[Taverne Bois-Sans-Soif] Grand bal masqué du Nouvel An !!

Althéa se laissait porter par la musique. Elle était bien décidée à s'amuser au maximum ce soir et se sentait donc de joyeuse humeur. Son cavalier s'était laissé entraîner à son grand plaisir sur la piste de danse sans difficulté... Elle n'était pas tombée sur un empoté ou un grand timide, cela lui plaisait. Il lui semblait même agréablement sympathique et... il savait danser ! Il lui expliqua en effet que sa grand-mère lui avait fait prendre des cours de "bonnes manières". La jeune fille rit. Elle ne pensait pas que cela se faisait encore... Enfin, de toute manière, pour sa famille cela aurait été impossible ! Elle imaginait que ces cours étaient assez chers et plus un attribut des grandes familles... Et la sienne était tout, sauf cela ! Enfin, cela n'avait pas beaucoup d'importance pour elle de quel mileu venait une personne. Et si elle devait remercier la mamie de Sean pour pouvoir partager avec ce dernier le moment présent, elle le ferait sans hésiter !

Entre deux morceaux, Sean la complimenta alors sur sa danse. Elle sourit.

- Merci ! Je doûte danser aussi si bien que tu le dis, mais bon, c'est toujours gentil ! Et puis, j'imagine que tant qu'on prend du plaisir, cela rend plutôt bien... Et je m'amuse vraiment beaucoup avec toi ! Par contre, toi, tu danses vraiment bien ! Beaucoup mieux que moi d'ailleurs... C'est plus structuré, plus mieux bien, quoi !

Althéa rit d'un ton entendu. Puis elle prit un air mystèrieux et ajouta :

- Ca te dit de voir si tes cours ont été vraiment bénéfique ? Je propose qu'on danse sur quelque chose de plus doux... Et là, je te préviens, si je te marche sur le pied, c'est normal ! Tu as de la chance, tu as quand même évité les talons !

La jeune fille souleva sa jambe sur le côté pour lui montrer ses pieds chaussés de balerines. Les talons étaient souvent le clavaire des garçons quand ils dansaient avec des filles pas si douées que cela... Et puis, à vrai dire, c'était aussi selon Althéa un clavaire pour ces filles qui se prennaient alors les pieds dans leurs échasses ! Donc, la gryffondor avait choisi une solution très simple et beaucoup plus pratique pour elle : ne pas en mettre !
Sean regarda alors autour de lui semblant chercher quelqu'un. Althéa n'y prêta pas attention. De toute manière, elle ne reconnaissait aucune personne puisque celles-ci portaient des masques !

- Alors ? Prêt à relever le défi ?, lui dit-elle enfin en le provoquant gentillement.

En entendant le son de la voix de Meleth qui s’insurgeait dans son coin, Andrew retint une exclamation triomphante et se contenta d’un sourire victorieux. C’était tout ce dont il avait besoin : un signe de sa part pour l’aider à la repérer dans l’obscurité ambiante. On pouvait dire ce qu’on voulait mais les cours de Rogue n’étaient pas aussi inutiles qu’on pourrait le croire. La première leçon sur la discrétion lui avait permis d’une certaine façon à apprendre à écouter chacun de ses sens et à se laisser guider par eux. Il écouta son ouïe qui l’intimait de poursuivre sur le chemin à sa gauche. Il avança aussi silencieusement que possible pour ne pas annoncer son approche.

En fin de compte, il était très content de son costume. Il n’était peut être pas le plus beau de tous les costumes mais il détenait l’avantage de tenir chaud et de le protéger du vent frigorifiant. Il avança à pas de loup en cherchant à éviter de faire connaitre sa présence. Lorsqu’il se sentir suffisamment proche de la jeune fille, il prit une légère impulsion et enserra subitement de ses bras sa taille.

- Je t’ai eue ! rit-il en se reculant légèrement. Mais que vais-je bien pouvoir faire de toi, ma chère ? Je crois que je vais commencer par t’empêcher de choper une pneumonie…

Il retira alors sa veste noire qu’il passa sur les épaules de Meleth avant même qu’elle ne proteste. Ses mains retrouvèrent alors sa taille. Au même instant, on entendit des exclamations qui provenaient de la taverne joyeusement éclairée. Le compte à rebours du nouvel an avait débuté. Mais Andrew n’avait pas très envie de retourner auprès des autres et préférait profiter de la fraicheur nocturne. Il baissa un regard joueur sur Meleth et lui proposa :

- Tu comptes avec moi ?

- …4… murmura-t-il

Quelque part.

Alors qu’il était à Londres, puni comme un malpropre, Adel, assis auprès de la fenêtre de sa chambre, rêvait comme rêvent facilement les garçons de seize ans.

Son front, son crâne fraîchement rasé par l’une de ses nombreuses sœurs, reposait contre la vitre glacée.

Il songeait à ses amis restés au château et il songeait à Jo. D’aucuns avaient la chance de pouvoir festoyer tous ensemble. Sous leurs masques multicolores, dorés et argentés, ils devaient être en train de jouer gaiement à 'qui es-tu que je devine?' Ca se séduisait de bon allant. Ca dansait, parlait chantait, très certainement. Ca devait aller à cent mille à l’heure. Ca devait être superbe. Il était certain de manquer quelque chose dont tout le monde parlerait à la rentrée... il est pourtant probable que s’il y était allé, il n’en aurait point parlé. Adel. Les mots. Blablabla.

Il rêvait si fortement contre la vitre fraîche, qu’une pensée de bulle voleta jusqu’à Pré-au-Lard. Il ne doutait pas qu’ils furent tous suffisamment intrépides pour braver la BRIME et les empêcheurs de tourner en rond. Ils devaient tous y être. Minuit allait sonner... lui, il était seul.

Parce qu’une poésie fait toujours tout passer, la tristesse, la mélancolie comme les rires, il lui en vint une qu’il aimait particulièrement et qui aurait pu coller aux personnes masqués. Ces personnes qu’on méconnait. Placez l’anecdote à minuit, et Baudelaire est à Pré-au-Lard.

* La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! *

"A une passante" Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

- 1... Bonne année, Jo, murmura-t-il en rêvant déjà, avant d'aller se glisser sous son duvet de plumes.

Il ne répondit pas. Pas tout de suite. Il prit le bras de Shannon et la mena vers le buffet. Elle lui indiqua une bièraubeurre, parce qu'elle adorait ça et parce que c'était la première chose qui lui était venu à l'esprit, sans réfléchir. Il la guida ensuite vers l'extérieur.
L'extérieur. L'air frais, le vent, le parfum de la forêt qui parvenait jusque là. Elle inspira un grand coup puis expira. Il faisait plus calme ici, il y avait moins de monde. Le bruit de la fête était assourdit. Cela faisait du bien. Shannon reprenait contenance peu à peu.
Son cavalier lança un sort et créa ce qui lui sembla être un siège. Elle le laissa s'asseoir le premier puis se laissa aller à son tour. Il lui tenait toujours la main. Puis il reprit sa question. Louis. Elle récupéra sa main.

Louis était un nom honorable, illustre. Mais après s'être fait passer quelques instants pour quelqu'un de totalement imbus de lui-même, il fini par lui dire ce qu'il en était vraiment. Louis, c'était quelqu'un qu'il connaissait. Qu'il appréciait. Le grand père d'une amie. Curieusement, cela rassura Shannon. Louis lui paru soudain plus proche d'elle, plus « humain ». Il paraissait sans arrêt osciller entre la totale prétention et la pure humilité. C'était très curieux et déstabilisant. Qui était il exactement ?

* Avec ou sans masque, je ne le connais pas c'est certain. Et avec ou sans masque, je me poserais les même questions sur ce garçon...*

Shannon n'arrivait toujours pas à le comprendre ou le cerner un tant soit peu. Mais au moins, elle ne se sentait plus aussi mal à l'aise qu'un peu plus tôt auparavant. Il lui posa à son tour la question du choix du pseudonyme. Elle réfléchit un instant. Elle entendait les rires des autres à l'intérieur de la taverne. La lumière, moins éblouissante que dans la salle, la faisait presque somnoler. Elle préférait infiniment plus cette ambiance. Elle esquissa un sourire. Le premier de la soirée en fait.

« Non, pas vraiment. Je ne juge pas un homme en regardant ses pieds... ça ne réussi pas toujours à tout le monde ce type de démarche... »

*Clair que Skadi, sur ce coup là, elle s'est bien plantée*

« Par contre, je m'intéresse à la mythologie nordique. Et Skadi est un nom que j'apprécie. Et puis elle est la déesse de la chasse et de l'hiver, entre autre. Elle est puissante, indépendante. Je me suis dit que cela me porterait chance, me donnerait du courage pour cette soirée. Comme toi, j'espère que ce nom me donnera les qualités de ceux qui l'on porté avant moi. »

Elle hésita encore un instant puis poursuivi.

« Cela va te sembler complètement ridicule. Et ça l'est probablement un peu quand j'y pense. J'ai donné le nom de mon grand-père à mon crapaud. Desmond. En fait, c'était un homme que j'aimais énormément. Et qui me manque énormément. Un homme cultivé lui aussi. Rayonnant serait également un bon qualificatif. Le Louis dont tu me parlais semble d'ailleurs être sortit de la même veine. Des coeurs d'or. Honnêtes, intelligents. Alors nommer un animal de cette façon, ça peut sembler trivial. Mais en réalité, c'est un hommage. Et si une seule personne sur cette terre ou au-delà est capable de le comprendre, cette personne est mon grand-père. »

Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui l'avait poussée à dire cela à Louis. Se confier à ce garçon était plutôt idiot. Quoi que tant qu'ils gardaient leurs masques, l'anonymat était de mise. Et de toute façon, elle se fichait de savoir si il était capable de la comprendre ou non. C'était juste que l'entendre parler de cet homme lui avait fait penser à Desmond Kinsella. Même si cela la rendait un peu triste, à présent, elle aimait penser à son grand-père. Se souvenir souvent de lui, ne jamais oublier ce qu'elle avait vécu avec lui.

Minuit était là. Elle entendait la rumeur s'élever depuis la taverne. Elle n'avait pas envie d'enlever son masque. Peut-être qu'elle allait partir. Maintenant. Elle n'était même pas certaine que Louis avait porté un intérêt quelconque à sa réponse. Mais peu lui importait. Elle avait finalement passé une bonne soirée, contre toute attente et malgré ses moments d'égarement total.

« Je te souhaite de passer la meilleure année possible. Qui que tu sois. »

Althéa et Sean s'élancèrent sur la piste de danse sur un air plus doux. Moins de rythme était aussi synonyme de plus sensuel et la jeune fille n'était sûre d'être très douée pour cela. Pourtant, c'était bien elle qui les avaient entraîné là-dedans. Il y avait dès fois des choses que l'on faisait qui nous semble sur le coup naturel puis après, vraiment pas du tout ! Elle sentit aussi Sean plus tendu. Il lui fit cependant un sourire et cela lui fit plaisir.

Les premiers pas furent hésitants. On aurait dit que chacun voulait s'accorder à l'autre sans pourtant le brusquer. Puis Althéa sentit son cavalier raffernir sa prise autour de sa taille et se laisser porter par la musique. Il l'emporta loin avec lui, dans un monde tourbillonnant de gaïté. Dès fois, un peu de musique et de danse était un bien meilleur relaxant que n'importe quelle potion ! Et Sean était vraiment un bon danseur... Une preuve ? Althéa ne lui avait même pas marché sur les pieds même si parfois, ce n'était pas passé loin !
Elle s'amusait vraiment comme une petite fille ! Et c'était pour elle un très joli compliment...

La musique arriva alors sur sa fin et Althéa ne s'enleva des bras du jeune homme que quand la dernière note fut émise. Sean lui fit de nouveau un compliment et Althéa sentit ses joues s'échauffées légèrement. Surement l'effort... Il lui dit alors qu'elle devrait faire du Quidditch, qu'elle avait de bons mouvements. Elle le regarda surprise et ne put s'empêcher de lui dire puisqu'elle croyait que tout le monde le savait :

- Mais j'en fa...

Sa phrase s'étrangla dans sa gorge. Bouse de dragon et Merlin farci ! Ne pouvait-elle pas tenir sa langue ? Avait-elle déjà oublié qu'elle portait un masque et que la personne qui se tenait devant elle ne pouvait pas savoir qu'elle était batteuse dans son équipe ? D'ailleurs, il ne savait rien d'elle, même pas sa maison ! Et à vrai dire... Elle non plus elle ne savait pas. Et pourtant, n'était pas simplement heureuse de partager un moment avec lui ?

Puis alors que Sean et elle-même allait s'élancer sur une nouvelle chanson sur la piste de danse, une jeune fille parla. Le décompte commençait. Althéa sentit son coeur s'accélérer. Le grand moment était arrivé. Elle inspira un grand coup et compta les secondes restantes avec tous les autres. Le zéro fut enfin prononcé comme on souffle une bougie : doucement comme si le temps était en attente.

- Bonne année, qui que tu sois Sean !, dit-elle alors à son compagnon. Et sache que j'ai en tout cas passé une super soirée !

Althéa s'empara alors de son masque et le retira doucement. Elle présenta anxieuse son visage au jeune homme.

Derrière nous le décompte touche à sa fin et d’après le jeu, c’est le moment d’ôter son masque. Vraiment? Je ne me presse pas. Sourire paisible. J’écarte l’un des pans de ma cape sombre pour le faire passer par-dessus mon épaule et libérer mon bras que j’étends derrière elle, sur le dossier idéal du banc.

Mes gestes restent découpés et lents quand je me tourne vers elle que j’ai terminé d’écouter avec attention. Une fille qui s’intéresse à la mythologie nordique ne peut pas être sotte. Elle me propose ses voeux. Je les lui retourne avec affabilité.

Je te souhaite aussi une très belle année. Comblées par ces aspirations que tu évoques et d’autres rencontres avec les Cœurs d’Or.

Avec la même lenteur, j’amène mes deux mains de part et d’autre de son visage sans faire de geste brusque. Ôter son masque. J’ai l’impression que ce simple geste est d’une violence inouïe, alors j’étire les secondes pour le faire devenir une simple caresse. Un bruissement de peau. Un rien du tout. Un geste normal.

Silence. Long. Plus long que ce qu’il est vraiment. Pendant un instant, j’ai même l’impression que les bruits de la taverne sont muselés par la nuit. Pré-au-Lard et son clocher retiennent leur souffle. Les rires et les cris ne sont que des murmures. Mais le son du masque qui glisse sur ses tempes et contre ses cheveux bouclés fait un bruit infernal. Qui es-tu Skadi? Je pense que je m’en fous mais je veux voir ton visage. Le masque est ôté, je ne sais toujours pas qui elle est. Serdaigle? Non. Poufsouffle, peut-être. Mon défaut de mémoire - ou mon indifférence pour les autres - me saute au visage. Je ne sais pas qui tu es, jeune fille.

Car soudain je vois ses paupières, puis enfin ses yeux étincelant au milieu de ce teint clair balancé par les lumières nocturnes. Deux prunelles marron qui m’inspirent... comment dire? qui peuvent être et futées et espiègles et tantôt vulnérables. Une propriété bien à elle d’être plus forte et moins naïve qu’elle peut le laisser voir. Un sentiment de douceur et d’espièglerie qui reposent parfois sur le lit de lazzis amusés. Une jeune fille, quoi.

Je dépose le masque sur le banc. retire mon chapeau et le pose à côté de son masque. Mes cheveux retombent autour de mon visage rigide et blafard au sourire insolite alors que je me tourne un peu plus vers elle en penchant légèrement la tête en avant pour qu’elle reproduise le geste. Démasque-moi.

Je comptais me dérober, lui avoue-je en même temps. Sans état d’âme et sans préciser ce qui me fait rester.

Je ne la connais pas, je n’ai donc rien à fuir.

- Bonne année Meleth, fit-il écho à ses paroles.

L’heure de vérité était enfin arrivée et théoriquement chacun se devait de laisser tomber son masque et découvrir la véritable identité de la personne avec qui ils avaient passé la soirée. Sans doute certains ressentiraient de l’étonnement, de l’émerveillement ou peut être même de l’indignation ou de l’horreur à la vue du visage caché sous le masque.

Pour sa part, Andrew se sentait serein. Pas un seul instant, il n’avait cherché à percer les yeux qui le fixaient désormais. Tout ce qu’il savait était que la voix qui lui parlait ne lui était pas familière. Meleth, quant à elle, donnait l’impression d’être nerveuse de même qu’elle lui avoua être quelque peu réticente à l’idée de lui dévoiler sa véritable identité. Il ne comprenait pas vraiment cette retenue mais ne la questionna pas. C’est d’ailleurs elle qui lui fournit une réponse en un murmure. Andrew fronça les sourcils sans se laisser trahir par l’incrédulité qu’il ressentit en réaction à son aveu. Il posa alors deux mains qui se voulaient réconfortantes sur ses frêles épaules :

- Je ne t’oblige à rien, lui assura-t-il doucement mais avec conviction. Tu n’es pas obligée de retirer ton masque. En tout cas, je veux que tu saches que j’ai passé une très agréable soirée en ta compagnie et que je suis très fier d’avoir pu être ton cavalier.

Ses mains quittèrent les épaules de Meleth et recula à nouveau d’un pas. Derrière eux, parvenait à leurs oreilles toute la frénésie exubérante de la taverne. Autour d’eux, le silence de la nuit entrecoupé par le souffle frais du vent. Au dessus d’eux, la lune semblait les envelopper de sa lueur bienveillante et encourageante.

Andrew ramena une main au niveau de son masque avant de reprendre la parole :

- Je vais retirer mon masque, au moins pour que tu saches qui est le débile avec qui tu as dansé…confia-t-il à moitié amusé. Mais je te le redis : je ne t’oblige à rien en retour même si je t’avoue que je serais ravi de pouvoir mettre un visage et un nom sur la jeune fille avec qui je me suis amusé…

Enfin, d’un geste lent mais sûr de lui, il fit glisser le masque le long de son visage jusqu’à le laisser pendre au bout de son bras. Il lui offrit un maigre sourire parce qu’une partie de lui était tout de même inquiète de la réaction de la jeune fille. Il serait quand même un peu dépité de la voir partir en courant en le voyant.

- Et voilà… Andrew Tyler, pour vous servir…annonça-t-il d’un rire nerveux. Tu as deux alternatives : soit tu refuses d’enlever ton masque auquel cas on repart chacun de notre coté au château, je ne m’en offusquerai pas, je te rassure. Soit tu choisis de le retirer et je te raccompagne au château, peut être même devant ta salle commune, sans oublier d’honorer la tradition qui suit les douze coups de minuit bien entendu… termina-t-il en souriant.

C'était presque l'heure. Une pincée de seconde et les masques s'envoleraient. Leurs illusions avec. Avant le moment fatidique, James/sean décida que, oui, la soirée était plutôt un succès. Et qu'il s'en souviendrait comme d'un bon moment. Qui que sa cavalière soit.
C'était français cette phrase?
Qu'importe puisqu'il restait seul dans sa tête.
Qui que sa cavalière soit. De toute façon, contrairement à un certain nombre d'élèves dans l'Ecole (suivez mon regard), James n'avait pas vraiment d'ennemi(e)s. C'était peut-être prétentieux de sa part mais il considérait qu'il s'entendait relativement bien avec tout le monde. Donc, au mieux, il tomberait sur une amie. Et au pire mieux, sur quelqu'un qui 'il ne connaissait pas. Pas de souci donc.

La pincée de secondes s'était dissoute. Lever de rideau. Plus de personnages, seulement... des élèves. Noun venait de retirer son masque.

"Wahou. Althéa Belrin."

Pour le coup, il manqua s'incliner devant elle. Co-capitaine des Gadflies et batteuse talentueuse.

"T'as dû bien rire quand je parlais de Quidditch."

Il n'était pas vexé. Juste amusé et un peu gêné. Hésitant entre le rire et la grimace. Il esquissa réellement une courbette.

"James O'Brian... pour vous servir." avoua-t'il tout en retirant son masque.

Un peu impressionné malgré lui -elle était quand même plus vieille d'un an-, il sourit timidement et ajouta:

"C'était un beau match, chère... adversaire."

La gêne se fit plus intense. Maintenant qu'ils étaient découverts, quoi? Ils rentraient sagement au dortoir? Ou bien?

"Tu veux boire quelque chose, Althéa? Ou, tu préfères Noun?"

Pourquoi pas après tout? Il fallait bien commencer l'année d'une manière ou d'une autre. Et autant la commencer en agréable compagnie.

Sean eut une petite exclamation en voyant Althéa retirer son masque. Il la reconnue aussitôt et bizarrement, cela lui fit drôlement plaisir. Elle sourit.

- Rire quand tu as parlé de Quidditch ? J'ai failli te réveler à ce moment qui j'étais, et cela à ta première question ! Si quelqu'un devait rire, ce aurait pu être aussi toi !

Althéa accompagna cette fois ci sa remarque de son rire. Sean quand à lui fit une petite courbette qui amusa beaucoup la jeune fille qui n'était pas habituée à ces manières. Puis il enleva son masque et se présenta... Ce qui était totalement inutile pour elle. Elle se tenait en effet devant James, l'attrappeur de l'équipe des poufsouffles, la dernière contre qui elle avait joué. Il lui sourit comme intimidé. Pourtant, il n'y avait vraiment pas de quoi !

- Ravie de te connaître en dehors d'un terrain James ! C'était un très beau match contre vous ! Et nous ne sommes plus adversaires mais camarades donc...

Althéa fit une légère courbette en essayant d'imiter le style de Sean... euh, de James. Elle accompagna son geste de sa main qui pointait vers le bar.

- Et ce serait en effet avec plaisir que je prendrai avec toi un petit quelque chose ! Pi, appelle moi Althéa, que cela serve maintenant que tu le sais !

Elle lui fit un clin d'oeil alors qu'il paraissait légèrement gêné. A vrai dire, elle l'était aussi, sauf que quand elle était heureuse, cela ne se voyait pas vraiment : cacher derrière un sourire qui lui montait jusqu'aux oreilles.

- Et si tu voulais être galant jusqu'au bout...

Althéa laissa un petit blanc pour ménager le suspense... Même s'il y en avait pas !

- Tu m'offrirais à boire. N'importe quoi... Sauf quand même du jus de citrouille !

La gryffondor grimaça à l'évocation de la boisson puis rit légèrement. Non, la soirée ne s'arrêtait pas là, ce n'était pas encore le temps des "au revoir". Cela viendrait plus tard, il n'était que minuit...