[TM Novembre] Gobelet d'eau et trois maracas!

C'était un matin comme les autres - des plus ordinaires. Les quelques rayons de soleil qui avaient réussi à percer les rideaux de velours étaient venu la tirer de son sommeil. Avec les yeux qui n'arrivaient pas à s'ouvrir sans battre des cils constamment, Nélie sortit de ses couvertures encore chaudes et enfila son uniforme.

Aujourd'hui, elle se sentait plus fatiguée qu'à l'habitude. Pourquoi? Elle n'en était pas sûre, mais la pensée de sa condition physique lui vint à l'esprit. Elle ne se pomponna pas (pas qu'elle se pomponnait trop souvent non plus) et descendit à la Grande Salle avec son sac à bandouillère, les cheveux en une queue de cheval emmêlée et l'allure décontracte.

Arrivée à la table des Gryffondors, encore de très bonne heure, Nélie prit place. Il n'y avait que très peu d'élèves affairés à déguster leur petit déjeuner. Elle se sentit un peu isolée car personne de sa maison n'était encore descendu.

« Nélie, t'es trop matinale...C'est pour ça qu'on ne te voit pas souvent. » se dit-elle, réalisant à quel point il était logique qu'elle ne rencontrait pas souvent ses camarades au déjeuner. Elle quittait lorsqu'ils arrivaient, la plupart du temps. « Tu devrais veiller tard comme tous les autres pour te lever à leurs heures... »

C'est ainsi, plongée dans ses réflections, qu'elle sortit de son sac de tissu, trois petites bouteilles encapsulées qui firent leur bruit habituels de maracas. Elle ne se soucia pas des quelques têtes qui se retournèrent au tintement de l'écho dans la salle encore quasi-déserte. Elle refaisait les mêmes gestes depuis qu'elle avait six ans, les yeux ne pétillant pas aux pilules multicolores qui glissaient doucement au centre de sa paume. En se servant un gobelet d'eau, elle avala par la suite les trois capsule de vitamines. En redéposant son verre, elle eut le regard un peu vide. Elle ne s'apitoyait pas du tout sur son sort, mais ce qui la désolait le plus était le fait qu'elle avait à sacrifier toute une panoplie de choses qu'elle aurait rêvé de faire.

Elle soupira et un rayon de soleil s'avança progressivement sur le bois de la table.

La silhouette déguingandée de Mélusine pénétra dans la Grande Salle au rythme des 'maracas' de Nélie. Combien de fois n'avait-elle pas entendu cette musique? Du moins, quand elle avait de courage pour se lever de bonne heure, ce qui réflexion faite était relativement rare. Il falait pour cela, un: une bonne raison, et malgré toutes celles qu'elle aurait pu avoir, elle finissait toujours par se convaincre que peut-être demain...; deux: la résistance nécessaire pour en pas succomber à la tentation de replonger la tête dans l'oreiller après avoir violenté un réveil trop bruyant (oh, allez, encore deux petites minutes...); trois: éviter à tout pris de poser le regard sur un livre abandonné tristement la veille, les pages bruissant doucement dans un invitation tacite à la lecture.

Ce matin, donc, après les trois phases, la bonne raison, la résistance et le regard ailleurs, Mélusine parvint sans encombre à la table des Gryffondor, vêtue de son uniforme jupe-chemise-cravate-chaussettes, si l'on omettait le afit que l'une des dites chaussettes, loin d'être du noir réglementaire, s'accordait plutôt à la couleur de sa cravate et tirebouchonnait au bas de sa maigre cheville. Ce qui, fort heureusement ne l'empêchait pas d'être d'excellente humeur... humeur qui ne fit que croître lorsqu'elle s'apperçut que non seulement Nélie partagerait son petit déjeuner qu'elle prévoyait soiltaire, mais qu'elle bénéficierait également de la présence de Maude.

Un sourire jusqu'aux oreilles, elle adressa un signe grandiloquent aux deux jeunes filles:

"Hello girls...!" chantonna-t'elle en s'asseyant à leur côtés, saisissant par la même occasion un pichet de jus de citrouille...

Avisant Maude, elle ne put s'empêcher de remarquer:

"wahou... Sympa la marque du sac... c'est assez tendance..."

désolée Nymphéa, mais c'est toi qui sera le "rendez-vous" manqué de Maude! et puis je t'invente un hibou, si ça ne te dérange pas trop...

Les yeux de Maude s'agrandirent au maximum lorsque Mélusine McEwan fit son entrée dans la Grande Salle et qu'elle prenait place à leur table. Elle s'était finalement levée!!!

"Hey Mel!"

Cette deuxième amie, elle l'appelait parfois Mel, parfois Sissi, parfois Zyn, parfois Mélusine, comme tout le monde. Elle ne l'avait toutefois jamais nommée Enisulém, ses folies philologiques n'intervenant pas si souvent pour renommer ses amies.

Mais qu'avait donc Mélusine de si important à lui dire pour se lever -relativement- tôt? Maude afficha un air qui voulait dire qu'elle était prête à l'écouter, mais la seule chose que lui dit son amie fut:

Citation :

"wahou... Sympa la marque du sac... c'est assez tendance..."

Comment? Pardon? Elle s'était inquiétée tout ce temps pour une vulgaire remarque sur la trace qu'avait laissé son sac alors qu'elle s'était endormie en attendant Madame? Allons, voyons. Pourquoi se prenait-elle la tête? Ce n'était rien de bien méchant. Et puis elle s'était dit qu'elle ne se fâcherait pas. De toutes façons, s'était-elle déjà fâchée une seule fois dans toute sa vie? Elle ne s'en souvenait même pas... Il n'y avait aucun risque que ça ne se produise. Maude faisait partie de ces gens qui ne savent pas comment se fâcher.

Elle sourit donc à la plaisanterie de son amie et porta sa main à l'endroit où l'empreinte devait se trouver. Elle rougit légèrement. Puis, elle crut bon de rappeler à la nouvelle arrivante qu'elle lui avait envoyé un hibou hier.

"J'espère que ça ne dérangeait pas trop Kriket de faire le messager aussi tard. Qu'est-ce que tu voulais me dire?"

je pense survivre à tout ça... t'inquiète pas Kyky... Mais quand même Kriket...J'avais plutôt pensé à l'appeler Moorphéa...lol

[i] Imperturbable, Mélusine versa lentement une bonne dose de jus de citrouille dans le bol en face d'elle, avant de le compléter avec du lait chocolaté. Ignorant les regards dégoûtés de certains élèves encore peu habitués à ses petits mélanges, elle sortit sa baguette et touilla deux ou trois fois le contenu du récipient avant d'adresser au mélange un sourire malicieux. Rien que pour ça, cela valait le coup de revenir à Poudlard, leur jus de citrouille était incomparable pour les cocktails...! Elle avait passé la moitié de l'été à saliver à cette idée. Bon, O.K., peut-être pas la moitié de l'été... Il n'empêche...

Elle but une gorgée de ce qu'elle avait baptisé son 'tchoktouille" dès sa deuxième année. Elle ferma un instant les yeux, extatique... La question de Maude l'interrompit en pleine savouration gustative et la prit de surprise:

"Kriket?" ,pendant un instant elle sembla un peu perdue.

"Ah...oui... Kriket... Mon ptit pigeo..Euh mon hibou..."

Se souvenant d'un seul coup et du pigeo...du hibou et de la lettre qui l'accompagnait, elle se pencha alors vers le sac rouge qui gisait à ses pieds et en tira un énorme volume blanc relié qui paraissait constituer à lui seul le contenu total de son sac. Elle le laissa tomber sur la table, faisant voler hors de leur bol quelques corn flakes qu'un premier année mangeait avec application. Elle lui adressa un petit geste d'excuse avant de se tourner vers Maude et vers Nélie par la même occasion avec enthousiasme. Cherchant avec concentration comment expliquer ce qui l'avait tenu éveillée toute la nuit, enfin, disons un quart d'heure. Elle passa brièvement la main dans ses cheveux, ne faisant que les emmêler davantage avant de répondre:

"J'ai lu un truc hier soir... Ca dit que ce n'est pas la pensée qui a créé le langage, mais le langage qui crée la pensée... moi, je pense que la pensée était la première mais que le langage lui a permis de se développer... Mais, à ce moment-là, qu'en est-il des formules magiques...?"

Apparemment très concernée par cette question, la jeune fille ne prêtait pas attention aux rares hiboux déjà présents dans la salle pour le courrier du matin, l'un d'entre eux buvant avidement la mixture présente dans son bol.

ahah! vas-y, fais-là tourner ta touillette! bah, Kriket, je trouve ça joli... on change si tu veux!

Maude, malgré le fait que Mélusine lui faisait un de ses mélanges absolument dégoûtants tout juste sous le nez, s'aperçut qu'elle avait faim. Certes, elle était dans la Grande Salle depuis un bon moment déjà, mais l'idée ne lui était pas passée par l'esprit de se nourrir avant maintenant. Elle détourna donc les yeux du mélange de son amie, y jetant toutefois quelques coups d'oeil à "contre-coeur". Ce que la curiosité humaine pouvait l'irriter!!! Ou peut-être était-elle la seule à être dotée d'une curiosité aussi embêtante. Bref, elle regardait sans vouloir regarder le mélange à la texture douteuse. En apparence, c'était affreux. Pourtant, pour y avoir déjà goûté -Mélusine leur avait un jour pratiquement obligé de le faire-, l'effet sur les papilles différait de celui sur les yeux. Ce n'était pas infecte. Pas très savoureux non plus. C'était plutôt neutre, mais dans le neutre qu'on ne se ressert pas deux fois.

Bref, elle avait faim. Un bol de fruits arrosés de yogourt et saupoudrés de noix lui conviendrait, comme chaque matin. Ce n'était pas une question d'habitude, mais plutôt une question de goût. Maude adorait les fruits, le yogourt et les noix. Un mélange des trois était la solution la plus avantageuse.

Citation :

"Kriket?" ,pendant un instant elle sembla un peu perdue.

Pouvait-elle être assez tête en l'air pour oublier même le nom de son hibou? Mi-désespérée, mi-attendrie par cette sorte d'égarement, Maude souleva ces deux sourcils bien haut pour "insister" sur le nom que Mélusine venant de répéter.

Citation :

"Ah...oui... Kriket... Mon ptit pigeo..Euh mon hibou..."

Un sourire remplaça les sourcils levés sur le visage de la Poufsouffle et elle acquiesça d'une légère inclinaison de la tête. Inclinaison qui mena son regard dans son bol dans lequel elle plongea sa cuillère, restant toujours attentive à ce que son amie s'apprêtait à lui dire.

Alors qu'elle s'était saisie d'un raisin dégoulinant de yogourt qu'elle portait précautionneusement à sa bouche, son amie -Mel- sortit un livre qui en valait quatre de son sac et le laissa tomber sur le table. Évidemment, petite secousse s'en suivit. Et comme le hasard fait bien les choses, le raisin ne tomba pas! Mais Maude, trop intriguée par le livre, laissa plutôt retomber sa cuillère dans son bol, oubliant le raisin qu'elle allait croquer un instant plus tôt.

Elle fut étonnée d'entendre parler de langage, de pensée et de formules magiques. Étonnée, oui, mais emballée aussi! Maude raffolait de ces questionnements autant qu'elle raffolait des fruits!

"C'est dans ce livre qu'ils disent que le langage est venu avant la pensée?" dit-elle en s'emparant dudit livre et en l'ouvrant sur une page au hasard, plus pour voir sa présentation que son contenu.

Elle réfléchit un peu à ce que Mélusine leur avait exposé.

"Bah, je crois que ça dépend surtout de qu'est-ce qu'ils définissent par pensée. Parce que je suis certaine que la faim est venue avant que quelqu'un ait dit qu'il avait faim. Mais si la pensée est plus spécifique que le simple fait d'avoir faim, alors peut-être que le langage serait..."

Et elle s'arrêta là dans sa phrase. Elle fixa son bol avant de relever la tête et de reprendre:

"J'ai dit spécifique? Je voulais dire complexe."

Elle regarda le livre pensivement...

Citation :

qu'en est-il des formules magiques...?

Petit écho qui l'hypnotisa un moment, les yeux rivés sur les mots flous du livre devant elle. Elle se mit alors à réfléchir tout haut.

"Les formules sont certainement venues après la pensée parce qu'il faut comprendre ce qu'on fait avant d'être capable de le faire avec la magie. Elle marqua une pause et sembla revenir à la réalité. Une chance que tu ne m'en a pas parlé hier dans ta lettre; je n'aurais pas dormi de la nuit! Attention soutenue au prochain cours? Zéro." fit-elle en riant.

et c'est aprti pour la danse de la touillette.. Allez, tout le monde en piste... Non...J'aime bien finalement, je m'y attendais pas, c'est tout, mais c'est à moi que reviens l'honneur de baptiser le pigeon de Maude...lllol

Mélusine lança un sourire amusé au mélange de Maude. Fruits, yaourt et noix... Sans doute moins original, mais la jeune fille avait néanmoins du mérite. Les bons mélanges font les bons amis. Toujours curieuse, elle jeta un regard franchement concupiscent à l'adresse du bol de son amie, les choses un peu étranges ou sortant de l'ordinaire avaient toujours eu un attrait particulier à son égard. QUi pouvait résister à la tentation qu'éxerçait la nouveauté? Certainement pas elle.

Malgré tout, elle détacha ses yeux de l'objet de son désir, pour concentrer son esprit sur un sujet alors plus important. Le langage et ses variations. Qui trouver de plus passionée et de plus passionante que Maude sur ce sujet? Et apparement elle ne s'était pas trompée lorqu'elle la vit littéralement se jeter sur le volume qui avait servi d'oreiller à la jeune Gryffondor cette nuit même.

Citation :

"J'ai dit spécifique? Je voulais dire complexe."

Mélusine esquissa un nouveau sourire à la réponse de la jeune fille. Elle imaginait facilement la tête que quelques élèves de première année devaient faire en écoutant leur discussion (parmi eux, sans aucun doute, le garçon aux corn flaxes). Trop polie pour les dévisager, cette vision en resta justement au stade de vision, pittoresque certe, la tentation était grande. Mais par une volonté et une maîtrise d'elle-même de fer, son regard resta fixé sur ses deux amies, la passionée et la plus discrète. Il faut dire que le matin était idéal pour ce genre de discussion, l'esprit embrouillé était source d'inventivité et de délire, mais étrangement aussi d'une certaine logique face aux évènements et aux paroles les plus confuses en tant normal.

Citation :

Les formules sont certainement venues après la pensée parce qu'il faut comprendre ce qu'on fait avant d'être capable de le faire avec la magie.

Il fallut un instant pour permettre à Mélusine de saisir l'ampleur de ce que lui déclarait Maude. Tout le problème d'une nuit sur la voie de l'éclaircissement en seulement quelques minutes. Elle jeta un regard admiratif à la jeune fille, admiratif et connaisseur, le débat était lancé.

"On peut donc dire que l'invention de sorts dépend avant tout d'expérimentation que de réflexion intellectuelle. Mais dans ce cas-là... QU'est-ce qui prime, l'action, la pensée ou le langage..?"

petit à petit, un raisonnement emberlificoté se formait dans son esprit dont les brumes matinales s'évanouissaient petit à petit...

Citation :

Attention soutenue au prochain cours? Zéro.

Hilare à cette idée, elle consulta mentalement son emploi du temps intérieur, sans succès. Haussant les épaules avec enthousiasme, elle questionna sa comparse de sixième année:

"Génial...On commence par quoi ce matin...? Pourvu que ça ne soit pas Métamorphose ou Défense contre les Forces du Mal..."

Aucun doute, les professeurs respectifs seraient intransigeants face au silence dans leur classe, un sujet de discussion passionant n'étant sans oute pas un prétexte valable à discuter.

Nélie fut brusquement tirée de ses rélfections supra-concentrées sur ce qu'elle avait probablement oublié et vit (ou plutôt entendit) Maude se heurter de partout pour la rejoindre. C'était comme un moment d'action bien intense - comme un transplanage en direct d'un endroit à un autre, comme une scène d'action dans un film d'aventures! Comme une prédateur cernant sa proie (mais cela ne pouvait pas trop s'y appliquer vu que Maude n'avait point l'ombre d'un prédateur assoiffé de sang, mais plutôt d'un bien gentille amie qui avait le souci du bien-être de ses compagnes)!

Bref, Nélie cligna des yeux comme si elle venait tout juste de se défaire d'un état de transe étrange. Elle se retourna vers Maude, l'expression un peu hagard face à la scène de tout sa flagrande essence quasi théâtrale et avait les yeux bien grands ouverts. Et la bouche un peu entrouverte, bien estomaquée.

Citation :

"Bon sens! Mais qu'est-ce que tu as Lili? dit-elle, affolée.

"Euh..." commença Nélie, toujours aussi étonnée par l'initiative enthousiaste de Maude. Elle savait bien que Maude était du genre à s'inquiéter pour les autres. Alors pour la réconforter, elle lui offrit un sourire pour la rassurer. "Ah...J'avais l'air complètement débile, hein? Ça m'arrive, tu le sais... Non, y'a rien de grave, Maude! En fait j'ai la vague impression que j'ai oublié quelque chose et ça m'enrage de ne pas savoir ce que j'ai oublié."

Nélie rougit un peu. Elle avait le don de jouer sur les sentiments des autres quand elle avait ce visage incertain et sérieux. Elle n'y pouvait rien, c'était plus fort qu'elle. Sa concentration venait automatiquement former des expressions faciales qui lui valaient le souci des autres. Elle trouvait ça à la fois drôle et regrettable. Des fois, on lui attribuait un air lunatique quand en réalité, Nélie ne faisait qu'écouter bien attentivement. Elle prenait ces caractéristiques de sa mère, qui avait souvent les mêmes problèmes.

"Dièse, j'vous ai fait paniquer, je me trompe?... Heh...Désolée. Maude, tes genoux vont bien?" Nélie eut un sourire gêné, montrant toute ses dents et haussant ses épaules, signe qu'elle se sentait un peu coupable d'avoir fait réagir Maude d'une telle manière.

Hj: Oh..c'est trop drôle, j'ai écrit Elody tout le long du texte sans m'en apercevoir. lol La confusion règne!

Perdue dans des méandres de pensées franchement emmêlées, Mélusine mit un certain temps à percevoir l'agitation qui règnait autour d'elle, si tant est que l'on puisse parler d'agitation avec seulement deux personnes en action. D'un autre côté de nombreux regards s'étaient tournés vers leur trio quand, d'après ce qu'elle comprit, Maude était littéralement rentrée dans la table pour venir à la rescousse de Nélie.

Dans l'enthousiasme de sa discussion avec Maude, elle avait un peu laissé sa comparse de Gryffondor à l'écart et elle s'en voulait. Elle avait toujours entretenu une relation particulière avec Nélie. Non seulement, elle avait été la première à lui souhaiter la bienvenue à Poudlard et dans leur maison commune, mais c'était également elle qui avait été là pour lui remonter le moral pendant ses coups de blues et la réconforter quand sa mère lui manquait trop...(bon, je nous invente un peu une histoire, ça te gêne pas???). Toujours est-il que depuis ce jour, elle savait que plus que pour n'importe quelle amie, elle était prête à tout pour lui venir en aide.

Ne sachant donc pas ce qui avait provoqué cette vive réaction de Maude, elle s'échaffauda toute une histoire abracadabrantesque de catastrophe à plus ou moins grande échelle. Elle jeta un coup d'oeil méfiant aux alentours, lançant un regard noir à tous ceux qui souriaient un peu trop fort, cherchant le coupable de toute cette agitation. Mélusine fouilla vivement dans ces poches à la recherche de sa baguette magique, n'y trouvant au final que quelques miettes de gâteau au chocolat et deux ou trois fizwizbiz... C'est le moment que choisit Nélie pour leur faire part de ses déboires. se sentant franchement stupide, Mélusine tenta de faire comme si de rien était, sans grand résultat, et pour ne pas paraître totalement idiote, jeta sa petite poignée de fizwizbiz dans sa mixture infâme. De toute façon, elle n'avait plus vraiment faim.

Citation :

En fait j'ai la vague impression que j'ai oublié quelque chose et ça m'enrage de ne pas savoir ce que j'ai oublié."

"De toute façon..." commença-t'elle, n'ayant aucune idée de ce qu'elle allait dire ensuite.

Voyant la jeune fille rougir, elle estima tout simplement préférable de se taire, pour une fois. D'une manière générale, elle trouvait toujours rouchants les gens qui rougissaient, elle-même en étant bien trop souvent victime dans des situations plus embarassantes. Mais, en ce moment, elles étaient en bonne compagnie, alors, adieu faux-semblants...

Citation :

"Dièse, j'vous ai fait paniquer, je me trompe?... "

"Hmmm... Un tantinet... j'ai cru je-ne-sais-quoi... du genre, on t'avait jeté un sort particulièrement néfaste... ou peut-être qu'on t'avait viré du club de bavboules... enfin, des choses dans ce genre-là... mais si c'est juste un oubli... Ca m'arrive tout le temps... et je suis toujours vivante..." conclut-elle en se frappant le torse pour vérifier la véracité de ses dires.

Citation :

"Euh... Ah...J'avais l'air complètement débile, hein? Ça m'arrive, tu le sais... Non, y'a rien de grave, Maude! En fait j'ai la vague impression que j'ai oublié quelque chose et ça m'enrage de ne pas savoir ce que j'ai oublié."

Maude se sentait franchement ridicule. Elle venait tout juste de perdre la carte pour un rien. Mais si ç'avait été grave? Ça ne l'était pas, malheureusement. Ou peut-être heureusement pour ceux qui avaient assisté au modeste spectacle. Bref, se sentant plutôt stupide, elle n'avait toujours pas bougé, ne sachant trop comment réagir. Devait-elle retourner à sa place tranquillement? Se mettre à rire de sa méprise? Afficher un air dubitatif? Compatissant? Connaisseur? Hébété? Amusé?

Elle restait figée là, sa main toujours dans le dos de Nélie, et avait une expression plutôt neutre. Expression qu'elle ne devrait pas trop tarder à changer pour ne pas sembler absente et sans réaction.

Elle décida d'abord de sourire au tier pour rire d'elle-même, au tier pour rire de la situation et au tier pour compatir avec le 'désarroi' de son amie. Puis, plutôt que de retourner s'assoeir de l'autre côté de la table, elle préféra tirer son bol vers elle. Elle mangea le raisin qu'elle avait laisser tomber quelques minutes plus tôt.

Citation :

"Dièse, j'vous ai fait paniquer, je me trompe?... Heh...Désolée. Maude, tes genoux vont bien?"

Maude crut bon de rassurer Nélie sur ses genoux:

"Non, non, tout va bien! Le ventre par contre s'est fait un peu plus brasser, mais au moins il n'était pas plein!" se permit-elle de plaisanter.

Mais... oui. Elle l'avait fait paniquer. Et apparemment que Mélusine n'avait pas non plus lésiner sur les conjectures si on se fiait à se qu'elle racontait! Maude rit au dernier commentaire de Zyn. C'est vrai qu'elle était toujours vivante! Et quelle vivante elle faisait! Elle ne put s'empêcher de la taquiner... la porte avait été grande ouverte; c'était trop facile:

"Ouais, mais regarde plutôt ce qu'elle devient, la pauvre, elle a des séquelles..."

Elle accompagna sa plaisanterie d'un petit coup de tête en direction de Mélusine et d'un agrandissement momentané des yeux.

Hésitant sur l'attitude à adopter face à ce genre de situation -elle était tellement ridicule, ridiculement trop souvent, souventement sans s'en appercevoir que parfois elle ne savait plus que penser ou que dire, bref-, elle se contenta d'avaler une hypothétique bouchée, tout en prenant bien garde à ne pas tourner son regard vers un protagoniste autre qu'un membre de leur trio. Et d'après ce qu'elle voyait (une seconde sur trois...lol), elle n'était apparement pas la seule à hésiter sur sa conduite. Mélusine fixa un instant son regard sur la main négligement et élégament posée sur l'épaule de Nélie. ce que cela pouvait être beau une main, expressif, plein de vie et de sentiments. Si on y réfléchissait, une main était peut-êtr ce qui était de plus parfait dans le corps humain, tour à tour fragile et plein de force, un instant abandonnée puis soudain emplie d'agitations, suivant le mouvement du bras et du poignet pour faire de grands gestes. Tellement utile surtout, indiquer, utiliser un outils, se gratter le crâne, saisir un fruit,... Oui, les mains étaient une belle chose... Certains artistes, les pianistes, ces musiciens moldus qui effleuraient délicatement les touches blanches et noires de leur instrument, ont des mains magnifiques, graciles et délicates, magnifiques surtout...

Citation :

Non, non, tout va bien! Le ventre par contre s'est fait un peu plus brasser, mais au moins il n'était pas plein!"

Un mouvement se produisit dans le champ de vision de la jeune fille, la sortant brutalement de sa courte rêverie, pour lui faire prendre conscience que la situation s'était légèrement transformée... oui, Maude souriait! Or, si celle-ci souriait, elle-même ne pouvait éprouver de remors ou de honte à en faire autant... Affichant un sourire, qui quoi que gêné, n'en était pas moins joyeux -après tout, quand on est étranges, c'est plus amusant à trois...-, elle haussa un sourcil (pas si facile que ça, hmmm?), essayant d'imaginer le résultat d'un brassage de ventre... Ah, si Maude avait avalé un yaourt, son ventre serait actuellement l'heureux détenteur d'un yaourt brassé tout ce qu'il y avait de mieux... Mais apparement, la question du jour n'était pas là...

Et re-apparement, la question du jour après l'avoir concernée directement, puis Maude, puis Nélie, était finalement revenu vers elle...

Citation :

"Ouais, mais regarde plutôt ce qu'elle devient, la pauvre, elle a des séquelles..."

Mimant l'étonnement, elle prit un air vaguement perdu, hésita à faire pendre la langue, jugea que non, l'idée était franchment mauvaise, se contenta finalement d'un clin d'oeil venant perturber son air ahuri et murmura:

"Hmmm. D'habitude, on attribue ça..." déclara-t'elle avec un légermouvement en direction d'elle-même. "A mes mixtures du matin... Mais, sûr, ça a rien pour y arranger... Euh... Ca ne fait rien pour... Bref..."

Petit bug habituel matinal... Et ça non plus n'avait pas l'air de s'arranger...

Hmmm... et donc, désolée pour mon absence, je vais me rattraper illico...loli

ouais ben... j'attendais que Nélie réponde pour ne pas trop avancer sans elle, mais bon... après quelques semaines d'attente, je réponds!

Oui, ses mixtures dégoûtantes à la vue devaient bien y être pour quelque chose! On ne leur attribuait pas la faute par pure fantaisie, sûrement que des tests avaient été fait, et étant très certainement concluants, on leur avait assigné l'effet des séquelles. Aucun doute là-dessus. Cependant, doute il existait quant au pourquoi que Zyn continuait d'en prendre? Ça faisait sûrement partie des séquelles aussi...

Après l'identification des responsables, suivit un petit baragouinage sans précision apportée de la part de cette même Zyn.

"Mais, sûr, ça a rien pour y arranger... Euh... Ca ne fait rien pour... Bref..."

"Enclanchement du décodeur mcewanien, déverrouillage des tétrapistons, fistibulation des hornouayes de pratinbande. fit Maude d'une voix qui se voulait robotique. Tu peux répéter ce que tu viens de dire stp Zyn? J'avais pas sorti mon traducteur..." ajouta-t-elle de sa voix normale le plus sérieusement du monde.

Elle se plaisait bien à taquiner son amie. Elle avait bon caractère et savait -enfin, c'est ce que Maude espérait- que ce n'était toujours que des plaisanteries. Maude n'aurait jamais, au grand jamais, souhaité blesser Mélusine, ni qui que ce soit d'ailleurs. Mais encore moins Mélusine ou Nélie. Elles étaient de bonnes amies et Maude savait qu'elles méritaient qu'on les respecta. Elle les respectait et les affectionnait tout particulièrement, d'où le fait qu'elle ne se gênait pas pour les taquiner, Mélusine un peu plus que Nélie... c'était toujours plus facile, elle ouvrait les portes!

Finissant sa démonstration sur une grimace particulièrement réussi, Mélusine replongea courageusement sa cuillère daans ladite mixture fauteuse de troubles, dans un geste plein d'auto-dérision et de provocation...

Elle-même ne pouvait s'empêcher de sourire devant la répose que lui proposait Maude à un instant d'égarement. Elle adorait quand la jeune fille se mettait à la taquiner, partant d'une théorie que l'on ne "taquinait" que les gens que l'on connaissait bien et que l'on aimait. Les petites remarques de ce genre ne pouvaient donc que lui faire plaisir, elle-même sachant pertinament bien que c'était par affection que Maude la provoquait.

"Hornouayes... ? Quand même! Tu sors toute l'artillerie... je me demande si c'est bien nécessaire si tôt le matin... J'espère que tu n'as pas oublié de tout huiler... Ca serait bête que tu te retrouves avec un tétrapistouilleur coincé sur le crâne pendant le cours..."

Autre chose qui arrivait en tête de ses préférences: cette manie qu'elles avaient toutes les trois de s'inventer un vocabulaire commun. Sorte de code secret que les autres élèves essayaient de percer sans y parvenir.

Elle prit une inspiration, adopta un air professoral et un ton guindé, imitant sans le vouloir la professeur:

"En résumé, la probabilité des faits selon lesquels une hésitation provient du fait que le sujet est perdu dans les méandres de ses pensées sans possibilité aucune de retour inclue le fait que, dès lors toute tentative de communication et/ou de relation se révèle impossible à tout sujet hors du propos que suit inconsciemment le sujet numéro un... Ca me semble évident... Capito?"

ayant déclamé son petit discours sans perdre son sérieux, Mélusine se félicita intérieurement de n'avoir pas failli à la tache.. puisqu'on était parti dans le délire autant s'y jeter entièrement...

Oui... moi aussi je voulais attendre un peu pour qu'elle puisse interagir....mais bon, d'un autre côté, ça me fait plaisir que tu aies répondu..

Faisant une petite moue davnt le manque d'attention flagrant de son amie, Mélusine hésita un instant à continuer son dialogue professoral. Puis, elle haussa les épaules: quelle importance...? Pourquoi se vexer pour si peu....? Elle nota mentalement d'offrir une bouteille d'huile à la jeune fille pour Noël en souvenir de cette matinée si elle-même s'en souvenait...

Pffff... Commencer ainsi la matinée avec de telles pensées n'augurait rien de bon. Décidée à se remettre sur le droit chemin -pour un instant seulement-, la jeune fille prit un instant pour réfléchir, en profitant pour finir son bol en trois ou quatre gorgées. Ressaisie par sa mixture, la jeune fille cligna des yeux, visualisant un monde nouveau...ou du moins le monde normal vu par des yeux un peu moins brumeux ou plongés dans leur monde.

Reposant son regard sur son amie au tétrapistouilleur, elle la vit avaler son déjeuner à une vitesse ahurissante. Curieuse, elle lui lança:

"On est en retard ou tu as rendez-vous avec un beau garçon d'ici peu, nous abandonnant à notre triste sort?" Incluant immanquablement Nélie dans le 'nous', elle se désigna elle-même ainsi que la septième année d'un signe de tête, un sourire narquois aux lèvres.

Elle aussi savait que son amie ne prendrait pas ombrage de ce genre de remarques.. d'où l'intérêt d'avoir de vrai(e)s ami(e)s... On pouvait être soi-même sans crainte du jugement des autres..

bof, pas génial ce post...jsuis désolée...

ligne sur trois... ligne sur trois... quand tu la tiens! ;p

Maude ne s'était évidemment pas aperçu de la petite moue qu'avait fait Mélusine, sinon, elle aurait agi autrement.

Elle mastiquait maintenant sa grosse bouchée avec quelque peu de difficulté: c'est qu'elle n'avait pas une très grande bouche. Elle arrivait cependant à tout garder à l'intérieur sans même entrouvrir les lèvres et laisser voir le champs de démolition. Une chance, parce qu'avec tout ce qui s'y trouvait, le spectacle n'aurait certainement pas été beau à voir.

"On est en retard ou tu as rendez-vous avec un beau garçon d'ici peu, nous abandonnant à notre triste sort?"

Non, elles n'étaient pas en retard... et pour ce qui était du beau garçon, Maude ne voyait pas le lien. Ses bajoues pleines de fruits mâchés lui donnait un air coquet? Ça serait assez surprenant... Ne comprenant pas trop où Mélusine voulait en venir, Maude décida tout de même d'entrer dans son jeu -c'était à croire que leur relation était basée que sur des jeux. En tous cas, on ne s'ennuyait jamais avec Mélusine! Maude termina de mastiquer l'énorme bouchée qu'elle avait prise et l'avala non sans une pointe de difficulté. Il en va de soi, elle avait un peu exagéré l'action pour ajouter à la comédie. Elle regarda Zyn et lui dévoilà sur un ton de confidence:

En fait, JE suis en retard à mon rendez-vous avec un beau garçon. Triste, triste sort qu'est le vôtre effectivement...

De toute évidence, elle n'avait aucun rendez-vous avec un beau garçon, mais Maude, pour appuyer son jeu, prit une deuxième grosse bouchée. Si elle continuait à ce rythme, elle devrait bientôt souhaiter la bienvenue au pesant dans l'estomac! Elle avala cette bouchée-ci avec un peu moins d'empressement que la précédente et ajouta à l'attention de ses deux amies:

"Vous savez, je crois qu'il a deux frères jumeaux célibataires qui voudraient vous rencontrer."

Fausse information caricaturée accompagnée d'un clin d'oeil révélateur. Bien sûr, il n'en était rien; les frères jumeaux étaient aussi inexistants que le beau garçon du rendez-vous. Et puis, ce n'était pas du tout le genre de Maude de jouer aux entremetteuses. Elle ne concevait pas l'amour sous cette forme... on ne devait pas le chercher. Mais là n'était pas la question, tout ceci n'était qu'une simple mise en scène comme elles en faisant si souvent, surtout le matin.

rahhhhh...j'ai encore oublié quelque chose...?
en tout cas, nélie me manque... snif

Avec un enthousiaseme plus débordant que jamais, Mélusine lança un immense sourire à son amie... Elle adorait ces jeux qui étaient à la base de leur relation... A croire qu'elle ne se lasserait jamais... Mais un peu de délire dans le quotidien était loin de lui déplaire...

Mimant la curiosité, elle fouilla du regard la Grande Salle à la recherche de l' "heureux élu". Faisant mine d'en avoir repéré un, elle lança:

"Hmmm... Si tu me dis que c'est le beau brun là-bas... je serai verte de jalousie.... Le regard séducteur, une allure folle... Autant dire que tu as du goût..."

La jeune fille dut faire de grand effort pour garder son sérieux. Elle imaginait parfaitement un beau jeune homme se languissant de la présence de son amie... Elle était tellement... exceptionnelle... Bien consciente d'avoir la chance de posséder une amie comme elle...

Elle tréssaillit lorsqu'elle entendit la dernière phrase de Maude... Des jumeaux... Pour cacher son manque d' assurance avec la gente masculine par un humour à tout épreuve... Et puis, tant que cela restait dans les mots...Pas de soucis...

"Hmmm... Des jumeaux...? Pour Nélie et moi... où? où? où?.... On pourrait se faire des petites sorties à six..."

Tant qu'on était dans le délire, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout, pensa-t'elle, observant avec amusement son amie enfiler avec une difficulté grandissante des bouchées à faire pâlir d'envie un ogre.