Un rêve peut en cacher un autre (PV Cassandre)

"C'est gentil..."

Pas tout à fait certaine d'être tout à fait d'accord sur tout ce qu'elles avaient dit. mais tout est un grand mot qui pourrait contenir le monde, alors, quelle sorte d'importance? Mélusine esquissa donc elle aussi un sourire qui, lui, était plus compatissant que narquois.
Il y avait certes beaucoup de choses dans sa vie qui lui paraissait perturbant -la liste serait trop longue- mais tous ces perturbateurs lui semblaient soudain bien insignifiants devant celui de sa comparse.

Honneur. Exclusivité. Secret. Voilà une Verte qui savait parler à Mélusine:

"Hmmmmmmm... J'ai beaucoup de secrets. Les miens. Ceux des autres. Si les miens je les dévoile de temps à autre, pas toujours judicieusement, ceux des autres, je les garde. J'ai beaucoup de défauts, je le sais et je m'en fous, mais, jamais au grand jamais, je n'ai révélé quelque chose qui ne m'appartenait pas."

Un autre sourire, qui se voulait mystérieux mais qui se révélait plutôt amusé. Elle garda le silence deux petites secondes.

"Par contre... Malencontreusement ou pas, je te déconseille d'éventer mon secret. Il est peut-être moins lourd mais c'est le mien et c'est à moi de choisir à qui j'en parle... OK...?"

Le temps de ces quelques secondes, son sourire avait disparu. La Verte ne devait pas en douter. Malheur à elle si sa langue se déliait.
L'instant passa. Mélusine retrouva son amabilité et on aurait presque pu croire que rien ne s'était passé. La jeune fille réfléchit encore un peu. McEwan la rouge a peur de se réveiller...? Ca n'était pas ça. Pas exactement. Mais elle ne trouverait pas les mots pour l'exprimer. Et cette peur là lui paraissait somme toute moins ridicule... Ou du moins, moins personnelle. Ca n'était pas la peur de ne pas se réveiller. C'était la peur de ne pas vivre. Vraiment vivre. Vivre. Sentir. Un peu des deux. Aimer, c'était sentir. Haïr, c'était sentir. Rêver, c'était sentir. Vivre. Se contenter de regarder passer les jours sans y mettre un peu de soi, c'était commencer à mourir sans même sans rendre compte. Et c'était ça qui était effrayant.
Trop compliqué. Définitivement.

On laisse courir.

Et pour laisser Miss Desperide s'aventurer sur un terrain dangereux.

"Je n'en suis pas si sûre..."

Bon. Elle ne s'était jamais vraiment penchée sur la question. Mais elle en doutait pas mal.

"C'est une chose d'en parler -et encore faut-il oser-, c'en est une autre d'y pouvoir quelque chose. Moi, je ne peux rien faire pour toi, à part te soulager en te laissant parler, à part partager ton secret et compatir. Une peur, elle est à toi, en toi et il faudrait peut-être plus que deux pupilles pour en venir à bout... "

Une histoire de confiance aussi.

"Mais...
J'y réfléchirai..."

Spoiler:

MMmmmh, voilà ce que cela pouvait donner de se retrouver soudainement pris dans une discussion complexe et intime avec une Griffondor. Il n'y avait rien qui clochait vraiment en fin de compte, elles n'étaient pas si différentes, d'une maison à une autre à vrai dire...Tout le monde fait sa crise, gentiment, et quand ce sera passer, que le monde adulte nous ouvrira ces portes, on oubliera enfin tout ça. Pas si sur, certaines blessures ne partent jamais, c'est juste qu'on si acclimate, on les apprivoise plus ou moins. Elles viennent habiter une petite partie de nous, qui se réveille parfois, au détour d'un couloir.

Mélusine, elle aimait beaucoup ce prénom, agréable à prononcer, original et surtout lié au mystère, comme le sien. Ce n'est pas annodin de porter des prénoms chargés de sens, mine de rien, ils influent sur notre vie, ou notre destin peut-être. Dommage, la Rouge ne semblait pas y accorder d'importance.

Citation :: Pas toujours judicieusement

*Comme ici, là, à cet instant, est-ce qu'elle regrette de s'être confiée, de m'avoir livré quelque chose d'elle ? *

- Deux, c'est toujours mieux qu'être tout seul, on se sent moins isolé dans l'obscurité lorsque quelqu'un d'autre nous comprend, nous épaule, il nous faut pas sous estimer la puissance de l'altérité. Même quand la personne en face de toi, ignore tout, elle peut t'aider à te changer les idées, à oublier pour un temps.

...Soupir....Sourire...Reprise plus dynamique, retour à la réalité, signe aussi de retour aux choses plus légères et superficielles de ce monde...

- Hey, mine de rien, on a bien discuté, non ? Ca doit faire combien de temps qu'on est là ? Au final on a eu ce qu'on voulait, nos deux carnets restitués à leur propriétaires.

*et même un peu plus....*

- En tout cas, je ne savais pas que d'autres personnes à Poudlard pratiquaient la récolte de songes, je me demande si nous sommes nombreux. Dommage que ce soit quelque chose de trop personnel, partager ses rêves, mêmes les plus anodins, peut s'avérer très utile. Que ce soit avec des personnes proches ou lointaines, on peut y trouver des contenus latents qui nous apprennent des choses sur nous, ou tout simplement se payer une bonne tranche de rire....

* Enfin là, on va dire qu'on a beaucoup ri...Ce serait plutôt le scénario d'un bon mélodrame...*

...Sourire complice échangé...

Mélusine semblait bien partie sur le chemin de la contradiction. Elle hésita un instant avant de répondre à Miss Desperide. Se mordillant la lèvre, elle se demanda jusqu'où elle pouvait aller. Et puis, tant pis...

"Tu sais... je pense que..."

Dira? Dira pas...?

"C'est pas parce qu'on est deux qu'on est moins seuls..."

C'était encore une de ces choses qu'elle sentait mais sur lesquelles elle était incapable de mettre des mots justes.

'La parole est une traîtresse. Oui. On sait. Seulement, soit tu parles, soit tu te tais. Tu peux pas laisser les autres avec un fragment de phrases dont ils n'ont rien à faire..."

Pfuiiiiiiit. Facile à penser, hein?

"Ce que je veux dire... c'est que ... c'est cool d'être avec quelqu'un... mais... mais si c'est pour se sentir encore plus seul dans sa tête, est-ce que ça sert à quelque chose? Enfin.. C'est pas exactement ça, mais... Mais... "

Sépulcre de bouse de crottes de doxys confites. -On aurait presque cru à Lex dans ses meilleurs jours-. Elle y arriverait pas. Pourquoi c'était si difficile de formuler une simple idée?

"Bon. Ce que je voulais dire, c'est que... encore faut-il se comprendre, non? Se comprendre, c'est bien encore ce qu'il y a de plus compliqué..."

C'était dépressionant, ce qu'elle était en train de raconter, là, non? Et dépressionant et Mélusine, ça faisait un nombre à rallonge. Alors, elle esquissa un sourire, fidèle à sa réputation et enchaîna, d'un ton badin:

"Par contre, changer les idées et oublier pour un temps, ça, c'est sûr..."

Dans un éclair d'elle-ne-savait-quoi (encore un coup des Mormonnes, à parier), elle prit conscience que la Verte parlait peut-être de Monsieur Pupille et de ce que ça impliquait. Zyn piqua un fard digne des plus grands champions. Elle voyait leur discussion sous un jour nouveau et elle était loin d'être la championne pour parler de ce genre de choses d'un ton dégagé...

'Virage à bâbord en direction des... mines de rien...'

"On a bien discuté oui..."

Les joies de la platitude argumentative...

"J'ose même pas imaginer ce que vont dire les autres quand ils sauront que j'ai failli louper le déjeuner pour parler avec une..."

Interruption momentanée de la parole avant de sortir une grosse trollerie vexatrice.
Un ton plus bas, comme si elle ne voulait pas être entendue:

"Ca m'a fait... plaisir... de parler avec toi... C'est presque... oui... réconfortant de n'être pas la seule à être influencée par ses rêves... On en apprend plus, c'est certain... mais...
Mais... je ne suis pas sûre que....
Oui... une bonne tranche de rire...."

Etait-ce ce dont elle voudrait se rappeler, la Verte, de cette "entrevue", un moment agréable et divertissant? Elle, Mélusine, n'en conserverait sans doute pas le même point de vue... Mais après tout, après, ça touchait au personnel. A chacune de penser ce qu'elle en voudrait...