Ernest Dudikoff, (5ème année) Serpentard

*Et voilà, c'est parti pour le cours de potion. Je m'installe devant mon chaudron et sort ma sacoche à ingredients. Plusieurs de ceux qui sont requis pour l'Aquavivus sont assez coûteux.
Cette fois, c'est sérieux. Je ne dois pas faire l'imbécile comme dans les TP de Métamorphose avec Mickael. Pour la potion, je dois redevenir mon ancien moi, sérieux, froid et méthodique. J'ai laisser Kineko dans le dortoir exprès pour pouvoir bien me concentrer. Il faut des points pour ma maison, qui va mal.
Je remplis mon chaudron d'eau et allume le petit foyer qui est en-dessous.*

-INCENDIO!

*La flamme éclaire d'une lumière orangé mon visage blanc, dans la semi-obscurité de la salle.*

*Pendant que ça chauffe, je saisis mon pilon et mon mortier ainsi que les écailles de poisson bulle. Les écailles sont bleutées avec des reflets violets. Elles se broient assez facilement, la poudre qu'elles deviennent est rapidement fine. Bien que ça sent légèrement le poisson évidement, le contact en est très doux, la matière légèrement brillante.
Je les broie et les broie encore pendant les dix minutes; elles deviennent de la poudre très fine au bout de 5 minutes mais je continue, perdu dans mes pensées. Je souris. Je suis différent lorsque je suis vraiment dans mon travail, c'est là que j'ai besoin d'être de nouveau l'asocial serpentard, sans amis, pour ne pas être dérangé dans mon travail.*

*Les dix minutes sont passées. Je dois maintenant verser la poudre d'écailles ainsi que le sirop d'ellebore dans l'eau du chaudron. Je regarde les ingrédients que j'ai préparé et prends la coupelle contenant le sirop. Je verse les écailles lentement puis le sirop. Je dois mélanger pendant 2 minutes. Je saisi une cuillère en bois et commence a tourner le début de potion. Le bois contre le métal tinte à peine. Des vapeurs commence a s'élever de mon plan de travail. Je respire lentement les remontés de vapeur mélangées aux odeurs des premiers ingrédients. Ca sent un peu comme de l'algue et ça pris une couleur bleu très léger.
Je prends de plus en plus conscience de la dualité que j'ai en moi. Ma matière préferé est la botanique: elle m'a donné les principes de la vie, du respect et de la gentillesse, en s'occupant calmement de plantes.
La potion est l'inverse. C'est ma deuxieme matière préférée, elle égale presque la première. Elle réveille en moi mes idées noires, de mort et de souffrance, quelque chose de plus sauvage, naissant dans les ombres des cachots. Je mélange.*

*Je dois mélanger pendant deux minutes pour que les ingredients deviennent bien homogènes. J'en profite pour regarder les autres. Pour l'instant, ils se débrouillent pas mal. Il faut que je mette les bouchés doubles. Je mélange et vérifie bien que la potion est normale à ce stade.
Oui pour l'instant tout va bien, c'est parfait.
Voilà les deux minutes sont passées.
Certains élèves sont en avance par rapport à moi mais ce n'est pas une course, pas du tout même. J'aurais la meilleur potion, même si je suis le dernier à finir.*

*J'arrive a la partie difficile de la potion: mettre les feuilles de Branchiflore avec 10 secondeS d'intervalle à chaque fois. Je les saisis, elles qui étaient posées sur une planchette de préparation en chêne. J'en prends une dans ma main droite et regarde mon poignee gauche, ou se trouve ma montre.
Je lâche la première feuille dans le chaudron et compte a voix basse. Ca fait un petit nuage de fumée et la potion devient à peine un peu plus foncé dans son bleu.*

-1...2...3...4...5...6...7...8...9...

-10...

*Je lâche la seconde feuille qui tombe doucement dans l'eau.
La potion fonce à nouveau, ça à l'air de marcher pour le moment. Peut-être que la potion deviendrait complétement noire si on mettais trop d'ingrédients. Bon ce n'est pas trop dur, il suffit de rester très concentré et ça je le suis. La potion peut être une matière merveilleuse, elle me plonge en transe. Je pense que je réussirais cette potion, après tout, elle est de mon niveau. Il n'y a pas de raison que je la rate. Je dois réussir pour Serpentard, pour que la maison regagne des points et surtout pour moi. En fait, je le fais pour moi seul.
Les dix nouvelles secondes sont passées.*

*Je laisse tomber la dernière feuille de branchiflore.
Finalisation du bleu, jusqu'à là, la couleur est bonne, sans doute que les autres ingrédients ne changeront pas sa couleur.
Si je ne l'avais pas mis, un sorcier qui la boirait et qui tenterait de respirer sous l'eau, en mourrait.
L'eau noir s'engouffrera dans ses poumons, remplissant sa bouche, ses oreilles et son nez, le faisant suffoquer, il n'aurait plus d'oxygene, se noye.
Il coulera parmi les eaux sombres et y resterait.
J'ai mis la derniere feuille et ma potion reussira pour moi et non pour Serpentard comme je le pensais avant. Pour moi seul. Dans un elan d'egoisme, je me vois seul survivant, nageant dans les autres troubles. Tous mes amis et ennemis flottant entre deux eaux pour avoir rate leurs potions:
Mickael, Sam, Claire ou encore Cho. Et moi nageant, fort, invulnerable.
Je me tire de ma reverie macabre, je dois passer a la suite de la potion. Cette matiere me change pour une ou deux heures et je me sens bien.*


NOte: ses pensées noires sont tout à fait à mon goût!

*Je dois maintenant rajouter le crin de sirène. Je l'avais posé sur un bout de parchemin noir, pour pouvoir bien le repérer. Il est d'une couleur indescriptible: parfois blond comme le cheveux du femme, ou vert comme les algues de la mer ou encore bleu comme l'océan, il brille légèrement et est très souple. Je respire son odeur: c'est une odeur de sel, une odeur de la mer. Il est magnifique.
Je le prends avec des petites pincettes à bouts plats. Il n'y a pas le moindre souffle de vent dans la pièce mais pourtant le cheveu ondule.
Je perd un peu de ma noirceur, c'est le genre d'ingrédient magique qui laisse rêveur.
Je le mets dans la potion, il y a un petit nuage blanc qui s'élève du chaudron. Cette fois, la couleur ne change pas mais ca consistance. La potion est un petit peu plus dense, plus épaisse.*

*Il faut à nouveau mélanger. Pendant trois minutes maintenant. Je reprends mon ustensile de potion et le fait tourner dans la potion. Je suis un peu hypnotisé par cette rotation, le liquide bleu glissant dans les parois intérieurs du chaudron. Depuis que j'ai rajouté le cheveu, quand j'ai me suis mis à mélanger, j'ai l'impression que la potion s'est mis à emmetre un bruit léger. Une sorte de son unique qui au fur et à mesure est modulé et change d'intensité. Il est si peu fort que je ne suis pas sur de vraiment l'entendre. Les trois minutes sont passées si vite.*

*C'est le moment d'ajouter le ventricule de dragon, ce qui me replonge de nouveau dans la noirceur. C'est encore un ingrédient coûteux. Il est noir et encore un peu visqueux. Cette chose appartenait à un dragon. C'est quand même incroyable. Une créature magique puissante, qui a peu être tué un sorcier, ou plusieurs. Un morceau de coeur qui a servi à faire vivre un preneur de vie, qui de ses crocs a déchiqueté un être humain. Je regarde ma main gauche gantée de noir. Ce n'est pas bien, je ne dois prendre un dragon comme sujet d'admiration. Des gens ont souffert à cause de dragon et même moi, je n'aurais pas ce gant, si un dragon aurait retenu ses crocs à un moment de sa vie.
Je mets le ventricule dans la potion, un nuage noir s'élève. la potion bleue a maintenant pris un reflet verdâtre assez déagréable au regard. Répugnant. J'espère que ce n'est pas l'aspect final de la potion.*

*Maintenant, je saisis les deux scarabées et les pose dans le mortier que je viens de rincer pour enlever les restes de poudre d'écailles de poisson-bulle.
Les scarabées sont assez gros mais complétement sec et très léger. Leur couleur est étrange: ils ont la forme de scarabée-rhinocéros mais leur tête est rose et leur corps bleu turquoise, l'ensemble est assez brilliant comme du métal. C'est comme si ces pauvres bêtes étaient les résultats de l'horreur vestimentaire moldue des années 80. Je prends le pilon et les brise lentement. Leurs carapaces, leurs élytres et leur reste de leur structure craquant sous le pilon de porcelaine. Il sont assez long à broyés et contrairement aux écailles il est impossible d'en obtenir une poudre parfaitement fine. Il reste toujours des gros morceaux colorés. Je verse le contenu de mon mortier dans le chaudron et l'horrible reflet verdâtre disparaît. Il est d'abord remplacé par un reflet rose comme la tête des scarabées puis par un reflet bleu turquoise.*

*Je dois à nouveau mélanger pendant trois minutes. La noirceur que procure la création d'une potion dans mon coeur s'amenuise. Je tourne, tourne et tourne encore. Je me permets un regard aux autres élèves. Ils ont l'air tous concentrés, broyant des scarabées, éfeuillant de le branchiflore ou mélangeant comme moi. Cependant, sur aucun visage je ne vois une expression de dément que procure la joie de leur création. Je suis seul, me replonge vers ma préparation.*

*Il me reste des ingrédients, je dois les mettre dans la potion pour la finir et il ne me restera plus qu'à faire mon observation. Je dois mettre une pincée de cendres de mandragore et 11,7 cuillère d'essence de Belladone.
Voilà bien pourquoi la potion est une matière de mort. Les mandragores dont je m'occupe en botanique sont ici brûlées et réduites en cendres pour le propre interêt de l'homme qui s'en sert. C'est une matière de profit.
J'ouvre un petit pot en terre cuite. Sur celui-ci, on peut voir une plante à figure humaine, qui hurle. La poudre est d'une drôle de couleur: une sorte de gris-brun légèrement brillant. J'en prends une pincée et la jette dans la potion. Celle-ci, enlève les reflets qu'il y avait dans la potion avant et l'assombrit encoore dans son bleu.
Maintenant, je dois mettre l'essence de belladone. En fait, c'est le point le plus technique en matière de précision dans cette potion. Je dois bien réflechir. J'observe bien la cuillère que je remplis 11 fois et que je verse lentement dans la chaudron. J'ai pris une cuillère un peu différente des autres: elle est plus creuse et les bords en sont plus abruptes. Après la huitième cuillère, je prends un crayon de papier et j'essaye de tracer des trait niveau, comme des traits de dénivelé sur les cartes.
C'est très approximatif et ça ne doit pas être juste. J'essaye tout de même. Je ne sais pas si ca va marcher.
Après avoir mis toute la bélladone, je constate qu'il y a maintenant des micro-bulles dans la potion mais elle ne remonte pas, malgrès que c'est assez liquide comme potion, les bulles restent toujours fixes.*

*C'est fini. Il ne me reste plus qu'à observer et le professeur Rogue pourra venir voir le résultat. Je prends une petite louche et un entonnoir ainsi qu'une fiole en cristal, de taille moyenne. Il reste évidemment plein de potion dans le chaudron.
Je lève la fiole ainsi rempli et la porte au niveau de mon oeil. Je commence l'observation, en laissant le liquide au repos. Il est bleu foncé et uni, dans tout son contenu il ya de minuscules bulles d'oxygène qui sont comme fixées dans le breuvage.
Je respire l'odeur qui s'en dégage: c'est une odeur de mer: de sel et un peu d'algues.
Je secoue un peu la potion pour voir comme elle bouge. Elle bouge comme au ralenti, c'est apaisant. Elle semble liquide mais ne bouge pas vite comme si elle était épaisse. Les petites bulles de remontes pas à la surface bien qu'elles bougent avec le mouvement du flux.
Je sens encore une fois, l'odeur n'a pas changé.
Je prends un compte-goutte et capture un peu de potion dans le chaudron. Je me mets au dessus de l'évier en roche brute qu'il y a à chaque table de la salle de potions et les vide sur mon long index blanc. Le contact est comme celui de l'eau et en en même temps celui d'un courant d'air. Ca doit être l'effet de respiration sous l'eau qui donne ses sensations.
Je ne prends pas le risque de goûter, j'attends que le professeur Rogue viennent me dire si jai réussi ma potion correctement. Je prends tout ce que je viens de constater en note dans mon cahier puis je lève la main pour que le professeur vienne voir mon travail.*