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Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Les Autres Ven 21 Mar 2008 - 11:10 | |
| - « Sir Rastaguay est mort depuis bientôt mille ans... » - « Moralité, quand on est mort, c’est pour longtemps. » - « Arrête, maintenant ! s’écria la jeune fille navrée, si tu ne veux pas travailler, je ne comprends pas pourquoi tu as sollicité mon aide pour tes révisions. » - « Sincèrement, Catherine, je ne croyais pas vraiment que nous allions travailler. »
Sans un regard de plus pour sa camarade de classe qu’il laissa coite, Liam se leva lourdement de sa chaise et enfila sa robe qu’il avait laissée sur le dossier.
- « Je vais faire un tour. Tu m’ennuies, » décréta-t-il par-dessus son épaule alors qu’il avait déjà le dos tourné.
La jeune fille prénommée Catherine se mordit la lèvre, constatant un peu trop tard les projets que Liam avait eus pour eux. Sans doute n’aurait-elle pas refusé si elle n’avait pas pensé bien faire en se focalisant sur leurs devoirs.
C’était que Liam ne lui avait jamais adressé la parole auparavant. Elle voulait faire les choses doucement, attendre la fin de leur après-midi de révisions pour lui proposer d’aller se balader dans le parc déserté par les élèves. Alors, elle n’aurait pas eu la retenue qu’elle lui ébaucha en hommage à sa subite envie de travailler. Elle avait eu tout faux.
Maintenant Liam, remorqué par son caprice enfantin, lui tournait le dos pour sortir de la salle commune. Elle n’osa pas se lever pour le retenir car sa dignité lui dictait le contraire de ce qu’elle aurait désiré.
Elle commença à ranger leurs affaires et à les empiler pour qu’il les retrouve dans la soirée quand il reviendrait. Certaine qu’elle n’aurait jamais de seconde chance. Liam n’était pas réputé pour sa constance ou sa débonnaireté. Avec lui, il n’y avait jamais de seconde fois.
Peu ému, le Serpentard se glissa par la porte de la salle commune et se décida à aller flâner à la recherche d’une occupation.
Il n’avait réellement envie de rien. Même si Catherine avait osé se laisser aller au badinage, il pensait qu’il s’en serait lassé au bout d’une heure. Il lui avait d’ailleurs fallu moins d’une heure pour s’ennuyer d’elle.
En chemin, il rencontra un groupe de Serpentard qui lui proposèrent d’aller s’amuser avec leur nouveau bouc émissaire de première année, il se gratta la tête pour faire mine de réfléchir à la question mais ponctua sa fausse réflexion par : « Vous n’avez donc rien d’autre à faire ? » Aucun ne s’offusqua. Au lieu de cela ils ouvrirent le trou béant qui leur servait de bouche et partirent d’un joyeux « non ! » pratiquer leurs révisions sur un pauvre premier année.
Son errance le mena jusqu’au premier étage. Il s’accouda pensivement à un balustre et regarda en bas les têtes de fourmis aller et venir. Les spectacles et les discussions paraissaient toujours d’une subtile bêtise quand on n’y avait point d’intérêt. De son perchoir, les bribes de ce qu’il pouvait entendre des autres lui donnaient envie de vomir le même néant qu’ils s’amusaient à psalmodier, se faisant croire qu’ils avaient un commerce intéressant. Pathétiques, songeait-il, en continuant paresseusement de les observer.
Après une douzaine de minutes, il sentit une présence s’accouder doucement à côté de lui. Il se redressa sans déplier le dos et avisa l’intrus d’un œil critique.
- « Il n’y a pas d’autres parapets moins occupés où tu pourrais te rendre ? ironisa-t-il. Qu’est-ce que tu veux ? »
Dernière édition par Liam Cullen le Sam 22 Mar 2008 - 20:44, édité 1 fois |
| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Ven 21 Mar 2008 - 21:26 | |
| - Je trouvais celui-ci pas mal. Vue imprenable sur le théâtre de Poudlard. Dis-moi ce que tu vois, je te dirai qui tu es.
Je restai accoudé et décidai d’ignorer le vindicatif "qu’est-ce que tu veux?" Que voulais-je? Rien de spécial. M’accouder. Je n’allais pas lui céder ma place, cette rambarde aurait pu accueillir tout Poufsouffle.
La sempiternelle musique de fin de journée. Les bruits de pas étourdissants, le friselis des robes qu’on retirait gaiement pour récupérer enfin son identité, les chuchotis des groupes de filles qui s’évaporaient en leurs nuages de mots indistincts faisant de l’ombre au parterre de l’entendement, les rires symptomatiques de nos maladies juvéniles, les gloussements guillerets. Tout était en mouvement pour cette valse de nos dix-sept heures. Tout. Non. Cela n'était pas vrai. Tout, sauf le garçon à côté duquel j’étais venu m’accouder.
Je ne connaissais que son nom de famille et peinais à recouvrer un semblant de mémoire, même en cherchant au coin de son regard inlassablement tourné vers ceux qui étaient en bas. Un indice pour retrouver son prénom...? Je ne savais pas.
Je le regardai sans baisser les yeux. D’aucuns auraient dit qu’il était plutôt beau garçon. Je retirai le "plutôt" sans rougir. Il était d’une beauté à faire se plier les arbres et la nature sur son passage. J’étais certain qu’Aphrodite aurait projeté d’en faire son amant si d’autres sournoises déesses ne l’avaient pas ligoté sur le trône de la mythologie.
Puisqu’il paraissait tiré d’un bras et de l’autre par l’oisiveté et la solitude, je pris sur moi de lui faire abandonner ses deux maîtresses pour un amant: le jeu.
- La fille aux cheveux roux, la Gryffondor avec ses deux amies. Si tu devais donner deux mots pour la décrire? |
| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Sam 22 Mar 2008 - 21:18 | |
| - « Fille facile », répondit-il indifférent. Cela faisait deux mots.
Le Poufsouffle ne semblait pas céder à l’implicite doléance de Liam qui était de lui fiche la paix. Il obvia à l’intimidation en détournant son attention sur les autres. Après quelques secondes où il resta perplexe, un sourire en coin fendit légèrement sa bouche. Le Poufsouffle se montrait malin de choisir cette méthode d’infiltration: ne pas répondre de front. Quoi qu’il veuille en définitive, Liam laissa de côté son tempérament huron.
A travers les boucles d’or qui retombaient devant ses yeux quand il penchait la tête, Liam scruta la cible. Fille facile étaient les premiers mots qui lui étaient venus. Il est fort plausible qu’il aurait ainsi harnaché n’importe qu’elle autre fille du hall avec la même offense. C’était ce qui l’ennuyait avec les filles. Il les trouvait faciles, sécables à son désir, pliables et modelables à souhait. Il savait où appuyer pour les énerver, où chatouiller pour les faire sourire. Il pouvait se faire maudire ou apprécier de n’importe laquelle si tant est qu’il l'eut décidé. Elles lui étaient indifférentes et essentielles à la fois.
Mais, Dieu qu’elles étaient friables ! Derrière leur apparente force, il ne voyait que de la faiblesse. Faiblesse de se croire, faiblesse de penser que, faiblesse de juger que, faiblesse d’avoir envie de, faiblesse de minauder, faiblesse d’être. Elles étaient faibles et manipulables parce qu’elles n’étaient guidées que par l’amour. Une fois que cela était compris et accepté, on pouvait à peu près leur faire faire n’importe quoi. Il les répugnait autant qu’il les désirait. Ce paradoxe les pourvoyait d’un don qu’il ne leur démentait pas:
- « Elles sont géniales dans leur aquarium de rêves... » dit-il pour ponctuer sa réflexion.
La rousse en question n’était pas vilaine, une paire de lunettes donnait à son visage un caractère sérieux qu’on avait envie de dépraver. Du groupe où elle se trouvait, elle semblait être la seule à comprimer ses rires pour qu’ils ne dérangent pas. Comme si le rire était une insulte au silence qui attendait timidement sur le pas de la porte d’entrée du grand hall. Sa jupe grise d’uniforme était plus courte que celle de ses amies. Elle les dépassait toutes d’une tête. Sa grande taille devait être une impotence à laquelle elle ne pouvait remédier qu’en sortant avec des plus grands ou en ne se souciant pas de l’avis des autres.
Cependant, quand on n’ose pas rire de peur de faire trop de bruit et d’être remarqué, c’est que l’Autre pèse déjà sur nous. Il nous influence par ses jugements et ses normes. L’évidence et les standards sont des dictateurs qui retirent à toutes choses le sel de la vie. Or, quand on croit au prince charmant, ce guignol sur son beau balai à la mode, n’est-on pas déjà prédestinée à subir les normes ?
Se prêtant au jeu sans faire part de ses tergiversations, Liam désigna une autre personne dans la foule. Il s’agissait d’Allanah Raines.
- « Celle-là. La blondinette. Si tu devais la charmer en deux leçons ? » |
| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Lun 24 Mar 2008 - 10:58 | |
| Sur toutes les personnes présentes dans le hall, ce fut sur Allanah Raines que son intérêt tomba. Comme il la caractérisait par "la blondinette", je supposai qu'il ne connaissait pas son identité, donc que cela fut le fruit du hasard. Au bénéfice du doute, je ne lui en tins pas rigueur mais ma prochaine question serait corsée. Je fermai mon visage à clé pour qu'il ne puisse pas lire l'effet que le prénom produisit en moi. Je ne savais s'il avait ouie des rumeurs à notre sujet mais comme il avait répondu sans faux-fuyant à ma singulière question, pour ne pas gâcher le jeu, je me contraignis à lui répondre du mieux que je pusse.
Il me paraissait avoir du mépris pour les filles en général. Mais peut-être qu'une en particulier lui avait causé du souci. Irritation qui s'était répercutée sur l'ensemble. Des filles faciles baignant dans leur aquarium de rêves. Ainsi définissait-il les filles? Ca sentait drôlement mauvais la frustration tout ça.
Avec sa tête, j'aurais plutôt cru qu'il en raffolerait et qu'elles ne lui procuraient que joie à satiété et soulevage de jupons en veux-tu en voilà. Peut-être que c'était le cas aussi... mais ça ne semblait pas l'émouvoir plus que ça.
D'accord, il avait un physique qui le transportait à plus de la moitié du chemin menant à leur approbation de quelque relation qu'il aurait pu envisager avec elles. Mais par la suite, je lui aurais copieusement conseillé de ne pas ouvrir la bouche sur la profondeur de ses pensées concernant la facilité de les corrompre s'il voulait avoir ses chances auprès d'elles, bien que je ne pensais pas qu'il eût besoin de mes conseils. L'aîné des Cullen passait pour un jeune homme qui savait très bien ce qu'il faisait. Seulement, il paraissait blasé. Je me plaisais à imaginer qu'en un autre temps, une autre époque, il me dirait tout le contraire. Que les filles étaient géniales car elles étaient juste des filles. Des autres nous, panachées de petites différences qui nous les rendaient amusantes et stimulaient notre imagination pour les rendre unique en nos bras.
Après un silence réfléchi, je lui délivrai ma réponse, en suivant Allanah des yeux.
- Leçon numéro une, éviter de lui dire qu'elle est une fille facile. Quand bien même cela serait vrai. Leçon numéro deux, de même, on appréciera l'ellipse sur sa noyade dans l'aquarium de ses rêves.
Qu'il relève le cynisme de ma remarque. Je ne souris pas mais je développai.
- Je crois que ces deux leçons sont aussi applicables pour l'ensemble de la gente féminin de Poudlard et du monde. J'espère que je ne t'apprends rien, ça me ferait bien bouser. Deux leçons sur ce qu'il vaut mieux ne pas faire. Le reste me semble permis: regarder ce qu'elle a de singulier et qui m'attire et l'exploiter comme une richesse. Tirer le fil pour voir où il mène. Dans une impasse? Tant pis, j'aurais essayé et on se sera bien amusé. Les outils de séduction et les modes d'emploi, très peu pour moi. Je préfère l'impro. A ton tour... Puisqu'elle est si facile, vas voir la rousse. Je chronomètre cinq minutes pour que tu me rapportes un baiser. Sur la bouche. Attention, je te regarde et je compte.
Je retournai un petit sablier de sable vert que je venais de faire apparaître.
- C'est parti. Enchanté, je m'appelle Caleb Sutham. Hou... il ne reste que quatre minutes trente.
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| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Mer 26 Mar 2008 - 18:58 | |
| Ce Poufsouffle n’avait rien d’un Poufsouffle standard pour Liam. Il les avait toujours connu un peu diables mais jamais à ce point sagace dans l’art du double langage. Malgré les quatre minutes qu’il lui restait, le Serpentard prit encore le temps de dévisager Caleb d’un œil grave mais comblé. Il sertit son contentement d’un sourire qui concluait implicitement la gageure. Lui qui s’ennuyait venait de trouver un challenger aux intérêts aussi puérils et dérisoires que les siens du moment.
Je lui ferai payer, se promit-il en descendant les marches sans discuter les termes du défi.
Il marcha doucement mais droit vers la jeune fille rousse à lunettes. Il s’aventura au centre du groupe d’amis et, sans parler encore, prit la main de la jeune fille, tellement éberluée qu’elle se laissa traîner par Liam à quelque pas. Toujours sans prononcer une parole, Liam se mit face à elle. Malgré sa grande taille, la jeune fille était toujours plus petite que lui. Il pencha légèrement la tête de côté d’un air factieux pour la regarder bien en face pendant qu’il faisait très délicatement glisser ses lunettes le long de sa tempe. La rousse, en pleine torpeur, s’empourpra jusqu’à la racine des cheveux. Ses amies suivaient les petites manœuvres en chuchotant, extasiées devant l’insolite spectacle. Tenant les lunettes dans sa main, Liam délivra à la jeune fille un sourire charmeur et silencieux.
- « Tu as les yeux marron », murmura-t-il comme un secret compliment en se penchant vers elle pour l’embrasser sans autre prologue inutile.
Elle en fut si déroutée qu’elle n’imagina même pas le repousser. Elle s’était laissée fondre sous la doléance des lèvres de Liam. Après avoir largement profité de l’échange labial, Liam prit la main de la Gryffondor et y plaça les lunettes qu’il venait de lui retirer. De l’autre main, il coiffa une mèche rousse derrière une de ses oreilles et lui sourit avec allégresse.
- « Merci », lui chuchota-t-il à l’oreille qu’il venait de coiffer.
Puis, il tourna les talons, enfonça nonchalamment ses mains dans ses poches et remonta l’escalier pour rejoindre Caleb sur la rampe d’escalier. Il s’accouda paisiblement plus près de Caleb qu’il ne l’avait été auparavant, en saluant d’un petit clin d’oeil la jeune fille rougissante et chancelante rejointe par ses amies éperdues dans une longue crise de gloussements.
- « Trois minutes quarante six », dit Liam d’une voix impassible en se penchant vers Caleb pour l’embrasser à son tour sur les lèvres. Il lui donna exactement le même baiser qu’il avait donné à la Gryffondor. Ne voulait-il pas qu’il lui rapporte un baiser ?
- « Et moi, je m’appelle Liam Cullen, » termina-t-il en se remettant dans sa position initiale. Les jeunes filles n’arrêtaient plus de lancer des regards grotesques et dubitatifs en leur direction mais Liam se montrait désormais indifférent. Consternées par le baiser échangé entre les deux garçons, elles finirent par quitter le hall en pestant.
- « Bien, à toi maintenant, reprit Liam d’une voix neutre en suivant les filles qui sortaient. Tu as trois minutes pour te présenter et me convaincre de ne pas te jeter un sortilège pour ce que tu viens de me faire faire avec cette pauvre fille. Si je ne suis pas convaincu, nous terminerons par un duel. Le premier qui sera touché deviendra l’elfe de maison de l’autre pendant toute la fin de la soirée. » |
| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Ven 28 Mar 2008 - 15:01 | |
| Liam ne partit pas tout de suite accomplir le défi. Au lieu de cela, je sentis son regard vriller le mien. Il me décomposait, m’évaluait, me soupesait comme si je fus une marchandise atypique dont on avait de la peine à interpréter la fonction. Il m’estimait pour savoir si je valais la peine de remplir ce challenge. Et sans doute aussi, comme beaucoup de Serpentard, je supposais qu’il préparait déjà sa vengeance. Nous restions triviaux mais l’honneur de relever un défi, aussi stupide soit-il, ne pouvait se faire pour la gratuité du geste. Nous n’étions pas des Rouge. Rien n’était gratuit. Tout se valait. Il était certain qu’un retour de flamme m’attendrait mais passer le test du regard de Liam était bien plus impressionnant que l’anticipation de ce qu’il me réserverait par la suite. Il avait ce détachement sur les choses et les gens qui confère à ceux qui l’entourent un étrange sentiment d’infériorité. Du mépris. D’un clignement de cil, j’étais certain qu’il pouvait en dire plus sur ce que je lui inspirais que s’il lui était venu l’envie de me lancer un sortilège de Ratatinage. Toutefois, en plus du mépris qu’il avait pour moi et qu’il devait très certainement réserver à tous, je percevais en filigrane un intérêt piqué, séduit par mon audace. Je prétendis avoir passé l’étape de l'évaluation. Je sus qu’il le ferait, qu’il irait la voir la rouqine, quitte à me défoncer la tête dès son retour. Je suivis l’action sans en perdre une miette. Il ne parla pas, ne se présenta pas auprès du groupe. Il fendit l’ovale de jeunes filles pour en extraire le noyau. Il ne parla toujours pas, ne s’occupa plus de l’ovale déformé. Comme ces jeunes filles, j’étais sidéré par la façon dont il s’y prit. Profitant de la torpeur provoquée par son culot, il saisit le baiser avec grâce et facilité. Le baiser dura plus longtemps qu’attendu. Il en profitait. Je souris. Sûr que si j’avais envoyé Grabbe, ça ne se serait pas passé comme ça... maugrée-je vaincu. Il avait mis moins de trois minutes, fut à côté de moi quarante secondes après avoir clos l’embrassade. Je restai ébahi par son effronterie. Sa désinvolture me rappela celle de mon père. Sous la haie des regards féminins, il revint indolemment se placer à côté de moi. J’avais fait disparaître le prétentieux petit sablier avant de lui faire part de mes félicitations quand sa bouche se posa sur la mienne. Abasourdi. Eberlué. Je restai les yeux ouverts et ronds, pétrifié par la domination de ses lèvres. Comme la rousse, je fus saisi d’une hébétude qui m’empêcha d’abord de faire le moindre geste. Puis, allez savoir pourquoi, comme la rousse, je pris le baiser qu’il me rapportait. Je ne me débattis pas. J’étais curieux de ce geste provocateur. Alors, comme la rousse, je répondis à l’assaut de ses lèvres, entrouvrant les miennes pour lui retourner l’identique désinvolture avec laquelle il pensait me désarmer. Je n’étais pas une fille. Et, encore plus, je n’étais pas impressionnable. Le baiser me plut. Nous nous détachâmes. Il réprouva la gente féminine de son indifférence. La gente féminine s’offusqua et repartit d’un pas stressé. Ca ferait le tour de l’école. Je m’en foutais. Liam Cullen se présenta. Pourquoi ce nom me parlait tant? Le souvenir de ce nom sommeillait quelque part dans ma mémoire... où? quand? pourquoi? Je ne pus approfondir car déjà il érigeait la base du défi suivant. Je devais me présenter. Je l’avais déjà fait, j’estimais donc que mon prénom ne lui avait pas suffit. Je doutai qu’il s’intéressât à la déclinaison des chapitres de ma vie ou aux cours que je suivais en dilettante. Je compris qu’il voulait que je réponde à ce qui l’intriguait. A sa première question: qu’est-ce que je veux? Qu’est-ce que je lui veux? Qui suis-je, moi, Poufsouffle insouciant, pour venir lui imposer mes jeux? Et s’il n’était pas satisfait de ma réponse, nous terminerions par un duel. L’optique d’un duel me séduisit. J’optai donc pour foirer ma réponse. Il semblait plus perspicace et observateur que d’autres si bien que je lui parle de Caleb Sutham, expatrié polonais, et c’était déjà foirer ma réponse de toute façon. J’étais persuadé qu’il ne me croirait pas. En plus, je le mets forcément si on se fait un duel.
Lui faire ravaler son arrogance me grisa. Avoir un Liam de maison pour la soirée m’était une pensée qui m’enivrait d’un enchantement vicieux. - Je suis certain que tu as pris plus de plaisir à m’embrasser qu’à embrasser cette fille, alors je n’ai aucune envie de justifier mes motivations. Je t’ai trouvé un alibi idéal pour le faire, que ce soit sa bouche ou la mienne, tu as pris ce que tu voulais sans ciller. Je n’ai donc aucune pitié pour toi, ni pour elle. Aucun scrupule non plus. Elle va se morfondre dans son lit en pensant à toi. Elle va alimenter les rumeurs de ce soir, au dîner. Ca n’entachera pas ta réputation, ni la mienne dont je me fous pas mal. Bref, je m’appelle Caleb Sutham, et si cela ne te suffit pas alors prends ta baguette. J’ai toujours rêvé d’avoir un elfe de maison avec des cheveux blonds. |
| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Sam 29 Mar 2008 - 16:38 | |
| Le Poufsouffle voulait jouer au plus malin et il y parvenait bien. Il éluda la réponse que le Serpentard attendait en lui opposant hardiment que ce que Liam récoltait, Liam avait l’avait semé. Il présageait que, quel qu’en deviennent les fruits, rien de ce qui venait de se passer n’empoisonnerait la réputation de l’un ou de l’autre. Caleb resterait silencieux sur ses desseins.
Le Serpentard ne dérogea pas à son impassibilité devant la mise en garde. Il sortit sa baguette et se redressa face au Poufsouffle après l’avoir avisé en silence pendant qu’il formait dans son esprit d’autres conjectures le concernant. Il cherchait à avoir des ennuis. Il semblait entreprenant, joueur et indifférent à l’opinion de Liam. En tout cas, en apparence.
Que mouline-t-il dans sa tête ? se demanda-t-il en avançant sa baguette sous son menton pour lui redresser doucement le visage.
- « Il vaut mieux pour toi que je perde, lui dit-il d’une voix mielleuse et souriante, je t’assure que tu ne survivrais pas à une soirée d’avilissement avec moi. »
Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas mais qu’il mit sur le compte du délassement et de la séduction de se retrouver dans une situation périlleuse, Liam espérait tout le contraire. Il aimerait beaucoup que le Poufsouffle remporte le duel pour voir jusqu’où allait sa hardiesse. Etait-il une grande bouche ?
Il abaissa sa baguette et regarda une dernière fois par-dessus la rambarde le spectacle de fin de journée. La contemplation des autres venait de perdre de son charme auprès de son attention malsaine. Il s’en remettait plutôt docilement, et avec une certaine curiosité, au jeune Caleb afin de raviver la très basse opinion qu’il avait des divertissements au sein de l’école. Il était devenu l’Autre.
Il me reste à définir si cet Autre est l’antagoniste ou l’alter ego.
Il n’y avait que deux sortes de personnes pour soi. Ceux qui nous ressemblent et ceux qui nous complètent. Selon lui, l’antagoniste complétait, l’alter ego ressemblait. Personne ne s’opposait formellement.
Liam marcha devant, à la recherche d’un couloir abandonné. Ils trouvèrent leur bonheur au second étage, au lieu d’une étroite et longue galerie de tableaux et d’armures faiblement éclairée par deux torches.
En arrivant, Liam se tourna vers Caleb.
- « Reste-là... je vais à dix pas. »
Depuis l’ombre de la distance qu’il venait de prendre, il salua et se mit en garde.
Prologue.
- « Effectivement, j’ai pris plus de plaisir à t’embrasser qu’à embrasser la Gryffondor. Elle était gagnée d’avance... fille facile. Pas toi. J’étais incertain de ta réaction. »
- « Expelliarmus ! » lança Liam en faisant tout son possible pour manquer sa cible sans que cela ne se voit. |
| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Lun 31 Mar 2008 - 13:53 | |
| Nous arrivâmes dans une sorte de grande galerie plus longue que large qui laissait très peu d’amplitude aux mouvements et à la fuite. Liam entama les festivités. Il ne prit pas la peine d’utiliser un informulé ce qui me mit la puce à l’oreille. Il avait été si certain de m’écraser comme un nifleur il y avait dix minutes de cela, pourquoi n’agissait-il pas avec plus de d’opiniâtreté?
Du moins, il enchaîna la formule à sa dernière phrase qui m’avait quelque peu décontenancé à cause du manque de faux-semblants avec lequel il s’exprimait. Je fus donc surpris d’entendre le sortilège de Désarmement pour toute ponctuation mais je l’évitai d’un bond sur le côté qui me bloqua contre le mur, derrière une armure de ferraille qui me repoussa de l’autre côté, à la merci de Liam, car, prétendait-elle, elle n’était pas un bouclier et elle ne désirait pas être détruite à cause de leurs petites querelles immatures.
Je m’accroupis sans lui répondre. Je m’occuperai plus tard de ce cas. Je n’aimais pas beaucoup me faire dicter ma conduite par un meuble.
Impedimenta, lançai-je en direction du Serpentard que l’ombre recouvrait de son voile opaque.
Je le ratai, plus ou moins exprès afin de faire durer le plaisir. Profitant d’un flottement, j’avançai une nouvelle fois vers lui en restant collé au mur et accroupi. J’avançai dans bruit derrière l’armure suivante mais les tableaux me vendirent en râlant de même que l’armure récalcitrante. Ils ne voulaient pas avoir d’ennui ou être abîmés.
Pour avoir la paix, dissimulé dans l’obscurité du renflement de la cloison de pierre froide, j’élevai ma main devant moi, paume dirigée vers l’extérieur et murmurant une incantation. Dans le couloir ce geste fut le moteur de l’élévation de tous les tableaux suspendus au mur qui se décrochèrent de leur clou. Protestations sonores des personnages d’acryliques, d’huile et de gouache. D’un très vif mouvement du poignet, je retournai la paume de ma main vers mon visage, comme les gestes des danseuses pour scander un olé hispanique. Tous les tableaux se retrouvèrent face au mur avant qu’un mouvement de ma main ne les suspende à nouveau et à l’envers à leur paroi de pierre.
Je réservai un sort similaire aux armures si elles se plaignaient encore. Mais fortes de ce qu’elles venaient de voir, plus aucune n’ouvrit son casque. Elles se tirent droites dans leur immobile indignation.
La silhouette de Liam se découpa dans le reflet d’une torche, je pointai doucement ma baguette vers lui.
- Liam!!! lui assénai-je énervé, si tu ne te bats pas loyalement, je vais renverser les termes du duel. Ainsi, si je gagne, je serais ton elfe de maison. Si tu gagnes, tu seras le mien... sans rire, ne me prends pas pour un demi-scroutt. J’ai envie de me battre et de t’écraser à la régulière. Qu’est-ce qu’il te faut pour avoir envie disputer un vrai duel?
Sur le point de me relever, je le vis devant moi, à un mètre, la baguette pointée sur mon visage. Se servant des éclats de ma voix, il avait avancé jusqu’à ma cachette. Son visage parfait me regardait impassiblement. Je lui souris, sournois. Mes yeux brûlants les siens. |
| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Mer 2 Avr 2008 - 18:29 | |
| - « Caleb, mon ami, vous criez trop fort... » perça la voix grave de Liam de son timbre doucereux, la baguette menaçant le Poufsouffle encore accroupi. - « Debout ! » ordonna-t-il moins amène en suivant le mouvement de son adversaire du bout de sa baguette. Ses yeux vrillaient le Poufsouffle qui venait d’accomplir devant lui un acte de magie qu’il jugeait particulièrement complexe. Un sixième année ne pouvait déplacer autant d’objets, sans même les regarder ou les viser. Un septième année le pouvait-il seulement ? Comment avait-il fait cela ? Qui était-il ? Pendant que Caleb se redressait sur ses deux jambes, Liam lui jeta un sortilège informulé qui le plaqua au mur avec rudesse. Les yeux enflammés de férocité, il s’approcha à quelques centimètres de sa victime et le dévisagea pour trouver quelque part en ses yeux le secret de ce qu’il était. - « Caleb Sutham... tu viens de perdre. » - « Ca reste à voir », se moqua Caleb en souriant en coin. Seul le visage de Caleb pouvait être mobile or, de ses yeux assombris et révoltés, il scrutait l’épaule du Serpentard. Avec effroi, Liam se rendit compte qu’il saignait à travers le tissu de son vêtement. La blessure n’était pas douloureuse mais il saignait. Le liquide visqueux imbibait lentement l’étoffe noire de sa chemise, lui donnant des reflets aqueux. Liam recula sans libérer le Poufsouffle de son sortilège. Il passa lentement la main sur son habit spolié et apporta devant ses yeux un index et un majeur rougeâtres. Le silence déjà bien pesant s’empara d’eux et s'alourdit encore. Au bout du couloir, les armures s’étaient penchées pour les observer. Pouvaient-elles redouter la suite ? Une armure sans émotion saurait-elle compatir ? Maintenant que le silence appuyait sur ses épaules, Liam pouvait ressentir la douleur. La peau cisaillée de son épaule suintait la souffrance jusqu’à son poignet. Une larme de sang s’égoutta sur les dalles, puis une autre, et une autre. Des picotements parcouraient sa chair. Une brûlure corrodait sa peau. Quand avait-il osé ? Les yeux clairs du Serpentard accrochèrent soudainement ceux du Poufsouffle dans une haine instable. Il laissa tomber sa baguette. Le bruit de l’entrechoc avec le sol résonna dans toute la galerie, sonnant l’alarme du dernier round. Liam appuya violemment son avant-bras sous le cou de Caleb tandis que de son autre main il saisit sa chevelure brune pour plaquer solidement sa tête au mur. Ce mouvement impulsif le déchira jusqu’à l’échine, ouvrant un peu plus sa plaie, bien que rien d’autre que la bestialité de son ressentiment mâtinée de son incontrôlable désir, n’illuminait désormais son regard. Contre toute attente, quand il aurait voulu le battre jusqu’à la mort, se furent de nouveau ses lèvres qui vinrent s’abattre sur les siennes. Il embrassa Caleb avec une violence et une envie plus passionnée que tous les coups qu’il aurait pu lui porter. Il l’embrassa comme il n’avait plus eu envie d’embrasser quelqu’un depuis des mois. Il vola sa salive et son souffle, le larcin alla jusqu’à faire tomber sa main contre son cou pour l’étreindre avec sauvagerie. La bouche de l'inconnu devenait sa plus profonde blessure. Soudain, de lui-même, sans que Liam n’ait eu à le libérer de l’enchantement, le corps de Caleb commença à se mouvoir. Il rendit d’abord son baiser à Liam avec la même violence désireuse de tout lui prendre, d’absorber jusqu’à son âme. La bouche de l'inconnu devint son plus parfait pansement. Puis, quand il eut pris tout le plaisir qui le hantait, Caleb repoussa Liam avec vigueur. Essoufflé. Haletant. Le temps ne fut suspendu que quelques secondes éternelles avant que le Serpentard en revienne aux mains. Il renversa Caleb. Ils chutèrent tous les deux et roulèrent sur le sol, entre coup de poings fiévreux et embrassades douloureuses. Liam, meurtrit sous les coups de Caleb, ne savait plus s’ils se battaient ou s’ils s’étreignaient. En tout cas, cela faisait mal. Le silence les gagna de nouveau. Il n’y avait plus de mouvement hormis leurs respirations haletantes. Tous les deux allongés côte à côte sur le dos, ils regardaient le plafond, tâchant de reprendre leur souffle. Epuisés. La bataille était finie. Ils respiraient fort. Fort, jusqu’au moment d’éclater d’un rire complice. Liam s’esclaffa le premier. Caleb suivit. - « Et maintenant ? Qui est le sous fifre de qui ? » - Spoiler:
HJ : écrit à deux.
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| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Sam 5 Avr 2008 - 19:27 | |
| - Je t’ai frappé avant que tu me plaques au mur, lui dis-je.
Je mentais. Je l’avais touché exactement au moment où je compris qu’il allait me retourner un sort. J'y suis allé fort et ce que je lui ai fait n’était pas ce que je voulais faire. Sectumparta. Dur pour un simple duel.
- Donc, tu es mon elfe, blondinet. Aïe... tu m’as démonté la mâchoire, maugrée-je en restant allongé sur le sol. Je passai ma main sur mon visage et l’élevai au-dessus de mes yeux. Je saignais. Il n’y était pas aller avec le dos de la baguette. En retour, je l’avais tout aussi bien amoché.
Je ne m’étais plus battu depuis de ma troisième année. Dans le futur. Un garçon qui me voulait vengeance avait commencé à chipoter ma sœur, Amy, et je n’appréciai pas beaucoup qu’on se servît d’elle pour m’atteindre moi. Elle était ma sœur préférée. Le garçon a perdu deux dents et moi j’ai gagné deux semaines de colle. L’année suivante Poudlard fermait. Pas à cause de moi. A cause d’Antarès.
Je me relevai et me tournai sur mon flanc pour le regarder. Même le visage en sang, et un œil gonflé, je le trouvai beau.
- Et la première chose que je vais demander à mon nouvel elfe de maison, c’est de me soigner les plaies qu’il m’a infligées. Debout. Lève ta grande carcasse.
Je me redressai le premier et lui tendis la main pour l’aider. C’est alors que j’eus enfin la réponse à ma question, à mon impression d’avoir déjà entendu le patronyme Cullen. Ce fut plus fort que moi, je lui murmurai...
- Le vampire... C’est... tu...
Est-il au courant? Me demandai-je soudainement mal à l’aise. Je venais de mettre les deux pieds dans le chaudron. |
| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Lun 7 Avr 2008 - 22:44 | |
| Lorsqu’il entendit le mot « vampire », Liam se statufia. Debout face à Caleb, il le regardait avec trouble. Comment pouvait-il savoir ? Que savait-il ? Parlait-il de Seth ?
Puis, un grand calme l’envahit là où l’on attendait un esclandre violent. Il fronça les sourcils et abîma ses yeux dans ceux de Caleb. Pouvait-il prétendre ne pas savoir de quoi ce dernier parlait ? Il le dévisagea longuement, renforçant l’instinct premier qui lui avait montré le Poufsouffle comme un être différent des autres. Ce qui avait été instinct était désormais certitude. Le souafle était dans son camp, Liam devait aviser avec intelligence. Ne pas trahir son frère, tout en en sachant plus sur ce qu’était Caleb et sur ce qu’il savait.
Liam décida d’éteindre le silence d’un reniflement insensible qui empêcha la coulée de sang de son nez de parvenir jusqu’à sa bouche. Il recracha vulgairement sur le sol le sang inspiré et qui était redescendu jusqu’à sa gorge. Après réflexion, il choisit que la patience et l’escobarderie seraient ses armes.
Il dépassa Caleb et alla s’appuyer contre le mur. Leurs regards ne se détachaient plus. Chacun attendait le premier signe d’un accès vers l’autre pour agir méthodiquement.
- « Tu m’as mis dans un sale état. C’est toi qui devrais me soigner. »
Reculer pour mieux sauter. Agir avec précaution et flegme.
- « Approche », lui intima-t-il d’une voix douce en tendant vers l’épaule du Poufsouffle son bras abîmé qui le meurtrissait toujours, lui rappelant sa défaite.
Mais pour forcer le pas en avant de Caleb, Liam s’avança subitement et attrapa solidement son vis-à-vis à l’épaule pour l’approcher plus près de lui. Après l’effort, il se laissa de nouveau tomber contre le mur, gardant le Poufsouffle sous la coupe de sa prise inclémente. Sa poigne était féroce mais son regard restait impénétrable, abstrait et serein.
- « Raconte-moi tes histoires de vampires... murmura-t-il en s’accoudant sur les épaules de Caleb pour refermer un peu plus l’emprise qu’il avait sur lui. Sa bouche, proche de son oreille, camouflait derrière une accolade amoureuse une intimidation ostensible. J’aime beaucoup apprendre les sottises qu’on raconte à leur sujet. Ensuite, nous verrons si le combat est terminé ou s’il ne faisait que commencer... et, cette fois-ci, soit un peu honnête. Je ne te le demande pas comme un service mais comme un conseil... Caleb. » |
| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Mar 15 Avr 2008 - 11:24 | |
| Mon cœur battait à cause de ses lèvres proches. A cause de sa chaleur. Son odeur. Ma peur. Je me dégageai violemment de l’emprise de Liam. Il ne provoquait pas ma peur comme un danger imminent ou une situation périlleuse pouvait le faire, il la provoquait car j’étais bien placé pour savoir de quoi l’amour fraternel était capable et je ne lui en aurais point voulu d’essayer de protéger Seth en me faisant taire à tout jamais.
Ne déraisonnerait-il pas à l'écoute de la vérité? D’une façon ou d’une autre, il me fallait le calmer, le rassurer et lui expliquer. Pour cela, commencer par retrouver ma propre sérénité et regrouper mes esprits ne serait pas de trop.
En me dégageant, je ne m’étais pas trop éloigné de lui. Sur son flanc, à sa hauteur, je regardais le mur opposé.
Le calmer, me disais-je. Lui promettre la vérité.
- Nous devons parler... je ne sais pas si tu me croiras... après tout, libre à toi. Viens, allons trouver une salle pour nettoyer nos blessures et je te raconterai.
Nous marchâmes vers les niveaux inférieurs. Nous rencontrions sur le chemin quelques têtes connues qui nous dévisagèrent, questionnant d’un regard de bœuf notre allure ensanglantée.
La tension palpable ne m’empêchait pas de préférer de loin la compagnie de Liam à celle de mes habituels camarades. Sans doute n’avions-nous rien en commun qu’une froide solitude et un lourd secret mais cela suffisait à ce que je me sente plus proche de lui que d’autres que j’aurais fréquenté plus longuement. Je savais que le Serpentard ressentait la même chose.
Nos esprits faisaient un duel. Pour trois coups portés à l’ego, nous répondions par une affection désarmante avant de nous battre à nouveau sourire jaune en coin et regard chromé d’une contradiction ineffaçable. Parce que dans le comportement de Liam, je sentais l’opposition attirance/répulsion aussi nettement que la douleur sur mon nez, je ne me questionnai même pas sur l’étrange impression de pouvoir aimer ce garçon comme j’aurais aimé une fille. Je l’appréciais d’une façon très différente d’Allanah. Pour Allanah, je voulais être doux, pour Liam, je voulais être sauvage. Pour Allanah, je craignais le futur qui me séparerait et qui m’empêchait encore de lui dire que j’aurais aimé faire un bout de chemin avec elle. Pour Liam, je m’inventai une temps parallèle, un présent où les Autres étaient des poupées déguisées en être humain. Ce que j'allais lui raconter finirait de le lier à moi d'une façon dont il ne pouvait s'attendre.
Nous atteignîmes le sous-sol et refermions sur nous la porte de la salle de potions.
Je le fis asseoir et recherchai parmi les fioles et herbes, de quoi confectionner une potion et un pansement végétal. Apportant mon outillage d’alchimiste à côté de lui, je ne lui cachai pas que je pouvais faire voler chaque flacon, chaque sachet de papier et récipient, sans magner ma baguette - ceci étant je devais quand même l’avoir à proximité.
Avec des gestes doux, que j’aurais réservé à Raines, je le fis asseoir et écartai ses cheveux de son arcade sourcilière pour guérir la blessure la plus sanglante. Je tamponnai un tissu imbibé de l’élixir que je venais de confectionner et lui parlai en même temps:
- Je suis né le 4 octobre 2007. Au moment où j’arrivai à Londres en septembre, je n’étais même pas né dans cette époque. En 2023, j’ai seize ans, je suis comme toi à Serpentard, Poudlard n’existe plus depuis que j’ai 14 ans et que la 4ème guerre mondiale a fait se replier toutes les populations encore vivantes aux Royaumes du Nord. Composé, pour ce que tu connais, de l’Angleterre, de la Norvège, de la Finlande et d’une partie de la Russie. Le reste n’est qu’un caillou enseveli par l’eau et le désert. Je suis ici pour retrouver la personne qui a expliqué à celui qui a provoqué cette guerre et qu’on appelle Antarès, la façon dont on se sert du Calice des Naissances et pour empêcher ma mère de mourir en se mettant en tête de suivre Ecko en France... où elle deviendrait le pion d’Antarès. Tout est très compliqué mais tu dois savoir que je ne suis pas d’ici.
Je laissai une pause et poursuivis mes soins en lui ôtant sa chemise pour panser son épaule. J’admis que je me sentis déconcentré quand je le vis torse nu.
- Mon parrain et éducateur, qui s’appelle Egon Sutham et qui n’est pas véritablement mon cousin comme je l’ai inventé ici, eut un jour l’occasion de descendre en Myr, l’enfer des sorciers, pour sauver sa femme habitée par une force maléfique. Comme Orphée aux enfers, tu vois? A Myr, il fut aidé par Amys, une femme vampire qui avait été punie et envoyée aux enfers pour s’être suicidée en buvant le sang contaminé d’un sorcier mordu par un loup-garou. Je ne sais pas si tu sais que l’Ankou* punit gravement les suicidés considérant qu’il est le seul à avoir le droit de vie ou de mort sur le genre sorcier. Bref, je crois qu’Amys est le vampire qui a mordu ton frère... Dans le futur, ton frère va être à l’origine d’un sacré bain de sang. Il a fait la une des journaux pendant des années. L’Hybride recherché par le Ministère de la magie et la Coopération magique. Seth Cullen recherché pour les meurtres de Pré-au-Lard. Seth Cullen introuvable, les Aurors font appel aux vampires chasseurs de tête pour le retrouver. Seth Cullen aperçu en Alaska... Seth Cullen meneur de la meute Cullen... quand tu t'es présenté, je savais que j'avais déjà entendu ce nom là quelque part...
Plus gêné, je cessai un instant d’appliquer le tissu gorgé de potion sur son épaule et je regardai Liam dans les yeux.
- Seth a formé le clan Cullen... on dit qu’il aurait mordu tous les membres de sa famille et bien que cela fut à leur demande, la loi est inflexible: un vampire n’a pas le droit de mordre un autre sorcier... et en 2023, Seth n’a toujours pas été attrapé... heu... la petite Japhet a été retrouvée la tête coupée en Finlande. Un chasseur de prime l’a retrouvé... elle avait l’apparence d’une fille de 16 ans malgré ses trente ans. La récompense était de 23000 Gallions par Cullen et 100000 pour ton frère, autant te dire qu’avec la crise, cette récompense en a motivé plus d’un. Tes parents, je crois, ont été brûlés vifs dans leur maison à Juneau en 2016... et toi... tu es fugitif, sans doute caché quelque part avec Seth. C’est en regardant la presse qu’un jour Amys (ressuscitée) est venue trouver Egon pour lui raconter que Seth était le jeune sorcier dont elle avait bu le sang empoisonné... elle lui a expliqué qu’elle était morte avant d’avoir pu se présenter à lui et l’éduquer à sa soif. Egon et Amys vous ont longtemps recherché pour calmer la soif de Seth mais... heu... Seth est vraiment très puissant. Regroupant les propriétés du vampire et du loup-garou, il a achevé Amys... mais laissé Egon en vie pour que celui-ci retourne près de ses enfants. Personne n’a jamais compris ce que Seth recherchait, sauf que... heu... d’après mon parrain qui a pu en réchapper, le bain de sang dont on a accusé ton frère... je... Egon dit que... je ne sais pas trop, Liam... Seth aurait visiblement domestiqué sa soif tout seul et c’est toi qui aurais tué les innocents. Je suis désolé...
* Un Lucifer ou une sorte de Mort allégorique et personnifiée pour le monde sorcier. |
| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Mer 16 Avr 2008 - 18:28 | |
| Liam se laissait soigner, bercé par le funeste conte de sa vie future. Qu’est-ce qui faisait le plus mal ? L’épaule fissurée jusqu’à la chair où picotait l’élixir de Caleb ou l’étrange impression de savoir et de ressentir que ce qu’on lui contait était vrai. Voire, même séduisant sous certains aspects.
Si je demande à Seth de nous mordre, nous pourrions continuer de vivre avec lui et de nous occuper de lui, songeait Liam.
Ce qui l’avait bouleversé était la mort promise de Japhet. L’idée qu’il puisse devenir un meurtrier sanguinaire recherché par tous les Aurors du monde ou l’information de deux guerres mondiales qui se profilaient à l’horizon effleura à peine sa curiosité. Il ne pensait qu’à son frère car si Seth était dans l’état qu’il se trouvait, c’était bel et bien de sa seule faute. La rédemption que recherchait le Serpentard était si difficile à trouver dans les actes communs que l’histoire de Caleb prit tout son sens lorsqu’il parla de la meute des Cullen.
Caleb professait comme un prophète sans cacher l’horrible destin. Mais tout cela arriverait s’ils ne faisaient rien pour le changer. Liam songeait que connaître son futur était un atout. De plus, il savait à présent qui était le vampire à l’origine de sa transformation et la raison de son abandon.
Déjà l’encéphale du Serpentard cherchait des solutions sans jamais remettre en doute la parole de son infirmier. Tout était tellement difficile à concevoir et à accepter que Liam ne s’embarrassa pas de son scepticisme habituel. Pour le peu qu’il avait ressenti de Caleb, il ne croyait pas qu’il était suffisamment pervers pour inventer une telle histoire.
Une question subsistait.
- « Qui es-tu alors ? Quel est ton vrai nom ? »
Liam se pencha vers Caleb et lui sourit sereinement :
- « Tout ce que tu as dit n’arrivera pas car je vais le changer... Seth vivra heureux et je ne tuerai personne. Je dois lui dire... alors avant de me donner ton identité, sache que je raconterai tout à mon frère. »
Le Serpentard passa sa main sur son bandage et regarda le travail effectué par le Poufsouffle qui n’en était pas un. Satisfait des soins, il se mit à son tour à guérir les plaies de Caleb après avoir trempé un tissu propre dans le reste de la potion. Il se leva sans remettre encore sa chemise et échangea de place avec lui, qu’il fit asseoir sur la paillasse où était appuyé jusqu’ici.
- « Tu vas me dire qui tu es ? » |
| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Mer 16 Avr 2008 - 23:31 | |
| - Je m’appelle Noah... Noah de Lansley. Je suis le fils de Sacha de Lansley et d’Elinor Redgrave, lui dis-je sans chercher à dévier son intérêt. Contre un avenir maussade, je lui devais bien une identité.
Je le laissais s’occuper de mes blessures en le dévisageant, stupéfait par sa sérénité. Cela aurait pu être pire. Comment aurais-je réagi si l’on m’avait confié un jour que le monde serait englouti par le chaos et que ma famille mourrait?
La réponse était devant Liam: Je serais remonté dans le temps pour trouver une façon de réparer les méfaits. Je ne pouvais pas empêcher le vol du Calice mais je pouvais empêcher la libération d’Antarès et la destruction de Poudlard... la mort de maman.
J’imaginais que dans la tête de Liam commençaient déjà à se former des plans prenant en considération les informations que je venais de lui lâcher. Qu’allait-il en faire? J’espérais soudain qu’il n’agisse pas sur un coup de tête... je lui offrais une fenêtre sur l’après afin qu’il prévienne son frère et que, ensemble, ils imaginent des solutions.
La seule solution serait d’éliminer Seth mais je doutai vaguement que boucle d’or y trouve son compte. En tout cas, je m’attendais et acceptais sans rechigner qu’il partageât mon secret avec le plus petit. Après tout, nous étions liés par un double secret. Je ne craignais pas qu’il s’amuse à raconter à tord et travers que Caleb Sutham était un imposteur.
Cependant, je préférai examiner ses actions avant qu’il ne les entreprenne. Je me fis garant du futur de Seth Cullen sans qu’un mot ne soit prononcé directement à ce sujet. A peine un "nous" qui m'incluait dans l'entreprise.
- Ce que tu vas changer dès à présent pourra empirer ou améliorer la situation... il faudra être vigilant. Egon est allé à Myr... l’idée est dangereuse mais tu crois que nous pouvons y envoyer quelqu’un avec promesse de retour afin de demander à Amys d’éduquer non pas Seth... mais toi... ou alors, il ne faut pas que Seth te morde si tu commets des crimes. Tu dois résister à l’idée de te faire mordre. Je sais que c’est inévitablement ce qui va te passer par la tête si tu veux rester avec ton frère sans courir de danger. Mais est-ce que tu réalises ce que cela voudrait dire? Aïe!! Tu pourrais être plus doux! |
| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Mar 22 Avr 2008 - 16:55 | |
| - « Noah... de Lanlsey... tu es une vraie chochotte... » railla Liam en terminant de soigner l’arcade sourcilière de Noah.
Noah proposa implicitement à Liam un plan qui lui semblait aussi dangereux qu’insensé: quelqu’un devait mourir pour aller dans le royaume de Myr à la rencontre d’Amys, le vampire qui avait transformé Seth.
Mourir n’était pas le genre de service dont on trouvait kyrielle d’individus pour le rendre. S’il avait été certain que cette idée mène quelque part, Liam aurait toutefois donné sa vie pour partir à Myr. D’ailleurs, qu’il en revienne ou non, puisqu’il semblait être de tout temps - passé et futur - l’épine dans le pied de Seth, sa mort définitive ne serait manifestement pas plus mal, se disait-il narquoisement en passant distraitement sa main dans le cou de Noah.
Mais Liam aimait la vie et il y tenait. Il lui donnait la valeur qu’elle méritait et ne lui retirait rien de son charme malgré les obstacles, la noirceur des contours dont elle se parait parfois. Car dans la vie, il y avait aussi les inédits, les autres qu’ils soient stupides ou doctes, la respiration haletante de nos concupiscences et de nos appétences.
La seconde solution était de résister à l’idée qu’il venait juste d’avoir : être mordu par Seth. Pourtant, si lui ou un des Cullen acceptait de devenir un vampire ou un hybride - quelle que soit la chose que son petit frère était - Seth ne serait jamais seul dans son éternité... il ne serait pas tenté de se suicider.
Les trois enfants Cullen avaient longtemps émis l’hypothèse. Quand on est face à un vampire, les sujets de discussion deviennent très vite macabres. Avec l’habitude et le temps, énoncer la mort était devenu aussi ordinaire que de parler de son prochain cours de Quidditch. - « Si tu te suicides, Seth, tu finiras damnés pour de bon », récriait Liam, insatisfait. - « Ouais... mais bon, alors si ça tourne mal, on peut s’organiser pour que vous me coupiez la tête, non ? » proposait Seth. Alors, Japhet roulait des yeux, en frappant Liam à l’épaule pour qu’elle résonne Seth. - « Beurk ! C’est pas moi qui le ferait ! Arrêtez de dire des trucs comme ça, personne ne va couper la tête de mon frère ! Oooh ! » - « Ou alors, on cherche dans un grimoire d’autres solutions... » - « Pourquoi vivre comme un vampire-loup-garou est-il si difficile à accepter ?! » - Parce que, Japhet ! Je n’ai pas envie d’être un éventreur... sait-on si j’aurais ma raison quand j’aurais été complètement transformé ? Et si je te faisais du mal ? Hein ? Tu y penses ? » - « Ca ne serait pas grave, Seth... je t’en voudrais jamais car si je deviens un loup-garou et bah au moins on n’aurait plus ces discussions et on pourrait jouer et vivre ensemble sans avoir peur de se blesser les uns les autres ! »
La fratrie Cullen était indivisible. Abattez-en un, vous aurez les trois. Les parents protecteurs n’étaient pas en reste. A terme et suite à ce que Noah venait de lui raconter, Liam savait désormais qu’ils étaient tous capables de se sacrifier pour rester avec Seth.
Nonobstant, le futur leur indiquait le danger de ce choix comunautaire. Tous, d’une façon ou d’une autre, se montreraient capables de surmonter leur soif... Sauf moi, soupira amèrement Liam.
- « Je sais très bien ce que cela veut dire. Si tu crois que nous n’en avons pas parlé des centaines de fois... D'après ce que tu dis, il semblerait que nous devrions tous laisser Seth vivre sa vie de vampire... je... mais, je... »
Inattendu. La gorge de Liam se serra. Sa vision s’embua. Regard vide sur le trou noir de son futur.
- « S’il est comme il est, c’est de ma faute. J’ai du mal à imaginer ne rien pouvoir faire pour partager sa douleur... Noah, Seth va mourir. Son cœur va cesser de battre et je serai là quand cela arrivera. A son réveil, il ne sera plus le même. Il sera un autre... et je refuse de le laisser subir mes erreurs tout seul. Je n’ai pas peur de mourir si je peux rester avec lui. Une troisième solution serait de... de trouver un autre vampire qui m’éduque à la soif. Comme tu l’as dit, c’est l’idée qui m’est passé par la tête et je crois que tous les Cullen l’ont déjà intégré depuis longtemps. Même Seth bien qu’il refuse l’idée. »
Liam remit sa chemise et absorba aux tréfonds les larmes qui essayaient poindre pour trahir la quiétude qu’il aimait à afficher. Il y a des fois où le combat est perdu d’avance.
Pourtant...
- « Il faut se battre quand même pour ne pas regretter de n’avoir rien fait. » |
| | | Noah de Lansley Personnage du futur
Nombre de messages : 166 Maison : Poufsouffle Année : 6ème année Gain de Gallions : 18514 Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: Les Autres Mer 23 Avr 2008 - 18:55 | |
| J’étais mal. Le liseré de sa douleur soulignait son regard devenu améthyste. Un bleu sombre. Les abysses froids de l’affliction. Irréparable pierre précieuse et aqueuse. Un mot, un geste de moi ne pouvait rien y faire. Je le regardais surnager. Je n’avais que des bouées transitoires, des bons mots à lui proposer. Imbécile présence d’un maître nageur loufoque. Mal pour lui, parce que dans une dimension dont j’ignorais probablement la profondeur, Liam essayait de vivre avec un fardeau qu’il avait lui-même décidé de porter. C’est ma faute, disait-il. Sa faute de quoi? Je lui demandai. Après un silence de circonstance. - Pourquoi tu penses que c’est de ta faute? Quelle que soit la façon dont ton frère s’est fait mordre, ton sentiment de culpabilité ne doit pas peser dans vos histoires. Tu peux garder le cœur froid et la tête haute mais peux-tu vraisemblablement avoir le cœur las, submergé de regrets? Tu t’effrites à l‘intérieur si tu portes tes regrets à la place de tes ambitions. Ca va te bouffer, te dérouter... crois-moi, je suis passé par là. J’ai cru cent ans que la mort de ma mère était de ma faute... mon père m’a expliqué... et j’ai changé d’optique pour me focaliser sur des solutions. A tête reposée. Le sang chaud, on ne fait rien de bien. Serpentard a le sang froid.Je me levai quand Liam termina de remettre sa chemise. C’était très spontané. Je lui donnai une accolade pour le repêcher. Cette fois-ci, il n’y avait point de séduction ou d’envie dans le geste. Un seul besoin creusé dans le marbre de ma compassion. L’inextinguible impression que, dans ce monde, il était mon Autre. - Néanmoins, allons en parler à Seth. Et s’il faut, nous trouverons un vampire éducateur... tu fais quoi cet été? Moquai-je pour finir. |
| | | Liam Cullen Elève assidu
Nombre de messages : 212 Maison : Serpentard Année : 7ème année Gain de Gallions : 18378 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Les Autres Dim 27 Avr 2008 - 1:26 | |
| Liam et Noah rangèrent ce qu’ils avaient sorti et remirent leurs chevelures et vêtements en ordre. Sur lui et en lui, le Serpentard sentait encore l’emprunte chaleureuse que le corps de Noah avait distillé. Sa tête avait fondu comme du beurre, des pensées grasses imbibaient Noah sans qu’il s’en aperçût. Trop fier pour dire oralement « merci », les bras trop las pour le serrer en retour, le visage trop confus pour sourire de ses redevances à venir, la seule chose que Liam avait su faire, fut de laisser sur l’épaule de Noah la tenace promesse de garder le cœur froid et la tête haute. Il sourit à la dernière blague. Il était encore précaire d’extraire de Liam le lourd sentiment de culpabilité qui le bouffait jour après jour quand il voyait le regard transparent et éteint de Seth voguer au loin. Où Noah avait raison, c’était que ce sentiment redoutable ne devait pas lui faire faire de faux pas. Erreur qui alourdirait l’indésirable tribut. Sur le chemin qui les amena vers la Grande Salle, Liam confia au faux Poufsouffle la façon dont il avait abandonné Seth dans la forêt polonaise lors de leurs vacances d’été, deux années auparavant. Il lui raconta comment il avait menti à ses parents et comment il s’était servi de son petit frère pour alibi afin d’aller passer trois jours avec une petite amie à Londres. - « Quand je suis revenu au point de rendez-vous... - nous y étions allés en bus et le point de RDV était le même arrêt que celui où je l’avais laissé - Il n’y était pas. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Tout défilait dans mon esprit... le futur, ma mère... les larmes. J’imaginais le pire mais pas ce pire là. « J’en avais pour deux ou trois heures de route pour atteindre la forêt où il aurait dû être. J’étais fou... fou de rage. J’ai commencé à courir sur le bas côté de la route. Je voulais rejoindre la forêt. Je rageai de ne pas savoir transplaner... Un moldu m’a pris en autostop... m’a déposé près de la forêt... je ne trouvais Seth nulle part. Un garde chasse m’a dit qu’il avait vu un adolescent seul, qui correspondait à sa signalisation, du côté des arrêts de bus. C’était un enfer... « Finalement, je suis retourné sur mes pas. Là où nous avions rendez-vous initialement... Six heures infernales. La nuit allait tomber. « J’ai retrouvé Seth, à plusieurs mètres de la chaussée. Il était avec ses affaires, allongé dans une bouillasse de neige gadoueuse et d’herbes hautes. Pâle. Aucune cicatrice... aucune blessure... sauf l’arc de cercle argenté... la marque d’une dentition sur sa jugulaire. « Dans le bus du retour, il m’a raconté... je n’ai rien pu lui dire. Je ne me suis même pas excusé. Je le gardais contre moi... allongé. Nous prenions quatre sièges, tout le monde nous dévisageait et n’espérait qu’une chose: que nous sortions du bus au prochain arrêt, que nous partions loin d’eux, en emportant nos sinistres problèmes. A chaque arrêt où ne nous descendions pas, les yeux semonçaient. Je voulais leur arracher... je voulais hurler. Je faisais comme si je ne voyais pas... je ne voyais que Seth. « Ma main saignait. Le poing tellement serré que mes ongles me coupaient la paume de la main... je saignais et j’aurais voulu me vider de tout mon sang... mourir lâchement avant d’arriver à la maison et de rendre des comptes à nos parents. « Il m’a dit qu’il m’avait attendu, qu’il était certain que je reviendrai le chercher et que je ne l’abandonnerai jamais... il ne voulait pas rentrer sans moi pour que je ne me fasse pas réprimander. Il a insisté pour qu’on garde le secret... il avait peur qu’ils le rejettent. Une fois encore, c’est par lâcheté que j’ai accepté... j’aurais dû en parler tout de suite. « La suite, jusqu’à ce qu’on le confie finalement à nos parents, a été pire. Pire car personne chez les Cullen ne m’a jamais rien dit. Pourtant, je sens... ça pèse lourd les regards de ma mère, la bonté de mon père, la sollicitude de Japhet... et l’amour de Seth. » Dans la Grande Salle, Noah et Liam trouvèrent Seth et Japhet. Ils échangèrent les informations qu’ils avaient à l’abri des oreilles indiscrètes. Les Autres seraient toujours là avec leurs oreilles, leurs yeux, leur curiosité et leur naïveté... Noah possédait une magie que les deux Cullen n’avaient pas. Il insonorisa le bout de table où quelques yeux furent curieux de deviner ce qui pouvait bien rassembler les trois Cullen autour de Caleb Sutham. Ce qui les rassemble ? Vous autres... FiN |
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