Cours III-AB : Créatures Maléfiques.

* Un épouventard, c'est tout? Il doit nous couver quelque chose, pas possible autrement. On aura tout vu, un épouventard! On sait combattre les épouventards depuis la troisième année, et lui, il nous refait le coup. En plus, il le fait moins bien que le professeur Lupin. Mais qu'est-ce qu'il a? Lui qui veut toujours enfoncer tout le monde en donnant des exercices difficiles, il se contente de ça? Il doit être malade, c'est sûr...*

Hermione continua à parler seule dans sa tête en ayant l'impression de revenir en troisième année. Et si le Professeur Rogue n'était pas encore malade, une bonne légilimancie dans la tête de la préfète gryffondor à ce moment lui aurait donnait une migraine plus que certaine.

La jeune fille se leva donc et se dirigea vers la malle avec une colère certaine. Déjà qu'elle était de mauvaise humeur...

* ... Il baisse dans mon estime .... déjà qu'il n'était plus bien haut... Il peut se mettre avec le collabo...*

A mesure qu'elle avançait vers la fameuse malle, Hermione se rappela de son premier face à face avec un épouventard. Elle s'était retrouvée nez à nez avec le Professeur McGonagall en furie lui annonçant qu'elle avait lamentablement échoué à tous ses examens... cette pensée lui fit froid dans le dos, némanmoins, étant donné qu'elle savait qu'il était inimaginable qu'elle échoue à un examen, elle s'avança confiante.

* Mais si je n'ai plus peur de ça alors... sur quoi je vais tomber? De quoi ai-je le plus peur?*

Et ses pas devinrent un peu plus lents, un peu plus hésitants. Ca cogitait dur dans sa tête pour savoir, deviner...

Lorsqu'elle arriva à destination, la malle s'ouvrit. Silence. Attente. Interrogation. Peur. Et il se décida à sortir. Il? Non, c'était quoi? Un… Non… Pas possible ! Et ça parlait en plus !

Quelle surprise pour la jeune fille. Un elfe de maison géant sortit de sa boîte l’air furieux. Crasseux, crotté sur chaque centimètre carré de peau, la bestiole s’avança vers Hermione qui paniqua. Chaque pas de la créature faisait trembler le sol de la salle de classe, jusqu’à faire tinter les bocaux entreposés sur les étagères du fond. Le plus curieux fut lorsqu’il se mit à parler…

- Tourbi n’a plus de travail… Tourbi est déshonoré… Le maître l’a abandonné. Honte sur mademoiselle. Tourbi n’a pas besoin de Miss….

L’elfe furibond s’avançait de manière menaçante vers la jeune fille qui n’en menait plus large. Depuis la fin de la cinquième année, et encore plus depuis sa rupture avec Ernest, Hermione s’était replongée dans les études et dans les possibilités de développement de S.P.E.W. Cette vision des elfes n’acceptant pas son aide et lui en voulant était sa peur la plus profonde à cet instant pour elle qui avait besoin de se sentir utile et aimée.

* Ce n’est pas possible, j’ouvre pour leur bien. Il m’en seront reconnaissants… Assez joué.*

- RIDDIKULUS ! lança-t-elle en pointant sa baguette vers l’épouvantard.

Pour réussir son sort, elle se mit à penser une chose désopilante mais qui pouvait déplaire à la personne visée… Elle imagina le Professeur Rogue, une serviette autour des épaules, se faisant un shampooing extra-doux pour cheveux gras! C’était tordant ça ! La créature maléfique se transforma, et sous l’effet des rires de l’assistance, il revint dans sa malle qu’Hermione se pressa de refermer. Réussi, comme toujours. Mais comment le professeur prendrait cette offense?

Licinius fut presque déçu de l'exercice du jour. En effet, le Pr. Rogue les avait habitué à bien pire.
"Une simple Epouvantard..." se dit Licinius. "C'est bon pour les 2ème année." ajouta-t-il en jetant un coup d'oeil à ses camarades.

Tour à tour les élèves allaient devoir ouvrir la malle et affronter La Diabolique Créature. Licinius souriait à l'idée de la simplicité de l'exercice.
"Les cours de Rogue sont assez durs mais celui-ci sera une promenade de santé."
Le jeune Serdaigle n'était pas ce qu'on pouvait appelé un fan de l'ex professeur de Potion et désormais professeur de Défense contre les Forces du Mal. Il se débrouillait d'ailleur généralement pour se faire le moins remarquer possible et avoir tout juste la moyenne et ainsi ne pas attirer l'attention sur lui. Le visage de cachet d'aspirine du sinsitre professeur était déjà assez effrayant sans qu'en plus il ne le fixe de son regard inquisiteur.

Licinius se prépara. Il était juste derrière Hermione.
De quoi pouvait-elle avoir peur ? Licinius n'y avait même jamais réfléchit tant elle lui paraissait d'ordinnaire courageuse. Il fut donc d'autant plus étonné de voir apparaître l'elfe de maison. L'aventure lui fit bien rire jusqu'au moment où Hermione lui céda sa place.

Licinius s'avança doucement vers la malle, s'assurant que rien ne pouvait lui faire peur. Mais plus il avançait, plus ses pas se faisait petits et légers. Jusqu'au moment où la malle s'ouvrit et que fondit sur lui une bête immonde.
Licinius courut autour de la malle et criant tel un enfant de 7 ans, suivi de près par la bête atroce.
Fermant les yeux, il essaya de trouver une chose amusante et se souvint tout à coup de la discussion qu'il avait eu avec Jo dans un couloir un jour où ils jouaient à la marelle sur les dalles du carrelage.
Sans s'arrêter de courir, en jetant juste un coup d'oeil rapide derrière lui, il jeta un rapide : "Ridikulus".
Sans voir les effets de son sort, il continuait à courir autour de la malle mais il n'était plus désormais coursé par un monstre atroce mais par un petit hamster ridicule. L'assistance se mit à rire et Licinius regarda l'animal en s'arrêtant de gesticuler. Il prit le hamster dans ses mains mais celui-ci n'y resta pas, il sauta directement dans la malle qui se referma d'elle même.
Licinius, tout sourire, laissa sa place au suivant.

Althéa entendit en souriant les hypothèses de ses camarades sur qu'est-ce que que renfermait la malle. Elle imaginait elle-même le pire : une bête immonde tout droit sorti de la forêt interdite, un mutant...

Bref, son imagination était à son comble ! Mais soudain elle revint à la réalité grâce à Hermione et son projet de sortie :

- Exactement Gin, une sortie entre filles pour établir un plan de bataille. La vieille Hermione n'a pas disparu ne t'inquiète pas. Elle entend juste se venger de son ex... j'espère que tu pourras m'y aider. Melusine, Althéa, ça vous dit de vous joindre à nous ce week-end? Si vous avez fini votre travail, naturellement.

Mélusine était d'accord, elle aussi bien évidemment ! Elle lui répondit donc en souriant :

- Pas de problème ! En plus j'aimerais bien me faire couper le cheveux... Ca sera l'occasion ! Et pour le plan, tu peux compter sur moi !

Puis leur professeur prit la parole et bizarrement, plus un bruit ne parcourait la salle. Un pauvre Serdaigle avait eu le malheur d'emporter son détecteur et il du se lever pour aller vers le professeur. Horreur !
Heureusement, et on ne sait par quel miracle, il revint en un morceau...

Et l'exercice commença.

Ils devaient à tout de rôle affronter un Epouvantard. ReHorreur ! Elle détestait cet exercice ! On ne savait jamais qu'est-ce qui allait sortir de la malle !
On ne pourrait pas fermer les yeux et juste dire la formule par hasard ?, pensa-t-elle.

Puis elle vit Hermione se lever confiante et s'approcher de la malle. Mais petit à petit, elle semblait pourtant ralentir... L'épouvantard s'était cette fois-ci changé en Elfe de maison... énorme... Mais même si son amie sembla destabilisée, elle l'expédia vite fait bien fait dans sa malle par un ridikulus, le changeant en Rogue en train de se laver les cheveux !

Althéa rigola comme toute la classe. Ce n'était pas tout le temps qu'on voyait un professeur en... Bref, en... !
Cela lui fit oublier un instant son stress. Pourtant il revint au galop quand Licinus ouvrit la malle et en sortit une bête immonde. Celui-ci poussa un cri et commença à tourner autour de la caisse. Heureusement, il arriva à jeter son Ridikulus qui changea l'épouvantard en hamster.
Althéa sourit.

Puis vint le tour d' Evangeline. L'épouvantard avait prit une forme horrible : celui d'un garçon déchiqueté. Pourtant pas un cri ne sortit de la bouche de la Serdaigle qui eut vite fait de repartir vers sa place !


A ce moment là, Althéa n'y tint plus. Elle devait absolument passer maintenant ou elle n'arriverait même plus à marcher. Pourtant elle était Gryffondor, et sûrement pas pour rien. Le tout, c'était que les autres ne voient pas sa peur.
Elle s'avançait donc d'un pas assuré devant la malle. Son coeur battait pourtant à 1000km/h. Qu'allait-il sortit de cette caisse ? De quoi avait-elle le plus peur en ce moment ?
Elle regardait toujours la malle, le visage concentré. On n'aurait pas pu voir de l'exterieur comme elle tremblait. Sa main toucha l'objet. Elle eut un petit mouvement de recul vite réprimé. Elle ferait honneur à sa maison.

Alors elle prit son courage à deux mains et l'ouvrit. Elle recula instantanément de 3 pas.

Là, se dressait devant elle, une énorme banane qui voulait la manger !



Elle recula encore de 2 pas, le visage blanc comme une chouette (blanche biensûr !) ! Elle essaya de retrouver la formule... Elle la connaissait pourtant très bien ! Mais la banane se rapprochait et lui faisait perdre ses moyens...
Encore 2 pas...

Soudain elle se souvint : Ridikus... Elle laissa son regard errer dans la classe pour trouver une idée, sans quitter des yeux l'horrible banane mangeuse d'Althéa ! Malheureusement pour elle, son regard tomba sur une fiole puis son professeur et encore la fiole puis son professeur...

Une idée germait dans sa tête... Un souvenir... Un après-midi... Elle avait acheté une fiole qui faisait éternuer horriblement (elle en avait elle-même fait l'expéreience), et imagina Rogue en proie à cette poudre ! Surtout que après ce fruit qui en ce moment la terrifiait, il venait juste après...

Aussitôt elle cria (elle ne put s'en empêcher, l'horrible banabe était vraiment trop près pour qu'elle garde même seulement en apparence son calme) :

- RIDIKULUS !!!

Avec, bien évidemment l'image qu'elle s'était formée de son professeur... Banane à la tête humaine qui éternuait à tout rompre...



Quand elle vit son oeuvre, elle poussa un soupir de soulagement. L'épouvantard retourna en effet vite dans sa malle.
Elle commençait à retourner à sa place quand elle pensa aux conséquences de son acte... Rogue comme cela... Laisserait-il passer cela ?

Mais, elle s'empressa de chasser cette idée. L'avenir lui dirait bien assez tôt !

Elle se laissa alors tomber sur sa chaise. Son coeur battait encore très vite, mais déjà un sourire se dessinait sur son visage. Elle allait enfin pouvoir profiter du cours !

HJ: Belrin, vous allez me faire le plaisir d'éditer ce message. La formule ridikulus ne fait que tourné en absurde votre première vision, et je ne vois pas excatement le rapport entre le professeur Rogue et une banane.

Edit : Désolé, erreur réctifiée !

Gné? C'était quoi cette histoire de roche volante attirée par Terrence? Ginny suivait la pierre des yeux, sans comprendre. Elle atterit (comme l'avait indiqué sa trajectoire) sur le bureau de Terrence et celui-ci semblait embarrassé. La jeune fille reporta son attention sur le professeur qui lui était visiblement ravit (ce qui n'avait rien d'étonnant, en fait...). Elle haussa les sourcils et lança un regard interrogateur à Hermione, mais cette dernière ne l'ayant pas vu, elle reporta son attention sur la pierre qui était en train de "déteindre" sur un bout de parchemin posé sur la table du Serdaigle.

Apparement qu'il avait été question de détecteur... Ah bon. Rogue devait faire des liens entre certaines matières... (depuis quand travaillait-il en collabo avec d'autres profs? Eh ben... qui l'eut cru!) Ne connaissant pas l'histoire mais connaissant assez son prof, Ginny déduisit qu'Orphens avait du créer un détecteur de quelconques procédés douteux et que malheureusement pour lui, ça avait planté. C'est le p'tit professeur qui doit être content rare!

Le sujet du détecteur passé, il fut question du sujet d’aujourd’hui : Les Épouvantards! Ô misère! Merlin que Ginny les détestait ceux-là! Elle n’arrivait jamais à se convaincre que ce n’était qu’une vision… Enfin, oui, elle le pouvait, mais cela lui prenait beaucoup de temps, de concentration… et de courage! On avait beau être à Gryffondor, on avait tous peur de quelque chose un jour! Le hic, c’est qu’avec ces choses (ou créatures, c’est comme on veut), on est sait jamais à quoi s’attendre!

Ginny, n’étant pas trop pressée d’aller dévoiler à tout le monde sa crainte la plus profonde, se contenta d’observer celle des autres un moment. Le festival des horreurs commença avec Hermione qui s’était précipité à l’avant de la classe, apparemment bien déterminée à prouver qu’elle était capable de réussir (compte tenu du fait qu’ils avaient déjà vu ce sortilège en troisième année). À son minime étonnement, un elfe de maison (bien sûr… elle aurait du y penser) sorti de la malle et criait des bêtises à Hermione par rapport à son aide… Ginny essaya tant bien que mal de se retenir pour ne pas rire… rire de la peur des autres n’est pas sympa, surtout pas quand il s’agit d’une amie. L’elfe se transforma ensuite en Rogue se lavant les cheveux!!!! QUOI??? ELLE AVAIT OSÉ!!! Oh là là, mais c’est qu’elle était téméraire la petite préfète aujourd’hui!

Ensuite, ce fut le tour de Macrine (son prénom étant plutôt ridicule selon Ginny qui préférait l’appeler par son nom de famille (elle s’appelait tout de même Ginevra, elle comprenait ce que c’était!)) dont la créature plutôt moche et dégoûtante se transforma en minuscule hamster après avoir terrorisé (au point de crier) le pauvre Serdaigle. Evangeline suivit avec un garçon (qui en fait, n’en était pratiquement plus un, dans l’état lamentable où il se trouvait) qui fit pousser un léger cri à Ginny. Beurk! Ça c’était vraiment dégoûtant! Et probablement que c’était quelqu’un qu’Evangeline connaissait, ce qui était encore plus dégoûtant (dégoûtant étant le mot du jour). Beurk beurk et rebeurk, ça s’était une peur très compréhensible.

Suivit Althea qui avait peur de… d’une BANANE??? MANGEUSE D’HOMME??? Alors là, non, franchement, elle n’y comprenait rien! Comme si ça se pouvait! Non mais… Bon, peut-être avait-elle eu, dans son enfance, il y a longtemps, une histoire avec une banane… mais tout de même… Ginny ne put s’empêcher de rire!!! D’accord, toutes les peurs étaient louables. Mais… une… banane… franchement!!! La banane se métamorphosa en… Rogue?!? ENCORE???

‘Oh oh… on va passer un sale quart d’heure…’

Puis ce fut le tour du Serpentard Harrington, dont la plus grande frousse était de devenir un pouilleux. Peuh! Ça, c’était d’un snobisme et d’une superficialité extrème…

‘He ho? J’avais pas dit que je ne jugeais pas les réactions des autres? Mmmm oui… apparemment c’est raté.’

Ginny s’énerva légèrement contre elle-même sachant que ce n’était pas bien, et reporta son attention sur la nouvelle petite Poufsouffle dont l’épouvantard avait prit l’aspect d’un clown munit d’une immense seringue, menaçant Sylan de lui donner un vaccin dans les prochaines secondes… La pauvre semblait terrorisée, et c’était compréhensible. Certes, Ginny n’avait plus peur des clowns depuis belle lurette, mais reste que… Buh… troublant.

Elle réalisa soudainement que c’était son tour et manqua par le fait même la finale de Sylan. De quoi avait-elle le plus peur? De beaucoup de choses (allant des abeilles aux chauves-souris), mais aucune ne lui semblait assez forte pour être LA chose qui l’effrayait le plus…

Elle s’avança vers la malle, les mains moites, pas trop confiante. Avec raison. Elle se serait attendue à tout, sauf à ça!

Les 8 autres membres de la famille Weasley sortirent un après l’autre de la malle, la regardant d’un air furieux…


« Qu’est-ce que tu veux encore Ginny? T’as pas compris? Pars! Va-t-en! On ne veut plus te voir! Tu n’es plus de la famille. Tu n’existes plus pour nous. VA-T-EN! NE REVIENT PAS! ALLEZ, PARS! »

La jeune fille tremblait de tous ses membres, ayant perdu le sens de la réalité. Les larmes lui montaient presque aux yeux. Ils ne pouvaient pas lui faire ça? Pas eux? Sa famille était ce qui comptait le plus au monde pour elle, et la voila qui se retournait contre elle… ça ne se pouvait pas… Non… Pas eux…

Elle reculait, reculait… jusqu’au moment où elle heurta un bureau et reprit conscience. Elle était dans une classe, ce n’était qu’un exercice. Elle parvint à rassembler ses forces, retenir ses larmes, et agrippant solidement sa baguette, elle s’écria :

- RIDIKULUS!!!

La famille Weasley se mit tout d’un coup à jongler avec des ananas (pour faire compétition aux bananes) et à faire la fiesta, comme ils avaient fait lors de leur voyage en Égypte (en un peu exagéré, tout de même…). Ce fut la danse de Fred et George avec leur maracas qui la fit éclater de rire franchement!!! Quelle frousse pour rien!!! Et quel soulagement.

‘Je hais définitivement les épouvantards.’

Après le passage de Ginny, je me lève enfin pour tenter à mon tour le sortilège demandé par le professeur. Je contourne ma voisine et marche mollement vers la malle après avoir vu de quoi était faite la peur de mes camarades d'école. Je trouve cet exercice très intime. Je n'aime pas l'idée que tout le monde puisse voir de quoi j'ai peur. La vision de ce qui effraie le plus la Gryffondor à la chevelure rousse me touche.

Evidemment une seringue géante ou l'optique de vivre dans la plus grande pauvreté n'a rien de réjouissant; ces craintes sont propres à ceux qui les ressentent même si je ne les comprends pas réellement. Mais Ginny... la famille... être rejeté. Je peux le comprendre.

J'arrive devant la malle et regarde mon directeur de maison brièvement avant de me jeter à l'eau. Mes deux bras sont le long de mon corps, la main qui tient ma baguette l'agrippe soudainement plus fort... je la lève peu à peu pour prononcer une formule qui fait s'ouvrir le coffre.

Mon cœur bat, mon sang circule si vite qu'il fait chauffer toutes les parois de ma peau et de ma chair. Mes joues rosies par l'angoisse dénoncent amèrement l'état dans lequel je suis.

Soudain une réplique de moi sort du coffre.

L'autre Adel se tient debout, avec dignité, sans sourire.
Il est vêtu comme je le suis et ne fait rien de spécial. Il me regarde sans chaleur et sans détourner ses yeux de moi. En clone parfait, il tient sa baguette dans sa main.

Mon cœur ne cesse de battre.
Je sais que ce n'est pas moi et que ce qui se passe ensuite n'est pas réel mais l'esprit fait déjà son œuvre et j'ai peur de ce que je commence à comprendre: les cheveux de ma réplique commencent à se modifier lentement et poussent, son visage s'affine, ses yeux deviennent plus clairs, sa peau est blême. L'air taciturne devient un rictus morbide et moqueur. Adel devient une fille... ma jumelle.

Son teint devient de plus en plus pâle jusqu'à atteindre le vert. Les joues se creusent encore... l'orbite des yeux s'écarquille et les globes oculaires, atrophiés, en tombent. L'Epouventard ne s'arrête pas là et la transformation se poursuit à une vitesse folle mais mes yeux le voit au ralenti. Mai-Lan se transforme en créature maléfique, une sorte de zombie... je suis en totale contemplation, transi dans mes regrets et mon horreur.

Je ne veux pas la voir, je ne veux plus la voir.

* Cesse de hanter mes craintes, mes nuits! Je veux grandir et je ne veux pas mourir! *


- RIDDIKULUS!! Me mets-je à crier avec détermination en brandissant ma baguette vers le corps défraîchit qui ne ressemble plus ni à moi, ni à Mai-Lan.

L'effort fut presque insurmontable lorsqu'il m'a fallu penser à quelque chose de ridicule. Le squelette aux lambeaux de peau verdâtre rapetisse d'un coup. Il porte un tutu rose et devient une danseuse dans une boîte à musique qui tourne, tourne, tourne... je souris... vaguement.

Je me sens essoufflé et il me reste suffisamment de force ou plutôt de motivation pour faire transiter la boîte mécanique dans le coffre, le refermer pour la personne suivante et retourner à ma place sans regarder encore le professeur ou mes camarades.

On se sent terriblement nu quand toute une classe vient d'être témoin de notre peur la plus profonde: mourir comme ma sœur.

Après la démonstration du professeur Rogue, Terence fut rassuré sur un point: il pouvait encore créer des outils magiques à fort potentiel et qui plus est, personnalisé. Que ce détecteur fonctionne pour les autres, le Serdaigle n'en avait rien à faire: "Bon, il détecte des Epouventards. Où est le problème s'il ne fonctionne pas dans la main d'un autre sorcier?" Ce qui comptait était principalement le fait que ce détecteur soit unique en son genre... Il projetait déjà de créer son propre attirail du parfait Auror à partir d'objets quotidiens ne signifiant rien pour un regard extérieur.

Il éteignit le début d'incendie de ses gestes nonchalants en projetant une simple détonation du bout de sa baguette par un informulé.

Il savait que Rogue ne lui mettrait jamais de bonnes notes dans cette matière. En sept années, il avait beau avoir travaillé comme un forcené, il n'avait jamais ramené une seule note au-dessus de la moyenne dans les matières qu'enseignait cet homme. Avant c'était la potion, maintenant, c'était la défense. Avec Byron, Terence avait enfin pu goûter aux bonnes notes... en DCFM ce fut le cas avec Lupin, Fol Œil et ses prédécesseurs mais Rogue... jamais. Et le jeune vice-président des élèves commençait doucement à se faire à l'idée: "il y aura toujours quelque chose qui n'ira pas..." Heureusement pour lui, lors des examens finaux, des examinateurs extérieurs viendraient juger de son travail et enfin il saurait ce qu'il vaut vraiment en Défense depuis la fin de sa sixième année. Voilà un point commun qu'il pouvait se vanter d'avoir avec le jeune Harry: le directeur de Serpentard ne pouvait pas les encadrer.

Terence rangea donc la pierre très précieusement en acquiescant hypocritement à ce disait le professeur Rogue, lui offrant son sourire le plus docile pour éviter de le fâcher inutilement. Il remarqua Evangéline du coin de l'œil qui semblait le dévisager en se moquant de lui. Si Terence avait été légilimens, il lui aurait envoyé en souriant: "de quoi je mêle?" Il n'était pas légilimens, donc il se contenta de sourire à Evangéline avant de concentrer son attention sur ce qui allait se passer durant ce cours.

Il eut besoin de beaucoup de temps avant de se décider à venir "affronter" sa peur. Il avait peur d'énormément de choses, comme tout à chacun: peur de se réveiller en retard pour un cours de sortilèges, peur de rater ses examens, peur des petites bêtes dégueux qu'on rencontre en DCFM ou en SACM, peur de perdre sa famille, peur de perdre sa sœur, peur d'être oublié par Draconia... la peur scandait toujours ses réalisations, donc il se montrait très précautionneux vis-à-vis de son entourage. Etre avenant ne coûtait pas grand-chose et un sourire était la meilleure politique qu'il pouvait exercer pour éteindre les mauvaises ondes.

Tranquille.

Il prenait les choses à la légère quand ça tournait mal, ce qui annulait de ce fait bon nombre de ses peurs. Il les jouait souvent au point de les rendre si burlesques qu'elles disparaissaient dans le flot des anxiétés quotidiennes. Enclin aux sports extrêmes et aux situations inextricables, s'il n'avait pas été envoyé à Serdaigle, c'est sans doute à Gryffondor qu'il se serait senti le mieux contrairement à ce que disait Draconia qui lui prêtait un tempérament Serpentard: "jamais de la vie, j'aime trop les gens, le partage et je suis incapable de rebondir sur les autres pour monter plus haut."

Ses réflexions pérégrinaient dans sa caboche en constellations de questions lorsqu'il se présenta devant le professeur Rogue et la malle de l'Epouventard. Il inspira ardemment en repensant furtivement à ce qu'il avait en tête lorsqu'il fabriqua le détecteur et l'image de Draconia apparut devant ses yeux en songe.

Il fit ouvrir la malle persuadé qu'il aurait une vision méphistophélique de sa Relou en train de lui porter un "disparaît, je te méprise" claquant... il s'y attendait et resserra sa baguette dans son poing dressé au devant de lui pour être prêt à écourter cette vision, pour la soustraire le plus vite possible aux yeux de ses camarades.

Ils avaient déjà effectué l'exercice par le passé mais, jeune garçon, Terence avait dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de faire disparaître l'Epouventard. Aujourd'hui, il était en 7ème année. Pas d'erreur possible.

La malle s'ouvrit. Draconia en sortit effectivement, vêtue de sa robe de bal blanche et de ses escarpins rouges. Mais elle ne parlait pas. Elle ne le jeta pas comme il pensait qu'elle le ferait. Elle affichait un regard égrotant...
Elle...

"Qu'est-ce qu'il se passe?" Elle avait un de ces ventres!!
Terence tourna au rouge quand il réalisa... mais il ne comprenait pas encore ce que l'Epouventard lui démontrait de sa peur. Puis, très vite il tourna au vert quand il remarqua la robe se tacher de rouge au niveau de ce ventre. Son air hagard disparut. Non, ça il ne voulait pas qu'on le sache, qu'on le voit, jamais!

Il mit un certain temps avant de rassembler ses esprits pour libérer tout le monde de ce tableau macabre. Draconia commençait à l'accuser de l'avoir blessé, de lui faire mal, d'éteindre leur futur à force de trolleries. Sa voix jetait ces syllabes entre deux sanglots, et régurgitation de sang. La tache au ventre grossissait alors Terence voulut lancer une première fois le sortilège... mais la tâche, elle était si grande... Sa baguette resta en suspend, et son regard fixait la tache.

"J'ai tellement peur de faire le pitre et que ça aille trop loin..."

La femme enceinte qu'elle représentait était tout ce qu'il ne voulait pas.
Cette maternité mourante était synonyme d'une jeunesse envôlée. Leur insouciance lui ferait faire des bêtises.

"Un jour, ça ira trop loin..."

"Tu me tues", disait Draconia en fléchissant dans la malle encore ouverte.

Le Serdaigle commençait à tarder à surmonter cette vision.

Puis finalement, il se rappela combien il l'aimait. L'inverse était aussi vrai en son cœur. Il avait confiance en elle. Il se rassura aussi que sa crainte ne soit pas aussi stupide que de la voir partir pour un autre. De la voir tourner le dos... Il se foutait assez de l'idée qu'elle fasse sa vie avec quelqu'un d'autre que lui. La seule chose qui l'effrayait réellement, était de lui faire mal, de la blesser, de la condamner, de lui faire vivre quelque chose qu'elle ne désirait pas et qui la mène à sa perte, malgré lui, malgré eux...

"faut que j'arrête de faire le troll, vraiment faut que j'arrête..."

"Riddikulus!"

Après un léger pop aux réflexions mates, Dragon redevint Dragon, sans le ventre ensanglanté... à quoi Terence songeait-il pour faire disparaitre cette vision d'horreur? Sa petite amie se présentait maintenant totalement ivre et riait niaisement aux éclats en se tordant dans tous les sens et en tenant ses escarpins rouges à la main, menaçant un interlocuteur invisible. Elle s'adressait en fait à Stephen:

"héééééé m'sieurrr Du Chaudroooon!! Hooo, Harrigton, j'te cause, dis! Hiiii! Qu'est-ce tu crois que tu crois que tu vas faire dans les buissons! Nom d'une buse! Tu les vois ceux-là? Tu les vois mes escarpins? Tiens! bah t'as qu'ô te brôsser avec... hééééé"

Terence éclata de rire et l'Epouvantard retourna de lui-même dans la malle avant qu'elle se referme sur lui. Il tourna à 180° pour faire face à la classe et chercha Stephen du regard. Trouvé...

Il lui fit un sourire angélique et désolé en haussant les épaules.

"On contrôle pas... " pensait-il en regagnant sa place.

Keith regarda sans piper mot Adel se lever. Ce genre d'exercice, elle les détestait. Cette idée que quelqu'un puisse aller chercher au plus profond de notre âme sans que l'on puisse y échapper, m'effrayait et me dégoutait. Savoir que c'était une créature non humaine la déstabilisait plus qu'elle ne voudrait jamais l'avouer. Le professeur Lupin avait surement remarqué le peu de motivation dont la Serpentard avait fait preuve lors de ses cours en troisième année.

D'un revers de la main, elle balaya son bureau. Elle avait vu les élèves passés pour voir ce qu'était leur crainte la plus profonde. La jeune fille avait faillit s'étrangler en voyant un elfe de maison géant apparaître en plein milieu de la classe. Horrible et suintant de crasse, Keith aurait fait une crise cardiaque si Granger n'avait pas lancé un Riddikulus bien placé pour le transformer en un Rogue aux cheveux ...hum, propres ? Bizarre de chez bizarre !

S'en suivit une longue file d'élèves enchainant peur ridicule et peur commune. Quoique la banane, bien que ridicule, était des plus originales. Elle savait cependant que le professeur Rogue n'apprécierait pas forcément la forme prise. D'autres passèrent. La forme prise par Stephen était assez.... une attitude d'enfant gâté, pour tout dire. Mais Keith ne fit aucun commentaire lorsqu’elle le vit revenir à sa place d’un pas rageur. Un clown apparut par la suite pour représenter la peur profonde d'une 1ère année de Poufsouffle.

*Risible ? Non, j'avais peur de ca aussi moi en 1ère année*

Tout s'enchaina très vite, une famille de rouquin apparut devant Ginny Weasley, la Serpentard sursauta, et s’agita nerveusement sur sa chaise. Elle n’aimait pas cette ambiance qui régnait autour d’elle alors que les cris de ce qui semblait être la famille Weasley retentissaient à ses oreilles. D’un regard mal à l’aise, elle suivit la jeune fille. Elle comprenait très bien le soulagement de la Gryffondor en voyant la famille de la « Rouge et Or » jonglée avec des fruits.

Maintenant c’était à Adel. Sans prononcé un mot le jeune homme se mit face à l’épouvantard. Keith ne préféra pas savoir ce qui pouvait faire peur au jeune homme. Son regard dévia involontairement vers l’épouvantard qui venait de prendre une forme de squelette dansant. Mécaniquement, Keith posa une main sur l’épaule de son camarade Serpentard alors qu’un Serdaigle passait.

Doucement, la 6ème année se plaça face à l’épouvantard qui changea de forme pour cinq corps putréfiés, dégoulinant de sueur, ressemblant étrangement à sa famille. Son père Karl, avait une apparence biscornue et un bras lui manquait. Sa mère était toute tassée et ses yeux étaient injectés de sang. Ses sœurs ainées, les jumelles, avaient chacune une jambe en moins, et la tête tordue. Mais son frère était le pire. Keith retint avec peine l’horreur qui la submergeait à la vue du corps qui présentait un mélange de malformations physiques.

Keith avait les larmes aux yeux. Ce n’était pas comme si elle aimait toute sa famille mais de voir son frère, Josh, et sa sœur, Dymphna, dans cet état, la mettait dans une tristesse insoupçonnée. Elle qui était habituellement si forte face à certaine peur se retrouvait vulnérable et mise à nue comme une moldue.

Elle avait le cœur au bord des lèvres et elle se mordit les lèvres lorsqu’elle entendit la voix habituellement grave et sexy de son frère, si changée en aigu, si métallique, comme si elle était abimée à cause du temps, comme les roues d’un train sur les rails :

-Tu nous as tous plongé dans la mort, Keith. Ton égoïsme qui t’a fait refuser de suivre la voix de toute la famille, nous a tués. Que…

« Ce n’est pas réel, Keith ressaisis toi bon sang, ils ne sont pas morts, j’ai reçut une lettre d’eux et… »

-RIDDIKULUS, cria-t-elle.

Rapidement, sa famille redevint normale, enfin… si on ne comptait pas les déguisements des plus étranges. C'était extrêmement ridicule d'ailleurs mais elle ne dit rien, rassurée quand même. Son frère avec retrouvé sa beauté, comme toute sa famille.

Même si la robe à nounours sur sa mère paraissait êtremement bizarre. Elle n'avait pas prévut si ridicule. Elle qui croyait avoir visualiser des pompons en forme de fleurs ignobles et très ridicules. Le déguisement de savant fou sur son père était assez bien choisit. Ses deux soeurs jumelles habillaient en clown avaient quelque chose d'amusant même si ce n'était pas à se plier. Enfin, aucun n'était à se plier de rire.

La jeune fille eut un sourire très faible, indiquant son soulagement. D’un pas rapide et incertain, elle retourna s’asseoir à coté d’Adel en songeant qu’elle…

« NON, il faut que j’arrête d’y penser, c’est passé, c’est fini maintenant. »

Qu'elle haissait ces cours où il fallait dévoiler un peu de soi aux yeux de tous ! Elle haissait cette sensation comme surement beaucoup d'autres.

S'ensuivent encore deux démonstrations de craintes liées à des êtres qui sont chers. Il me semble normal pour ceux qui ont du coeur de craindre la perte de leur entourage. Quand les témoignages de peur se font dououreux, je ferme les yeux parce que j'ai l'impression que ça ne me concerne pas. Que ça ne devrait pas me concerner.

Lorsque Keith se lève après une légère pression sur mon épaule, je lui envoie un sourire désarçonné qu'elle ne voit pas car elle est déjà face au coffre. Je ferme mes yeux, encore, et je compte jusqu'à dix en ignorant ce que j'entends. J'attends que retentisse le sortilège pour les rouvrir et découvrir sa faille vêtue comme des grimes et des clowns farfelus. A son retour à côté de moi, je la reçois avec la même pudeur et la même discrétion qu'elle a eu pour moi lorsque je revenais à ma place.

- On survivra, souris-je tout bas en me moquant de nous-mêmes.

Je pose ma main sur mon front et ma joke ne m'arrache aucune satisfaction, aucun réconfort. J'aimerais sortir d'ici... loin d'avoir effacé Mai-Lan par un jeu de l'esprit et une boîte à musique qui ressemblait étrangement à celle que je lui avait offerte étant plus jeune, ma vision me l'a ramené.

- Il reste combien de temps avant la fin du cours...

La classe est idéalement calme et je vais enfin pouvoir reposer ma tête. Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que le professeur nous explique le type d'exercice auquel nous devrons faire face pour être évalués. Manuel page 74, titré "les Epouvantards". Un jeu d'enfant selon certains, pas si évident selon moi qui suis toujours pour de petites révisions sur des sortilèges que nous utilisons si peu souvent. Je me targue d'y parvenir avec facilité mais devant la mine éclatée de plusieurs de mes co-détenus en salle de Défense contre les forces du mal, je présume l'expérience difficile.

Pour passer le temps jusqu'à ce que vienne mon tour, j'évite d'user de mes dons de légilimens afin de deviner par moi-même la forme que prendra la bestiole lorsque son agresseur se trouvera face à la malle.

Assis au deuxième rang derrière Keith et Adel, je suis aux premières loges pour le grand théâtre de la peur. Je prends des paris avec moi-même et note sur un carré de parchemin mes expectatives dans la colonne de gauche et ce qui advient réellement dans celle de droite. J'ai été plutôt mauvais. Résultats des courses:

Spoiler:

Le fléau de ma vie n'est pas d'exposer ma crainte la plus profonde à mes condisciples ou de me faire évaluer sur un sortilège simplissime, mais plutôt de réaliser que je ne crains pas grand chose qui ne soit montrable aux moins de 17 ans en plein cours de DCFM. Si... peut-être de tomber un jour sur une fille qui a aussi peu de poitrine que d'esprit. Ca me flanquerait une trouille bleue.

Tout le monde est retourné à sa place. Le silence se fait et quelques têtes se tournent en tous les sens pour inspecter qu'il ne reste plus personne. Si, si... il reste encore quelques élèves. Dont moi. Je me dirige vers la malle et me plante à deux mètres de son emplacement. Ma baguette est rangée.

La malle bougeotte.

"Alors? Une fille plate et stupide?" me demande-je.

Ironiquement, beaucoup ne savent pas ce qu'ils craignent le plus. Je fais partie de ces gens-là.

La malle s'ouvre violemment et j'attends que l'Epouvantard en sorte.

Il se passe bien trente secondes de silence plein sans que rien ne bouge. Je retiens mon souffle. C'est à cet instant-là que je commence à ressentir mes premières craintes.


Professeur...? fais-je pour l'interpeller... 45 secondes.

Je voudrais savoir ce qu'il se passe. Où est donc passé l'Epouvantard? Mes prédécesseurs l'auraient-ils fatigué?

Non. Ca arrive. Un nimbe de fumée torrentueux se forme petit à petit... un minuscule cyclone qui ne charrie que du rien pour l'instant. Ni vent ni mouvement tellement il est minuscule. Un filet de nébuleuse. Puis des rafales s'élèvent, des bourrasques déblayent les tables les plus proches, des éclairs se déclenchent. Mes cheveux, les cheveux de toute la classe, les feuilles de parchemin, les vêtements, tout commence à s'envoler et à tourbillonner... je reste debout devant le néant qui prend forme, qui grandit, qui envahit cette classe de malheur.

J'esquisse un sourire on ne peut plus satisfait et en oublie le danger que je fais courir à mes camarades. Ma baguette est toujours rangée. Je veux savoir la suite... je veux savoir jusqu'où ça ira... J'aimerais tant que tout disparaisse.

Mon visage, fouetté par la tempête qui arrache soudain des cris dont je ne sais pas s'ils viennent de la malle ou de derrière moi, s'affine traits à traits et j'oublie tout. Eux que je méprise, la Terre, les gens, la solitude, le mal, le bien, l'amour, la haine, la grandeur et la petitesse d'âme, la chair, le corps, l'esprit. On est bien plus puissant quand on ne craint pas ce qui peut advenir de nous, quand on est attaché à rien ni personne.

Rien. Le néant. Le chaos.

Je me retrouve ensuite frappé d'un sentiment que je n'identifie pas tout de suite.

"Que se passe-t-il?"

Je me retourne en maintenant mes cheveux d'une main: la classe est dans un sale état. Il y a des gamines, des filles, des garçons que je déteste mais qui sont liés à des êtres que je ne connais pas, à des vies et des histoires que je ne connaîtrai jamais, que j'ignore mais qui seront blessés des pertes que j'engendrerai si je ne cesse pas cette ouragan tout de suite. Tant mieux que l'on dise "c'est la faute de Sacha" mais... moi?

Qui sera là pour me plaindre?
"personne"
Qui viendra pleurer sur ma condamnation et ma vanité?
"personne"
Qui me méprisera vraiment?
"personne"
Qui m'aimera encore?
"personne, l'on m'aura oublié"

Alors je comprends que ce néant ne signifie pas que je n'ai peur de rien. Je me retourne, j'absorbe une larme cachée dans ma gorge. Je lève ma main habillée de la chevalière du Juge vers la malle. Oui, je lève ma main vers le Regret d'une vie entière:

"Riddikulus" me faut-il me forcer à prononcer en moi-même en cherchant un subterfuge à ma peur de ne rien devenir, à l'immense regret de mon existence.

Et je ne peux m'empêcher, pour solder cette expérience, de reposer toute ma concentration sur l'image d'un petit mannequin imbécile qui me représente et qui braille d'un ton guignol:

"J'ai-me bien le professeur Jo-ke-tier, kouloukoukou, j'ai-me bien le professeur Jo-ke-tier, ho, ho, ho!   "

C'est la forme que prend l'Epouventard qui finit par se réfugier dans le coffre en chantant ad libitum son ode stupide au professeur d'Etudes des Moldus. Je retourne m'asseoir en lançant au professeur Rogue un regard interdit. Voilà qui va achever ma vanité pour les six années à venir.

Hj : hé mais vous avez la manie des posts trop longs ! Vous avez peur qu'on lise votre
message en entier ou quoi ?

L'ambiance angoissante qui planait dans la salle n'avait pas échappé à Xaël quand il entra dans la salle, au moment où Draconia adressait des reproches ensanglantés à son cher Terence ...

Au début, il ne compris pas vraiment se qui se tramait dans ce nouveau cours de défense contre les forces du mal. Un regard à la malle suffit pour faire naître en lui la terreur. Du coup, celle qu'il voyait sur le visage des autres et qu'il arrivait même à palper dans l'air ambiant ainsi que la dispute entre Terence et Draconia, l'air satisafait de Rogue ... tout s'accordait .
Xaël se demanda s'il avait bien fait de venir malgré son retard ... quitte à perdre des points - à moins que ... non le professeur Rogue ne semblait pas avoir remarqué sa présence, ou plutôt son absence - autant les perdres avec le rouge aux joues ! Et le moral au moins à proximité des genoux !


Au fur et à mesure que la séance avançait et que l'écart entre lui et la malle se rétrécissait, son estomac se nouait de plus en plus, sa gorge le démangeait, il déglutissait sans cesse et un poids lui oppressait la poitrine. Il trouva que pour selon, chaque participant s'en sortait bien ...
Pour ne pas paniquer trop t^to il essaya comme certains de fermer les yeux ou de se concentrer sur autre chose mais la fascination était trop forte ... comme si quelque chose en lui l'invitait, exigeait qu'il assista à cette fête macabre ...

Quand ce fut le tour de Sacha, il faillit perdre contenance ( pour ce qu'il en restait )... Hj : hé
d'ailleurs je suis dégoûté, j'avais eu un peu la même idée ... qui est très bonne d'ailleurs ... Mouais


Entre les corps putrifiés et ne décomposition, la peur de Maude lui parut toute simple ... avant qu'elle ne tourne au cauchemar . Qaund ce fut au tour de Mélusine, il fut soulagé de voir que rien ne se passait jusqu'à ce que ...

Là, il eut vraiment du mal à se maintenir, il sentait ses barrières psychiques bien fragiles d'un coup
devant le baiser de Maude et Jonathan ... cela ne lui laissa pas assez de force pour retenir sa cousine
qui partait ...( ni pour se frustrer du départ de Maude ... ) Lui laissant pour vide l'espace qui le séparait jusqu'alors de ce qu'il redoutait d'affronter.

Tout d'abord il s'aperçut de la disparition des personnes liées à la peur de Mélusine. Il se concentra alors pour vider son esprit de toute peur. POurtant en lui, il ne pouvait empêcher son coeur de cogner contre sa poitrine, pris d'effroi, il semblait vouloir s'en échapper pour ne pas avoir à vivre cela.

L'épouvantard sembla donc hésiter, il troubillona pendant quelques minutes en adoptant des formes diverses : celle d'un être décharné, d'une main, d'un masque mortuaire ... Il parut un moment se décider surune machine moldue abatteuse d'arbres : il est vrai que cette image lui imposa une terreur glaciale, mais finalement, tout redevint calme...
Il semble impossible que l'épouvantard puisse hésiter à moins d'avoir des pouvoirs tel que l'occlumens, ce dont vous êtes dépourvus.

L'épouvantard avait tout simplement disparu ... Retrouvant de sa superbe, Xaël lança un sourire à la
cantonnade :

- Ben finalement, c'était pas si ...

Une onde de choc le propulsa avec un force inouie contre le mur le plus proche. Il entendit un
craquement, plusieurs craquements sinistres en provenance de son dos. Il essaya de se relever mais
ses muscles ne lui répondaient plus ...
Dans un ultime effort, il parvint à relever la tête et fut glacé par ce qu'il vit : il n'était plus dans le
château, ou plutôt il y était mais tout avait été dévasté, la terre aux alentours saignait de fumées, de
noirceurs et du sang humain ...

Avant qu'il ne put hurler la terreur qui s'emparait de lui, il retrouva les murs du château, le sol et la
pénombre de la salle. Un élève ou un professeur lui tendait la main.

En se relevant, il vit que cette personne n'était pas humaine, ça ressemblait plus à une ombre en réalité ...
Raide comme une statue, il la contempla s'emparer de son bras, se glisser le long de sa chaire et s'infiltrer par ses pores.
La panique le submergea sans qu'il ne puisse crier mot. A présent il sentait cette chose dans tout son corps, il avait l'impression d'être violé de l'intérieur. Il sentait son corps se tordre de douleur et ses organes se détruire un à un dans une douleur aiguë et lancinante ...
Il sentit alors la frontière le séparant de la folie s'effriter progressivement.

Arrête, resaisis-toi ! Ce n'est pas la réalité !

Et pourtant s'en avait rudement l'air !

[i]Tu as la force en toi ! Tu peux le faire ![/i]

Sa voix intérieure lui redonna courage. Il inspira tout en continuant de sentir son corps se désagréger, il inspira comme si le souffle qui rentrait en lui était le dernier et le premier qu'il eu jamais sentit ...
Il puisa en lui de la Joie, la Joie sereine et débordante, celle qui illumine le coeur. Oubliant son refus de mourir, il se tourna vers sa volonté de vivre...

- RIDIKULUS !!!

Alliant la voix au sortilège pour se donner du courage, il vit l'épouvantard-ombre se transformer en une énergie scintillante bondissant et produisant des formes clownesques sur les murs et le sol de la salle ... Il pris l'allure d'une balle orangée se tordant de rire, ce à quoi, malgré sa récente frayeur, il ne put s'empêcher d'écater de rire ...
Il renvoya entre deux saccades l'épouvantard dans la malle grâce à un sortilège informulé.

La Joie avait enfin repris la place dans son coeur .

Les peurs défilent dans le musée des horreurs. Mélusine Mouna Maëwen Myrzam McEwan nous fait une sortie digne des plus belles pièces de théâtre sorcier. J'hésite à applaudir avec chaleur pour la remercier de cet intermède mais je m'en dispense quand Maude se lève à son tour pour la rejoindre. Cela vaut bien 30 points en moins, non?

"Je dois rêver... qu'est-ce qu'elle faisait en troisième année quand on a appris ce sort pour la première fois? Les Gryffondor ont décidément volé leur réputation... C'est un sortilège enfantin, une révision... même la Poufsouffle d'un mètre vingt y est parvenu. McEwan, Madame La Rouge, quelle faiblesse."

Je me tourne sur mon siège, croise mes bras ety plonge mon visage en attendant la fin du cous. Xaël s'approche et va vivre la fin du monde dans un tableau digne d'une fesque antédiluvienne: la peur de mourir; la fin du monde.

"Ahh si seulement..." me dis-je en plongeant instantanément d'un sommeil profond, sans m'en rendre compte.

Ces dernières épreuves tirent plus sur l'énergie que je ne l'aurais pensé et devant l'air hagard de chacun, je ne suis pas le seul. Cette nuit les salles communes vont peurer.

Ah lala, Jay avait dû rester alerte sur tout ce qui c'était passé avant elle. Ce n'était vraiment pas une bonne idée de passer la dernière parce qu'en plus de voir rendre des comptes à tous ceux qui étaient passés avant elle en montrant un semblant d'intérêt hypocrite, il fallait en plus qu'elle fasse sa petite affaire devant les yeux hagards de chacun qui n'avaient plus rien d'autre à faire que de regarder.

Comme deux personnes venaient de sortir avant elle, une gryffondor qui leur ferait sans doute perdre des points tellement sa prestation était décevante et une poufsoufle qu'elle connaissait pour lui avoir proposé un relooking total, Jezabel sentait que l'exercice était tendu.

Elle dut subir les serpends banane, les monstres hideux, la multitude infernale de clones en tout genre, les seringues, les craintes d'abandon, d'indifférence, de haine, parentales, d'oublie, de mort, de blessures, d'amour ... ah non personne-personne n'avait peur de l'amour, pourtant ca, ca effrayait bien Jay qu'on puisse l'aimer: "avoir un gros pot de colle qui me cire les scandales toute la journée et qui m'abîme mon rouge à lèvre rien qu'à vouloir tout le temps m'embrasser... Par merlin non, de non!!"

La Gryffondor se leva avec fierté et avanca dans l'allée centrale qui menait tout droit vers la malle de l'épouventard. Elle s'était assise dans le fond de la classe esprès, en attendant très sagement ce moment où elle pourrait se lever devant tout le monde et marcher. Elle s'imaginait que tout le monde pensait à elle, se demandant après toutes ces démonstrations des peurs les plus intimes, quelle serait la sienne. Il y avait certains élèves de serpentard qui dormaient, ça elle ne le pardonnerait pas: "il me regarde pas? Pourtant je porte la plus jolie paire de boucles d'oreille qu'on a jamais vu à Poudlard! C'est scandaleux! aucun respect pour le travail des autres! On devrait pas dormir quand les autres passe!"

Alors, elle fit mine de faire tomber sa baguette sous une table du deuxième rang quand elle passa devant car elle venait de l'atteindre et en se baissant avec élégance pour la récupérer, elle pinça très fort à la cheville le Serpentard chevelu qui avait crée un ouragan chaotique à son passage.

Elle se releva en lui souriant gaiement et poursuivit sa baguette:

- Que je suis sotte, j'avais fait ma baguette, joua-t-elle avec trop de conviction.

Elle se trouvait devant la malle, attendit avec impatience qu'elle s'ouvre et quand elle s'ouvrit, elle poussa un cri d'horreur spontané:

- AAAAAAaaahh!! Non!! Quelle horreur! Enlevez-moi ça de ma vue, enlevez-moi ça tout de suite!!

Il lui fallut énormément de maîtrise pour se rassembler et repenser à la formule qui combattait les épouventards. Comment faire autrement pour repousser cette vision d'horreur?!!!

Dans la malle, il y avait son top modèle préféré qui portait un costume violet et marron à pois verts. Quand le top modèle sorti de a malle en enjambant le côté, elle s'aperçut avec plus d'effroi encore qu'il portai des socquettes blanches. Quel mauvais goût! Quel atrocité!! Et ces cheveux ébouriffés, et ces cernes sous les yeux et cette odeur putride!! Et surtout, quoi, vert et marron et violet! Mais quelle hor-reur!!

- Riddikulus!!! S'écria-t-elle en repensant au dernier défilé de prêt-à-porter de Jeune et Sorcière. Riddikulus!! Riddikulus!!

Le top modèle se transforma après son troisième essai en un costume de soirée jaune que portait Maude Anderson... dommage, elle venait de sortir. Elle se serait beaucoup apprécié dans cette minijupe jaune, et ce petit bustier assorti qu'elle portait, tout en faisant des claquettes sur un air des Bizarr'Sisters.

Jezabel remit quelques mèches en place et bredouilla:

- Trop flippant les épouventard... trop flippant.

Elle retourna s'asseoir en repassant devant le serpentard à qui elle adressa un clin d'oeil pour l'allumer très contente de le voir éveillé quand elle retourna a sa place.

Xaël regarda la Gryffondor avec intérêt, décidément, plus les choses venaient, et plus il avait du mal à comprendre les filles ( si toutes les filles étaient ainsi bien sûr ) ...
Remarquant que c'était visiblement la dernière à être passée, il se demanda pourquoi le professeur Rogue avait choisi de leur ressortir le coup de l'épouvantard, car, comme les autres devaient bien s'en rappeler, le professeur leur l'avait déjà présenter en troisième année ...
Quelle enigme en expliquait donc la raison ?

Edit Rogue: Un MP vous expliquera...