Le livre

Sujet: Le livre Jeu 31 Jan 2008 - 14:25

Ender marchait pas après pas, les mains dans les poches. Ses doigts se serraient et se déserraient de plus en plus fort jusqu'à ce qu'un de ses ongles pénètre sa peau. Mais il ne sentit rien. Il est profondément absorbé. Il était totalement plongé dans ses propres problèmes... qui étaient justement qu'il était beaucoup trop intéressé par sa propre petite personne.

Je ne pense qu'à moi. Je pense donc je suis. Il avait bien raison le grand-père. La seule chose importante, c'est le je. Faudrais que je... et voilà sa recommence ! Est-ce que nous pouvons penser aux autres sans penser à soi-même ?

Ender se faisait l'impression d'être froid et calculateur. C'est comme s'il voyait les évènements qui le touchait à des kilomètres. Une personne lui souriait, c'est qu'elle s'était levée du bon pied, ou passait une bonne journée, ou peut-être qu'il la faisait rire pour une raison x inconnue. Il ne pouvait pas simplement lui sourire en retour.

Bref, passons. Il avait survécut en vivant comme cela si longtemps. Il survivrait encore un moment. Il avait quelque chose de plus important à penser qui ne le concernait pas... Enfin si, mais pas vraiment directement.

Il cherchait un livre intitulé « Les non-vus », enfin c'est la traduction approximative que Ender avait fait d'un vieil écossais . C'était un bouquin très ancien qui décrivait les sorciers au temps illustre de la guerre de cent ans. Il était particulièrement complet pour l'époque. Il donnait des détails qu'il avait tant cherché, dont il avait besoin...

Depuis le jour où il était arrivé à Poudlard, non même certainement avant, il avait décidé qu'il trouverait une solution, qu'il trouverait la raison... La raison du pourquoi de la magie. Pourquoi certaines personnes sont-elles si puissantes ? Pourquoi certaines restent cracmoles toutes leurs vies ? Et pourquoi les moldus ne voient pas plus loin que le bout du nez de Cyrano ?

Il devrait être par ici. Le rayon de l'histoire récente de la magie est bien long... Mais pour cette période, il ne devrait avoir qu'un ou deux ouvrages, cela ne devrait pas être trop difficile pour moi. D'ailleurs, à mon avis, il sera en hauteur car il ne doit pas être consulté bien souvent...

Les talons de Geegee claquaient sur le sol froid de Poudlard. La démarche impérieuse et droite. Lorsque l'on représente la BRIME, le ministère, et que l'on est Auror, on n'avance pas en traînant les pieds et habillé comme un sac. Le menton haut, le chignon irréprochable, le maquillage parfait et un maintien du buste qu'une statue lui envierait.

¤ J'espère au moins que les élèves nous seront grés de tous les efforts que nous faisons pour leur assurer une bonne éducation. Cette petite bande d'ingrats qui ne pensent qu'à s'amuser. Ils nous remercieront, plus tard... ¤

Geegee poussa la porte de la bibiliothèque du plat de la main et avança directement vers la bibliothécaire. Elle s'arrêta devant ce qui lui servait de comptoir, bureau, ou tout autre mobilier pouvant y ressembler mais rempli de tellement de parchemins, livres, plumes... qu'il était difficile d'y trouver une place pour y poser quoi que ce soit. Sans compter cet horrible chat empaillé... Geegee trouvait cela particulièrement dégoûtant.
Marla Dalloway était tout aussi dégoûtante à vrai dire. Une jupe noire en flanelle, un vieux pull mauve. Toujours le même. Aucune tenue, aucune classe.

~ Alors ?

Elle n'eut pas besoin d'en dire plus pour que la bibliothécaire comprenne. Elle tendit à Geegee une petite fiche remplie de petits bâtons. S'ils supprimaient ainsi toutes les activités extra-scolaires, c'était pour que les élèves aient plus de temps pour étudier. Et quel meilleur endroit pour étudier que la bibliothèque ?
Ainsi, Geegee, ou son mari, passait une fois par semaine pour relever le nombre d'élèves qui étaient venus. Et, s'il n'y avait pas d'augmentation des visites, il allait probablement falloir qu'ils augmentent les heures de travail après les cours. C'était pour leur bien.

Après avoir consulté la fiche, Geegee la rendit au cadavre ambulant qui servait de bibliothécaire. Les mains dans le dos, l'inspectrice s'avança dans la bibliothéque silencieuse, balayant son regard vif au travers des rayons bien trop peu remplis à son goût. Elle vit un élève de Serdaigle qui semblait chercher un livre. Voilà qui était mieux.

¤ Les élèves de l'école ne sont donc pas tous irresponsables... ¤

~ Il devrait y avoir plus de monde dans cette bibliothèque, ne trouvez-vous pas jeune homme ?
Qu'êtes-vous venu chercher mister Scott ?

Ender ne trouvait pas le livre. Ses yeux continuaient de fouiller les étages, lorsque des bruits de talons résonnèrent. Il maudit intérieurement la personne qui en portait : une bibliothèque était un endroit calme et sacré où le bruit n'était pas de mise. Les bruits s'arrêtèrent.

Les livres de ce rayon étaient si peu nombreux. Ender eut un sourire. Il serait à jamais un éternel insatisfait à ce niveau. Il avait lu tant de livres, et tant lui restait à lire. Mais pour le moment ce n'était pas l'important, il le lui fallait. Il croyait vraiment qu'il pourrait lui amener des nouvelles informations intéressantes.

Clac, clac...
Elle vient par ici.

Elle, c'était évident à cause du bruit de talons. Puis, une odeur de parfum annonça que l'approche était éminente. Ce parfum entêtant, cela ne pouvait être qu'elle...
Passe ton chemin...

Elle parla. Elle lui posa une question et elle savait même son nom. Elle était dos à lui, mais il ne lui laisserait pas le plaisir de paraitre surpris.
Il se retourna, esquiva un petit signe de tête de respect.

- C'est bien aimable à vous de vous inquièter de mes recherches. Je ne pense pas que vous connaissez, toutefois... « Les non-vus », un livre si vieux que nous pourrions presque le comparer à une antiquité.

Il regarda Geegee Greenapple dans les yeux puis les baissa. Il n'était pas du genre à se laisser faire, mais l'opposition ouverte ne servait à rien. Tant qu'ils ne fermaient pas Poudlard et qu'ils ne l'empêchaient pas d'étudier et de faire sa recherche, il serrait pour eux l'élève modèle qui travaille, et surtout ferme sa grande gueule.
Il se retourna vers l'étagère, il leva les yeux au plafond pour et les redescendit doucement sur les bouquins. Et il le vit, en haut sur la gauche. Il ne pouvait pas l'attraper, c'était hors de sa portée.

- Je viens de l'apercevoir. Auriez-vous l'obligeance de me le donner, je ne puis l'attendre. Il est au dernière étage à coté de celui dont le couverture rouge est si flachante.

Il sourit intérieurement amusé. Comme quoi peut-être que mettre des talons pouvaient servir même dans une bibliothèque.
Soudain, il se demanda ce qu'elle fichait là.
Encore un de ces petits tours de surveillance ?

Et sans savoir s'il outrepassait ses droits, mais surtout sans pouvoir s'en empêcher, il lui demanda :

- Mais, vous-même... quel livre cherchez-vous ?

¤ Accio. ¤

Geegee avait sorti sa baguette d'on ne sait où. Elle semblait être apparue de nulle part, comme si elle s'était subitement matérialisée entre ses doigts. Un petit sortilège et le bouquin se trouvait entre ses mains. Les talons ne servaient à rien dans une bibliothèque lorsque l'on avait une baguette magique. Mais, évidemment, Geegee n'était pas sans savoir que les élèves ne pouvaient utiliser leurs baguettes en dehors des salles de cours...

~ Les non-vus...

L'inspectrice afficha un petit sourire mielleux et pour le moins étrange, alors qu'elle ouvrait lentement la première de couverture. Elle se mit ensuite à feuilleter lentement les pages, promenant ses yeux sur les lignes et illustrations sans pour autant vraiment les regarder.

~ Voilà bien longtemps, mister Scott, que je ne consulte plus les livres de cette bibliothèque....
Ils sont très bien et très appropriés pour votre niveau. Mais loin d'être suffisants pour un Auror.

Et dans un claquement sec, Geegee referma le livre, l'emprisonnant entre ses mains parfaitement manucurées. Elle ne le tendit pas tout de suite au jeune homme et le garda en sa possession, bien en vue du Serdaigle.
Elle baissa ensuite son regard vif vers l'élève, sondant l'expression de son visage et ses attitudes pour y déceler la moindre chose. Quoi, elle ne savait pas, mais ce n'était pas parce qu'un élève venait dans cet endroit culturel qu'il était un ange...

~ Peut-être aurez-vous l'occasion de consulter les livres du Ministère si vous parvenez jusque là, souffla-t-elle en un petit sourire poli.

~ Maintenant dîtes-moi, que recherchez-vous dans ce livre ?
Peu d'élèves de votre âge s'intéressent à l'histoire, et encore moins à la guerre de cent ans chez les sorciers...

En effet, Geegee connaissait les non-vus. Réellement, pour qui la prenait-il ? Il était encore un jeune cinquième année qui, en-dehors des salles de cours, n'avait pas du voir grand chose de la magie.
Sans compter sur le fait que l'enseignement était de moins en moins théorique à Poudlard, de plus en divertissant et donc, de moins en moins approfondi. Aussi le jeune monsieur Scott n'avait certainement pas passé des heures et des heures entières à étudier la magie, à essayer de la comprendre. Tout au mieux avait-il effleuré les grandes questions sur le mystère de la magie...
Sans un mot de plus, Geegee resta immobile à observer le jeune élève, un sourire trop bienveillant sur les lèvres. Gardant précieusement le livre pour elle. Pour le moment.

Ender était allé légèrement trop loin. Il posa alors sur son visage un masque de peu d'interêt pour la question qu'il venait de poser. De toute manière, Geegee Greenapple ne s'en préoccupa pas... enfin pas de suite.

Elle sortit sa baguette et attira le livre à elle. Ender eut un petit sourire sarcastique, un tout petit qu'il lui fallait cacher. Elle aurait pu l'attraper à la main mais il avait fallut qu'elle prenne sa baguette. La magie était quelquechose de si ... si ... important, pur, magnifique, que l'utiliser pour un acte si futil, solution de facilité.

Elle regarda le livre et lut son titre à voix haute, une voix aussi mielleuse que son sourire mais certainement aussi fausse que toute sa personne. Ender n'était pas dupe. Ce jeu, elle était loin d'être la seule à y jouer.

Elle le feuilleta et le cassa droit sur place, genre Madame était de très loin supérieur à lui. Un sourire narquois voulut pointer à ses lèvres mais il se contenta de hocher la tête.

Clac.
Aîîîe ! Le livre ! De la douceur avec lui ! Il a plus de 10 fois ton âge, sale teigne et beaucoup plus de valeur.

- Doucement, se contenta-il de murmurer.

Son regard rentra alors dans le sien et il lui rendit toute sa froideur, dans le sens où elle ne pouvait lire que aucun sentiment, seulement de la dureté de sa concentration sur le sujet.

Elle parla et il l'écouta. Elle le cherchait, et ne le trouverait point. Elle posa un sourire bienveillant sur ces lèvres et il posa un sourire du genre heureux que quelqu'un s'interesse à ses recherches. Elle gardait le livre et il ne lui demanderait pas. Elle finirait par lui tendre et alors il le prendrait.

- Je ne m'interesse pas au Ministère, sauf peut-être aux secrets qu'il renferme. Mais de ses secrets bien peu m'interesse. Je ne suis pas quelqu'un d'ambitieux et ...
Il passa une main sur son menton en relevant la tête.
Un peu de lèche botte, la vieille.

Code:: Et je n'ai pas comme vous à coeur le bienfait de petits morveux qui ne comprendront jamais ce que vous avez fait pour eux. Non, ce qui m'interesse est uniquement la magie, son pourquoi. Et je le découvrirai.

Oui, je pourrais dire ceci. Mais personne n'a besoin d'être au courant de mes recherches. Je reprendrais juste le début.

- Et je n'ai pas comme vous à coeur le bienfait de petits morveux qui ne comprendront jamais ce que vous avez fait pour eux. Ce qui m'interesse est l'évolution de la magie au court de temps. Je voudrais comprendre comment étaient nos ancetres sorciers.

Ceci était tout à fait vrai, il manquait juste la raison de cette étude.
Ender tendit la main et saisit un autre livre intitulé : " Un tour avec une baguette en Europe". Il l'avait déjà lu. Il secoua la tête.

- Peu d'interêt. L'auteur décrit beaucoup plus la pluie et le beaux temps qu'autre chose. De plus, son écriture laisse très bien deviner une personnalité qui avait tendance à enjoliver les choses. Pas assez terre à terre contrairement à ce que j'ai pû me laisser dire d'un certain autre livre.

Ender regarda avec insistance le très vieux bouquin qui flottait entre deux secrets bien gardés, des secrets haut comme trois pommes mais qui turlupinaient certainement masses d'élèves. Ender pensait aux deux odeurs bien-sûr, celle des livres anciens; mais surtout celle du parfum de Madame.

~ Surveillez votre langage jeune homme.

La voix tranchante de Geegee Greenapple avait coupé le silence religieux de la bibliothèque. Elle n'aimait pas beaucoup le ton qu'employait ce jeune insolent. Il n'était pas en mesure d'insulter ses camarades de morveux, même si c'était ce qu'ils étaient. Seuls les adultes le pouvaient.

De plus, cela laissait parfaitement sous-entendre que les élèves avaient compris que les représentants du Ministère les prenaient pour des idiots. Ce qui n'était qu'à moitié faux. Mais ce que ces enfants ne comprenaient pas, c'est que ce n'était pas de leur faute s'ils étaient des cancres. Ceci était dû à l'éducation en déclin qu'ils recevaient.

Voilà pourquoi son mari et elle étaient là. Pour rétablir l'ordre et relever la réputation de cette grande école. Et cela passait par des changements. Et si certains se rebellaient, c'était parce qu'ils ne comprenaient pas le but de leur manoeuvre...

~ Vous le voulez vraiment ce livre, n'est-ce pas ?

¤ Reste à savoir pourquoi... ¤

Elle ne le lui avait toujours pas tendu. Il était toujours là, emprisonné entre ses mains féminines. Le lui donnerait-elle ? Cela ne dépendait pas d'elle...
Elle avait bien remarqué la manière dont le Serdaigle fixait le bouquin. Avec une sorte de fascination, de convoitise dans le regard. Pour un simple livre ? Le radar aux choses anormales que possédait Geegee au fond d'elle s'alluma. Cet adolescent ne lui disait pas tout.

Arborant à nouveau ce sourire empli de fausseté, elle abroda le point qu'elle pensait sensible. Justement parce qu'il était rare que les jeunes s'intéressent à l'histoire, cet engouement d'Ender pour ce livre était douteux...

~ Pourquoi ?
Pourquoi souhaitez-vous comprendre nos ancêtres ? Qu'est-ce qui vous intéresse en eux, monsieur Scott ?

Inutile de dire que, suite à cette question, l'Auror serait totalement attentive aux mots qu'emploierait l'élève. Mais pas seulement. Elle étudierait également avec la plus grande attention et une minutie infinie les expressions qui pourraient défiler sur le visage du cinquième année. Le moindre clignement d'oeil de trop, le plus petit pincement de lèvres, l'infime apparition d'une veine sur ses tempes. Tout. Elle relèverait absolument tout. Car tout avait un sens...

Surveillez votre language... Mais bien-sûr, je fais que cela tout le temps ! Je pèse toujours mes mots mais défois la balance est plus ou moins bonne. Pourtant, elle est choisie précisement.

Ender avait encore l'autre livre dans les mains. Il jeta un coup d'oeil méprisant à la couverture et le reposa délicatement à l'endroit exact où il l'avait pris. Son regard dériva un instant sur l'étagère pour revenir sur LE livre.

- Non, je ne le veux pas vraiment. Je suis venu à la bibliothèque pour le chercher et le trouver. Mais en fait ne le voulant pas, je l'aurai de suite reposé après l'avoir juste vaguement feuilleté.

Ender avait employé un ton ironique. C'était ELLE qui effrayait tant d'élèves ? Peut-être qu'ils avaient raison et que Poudlard se laissait peu à peu envahir pas des trouillards... Quoique. Des trouillards qui avaient déjà commencer à lancer une rebellion ne devait pas l'être tant. Ses lèvres resterent longtemps fermées.
Plusieurs choix s'offraient à lui. Pourtant, le seul que jamais il ne ferrait, était bien celui qu'elle attendait.
Pour lui, les cracmols ne naissaient pas comme tel. Les moldus ne naissaient pas comme tel. Non, bien au contraire, tous naissaient avec un potentiel magique. Mais certains le perdaient. Il ne savait pas encore pourquoi. Il le découvrivrait et selon lui, le livre pouvait lui livrer une partie de la clé.

C'était certainement cela qu'elle aurait souhaité qu'il lui dise. Ender serra le poings. Elle avait de l'espoir.

- Non, je ne le veux pas vraiment...

Ender se retourna très lentement et fit quelques pas dans la direction opposée à celle de Mme Je-veux-tout-savoir. Alors il tourna vers elle le tête. Un sourire tout aussi ironique apparut sur ses lèvres. Ses yeux brillaient d'un mélange de défi, de mépris et de fierté.

- Pourquoi ?
Pourquoi vous répondrais-je ? Pourquoi croyez-vous que je vous ferai assez confiance pour vous le dire, Madame .... ?

Sujet: Re: Le livre Sam 1 Mar 2008 - 22:14

¤ Allons, allons, allons... ¤

Geegee n'aimait décidément pas le ton qu'employait cet élève. Trop sûr de lui, trop irrespectueux... Elle allait pouvoir s'adonner à l'un de ses passe-temps favoris : remettre quelqu'un à sa place.

Le sourire hypocrite de l'inspectrice ne fit que s'agrandir encore aux mots du petit Serdaigle. Pensait-il pouvoir la mettre hors d'elle pour quelques petits mots ironiques dénués de toute subtilité ? Si c'était le cas, alors il faisait fausse route. Geegee était Auror, il lui en fallait plus que cela pour s'énerver. Et si elle était dans la BRIME, ce n'était pas non plus par hasard... Aucun doute que si elle faisait partie de cette brigade, c'était parce qu'elle avait été jugée apte à faire face à ce genre de situations.

Observant minutieusement de son regard vif le moindre geste du jeune homme, Geegee remarqua immanquablement son poing qui se serrait. Intéressant... Elle, par contre, en connaissait un qui commençait à perdre patience. Ferait-il un faux pas ou se tiendrait-il ?
Puis, lorsqu'il lui refit face, elle put analyser son regard. Le même regard empli de rébellion que possédaient certains élèves, ceux qui s'opposaient à tout sans en comprendre les enjeux.

¤ Moi qui pensais avoir face à moi un jeune homme cultivé qui comprenait la situation... Je suis déçue, une fois de plus. ¤

Depuis que Bereby et elle étaient arrivés ici, elle allait de déception en déception. Et plus elle était déçue, plus elle était motivée à faire changer les choses.
Son sourire s'effaça peu à peu pour laisser place à un visage aussi austère que stoïque. Petit Démon.

~ Il n'est nullement question de confiance ici, mon chéri. Vous devez me répondre car sans cela, vous n'aurez pas ce livre.
Mais puisque vous ne le voulez pas vraiment, je ne vois aucune raison à ce que vous daignez me répondre, n'est-ce pas ?

Petite lueur victorieuse dans le regard de l'Auror. Quoiqu'il arrive, elle gagnait. S'il lui répondait, elle gagnait. Et s'il ne répondait pas, il n'aurait pas ce livre qu'elle s'empresserait de confisquer.
N'attendant même pas une réponse, Geegee se mit en marche, le livre calé sous le bras, contournant l'élève sans un regard.

Elle gagnait toujours.