Interlude d'entre deux danses...

Tirée par la main, Hermione sortit de la salle de bal des étoiles plein les yeux. Les couloirs étaient sombres et vides. La lueur des torches éclairait encore plus faiblement que la lumière tamisée de l'intérieur. Mais l'air y était cependant plus agréable car plus frais.

La dernière phrase qu'elle avait prononcé après leur premier baiser retentissait dans sa tête. Une semaine à l'attendre... ça paraissait une éternité.

Après un silence gêné teinté de tourments patiemment contournés entre les deux adolescents, Hermione lacha la main d'Ernest et le regarda dans les yeux. Elle en était sûre à présent, elle tombait amoureuse. C'était rapide, trop peut-être pour son petit coeur.

A présent timorée et craintive de dire de telles choses à ce garçon qu était si cher à ses pensées, elle baissa le regard et murmura un timide:

- ça faisait un moment que j'avais envie de connaître le goût de tes lèvres...

Envolé le légendaire courage gryffondor.

*Hermione venait de me proposer de prendre un peu l’air dans le couloir quand je me suis rendu compte qu’elle m’avait embrassé quelques instants plus tôt.
Nous sommes rapidement dans la fraîche pénombre d’un couloir. La lueur faible des torches me permettait à peine de voir la silhouette d’Hermione, subissant la luminosité plus forte de la Salle de Bal.

Ces lèvres étaient plaquées sur mes lèvres. Cela n’avait duré que quelques instants et était relativement maladroit. Etant plus grand qu’Hermione, elle s’était rapidement mise sur la pointe des pieds pour m’embrasser mais avec pas mal de nervosité. Je sentis deux choses, un écrasement de mes lèvres sur mes dents et ses lèvres à elle. Son goût. Un goût fruité, aussi inconnu qu’imprévu. Un goût agréable, aussi agréable que celui d’un premier baiser.

Je l’entends murmurer quelque chose. Sa voix est étrange, faible, incertaine ou timide. Peut être que dans la semi obscurité, elle rougit. Je bouge sans m’en rendre réellement compte, une fois encore, j’ai une sensation d’être à l’extérieur de moi. Puis je reviens dans mon corps et me rends compte que je bouge réellement de mon plein gré, attiré.

Je prends Hermione dans mes bras et bouge légèrement comme pour entamer une nouvelle danse, plus calme qu’avant.

-Tu sais, je crois que je vis quelque chose de très nouveau. Je suis pas sûr d’être à la hauteur, ni de comprendre pourquoi moi.

*Bravo Erny ! Gâche le moment le plus heureux de ta vie !*

Oh la la la la! Il n'a pas aimé! Il ne veut pas de moi. Mais pourtant je suis dans ses bras ?! Je ne comprends rien... Il fait une chose et prétend le contraire.

Son coeur s'était accéléré aux derniers mots d'Ernest.

Comment ça pourquoi lui? Pourquoi nouveau? Et moi alors? Je ne m'appelle pas Lavande Brown ou parvati Patil...

Que fallait-il faire pour le rassurer? C'était si compliqué les garçons pour Hermione. Et encore elle était loin d'avoir tout vu. La moue d'hermione se fit triste et elle se défit de son étreinte. La fraîcheur l'envahit aussitôt. Comme pour s'en protéger, elle mits ses propres bras autour d'elle comme si elle se prenait dans ses propres bras et tourna le dos à son cavalier.

- Pourquoi toi? Mais c'est évident... C'est comme quand je suis dans tes bras, c'est une évidence. Tu es mon évidence. Tu ne le vois pas? Tu es la seule personne qui m'écoute aprler sur des sujets catalogués ringard par l'ensemble de la population de mon âge, et en plus, tu ne roules pas des yeux exaspéré. J'aime tes silences, tes regards... j'aime...

Change de sujet idiote, se corrigea-t-elle mentalement.

- Ernest, est-ce que tu as connu quelqu'un avant moi?

*Quand Hermione se déclare, quelque chose se bloque dans ma gorge et j’essaye d’avaler ma salive mais il se produit un gargouillis étrange, comme si je m’étranglais.

Mon incertitude à agir, mon incertitude à dire ce que je pense, mon incertitude à croire que je peux être aimé comme tout le monde et pas seulement méprisé, me bloque et me fait souffrir, je suis à la fois le tortionnaire et la victime. Je crois enfin connaître ma peur profonde : rester comme ça toute ma vie, toujours indécis, toujours peureux, toujours seul.
Ce qui se passe maintenant avec Hermione dépends de ce que je vais faire maintenant et pas de se que je vais penser, ni prévoir mais bien de se que je vais faire. Une action et non une pensée. Et puis tout est clair. Souvent quand je ne veux pas voir, je ne vois pas. Depuis le début de mes sentiments spéciaux envers Hermione, je n’ai pas voulu les exprimer franchement, je les ai refoulés. Maintenant je dois agir. Rien d’autre.

Je reprends Hermione qui c’est séparé de moi, je mets ma tête dans le creux entre son cou et son épaule. Inspiration. Odeur fleurie, douceur de sa peau. Expiration.*

-Hermione, je t’aime. Je n’ai jamais connu personne avant mais toi je t’aime. Je suis toujours remplis de doutes à propos de tout mais j’ai besoin de changer. J’ai déjà commencé à changer depuis que je te connais, longtemps avant que tu me marque du lion Gryffondor. Grâce à toi je peux enfin changer.

Mais écoute, je suis quelqu’un d’égoïste qui depuis le début s’enferme tout seul, évitant les autres, n’éprouvant aucun sentiment pour eux ni aucune compassion. Mais maintenant, je veux t’aider comme tu m’aides, même si je ne sais pas si c’est nécessaire. Hermione, je t’aime, de tout mon cœur.

Si elle s'attendait à ça! Elle avait volontairement arrêté sa déclaration en pensant qu'il était trop tôt et qu'elle risquait de trop s'avancer... Apparemment, elle n'était pas la seule à éprouver ce sentiment. On aurait dit qu'il avait poursuivi le fil de son discours. Ils étaient vraiment sur la même longueur d'ondes.

Heureusement qu'elle était de dos. Il ne pouvait pas voir ses yeux embués. Quand il s'était approché par derrière, elle s'était raidie. Ses bras étaient retombés le long de son corps. Lorsqu'il lui avait avoué ses sentiments, toute la pression accumulée la vida de toute force. Les larmes coulèrent. Sa tête était posée sur son épaule, elle prit ses mains et les porta à ses lèvres.

Elle se tourna dans ses bras et enfouit sa tête dans son épaule et se laissa aller à ses larmes. Ce qu'elles signifiaient, elle ne le savait pas bien. Pas la tristesse c'est sûr, la joie, oui. Le bonheur? Sans doute.

Les sanglots s'espaçaient. Pas besoin de paroles pour le moment. Tout était dit, dans les gestes, le silence et la tension. Elle leva son regard vers son amour et lui sourit.

Hermione sans voix...

*Hermione ne dit rien mais pour la première fois depuis longtemps, peut être depuis cinq ans et mon entrée à Poudlard, je suis soulagé. Je sers Hermione doucement. Maintenant, je peux vivre tranquillement pour quelques temps.

Elle ne dit rien mais je pense savoir. Elle s'était tourné vers moi et s'était mise à pleurer dans le creux de mon épaule. Je faillis être désappointé avant de me rendre compte de la signification de ses larmes. Je penchais ma tête contre la sienne, réspirais ses cheveux et son shampoing et y glissais deux ou trois larmes moi aussi.

Puis elle redressa la tête et me sourit. Je pus le voir dans la pénombre, ainsi que deux chemins brilliant, chemins de ses larmes de joie. Hermione ne dis rien mais dans le silence, elle reste belle à mes yeux.*

-Veux tu retourner tout de suite au bal?

Il lui fallut un moment pour retrouver ses esprits et sa tchatche habituelle. Elle réfléchit à sa question. Elle aurait tout donné pour ne pas y retourner au bal. Mais comme ils s'étaient engagés, pas question de reculer.

Cependant, étant donné que beaucoup de couples n'avaient pas encore été notés, il leur restait encore du temps avant la dernière épreuve. Ils pouvaient ainsi profiter de leurs aveux précédents pour se connaître un peu plus.

- Non, je n'en ai pas envie. On peut encore attendre un peu...

Pour appuyer ses dires, elle voulut rattraper sa maladresse de tout à l'heure. Elle prit le visage d'Ernest entre ses mains et l'attira vers le sien. Les quelques secondes pendant lesquelles ils se regardèrent dans les yeux avait un parfum d'éternité. A présent, il n'y avait plus d'angoisse ou de retenue dans le regard d'Ernest, juste une pointe d'envie et de complicité. Elle ne savait pas si cela dureurait, mais sa volonté de changer l'y aiderait forcément. Avec le temps...

Elle combla la distance qui les séparait, et ses lèvres effleurèrent les siennes. Tout doucement. Elle ne voulait rien précipiter cette fois. Le second contact fut un peu plus appuyé. Elle ferma les yeux et se concentra sur ce qu'elle ressentait.

Cela n'avait définitivement rien à voir avec leur premier baiser. Non, absolument rien. Les lèvres d'Ernest n'étaient pas prises par surprise, et au contraire, elles étaient plutôt accueillantes. Un léger goût de jus de cirouille les parfumait délicieusement.

Il s'agissait encore une fois d'un baiser chaste. S'il voulait approfondir les choses, il faudrait qu'il en prenne l'initiative.

*Je sens les deux mains d’Hermione de chaque côté de mon visage. La chaleur de ses mains passe à travers ma peau et irradie mon corps. Je suis à nouveau tout proche d’elle, de son visage à elle. Je n’avais pas non plus envie de revenir dans la foule, le bruit et tout le reste. Ici, tout allait parfaitement bien, dans la pénombre, avec Hermione et un silence relatif.
Je la regarde et elle me regarde. Je peux lire quelque chose dans ses yeux, de la tendresse, de l’amour et peut être même du désir. Ses yeux sont si marrons, si intelligents, je m’y plonge. J’ai envie de m’y voir, accompagné d’Hermione, partout, près du lac, lisant un livre compliqué ensemble, en bibliothèque, travaillant ensemble, sur le lac, couchés dans une barque, regardant le ciel et son immensité. Puis j’ai envie de nous voir plus tard déjà, peut être dans une petite maison miteuse comme celle de mes parents mais heureux. Je n’ai que quinze après tout, je dois vivre l’instant présent. Je sors des yeux d’Hermione et nous nous embrassons, une seconde fois. Cette fois, le baiser est tendre naturel, je peux prendre conscience, saisir son goût, sentir son corps. C’est un éveil des sens. Plutôt une renaissance de mes sens. Tout est palpable autour de moi.

Je sens une goutte de sueur glissé le long de mon dos, comme si c’était un long doigt invisible qui m’appuyait sur la peau. Je sens le sang d’Hermione battre dans els veines de sa main. Le toucher de ses lèvres est si intense que je ne sais pas si nous sommes deux êtres distincts ou le même. Sa salive a en fait un léger goût de pêche. J’y prends du plaisir.

Je ne sais pas depuis combien de temps nous sommes comme ça. Je décroche mes lèvres des siennes, avec un léger bruit humide. Nous sommes deux entités différentes mais je veux rester avec elle, être elle, un.*

-Je ne veux pas y retourner non plus. Restons encore un peu.

*J’ai encore envie de goûter Hermione et me rapproche de nouveau d’elle, d’abord de son cou, que je respire de son oreille, sa joue puis ses lèvres à nouveau.*

Ils auraient pu être vus de n'importe qui. Ils s'en moquaient, aussi bien l'un que l'autre. Hermione fut déconnectée de tout ce qui l'entourait par ce qu'avait fait Ernest dans son cou. C'était renversant. Elle savait qu'il l'avait plusieurs fois regardée à cet endroit précis. Au début, avant qu'ils ne se connaissent aussi bien, ça l'avait mise mal à l'aise. Mais là...

Seuls ses sentiments et les sensations qui montaient en elle la rattachaient au présent. Sa bouche sur sa peau, ses mains caressant son dos... Chaque centimètre carré de peau effleurée criait pour que ses mains y reviennent. Puis, il touchait d'autres endroits qui réclamaient la même attention dès qu'il explorait le reste de son dos. Ses lèvres remontèrent jusqu'au siennes. Il les caressa gentiment, demandant la permission d'entrer... Acces granted. Elle fondait de plus à chaque nouvelle découverte. Une foule d'adjectifs aurait pu qualifier ce qu'elle ressentit lorsque elle sentit sa langue danser avec la sienne.

A mesure que leurs sens leur laissaient découvrir le plaisir qu'ils pouvaient tirer de cette activité, le cerveau d'Hermione frappa à la porte. Il lui fit penser à Viktor. Qu'il reste en Bulgarie celui-là lança son coeur! Il n'y avait rien de comparable. Il était plus âgé et il l'avait faite souffrir plus que quiconque. Il l'avait pratiquement forcée un fois... C'était parce qu'elle avait refusé qu'il l'avait rejetée, elle en était presque sûre à présent. Les paroles de Ginny lui revinrent en mémoire: "Tu trouveras toujours mieux. Quelqu'un qui t'aimera pour toi, et que tu aimeras en retour". Elle n'avait toujours pas répondu à Ernest. Il fallait qu'elle le fasse.

Elle conclut leur baiser tendrement et repoussa une mèche de cheveux qui tombait devant les yeux d'Ernest et mit ses mains dans les siennes. Pendant un instant une foule de pensées flottèrent dans sa tête... Elle se voyait avec lui, mais ils étaient plus âgés... Et... Il tenait... la peau pâle et les cheveux emmêlés et bouclés... saletés d'hormones! Je ne peux pas encore penser à ça, c'est trop tôt!

- Je t'aime.

A ce moment là, alors qu'ils allaient recommencer, Sir Nicholas fit sa réapparition. Hermione piqua un fard.

Hermione parle enfin et me dit tout simplement qu’elle m’aime, tout est si simple. Nous nous tenons mutuellement sommes prêt à s’enlacer à nouveau quand surgit le fantôme des Gryffondor.

-Salut la compagnie ! La dernière épreuve va bientôt commencer les jeunes, vous feriez mieux de…

Je crois que j’ai failli faire une attaque. Qui a dit que les fantômes de Poudlard étaient inoffensifs. Je crois qu’Hermione s’est mis à rougir et moi, je me rends compte que je me suis mordu la langue quand Sir Nicholas, je crois que c’est son nom, est apparu. Il devrait y avoir des lois en rapport entre les fantômes et la vie privée. Un goût cuivré empli ma bouche.

Le fantôme ne semble pas gêné lui et à mon avis c’est normal, ça doit faire des siècles qu’il doit surprendre des couples d’amoureux dans les couloirs. Ca doit l’aider à lutter contre l’ennui. A quoi ai-je pensé? Couple d’amoureux. Oui. Maintenant je fais parti d’un couple, frêle, fragile et naissant mais tout de même un couple.

Je laisse à Hermione le choix de retourner dans la salle ou pas.

Ernest est blême, il venait vraiment de voir un fantôme... Il fallait faire déguerpir Sir Nicholas qui ne s'était pas rendu compte d'avoir cassé un moment de magie intime entre les deux adolescents. Cependant, avec ce qu'il avait fait à Malfoy auparavant, elle ne pouvaiot pas le virer comme un malpropre. L'envie ne lui manquait pas pourtant.

- Merci de votre intervention tout à l'heure Sir Nicholas. Je ne sais pas ce qui se serait passé si vous n'aviez pas été là.

Elle fit descendre le fantôme d'un signe de la main comme pour lui parler à l'oreille. Lorsqu'il se pencha, sa tête se décrocha sur le côté. Hermione faillit tomber, ernest dans son coin n'était pas tranquille.

- Croyez bien que si je le pouvais, j'appuierai de tout mon coeur votre candidature au club des chasseurs sans tête... Ce Sir Patrick Delaney-Podmore n'est qu'un imbécile s'il ne reconnaît pas les bienfaits qu'apporterait votre admission dans son club...

Il n'en fallut pas plus au fantôme pour se redresser avec dignité, saluer Hermione, son orgueil flatté. Il se dirigea vers Ernest et pointa dangereusement son index sur sa poitrine.

- Ne vous avisez pas de lui faire le moindre mal jeune homme... Demandez donc à Peeves si je plaisante quand je suis en colère.

Il repartit aussi vite que ce qu'il était arrivé. Ernest était toujours aussi blanc qu'un linge. Le pauvre. Elle s'approcha de lui et l'embrassa rapidement.

- Ne t'en fais pas pour lui. Viens, je crois qu'on nous attend pour la dernière épreuve.

ernest se décida enfin à bouger.

HJ: la suite se fait dans la salle de bal, c'est la dernière épreuve. Le titre du sujet reste à définir.