pas de coeur, le fait sûrement! maintenant rends moi cette lettre!

Léa savait qu'elle ne gagnerait pas la partie, si elle ne lui rendait pas sa lettre, qu'en ferait- elle? La lire? Tout ce qui aurait pu être personnel se trouvait dans la lettre qu'elle avait déjà envoyé. Et si elle la lui rendait, que lui ferait-elle subir ensuite?
Encore un de ces jours, ou rester couchée aurait été une des solutions les plus efficaces. Il avait encore fallu que ça tombe sur elle, et encore si ça n'avait pas été elle qui se trouvait dans cette volière. Ce serait-il passé la même chose avec une autre personne?

[hj: j'essaie quand même, ça me fait bosser mon français pour le bac anticipé de fin d'année!]

~†~ A présent, Charlotte tenait la lettre de la jeune fille entre ses mains, faisant mine de la lire. Bien sûr, elle ne la lisait pas réellement. Elle ne faisait que la parcourir des yeux, vaguement, sans même faire attention à ce qui était écrit. Pourquoi ne lisait-elle pas cette lettre ? Premièrement, cela ne l'intéressait pas de savoir ce qu'une fille qu'elle ne connaissait pas pouvait écrire à ses parents ou à Merlin savait qui. Deuxièmement, elle était peut-être une peste en cet instant, mais il n'en restait pas moins qu'elle n'était pas indiscrète au point de lire le courrier des autres. Voir cette jeune fille s'énerver mais essayer tout de même de garder son calme lui suffisait amplement.

Elle avait bien vu les traits du visage de Léa qui se durcissaient, ses lèvres qu'elle pinçait pour ne pas laisser sa colère s'en échapper, ses yeux qui, s'ils l'avaient pu, auraient jeté des éclair à la jeune Serpentard. Elle avait également remarqué un geste désespéré afin de récupérer sa lettre qui s'envolait en direction de la Serpentard. Et à présent, la jeune victime se relevait d'un geste vif afin de faire face à Charlotte et la... dévisageait. Voyez-vous ça... Cette jeune fille qui, de toute évidence, était plus jeune qu'elle de quelques années, était en train de la toiser, elle, Charlotte Leonhart, élève de Serpentard et, qui plus est, Batteuse de sa maison... Le petit sourire narquois sur ses lèvres s'agrandit encore un peu.

La petite intruse prononça alors une phrase que l'on pourrait parfaitement qualifier de moralisatrice. Sur quoi, la jeune anglaise leva légèrement les yeux vers le plafond d'un air sarcastique. Comme si elle allait vraiment écouter les conseils de cette fille...Comme si elle allait se montrer polie en plus. Où va Poudlard, je vous le demande... Mais la jeune inconnue continua son petit discours, lui annonçant que non, elle n'écrivait pas à ses parents mais qu'elle en avait tout de même le droit. Elle ajouta que Charlotte aussi devait écrire à sa famille. Après quoi elle lui ordonna de lui rendre sa lettre. Le sourire mauvais de la jeune Batteuse ne faisait que s'agrandir au fur et à mesure que le temps passait. Elle resta quelques secondes silencieuse avant de reprendre la parole, faisant toujours semblant de lire la lettre de Léa. ~†~

" Moi je pense plutôt que la curiosité est une très grande qualité et que, sans cela, on reste enfermé dans sa bulle et on n'évolue pas... "

~†~ Pour le coup, elle parlait en connaissance de cause... Elle-même était restée enfermée dans son petit monde pendant de longues années, durant lesquelles elle n'avait pas vraiment grandi mentalement. Aujourd'hui elle était curieuse, et elle évoluait tous les jours. Elle insinuait également par là, de manière subtile, que Léa n'était pas très évoluée, qu'elle était toujours une enfant. Subtilité.... ~†~

" Te demander ton avis pour prendre cette lettre ? Il est tellement plus drôle de te voir essayer de ne pas t'énerver...
Ensuite... Non, en fait je me fiche de savoir si ce bout de parchemin est adressé à tes parents ou à quelqu'un d'autre.
Tu dis que j'écris moi aussi à mes parents, qui te dit que ce n'est pas pour les insulter, ou pire encore ? "

~†~ Nouveau petit sourire mesquin et impitoyable. Sa dernière phrase était à moitié vraie.... Elle venait de leur écrire une lettre des plus... froides. Peut-être auraient-ils préféré qu'elle les insulte d'ailleurs... Pas de coeur ? Non, elle n'en avait plus. Elle s'éloignait de ses proches et s'interdisait tout sentiment à nouveau. Elle continua, pointant à présent sa baguette sur la jeune fille face à elle. ~†~

" Que je te rende ta lettre ?
Ou sinon quoi ?
Tu es en quoi ? 3e, peut-être 4e année ?
Que comptes-tu faire contre une Serpentard en 6e année au juste ?
Je serai bien curieuse de le savoir... "

La jeune fille lui répliqua une phrase sur la curiosité qui laissa Léa muette. Elle avait voulu jouer les petites exemplaires, et cela se retournait contre elle. Surtout que ce qu'elle avait dit elle ne l'appliquait pas du tout. En petite curieuse qu'elle était, elle était mal placé pour faire la morale à une fille qu'elle ne connaissait presque pas. Elle se sentit gênée, c'était bien malin de répéter les petites phrases des parents, mais bien inutile dans ce genre de situation. Si elle savait la jeune fille, que Léa était une terrible curieuse et que cela l'avait fichu dans le pétrin à maintes reprises, elle rirait bien.

" c'est malin! J'aurais pas pu faire mieux!"

Encore une fois la jeune fille lui répondit de manière acerbe. Et Léa compris qu'elle était en train de réagir exactement comme la jeune fille voulait qu'elle réagisse. Elle était un train de se faire piéger, en même temps il fallait avouer que cette fille avait l'esprit bien ambiguë. De plus, Léa ne pouvait croire que la jeune fille était aussi mesquine avec ses parents. Peut-être que Léa était trop gentille mais chez cette jeune fille, cette caractéristique ne faisait pas partie de son portrait moral. Léa se détendit. Tant qu'elle ne tentait rien, elle ne risquait rien. Mais la jeune fille n'avait pas dit son dernier mot. Léa finit par apprendre l'année et la maison d'un coup de cette fille.

"Serpentard, sixième année! Je suis tombée sur le mauvais numéro là, pas de chance. Et beh c'est pas gagné, je suis mal partie là!"

Elle répliqua:

- je suis en quatrième année, il faut bien passer par là!

" et puis ce n'est pas l'âge qui fait!"

Léa se garda bien de le dire, ça lui retomberai sur le museau ça aussi. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire contre elle? La réponse était simple: rien. Mais Léa garda le silence, pas la peine de lui donner satisfaction. Léa réfléchit, elle ne voyait pas comment échapper à la serpentarde.

"Bon première chose, ne pas s'énerver, garder son calme. Deuxième chose récupérer cette lettre, quoique est-ce que c'est vraiment ce que je veux? Cette lettre est destinée à une tante qui ne m'écrit qu'une fois tous les trente-six du mois. Alors qu'est-ce que ça peut faire que je récupère ma lettre ou non?"

Puisqu'elle ne pouvait rien faire, elle ne ferait rien. Pour elle, ce n'était pas se défiler, elle n'était pas folle non plus, elle n'allait pas se risquer à récupérer une lettre qui n'avait pas vraiment de valeur, de toute façon qu'est-ce que cette fille ferait de sa lettre? Elle croisa les bras et garda la tête bien droite, essayant de ne laisser passer aucune émotion. Le tout était de savoir garder son calme, ce qui était une autre histoire.

~†~ C'était vrai ça... Elle était bien curieuse de voir ce que cette jeune fille avait l'intention de lui faire si elle ne lui rendait pas sa lettre. Elle lui lancerait un sortilège ? Voilà qui serait complètement déraisonné. Lancer un sort à quelqu'un qui a eu deux ou trois années de plus de cours... Alors quoi ? Elle la frapperait ? Laissez-moi rire... Alors quoi ?! Elle se mettrait à pleurer ? Voilà qui serait assez amusant. L'idée lui plaisait assez... Ou alors quoi ?!!! Elle irait se plaindre à quelqu'un ? Mais qu'elle y aille, elle n'avait aucune preuve... Personne ne pouvait témoigner. Il suffisait de faire disparaître la lettre et le tour était joué...

Que pouvait donc bien faire Léa contre la jeune Serpentard ? Rien.... Exactement, elle ne pourrait rien faire. Quoiqu'elle envisage, elle perdrait de toute manière. Et Charlotte le savait fort bien. Pire même, elle en jouait... Mais, je l'ai déjà expliqué, elle s'amusait comme elle le pouvait... Son petit sourire mesquin restait donc toujours accroché sur ses lèvres, alors que sa baguette était toujours dirigée sur la jeune inconnue. Celle-ci lui répondit. Elle lui dit qu'elle était effectivement en quatrième année, et qu'ils étaient tous passés par là... Sur quoi, la jeune anglaise leva légèrement les yeux au ciel, en ajoutant... ~†~

" Il faut croire que certaines personnes passent mieux cette année que d'autres... "

~†~ Nouveau petit sourire narquois... Là encore, elle venait d'émettre un sous-entendu. Celui que la jeune intruse était en train de passer moins bien sa quatrième année que d'autres élèves. Que Charlotte ? Non. Il n'y avait aucune comparaison possible puisqu'elle n'était alors pas du tout la même, avait une personnalité totalement différente... Absolument rien à voir.... Elle était alors complètement opposée à ce qu'elle était actuellement. Si sa quatrième année s'était passée bien ou mal ? Elle s'était passée, c'est tout... Les cinq années précédentes avaient été plus ou moins les mêmes, à quelques détails près. Alors il n'y avait pas grand chose à en dire. Mise à part qu'elles étaient passées....

La jeune Batteuse resta par la suite silencieuse quelques secondes, à observer la jeune Léa d'un oeil critique et observateur, un petit sourire toujours accroché au coin des lèvres. C'était tout ? Pas d'autre réponse à ses questions ? Ne saurait-elle donc pas ce que cette fille ferait si Charlotte décidait de ne pas lui rendre sa lettre ? Voilà qui était dommage... Un lourd silence pesant s'installa alors dans la volière. Elle aimait le silence. Bien souvent, il était reposant et porteur de réflexion. Mais d'autres fois, comme aujourd'hui, il se faisait son allié et devenait lourd, embarrassant.... Il fallait croire que la petite Léa avait compris qu'il ne servait à rien de s'énerver. Une petite voix mielleuse... ~†~

" C'est bien, tu apprends vite...
Tu as compris qu'il était inutile de t'énerver. Que je n'attendais que cela de toi.
Mais est-ce que cela sera suffisant... ?
Qui te dit que ce n'est pas ce que je veux ? Qui te dit que je ne veux pas que tu gardes ton calme afin de trouver la petite chose qui te fera littéralement exploser de fureur ? Qui te dit que je n'attends pas que cela... ?
Dis-toi bien qu'il est possible que j'ai anticipé tes moindres gestes, tes moindres paroles... "

~†~ Un sourire démentiel ornait à présent les lèvres de la jeune Serpentard. Bien sur, tout cela était totalement faux. Comment aurait-elle pu prévoir ce qu'allait faire ou dire une jeune fille qu'elle ne connaissait pas et qu'elle croisait pour la première fois ? C'était absurde. Et pourtant... Cela s'appelait de l'intimidation. Il n'y avait que quelques semaines qu'elle avait découvert cette facette de son caractère, qu'elle avait découvert qu'elle pouvait manipuler les autres par de simples phrases... Et il fallait avouer que cela l'amusait assez. Dans certaines mesures bien évidemment. Elle ne faisait pas que cela de ses journées... Elle prit alors une moue blasée et replia la lettre de Léa, ne la lui rendant pas pour autant, et s'avança un peu dans la volière, vers l'une des fenêtres. ~†~

" Tu m'ennuies.
Tu n'as aucun répondant.
Cela en devient lassant... "

Léa essaya de nouveau de garder son calme devant la nouvelle pique de la jeune fille. Comment pouvait-elle se permettre de la juger alors qu'elle ne la connaissait pas? Si c'est bien une chose qu'elle haïssait par dessus tout, c'était bien le fait qu'on la juge sans savoir qui elle était vraiment. Une phrase jaillit de sa bouche, sans qu'elle n'ai pu se retenir.

- Qu'est-ce que tu en sais que je passe bien ou mal cette année? Ça m'étonnerai que tu saches quelles sont toutes les personnes qui réussissent ou qui se plantent dans cette école!

Léa se reprit, si elle ne se contenait pas, elle allait relâcher toute la pression accumulée en elle. Elle regarda ailleurs, histoire de se calmer encore une fois. Il ne faisait pas chaud et le silence était oppressant. Léa qui n'avait l'intention de rester que quelques minutes le temps d'envoyer une lettre, se retrouvait coincée pour on ne sait combien de temps. Et la jeune fille lui enleva toute illusion de rester calme. Elle explosa littéralement, il fallait bien que ça arrive à un moment ou un autre.

- qui me dit?? Mais... mais... tu ne me connais même pas! tu ne connais de moi que mon nom! Tu ne sais rien de ma vie! Tu entends!

Léa hurlait presque de rage! Rien n'allait en effet! Mais ça jamais elle ne se l'avouerait. N'ayant nulle part ou aller, elle restait sur place. Elle avait perdu tout bon sens, et avait envie de fiche une baffe à cette prétentieuse sans scrupules. La jeune fille avait replié et conservé sa lettre au grand dam de Léa. Elle n'avait pas de répondant? La serpentarde était servie.

- ce que tu veux?... mais qu'est ce que tu veux à la fin? Si tu ne veux rien, rends moi ma lettre! Je te laisserai tranquille une bonne fois pour toute!

Léa se sentait mal, elle détestait se disputer avec les gens, encore plus, s'il n'y avait aucune raison valable à une dispute. Pourquoi Léa ne partait pas si sa lettre ne lui importait pas vraiment? Parce que c'était son bien, elle ne pouvait partir sans, c'était un peu une histoire de fierté sans l'être vraiment. Elle ne supporterai pas que la jeune fille ne la prenne pas au sérieux une nouvelle fois.

~†~ Au moins, elle avait été sincère au moins une fois dans cette conversation... En effet, Charlotte avait dit la vérité dans ces dernières phrases. Elle commençait vraiment à s'ennuyer... Même le fait de pousser la jeune fille ne la distrayait plus autant... Et puis, elle trouvait que les niveaux étaient déséquilibrés. Léa, en ce qui concernait le répondant, s'en sortait peut-être plutôt bien pour une quatrième année, mais il n'en restait pas moins, objectivement, qu'elle ne faisait pas le poids contre la jeune Serpentard. Alors oui, cela commençait à lasser la jeune fille. Cela ne l'amusait plus. Elle trouvait que son "adversaire" n'était pas à la hauteur pour ce genre de jeux. Pas encore. Peut-être plus tard, lorsqu'elle serait plus âgée. Mais pas aujourd'hui en tout cas...

Alors qu'elle se faisait cette réflexion, le visage tourné vers l'extérieur du château, la lettre toujours en main, elle entendit finalement la voix de la jeune intruse s'élever dans la volière. Probablement n'avait-elle même pas eu le temps de se rendre compte de ce qu'elle disait... Ce qu'elle savait de la manière dont se déroulait la quatrième année de cette fille ? Rien. Absolument rien. Et Léa avait tout à fait raison, elle ne pouvait pas savoir si chaque élève réussissait ou non. Cependant, elle se garderait bien de le lui dire... Néanmoins, même si elle mentait, ou ne faisait que supposer, cela entraînait l'effet escompté sur la jeune fille. Elle commençait à perdre son calme. Un petit sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune anglaise, qui restait obstinément de dos à Léa, observant le parc qui s'étendait sous ses yeux.

Un court silence. La jeune fille sentait d'ici la colère qui s'élevait dans le corps de la quatrième année, telle de la lave qui aurait à tout prix voulu s'échapper du volcan. C'était pour bientôt. L'irruption n'allait pas tarder, elle le sentait. Jubilation... Allégresse.... Riait-elle du malheur des autres ? Non, pas de leur malheur, juste de leur emportement. N'avait-elle donc pas de coeur, à ce point ? ................. Quoiqu'il en soit, Charlotte attendait, face à l'une des fenêtres de la volière, la lettre de la jeune Léa dans les mains, triomphant déjà mentalement. Elle savait que celle-ci craquerait, elle savait que celle-ci allait perdre son sang-froid, et elle n'attendait que cela...

Et ce qui devait arriver arriva..... La voix de sa jeune victime retentit dans la volière, beaucoup plus forte, beaucoup plus aigüe, colérique... Il semblait même à la jeune Serpentard que sa voix avait déraillé sur la fin. Enfin, peut-être avait-elle mal entendu. En tout cas, surpris et mécontents, quelques hiboux battirent des ailes, tandis que d'autres hululaient d'agacement, dérangés dans leur sommeil. Léa vociféra alors que la jeune Batteuse ne pouvait pas avancer de telles choses parce-qu'elle ne la connaissait pas, qu'elle ne connaissait pas sa vie. Si elle l'entendait ? A ça pour l'entendre... Elle n'aurait pas pu faire autrement de toute manière... Cependant, Charlotte resta immobile, stoïque, restant toujours de dos à la jeune fille tandis que son sourire s'agrandissait encore un peu plus sur ses lèvres.

A nouveau, une petite pause. Sûrement pour qu'elle reprenne son souffle. Eh, c'est que ça faisait consummer beaucoup d'air que de hurler si fort et si vite, vous ne vous rendez pas compte... ! La jeune brune eut un petit rictus à cette pensée. Mais, déjà, la jeune persécutée reprenait de plus belle, lui demandant ce qu'elle voulait. Et, si elle ne voulait rien, qu'elle lui rende sa lettre. Après elle la laisserait tranquille. Tiens bon ? Parce-qu'elle pensait réellement qu'elle était en mesure de harceler Charlotte ? Vraiment ? Absolument pas... Si elle avait été d'une autre humeur, voilà bien longtemps qu'elle serait partie, ou alors qu'elle aurait fait taire cette fille. Elle ne savait pas. Mais, ce qui était certain, c'était que jamais Léa n'aurait pu la tourmenter jusqu'à ce qu'elle ne récupère son bien... Elle se fourrait le doigt dans l'oeil si elle ne faisait même qu'effleurer cette pensée... Finalement, la jeune Serpentard se tourna vers elle, un sourire douceureux et victorieux sur les lèvres. ~†~

" Merci.
J'ai eu ce que je voulais.

Bonne fin de journée... "

~†~ Ce fut donc avec un léger sourire hypocrite et très... Serpentesque que la jeune anglaise s'approcha de Léa, lui lançant sa lettre à la figure, avant de finalement lui passer devant, tout en la fixant intensément, une lueur malsaine et ironique dans le regard. Oui, elle avait eu ce qu'elle voulait. Elle avait réussi à faire sortir cette jeune fille de ses gonds, elle avait réussi à la pousser à bout, elle était satisfaite. Son quota de malfaisance était rempli pour aujourd'hui, voire même pour quelques jours... Elle ne se préoccupa finalement plus de la jeune fille, se dirigeant déjà vers la sortie de la pièce comme si Léa n'avait pas existé.... ~†~

Léa était très en colère, elle ne se souvenait pas l'avoir été à ce point. Elle resta complètement scotchée quand elle reçut sa lettre à la figure ainsi que la réplique de la jeune serpentarde.

"Elle avait eu ce qu'elle voulait?? De quoi parle-t-elle? Elle voulait que je me mette hors de moi? Mais pourquoi faire?"

Décidément Léa allait de surprise en surprise. Cette fille n'avait-elle jamais vu quelqu'un en colère ou était-ce une sorte de défi intérieur? Léa pencha pour la deuxième solution. Le fait qu'elle ai servi de cobaye à la jeune fille, ne lui plaisait pas. Et alors, elle n'allait pas se mettre à courir après cette hypocrite alors qu'elle venait de lui rendre sa lettre et par la même occasion de la laisser en paix. Léa récupéra doucement sa lettre, la fixant, ses pensées tournées ailleurs. La jeune fille avait-elle lu sa lettre? Même si elle n'avait rien écrit de très personnel, cela n'empêchait que Léa se sente mal. Après un moment de réflections, elle décida qu'elle n'enverrai pas cette lettre. Cela pouvait paraître complètement idiot, mais Léa n'en avait plus vraiment envie. Elle froissa doucement la lettre. Elle resterai un moment dans la volière, le temps que la jeune fille se soit éloignée d'ici. Elle alla s'accoter à une fenêtre, laissant ses yeux légèrement embués s'attarder sur le paysage qui s'étendait devant elle.

~†~ Délectation.... Jubilation.... L'heure de la victoire avait sonné. Charlotte venait de passer devant sa victime et avait vu dans son regard et sur son visage à la fois de l'incompréhension et de la colère. Voilà qui était parfait... Incompréhension, probablement parce-qu'elle avait mit quelques secondes à deviner pourquoi la jeune Serpentard la remerciait. Et colère, parce-qu'elle venait de comprendre. Comprendre qu'elle n'avait été qu'un jouet, un divertessement, qu'elle s'était faite manipulée....

Oui, cela amusait Charlotte. Bien sûr. Il ne fallait pas oublier qu'elle était dans la maison du serpent, et elle se délectait de voir son habileté à manipuler les autres. C'était un peu comme une victoire de plus pour elle, un autre trophée à ajouter à sa collection. Enfin... Sa collection mentale... Elle n'en était pas non plus au point d'avoir une vitrine avec le nom de toutes les personnes qu'elle avait embêté....

Alors, tandis qu'elle se dirigeait vers la sortie, elle entendit quelques mouvements derrière elle. le bruit d'un parchemin que l'on ramasse, puis que l'on froisse. Oh oh... Il semblait bien que la petite Léa ne voulait plus de sa lettre. Pourquoi avait-elle tant insisté pour la récupérer alors ? Ah les jeunes... Non, la question que se posait plutôt Charlotte était: pourquoi venait-elle de détruire sa lettre ? Parce-qu'elle n'avait pas apprécié la manière dont la jeune anglaise la lui avait rendue ? Parce-qu'elle ne voulait pas envoyer une lettre qu'une autre personne avait peut-être lu ? Peut-être un peu des deux...

Le sourire mesquin réapparut sur le visage de notre jeune persécutrice. Voilà qui ravissait un peu plus Charlotte... Non, vraiment, c'était trop d'honneur. Elle était très émue, elle en avait presque la larme à l'oeil même... Humour, humour.... Enfin, ironie plutôt. Alors, histoire de bien enfoncer le clou, elle se tourna vers la quatrième année, au moment où elle allait franchir le pas de la porte, et lui lança d'une voix légère et clairement moqueuse... ~†~

" Tu passeras le bonjour à tes parents de ma part ? "

~†~ Un petit rire narquois se fit attendre, mais déjà, la jeune Serpentard avait disparu au coin de la porte et des bruits de pas étaient audibles, leur écho diminuant de plus en plus. Elle s'était bien amusée. Et maintenant ? Maintenant elle ne savait pas. Elle allait peut-être aller grignoter un peu, dans la Grande Salle. Le repas ne devait pas être terminé. Ou alors elle allait traîner dans les couloirs, comme souvent. Comme toujours... Elle ne savait pas, elle se déciderait en chemin. L'esprit déjà loin de la jeune Léa, elle continuait de descendre les marches, d'un pas léger. Qui sait, peut-être leurs chemins se recroiseraient-ils.... ? ~†~

¤~¤ Fin