[TM Novembre][3Balais] Draconia et Terence. [Terminé]

Draconia regarda Terence revenir à leur table et se redressa. Elle trouvait qu'il n'avait pas fait aussi vite que la première fois et cela l'agaça quelque peu, parce qu'elle avait soif ! Lorsqu'il lui annonça qu'il ne lui avait même apporté ce qu'elle voulait, la Serpentard prit un air faussement offusqué tout en mettant ses mains sur ses hanches.

- C'est moi qui t'ai dit que je n'en avais jamais bu ? Je ne m'en souviens pas… lui dit-elle en un froncement de sourcils.

- Oh peu importe, mais tu as intérêt à ce que ça soit bon. Parce que sinon, tu le boiras toi-même et tu iras me rechercher autre chose. Mais merci tout de même.

Elle regarda suspicieusement le verre qui se trouvait désormais entre ses mains avant de prendre une petite gorgée. Elle reposa le verre aussitôt en grimaçant légèrement. Elle étouffa une toux avec sa main parce que le liquide lui avait brûlée la gorge avant de lever un regard accusateur en direction du Serdaigle.

-Qu'est-ce que tu as mis dedans ? ça arrache ce truc !

Elle reprit alors une nouvelle gorgée, plus prudente cette fois-ci. L'alcool continuait de la brûler mais elle devait s'avouer que Terence avait bien choisi et que ce cocktail était plutôt bon. Elle appréciait ce mélange à la fois fruité et pimenté.

- Finalement, c'est pas si mauvais… commenta-t-elle plus pour elle-même que pour son camarade en faisant claquer ses lèvres l'une contre l'autre.

- Tu veux goûter peut être ?

Mais s'apercevant que plus elle en buvait, plus elle en revoulait, elle décida de tout boire d'une seule traite, oubliant déjà ce qu'elle venait de proposer à Terence. Elle reposa ensuite lourdement le verre sur la table tout en s'humectant les lèvres.

Si elle avait trouvé que la température du bar avait augmenté quelques instants auparavant, elle avait désormais l'impression que le pub s'était soudain transformé en fournaise.

- Il fait chaud, tu trouves pas ? demanda-t-elle d'une voix légère en tirant sur son pull.

Ses joues avaient pris une jolie couleur rosée et ses yeux brillaient de mille étincelles. La Serpentard affichait désormais un air satisfait qui aurait pu passer pour de l'insouciance. Et c'était bien le cas, elle n'aurait pas su l'explique mais un état d'euphorie l'avait soudain envahie. Elle ne remuait pas de sombres pensées, elle ne pensait à rien, si ce n'est à ce que son verre se remplisse tout seul de ce mélange fruité.

Elle soupira de contentement en souriant niaisement à Terence. Puis, elle plissa légèrement les yeux en approchant sa tête de la sienne.

- Waw, c'est dingue mais j'avais jamais vu que tu avais les yeux vert. Commenta-t-elle émerveillée. C'est dommage que tu n'aies pas voulu acheté ce désha déshabu cette nuisette toute verte. Parce que moi je dis que tu euh …

Elle s'arrêta au milieu de sa phrase avant de se mettre à glousser bêtement. Elle voulu reprendre une gorgée de ce délicieux nectar mais elle se rendit compte qu'il était vide. Elle fronça les sourcils et soupira.

Elle leva innocemment les yeux vers Terence et réfléchit. Elle ne voulait pas abuser de la générosité de son camarade en lui demandant d'aller lui rechercher un autre verre et si elle devait se fier à la tête qu'il faisait, il allait refuser.

- J'ai envie d'aller aux toilettes… déclara-t-elle en se levant d'un coup. Oulaa, ça tourne un peu…

Elle cligna plusieurs fois des yeux tout en reprenant un semblant d'équilibre. Elle n'aurait pas dû se lever si vite. Elle regarda alternativement la porte des toilettes et le bar avant de se décider pour le bar.

Elle se dirigea vers le comptoir d'une démarche qui manquait d'assurance mais qui était plutôt titubante. Avant qu'elle n'ait pu atteindre son but, elle trébucha légèrement et fut contrainte de se rattraper à une table.

-Bonjour ! Salua-t-elle joyeusement le client assit à la table contre laquelle elle était appuyée. Moi, c'est Drac'. Je suis venue aveec mon amiiii là bas. Elle désigna approximativement Terence d'un doigt tremblant en gloussant une nouvelle fois. Tu sais ce qu'il m'a dit ? Et bah il m'a dit que j'avais une petite poitrine et qu'il en avait une plus grosse que moi !

Elle mis ses mains sur sa poitrine et la contempla en faisant une moue qui se voulait boudeuse.

- I sont pas p'tits, hein ! Vous v'lez que j'vous montre ? proposa-t-elle les yeux étincelants.

Un spécial smiley idiots:

Trop d'évenements d'un coup s'accumulaient sous l'oeil ahurit de Terence, il avait dû louper un Poudlard Express parce qu'en moins de cinq minutes Draconia se transforma en... fille. Du moins, en ce qu'il trouvait de plus féminin: un grand désordre intérieur. L'impression faisait très peur et forçait aussi à un regard de tendresse: "Bourrée, carrément bourrée, C'est dingue! Qu'est-ce que cela aurait été avec son whisky pur feu!"

Elle était devenue maniérée, plus que d'habitude. Des manières souples, un peu branlantes, l'oeil baladeur et mutin, les pommettes rosies, les pupilles illuminées et surtout, aux yeux de Terence, le corps entier de la serpentard semblait s'être détendu.

Quand il lui rapporta sa boisson, la première réaction de la serpentard ne l'étonna en rien. Il n'aurait pas été lui chercher un autre verre quoi qu'il coûte. Elle finit par boire, boire, boire...


Draconia, tu veux pas siroter...? ils sont passés où tes cours de danse et de maintien là? demanda-Terence au bord du rire.

Mais il avait beau parler, elle ne l'écoutait plus, elle semblait plonger dans un état second. C'est pour dire: son visage affichait un sourire évasif. Il aurait bien tenté de lui faire la conversation mais elle ne cessait de lancer des phrases à tord et à travers ou de bouger, de s'agiter sur son siège. A présent, elle tirait son pull prétextant la chaleur. Terence eut un regard direct vers le comptoir pour calmer d'un regard sec le vieux s'il matait.

"Il fait chaud, tu trouves pas ?" lui demandait-elle en se parlant plutôt à elle-même qu'à lui.


Non, il ne fait pas chaud, c'est ta Bièraubeurre de tout à l'heure qui te monte à la tête, tire pas sur ton pull où le copain de Rosmerta va venir voir ce qu'il y a dedans, Draconia... qu'est-ce qu'il te prend? s'enquit-il un peu inquiet.

Elle lui parla de "déjà déjà vu" une soi-disant nuisette verte qu'il avait avait eu le malheur de mal nommer et d'appeler cela une chemise de nuit avant de se faire rembarrer. Draconia gloussait. Ce fut l'événement qui terrassa Terence d'un rire dont il eut du mal à faire taire les éclats. Cependant, le serdaigle n'était pas au bout de ses peines, le pire arrivait encore et sa déconcertation restait mitigée.

La voir dans cet état l'amusait énormément, en même temps il craignait qu'elle ne se rende compte que sa boisson n'était pas alcoolisée et de ce fait, qu'elle cherche à en commander une autre. Il restait très attentif à ses faits et gestes pour les précéder en cas d'embardée vers le comptoir... elle fut plus vive que lui et se leva pour aller aux toilettes. Endroit vers lequel il n'irait pas la surveiller.

Des ondes vocales draconiennes vinrent à ses oreilles très peu de temps après.

"Je croyais qu'elle était allée aux toilettes."

Terence se retourna vivement pour découvrir la serpentard en train de faire la discussion à une table d'inconnus.

"Euh, elle parlerait pas de ses seins à des inconnus?! Là, quelque chose ne tourne pas rond"

Dans une urgence incontrôlée, il se hâta de se lever pour accourir vers le groupe de personnes auquel parlait Draconia et il alla l'attraper. Il empêcha plus de mots de sortir et toute entreprise de montrer sa poitrine à quiconque en posant une de ses mains sur sa bouche pour l'empêcher de parler tandis que de l'autre main, il l'attrapa à la taille, en s'assurant de ne pas lui faire mal. Il marcha en tenant ainsi Draconia, la main fermement posée sur le bas du pull, emprisonnant de ses propres bras ceux de la serpentard pour qu'elle n'ait plus la possibilité de soulever un centimètre carré de tissu. Il allait tout doucement à reculons vers leur place en s'excusant, rouge de honte, auprès de la tablée:


Nous fêtons son... anniversaire... c'est... elle a un peu bu... ca va... elle est... enfin, salut... merci...

Il la fit asseoir avec précaution sur sa chaise et s'accroupit en face d'elle, prit son verre et le vida d'une traite puis le rempli d'eau à l'aide de sa baguette. Il leva le verre et son regard vers elle cette fois-ci assez inquiet: elle empestait l'alcool. Juste la Bierabeurre?


Draconia, ça va...?

La Serpentard hoqueta de surprise en sentant une main venir se poser sur sa bouche et un bras encercler sa taille, l'empêchant ainsi de prononcer la moindre parole ou de faire le moindre geste. Son corps tout entier se raidit à ce contact mais Draconia se détendit dès qu'elle reconnut Terence. Elle ne comprenait pas trop ce à quoi il jouait et de toute façon, elle n'était pas en état d'analyser son comportement.

N'ayant pas vraiment d'autre choix, Draconia laissa alors Terence les reconduire jusqu'à leur table. Ils devaient avoir l'air malins à reculer dans le bar… Cette pensée arracha un gloussement à la Serpentard qui fut malheureusement étouffé par la main du Serdaigle.

Draconia s'assit sous la pression du jeune homme et croisa les bras avant de laisser échapper un nouveau gloussement.

-Tu dis n'importe quoi, Terence. C'est pas mon anniversaire ! Mais j'me suis jamais sentie aussi bien ! s'exclama-t-elle à l'attention du Serdaigle tout en faisant un haut signe de la main en guise de salut aux personnes à qui elle parlait avant l'intervention de Terence.

Elle reporta enfin son attention vers le jeune homme qui lui tendait un verre rempli d'un liquide incolore.

- C'est du rhum ? Lui demanda-t-elle en prenant le verre. Elle renifla son contenu mais choisi de le reposer sur la table. Moi, j'en veux pas. Je bois pas l'alcool moi ! Je suis pas une alc… aclool… alcoleuse moi !

Elle se pencha légèrement en avant pour se mettre au niveau de Terence, en appuyant ses mains sur le rebord de la chaise. Son sourire s'élargit davantage et l'étincelle malicieuse de ses yeux ne l'avait toujours pas quittée.

- Dis, tu veux aller me chercher un aut' jus de fruit, hein ? demanda-t-elle en lui tapotant la joue. On t'as déjà dit que t'avais bon goût ? Sauf que pour le pyjama que t'as ach'té, ça c'est moche !

Elle éclata de rire sans vraiment savoir ce qu'elle avait dit de drôle quand une pensée lui vint à l'esprit, ce qui eut pour effet de redoubler son hilarité.

- Tu m'laissras te coiffer ? Tu vas voir, t'vas être tout' belle ac moi. J'te vois bien ac' des couettes ! Oh oui, des couettes ! s'exclama-t-elle en écarquillant les yeux, toute excitée.

Elle se pencha un peu plus en avant et prit dans chaque mais une poignée de ses cheveux pour en faire une grossière imitation de ce qui devait ressembler à des couettes. Mais à force de se pencher en avant, elle perdit son équilibre déjà précaire et tomba de sa chaise.

Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits et se redresser tout en gloussant bêtement. Elle lança un regard accusateur à la chaise avant de retrouver toute sa jovialité.

- Eurkk, c'est tout sale par terre et c'est tout dur en plus ! Grimaça-t-elle. La dame Grosse Merta, elle fait jamais le ménage, moi j'dis. C'est honteux ! T'es pas d'accord avec moi, Terenbouille ?

"Je peux lui lancer un sortilège de pétrifiction pour qu'elle cesse de parler?" pensait Terence complètement désabusé pendant que Draconia lui faisait des couettes.

Elle tomba par terre, Terence fut lui aussi déséquillibré et tomba à côté d'elle.


Terenbouille...? d'où ça sort ça? "bouille"... Draconia, tu files un très mauvais coton... et regarde pas cette chaise comme ça, elle n'a rien fait.

Les regards accusateurs des clients du bar se tournèrent vers eux. Il se releva assez vite et l'aida à se rasseoir en lui souriant. Ce n'était pas de sa faute s'ils n'avaient aucun sens de l'humour, lui trouvait cette Draconia plus sympathique. Soulante car soulée, peut-être qu'il ne tiendrait pas longtemps mais pour l'instant, il voulait la dfendre du regard lourdingue de la clientèle.

Comment faire pour calmer Draconia? Il reposa le verre qui était à terre sur la table et, malgré l'eau, une forte odeur d'alcool s'en dégagea. Scandalisé, il releva la tête vers le vieil homme qui à présent n'était plus au bar.

"... Par Merlin! il a rajouté de l'alcool... je ne peux pas la ramener dans un tel état avec tous les sacs... comment je vais la dégriser? Déjà on va devoir sortir d'ici..."


Draconia, écoute-moi... et arrête donc de faire le troll, éclata-t-il de rire malgré lui en voyant le résultat de l'abus d'alcool. Viens, ici... soupira-t-il doucement.

Il l'aida à se lever pour se tenir toute droite mais la chose ne fut pas facile. Pour l'occuper pendant qu'il la manipulait afin de lui faire passer son manteau et d'accrocher son sac à son bras, il lui parlait et la questionnait:

"Autant profiter que sa langue se soit un peu déliée" sourit-il.


Qu'est-ce que tu veux faire? On va marcher un peu car je crois que ça va pas trop... tu vas me raconter pourquoi t'es toujours sur la défensive pendant qu'on va rentrer doucement, tu veux?

Terence se prépara à avoir beaucoup de sortilège de lévitation à lancer pour que les sacs les suivent. Il passa sa propre veste et n'écouta plus un seul caprice sur son besoin de boire un autre jus de fruit. De toute façon, leurs poches étaient vides, plus une noise.

- Je file pas le coton. C'est toi la couturière, pas moi… déclara-t-elle, fronçant les sourcils en signe d'incompréhension. Et cette chaise m'a poussée par terre ! T'as pas vu ? Et maintenant, j'ai mal aux genoux à cause d'elle !

Elle se laissa alors une nouvelle fois assoire sur cette traîtresse de chaise qui l'avait faite tomber et ce, sans broncher. Elle croisa les bras attendant de voir ce que faisait Terence parce qu'elle ne comprenait vraiment pas ce qu'il fabriquait à toujours changer de position.

- Oui… Je t'écoute ! Je t'écoute toujours moi, pas comme toi. Et je croyais que j'étais un dragon. On peut pas être un Troll et un dragon en même temps !

Elle soupira bruyamment lorsque Terence l'aida à se remettre debout. Il fallait savoir avec lui : quand elle était debout, il voulait qu'elle se mette assise et une fois qu'elle était assise il la faisait se relever. Il y avait de quoi être totalement déboussolé.

- Mais qu'est-ce que tu fais… gloussa t elle

De plus, rester à la verticale, n'était pas une tâche aisée pour la Serpentard en particulier parce qu'elle tenait à peine en équilibre sur ses deux jambes et que sa crise de gloussements ne s'était toujours pas dissipée. Et puis, elle n'avait pas envie de rester debout à ne rien faire. Quand elle vit Terence prendre son manteau, elle secoua aussitôt la tête, reculant en s'appuyant au dossier de sa chaise pour la mettre entre le Serdaigle et elle.

- Je n'en veux pas. Je t'ai dit que j'avais chaud. Tu vois, tu m'écoutes pas ! Pfff…

Mais lorsqu'il lui demanda ce qu'elle voulait faire, ses yeux s'illuminèrent davantage, si cela était possible.

- Oh !! Je sais ce qu'on va faire ! Non, on va pas rentrer, je veux pas rentrer moi. On va aller chez les euhh molduu à Londres. Ils ont des graaandes salles avec pleiiiin de lumières et de la musique toute forte ! Mon cousin Stefen m'a emmené la dernière fois. Tu connais mon cousin Stefen ?

Elle poussa alors sa chaise qui se trouvait sur son passage, manquant de la renverser, pour venir se placer devant Terence en le regardant droit dans les yeux malgré son regard évasif.

- Si sais trans transplaner, hein ! Mais si tu sais pas, je pourrais nous transplaner tous les deux ! Allez, viens Trifouille, on va danser et ils ont pleins de jus de fruit là bas ! s'exclama-t-elle joyeusement en lui tirant le bras.

Son regard tomba sur les paquets qui les attendaient au pied de la table. Elle se dit qu'ils ne pouvaient pas les laisser ici surtout après la journée qu'ils venaient de passer. Sans lâcher le bras de Terence, sans doute un moyen de ne pas tituber sur place, elle sortit à l'aide de sa main libre sa baguette de sa poche, prête à les ensorceler.

Voilà autre chose! Tu veux aller en boîte? Tu sais qu'il est pas plus de 18 heures et que les boîtes n'ouvrent pas pour le goûter? En plus on va pas aller à Londres, on va se faire tuer par Dumbledore. Il était OK pour une journée à Pré-au-Lard, aller se faire la tournée des bars de Soho c'est autre chose.

Il ne céda pas au caprice du manteau. Elle faisait la maligne avec ses dix grammes dans le sang mais avec le froid au dehors, c'était angine assurée. Il ne céda pas plus à celui de la boîte de nuit même si danser pour se défouler et exulter la pression de ce début d'année n'aurait pas été de refus.


En plus si tu crois que je suis inconscient au point de laisser une alcoolique nous faire transplaner, tu rêves, c'est un coup à te faire retirer ton permis. Par contre…

Une idée lui traversa la tête et lueur maligne éclaira son visage. Dans moins d'une heure il revêtirait les traits de Terry, ce qui leur laissait un petit moment pour en profiter.

"Très bien, elle veut partir? On va partir…"

Terence lâcha précautionneusement la pochetronne… pas trop longtemps, elle avait perdu le sens de l'équilibre. Ses jambes ne paraissaient plus très symétriques, ça lui donnait une allure chamalow.


Wow wow… restons groupés, dit-il en souriant tandis qu'il la rattrapait. Essaye de ne pas bouger pendant dix secondes pour voir comment ça fait...

Tout en maintenant Draconia d'une main, de l'autre il prit sa baguette et la pointa alternativement vers ses sacs puis ceux de Draconia. Il se concentra un long moment avant de procéder, en cas de ratage, il ne voulait pas mettre le feu à ses achats au risque de devoir les refaire.

"C'est quoi déjà le sortilège pour réduire des objets…? "Mimimati"? Non… bon autre chose…."

"saccus transfigurat globulem nacrem!" ()

Un craquement sonore se fit entendre dans tout le bar et une fois encore tout le monde se tourna vers les troubles-fêtes. Terence sourit innocemment puis ramassa ce qu'il venait de métamorphoser: chaque sac s'était transformé en bouton.

"Accio boutons de nacre!"

Il lâcha quelques secondes la serpentard pour libérer sa main et accueillir le lot de petits boutons blancs nacrés. Dans la paume de sa main, on aurait cru un collier de perles qui brillaient sous la lumière des torches du bar. Il ferma son poing et mit les perles dans sa poche.


On sort de là… Je ne t'emmène pas à Londres. On va aller plus loin et c'est moi qui nous ferai transplaner, j'ai pas envie d'y laisser ma tête, prévint-t-il sa camarade en la prenant à la taille pour la mener dehors.

Il se mit du côté du bar pour parer toute tentative de déviation de la jeune fille. Une fois sortis le froid le saisit, il se contracta de tout son être et fut plutôt satisfait d'avoir obligé Draconia a passer son manteau. Il s'approcha d'elle, la prit dans ses bras et...


Accroche-toi pochetronne, on va désoûler à la mer.

"...Transplanage direction les falaises de Bonifacio, en Corse..."

- T'es vraiment pas drôle, toi ! s'écria-t-elle en croisant brutalement les bras, si bien qu'elle fut contrainte de se rattraper à une chaise pour ne pas tomber. Décidément, ce soir, elle avait d'énormes problèmes avec cette fichue gravité.

En outre, non seulement venait-il de l'obliger à enfiler sa cape, sans même prendre en considération le fait qu'elle risquait d'être victime de combustion spontanée tant elle avait chaud, mais il avait également refusé d'aller à Londres.

*Pfff ce n'est qu'un rabat-joie. S'il veut pas venir, tant pis, j'irai toute seule…*

La dernière chose qu'elle désirait était bien de rentrer à Poudlard d'autant plus que le Directeur leur avait donnés la permission de sortir du château et Draconia ne se rappelait pas qu'il ait parlé d'un quelconque délai. Ils avaient donc le droit de retourner au château quand ils le souhaiteraient. Si elle suivait son raisonnement, rien ne lui interdisait de passer la nuit à l'extérieur notamment parce qu'elle était majeure.

Un craquement sonore sortit Draconia de sa rêverie au cours de laquelle elle s'imaginait déjà en train de déambuler dans les quartiers branchés de Londres. Leurs nombreux paquets avaient disparu pour laisser place à de petits boutons que Terence attira à lui.

- Waw ! Comment t'as fait ça ? C'est magique ! s'exclama-t-elle à la fois émerveillée et excitée. Alors, 1… 2… 3… 4… compta-t-elle en approchant son visage de la main de Terence qui ferma son poing avant de ranger les boutons de nacre dans sa poche. Mais pourquoi t'as fait ça ? J'avais pas fini de compter, moi !

Ensuite, ils prirent la direction de la sortie au plus grand soulagement de la Serpentard qui s'appuyait presque de tout son poids contre Terence. D'une part parce qu'elle s'était rendue compte qu'elle ne pourrait plus goûter à ce merveilleux nectar et d'autre part parce qu'elle avait l'impression qu'elle allait fondre comme neige au soleil tant elle avait chaud. La rougeur de ses joues était davantage prononcée, si cela était possible, et elle tira sur son pull pour y faire passer un peu d'air.

Après un dernier regard envieux en direction du bar, elle se retrouva dans la rue. Mais avant même qu'elle ait pu anticiper le moindre geste, tout devint noir et une forte pression s'exerça sur l'ensemble de son corps.

Cette sensation de se trouver aspirer ne dura que quelques secondes. Puis, elle se permit d'ouvrir les yeux qu'elle ne se souvenait pas d'avoir clos et un décor tout autre que celui de la rue de Pré-au-Lard se présenta à elle.

Mais elle referma aussitôt les yeux car la tête lui tournait et ses entrailles la tiraillaient. Elle ne se tenait encore debout que grâce aux bras de Terence qui la retenaient. Sans eux, elle se serait déjà effondrée sur le sol.

- Je vais être malade. Gémit-elle. C'est de ta faute, tu sais pas trans. … planer.

Le bruit caractéristique des vagues venant s'écraser contre les rochers parvint alors aux oreilles de la Serpentard. Après plusieurs exercices de respiration, elle releva doucement la tête et entrouvrit les yeux.

- Où sommes nous ? marmonna-t-elle en se redressant doucement.

Elle se recula lentement de Terence mais garda une main sur son bras au cas où. Le sifflement de ses oreilles avait presque totalement disparu et elle ne voyait plus rien en double, ce qui en soi était une bonne chose.

Nous sommes en Corse, une île au sud de la France dans la méditerranée. Et derrière nous, derrière ces murs en pierre blanche, c'est la Haute Ville de Bonifacio... Viens, il faut marcher un peu pour aller vers l'endroit que je veux te montrer, dit-il en la lâchant doucement pour voir si elle tenait sur ses deux jambes.

Il prit son sac à main pour lui rendre un semblant d'équilibre, puis y glissa dans une petite poche, les courses qu'ils avaient faites dans la journée. Le serdaigle était effrayé à l'idée de perdre ne serait-ce qu'une de ces perles et de devoir refaire un jour du shopping massif.

"C'est marrant, avec l'effet du décalage horaire, j'aurais pensé que je serai devenu Terry..." pensa-t-il un instant en regardant ses mains, en constatant que sa voix était la même et que Draconia était toujours plus petite que lui.

Avant de partir, il inspira à fond une grande bouffée d'air pur en fermant les yeux. Le vent les poussait si fort qu'ils auraient peut-être pu se pencher dessus, s'abandonner sur le ce divan transparent sans jamais tomber à terre.

Terence prit sa camarade par la main, comme on prend une enfant, et entreprit de longer la falaise pour aller jusqu'à un petit sentier à l'abrit du vent et qui descendait vers la mer.


Il y a là-bas une grotte qui s'appelle Sdragonato, tu vas adorer. Quand j'étais plus jeune j'ai découvert une cavité avec où tout est à l'envers, c'est assez tordu. Si tu veux vomir, c'est maintenant parce qu'après tu vas déteriorer l'écosystème avec ce verre que tu as bu, sourit-il en marchant doucement pour la laisser reprendre ses esprits.

Après un instant, il sentit sa conscience le tarauder au sujet du verre et demanda franchement à Draconia:


Ca va vraiment, Draconia? J'ai l'impression que tu as bu 15 verres... t'es dans un sale état... je m'excuse, je me sens fautif.

- Pourquoi tu n'arrêtes pas de me demander ça ? demanda-t-elle en en se concentrant pour réussir à mettre un pied devant l'autre. Maintenant Chut !

Ils entreprirent ensuite de suivre un petit chemin de terre qui devait les conduire au plus près de la mer. Draconia avait lâché la main de Terence avant de l'agripper par le bras, s'appuyant ainsi plus facilement contre le lui. C'était cela ou trébucher à chaque pas.

Ils marchaient d'un pas lent et Draconia semblait perdue dans un autre monde. Le regard un peu dans le vague, elle murmurait un air inconnu. Le vent frais s'amusait à emmêler ses cheveux qui venaient lui chatouiller le visage, ce qui lui arrachait de temps à autre un marmonnement incompréhensible ou un gloussement.

Tout au long du chemin, Draconia semblait plus que jamais une petite fille aux yeux de Terence. La boisson la rendait plus vulnérable, plus rêveuse et plus douce et ce n'était pas sans lui faire des vacances. Il souriait en l'écoutant chantonner un petit air qu'il n'osa pas lui demander de chanter plus fort de peur qu'avec son bel esprit de contradiction, elle cesse complètement de fredonner.

Ca lui rappela l'idée qu'il avait eu aux Trois Balais de composer la Symphonie de l'Apocalypse pour une Détraqueur Fou. Il était persuadé de tenir le prochain grand hit du monde sorcier. La musique lui manquait beaucoup dans le château. Autant que les sports extrêmes. Alors ses oreilles se satisfaisaient du peu qu'elles ramassaient: l'orage, la pluie tambourinant contre les fenêtres, des vagues battant les rochers, le vent sifflant entre les branches… les chansonnettes de Draconia.

Quand il en aurait l'occasion, il demanderait à Dragon, l'air de rien, si elle pouvait l'aider en chantant ou en jouant avec lui pour cette chanson ou une autre. L'idée lui plairait beaucoup. Il savait aussi analyser intérieurement qu'il cherchait quelques artifices ou excuses pour se donner une bonne raison d'aller vers elle, même quand le chapitre Artémis ou shopping serait terminé.

Après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent à l'entrée de la grotte dont Draconia avait oublié le nom. Elle n'avait d'ailleurs rien suivi des explications apportées par Terence au sujet de l'endroit où ils se trouvaient. Elle se souvenait juste qu'ils étaient quelque part en France.

Dans la grotte, Terence était un peu parti, un peu songeur, très fatigué. La journée l'avait harassée et il s'en rendit compte quand ils arrivèrent enfin dans la cavité magique. Il parlait à Draconia pour la tenir éveillée mais sa vitalité à lui aussi battait de l'aile. Malgré tout il tentait de lancer quelques vannes mais la fatigue prit la place des derniers degrés d'alcool. Il sentait le poids de la jeune femme contre son bras augmenter à mesure de la balade. Bien qu'il lui ait dit avant de venir, Terence douta même qu'elle se rende compte qu'ils marchaient à l'envers. Il choisit de se taire.

Les paupières lourdes, elle laissa Terence les mener à l'intérieur. Elle distinguait vaguement des formes mouvantes, un ensemble de couleurs, divers reflets mais la jeune fille focalisait davantage son esprit embrumé pour tenter de rester éveillée que d'admirer le décor qui se trouvait autour d'elle.

Cependant, il y avait quelque chose de pas normal dans cette grotte. Elle n'arrivait pas à définir quoi mais quelque chose ne tournait vraiment pas rond. Elle avait l'impression de marcher la tête en bas. Et pour cause, si les informations communiquées par Terence étaient parvenues jusqu'à son cerveau, elle n'aurait pas trouvé étrange que tout soit inversé.

- Je vais être malade, je crois… marmonna-t-elle un peu verte en portant une main à son ventre.


Non… je connais aucun sortilège anti-pas-classe-de-vomir-sur-son-camarade-de-TP, on va ressortir, on va ressortir, s'empressa-t-il de promettre en rebroussant déjà chemin.

"J'en était sûr que ça finirait comme ça… les filles savent pas tenir l'alcool." (HJ: spécial pour les citations puisque ça vous amuse)

La visite dont elle n'avait au final rien retenu, peut être même ponctuée par des éclaircissements de son camarade, ne dura qu'une quarantaine de minutes. Ses yeux étaient mi clos et elle s'appuyait de tout son poids contre le Serdaigle. Elle avait tellement sommeil qu'elle se serait bien assise sur un rocher avant de se reposer quelques heures.


Ah, non, on s'assoit pas, on rentre… je vais bientôt redevenir Terry et je ne pourrai plus te soutenir, aller Dragon… dit-il en la soulevant doucement pour la prendre sur son dos.

Une fois sortis de la grotte, Terence les fit transplaner à proximité du château. Mais ça, Draconia ne le sentit même pas. La nuit était-elle déjà tombée à leur arrivée ? Terence avait-il pris la forme de Terry ? L'avait-il traînée par le col de son pull pour rentrer ? Tout ça elle ne saurait le dire parce qu'avant même d'avoir foulé le sol anglais, elle avait déjà rejoint les bras de Morphée…

Ils arrivèrent quelques kilomètres avant les grilles du château de Poudlard. Le serdaigle marcha avec la serpentard sur le dos jusqu'à l'école, poussa les immenses grilles que Rusard avait rouvertes en prévision de leur arrivée. Entre temps, sur le dernier kilomètre, il avait revêtu l'apparence de Terry et la fin du chemin lui fut plus difficile. Il râla bien entendu mais ne trouva personne pour le lui faire remarquer. Du côté de Draconia, s'était silence radio, elle avait définitivement fermé les yeux.

Quand ils passèrent le Grand hall, des regards intrigués les suivaient alors que Terence tentait d'afficher un visage tout à fait impassible.

"Jamais vu un homme-fille et une alcoolo ou quoi?"

Il chercha du regard une personne de serpentard qu'il aurait pu connaître pour faire le relais avec lui et transporter Draconia jusqu'à sa salle commune. Un jeune homme très poli aux allures de Dandy lui proposa de lui-même main forte. Terry le remercia, n'oublia de rendre leur forme aux paquets:


Tiens, il y a aussi ses sacs… dit-il/elle au garçon en lui accrochant les emplettes de la Serpentard autour du poignet, merci… fais attention, elle.. euh… non rien. Dis lui que je la remercie beaucoup quand tu la verras demain matin.

Il les laissa disparaître dans les sous-sols et se rendit lui-même dans le bureau du professeur Dumbledore pour arranger les derniers détails en ce qui concernait l'endroit où il pourrait désormais dormir.