TP N°1 : Egon Sutham[VG] - Youshenko Enkinoë

Travaux Pratique N°1 : Egon Sutham[Vieux Grincheux] - Youshenko Enkinoë…

Le professeur Chourave entra dans la serre qu’elle venait d’ouvrir quelques instants auparavant.
Elle se mit face aux élèves et dit à haute voix :

« Egon Sutham et Youshenko Enkinoë venez vous asseoir ici. »

Elle pointa du doigt un atelier ou étais posé ; une Soñadora et plusieurs objets, comme une pelle au bout arrondie, un pot vide, un sac de terre, un arrosoir, des bocaux vides, des pipettes…

"Voici votre TP".



Explications HJ :

Les postes :

Dans les Travaux Pratiques, vous pourrez poster UN message par jour et par personne. C’est à dire que par exemple chaque jour les deux élèves auront un message chacun, par jour.
Par contre, si votre coéquipier ne répond pas, vous devez attendre sa réponse et ne pas poster !

Dans les postes :
Vous effectuerez vos actions, vous pouvez très bien parler à votre camarade et pas forcement parler de Botanique, je rappelle que les postes les plus complets et bien écrit recevront un maximum de points.

Chiffres :

-Nombre de point maximum par poste : 5 pts.
-Nombre de point maximum pour l’entraide : 5 pts
-Nombre de poste maximum par élèves : 10 donc 20 pour les deux élèves réunis.
-Nombre maximum de points gagnés : 55 pts par élève, 110 pts si dans la même maison.
-Nombre de jours passés à ce TP : 20 jours environ

Enki et Egon entrèrent dans la serre avec le professeur Chourave qui avait eu le génie de porter des chaussettes rayées rouge et bleu avec sa robe de sorcier verte, ce qui lui donnait une allure complètement loufoque. Egon contenu un petit rire en se promettant de faire quelque chose pour son professeur préféré d'ici la fin de l'année en terme de conseil vestimentaire.

Lorsqu'elle le regarda avec son petit sourire diabolique, il haussa un sourcil interrogateur sans rien dire. Il ne savait pas comment interpréter ce sourire.

"Elle me kiffe " finit-il par se dire avec ironie.

Elle sortit et il regarda le matériel mis à leur disposition en soupirant.

- Bon, nous y voilà. Toi qui as l'air d'aimer les plantes, tu vas devoir me motiver pour ce TP. Je te le confie, si ce n'était pas pour te sauver des griffes de ton Ombre Dwienne, je serais pas là mais tranquillement assoupi dans ma salle commune... Tu me dois un service, et pas qu'un petit... j'ai toute l'heure pour te le faire payer, vieux, termina t-il faussement rancunier.

Il lut le parchemin laissé par Chourave et compara avec ce qu'il y avait sur leur table pour être certain que cette bourrique ne leur avait pas mis des bâtons dans le chaudron en oubliant de leur laisser un ustensile capital, genre la plante . Il semblait que tout était bien là.

"Dommage, je me serais bien vu lui faire un scandale..."

Egon tendit une des pairs de gants en peau de dragon à Enki et le regarda sans dire mot, le laissant commencer car, personnellement, il ne savait pas par où entamer le TP. Si cela n'avait tenu qu'à lui il aurait tenté des expériences avec la plantes: la chatouiller pour voir à combien de mètres elle propulsait son acide, inciser, pétrifier la chose pour tester les effets du sortilège sur la végétation, en faire un chapeau... il y avait beaucoup de choses plus intéressantes que de recueillir les gouttes d'eau de la Soñadora.

Dans la serre il y avait beaucoup d'élèves qui s'étaient mis au travail. Enki savait que ça n'allait pas être facile de motiver Egon mais il ne savait pas à quel point. Le gyffondor gardait son air taciturne ce qui loin de faire culpabiliser Enki le faisait plutot rire. Ils s'étaient attablé là où le professeur de botanique le leur avait demandé, Egon passait en revu le matériel et le préfet des poufsouffle eu soudain un doute en se demandant si Egon n'avait jamais participé à un cours de botanique depuis ses buses.


pense: ca craint, il va me bousiller ma note… peut être qu'il va bien aimer faire ce tp après tout, tenta t il de se rassurer


Sur cette pensée Egon lança qu'il était là pour le "sauver" de Dwi et qu'il avait une dette envers lui. Jamais il se serait aventurer dans ce cours là si c'était pas par amitié.


pense: Mouai c'est pas gagné pour qu'il aime ca.



Pas de probleme, j'oublie pas les potes qui m'ont aidés… tu me demandes ce que tu veux. Tu sais, je me voyais pas faire un tp de plus avec Dwi près ce qu'il s'est passé dans le grand hall. Je ne te raconte pas le bal… je sens que ca va être la misère… commenta t -il en prenant les gants qu'Egon lui tendait.


Il les enfila et constata qu'Egon comptait scrupuleusement les outils laissés par le professeur.


Pense: mais il fait quoi là? On dirait qu'il a jamais vu une pelle et un pot de terre… j'ai peur, ca crain, ca craint, ca craint…



Ok, je donne le super programme de notre tp comme ça on ne traîne pas trop et tu sais où on va. Et comme je vois que t'as l'air hyper motivé , je sens que si c'est pas moi qui te guide, on y passe les vacances.


Enki explique ses plans en montrant les ustensils tour à tour: un pot, la terre, puis les pipettes, la pelle arrondie, les bocaux etc



On dépote, on rempote, on recueille les gouttes d'eau toutes les dix secondes et pas touche sans tes gants sinon tu vas pioncer toute l'heure et je vais devoir terminer seul, ensuite pendant toute la durée du tp, pendant qu'on recueille l'essence de la plante, il faudra l'arroser un peu, ca permettra qu'il y ait plus de sécrétion… Egon, tu m'écoutes ou tu fais le troll là? demanda Enki consterné par la tête d'Egon.

- Ah non, non... tu rigoles? Je t'écoute, je suis à fond là... tu vois pas? J'en trépigne d'impatience et de joie. Je réfléchissais à tout ce qu'on aurait pu faire de merveilleux avec la "señorita".

Egon n'avait strictement rien écouté de ce que lui expliquait Enki mais il était persuadé d'une chose c'est que même en ayant écouté, il n'aurait rien compris. Il avait seulement retenu le début du programme des festivités: dépoter. Il adressa alors un regard oblique à la plante et au sac de terre.

"Il veut quand même pas que je touche cette horreur juteuse?"

En observant le regard déterminé de son camarade, il en déduisit que si. Il prit le sac de terre et regarda dedans avec méfiance. Il restait persuadé que Chourave allait tenter de le coincer pour les coups qu'il lui avait fait en cinquième année. Peut-être s'attendait-il à ce que le sac soit rempli de veracrasses ou de limaces sympathiques. Rien de tel.

"Faut que j'arrête ma parono, je me fais du mal..."

En ce qui concernait ce qu'Enki disait du bal, Egon n'était pas mieux loti. Il n'avait pas prévu d'y aller avec Deneb étant donné ce qui s'était passé chez Gaichiffon, au Ministère, puis à leur retour à Poudlard après le week-end de Pâques. Ils avaient pris des distances car il ne comptait pas pardonner aussi facilement à la légèreté de sa petite amie. Elle lui manquait terriblement mais d'orgueil étouffé, jamais il ne l'admettrait.

Il écouta donc la remarque d'Enki en imaginant très bien le dilemme auquel il allait devoir être confronté. Il compatissait déjà. Les filles avaient cette manière bien à elles de faire payer aux garçons leur indécision. Elles prévoyaient tout, elles montaient des plans tordus, elles étaient même parfois prête à vendre leur âme au diable en s'alliant avec leur pire ennemie pour obtenir gain de cause. Jamais un garçon ne ferait ça!

Encore plus renfrogné après ces pensées, il s'assit, prit la pelle comme s'il s'était agit d'une arme et regarda Enki pour avoir son accord:

- Je creuse?

Egon... une Señodora... pas une señorita… Et ouai, tu creuses.


Enki pose devant Egon un des pots à leur disposition et supervise les opérations. Creuser la terre et la mettre dans le pot était à la portée de n'importe qui, il n'avait pas besoin d'aimer la botanique pour y arriver. Si c'était là la seule action constructive d'Egon pendant le Tp, valait mieux le laisser faire et ne pas dévaloriser ses initiatives. Les pâtés de sable ou de terre, tout le monde savait faire ca.



Attends d'abord que j'humidifie un peu la terre. La plante a besoin d'eau pour sécréter son liquide en bonne quantité. Je pense pas qu'on doit la noyer dans la flotte mais faut que la terre soit saine et humide d'après le parchemin.


Il prit l'arrosoir et fit couler un peu d'eau distillée pour humidifier la terre a même le sac. Il dosa pour que la terre boit l'eau sans qu'elle coule trop du sac.
Il ôta l'un de ses deux gants pour ne pas le ruiner avant la récupération du liquide qu'ils feraient plus tard et plongea sa main nue dedans pour mélanger la terre et l'eau.
Il retirait au passage toutes les brindilles, bestioles et caillasses qu'il trouvait pour que l'humus soit plus vierge.


Pendant qu'il touillait il se perdait dans ses pensées, il avait envie de parler à Shanty pour lui dire ce qu'il pensait de leur relation. C'était pas difficile ce qu'il en pensait mais il fallait oser le dire sans la vexer, c'était jamais gagné ce genre de tentative avec les filles. Il était loin d'être macho et n'aimait pas les généralités mais parfois il avait l'impression que le simple fait de vouloir quelque chose ou de le demander, le rendait trop exigeant. Alors il n'osait pas parler, il voulait pas mettre la pression à Shanty, elle était un peu le terrain de douceur sur lequel il aimait se rendre quand c'était trop dur ailleurs. Elle se prenait pas la tête et elle lui prenait pas la tête non plus. Il y avait pourtant un mais. C'est ce "mais" qu'il n'osait pas lui dire.


Il revint sur terre, après avoir bien brassé ce qui ressemblait un peu plus à du limon qu'à de la terre maintenant. Parfois, il balançait les vers de terre et autres petits insectes dans un des bocaux vide pour qu'ils ne traînent pas sur le sol. Quand il termina, Enki pencha le sac vers Egon pour qu'il puisse y prendre ce dont il avait besoin en terre et le transférer dans le pot.



T'y vas pas comme un bourrin. Tu fais ca bien, hein. C'est pas que je doute de toi mais je doute de toi.

"C'est ce que j'ai dit Señoridora, il est mesquin quand il s'y met"

Il releva la tête et lui expliqua deux ou trois concepts de botanique qui échappaient complètement à Egon qui s'abstenu de montrer qu'il ne voyait pas la même importance que le préfet des Poufsouffle quant au dosage de l'eau. Il plissa les yeux et répéta:

- Ouais... exactement... humide et saine, tout à fait...

Egon regardait Enki triturer la terre à main nue et bien qu'il ne soit pas particulièrement chochotte cette pratique l'écoeurait.

Le visage de son ami paraissait soudain à plusieurs années lumières de ce TP. Egon imaginait, en compatissant, que cette histoire dans le couloir l'avait marqué plus qu'il n'avait bien voulu le dire. Toute l'école était au courant et sa relation avec l'une comme avec l'autre lui posait problème. Ils avaient eu le loisir d'en discuter une soir tranquillement installés dans la salle des Préfets, se souvenait Egon en tripotant machinalement une matière assez gluante restée sur la table.

"Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur! " pensa t-il en sursautant, s'essuyant aussitôt contre ce qui se trouvait de plus proche: la robe de sorcier d'Enki.

"Bouse de dragon! Je suis bête... mince..."

Il pointa discrètement sa baguette vers la robe et lança un 'récurvite' informulé pendant qu'Enki était toujours en train de faire un massage à la terre.

"Il ne m'a pas l'air bien. Je me demande si les trous de mémoire dont il m'a parlé sont cause de plus de soucis qu'il ne veut bien l'avouer et cette histoire de..."

Ses pensées furent interrompues par Enki qui le traitait de bourrin en lui tendant un sac de vase.

- Je sais très bien mettre de la terre dans un pot quand même, tu me prends pour quoi?

Il planta la pelle dans le sac, saisit une bonne quantité de terre et la passa dans le pot. Au passage, il en fit bien évidemment couler par terre, autour du pot et sur la table.

- Aucun commentaire Youshenko, je te rappelle que je ne devrais pas être là. Epargne-moi les conseils de la fée du logis que tu es, je nettoierai quand j'aurais fini. Réponds-moi plutôt...

Tout en continuant de mettre de la terre dans le pot, Egon demanda avec un ton plus amical et plus soucieux:

- Comment ça va ton dilemme? Est-ce que depuis la dernière fois, tu as avancé dans ta réflexion? Tes trous de mémoires s'arrangent?

Il termina de remplir le pot à moitié, imaginant de lui-même que s'il le remplissait à raz le bord, il n'y aurait pas de place pour la Senio... la séni... la senori... la plante.

A la fin de sa question, il poussa vers son binôme le pot qu'il venait de remplir, attendant la prochaine étape du TP selon Enki et surtout sa réponse.

Pendant qu'Egon s'occupait de remplir le pot comme un sagouin, Enki se lava la main à l'eau claire de sa baguette. Il alla un peu plus loin vers un carré de d'herbe de la serre pour ne pas faire d'inondation près de leur paillasse. Quand il revint à sa place, il se sécha et enleva les derniers petits restes de terre dans un morceau de tissu noir qui traînait au bout de leur table. Il se rendit compte un peu après qu'il s'agissait de la robe de sorcier d'Egon.


Pense: pas cool… pour qui il va me prendre ? Lui, il aurait jamais fait un truc comme ça.


Avec le plus de discrétion possible et parce qu'il se sentait terriblement gêné de faire ca à son ami, il lança un récurvite informulé là où il s'était essuyé la main. On n'y voyait plus rien.

Ensuite,Enki réfléchit au meilleur moyen de transférer la Señodora de son actuel emplacement au pot. Un sortilège de lévitation permettrait d'éviter un contact trop brutal mais il se demandait comment elle allait réagir au sortilège. Si elle était très sensible, elle cracherait tout de même de l'acide. Ca valait le coup d'essayer, lorsqu'il regarda vers la table d'un de ses camarades il vit que l'idée fonctionnait et décida qu'il agirait pareillement.


Pense: tiens, prévoyant quand même, il n'a pas fait la boulette de mettre trop de terre. Je suis mauvaise langue, il prévoit certaines choses malgré tout.


Il garda un œil amusé sur son camarade de tp qui s'était arrêté de remplir le pot au bon endroit mais il avait accompagné sa dernière action d'une question qui le torturait réellement. Il essaya de répondre un peu comme ça venait, tout en prenant vers lui le pot qu'Egon poussait.



Ecoute ça n'avance pas... pourtant j'ai commencé, j'ai commencé avec Dwi... je lui ai écrit une lettre pour lui expliquer que j'irai pas au bal avec elle et ce matin dans la Grande salle...


Il releva sa manche et tendit son poignet à Egon. Il n'y avait rien dessus mais pour ne pas le faire attendre il y souffla de l'air chaud à l'emplacement où Dwi avait inscrit grâce à une formule le "je t'aime" qui l'accompagnerait partout depuis qu'il avait accepté de savoir. Les trois mots apparurent sur sa peau.



…Voilà ce qu'elle m'a gravé dans la peau. Tu vois j'aurais aimé que ça soit Shanty qui ait ce genre d'idée mais c'est Dwi, toujours Dwi qui devance Shanty de quelques jours a chaque fois. Comme je t'ai dit, je l'aime profondément Dwi. Je ferai sans doute passer sa vie devant la mienne si elle était en danger… mais y'a tout ce qu'elle fait. J'ai plus gout de ça. Et Shanty! je pensais que ma mère était la seule personne pour qui je commettrai l'irréparable mais je te jure Egon que si quelqu'un touche à un seul cheveu de Shanty, à un centimètre carré de son âme, je suis capable du pire et ça serait sans retour.

Dans mes trous mémoires les plus récents, j'ai oublié deux événements pourtant importants que j'ai pu lire dans mon journal… heureusement que je le tiens ce journal, je le relis tous les jours et je continue tous les jours d'y écrire tout ce qui se passe, même les détails insignifiants…

Je me suis rendu compte que je ne me souvenais plus d'une soirée sur le terrain de quidditch avec Shanty et aussi d'une aventure que j'aurais vécu avec Sandwi dans un livre en début d'année… tout s'en va, elles s'en vont de moi alors mon dilemme, c'est plus le même aujourd'hui, c'est plus de choisir l'une des deux et de me fixer…


Il regarda la plante devant lui qui commençait grandement à s'impatienter. Il pointa sa baguette vers elle.


pense: Plantum Leviosa


La plante se déplaça dans les airs en direction du pot à moitié rempli. Enki ne parlait pas gravement, il gardait sur son visage une expression tenace de persévérence, il ne s'appitoirait jamais sur sa situation.

Sur la peau d'Enki étaient apparues les lettres déclarant l'amour de Sandwi, comme un tatouage. Pour qu'elle ait osé accomplir un tel geste il espérait pour son ami qu'elle l'aimerait au moins jusqu'à ce que sa mémoire ne l'efface de ses souvenirs!

"Cela serait vraiment immonde qu'elle soit allée s'inscrire sur sa peau sans ressentir le poids des mots qu'elle lui a infligé. On ne crache pas ces mots-là si on ne les ressent pas... soit, ils n'aboutissent pas toujours à ce qu'on espérait mais ils doivent rester purs, c'est un cadeau que l'on offre et ce cadeau devrait être aussi indélébile que nos tatouages." Songeait-il en imaginant son propre tatouage lié à Deneb et l'incidence qu'elle avait dans sa vie.

Egon restait dubitatif sur l'histoire narrée par son ami. Lui qui n'avait toujours aimé qu'une seule personne avait du mal à comprendre que le coeur d'Enki soit partagé en deux parties parfaitement égales. Néanmoins, dans la façon dont il entendait parler d'elles à travers les mots d'Enki, il se rendait compte de ce fait très simple: il aimait les deux de deux manières différentes mais à niveau soigneusement semblable.

Il ne montrait pas son inquiétude concernant la perte de sa mémoire mais il se devait de lui répéter d'aller voir Baten, le frère de Deneb actuellement au service de Madame Pomfresh. Tout en remplissant le pot de la terre qui manquait autour des racines de la Didoudoñia, il réagit à ce qu'il venait d'entendre et de voir.

- Oui, ton dilemme n'est plus le même, je comprends ce que tu veux dire. Tes plans changent donc. Je suis là si tu as besoin de quoique ce soit, un TP ou une épaule... Tu dois quand même aller voir Baten et lui raconter pour ta perte de mémoire. Il gardera le secret et il trouvera peut-être une solution, un enchantement dans un vieux grimoire.

Le Gryffondor tassa la terre en essayant de ne pas toucher la plante trop brusquement. Finalement le terreau n'était pas aussi humide qu'il ne le pensait. L'humus avait une couleur assez agréable à voir et il comprenait qu'Enki prît plaisir à moudre la terre et à y plonger ses doigts. Il y avait à la terre un contact sensuel et naturel, un état zéro du "donner vie".

Les gouttes commençaient à perler des feuilles. Egon ouvrit un bocal à la va-vite et se saisit d'une pipette pour ne pas perdre ce que distillait son amie la plante verte qui n'avait rien de vert. Une goutte toutes les dix secondes, il allait devoir s'armer de patience.

- Ca goutte là! Qu'est-ce qu'on fait? Dit-il paniqué avec la pipette lâchement tendue vers Enki.

Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ! Scroutt manchot, on ramasse !


Enki précipite ses deux mains sur la pipette comme s'il allaient recueillir le sueur du Christ et attrape la goutte qui coule le long de la feuille. Il l'aspire avec la pipette et la transpose dans le bocal H3.



Camarade, mission réussie, première goutte OK… attention, une autre. Par la barbe de merlin ! Sutham ! Prend une autre pipette et aide-moi !


Enki aspire les gouttes au fur et à mesure en montrant à Egon comment poser son index sur l'extrémité pour l'effet siphon. Il supposait que son ami n'en avait strictement rien à faire mais ils s'amusaient et pour eux en cet instant, c'était tout ce qui comptait.
Quand ils prirent le pli de recueillir tour a tour l'essence de la plante, Enki confia à Egon pour le rassurer



Je vais aller voir Baten après le tp. Viens avec moi si tu veux… et j'ai eu une idée qui pourrait te plaire par rapport à ce que tu m'as dit pour Deneb et toi. Je comptais faire le tour de l'Europe avec Alexandrei, le champion de Bulgarie, il se trouve que c'est un ami proche… Si tu veux te joindre à nous, ça me ferait plaisir. Pour une fois quelqu'un d'autre que moi pourrait veiller sur moi, dit il en faisant référence à ses trous de noir.


Ca l'angoissait d'avoir un jour a se réveiller sans savoir qui il était ou avec qui il était. Egon était pour l'instant le seul ami qu'il avait su mettre dans la confidence. Il pensait même ne pas en parler à sa mère ou a son père meme si celui ci était docteur. Il trouverait moyen de mettre ca sur le compte de la magie.


Si comme tu disais tu ne vas pas en Nouvelle Zelande cette année, l'Europe t'est ouverte et on irait rechercher tous les deux cette fameuse… attention! Egon !


Alors qu'il parlait, Enki avait fourré la pipette un peu trop fort dans la chair de la plante qui envoya un petit jet d'acide sur la manche d'Egon. Spontanément, il ne savait pas pourquoi, il poussa Egon loin de la plante et lui retira la manche pour que l'acide n'atteigne pas sa peau. Son camarade se retrouva l'épaule à l'air. Enki vit le tatouage de celui-ci et resta bloqué sur l'inscription sans trouver quoi dire, la manche d'Egon dans la main.



pense: qu'est ce que c'est...? un tatouage jaune et rouge qui brille...

L'épaule à l'air à cause de sa manche retirée par Enki, le vêtement pendouillant autour de son cou, Egon restait pétrifié sur place. Que s'était-il passé? Au ralenti il revoit l'action comme les matches de foot (1-3 qualif contre Brésil) sur les actions décisives à la TV chez les non-sorciers.

Tout d'abord, la 'Didounonite' qui suait son essence récoltée goutte à goutte et tour à tour avec la précision de deux chimistes par Enki et lui. Il était content de parvenir à effectuer une opération de botanique même si celle-ci lui semblait simple. Un peu par fierté, il gardait un visage renfrogné pour ne pas montrer qu'il était plutôt content de lui. Le premier bocal se remplissait peu à peu.

Ensuite, la proposition d'Enki de partir en voyage durant les vacances d'été. Entre garçons assurément puisque les filles désertaient leur vie aride. Egon comprenait bien la difficulté qu'aurait son acolyte à voyager seul avec cette crainte de se réveiller un matin dans un pays qui n'était pas le sien, au milieu d'étrangers, sans être certain de son identité. Il lui avait déjà parlé de sa quête mais ne pensait pas qu'il oserait. Ce qui lui arrivait était peut-être la meilleure raison de partir pour cette quête périlleuse.

"Mais y ai-je vraiment ma place" se demandait Egon, en s'imaginant vivre plus d'un mois loin de Deneb.

Pour finir, accident, brûlure. La plante avait craché un venin visqueux et fumant sur son bras. La sensation n'avait rien d'agréable mais il n'eut pas le temps de réagir car Enki avait eu le réflexe de retirer le tissus que l'acide commençait sérieusement à percer... mais ce geste révéla, sans qu'il s'en rende, compte le tatouage pourtant bien caché. La douleur toute autre qu'il éprouvait à l'épaule à certains moments à cause des réactions du tatouage, naquit au même instant. Jusqu'à aujourd'hui, seuls Deneb et Baten avaient été au courant.

Enki gardait la manche dans sa main, abasourdi par sa vision. Egon le regarda pour voir ce qui le mettait réellement dans cet état.

"Punaise! Qu'est-ce qu'il a... il est bicolore et il brille."

Avec calme, Egon reprit sa manche, sortit sa baguette qu'il pointa dessus. Il effectua un sortilège de découpe et le lambeau brûlé tomba à terre. Il repassa son polo avec la même constance et reprit la pipette après avoir vaguement regardé les autres élèves trop occupés par le TP pour voir ce qu'il venait de se passer.

- Je ne sais pas ce que c'est, Enki... Reviens là, travaille. Je vais te raconter, dit-il en chuchotant. Il ne voulait pas éveiller l'intérêt d'oreilles qui traîneraient.

Mais Egon ne raconta pas tout de suite. Il était perturbé par la nouvelle réaction. Jamais le tatouage n'avait été de deux couleurs différentes. Etait-ce à cause du danger encouru par la plante? Etait-ce en rapport avec Enki et sa proposition? Le tatouage semblait indécis sur le danger ou la confiance à accorder à l'évènement.

Enki rendit sa manche à Egon. Il n'avait jamais vu un tel tatouage, c'était à la fois beau et inquiétant, on aurait dit des armoiries, des dessins tribaux mêlés à des écritures dont il ne connaissait pas l'alphabet. Egon était d'origine Polonaise, c'était peut être un patois de sa région;
Le jeune préfet n'en savait rien mais voyait à la réaction d'Egon que ce dernier en était tout aussi étonné.


Il regarda autour d'eux en même qu'Egon et saisit l'arrosoir pour humidifier encore la plante. Après avoir craché son acide, elle s'était peut-être aussi vidée de son essence. Elle semblait toute repliée sur elle-même. Enki voulait caresser ses feuilles mais après le coup de pipette elle lui en voudrait peut etre encore.


pense: je vais attendre un peu avant de la soûler cette plante, je voudrais pas qu'on la fasse claquer, sinon c'est zéro assuré au tp.


Après l'avoir arrosé, avec la pelle il tourna encore la terre à ses pieds pour que l'eau se diffuse bien. Pendant ce temps, il gardait Egon dans le coin de l'œil. Il ne racontait toujours pas. Avec un voix tranquille, tout en poursuivant ce qu'il faisait il commença:


Ca va ? pas de panique, hein... si c'est secret, tu sais bien que je ne vais pas aller crier ca sur les toits, dit il d'un voix assez inquiète.


Il s'arrêta franchement de triturer la terre et posa la petite pelle à côté du pot, retira les gants et tendit un des masques en tissu à Egon, il passa l'autre.


Mets ça et raconte, chuchota t il en remuant la terre.


Sous le masque on ne voyait plus leur lèvres bouger, et concentrés dans une action, personne ne pouvait se douter qu'ils discutaient. En outre s'il y avait ces masques, c'était pas pour décorer la table. Après l'incident de la plante, il valait peut être mieux se protéger.


C'est pas commun ce genre de tatouage sur l'épaule d'un ado.T'es ensorcelé ou un truc comme ça?

- Je ne suis pas ensorcelé, dit Egon en prenant le masque.

Il le plaça sur son visage et regarda Enki en pensant que tous les deux ressemblaient à des chirurgiens. Ca lui donnait envie d'inciser la Señilité du professeur Chourave

Egon raconta à Enki l'origine de ce tatouage, ses particularités et comment il en avait comprit le fonctionnement en vivant aux côtés de Deneb. Il arrivèrent à remplir le premier bocal en entier lorsque Egon termina son histoire. Il ferma le bocal soigneusement pour éviter qu'une maladresse ne provoque une catastrophe.

- Ce qui est étonnant, c'est qu'il soit de deux couleurs. Je ne l'avais jamais vu lumineux.

Il eut une idée peut-être stupide mais elle valait la peine de la tenter. Il approcha sa main de celle d'Enki et de l'autre retroussa sa manche pour voir s'il y avait une réaction quelconque. Le tatouage dont la luminosité et la couleur avait stagnée pendant sa narration, reprit de plus belle au contact d'Enki. Egon le lâcha immédiatement.

- On doit aller voir Baten et Deneb après ce TP. Elle est la seule – et ça m'énerve – à comprendre ce tatouage. C'est elle qui a découvert les première propriétés. Je pense, sans vouloir dramatiser, que tu dois la mettre elle aussi au courant. Elle avait trouvé un ouvrage qui recensait tous les tatouages magiques. Comme je t'ai expliqué, le jaune représente pour moi les êtres de confiance et le rouge, un danger. Les couleurs mêlées pourraient peut-être signifier que le danger n'est pas pour moi, Enki...

Pour se sortir de cette dernière phrase, Egon tenta une petite pirouette. Il prit le bocal qu'il venait de fermer et regarda au travers du liquide.

- Quand tu penses que ceci peut servir à concevoir La Goutte du Mort Vivant... Chourave n'a aucune conscience de nous laisser manipuler ça.

Il reporta son attention sur Enki. Il ôta le masque pour avoir son visage et tous les traits tels qu'ils étaient comme miroir de son amitié.

- J'irai avec toi la chercher. Si Alexandrei vient avec nous, tant mieux. A trois on courra moins de risques... par contre pour cela, tu vas devoir te sortir indemne du tournoi Inter-Ecole. Or le meilleur moyen de s'en sortir, c'est de ne pas y participer.

Calmement, le Gryffondor pencha doucement la plante au-dessus du deuxième bocal pour tester une manière plus rapide de récolter l'essence. Il voulait laisser à Enki le temps de penser à ce qu'il venait de dire.

"Qu'est-ce qu'elle a cette plante? Elle ne dégouline pas à l'horizontal? C'est juste pour nous embêter, c'est pas possible... Chourave, si tu retrouves tes Bububulbs dans les chaudrons de Rogue, faudra pas chercher loin qui a fait le coup".

Je crois que le professeur a dit qu'elle s'en servirait pour ses propriétés anesthésiantes, donc elle cherchera pas à nous tuer si c'est ce que tu sous entends, espèce de parano. Tu m'expliqueras un jour ta relation avec Chourave… Comment t'as pu te mettre à dos une prof aussi gentille? Par contre, fais vraiment attention. Tu ne dois pas toucher le Soñadora. A l'état pur, si une goutte endort un troll, imagine ce qu'elle peut donner sur toi, heu, je dis pas que t'es pire qu'un troll, je voulais dire que... enfin, t'as compris, tenta vainement d'expliquer Enki.


Il ne savait pas pourquoi il persévérait dans la croyance que son ami pourrait s'intéresser réellement a ce qu'ils faisaient mais l'espoir, même vain, avait du bon: il les liait. D'ailleurs, dans ses travers, le gryffondor montrait qu'il était aussi un ami courageux et loyal. Il venait d'accepter solennellement de venir avec lui dans sa quete, alors Enki regardait le visage décidé de son camarade avec une drôle d'impression dans le ventre: de la fierté ou du courage que lui transmettait Egon rien qu'en promettant d'être là. Enki hocha la tete comme pour conclure tacitement ce pacte, presque gêné de lui avoir demandé quelque chose d'aussi difficile. Ses problèmes de coeur, à côté de ça, lui semblaient dérisoires.


Puis, Egon se remit à la travailler et le jeune préfet le regardait faire on-ne-sait-pas-trop-quoi à la plante. A le voir, ça ressemblait à du tai-chi pour végétation. Pour ne pas le vexer après ce qu'il venait de dire en preuve d'amitié, Enki décida qu'il n'éclaterait pas de rire. Il ne rit pas mais:



Egon, la plante, tu crois qu'elle aime être la tête à l'envers comme ça, c'est quoi ce kamasutra? dit il en baissant son masque.


Le poufsouffle reprit le pot, remis la plante au pétales rouge à l'endroit et le déposa sur la table. Il redonna sa pipette à Egon, prit la sienne et recommença à tirer les gouttelettes de chaque pétale. Le pourpre intense de la plante lui donnait l'impression qu'il s'agissait d'une bouche de troll avec du rouge à lèvre.
Malgré son imaginaire un peu tordu, Enki était minutieux dans ses gestes et souhait récolter le plus de larmes possible. Ayant commencé à boire l'eau, la plante se replia à nouveau sur elle-même et les gouttes tombaient plus abondamment.


- Tiens regarde, ca reprend... tiens-toi prêt.


Il repositionna son masque et se remit au travail.
Ce qu'Egon venait de lui avait dit lui trottait dans la tête. Son tatouage révélait l'environnement dans lequel il se trouvait. Encore une fois ils n'avaient pas de certitudes sur la signification de ces signes mais ce qui était certain restait que la situation n'était pas très positive, mais le gryffondor se révélait etre un véritable soutien et aucun des deux ne semblait avoir envie de dramatiser la situation. Dorénavant pour lui comme pour Egon rien ne serait plus difficile à vivre que ce qui les attendait et ce tp en devenait une partie de plaisir.



Merci, Egon. Quand on saura le fin mot de tout ca, j'espère qu'aucun de nous ne sera... enfin, merci, termina t- il sans oser prononcer le mot fatal.