Leuh Philtre Qi (TM St Val avec Shannon )

Le fort plaisant narrateur commença ainsi son histoire a écrit:

Muni de plume et d'encre,
Traversant les salles de son pas pressant,
Aguiché par un désir ardant,
Xaël ouvrit en grand la porte.
Il avait choisi une place forte
Où il allait soupiré en amant,
Là où son coeur soupirant
Pourraît rêver sa peau de nacre.

Poème et rimes s'entrecroisant
Par les mots déliaient les sentiments
Qu'il n'avait ressenti jusqu'encor
Que simplement naissants
Et n'avait point accordé alors
La saveur d'un être aimant.

Xaël déboula dans une des salles de divertissement... Tout du moins une de celles qui n'avaient pas encore été fermée.

Il avait fixé rendez-vous avec celle qui faisait briller son coeur.

C'était la première fois depuis longtemps qu'il s'était senti aussi léger en se levant ce matin-là.
Il n'avait pas songer à son réveil à enfiler ses talismans runiques... Et pour autant, il ne s'en portait pas si mal...

Après avoir partagé un bol de chocolat fumant avec la jeune Shannon quelques temps en peu en avant, il avait ressenti une sensation de pure légèreté plus intense et apaisante qu'à son lever de lit.

Décidément, cette journée s'annonçait comme bien curieuse.

A ce sentiment s'était ajouté une toute autre impression.

Il avait redresser la tête hors de son bol pour parler à sa complice... quand il avait rencontrer deux lèvres pulpeuses et envoûtante croisant son champ d'horizon. Le coeur au bord des lèvres [ à lui, hein, pas de blague, on n'en pas encore là....]
son regard avait oser s'aventurer un peu plus haut...
Et là scintillant de mille feux, le délice d'une promesse...
Celle de se noyer dans cet océan flamboyant, dans cette mer des rêves...
Une sentation nouvelle et fort curieuse avait alors naqui en lui : une envie, un désir de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui, là maintenant, de la couvrir de baiser, de caresser cette peau si douce... de ...

Il parvint malgré tout à se ressaisir : Hé là, qu'est-ce donc ? Que lui arrivait-il ? En proie à de telles émotions, devant tout ce monde attablé... n'était pas ce pas pure folie ?

Plus que troublé, il avait tant bien que mal réussi à articuler ses mots.
Shannon de son côté semblait aussi dans un état second.
Il se prit alors à espérer qu'il avait pu au moins charmé son coeur du dixième de ce qu'il ressentait... car alors nul doute que leur passion s'embraserait et consumerait le bois dont ils étaient faits.
Il lui avait donc demandé de le retrouver au parc à une heure et demi sonnante.
La demoiselle n'avait pas fait opposition.
Il s'était donc eclipsé, savourant la paix retrouvée de pouvoir réfléchir en silence.
Il n'avait osé le dire mais le grand air lui serait sûrement secourable afin de garder les idées claires la fois prochaine qu'il croiserait ne serait-ce que son regard.

Mais à l'heure dite il ne l'avait point trouvée. Dévasté à la pensée qu'elle n'ait pu répondre à son appel ( de détresse il faut le dire ), en proie aux affres des plus grands tourments, il se mit à arpenter tout Poudlard.

Le voilà donc à l'orée de la fin de sa quête car devant lui, sur un sofa, penchée légremment en avant avec la grâce d'un Ange compatissant, se dessinant à contre-jour [ notons que la fenêtre qui induisait cet effet curieux et pour le moins gênant de lumière est du style gothique d'avant trois cent de notre ère, elle fut importée par magie jusqu'en Ecosse pour la construction de cette partie du château par un certain Broutefangdefeu, illustre concepteur en bâtiment magique ]
la silhouette de Shannon illuminait la pièce par sa présence.

N'osant deranger la dame de ses rêves, la muse de ses désirs, Xaël passa un long moment à la contempler.
Elle ne semblait n'avoir ni remarqué sa présence ni son tourment.
Remarquez que cela aurait été difficile... ^^

Avisant qu'elle se confiait par épistolaire, il décida d'en faire de même.
Il choisit un fauteuil à proximité, fit apparaître un support pour ses feuilles d'un coup de baguette et commença un poème dédié à celle qui préférait mirer son écriture ( à elle ) plutôt que ses yeux ( à lui ) ...



Le poème était rapide et facile mais il ne chercha pas plus ses mots, tout brûlant qu'il était d'exprimer son désir à celle qui l'avait enflammé.
Seule une pensée traversa son esprit et disparut tout aussi tôt :

Quelque chose me dit que je n'aurais pas dû mélanger thé et chocolat façon Mélusine.

S'approchant de Shannon, il lui tendis son mot.

Shannon sursauta lorsque que Xaël lui tendit son mot. Elle le regarda d'un air incrédule. Partagée entre la surprise et le mécontentement de le voir ici. Pourquoi venait-il la déranger dans un moment aussi important ? Elle était tout de même en train d'écrire à l'élu de son coeur, l'homme de sa vie, la personne la plus importante à ses yeux sur cette planète et dans le reste de l'univers. Il était la perfection absolue. Rien que de songer à lui, son coeur battait plus vite, sa respiration se faisait un peu plus rapide et quelques perles de sueur humectaient légèrement son front et bouclaient les quelques mèches rebelles qui ne se trouvaient pas prisonnières de sa coiffure. Elle porta sa main à front et demanda à l'opportun d'un ton sec :

« Qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que c'est ? »

Tout en prononçant ces mots, elle se demanda pourquoi elle était aussi agacée par le jeune homme. En temps normal, elle l'appréciait beaucoup et ne lui aurait jamais parlé sur ce ton. En temps normal...

Cependant, elle laissa sa propre lettre de côté quelques instants. Même sous la charme d'un Aaron McAllistair, la curiosité de Shannon serait toujours la plus puissante. Elle lut donc le mot. Son visage se décomposait au fur et à mesure de sa lecture, comprenant avec peine l'implication de ce qu'elle lisait. Ce qu'elle comprit cependant, c'était que Xaël se trouvait dans une situation similaire à la sienne. Il était fou d'une personne qui se fichait absolument de ses sentiments.

Elle posa la lettre et le regarda droit dans les yeux.

« Laisse tomber, je me fiche complètement de toi. J'aime Aaron. »

Cette lettre était magnifique. Jamais on ne lui en avait écrit une de la sorte et elle aurait aimé être capable de faire de même. Ceci dit, avec Xaël qui venait la distraire, ce n'était pas gagné. Elle avait été dure, mais après tout, il fallait bien qu'il comprenne. Jamais il ne tiendrait la comparaison avec Aaron ! L'espace d'une seconde, elle lui en voulu de ne pas être McAllistair. Elle se tourna à nouveau vers sa plume, espérant ne plus être dérangée par celui qui lui avait enseigné les bases de la magie des runes. Elle portait d'ailleurs le talisman qu'elle avait fabriqué lors de son premier cour. Et un sentiment intérieur lui disait bien qu'elle était en train de faire une bêtise, que jamais elle n'aurait du commencer cette lettre. Mais elle ne l'écoutait pas. Fermait son esprit à cette petite voix intérieure qui semblait vouloir lui dicter une conduite que son coeur lui affirmait n'être pas la bonne.

Ignorant à nouveau le camarade à qui elle avait promit un rendez-vous, elle se remit à écrire pour celui qui faisait battre son coeur à le rompre. Plutôt que de continuer comme elle avait commencer, elle décida de poursuivre en disant simplement les choses telles qu'elles étaient.

Citation :

Aaron, je sais que tu ne sais pas vraiment qui je suis, que tu ne m'as même jamais regardé. Mais moi je t'ai vu. J'ai vu au plus profond de toi en l'espace d'un instant. Je sais qui tu es et voudrais passer tout mon temps avec toi. Te voir le matin quand tu t'éveilles, te voir dormir, te regarder travailler, manger, rire, parler avec tes amis, voler sur ton balais, te regarder vivre. Te voir vivre, c'est ce qui me permet à moi de continuer, d'avoir le courage de supporter toujours une journée de plus. Sans toi, je ne suis plus rien. J'aimerais te toucher, te caresser, te serrer dans mes bras et me lover dans les tient. Être avec toi lorsque tu es heureux, avec toi lorsque tu souffres. T'aider, te rassurer, te soutenir. Tu ne fais pas toujours preuve de sagacité, tes réactions ne sont pas toujours les meilleures dans certaines situations. Mais j'aime aussi cela en toi. Tes défauts comme tes qualités sont autant de fleurs ajoutées au jardin de mon amour. J'aime tes faiblesses autant que ta force.

Quelques mots encore, et sa lettre serait terminée, prête à s'envoler vers son amour, le formidable Aaron McAllistair, le plus grand, le plus beau, celui qui sentait bon le sable chaud...

Citation :

...tes faiblesses autant que ta force. Tout ce que je te demande, c'est de prendre ces quelques mots en considération. De penser à moi, de m'ouvrir ton coeur et tes bras. Je t'attends, comme l'insomniaque attend le jour et comme le vampire attend la nuit.

Shannon O'Callaghan

À peine avait-elle mit le point final à ses mots, qu'elle sentait déjà son malaise se dissiper. Elle avisa un elfe de maison qui époussetait avec entrain une table basse, en sifflotant un air connu diffusé sur les ondes.

« Eh ! Toi là-bas ! Viens ici ! »

Jamais elle n'aurait parlé ainsi à un elfe de maison. Elle ne comprenait pas vraiment d'où lui venait toute cette agressivité. Mais elle n'arrivait pas à la canaliser. Tout était urgent, rien ne devait la dévier dans son objectif. Trouver les mots exprimant un tant soit peu de sympathie aurait prit trop de temps. Ces mêmes mots qui lui venaient habituellement sans qu'elle n'ait besoin d'y réfléchir, aussi naturellement qu'elle respirait. Elle commençaient à prendre véritablement conscience qu'elle n'était absolument pas dans son état normal.

L'elfe arriva près d'elle d'un petit pas sautillant, son ton n'ayant en rien affecté son enthousiasme.

« Qu'est-ce que Whistle peut-faire pour la demoiselle? »

Elle lui tendit la lettre qu'elle avait prit la peine de cacheter avec application et le regarda droit dans les yeux avec gravité.

« Remet ceci à Aaron McAllistair. C'est un poufsouffle. Tu dois lui donner en mains propres. Personne d'autre ne doit lire ceci. C'est bien compris ? Trouve-le. »

L'elfe acquiesça avec solennité, comme si la tâche qui venait de lui être confiée concernait la survie d'une nation entière. Shannon put lire dans ses yeux qu'il avait saisie toute l'importance de cette missive.

La petite créature fit demi tour et sortit de la salle en trottinant. Elle pouvait lui faire confiance. Un elfe de maison pouvait être aussi fiable qu'un hibou. Probablement plus. Elle s'enfonça dans son fauteuil, soulagée.

Elle sursauta soudain, comme reprenant conscience de la réalité qui l'entourait, celle qui ne concernait pas directement Aaron. Et elle vit Xaël, recroquevillé sur le sol, comme en proie à une terrible douleur. Elle n'avait jamais vu l'effet que pouvait faire un sortilège doloris. Mais dans son imagination, ça donnait à peu de choses près la scène qui se trouvait sous ses yeux.

Dans un premier temps, elle ne comprit absolument pas se qui se passait. Pourquoi était-il là, à terre ? Qu'est-ce qui avait pu le rendre dans cet état ? Que c'était-il passé ? Et que faisait-il dans cette salle, elle ne se souvenait pas l'avoir vu y entrer... Prenant soudain conscience du rôle qu'elle avait à jouer, elle s'extirpa du sofa dans lequel elle s'était lovée et se précipita à terre, aux côté de Xaël, en criant son nom. Elle ne savait comment s'y prendre. Il semblait ne plus pouvoir respirer, il inspirait comme si chaque bouffée était la dernière et pourtant, aucune ne semblait vouloir redonner une couleur normale à son visage qui avait viré au rouge vif. Il était secoué de spasmes impressionnant et pour la première fois de la journée, Shannon eut les idées claires : il étouffait, si elle ne faisait rien, il allait... Non, cela n'arriverait pas. Il fallait qu'il se calme.

À genou, assise sur ses pieds, elle prit Xaël par les épaules, l'attira à elle. Elle posa sa tête sur ses cuisses et tout en lui caressant les cheveux, lui murmurait des paroles rassurantes. Elle était totalement effrayée et ne comprenait pas ce qui se passait mais elle devait agir dans l'urgence.

L'eau froide n'eut pas plus d'effet sur Xaël qu'une feuille de laitue agitée sous le nez d'un scroutt.
Sourd aux appels de celle pour qui son coeur vibrait, Xaël le fougueux toujours vers la fenêtre se précipitait, la prise de Shannon sur lui se déserrait, sa volonté plus forte que les forces terrestres.
Quand apparut alors un hibou et -si vous voulez mon avis- de fort mauvais bon goût... Il avait en effet pour pattes des nageoires, pour bec des tentacules de calmar pour oreilles des poignées de placard... Bref, un vrai scroutt à pétard.

Devant cette apparition, Xaël comprit qu'il n'aurait pas dû ajouter les petits champignons roses à son thé du matin...
En proie à des émotions de tous genres, aux affres de la passion, aux sueurs de l'effroi et aux perplexités des hallucinations, il tourna sur lui-même pour chercher du secours. (et tout ça, sans avoir pris une goutte de rhum!) Il vit dan les yeux tendres de Shannon la réponse à ses appels. Se ruant dans ses bras, il lui souffla:

"Aide-moi. Je suis comme un bateau ivre sur une mer de tempête.
Aide-moi. Je ne sais plus ce que je sens, j'en perds ma raison d'être.
Aide-moi. Serre-moi pour que mon tourment puisse enfin disparaître."

Le regard brûlant, Xaël fixait son aimée avec l'espoir du désespoir.

'Aide-moi. Aime-moi.'