Un long silence, seulement dérangé par le frottement de mes chaussures sur la moquette grise. Un peu de musique pour me stimuler. La chaîne hi-fi rejette son lecteur vide comme une mâchoire attendant sa nourriture quotidienne. J'observe la multitude de CD devant moi, me demandant lequel la machine va bien vouloir
[voudra bien?] avaler. Bach ou Beethoven. Le classique est une nourriture de choix et j'ai besoin de trop de calme pour mettre du temps à choisir. Je pose le CD et le fait
avaler par la chaîne (répétition). Le disque tourne et retourne sur lui-même. Demi-tour. J'emporte la chaise qui traînait dans le coin.
Assis, je saisis un verre d'alcool qui gisait sur la table. Je bois une gorgée, et la musique retentit. Les notes s'envolent dans l'air. Le son me parait assourdissant au début, puis mes oreilles s'y habituent. Les notes
s'envolent (répétition) devant moi. J'en respire une bouffée. Je bois une gorgée du liquide brûlant. Bach n'aurait sûrement pas pu composer ses mélodies s'il était devenu comme moi accro à ce liquide.
Mes yeux se ferment lentement. Je tente de rester éveillé. Mais mes paupières tombent malgré moi. Je défaille. Un courant d'air. Mes yeux se heurtent de plein fouet à la lumière. Elle! Elle me fixe, se tient devant moi. Habillée en tenue de soirée. Une longue robe noire qui lui va à merveille. Elle est si belle... Son regard me toise écœuré. Elle s'approche de moi, me fout une claque. Ca résonne en moi comme un coup de tonnerre. Je sens encore ses doigts imprimés dans ma chair. Elle s'approche de la chaîne hi-fi et baisse le son. J'ai envie de prier Bach, de ne pas me quitter, qu'elle me laisse tranquille. Mais elle ne le permet pas. Elle revient vers moi et pose un doigt sur mes lèvres. Elle le laisse quelques secondes avant de le retirer, puis elle dépose un baiser à la place. Elle s'empare de mon verre. Et porte l'alcool à ses lèvres. Puis elle m'embrasse. Sa langue se mêle à la mienne. Elle est brûlante. Elle reporte le verre à l'extrémité de sa bouche. Mais avant de tout finir, elle lance le verre à travers la pièce et celui-ci s'écrase contre le mur dans une explosion.
Elle se colle contre moi. Je transpire, chaleur infernale. Elle dégrafe un par un les boutons de ma pâle chemise. Elle colle sa tête contre mon torse et me respire. Elle enlève ma chemise lentement, mais je ne bouge pas et l'en empêche. Alors elle la déchire. Et la lance au sol. Lambeaux de tissus inanimés. Elle veut se débarrasser du bas maintenant. La ceinture se démène, tente de s'insurger devant la prise de ses doigts. Mais elle ne résiste pas plus longtemps. Elle aussi rejoint les restes de ma chemise au sol. Elle plaque ses mains contre moi. Elle descend vers le bas et mon pantalon connaît le même sort. Jeté au sol.
Je ne bouge toujours pas, je ne sais même pas si je réalise ce qui m'entoure. Il ne me reste plus que mon boxer, alors qu'elle décide de s'asseoir sur moi. Elle remonte sa jupe délicatement. Je la sens qui cherche, qui explore, qui trouve son but. Elle se penche vers moi et enroule sa langue autour de la mienne. Je la sens si collée... Elle m'étreint, et franchit les obstacles telle une
jument fougueuse. J'essaye de la tenir, entre deux râles qu'elle pousse. Mais elle enlève mes bras avec force. Elle passe un bras autour de mon cou et me coupe l'air.
Son coté félin (félin ou jument?) revient bien vite, elle me griffe, lamine mon dos de futures cicatrices. Et plus mes dents grincent et plus je grimace, et plus elle y prend du plaisir.
Ses râles augmentent, son souffle puissant fait se soulever sa superbe poitrine. J'ai mal, elle m'épuise, elle ne semble plus pouvoir s'arrêter. Son va-et-vient devient de plus en plus rapide. Je commence à défaillir. Puis, elle continue,
ses râles (répétition) deviennent violents. Puis elle se fige. Un dernier sursaut, un dernier soupir, elle enlève ses bras de mon cou. Elle descend de moi, non sans éperonner une dernière fois mes cuisses à l'aide de ses talons.
Son regard semble empli de dégoût, elle me fixe, je demeure inanimé, puis elle s'évanouit dans l'air. Et moi, je reprends mes esprits. Je cligne des yeux, sentant une vive douleur. Incapable de raconter ce qu'il s'est passé, je me contente juste de demander: "Mais où est passé mon verre?"
J'ai redécoupé tes paragraphes mais ce n'est qu'une proposition.
Corrigé tes fautes d'orthographe, il y en avait peu. (Bach et non Bachs)
Retiré quelques virgules mal placées.
Noté les répétitions mais elles sont toujours propres à l'auteur.
Ma critique vite fait: Le texte fonctionne par flashes malheureusmeent des fois je trouve que les flashes son mal liés.
Il y a peut-être quelque chose à affiner au niveau du rythme général car souvent à la lecture on bute car on ne s'attend pas à ce rythme là, sur ces actions là. Le rythme devrait plus coller encore à l'action du texte.
Tu as la plume libre, c'est net et clair. J'aime beaucoup les courtes histoires qui terminent sur une idée décalée comme tu le fais (le gars cherche son verre)
Par contre, tu gaches la lecture en précisant a posteriori qu'il s'agit d'un viol car ton lecteur est libre de penser ce qu'il veut sans indice hors texte pour orienter sa compréhension des choses. Si le texte est bien écrit, les gens comprendront exactement ce que l'auteur voulait dire.
Question: Bach et Beethoven ça m'a fait pensé à Orange Mecanique (plus le sujet du texte évidemment) est-ce qu'il y a un lien?