Epopée à travers le temps [pv]

Nous jeûnerons, nous jeûnerons… Alors là, Eva avait perdu la tête… Léa ne pas manger, calamité ! En plus elle commençait à parler comme tous ces zigotos barges, ça en devenait franchement effrayant… Rajoutez à tout cela que le placard n’était franchement pas confortable, et comme il n’était pas question de ressortir vu que l’autre vieux les cherchait, elles allaient devoir passer la nuit dans le placard. Le rêve… Eva se mit en quête d’étouffer les sons et la lumière provenant du placard et lui piqua sa veste. Elle protesta sans hausser trop la voix :

- Ha mais euh non ! pis tu la mets avec la serpillière, berk, je vais devoir la laver au moins cinq fois !

Léa garda les sourcils froncés en regardant sa veste froissée et sûrement pleine de poussière, mais ne résista pas à l’envie d’éclater de rire lorsque Eva lui sortit plusieurs propositions concernant l’identité de leur poursuivant, qui devait d'ailleurs se trouver en pyjama.

- Moi je pencherai pour Albertin, ou Jacqueau, non je sais Gaston, comme ça avec Gretta, ça fait le couple des deux "G " !

Et là c’est le drame ! Eva dont le regard dévie vers la poche de Léa ( imaginez la scène au ralenti…) Le dénouement est évident. Le chocolat est découvert et prit avec violence, si, si !

- Non, c’est même pas vrai ! je pensais qu’on le mangerait en dernier recours, seulement si on ne trouvait pas à manger et donc euh ben c’est le dernier recours !

Tout sourire, elle tendit la main pour avoir sa part. Imaginez bien que ça allait chauffer pour son matricule, si Eva ne lui donnait pas de chocolat. Elle imaginait déjà la bataille faisant rage parmi les balais et les seaux. Et ben heureusement pour elle, Eva lui donna des morceaux. Alors qu’elles dégustaient tranquillement, un bruit se fit entendre. Quelqu’un essayait d’ouvrir la porte, Eva se recula vers le fond, avec sa baguette. Ok ben Léa pouvait rêver, elle ne pourrait pas la lui prendre.

" Bon c’est pas grave, on va faire avec ce qu’on a… "

Léa prit un balai à côté d’elle et se releva vivement, ne manquant pas de se cogner la tête au passage. Aïeuh ! Vraiment trop forte… Enfin… Retenant son souffle, elle poussa rapidement les battants brandissant son balai, prête à l’abattre sur… ben sur personne il n’y avait personne. Léa fronça les sourcils, lorsqu’un miaulement se fit entendre. La jeune Gryffondor baissa les yeux et découvrit l’animal. Un chat évidemment ! sauf si à l’époque les crapauds miaulaient… Eva avait vraiment le don de s’inquiéter pour un rien…

Léa avait attrapé un balai et s’en servait comme d’une arme ; elle ouvrit la porte près à bondir sur l’assaillant.

« Euh ? Il s’est caché le méchant, va nous bondir dessus ! »

Eva coupa sa respiration et aperçu derrière la porte un petit chat qui miaulait. Elle s’approcha tout doucement ; on ne sait jamais cela pouvait être un piège. Voyant qu’il n’y avait personne elle attrapa l’animal, et referma la porte du placard. Elle prit le balai que Léa avait dans les mains, puis bloqua la poignée de la porte avec.

« Personne ne viendra nous déranger maintenant … »

Eva caressait le chaton qu’elle avait posé sur ses genoux, tout en repensant à la frayeur que celui-ci avait engendrée.

- Ca se trouve c’est l’ancêtre de Miss Taigne, va le chercher longtemps Gaston …

Eva eu le sourire aux lèvres ; il faut dire qu’elle n’aurait jamais imaginé qu’un si petit animal puisse inquiéter sans même le savoir deux jeunes filles comme elles.
Eva comprit aux bâillements de son amie que celle-ci souhaitait dormir. Elle éteignit donc la lumière, tout en scrutant les moindres recoins du placard. Oui, elle aimait à être dans le noir, mais cette fois ce n’était pas pareil, elle se trouvait dans un placard à balais dans un autre espace temps … Elle n’avait pas l’air d’être en sécurité, elle n’avait pas non plus envie de fermer l’œil. Eva aurait bien proposé à son amie de faire une garde alternée, mais à quoi cela aurait servie ? Ceci n’est bon que dans les films, Eva, elle, n’était l’actrice que de sa propre vie et cela lui suffisait largement …

Léa s’était endormit très rapidement, tandis que la jeune Poufsouffle cherchait désespérément Morphée, qui l’avait oublié … Les heures passèrent, et l’élève restait éveillée, commençant à avoir froid, elle se tourna dans la direction de Léa pour voir si cette dernière ne s’était pas fait la malle, ou si elle ne s’était pas volatilisé.

- tu dors ? dit-elle d’une voix douce et basse.

« rah ben oui elle dort, mais moi j’aurais bien envie qu’elle lève ses fesses de sa veste, je me la mettrais sur le dos au moins … »

Eva posa à côté d’elle le chaton, puis se mit à quatre pattes. Elle essaya de tirer la veste, sans faire bouger son amie.

« J’aurais mieux fait de pas te donner de chocolat tiens … Tu les pèses tes kilos … »

Eva avait tout essayé pour récupérer la veste, sauf de porter Léa mais elle ne s’en voyait pas vraiment la force à cette heure si avancée de la nuit. Elle respira un bon coup, puis commença à essayer de réveiller la Gryffondor. Même un mort aurait été réveillé, mais Léa était partie au pays des lapins blancs et n’y revenait pas. Eva décida donc de déplacer le corps inerte. Elle la poussa délicatement, puis réussit à dégager la veste. C’est à ce moment là qu’elle aperçue que les yeux de Léa s’ouvraient tout doucement.

« Le fait exprès ma parole … »

Eva se rassit le plus vite possible, reprenant le petit chaton. Il faut noter que l’élève avait passé une grande partie de la nuit à la recherche d’un nom pour ce nouveau compagnon mais n’en avait pas trouvé. La jeune Poufsouffle fit semblant de dormir, espérant que Léa ne remarquerait pas que c’était elle qui l’avait réveillé …

Eva lui piqua son balai pour bloquer la porte…

" C’est ça… comme ça, s’il est coincé, on sera bloquées dans un placard du moyen âge en compagnie d’élégantes serpillières et d’antiques balais !"

Léa secoua la tête, gardant ses réflexions pour elle, parce qu’Eva était susceptible et que là, ben Léa avait pas envie de se crêper le chignon, elle était trop fatiguée. Elle étouffa un bâillement et son amie coupa la lumière de la baguette. Léa se cala contre le côté du placard et appuya sa tête contre le pan du fond. Ce n’était pas le confort nec plus ultra, mais il n’en fallait pas plus à Léa pour s’endormir profondément.

Elle fit tout plein de beaux rêves, sans prince charmant, non ça c’est bien trop encombrant. J’espère que parmi vous y’en a aucun qui croit au prince charmant… Parce que Léa, elle n’y croit pas du tout ! Il n’y avait pas non plus de d’Artagnan, ni de centaure, ni quoique ce soit d’horrible dans ces rêves. Non elle rêvait de peinture. Ce n’était pas qu’elle aimait particulièrement l’art, mais il y avait quelque chose de fort apaisant dans ce rêve.

Plus tard, elle entendit lointainement la question de son amie. Le genre de questions auquel on ne peut pas répondre positivement, si vous voyez ce que je veux dire… Et elle se rendormit bien vite. Mais au bout d’un moment, elle se sentit basculer. Elle ouvrit les yeux et les laissa se réadapter à la pénombre du placard. Elle vit qu’Eva dormait encore mais elle, elle n’avait plus vraiment envie de dormir. Elle se redressa et repensa à son rêve, puis elle se mit à réfléchir à un moyen de retourner dans leur époque. Et le lien se fit…

La peinture à l’entrée du passage ne s’y trouvait plus à leur arrivée dans le château, ce qui signifiait qu’elle devait la retrouver pour rentrer chez elles. Léa en était sûre, la peinture était leur moyen de rentrer. Mais Poudlard était immense, même en se séparant elles ne pourraient jamais fouiller tous les couloirs. Elle resta un long moment dans le noir avant de se décider à se lever. Elle ôta le balai de la poignée et se retourna vers Eva, voyant qu’elle était réveillée.

- Désolée, je ne voulais pas te réveiller… On va faire un tour? Il faut que je t’explique un truc…

Eva commençait à trouver le sommeil, mais c’était trop beau pour être vrai. Voici que Léa s’était levée, prête à aller conquérir le monde. La jeune Poufsouffle la regarda, l’esprit ailleurs, et les traits tirés,

- Euh ce n’est pas grave … Si tu veux …

« À vrai dire, j’aurais préféré dormir, mais bon… Que tu m’expliques quoi ? Arrêtes tu me fait peur … la dernière fois qu’on m’a dit ça … euh non n’y repense pas !»

Eva se frotta les yeux, tendit la veste à sa propriétaire, puis se releva tout en gardant dans ses bras le chaton. Elle approcha son oreille de la porte, comme elle n’entendit aucun bruit suspect, elle ouvrit doucement celle ci. L’accès était libre, elle fit signe à son amie d’avancer avec elle. Léa lui expliqua pour la peinture, ainsi que pour leur potentiel billet de retour. Pendant toute l’explication, Eva réfléchissait elle aussi sur la manière de rentrer. L’idée de la Gryfonddor n’était pas si mal que ça, au final c’était bien parce que la peinture était tombée que le passage s’était dévoilé. Il fallait donc par conséquent retrouver cette peinture, mais comment faire ? Arpenter l’école de fond en comble ? Peut-être, mais elles finiraient à un moment ou à un autre par se perdre…

- je suis d’accord sur le fait qu’il faut retrouver cette peinture, mais on n’y arrivera jamais ! Tu n’as pas vu le château, c’est impossible de retrouver quelque chose dedans, sans se perdre ou sans devenir folle !

Oui, la quête de cette peinture était périlleuse, et durerait certainement encore longtemps, mais il fallait qu’elles comptent sur leur bonne étoile, ou qu’elles aient tout simplement de la chance pour pouvoir rentrer chez elles au plus vite.

- on va commencer à chercher, si on a de la veine, on trouvera assez vite, sinon il faudra se résoudre à vivre ici …

« tu divagues ma chère, c’est impossible, tu ne peux pas rester ici , surtout avec un prince barjot dans les parages … C’est vrai, ça fait longtemps qu’on l’a pas revu celui là … Il s’est peut-être résigné … »

Eva continuait à marcher, scrutant les murs du château. Elle inspectait certaines pièces tout en vérifiant que personne ne s’y trouvait à l’intérieur. Elle se voyait mal, commençait à expliquer son histoire, ou tout simplement se remettre à courir pour échapper à l’ennemi.

Couloir après couloirs, elles ne trouvèrent rien, juste de la déception et de la fatigue. C’est alors qu’Eva entendit des bruits de clé à l’autre bout du couloir, elle ouvrit donc la première porte qu’elle trouva qui était déverrouillée, attrapa Léa par le bras refermant ainsi la porte derrière elles. Cela devait être Gaston qui avait revêtu ses habits du jour et qui pavanait dans les couloirs espérant trouver un ou deux élèves à se mettre sous la dent.

Quelles que minutes plus tard, les jeunes filles sortirent, elles n’allaient tout de même pas rester des heures dans une salle remplie à moitié par des trophées de chasse empaillés. Ainsi, elles reprirent leur recherche du tableau, qu’on aurait pu appeler fantôme, puisqu’il était absent d’un bon nombre de mur.

Eva continuait à porter fièrement le chaton, ne parlant pas, puisqu’elle ne savait pas quoi dire, et que le manque de sommeil faisait son travail. Le petit chaton, qui malheureusement pour lui n’avait pas encore de nom, se mit à gigoter, comme s’il voulait descendre des bras de sa maîtresse. Eva le posa instinctivement par terre, elle n’allait pas non plus l’empêcher de se dégourdir les pattes. S’en suit une course au chat, puisque l’animal se mit à accélérer le pas.

- Non, ne t’en vas pas ! reste …

Personne n’aurait pu retenir l’élève, elle voulait le suivre voir où il allait, mais aussi le suivre puisqu’elle avait l’impression que lui comme elle, avait besoin de l’autre. Eva arriva donc dans le parc, ou elle retrouva l’animal jouant avec des papillons. Sur sa route, elle n’avait même pas fait attention à Léa, si elle la suivait ou non. Elle se retourna donc et aperçue son amie qui arrivait près d’elle. Dans le parc, on pouvait apercevoir bon nombre d’élèves mais Eva ne les dévisagea pas, puisqu’elle ne voulait pas qu’ils agissent de la même manière avec elle…

- euh maintenant on fait quoi ? dit-elle doucement.