[PV Ernest/Mowana] Premier rêve

*Je suis dans la volière, vers midi, alors que tous las autres élèves sont dans la Grande Salle pour savourer leurs repas. Je me suis dépêché d'y passer en avance et d'y prendre quelques fruits, deux pilons de poulet enroulés dans un chiffon et un cruchon de jus de citrouille. J'ai mis le tout dans mon sac de cours.
J'ai laissé un message sur la porte du dortoir des filles à l'adresse de Mowana. Je venais de faire pour premier rêve qui a peut être un lien avec le Lien. Je dois en être sûr et demander son avis à ma collègue. Il n'y a pas de nom pour une personne avec qui on a un lien dû à une cérémonie mortuaire. Je crois que pour moi-même, je vais l'appeler ma Liée. Après tout, c'est ce que nous sommes l'un pour l'autre.
La volière est toujours déserte à midi. J'espère que Mowana viendra. Je m'assied sur le recoin d'une fenêtre. Je retire le gant noir qui cache le serpent au kanji funeste, ma marque d'émeraude.*

*Mowana monte à la volière après avoir reçu un hibou de Dud. Elle imaginait qu'il devait s'agir de quelque chose concernant le Lien, si ce n'était pas ça, elle lui tordrait le cou.*

"Oh, mais ces escaliers sont insupportables... et après on critique les moldus mais eux au moins, plus deux étages, et hop, ascenceurs..." pensait-elle dans sa tête en montant tranquillement les marches sans se presser.

"Il aurait pu quand même me voir au rez-de-chaussée, je vais lui dire ce que je pense de ses rendez-vous, ça va pas louper..."

*Le temps d'atteindre le haut de la tour, elle avait déjà oublié qu'elle n'était pas contente, et fut ravie de voir Ernest l'attendre, prêt à se jeter dans le vide , assis sur le rebord d'une fenêtre de la volière. Il semblait préoccupé. Lorsqu'elle se souvint qu'elle lui en voulait, elle décida, de remettre à plus tard l'étalage de ses réprimandes.*

- Qu'est-ce qu'il se passe, Dud ? Demanda t-elle avant même de dire "bonjour".

*Perdu dans mes pensées, je sursaute quand Mowana arrive dans la volière. Je quitte mon rebord de fenêtre, m'époussette et avance un peu vers elle.*

-Salut. Je crois que j'ai fait un rêve qui a un lien avec le Lien. En tout cas, tu étais dedans et les deux kanji y étaient aussi. Vu que tu m'as demander de te prévenir s'il se passait quelque chose, je l'ai fais.

*Je vais chercher mon sac.*

-Tu as faim? J'ai emprunté un peu de nourriture dans la Grande Salle.

*J'étale un chiffon dans un coin et y déballe la nourriture.*

*Mowana n'avait pas très faim, elle chercha plutôt du regard de quoi se désaltérer. La montée des marches lui avait donné soif. Elle s'approche d'Ernest doucement en le priant de continuer à raconter.*

- Il y avait quoi d'autre dans ton rêve ? Qu'est-ce qu'on faisait ? demanda t-elle en ne quittant pas des yeux les mains de Dud qui fouillaient dans son sac.

*Elle attendait qu'à tout moment il sorte de l'eau ou quelque chose à boire de sucré.*

*La volière empestait le hibou mais les bêtes étaient calmes. Mowana jeta un coup d'oeil furtif vers son propre hibou pour voir s'il allait bien puis reporta à nouveau son regard sur le sac.*

- T'as à boire...?

*Pendant que je déballe les provisions, j’écoute ce que Mowana me demande. Penché sur mon sac, j’ai conscience que la Serpentard me regarde faire.*
-J’ai piqué un carafe de jus de citrouille. Tiens.
*Je lui tends la cruche. Ca ferait assez scène champêtre de pique-nique si on était pas dans la volière. Je lance un Récurvite sur le sol qui se nettoie tout seul et m’y assieds. J’ai fini de déballer et prends de la viande tout en cherchant un parchemin dans mon sac.*
-Je l’ai écrit sur un parchemin pour ne pas l’oublier. Tiens une tasse pour le jus de citrouille.
*Je cherche une tasse ébréchée et lui tends. C’est bizarre comme j’agis naturellement en sa compagnie maintenant.*
-Bon, je le lis.
« Je suis dans une cour pavé, il fait très sombre. Le ciel est rempli de gros nuages noirs, de nombreuses lignes vertes s'y entremêlent. De nombreuses colonnes se dressent autour de moi, certaines sont couchées.
Je marche longtemps, parfois je vois une personne connue, cachée derrière un pilier de pierre, qui me regarde: Mickael, mon père, Rogue, Miss Sparkle, un joueur de Quidditch de chez Poufsouffle...
Au fur que j'avance, il y a de moins en moins de colonnes. Je suis devant un lac.
Mowana est assise sur une berge et trempe son pied dans l’eau noire et chantonne un air.
« Tourne et tourne en rond
Ne t’en vas pas petit poisson
Sinon comme Dud et Mo,
Ne dira plus un mot. »
Je lui tends ma main gantée de noir. Elle la prend de sa main marquée. A ce moment,
Les traits verts se mettent à changer de position et forment les kanji du deuil et de la confiance.
La pluie a cessée et le décor a changé. Nous sommes maintenant debout sur la tour d’astronomie.
Je vois sur le lac un hippogriffe violet et dans le ciel un dragon en nuages.
Je ressens les émotions de chaque être vivant. Pour Mowana, je ressens un mélange de haine meurtrière et de dévotion. Il y a des gens debout dans l’air à différentes altitudes comme dans un tableau de Magritte. Chacun représente une émotion, je le ressens : colère, jalousie, amitié, courage, traîtrise, peur, joie, amour, mort…
En fait, je ressens les expressions de tout le monde sauf celles de Mowana. Son visage est très beau, illuminé. Elle ouvre la bouche et dit quelque chose mais je n’entends plus rien. Je me réveille. »

*Je fais une pause et demande.*

-Tu en penses quoi ? Ce n’est même pas sûr que ça à vraiment un rapport avec le Lien.

*Mowana déposa la feuille de parchemin en tâchant de garder un visage impassible pour ne pas trahir trop tôt ce qu'elle en pense. Le mélange de symboles rendait difficile l'analyse du rêve. Pour en tirer quelques explications ou pistes, il fallait selon elle en extraire les éléments nouveaux, les éléments les plus importants pour Ernest.*

*Elle but le verre de jus de citrouille servit et reposa le verre. Ses yeux se baladèrent mécaniquement dans la salle. Elle ne voyait plus la volière mais imaginait le paysage du rêve d'Ernest, les visages qu'il avait croisés, les émotions et les couleurs empruntées à son imaginaire.*

*Sans le regarder encore, elle revint à la réalité ne parvenant pas au-delà des images qu'il décrivait, à reconstituer un lien entre ces éléments.*

- Dans ce que tu as rêvé, je propose de lister les éléments nouveaux ou ceux qu'on peut considérer comme élément clé. L'hippogriffe et le dragon, qui représentent-ils ? Nous deux ? Nos ombres ? Nos protecteurs ? Ensuite, il y a les couleurs: vert, violet, noir... le noir semble rester un élément d'ambiance, ne gardont que le violet et le noir.

*Elle revient sur Ernest et plonge ses yeux verts parsemés d'étoiles dorées, dans le sien.*

- Dis-moi si tu as l'impression dans ce rêve que l'un de nous va mourir, demande t-elle sans émotion.

*Elle posait cette question car ce qui l'avait le plus intriguée dans ce rêve était l'absence d'âme de "Mowana" elle ne ressentait rien mais faisait éprouver. A part les morts, qui faisaient ressentir sans sentir ? La mort ne lui faisait pas peur, toujours pas. Elle le savait.*

*Mowana n'exprimait ou ne laissait transparaître aucune émotion, ni aucune pensée. Il s'agissait d'être méthodique et son comportement me facilitait la tâche, c'est à dire réflechir à la signification d'un rêve avec le risque potentiel de se prendre une fiente de hiboux sur la tête. Je m'étais forcé à ne pas trop penser au rêve afin que nous puissions trouver une explication ensemble.

Quand elle se mit à me regarder fixement, je détournais mes yeux, par réflexe, plantant mon regard dans le sol. Cependant, ils se levèrent d'eux mêmes vers le visage de la jeune fille. L'émeraude de ses iris contre l'acier des miens. Contre? Non, plutôt avec. Etrange que les couleurs de nos yeux soient-celles de notre maison.

Je n'ai pas peur de la regarder, ne cherche pas à fuir comme avec les autres élèves. Je me sens en parfaite confiance. Je suis une partie de Mowana et Mowana est une partie de moi. Je ressens ça comme ça, à ce moment précis. Ce n'est pas de l'amitié ou même de l'amour, ça ne doit être qu'un des effets du Lien qui nous unis. Sans le lien ou sans cette journée où nous avons rendu hommage à son père, il est fort probable que la jeune fille n'aurait été pour moi qu'une élève de plus à Poudlard. Cela s'est passé autrement cependant et maintenant, je commence à rêver de choses étranges.*

- Je ne peux émettre que des hypothèses. Déjà, la première partie du rêve, celle où j'avance entre les colonnes, n'est pas spécialement importante pour le Lien et n'a sans doute aucun rapport entre lui et toi. Il y a juste les traits verts dans le ciel qui auront un rapport par la suite.
Les personnes à moitié cachées par les piliers sont des personnes que je connais. Je crois qu'ils représententune partie de moi que je cherche à cacher ou à oublier. Mon père est la solitude ou le rejet, il ne m'a pas adressé la parole pendant 3 jours après la découverte de ma nature de sorcier...je ne pensais pas que ça m'avait marqué à ce point. Rogue pour les émotions que je ressens en fabriquant des potions et le joueur de Poufsouffle...

*Je pense que Mowana doit lire un éclair de peur dans mes yeux. C'est maintenant que je dois faire ça. Je n'ai que quinze ans mais je dois devenir un homme maintenant. Si je parle de ma peur, elle disparaîtra un jour; ma peur pas Mowana. Yargh! Ernest arrête de penser à des bêtises pour te détourner des choses désagréables! Je parle.*

-Ce Poufsouffle représente ma phobie, ma peur. Ca date de ma première année...

*Je m'arrête à nouveau. Je n'arrive pas à developper. C'est mieux comme ça. Si j'ai fait venir Mowana icice n'est pas pour qu'elle soigne mes traumatismes d'enfance mais pour avancer par le Lien qui nous lie. Je tilte sur la mort potentielle de l'un d'entre nous. Elle ne semble pas inquiète. Avant j'aurais appelé ça du sérieux mais c'est plus une forme de sérénité qui émane de la jeune fille. Je ne suis pas affecté non plus par cette possibilité funeste.*

-Mourir...peut-être oui...Mais ça n'aurais pas de sens si c'était pour tout de suite, le Lien ne servirait à rien si s'est pour être rompu immédiatement ou presque.

*Mourir. Je crois que je ne me suis jamais réellement posé la question. Quinze ans, c'est l'âge des questions. Je n'ai rien derrière moi, je suis trop jeune, donc je n'ai rien à regretter et mon avenir est floue: je ne sais pas quoi faire plutard, je n'ai presque pas d'amis et en plus ma main droite est gantée de noir, pour cacher la marque qui m'a uni avec une fille que je connaissais à peine. En fait Mowana a troublé pas vie par ce Lien. Toublé n'est pas le mot...réveillé est convient mieux. Nous ne savons pas encore de quoi il retourne mais le Lien me donnera peut être un but dans la vie, donc une raison forte de vivre.
Je ne veux pas mourir. Cependant, il faut que je prenne en compte que ça puisse arriver à tout moment, ne connaissant pas la nature réelle du Lien, après tout mon kanji est celui du deuil. En acceptant la mort comme probable, je pourrais vivre plus pleinement.
Sans m'en rendre compte, je me suis remonté le moral tout seul, empli d'une confiance en moi que je n'ai jamais connu. Et je souris, toujours en regardant les yeux verts de Mowana.
Je suis déterminé à vivre afin de découvrir et d'aider la jeune fille qui m'a fait confiance pour les hommages de son père.*

-Nous devons penser à la mort mais il vaut mieux décrypter nos rêves avant. Nous ne rêvons pas pour rien, surtout dans le monde magique.

*Pause. Il faut que je réflechisse.*

-Je n'arrive pas à savoir comment vraiment approcher ce rêve. Est ce qu'il délivre un message? un indice? un avertissement?

*Je prends la tasse unique, me sert un jus de citrouille que je bois d'un trait et je repose ma tasse. Je me rends compte trop tard que j'ai bu dans le même récipient que Mowana sans aucune gêne. Je fais comme si de rien n'était mais en fait, ça n'a même pas d'importance.*

-Tu as une idée? Tu crois que ton père essaye de nous parler à travers le rêve ou que c'est quelque chose d'autre?

*Mowana regarda Ernest reposer sa tasse. Il venait sans le savoir de lui prendre un baiser mais elle se contenta de sourire avec ses yeux. Elle pensait à ce qu'il lui disait. Leurs rêves seraient des puzzle à reconstituer pour leur montrer peut-être un chemin, peut-être un pouvoir. Qu'avait donc pu cacher son père à l'intéroeur d'elle ?*

*Elle assembla ses genoux et els retint avec ses bras, posant sa tête dessus. A nouveau son regard s'en alla vers l'intérieur de son âme.*

"Pourquoi papa a-t-il choisi Ernest ? Est-ce que c'est moi qui l'ai choisi ?" se questionnait-elle.

*La comptine d'Ernest lui rappelait celle d'Alexiel. Son frère avait continué de la lui chanter même après la mort de leur père. Elle se posait beaucoup de question, choses rares chez elle qui ne supportait pas aussi bien la réflexion que l'action. Elle se demandait si elle devait montrer son tatouage à Dud et lui raconter sa provenance. Le dragon de son rêve, était-ce celui qui avait tué son père ? Etait-ce le dragon d'Alexiel ? Alexiel lui-même ? L'hippogryffe, cette tête d'aigle, pouvait-il représenter Mowana, son tatouage ? Devait-elle dire à Ernest qu'elle était animagus ?*

*Mowana se prit la tête dans les mains, toujours recroquevillée sur elle-même. Plus elle pensait plus sa paume la brûlait. Quand elle releva la têt vers Dud, elle vu que le gant noir dégageait une couleur verte.*

- Dud, ta main, retire ton gant, dit-elle alors qu'elle avait déjà décroisé les bras et retiré le gant du porteur du Lien.

*Elle posa sa paume sur sa main et soudain, elle eut un choc. Quelque chose passa du corps d'Ernest à elle. Elle voyait son rêve, comme il l'avait rêvé. Elle vit le Poufsouffle mais épuisée par la vision, elle retira aussi vite sa main.*

- Dud... qui est ce poufsouffle ? demanda t-elle inquiète.

*Elle n'avait pas eu le temps de voir son visage mais en contrepartie, Ernest avait pu recevoir de Mo les premières images du rêve qu'elle n'avait pas osé lui raconter.*

*Un aigle qui vole dans les cieux devenus peu à peu violet. L'aigle semble repérer une proie, il pique vers le sol et mord au cou un dragon faisant dix fois sa taille. Le sang noir du dragon coule mais il se débat et envoie l'aigle contre la paroi d'un rocher. Le rocher est une montagne qui s'écroule dès que l'aigle l'a percuté. Disparaissent alors l'aigle et le dragon. Changement d'ambiance soudain, nous sommes sous la pierre écroulée sur un immense oeuf. L'oeuf craque et une lumière verte s'en dégage: c'est Mo, nue comme un premier née, qui en sort et s'élève dans les airs recroquevillée comme elle l'était il y avait quelques secondes. Elle lève la tête et ouvre ses yeux, ses bras, son corps en forme de croix. Face à elle un miroir qui ne renvoie pas son image mais le reflet d'Ernest bloqué derrière la vitre du miroir, frappant criant comme pour appeler Mo qui ne l'entend pas mais le voit.*

[HJ]: les plus jeunes lisez pas ça si vous êtes sensibles, je vous connais pas donc je connais pas votre résistance. C'est un peu violent donc attention.

*Pendant quelques instants, Mowana fut prise dans une intense réflexion. Quand elle s'arrêta de réflechir, ces yeux étaient baissés vers ma main gantée.

Il en émanait une couleur verte. J'aurais pu dire que c'était de la lumière mais ça n'en était pas, ca ressemblait plus à la vapeur d'eau givrée qui émanait des glaces à l'eau industrielles quelque fois, une brume blanche qui semble s'élever mais qui pourtant ne fait qu'entourer la glace. C'était de ce genre de lumière qu'était recouverte ma main.
La différence était sa couleur: du vert. Ce n'était pas un beau vert printanier mais un vert semblant provenir d'une plante épineuse, malsaine.

Je retirai le gant doucement et le posai à côté de moi quand une légère douleur se fit sentir sur le dos de ma main. La marque était révélée: le kanji funeste entre les crochets d'un serpent venimeux.

J'eus à peine le temps de sentir le contact froid de la main de Mowana sur la mienne quand je fus assailli par une vision.*

"Un aigle mauve et un dragon s'affrontent, déchirant le ciel. L'oiseau blesse le reptile, pluie de sang noir. L'aigle est vaincu, une montagne s'effondre.
Il y a un oeuf, un oeuf immense qui ne tarde pas à se fissurer, s'ouvrant sur une lumière verte. Mowana s'élève de cette matrice. Elle est totalement nue. Ce n'est pas une nudité agicheuse ni érotique, c'est une nudité de nativité.
Elle est en face d'un miroir et son reflet c'est moi, je suis prisonnier, je crie pour que l'on me sorte de là mais on ne m'entends pas."

*La vision s'arrête, je suis à nouveau dans la volière, Mowana est en face de moi, une odeur rance de fiente de hiboux nous englobe, le pichet de jus de citrouille est renversé, déversant lentement son liquide orangé sur le sol.

Je tremble, il me semble, et quelques gouttes de transpiration coule le long de mon visage. Je vois légèrement floue, les yeux embués par des larmes venues de je ne sais où.*

-Je...je...crois que j'ai vu quelque chose...

*Mais Mowana me pose déjà une question, elle a aussi vu quelque chose et ce n'était pas la même chose que moi. Elle a dû voir une partie de mon rêve.
Je m'interroge sur le miroir qui me séparait de Mowana dans le rêve mais je crois ne pas avoir d'autre choix que de lui raconter l'histoire du Poufsouffle. Elle a une inquiétude sincère dans la voix. Je suis presque sûr que ça n'a rien à voir avec le Lien. Il n'y a pas besoin de parler de ça. La Peur. Pourquoi parler de ça? La Peur.

Au fond, Ernest, tu as beau avoir quinze ans et te prendre presque pour un adulte, tu n'es qu'un enfant, emprisonné dans tes peurs, tu t'étouffe dans tes peurs. En fait, tu n'as pas envie d'être seul pour avoir la paix, tu reste seul parce que tu as peur, peur de voir tes proches souffrir, comme ce Poufsouffle il y a si longtemps.

Si tu t'attache aux gens, tu ne sais pas si tu pourras supporter leur douleur ou leur mort. Cela t'es insupportable. Le problème c'est que maintenant tu n'as plus le choix. Que tu le veuilles ou non, tu t'es lié à une personne, à cette fille, Mowana Beckett. Quand elle souffrira, tu souffrira mais pour ne pas en devenir fou, tu dois te libérer de ta Peur.

Je n'ai pas d'autre choix que de lui raconter ce qui s'est passé, pour progresser. Ma voix est morte, sans émotion, je ne peux plus ressentir d'émotion pour le moment.*

-Je pense que ça n'a aucun rapport avec notre Lien mais si tu me le demande je dois te répondre.

Quand j'étais en première année, lorsque j'ai assisté à mon premier match de Quidditch, un joueur de Poufsouffle s'est écrasé dans les gradins devant moi...Il était là, gémissant, ses vêtement s'imprégnaient de son propre sang. Du rouge sur l'or de sa robe. Tellement de sang.

Avant que Mme Pomfresh ne vienne le chercher pour le soigner, je me suis enfuis du stade et courus dans les toilettes les plus proches. Lorsque je me vis dans le miroir au dessus du lavabo, ce n'était pas moi, je ne me reconnaissais pas. Mon visage était barré par une giclure de sang du Poufsouffle. Je fus d'une telle panique que je me suis frotter le visage pendant très longtemps, tantôt frottant, tantôt griffant. Je me suis ensuite réfugier dans mon dortoir et n'en suis pas sortis pendant quelques jours. Il y avait eu tellement de sang.

L'année d'après, j'ai vécu deux jours sur le Chemin de Traverse et j'ai atterris dans l'Allée des Embrumes. Un vieil homme m'a accosté, tirant une lourde caisse qu'il a ouverte devant moi. A l'époque je ne savais pas, mais maintenant j'ai appris que ce qu'elle contenait était un épouvantard.

Pour moi, ca n'avait pas d'importance, ce que j'ai vu était l'élève de Poufsouffle qui me souriait, les yeux grands ouverts pourtant il était mort. Son corps fracturé, il saignait énormement, ça ne s'arrêtait pas...et cet os...je voyais son os du tibia qui ressortait au dessus de sa protection de quidditch...C'est horrible...horrible...

*Le dernier mot s'étrangla dans ma gorge dans un gargouillement étrange et des larmes coulaient le long de mes joues. Je l'avais fait, j'ai enfin réussi à dire à quelqu'un se que j'avais vu. Je ne me sentais en rien libéré mais je l'avais dit.

Je voulais présenter mes excuses à Mowana pour lui avoir fait partager ça, qui n'avait aucun rapport avec les rêves, hormis le fait que derrière ce pilier, il symbolisait ma peur. M'excuser mais je n'arrive pas à parler.*

Mowana écoutait Dud avec attention ce qui était très difficile pour elle car au-dessus de deux minutes de concentration, elle débordait littéralement et se sentait obligée de cracher un sortilège de son invention pour décompresser. Si Dud avait narré sa première fois avec une fille, elle aurait écouté avec la même attention mais elle lui aurait jeté un petit sortilège de Langue en Feu (©Mowana Beckett) Ceux qui veulent connaître les effets du sortilège doivent envoyer une autorisation parentale à Mo Beckett, 69 rue du Plaisir, 69000 Lyon. Bon, l'histoire sanglante du Poufsouffle ne se prêtait pas à ces débordements. Elle nota dans sa tête "Lancer un sortilège à Dud à la fin de l'entrevue"

Plus sérieusement, elle affiche un regard neutre pendant qu'il parle. Ses yeux étaient encore humides de la vision qu'il avait eu. "Si j'ai vu dans Ernest, il adû voir dans moi…" songet-t-elle. "Pourquoi mon rêve le fait-il pleurer? Oh, Ernest il y a tellement de choses froides transies dans toi, heureusement qu'une Mowana a collé ses baisers dans ton quotidien, je vais te décongestionner l'âme, moi, tu vas voir ce que ça fait une Beckett dans sa vie…"

Quand il termine, elle lui sourit sans ajouter d'autres commentaires que ce sourire. C'est assez, il saura, il comprendra qu'il n'y a pas de pitié, pas de fioritures dans ce sourire. Il y a seulement un "je suis avec toi maintenant. On va oublier les mauvais souvenirs et faire la nique à nos rêves." Chose à proprement parler impossible vu qu'ils étaient là pour ça: des rêves.

Mo pointe de sa baguette le pichet de jus de citrouille renversé:

- Reverso !

Chose étrange, le pichet se redresse et le jus de citrouille retourne dedans: elle vient de faire remonter l'objet et son contenant sur une courte échelle de temps, avant qu'il ne se renverse. Elle se rend compte qu'elle ne sait pas où elle a appris cette formule.

"Je suis trop géniale !" se félicite-t-elle froidement intérieurement.

Sa main ne la brûle plus mais elle ressent encore une douleur. Elle bande son poignet et sa main d'un des rubans couleur pastelle qu'elle sort de son obi.

- Dud, lui fit-elle en bandant son poing, on doit affronter nos peurs passées et présentes si on veut comprendre et affronter celles à venir. Je t'avoue que je ne connais pas mes peurs. Comme ça, je te dirais que rien me fait flipper sauf d'être enfermée plus de dix minutes avec un serdaigle à travailler sur un devoir de McGonagall.

Elle sourit faiblement, tend sa main et l'extrémité du ruban pendouillant à Dud pour qu'il puisse correctement coincer le bout qui dépasse pour mieux la serrer.

- N'hésite pas à bien serrer ma main, je veux plus sentir cette douleur. Fais juste un noeud.

Pendant qu'il nouait le ruban, elle poursuivit d'une voix impassible dénuée de variation pour cacher ce qu'elle ressentait du fait qu'il avait pénétré son esprit lui aussi:

- Pour revenir aux rêves, j'imagine que tu as vu aussi le mien… j'hésitais à te le raconter mais il semble que nos deux rêves soient liés. Des couleurs et des éléments sont communs. Mon reflet dans le miroir qui est toi, c'est assez simple à comprendre je crois: nous sommes double. Alors, peut-être que tu es la partie enfermée de mon âme, Dud… peut-être que je dois renaître, me renouveler, disparaître… je ne sais pas… peut-être que tu te sens impuissant, peut-être que tu dois trouver la solution pour me tirer de là, peut-être que tu veux me sauter… oups, pardon, lapsus, me sauver de quelque chose mais que tu ne sais pas comment faire, peut-être qu'on est face à face et pourtant si distant… en tout cas, je dois naître et tu regardes avec cette envie d'agir… pourquoi ? Pour quoi faire ? J'en sais rien, Dud, j'en sais rien du tout…

Elle reposa sa main en regardant celle d'Ernest en pensant qu'elle aussi allait devoir mettre un gant pour ne pas laisser le tatouage offert à tout venant.

- Que fait-on ?

"Rien, je suppose… attendre. Mortel l'attente ! Pouah !"

*Derrière ma vision troublée par ses larmes soudaines, je vois Mowana me sourire faiblement. Je ne pense pas qu’elle est l’habitude de sourire sincèrement, ça ne lui va pas du tout. Ca doit être le manque d’habitude. Pendant que je racontais elle avait l’air de s’ennuyer ferme, je pense que c’est sa personnalité et voilà tout. Ca me semble vraiment absurde d’avoir raconté ça tout d’un coup, c’est comme si ça m’avait échappé ou que j’avais eu un moment de faiblesse ou je ne sais quoi.

Mowana fait revenir le jus de citrouille dans la carafe et je me promets, malgré les découvertes et les chocs causé par ses rêves, ses lectures dans l’esprit et autres, de ne pas en boire. Elle me demande de serrer le ruban autour de sa main et je l’aide, le plus délicatement possible pour éviter de lui faire mal. Je ne sais pas si elle a vraiment mal mais je n’ai pas envie de l’énerver maintenant, je suis très fatigué tout d’un coup. Je serre fermement la lanière de tissu en un nœud souple, facile à détacher. J’en profite pour lui touché les doigts, je ne sais pas pourquoi, j’en ai besoin. Vérifier qu’elle n’est pas le fruit de mon imagination. Vérifier si je vais avoir une autre vision. Mais rien de spécial hormis la chaleur corporel d’une jeune fille. J’arrive à rire à sa vanne sur McGonagall et les Serdaigle. Je sais, sans me rappeler d’où, qu’elle n’aime ni l’un, ni l’autre. Mes larmes sont sèches.

Je perds cependant la moindre ébauche de sourire ou de tristesse quand elle dit que nous sommes doubles. Je me raidis. Nous sommes doubles ? Ça veut dire que nous nous sommes dédoublés ? Qu’avant nous étions l’un dans l’autre ? J’ai une brève image qui me traverse la tête et qui me fait monter le rouge aux joues mais qui est tout de suite remplacée par une autre : moi et Mowana à l’âge de cinq ans, accrochés par des menottes, elle lançant des sorts à un pauvre chat qui n’avait rien demandé et moi qui m’occupe d’un pot de géranium. Je pouffe légèrement, c’est stupide. Nous sommes doubles ? Je me demande bien comment ?! Depuis la cérémonie funéraire ? Ça me semble assez léger pour être le double de Mowana. Je m’imagine lancer des sorts à Mickael pour le plaisir et Mowana s’occuper de belles plantes carnivores. Les rôles sont inversés mais c’est peu crédible à mes yeux.

Je me sers un jus de citrouille et m’empresse de la boire. Quelle andouille! Il a un arrière goût bizarre et quelque chose me dit que c’est le goût des fientes qui recouvrait le sol de la volière. Je fais une grimace et Mo a l’air d’avoir comprit car elle répondit par un grand et beau sourire diabolique. Je lancerais bien un sort moi aussi finalement. J’écoute Mowana parler. Elle parle beaucoup depuis avant et lance moins de sort par la même occasion. Je m’ennuie tout de même un peu et regarde un chouette manger violement une souris. Mais qu’est ce qui ce passe? C’est un des moments les plus importants de ma vie, peut être, et je n’écoute même pas.
Le ruban de Mo est magnifique, enroulé autour de son poignet. Il s’en dégage une sensualité incroyable. Le rêve. Oui le rêve je dois penser au rêve.*

-En fait Mowana, je n’en sais rien, je n’en sais rien du tout. Maintenant qu’on y pense, à quoi mène ses rêves à part nous faire flipper ?...euh dans mon cas en tout cas. On n’avance pas, nous n’avons aucun élément concret et j’ai peur que sans cela on n’ira pas loin.
Tout est sombre. A part si un Hippogriffe vert fluo avec des ailes roses débarque dans un cours de potion pour nous dire qu’il faut tourner à gauche après la deuxième étoile et continuer jusqu’au matin pour trouvez une relique sacré je ne vois pas.
Je pense que pour l’instant, ses rêves ont un lien avec le Lien mais ils ne sont que de la pure…symbolique. En fait je suis fatigué et effrayé par tout ça et pourtant tout ce qui m’importe à ce moment précis est de me retenir de lancer un Incendio sur cette foutue chouette qui mange comme un porc !

*C’est quoi ça ? Où est Ernest ? Je n’ai jamais réagit comme ça.*

-C’est pas que je ne suis pas flatté et tout mais je commence à avoir peur par rapport à notre Lien. Tu crois vraiment que nous sommes doubles ? Ces derniers jours je réagis un peu comme…toi.

- Dud, dit Mo en se levant, je me barre, je suis crevée et je m'embête à me creuser le ciboulot. Tu sais, moi, si je reste concentrée trop longtemps sur la même chose, je deviens barge... en fait, je suis déjà barge je crois alors ça agrave mon cas...

*Elle se penche au dessus de lui et l'embrasse sur le front avec tendresse. Elle ne fait que fuir les questions auxquels ils ne peuvent répondre, sentant que l'instant n'est pas le bon instant pour aller plus profondément vers le futur. Lui dira t-elle ce qu'elle sait du Championnat ? Non. Elle ne savait même pas s'il comptait rester là pendant les épreuve d'été. Elle se redressa en passant sa main dans ses cheveux argent:*

- Je lirais du Freud ce soir avant de dormir, je comprendrais peut-être ce que veux me dire mon père... blagua t-elle en imitant la voix d'un Serdingue quelqu'il soit. Forcément dépressif et triste à mourir.

*Le jeune fille pointe sa baguette vers un chouette qui lui broit les tympans depuis un moment déjà:*

- Souris fors transformat Chouette !

*La chouette se transforme en souris et file paniquée vers l'escalier pour s'enfuir comme on a jamais vu s'enfuir une souris. Mowana élargit un soruire démoniaque et espère intérieuement que c'était la chouette de Mickael, un Serdaigle qu'elle a prit en grippe pour une raison assez sommaire.*

- Au fait, Dud... lui demande-t-elle en dépoussiérant sa robe pour détourner son regard d'Ernest de façon artificielle et ô combien feinte, tu connais un certain Mickael n'est-ce pas ?

"Dis-moi non et je te transforme en fromage pour faire revenir la souris..."

*Elle garde un visage indifférent alors qu'elle sait la réponse. Ce qu'elle veut maintenant, c'est oublier ce rêve et attendre, comme il est énervant d'attendre, tout en prenant du plaisir, comme il est bon d'en prendre. Mickael serait l'objet prochain de son désir. par pur perversion, par ennui, par malice et démonie.*

- Mickael Stonebridge, le schroumpf Parfait...

Je reçois le tendre baiser de Mowana sur le front sans broncher. Je ne comprends toujours pas ce qu’elle cherche par le biais de ces contacts. Mais après tout ça la regarde.

Je ris un peu tout de même devant son imitation exagérée de Serdaigle. Sans raison clairement apparente, elle pointe sa baguette vers une chouette et la transforme en souris. Peut être que j’aurais été choqué il y a quelques semaines mais là ça ne me fait rien. Je plains juste un peu l’oiseau, qui avait une bien meilleure vie en hibou qu’il n’en aura jamais en tant que rongeur.

Cela me fait penser à autre chose. Mowana est en septième année. L’an prochain elle quitte Poudlard pour une vie que je ne connais pas. Mon cœur se sert mystérieusement à cette idée. Mowana compte pour moi, beaucoup même, et la voir partir m’angoisse…et me soulage en même temps. Si elle part, qu’adviendra t il de la Marque ? Le Lien s’effacerait ? N’étant qu’une simple supercherie ou hasard magique ? Je dois lui parler de ça mais elle parle de Mickael. Mickael. Ca fait depuis quelques mois maintenant mais je n’ai toujours pas digéré l’explosion de plante dans la serre.

L’imitation de Serdaigle de Mowana était parfaite finalement.

-Ouais j’le connais…une andouille. Il est maladroit, insouciant et parfaitement crétin. Pourquoi ?

J’ai l’impression qu’il y a anguille sous roche. Mo n’est pas réputée pour son amour (explicite en tout cas) des élèves de Serdaigle. J’ajuste un peu ma position sur le sol.
Je me force à oublier le rêve, c’est bien beau d’avoir un Lien mais je risque de l’avoir pour toujours, donc j’ai le temps d’y réfléchir. Oublie, Ernest, oublie…

*Mowana sourit et se remet face à Ernest.*

"Ernest me fréquente trop, il dit n'importe quoi... passons, je verrai ça plus tard."

*Elle fait tourner sa baguette entre ses doigts comme elle adore le faire et l'arrête dirigée droit sur lui. Elle s'agenouille en prenant soin de bien retrousser son Kimono pour qu'il ne touche pas la poussière, la paille "enfientée"*

- Je compte lui rendre une petite visite avant le championat. Pas pour l'encourager puisque nous serons adversaire lui et moi. Pour voir comment, il va.... prendre des nouvelles quoi. J'ai perdu Power, mon défouloir numéro 1, J'ai décidé que ça allait être Schtroumpf Parfait désormais,. J'aurais aimé que tu lui transmettes un message d'amour de ma part mais il semblerait que tu ne sois plus en très bon terme avec lui... je trouve cela pas plus mal, le vert et le bleu ça jure terriblement.

*La baguette toujours pointée vers le visage d'Ernest, elle prononce un sortilège informulé qui a pour effet de remettre une mèche de ses cheveux pour dégager son front.*

- Jamais tu te coiffes Dud ? demande t-elle pour détourner l'intention de ce qu'elle lui a dit précédemment.

*Une idée lui vient soudain... Dud n'est aps un mauvais bougre et Mo sait qu'il serait incapable de faire du mal à une mouche... mais si on le poussait un peu, si c'était sous couvert d'une blague, jusqu'où irait-il ?*

Pensée défaitiste: Pas loin, ma vieille, crois-moi.
Pensée Optimiste: Il est plein de surprise, il pourrait même avoir l'idée lui-même.

*Qu'elle soit optimiste ou défaitiste, les pensées de Mowana n'étaient jamais très sympa avec tout ce qui était bleu avec un chapeau de sorcier, des bouquins entre les bras en train de vanter les mérites de Flitwick, grand homme de 90 cm.*

Sur le coup, l'idée de rendre une visite spéciale à Mickael avant le tournoi me semble particulièrement amusante. Pourtant, je trouve cela pas très loyal finalement. Je n'ai pas l'impression que Mowana a un amour débordant sucres et de petites fleurs pour les Serdaigle et encore moins pour un adversaire du Tournoi et encore moins pour un adversaire du Tournoi chez Serdaigle.

La baguette de Mowana se fixe vers moi, en particulier en direction de mon visage.
Dans le monde des sorciers, il existe plusieurs façons de porté la baguette avec dignité: dans sa main, dans sa poche, à sa ceinture ou même accroché à sa tête à l'aide d'une ceinture selon le nombre de bièrraubeurre ingurgitées. Les possibilités sont infinis. Ou presque. Pointé sa baguette vers le visage de quelqu'un est aussi agréable pour la personne visée que d'essayer de manger un scroutt à pétard adulte et bien vivant en une bouchée.

J'essaye inconsciemment de ne pas faire de geste brusque. C'est presque devenu un reflexe. Je crois que je ne risque que peu. Finalement Mowana est très douce avec moi, en comparaison avec son comportement avec d'autres.

Je me lève à mon tour, remettant les affaires dans mon sac.

-Mes cheveux sont si terribles que ça? Je les dépeigne c'est tout. Pour ce qui est d'une coupe élaborée, ce n'est pas mon truc.

Je suis en train de vivre le moment le plus étrange de ma vie à Poudlard je crois. Après la Cérémonie. Je discute "cheveux" avec Mowana Beckett, vêtue d'un kimono, au milieu de fientes après avoir savourer un goûter frugal mais délicieux.

Quand je me suis rendu compte de ça, j'ai eu un petit doute sur les intentions de Mowana. Mais bon, ne laissons pas place à la méfiance. Je vais lui faire confiance.

- Très bien... je ne veux surtout pas te forcer à t'amuser un peu, je sais que y'en a que ça traumatise de rire, lance Mowana à Ernest avec une moue dépréciatrice.

*Elle recule et garde les yeux sur ses cheveux. Ernest a besoin d'une copine pour lui dire comment faut se peigner, il a pas du faire d'études poussées en soin capillaire. Mowana espère intimement qu'à part les coiffeurs de toute facon personne n'ai suivi de telles études.*

*Elle lu sourit avec tendresse car elle aime bien quand Ernest cache qu'il est flippé. Et elle est persuadée que malgré la dispute qu'il aurait pu avoir avec son collègue, le serpentard reste un peu soucieux de lui. Cela ne la dérange pas, elle fera ses mauvais coups toute seule, comme d'habitude. Mais en attendant, il fallait trouver le moyen de faire sourire Dud car là, c'était consternant.*

- Dud, est-ce que t'as déjà vu des seins de filles ? Je veux dire, t'as déjà eu une copine ? demande t-elle comme si elle demandait l'heure.

*La réponse lui importait bien peu mais voilà déjà qu'elle prenait Ernest par la main pour l'entraîner vers la sortie de la volière, marcher un peu se vider les idées de ces rêves dramatiques. Ils en reparleront, elle le sait. Le championnat était très angoissant pour elle et elle savait qu'en temps d'angoisse, les rêves étaient toujours plus nombreux.*

Mowana, ou le tact personnifié. Fréquenter certaines personnes raccourcit l’espérance de vie, j’en suis sûr maintenant. Quelques visions fantasques me viennent à l’esprit mais je les sors vite de mon esprit. Cette fille a un don certain pour la sincérité. En même temps ça fait du changement et c’est agréable de parler avec quelqu’un qui ne cache pas ses sentiments, ou ses questions les moins bien formulés.


-Avant le bal, non. J’ai toujours été seul. Pas de rapport avec les gens, pas de copine non plus. Mais au bal, j’ai rencontré quelqu’un et je me sens bien avec elle.


Si Mowana est sincère avec moi, pourquoi je ne pourrais pas l’être avec elle ? C’est vrai que ce n’est pas le même genre de sincérité. Et je sens que raconter ma vie amoureuse à Mowana va vite l’ennuyer et surtout lui donnera l’occasion de se défouler un peu. Mais au moins on oublie un peu ces histoires de rêves. Et puis, je pourrais un peu tester la résistance de Mo en matière d’histoire un peu dégoulinante de sucre, de miel et d’amour.


-Je sors avec Hermione Granger. C’est une jeune fille de Gryffondor je crois. Elle est préfète.


Huhu. Je n’aime pas trop parler d’Hermione comme si c’était un profil avec ses défauts et ses avantages, mais c’est important ici. A ce stade, il manquerait plus qu’Hermione soit à Serdaigle pour que Mowana me transforme en bouse de dragon chantant « Stranger in the night ». Mowana me prends par la main et nous nous dirigeons vers la sortie de la volière. C’est comme si je me promenais avec une amie d’enfance ou une grande sœur.


- On s’est d’abord rencontrer à la bibliothèque, en étudiant. Elle a une conversation merveilleuse et est très jolie. On s’est revu aux serres et nous avons parlé un peu de nous, de nos familles. Elle joue du piano à merveille tu sais?
Au bal, on s’est rapproché de plus en plus et nous avons découvert qu’on s’aimait mutuellement. Je l’ai embrassé pour la première fois à ce moment là. C’était merveilleux et ça l’ai toujours.
Je ne lui trouve pas de défauts, elle est gentille, intelligente et jolie. Je ferrais tout pour elle.


Sur ces mots je pousse un petit soupir satisfait. En réalité je déteste cette version supra glamour des choses, ce n’est pas ça la vie. J’ai évité de parler de l’attaque dans la serre, de la manière gauche pour la sauver et des regards interrogateurs que porte Hermione à mon gant noir.
Par contre, raconté des trucs aussi kitsch, me permettra de voir ce que Mowana en pense, en lui présentant ma relation d’un angle supposé être le pire pour elle. De toute façon, je lui aurais dit un jour, je ne peux rien cacher à Mowana je pense. Et puis tant qu’à mourir par elle, autant s’amuser avant avec.

*Pendant qu'ils descendent tranquillement les marches de la volière pour se rendre on ne sait où, Ernest commencent à raconter sa vie sentimentale. Mo reste bien calme au début, elle n'a jamais refoulé autant de vannes de sa vie mais elle se dit que ça doit être le sacrifice qu'on doit faire pour ce truc étrange qu'on appelle l'amitié. Alors elle écoute mais au bord des larmes, elle finit par exploser et par l'arrêter sur une marche. Elle descend elle-même d'une autre marche pour se retrouver plus petite que lui et le lève son regard imitant les larmes aux yeux globuleux en serrant ses deux mains contre son coeur façon prière:*

- Oh ! Mon Ernichounet d'amour que j'aime, Ô mon tendre et cher canard en sucre doré au soleil de mon coeur d'hystérque-obsessionelle du devoir facultatif à rendre, est-ce tu m'aimeuuuh ? Si tu m'aimes alors faisons les fous ! Faisons un devoir de métamorphose au clair de lune ou alors allons combattre pour el droit des elfes de maison autour d'un dîner au chandelle dans la salle de Sorts et enchantements ! Oh ! Comme nous allons bien nous amuser ! fait-elle dans une imitation plutôt réussi de la ix d'Hermione.

*Evidemment qu'elle la connaissait cette gryfouillarde. Pour Mo Hermione c'était Scribouillarde. Selon Mo, les parents de Scribouillarde avaient dû lui faire bouffer des manuels de potions quand elle était gamine à la place des corn flakes. Mais ça, c'était le choix d'Ernest et jamais Mowana ne serait permise de redire à ce choix. Elle avait surtout pas envie de parler du fait qu'elle trouvait qu'Hermione était une fille fille bien.*

*Après l'avoir un peu taquiné, elle reprend un visage normal et lui dit:*

- Tu sais que tu vas devenir quelqu'un de normal Ernichounet d'amour que j'aime Ô mon tendre et cher canard en sucre doré au soleil de mon coeur ? L'amour ça rend normal. Je m'en rends compte. Moi je suis devenue tout à fait normale depuis que je suis avec Pouf-pouf Chiri-Chou

*Si Ernest réagissez à cette dernière phrase c'était un homme mort.*

- Bon, trève de plaisanterie... tu lui as touché les nénés ?