BRIME - Première réunion

8 février. Geegee était assise à son bureau. Bereby n'était pas là, il était sorti dans le château. Faire une petite ronde, surveiller un peu... Montrer que les élèves étaient toujours encadrés, que le Ministère ne laisserait pas une petite bande de troublions bouleverser l'année de ceux qui voulaient travailler.

Les yeux verts brillants de l'inspectrice étaient levés vers le mur situé à sa droite. Fixés sur une étrange horloge indéchiffrable. Il leur restait moins de deux minutes pour arriver. Et mieux ne valait pas pour eux qu'ils soient en retard...

¤ Nous allons vite voir si nous n'avons pas fait d'erreur en les choisissant... ¤

La veille à la même heure, Geegee avait envoyé quatre hiboux aux élèves concernés. Quatre hiboux pour quatre représentants. Ils avaient plutôt intérêt à se montrer digne de leurs nominations. Caleb Sutham, Jezabel Jackersson, Sullivan McAllistair et Kâli Dell'Atti.

Citation :

Cher représentant de la BRIME,

Vous êtes attendu demain dans le bureau de la BRIME à 17h00 très exactement.
Veillez à ne pas être en retard,

Bereby Blueberry et Geegee Greenapple

16h59. Plus qu'une minute. La ponctualité était très importante, essentielle même. On ne l'enseignait plus assez à Poudlard. Arriver à l'heure laissait toujours une bonne impression. Pas à l'avance, pas en retard, à l'heure exacte. Beaucoup trop de choses n'étaient plus comme avant dans cette école. Et c'est pour cette raison que le couple d'Aurors avait été envoyé ici. Pour rétablir la situation et rendre à Poudlard la prestigieuse réputation qu'elle avait.

Si les deux inspecteurs avaient décidé d'organiser cette réunion, c'était pour voir ce que les élèves désignés avaient fait, vu, entendu, retenu ou appris. Cela faisait maintenant presque un mois qu'ils avaient été nommé, les résultats devaient commencer à apparaître. Du moins l'espérait-elle.

On frappa à la porte.

~ Entrez.

Imperturbable, Geegee resta assise face à son bureau, détournant son regard de l'horloge pour venir le poser sur la porte qui s'entrouvrait.
Etrangement, il n'y avait pas d'autres chaises que celles qui leur étaient réservées, à Bereby et elle. Geegee allait voir la manière dont se tenaient leurs représentants élèves, la manière dont ils agissaient, s'exprimaient... Et elle reprendrait tout cela s'il le fallait.

La première personne entra, sous le regard implacable et le sourire mielleux de l'inspectrice immobile de la BRIME...

C’est tellement bon d’être d’ici et en même temps d’être d’ailleurs. Ca donne un certain recul. Par exemple, dans cinq minutes je serai avec mes camarades enfermé dans le bureau de la BRIME pour joyeusement balancer les miens. Non mais comme si j’allais faire une chose pareille. Ce n’est pas une question de morale, seulement, sur ce coup là, c’est les ado contre le reste du monde. Le reste du monde, c’est ces trolls, les profs et les adultes.

Papa il serait trop fier de moi s’il me voyait. Prendre à contre-pied: "Laisse-les causer, qu’est-ce que tu en as à foutre de ce qu’ils t’imposent de faire? Fais-le comme ça on te fichera la paix. Ce qui compte c’est le résultat pas les moyens entrepris."

Ca c’est immoral. Si on l’applique de la mauvaise façon. Mais je n’applique pas les idées de mon père de la mauvaise façon. Je les reprends à mon compte. Côté "Le bon", pas côté "Le truand."

Hier, je donnai rendez-vous à Sully et Jezabel pour nous organiser un plan. Pas moyen de coincer la troisième trop rarement visible. Tan pis, on verra si elle suit d’instinct. Jezabel vint accompagnée mais cela ne dérangea personne, le garçon restai muet, rêveur, nous écoutant à peine.

But de l’entreprise? Avoir la paix.

Today? On est attifé comme des gravures de mode. Merci Jezabel qui nous a conseillé sur la garde robe et les coups de peigne. Nos robes sont soigneusement repassées, nos chaussures cirées, nos insignes brillent. Nous sommes impeccablement et irrémédiablement parfaits.

Je me suis jamais tenu aussi droit. On marche comme si on avait nos balais dans... dans... contre le dos. Comme un tuteur, 'voyez? Hum...

On est arrivé à '59 et on a attendu adossés silencieusement derrière le mur que 30 secondes vers 17h00 se soient écoulées avant de frapper et d’entrer tous les trois dans le bureau, laissant Jezabel, entrer la première, lui tenant la porte galamment. La dernière, a encore quelques flopées de secondes pour arriver.

D’une même voix, hypocrite et absurdement chaleureuse:

- Bonsoir, Ms Greenapple.

Nous nous tenons alignés et pas un seul ne cherchent à s’asseoir car plus vite serons-nous dehors à nous rouler dans l’herbe et à défaire ces raies qui nous rendent cloches, plus vite serons-nous heureux. Pour l'instant, let's play.

- Bonsoir Ms Greenapple, entonna Jay en même temps que Caleb et Sully. C’était comme ils avaient dit: Pim, Pam et Poum sont de sortie. Les enfants idéaux que les Greenberry auraient même pas songé même dans leurs plus beaux rêves. Il y en a qui diront que c’est du foutage de tronche, Jazzie, elle, elle pensait que c’était d’utilité publique

A la réunion de la veille selon l’accord qu’elle avait avec Elliot qui était obligé de le suivre partout sinon elle retirait 150 points à Serdaigle, le jeune garçon la suivit. Il acceptait docilement et courageusement la situation mais ca ne voulait pas dire qu’il était d’accord avec ca .Il l’attendait d’ailleurs à la sortie du bureau.

Jezabel se tenait au milieu de Sully et Caleb. Ce dernier les avait contacté la veille pour leur demander ce qu’il en pensait. Jay leur expliqu sans rougir qu’elle en profitait à fond mais elle ne parla pas d’Elliot, qui était là pendant la discussion mais qui restait à l’écart. Elliot ne parlait plus à Jezabel. Il opinait de temps en temps pour dire qu’il avait bien entendu mais il n’engagait plus la conversation. Il restait avec elle en lisant, faisant ses devoirs mais quand elle était là, il ne tenait plus une guitare. Il ne la regardait plus non plus.

Elle les avait conseillé en vêtement et les deux heures de dressing avaient été plutôt rigolotes. Après leur dernier cours de la journée, ils étaient allés se changer dans les toilettes du second et Jay les avait coiffé et brieffé sur la façon de se tenir, comme Greenberry l’avait fait avec elle quand elle était venu dans son bureau la dernière fois.

Maintenant, elle n’ouvrit pas la bouche et gardait un visage excessivement réjoui. Elle se mordait l’intérieur des joues pour ne pas éclater de rire.


"Elle peut toujours essayer de me donner des cours de style, je trouve que sa tenue c'est aps franchement très glam"

"Bonsoir, Ms Greenapple" ajoutait Sullivan au canon.

Le Serdaigle se tenait droit, sa cravate avait été soigneusement nouée par Jezabel et il avait d’ailleurs retenue la façon dont elle faisait les nœuds car elle différait de la manière qu’il avait de le faire d’habitude et ça ne rendait pas si mal. C’était même beaucoup mieux à en juger par les regards du peu d’élèves masculin qu’ils croisèrent sur le chemin.

Près de la porte jusqu'où ils allèrent sans parler, ils abandonnèrent Elliot.
Sullivan ne savait pas à quoi il jouait celui-là mais son attitude envers Jezabel commençait à en agacer plus d’un. Pourquoi le suivait-il partout et lui obéissait-il aveuglément? Les septièmes années s’étaient un peu éloignés depuis qu’il s’était rapproché à ce point de la Gryffondor et les deux garçons n’en avaient jamais parlé.

Ce détail turlupinait Sullivan qui avait dans un mouvement égalitaire, cessé aussi de traîner avec Jezabel. Réunis au nom de la BRIME, les trois septième année avaient gardé leur distance en présence de Caleb qui s’occupait de mener à bien l’opération Jacadi.

Sullivan gardait un regard poli et haut sur Greenapple.

Dans le couloir qui menait au bureau de la BRIME, on n’entendait plus que maintenant le bruit claudicant des pas de Kâli Dell’Atti ; elle s’approchait lentement et s’attendait en même temps à ce que cette réunion passa rapidement.
Elle avait la gorge prise, la tête qui tournait et se rêvait emmitouflée auprès d’un feu de cheminée, loin de Green et Berry et de leur reflux d’autorité.

A Elliot O’Malley, elle adressa un regard méfiant puis passa la porte ; les trois autres étaient déjà là, rien d’étonnant, 17hOO passa.
Elle articula à l’intention de Greenrotten, seule garante de l’dans la salle :

- Bonjour Madame Greenapple.


Greenkhaki n’était peut-être pas mariée mais avait des airs de quinquagénaire ; elle n’était pas non plus particulièrement ridée mais son air sévère la vieillissait plus que tout. Elle avait, aussi, ce côté un peu plastique, figé et rigide qui laissait à penser que, sous de trop nombreuses injections de Botox, elle avait perdu sa qualité à articuler son visage et que, sans les interventions de son chirurgien plasticien, à défaut d’être belle, elle aurait au moins eu l’air humaine, avec des moues et des grimaces habile à exprimer sa sensibilité.
Remarque faite, nous parlons de Greenrotten.

Kâli n’en dit pas plus, avança de quelques pas et s’aligna aux trois autres préfets ; il lui semblait que même dans les films, les choses avait l’air plus vrai.

Je m’assis face à la feuille qu’on venait de faire apparaître devant moi.

Je ne bus pas le thé qu’elle nous offrit comme un bakchich minable qui ne peut intéresser que les grands-mères du plèbe british mais certainement pas quatre adolescents à qui on demande en connaissance de cause de balancer (sans guillemet, s’il vous plaît) ses compagnns. De plus, je ne buvais pas de thé. Je préférai le chocolat.

Je commençai à écrire.

Citation :

Journée du 7 janvier

Lundi, 8h22, Jonathan Lagarde, Poufsouffle, 4ème année, en cours, a mis ses doigts dans son nez et en a sorti un de ses mastodontes, je n’avais jamais vu ça.
Lundi, 8h29, Monie Marckle, Poufsouffle 6ème année, a dit "Ms Greenapple a l’air fâché."
Lundi, 8h30 et 30 secondes, le professeur Trelawney, professeur de Divination, a commencé son cours avec 30 secondes de retard.
Lundi, 8h42, une boulette de papier dont la zone de lancement a été moins bien identifiée que la zone d'atterrissage a provoqué un gloussement collectif. La boulette est tombée sous le nez du tableau de Mirabelle Jaitouvu, accroché sur le mur derrière le professeur Trelawney.
Lundi, 9h30 et 30 secondes, le professeur Trelawney a fait trente secondes de zèle, ce qui montre qu’elle est soucieuse de rendre ce qu’elle a pris.
....

Journée du 24 janvier

...
15h38, comme c’était mon anniversaire, Aaron McAlistair a eu la misérable idée de me le souhaiter à haute voix, je lui ai retiré 10 points.
...

Journée du 1er février

...
17h30, le cours de botanique a été le meilleur cours jamais donné à Poudlard d'après plusieurs élèves.
...

Et ainsi de suite, je venais décrire trois pages d'informations à peu près identiques sur le quotidien ennuyeux de plus de 300 personnes.

Quand je levai le nez pour vérifier mes camarades, chacun reposait comme des jumeaux et à peu près au même instant, leur plume à côté de l’encrier.

Jezabel s’assit face à la feuille qu’on venait de faire apparaître devant elle.
Elle ne but pas le thé que Greenpourri leur offrit comme un échantillon bon marché déplorable du dernier parfum de Guy Rocher qui ne peut intéresser que les grands-mères du plèbe british mais certainement pas une adolescente de sa trempe à qui on demande en connaissance de cause d'écrire avec une plume d'oie bas de gamme.

"Je suis sûre qu'elle essaye encore de m'empoisonner, mon chignon est mieux que le sien aujourd'hui, elle est jalouse."

Jay commença à écrire en même temps que Noah et les autres.

Citation :

Journée du 7 janvier

Lundi, 8h26, Livie Halle, Gryffondor 3ème année, dans le couloir, a mis des talons blancs avec un pantalon noir et Rodrigue Fernandez, Poufsouffle 7ème année, a dit "Je suis allé au coiffeur" et pas "chez" le coiffeur.

Lundi, 19h36, embouteillage dans la Grande salle suite à un élan de protestation contre la BRIME et le renvoi d'Althéa Belrin et de Mélusine McEwan car il manque deux personnes dont le capitaine à notre équipe de Quidditch. J'ai retiré 20 points à toutes les personnes qui trouvaient que faire une doublure fuchsia pour nos tenue de Quidditch n'était pas une bonne idée puis je suis allée manger.
....

Journée du 17 janvier
...
16h30, un dimanche calme mise à part pour les premières années qui ont eu l'immense honneur de nettoyer la salle commune car ils contestaient ma nomination comme préfète. Il y a très exactement 14 premières années.

18h12, Dean Cain, 3ème année à Gryffondor a insulté Mick Mack, 2ème année de la même maison, pour s'être moqué de son prénom (l'insulte: "troufion"), j'ai tranché en leur expliquant que de toute manière leurs deux prénoms étaient ridicules, ils m'ont traités de troufionne d'un commun accord. Je leur ai demandé de se joindre aux premières années contestataires qui n'avaient pas terminé de nettoyer la salle commune.
...
Journée du 5 février
...
20h03, La bibliothèque a fermé avec trois minutes de retard, d'après quelqu'un qui fréquence cette salle. J'ai voulu aller interroger la personne qui s'en occupe mais je ne l'ai pas trouvé, car je crois que quelqu'un a déplacé la bibliothèque... à moins qu'elle ne soit pas là où je pensais qu'elle était...
...

Et ainsi de suite, Jazzie venait d'écrire trois pages d'informations qu'elle considérait d'une très haute importance. C'était Noah qui avait dit "toi, surtout Jezabel, si on te demande de faire un rapport, tu dis exactement ce que tu penses et ce que t'as fait." Il avait semblé à Jay qu'il se moquait mais elle n'en était pas sure.

Quand elle leva le nez pour vérifier ses camarades, chacun reposait comme des jumeaux et à peu près au même instant, sa plume bon marché à côté de l’encrier.

Sully s’assit face à la feuille qu’on venait de faire apparaître devant lui.
Il ne but pas le thé qu’on leur offrit pour coller au rituel vieille souche qui ne pouvait intéresser que les grands-mères du plèbe british mais certainement pas quatre adolescents à qui l’on demandait en connaissance de cause de balancer (sans guillemet, c’est clair) ses camarades. De plus, Sullivan, à l’instar de Noah, ne buvait pas de thé. Il préférait le chocolat.

Il commença à écrire en même temps que ses acolytes.

Citation :

Journée du 7 janvier
...
Lundi, 8h45, murmure dans la classe. Il paraît que deux élèves ont été renvoyées de l’école. Nous apprendrons trois jours plus tard que quatre d’entre nous devront cautionner les idées du Ministère via deux représentant, comprenant un homme et une femme d'une trentaine d'années.
...
...
Journée du 14 janvier
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17h18, à la fin de ses révisions de la journée, Aristide Bertrand, Serdaigle, 7ème année, trois O et deux E lors de ses B.U.S.E., a fait tomber son grimoire des Cent Prérogatives d’Aggiornamentos des Sorciers de Thalès, ce qui a occasionné un léger bruit qui a fait se lever huit têtes étonnées, soupirer trois personnes, sursauter deux filles, glousser une troisième, exaspéré deux sixièmes années et indifféré trente huit personnes des quarante-cinq qui étaient présentes et dans l’onde de choc du livre. Le livre a survécu.
...
18h12, Isodora Black, 5ème année, Serdaigle, a écrit une lettre d’amour à Joey McCormack, 5ème année, Serdaigle, à la fin de son TP de métamorphose auquel elle a eut 20/20, ce qui lui fait une moyenne générale de 18,6/20, la lettre écrite en ancien grecque pour rester obscure à qui tomberait dessus et ne parlerait pas le grecque ancien, et qui comportait 12896 caractères pour un poids approximatif de 12 grammes sans compter le ruban qui l’entourait et a été interceptée par mes soins car j’avais sans le vouloir entendu deux de ses amies prétendre qu’elle y invitait Joey à une folle heure de contemplation d’un coucher de soleil dans le parc le lendemain à la même heure. C’est le seul acte récréatif et répréhensible qu’un Serdaigle a commis ce dernier mois.
...

Et ainsi de suite, Sullivan venait d'écrire une page d'informations d’une précision hors norme.

Quand il leva le nez pour vérifier ses camarades, chacun reposait comme des jumeaux et à peu près au même instant, sa plume à côté de l’encrier.

Installée sur la chaise qui lui avait été attribué, Kâli attendit que les lèvres de Greenrotten –qu’elle fixait- cessent de s’agiter.
Les lèvres de Greenrotten lui rappelaient étrangement celle du professeur Rogue ; elles étaient étroites et étriquées. A moins que ce ne fusse dans la façon de les articuler car, comme Rogue, elle les remuait à peine.

Plutôt dégoûtant, pensa-t-elle.


Plutôt dégoûtant est aussi ce qui amena Kâli Dell’atti à se demander : ces lèvres grêles, comment Blueberry parvenait-il à les embrasser, à les mordre et les boire ?

Rien d’appétissant et pourtant quand quatre tasses de thé apparurent sur le bureau, Kâli tendit la main afin d’en attraper une. Mais, seule dans son ardeur, elle se rétracta.
Comme les autres, elle boirait pas et comme les autres, elle se mit à écrire elle ne savait pas vraiment quoi.

Citation :

Dans la troisième chambre des septième années, une rate, du nom de Berthe, dérange le sommeil d’une élève à peu près toutes les nuits. Cette élève voudrait savoir si elle a le droit de faire rôtir l’animal.
Une autre septième année, une serpentard, possède un ouistiti. Elle l’a laissé à Londres mais aimerait le ramener. Serait-ce autorisé ?
Une troisième élève pense que les élèves impotents devraient être favorisés à l’aide de petits avantages au sein de l’école.
…

Elle écrivit ainsi une dizaine de remarques propres à son confort personnel et, avant même de reposer sa plume, savait quel nom elle donnerait à Greenrotten si celle-ci venait à lui demander qui donc était cette élève de septième année.

Tandis qu'ils écrivaient, Geegee se leva de sa chaise et contourna son bureau afin de passer derrière eux et d'observer un peu leurs manières d'écrire.
Caleb avait une écriture plutôt banale. Jezabel avait un écriture très ronde, très fille, mais qui manquait de rigueur. Les lettres de Sullivan étaient assez carrées. Quand à Kâli... C'était la pire des quatre. Une petite écriture à peine lisible. Point de vue d'une Auror évidemment.

Sans un mot, elle retourna s'asseoir à son bureau et prit à son tour une plume pour noter sur un parchemin les quelques remarque qu'elle s'était mentalement faites.

Lorsqu'elle releva le nez, les quatre élèves avaient terminé d'écrire et lui avaient fait... Une bonne dizaine de parchemins. Le sourire pincé, Geegee fit s'envoler les parchemins jusqu'à elle et les parcourut rapidement des yeux, ne passant pas plus d'une seconde par feuille.

¤ Ah ils veulent jouer... ¤

Sans aucun remord ni aucune délicatesse, l'inspectrice de la BRIME chiffona les parchemins un à un et les jeta dans une corbeille, avant de leur mettre le feu.

~ Vous me décevez beaucoup mes chéris..., annonça-t-elle d'un sourire mielleux mais le regard pernicieux.

~ Je passerai l'éponge pour cette fois mais je vous déconseille très vivement d'essayer une fois encore de vous moquer de moi ou de mon mari.
Si vous ne savez pas ce que sont la concision et la circonspection, nous nous verrons dans l'obligation de vous les enseigner. Et cet apprentissage pourrait malheureusement se montrer... douloureux, pour vous, comme pour vos camarades.
Je ne veux pas un mot de protestation, vous pouvez sortir et j'espère que la prochaine fois que nous nous verrons vous aurez réfléchi et que vous ferez mieux que cette fois.
Bonne fin de journée.

Au fur et à mesure qu'elle avait parlé, la voix de Geegee était devenue beaucoup plus sèche et cassante. Son autorité ressortait là à merveille et mieux ne valait pas que l'un de ces soit disant préfets n'ouvre la bouche autrement que pour lui dire au revoir.
Elle fit apparaître une tasse de thé pour elle-même après avoir fait disparaître celles disposées devant les quatre adolescents. Après en avoir bu une gorgée, elle se resaissit de sa plume et se mit à écrire, un petit sourire qui n'indiquait rien de bon sur les lèvres sans prêter attention aux élèves qui sortaient...

¤ Une fois, pas deux. ¤

Sans marquer physiquement notre petite victoire, je hoche légèrement la tête. Mon air est presque inquiet, je joue le détachement et l’ahurissement avec excellence. Mais a priori, je m'en frappe.

- Bien Ms Greenapple.

En même temps, il faudrait savoir. Soit ils veulent des infos, soit ils n’en veulent pas. On leur donne ce qu’on a avec ce qu’on est.

J’ouvre la marche. Je n’ai pas envie de rester une minute de plus dans cet endroit. Je sors.

- Au revoir Ms Greenapple.

Une fois dans le couloir, je m’ébouriffe la tête. Et serre la patte aux trois compagnons.
Ceci n’est sans doute que partie remise, mais la prochaine fois, nous serons d’autant plus préparés.